Étiquette : Japon

  • Le PAM salue le financement du Japon pour soutenir la réponse à la période de soudure au Mali

    Etiquettes : Mali, PAM, Japon, financement, aide alimentaire, aide humanitaire,

    Bamako – Grâce à une contribution de 3 millions de dollars (1,7 milliard XOF) reçue du gouvernement du Japon, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies fournira une aide alimentaire d’urgence à 43 000 personnes touchées par le conflit au Mali entre juin et août 2023.

    Cette contribution intervient à un moment critique où des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants au Mali sont confrontés à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire tandis que plus d’un million auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure de juin à août. L’insécurité alimentaire aiguë au Mali est due aux conflits intercommunautaires, aux déplacements récurrents de population, aux chocs climatiques et aux prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie liés à l’impact persistant du COVID-19 et à l’effet d’entraînement du conflit en Ukraine.

    « Nous nous félicitons de cette marque de générosité du peuple japonais, qui est une démonstration claire de son dévouement à la lutte pour un monde sans faim », a déclaré Eric Perdison, représentant du PAM et directeur de pays au Mali. « Avec des milliers de personnes toujours déplacées de force depuis leurs maisons au Mali, perdant l’accès à leurs moyens de subsistance, le soutien continu des donateurs est indispensable pour empêcher la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire de devenir incontrôlable, en particulier dans les zones touchées par le conflit »

    Selon les résultats du Cadre Harmonisé de mars 2023, 1,2 million de personnes devraient faire face à la faim aiguë pendant la période de soudure agro-pastorale de juin à août. Cela comprend 2 500 personnes confrontées à une insécurité alimentaire catastrophique (IPC5) dans la région de Menaka qui est à un pas de la famine.

    La contribution supplémentaire du Japon permettra au PAM de fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle par le biais de transferts monétaires à 34 000 personnes déplacées internes (PDI) et 9 050 personnes vulnérables des communautés d’accueil à Kayes, Ségou, Mopti, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Gao, Koulikoro et Sikasso. Régions.

    « Au milieu de cette crise sans précédent, le Japon est honoré d’étendre notre bonne volonté au Mali à travers cette contribution. En ces temps difficiles, il est crucial que la communauté internationale s’unisse et apporte son soutien », a déclaré Uezono Hideki, ambassadeur du Japon au Mali. « Nous sommes fiers d’aider le PAM à offrir une assistance pendant la période de soudure à la population du Mali, qui est confrontée à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Notre engagement envers le peuple malien reste inébranlable, en particulier dans ces circonstances difficiles. »

    Le Japon est un partenaire stratégique clé du PAM depuis de nombreuses années, en particulier au Mali, aidant à fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle intégrée pour lutter contre l’insécurité alimentaire et renforcer la résilience des communautés aux chocs au Mali.

    LIRE AUSSI :

    L’Allemagne prorroge pour la dernière fois sa mission militaire au Mali

    Mali : Plus de 160 terroristes neutralisés par les forces armées

    Mali : La solution ne viendra plus de Paris

    #PAM #ONU #Mali #Aide_humanitaire

  • G7-BRICS : un duel indirect en terrain africain à l’approche du sommet de Hiroshima

    Topics : Japon, G7, BRICS, Union Africaine,

    Une semaine après l’annonce d’une tournée de son Premier ministre, Fumio Kishida, qui le conduira à la fin du mois d’avril courant en Afrique, le Japon vient d’annoncer la couleur quant à sa volonté d’exploiter l’opportunité du prochain sommet du G7 qu’il abritera pour lancer ce qui s’apparente à un duel indirect avec le groupe des BRICS sur le terrain africain.

    En effet, le Japon, qui assure actuellement la présidence tournante du groupe des pays les plus industrialisés de la planète qu’il partage avec l’Allemagne, le Canada, les Etats Unis, la France, l’Italie et le Royaume Uni, vient d’annoncer ce mardi sa décision d’inviter l’Union Africaine pour représenter le continent dans son ensemble à la prochaine session du sommet du G7, prévu les 20 et 21 mai prochain dans la région nippone de Hiroshima, mais il en exclut l’Afrique du Sud qui, pourtant, a l’habitude d’être conviée aux sommets de ce groupe ces dernières années.

    En 2021, lors du sommet qui s’est tenu en France, en plus de l’Afrique du Sud,  d’autres pays africains, à savoir le Sénégal, le Burkina Faso, le Rwanda et l’Egypte, y ont été conviés.

    «Le gouvernement japonais, qui accueillera le sommet du G7, a décidé d’inviter l’Union africaine plutôt que des pays africains séparément. Par conséquent, le président des Comores, qui assure actuellement la présidence de l’UA, participera au Sommet du G7 et pas l’Afrique du Sud», vient d’annoncer ce mardi le gouvernement nippon dans une déclaration reprise par la presse.

    Le Japon, depuis quelques années, œuvre certes en faveur du développement en Afrique, comme cela a été le cas en 2022, lors du 8ème forum afro-japonais sur le développement en Afrique (Ticad) à Tunis, où Tokyo a décidé la mobilisation de 30 milliards de dollars sur trois ans pour des investissements dans le continent, ou son appel en décembre dernier pour octroyer un siège permanent à l’UA au sein du G20, estimant que «l’Afrique est sous représentée au sein des organes de gouvernance mondiale, malgré son poids économique et démographique» sur l’échiquier mondial.

    L’ordre économique mondial remis en cause

    Néanmoins, la démarche de Tokyo à quelques semaines du sommet de G7 laisse exprimer une volonté à attirer le continent africain vers des sphères autres que celles qui se démarquent de l’hégémonie qu’exerce le monde occidental sur l’économie mondiale, comme c’est le cas du groupe des BRICS, regroupant actuellement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et qui milite pour la sortie du monde de la logique unipolaire qu’imposent des puissances comme celles qui se regroupent à juste titre au sein du G7.

    L’appartenance de l’Afrique du Sud aux BRICS ne peut donc ne pas être un mobile de son exclusion par le gouvernement japonais du prochain sommet du G7, d’autant plus qu’au sein de ce groupe (BRICS), ses principaux rivaux asiatiques, qui sont la Chine et l’Inde, jouent des rôles actifs.

    En perspective du sommet du G7, le Premier ministre japonais effectuera donc dès la semaine prochaine une tournée en Afrique qui le conduira en Egypte, au Ghana, au Kenya et au Mozambique. Ainsi, outre l’Afrique du Sud, sont aussi exclus de ce périple africain de Fumio Kishida des pays comme l’Algérie ou le Nigéria, qui, avec l’Afrique du Sud, forment pourtant ce que d’aucuns qualifient de locomotive de l’économie du continent. Mais ces pays sont aussi candidats à l’adhésion au groupe des BRICS.

    En dépassant d’ores et déjà le G7 en matière de participation au PIB mondial, avec respectivement 31,5% contre 30,07 en 2020, les BRICS sont perçues dans le monde industrialisé comme une force de changement en devenir remettant en cause l’ordre mondial actuel.

    Lors de sa visite en Chine, la semaine dernière, le président brésilien, Lula Da Silva, et son homologue chinois, Xi Jinping, ont remis en cause l’utilisation du dollar américain dans les transactions commerciales et décidé de recourir désormais au règlement de leurs échanges bilatéraux dans leurs monnaies nationales. Cette option qui vise à se passer du dollar américain a déjà été évoquée comme un des objectifs clé des BRICS, dont le Brésil et la Chine font partie.


    DZ Entreprise, 18/04/2023

    #BRICS #G7 #Japon #Union_Africaine

  • Coopération entre le Maroc et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale

    Coopération entre le Maroc et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale

    Tags : Maroc, Japon, Aide Publique au Développement, JICA,

    Créée en 1974, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, connue sous son acronyme JICA, est le principal organisme chargé de la mise en œuvre de l’assistance technique et de la coopération financière non remboursable (dons) des programmes de l’Aide Publique au Développement (APD) japonaise. Elle réalise environ la moitié de la coopération technique de l’APD japonaise et environ 70% de la coopération financière non remboursable.

    La coopération de la JICA avec le Maroc, amorcée en 1976, touche essentiellement les domaines suivants : la pêche maritime, le développement rural, la coopération au niveau des populations locales (l’envoi de volontaires et le financement de petits projets) et la coopération technique tripartite avec les pays africains.

    Couverte par une enveloppe avoisinant les 20 milliards de yens, cette forme de coopération englobe les services d’experts, de volontaires et de volontaires seniors (1041 volontaires et 417 experts ont été affectés depuis 1967), les missions japonaises chargées de l’étude de faisabilité de certains projets et la fourniture d’équipements, ainsi que l’organisation des stages annuels au profit des cadres marocains (environ 1400 stagiaires en ont bénéficié).

    La JICA dispose d’un bureau au Maroc (Rabat) chargé de la mise en œuvre et de la coordination de ses activités dans notre pays.

    COOPERATION FINANCIERE ET TECHNIQUE

    1- Coopération Financière

    La coopération financière (remboursable ou non remboursable) maroco-japonaises a été amorcée dans les années soixante-dix avec la signature en 1976 d’un Echange de Notes relatif à l’octroi d’un prêt concessionnel et en 1979 par l’octroi du premier don. Aujourd’hui cette coopération est à la fois multisectorielle et multiforme :

    * Multisectorielle, elle embrasse tous les secteurs d’activité économique et sociale (Agriculture, Pêche, Infrastructures de base, Eau Potable, Energie, Santé, Formation et Affaires Culturelles, Transport Ferroviaire, Finances, Industrie, Environnement…).

    * Multiforme, cinq instruments d’exécution sont d’ores et déjà mis sur pied à savoir :

    Les prêts concessionnels ;
    Les dons ;
    La coopération technique ;
    L’«Aide pour les Petits Projets Locaux (APL)», sous forme de dons au profit des ONG marocaines ;
    Et la coopération tripartite Maroc-Japon- Autres Pays Africains.

    A noter que le Japon, 4ème fournisseur d’aide publique bilatérale au Maroc après la France, l’Union Européenne et l’Espagne, est l’un des bailleurs de Fonds majeurs de l’Aide Publique au Développement (APD) au niveau mondial. Le Maroc est l’un des principaux bénéficiaires de l’APD japonaise en Afrique.

    * Coopération Financière Remboursable (prêts) :

    La coopération financière remboursable japonaise est réalisée par la Banque Japonaise pour la Coopération Internationale (JBIC) qui accorde des prêts concessionnels à des taux d’intérêts de 1.4% par an et sur une période de 25 ans dont une période de grâce de 7 ans.

    Les prêts japonais ont été concédés au Maroc d’une manière intermittente jusqu’au 1996, date à laquelle il est devenu un récipiendaire annuel de l’APD.

    Depuis 1976, 34 projets ont fait l’objet d’un financement sur la base de prêts pour un montant total de 22,7 milliards de dhs. Ces projets touchent divers secteurs tels que l’ajustement structurel, l’infrastructure ferroviaire, l’infrastructure routière et autoroutière, l’eau potable, l’irrigation et l’électrification rurale.

    * Coopération Financière Non Remboursable: (Dons)

    Le Maroc a bénéficié depuis 1979 jusqu’ à présent, de 32,4 milliards de Yens, soit environ 2,5 Milliards de DH sous forme de dons destinés à 65 projets. Les projets financés relèvent des secteurs de la pêche, des équipements, de l’agriculture, de l’énergie, de l’eau potable, de la culture et du sport. Les trois premiers secteurs ayant bénéficié de près de 88% du total de ces dons.

    Au titre de l’année 2011, le Japon a octroyé un don de 58 millions de dirham destiné à la réalisation du projet de système de Prévision d’Alerte aux crues dans les bassins versants d’Ourika et de Rheya dans le Haut Atlas.

    Au titre de l’année 2012, le Japon a octroyé un don hors projet en fourniture de matériels industriels d’une valeur de 3 millions de dollars destiné aux ministères de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, de l’Equipement et Transport ainsi que la Santé.

    Au titre de l’année 2013, le Japon a octroyé un don hors projet en fourniture de matériels industriels d’une valeur de 10 millions de dirhams destiné aux Ministères de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, et de l’Energie, des Mines de l’Eau et de l’Environnement. Le gouvernement japonais a également accordé un deuxième don hors projets en fourniture de voitures propres d’une valeur de 50 millions de dhs en faveur de l’administration marocaine.

    * Aide Pour Les Petits Projets Locaux (APL) :

    Depuis 1989, les collectivités locales, surtout rurales, et les ONG marocaines bénéficient, chaque année, d’un appui financier et technique de la JICA dans le cadre des petits projets locaux.

    A cet égard, il y a lieu de souligner que depuis 1989 jusqu’à ce jour, 343 projets ont bénéficié de l’Aide non remboursable pour les petits projets locaux accordée par le gouvernement japonais avec un montant avoisinant les 157.150.000 dh.

    Le Japon a inscrit l’INDH dans le cadre de ce type de coopération, suite à la visite d’Etat de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, au Japon en novembre 2005.

    2- Coopération Technique:

    * Coopération Technique Bilatérale

    La coopération maroco-japonaise a été amorcée durant les années 60 avec la signature de l’Accord du 11 septembre 1967 relatif à l’envoi au Maroc de volontaires japonais. En vertu de cet accord, le Maroc a accueilli au cours, de la même année, le premier groupe de volontaires japonais.

    Couverte par une enveloppe avoisinant les 20 milliards de yens, cette forme de coopération englobe les services d’experts, de volontaires et de volontaires seniors, les missions japonaises chargées de l’étude de faisabilité de certains projets et la fourniture d’équipements, ainsi que l’organisation des stages annuels au profit des cadres marocains de différents départements notamment, la Santé , l’Agriculture, le Commerce Extérieur, Développement Social, L’Education, les Finances et l’Environnement (environ 1041 stagiaires en ont bénéficié).

    * Coopération Tripartite : Maroc-Japon-Pays Africains:

    Lancée en 1998 dans le domaine des pêches maritimes, cette forme de coopération s’est élargie ensuite aux secteurs de l’entretien routier, de l’eau potable, de la l’Industrie de la pêche, de la santé et de la pêche artisanale, de la gestion portuaire, la marine marchande, la mécanisation agricole et plus récemment dans le domaine de l’électricité (9 secteur au total).

    La coopération en matière de pêche maritime constitue l’un des domaines de coopération réussie. Débutant par la formation des officiers navigants sur les bateaux de pêche, elle s’est s’orientée par la suite vers le soutien aux petits pêcheurs, la conservation des ressources halieutiques et à la coopération Sud/Sud.

    Au titre de la coopération tripartite, l’Institut Spécialisée de Technologies des Pêches Maritimes (ISTPM) d’Agadir, organise, avec l’appui de la JICA, des séminaires de formation au profit des pays africains francophones.

    Par ailleurs, le Ministère de la Santé organise en partenariat avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), chaque année un cours sur « la Santé Maternelle et Infantile » au profit d’une douzaine de médecins et sages femmes africains (Bénin, Burkina Faso, Mauritanie, Madagascar, Niger, Sénégal).

    Dans le même cadre, le Ministère de l’Equipement et des Transports organise, des séminaires, à l’Institut de Formation aux Engins et à l’Entretien Routier (IFEER), sur la Gestion de la Maintenance des Engins.

    Au total, 1464 stagiaires africains ont bénéficié de cette forme de coopération depuis 1998.

    Notre pays agit de même par l’envoi d’experts qualifiés dans certains pays africains dans le domaine agricole (Maîtrise et développement des ressources en eau, aménagement hydro–agricole, lutte contre l’ensablement dans les pays du Sahel).

    #Maroc #Japon

  • Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, Tunisie, RASD, Japon, TICAD 8, Mohammed VI,

    Correspondant Gibson Nyikadzino

    Le 8e sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui vient de s’achever en Tunisie la semaine dernière présente des opportunités fondées sur la valeur pour les pays animés par l’éthos panafricain pour mesurer la sincérité du Maroc en tant qu’Union africaine (UA) membre.

    Les développements qui se sont produits, comme ayant été déclenchés par le Maroc, sont un scénario éhonté que le Maroc expose au monde sur sa position contre la présence du chef du Front Polisario qui fait pression pour l’autonomie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD ).

    La présence de la RASD au sommet de la TICAD a exaspéré le Maroc qui a dû rappeler son ambassadeur à Tunis pour « consultation », car il a par la suite annulé sa participation à la conférence sur l’investissement.

    Pour comprendre les actions du Maroc, il faut comprendre les événements qui se sont produits une semaine avant le sommet lorsque le dirigeant du pays, le roi Mohammed VI, a été filmé trébuchant ivre dans les rues de Paris, en France.

    Il possède un palais près de la Tour Eiffel.

    Le maître s’est saoulé

    Une vidéo tendance montre le roi Mohammed VI ivre et titubant à Paris. On voit également des membres de sa sécurité essayer d’empêcher les gens de filmer le moment décevant du monarque marocain.
    Alors qu’il titubait, le roi tenait toujours sa bouteille de boisson alcoolisée.

    Il y a aussi une opinion que depuis son divorce avec la princesse Lalla Salma, le roi Mohammed VI n’est plus lui-même car la structure familiale qui le soutenait depuis 2002 s’est effondrée.

    Plus d’informations qui ont été laissées dans le domaine public indiquent que la vidéo du monarque ivre a été divulguée par des membres d’un service secret d’un pays européen, qui tiennent à montrer au monde que le roi Mohammed VI n’est pas ce qu’il semble être.

    Ligne scénarisée pour influencer l’opinion

    Avant la TICAD des 27 et 28 août, le Maroc a déclenché une querelle diplomatique avec la Tunisie sur la participation de la RASD.

    En principe, la RASD avait le droit d’assister au sommet de la TICAD comme n’importe quel autre membre de l’UA, car il en est un depuis 1984, lorsque le Maroc s’est retiré en signe de protestation et a tenté de rejoindre la Communauté économique (CEC) avanr d’être rejeté.

    Le sommet de la TICAD est l’un des forums internationaux les plus importants pour la coopération au développement entre les pays africains, le Japon et les instances internationales.

    Les représentants marocains ont tenté en vain de convaincre toutes les délégations africaines de la nécessité d’exclure la RASD en avançant de vains arguments selon lesquels « le partenariat liant les pays africains au Japon ne rentre pas dans le cadre de l’UA ».

    Sur le plan institutionnel, lors d’une réunion de l’UA qui a eu lieu en juillet à Lusaka, en Zambie, les États membres avaient une résolution contraignante selon laquelle la RASD devait participer à la TICAD.

    L’UA, en plus de partager la solidarité et le panafricanisme, est également régie par des valeurs de coopération entre les États membres pour faire avancer les intérêts de l’organisme. Ce qui est lié au niveau institutionnel devrait être reflété par les États membres.

    Comme ce que l’UA a fait dans le cas du dialogue UE-Afrique concernant ses États membres, ils devraient tous être présents. Cela explique pourquoi le président Mnangagwa s’est rendu à Bruxelles.

    Pour le Maroc, il voulait politiser un sommet multilatéral et le présenter comme une question bilatérale à l’UA.

    Cela convient donc à la raison pour laquelle le Maroc a rappelé son ambassadeur.

    Premièrement, le rappel, qui a suivi la vidéo d’un roi Mohammed VI ivre à Paris, était un récit national préparé dans lequel le gouvernement monarchiste de Rabat s’est délibérément déployé pour détourner l’attention régionale afin de couvrir le comportement de son roi.

    En plus d’essayer de déstabiliser l’Afrique du Nord, le Maroc l’a fait pour essayer d’influencer l’opinion publique au niveau national et spécifiquement dans le monde arabe que la position de l’UA de soutenir la RASD ne correspondait pas à sa politique étrangère qui, selon lui, est ancrée sur le maintien de la domination sur la RASD.

    Deuxièmement, tout en influençant l’opinion publique, le roi Mohammed VI a également compris que sa position de chef du comité judéo-arabe serait entachée par la vidéo divulguée, il devait donc trouver un moyen d’expier ses actions depuis son train de normalisation de 2020 avec Israël.

    Provocation et représentation trompeuse

    L’année dernière, la responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Laura Palatini, a déclaré que « le Maroc est l’un des rares pays qui se présente comme un modèle pour la gestion des problèmes d’immigration et le traitement civilisé des étrangers, tout en offrant une vie digne ».

    Palatini a présenté le Maroc comme un réformateur. Mais cette représentation idéaliste s’est avérée trompeuse.
    La mort de 37 migrants africains à Melilla, en Espagne, le 24 juin par collusion hispano-marocaine souligne la politique de sécurité autoritaire du Maroc contre les migrants africains.
    Une telle tragédie n’a reçu que peu ou pas de condamnation de la part de l’UE car, aidé par des fonds européens, le Maroc est à son tour récompensé par le silence face à des catastrophes comme à Melilla.

    Depuis sa réadmission à l’UA en 2017 après que 39 membres de l’UA ont voté pour en faire le 55e membre de l’instance, le Maroc, par son comportement, fait avancer un agenda anti-africain et préserve les intérêts de l’Occident en jouant une carte alliée des États-Unis et l’UE; maltraitant et dans d’autres cas tuant des immigrants africains pour protéger les intérêts de l’UE en servant de tampon pour limiter l’afflux d’Africains en Europe.

    Cela se produit en raison du rôle de longue date du Maroc en tant que partenaire de l’UE dans la politique migratoire de la région de la Méditerranée occidentale, qui vise à empêcher les migrants sans papiers de quitter le territoire marocain pour l’Espagne, une ligne de conduite souvent condamnée pour non-conformité avec le droit international.

    Cela se produit parce que le Maroc a toujours agi en tant que partenaire de l’UE dans sa politique migratoire en Méditerranée occidentale, dans le but d’empêcher les migrants irréguliers de quitter le territoire du pays pour l’Espagne.

    Une politique maintes fois critiquée comme peu compatible avec le droit international.

    Africains à cause des valeurs

    Alors que le continent cherche la bonne voie vers l’Agenda 2063, il est impératif de souligner que ce qui fait de l’UA un organe continental est davantage lié aux valeurs et à l’architecture pan-ubuntuistes de l’Afrique qu’à la géographie.

    La géographie seule ne doit pas être utilisée pour embrasser un pays comme africain car le Maroc a toujours, pendant longtemps, pensé à remplir l’agenda européen et américain plutôt qu’à défendre les valeurs de l’Afrique.

    Dans tous les domaines, l’Afrique a besoin d’une voix unitaire qui ait son mot à dire dans ce monde en mutation, tant pour les membres que pour les étrangers.

    Démolir l’unité qui a été formulée dans la lutte contre le colonialisme en ce moment est une initiative qui ne profitera qu’à ceux qui complotent contre le continent.

    The Herald, 05/09/2022

    #Maroc #Union_Africaine #RASD #Sahara_Occidental #Tunisie #TICAD8

  • Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    TICAD 8, Union Africaine, Japon, Russie, Chine, Ukraine, crise alimentaire,

    En Tunisie, le Japon a tenté de se présenter comme un partenaire ayant une approche différente de celle de la Chine, qui accorde beaucoup de prêts, mais dans le contexte de la dislocation de l’économie mondiale, cette remise à zéro pourrait avoir un impact limité.

    Angus Chapman

    Ce fut un étrange week-end à Tunis.

    Lors de la cérémonie d’ouverture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), pierre angulaire de l’influence économique, politique et de développement du Japon dans la région, étroitement liée à l’héritage de Shinzo Abe, disparu tragiquement, le Premier ministre japonais Fumio Kishida n’a pas mâché ses mots.

    L’ordre international fondé sur des règles est essentiel », a-t-il déclaré aux délégués, accusant à la fois la Chine et la Russie de saper cet ordre, dans une déclaration forte de son intention de regagner du terrain pour ce qui a été appelé à plusieurs reprises une approche distinctement « japonaise » du développement, enracinée dans la paix, la démocratie et l’épanouissement humain, avec un accent sur les droits sociaux, politiques et humains. L’Ukraine, en particulier, a occupé une place importante, presque toutes les interventions – du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mahamat, à Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, en passant par la multitude de déclarations des 48 pays africains représentés à la conférence – commençant par évoquer les coûts terribles que l’invasion russe a imposés au continent africain. La déclaration de Tunis, adoptée lors de la clôture de la TICAD dimanche, est allée encore plus loin, s’ouvrant sur un engagement à « maintenir la paix et la stabilité internationales » avant de se faufiler dans un défi direct à la Chine, prenant « bonne note de l’initiative d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ».

    Des crises aggravées

    Mais comme l’ont souligné plusieurs intervenants, l’environnement économique mondial n’est pas nécessairement propice à une réinitialisation ambitieuse des relations nippo-africaines.

    « Les choses se sont compliquées », a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’un des coorganisateurs de la TICAD. Il a énuméré une série de vents contraires auxquels l’organisation est confrontée dans sa lutte pour mettre fin aux perspectives de développement de l’Afrique.

    « La pandémie a fait dévier de nombreux pays de leur trajectoire ; des dizaines de millions de personnes se sont appauvries et, pour couronner le tout, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine a provoqué d’énormes perturbations. Nous essayions d’investir dans le développement, nous essayions d’investir dans l’économie numérique en Afrique, au lieu de cela nous devons [maintenant] nous concentrer sur la manière dont les gens ont accès à la nourriture et aux engrais. Sans parler de la récession économique mondiale, où le coût du capital explose et frappe les économies africaines à un point d’endettement maximal. »

    M. Steiner ajoute qu’au-delà de l’économie, « nous sommes confrontés à un moment où les questions d’inégalité et de polarisation politique, le manque de confiance dans le gouvernement sont en train de déchirer les coutures de la cohésion sociale et la fonctionnalité du gouvernement. »

    C’est dans ce contexte que le Japon tente de se réaffirmer et de se distinguer de la Chine, alors que l’approche de son rival régional en matière de développement africain, fondée sur les prêts, lui vaut d’être accusé de « diplomatie du piège de la dette » sur tout le continent.

    Alors que l’on a l’impression que la TICAD a perdu de son lustre – le nombre de hauts fonctionnaires des pays africains présents a diminué de plus de la moitié, pour atteindre 20 personnes seulement, par rapport à la TICAD 7 à Yokohama il y a trois ans – la promesse élevée du Japon de consacrer 30 milliards de dollars supplémentaires au cours des trois prochaines années pour contribuer au développement de l’Afrique a été bien accueillie. Bien que l’intention soit de mobiliser conjointement des fonds provenant de sources publiques et privées, conformément à la réorientation en cours vers un développement dirigé par le secteur privé, établie lors de la TICAD 7, la répartition jusqu’à présent penche fortement en faveur du gouvernement et des autres institutions officielles de développement. Outre un fonds de 10 milliards de yens (70 millions de dollars) créé par les milieux d’affaires japonais dans le but de soutenir les jeunes entreprises africaines, 4 milliards de dollars sont consacrés à une nouvelle « initiative de croissance verte avec l’Afrique », 5 milliards de dollars seront fournis sous forme de cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi qu’aux problèmes de santé publique, 5 milliards de dollars seront fournis en cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi que de transparence et de viabilité de la dette, avec 300 millions de dollars supplémentaires pour la facilité de production alimentaire d’urgence de la BAD, 1 milliard de dollars ira à un fonds mondial pour la prévention des maladies infectieuses et, enfin, 300 000 professionnels africains supplémentaires seront formés au Japon.

    Aussi bien intentionné et précieux que soit le soutien du Japon, il n’est cependant pas certain que la TICAD 8 ait constitué une grande réinitialisation de la coopération nippo-africaine. Encore moins s’il s’agissait d’un rempart bilatéral défiant les forces globales et multidimensionnelles qui exercent une pression sur le continent. Malgré toutes les références du Japon à la qualité, et non à la quantité, de la coopération et de la croissance, et malgré l’accent mis sur l’importance de l’agence, de la consolidation de la paix, de la justice, de la durabilité et du capital humain, la réalité désagréable est que le changement radical des investissements japonais en Afrique – le principal levier prévu pour obtenir des résultats positifs en matière de développement – ne s’est pas encore concrétisé. Les États-Unis ont investi 44 milliards de dollars d’IDE en 2021, le Royaume-Uni et la France environ 60 milliards de dollars chacun et la Chine 43 milliards de dollars, les 5 milliards de dollars du Japon restant loin derrière, alors même que ses dirigeants politiques et économiques vantaient la jeunesse, le dynamisme et le potentiel économique inexploité du continent. Bien qu’on ne puisse attendre du Japon qu’il fasse tout à lui seul, il reste la troisième plus grande économie du monde en termes de PIB et peut se targuer d’un héritage riche et partageable en matière d’industrialisation de haute technologie, d’administration publique efficace, d’infrastructures transformatrices et de contributions de soutien aux affaires mondiales. Elle peut certainement faire plus. Dans le même temps, le recours fréquent aux changements du système mondial, comme l’insistance de M. Kishida pour que l’Afrique dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui correspond aux ambitions du Japon dans cette arène – a été un rappel constant de l’ampleur des oscillations de la politique, de l’économie, de la finance et de la diplomatie internationales.

    Le changement climatique, la détérioration de l’économie, l’inégalité, le recul de la démocratie et l’agression nucléaire sont de véritables défis mondiaux, dont l’Afrique ressent l’extrémité plus que tout autre continent. Alors que j’écoutais le discours d’ouverture du Premier ministre Kishida, j’étais assis en face du chef de bureau d’une grande agence de presse internationale. Lors d’un appel Skype avec des collègues de la Libye voisine, il m’a dit, par-dessus le bruit des tirs, que des militants avaient commencé à tirer des coups de feu près de leur bureau.

    Dans un contexte d’élections nationales difficiles, de privations économiques croissantes, de sécheresse et de luttes pour le contrôle de l’industrie pétrolière nationale en raison de la flambée des prix induite par la guerre, il semblait inévitable que la violence qui sévit dans le pays depuis plus de dix ans et qui implique d’innombrables acteurs régionaux, internationaux et multinationaux, reprenne.

    Le Japon fait peut-être – ou peut-être pas – de son mieux, mais malgré les discours enthousiastes, les plénières, les promesses et la bonne volonté authentique et abondante de la TICAD 8, ses nobles ambitions pour l’Afrique restent frustrantes et hors de portée.

    African business, 30(08/2022

    #TICAD #Union_Africaine #Japon


  • TICAD: Nécessité d’un « financement solide du développement »

    TICAD: Nécessité d’un « financement solide du développement »

    TICAD 8, Japon, Union Africaine, financement, développement,

    Lors d’une conférence dirigée par Tokyo, des dirigeants du Japon et de pays africains ont souligné l’importance de ce qu’ils appellent « un financement sain du développement ». Cela arrive à un moment où la Chine offre d’énormes prêts aux nations africaines.

    Les dirigeants ont adopté la Déclaration de Tunis et conclu dimanche la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, ou TICAD 8, en Tunisie.

    La déclaration qualifie l’investissement du secteur privé de « critique pour la croissance et le développement économiques inclusifs et durables de l’Afrique ».

    Il indique que les dirigeants réaffirment l’importance du partenariat Japon-Afrique pour promouvoir l’innovation du secteur privé à travers le transfert de technologie et pour renforcer le développement des ressources humaines industrielles.

    Il dit qu’ils « reconnaissent le rôle transformateur des start-ups et des entreprises privées, y compris l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, en tant que force motrice émergente pour résoudre les défis sociaux en Afrique ».

    La déclaration indique que les dirigeants « soulignent l’importance d’un financement du développement solide respectant les règles et normes internationales ». Ils « exhortent tous les principaux créanciers, y compris les prêteurs privés, à adopter et à suivre des pratiques de prêt équitables et ouvertes ».

    La déclaration indique que les dirigeants « s’engagent pleinement à parvenir à une couverture sanitaire universelle dans les pays africains » alors que la pandémie de COVID-19 a révélé des lacunes dans le secteur de la santé.

    Il dit qu’ils « soulignent la nécessité de remédier à l’accès limité de l’Afrique aux vaccins et aux produits médicaux, en particulier dans des circonstances de crise ».

    La déclaration indique que pour parvenir à un développement durable en Afrique, les dirigeants soulignent « le besoin urgent de s’attaquer aux problèmes environnementaux », tels que le changement climatique, les catastrophes naturelles, la gestion des déchets et la désertification. Ils appellent à un « soutien international accru » pour que l’Afrique puisse relever les défis.

    La déclaration indique que les dirigeants « expriment leur grave préoccupation concernant la situation en Ukraine et son impact sur les économies africaines et mondiales ».

    Il dit qu’ils « soulignent l’importance de la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité, par le dialogue et le respect des principes du droit international ».

    Ils « appellent également tous les partenaires internationaux à aider les pays africains à surmonter la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ».

    La déclaration indique que les dirigeants réaffirment leur « engagement à réaliser un monde sans armes nucléaires » et reconnaissent « les conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation des armes nucléaires ».

    Il indique qu’ils « s’engagent à maintenir et à renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en tant que pierre angulaire du régime international de désarmement et de non-prolifération nucléaires ».

    La déclaration indique également que les dirigeants sont déterminés à coopérer pour accélérer la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Dimanche, le Premier ministre japonais Kishida Fumio s’est exprimé en ligne lors d’une conférence de presse conjointe à la TICAD. Il a annulé sa présence en personne après avoir été testé positif au coronavirus.

    Kishida a déclaré que le Japon aspire à être un partenaire qui grandit avec l’Afrique. Il a déclaré que le Japon contribuait fortement au développement du continent en surmontant ensemble les défis.

    NHK, 28/08/2022

    #TICAD8 #Japon #Union_Africaine

  • Isolé, le Maroc gagné par l’hystérie

    Isolé, le Maroc gagné par l’hystérie

    Maroc, Tunisie, Sahara Occidental, TICAD 8, Union Européenne, Josep Borrell, Union Africaine, Japon,

    Le qualificatif qui sied le plus au comportement du Makhzen est incontestablement «hystérique». Oui, le Maroc de Mohammed VI est gagné par l’hystérie. Ce sentiment qui révèle un état d’extrême panique s’explique notamment par le fait que ses innombrables tentatives pour faire main basse sur le Sahara Occidental se sont toutes soldées par des échecs patents. Cela vaut autant pour le plan juridique que pour le domaine diplomatique.

    Au niveau juridique, le Makhzen a perdu toutes batailles. Et cela depuis longtemps. Aucune institution internationale et aucun ensemble géopolitique ne reconnaît la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental. Malgré les sommes colossales investies dans le lobbying et l’achat de personnalités politiques notamment en Europe, Rabat ne compte, à ce jour, aucun allié de poids sur la scène internationale capable de faire pencher la balance en sa faveur au Conseil de sécurité de l’ONU. Même les Etats-Unis qui ont souvent affiché une certaine complaisance à l’égard du Makhzen reviennent doucement mais sûrement sur la décision de Trump.

    L’Union européenne qui semblait acquise à Mohammed VI s’en tient aussi aux résolutions de l’ONU sur le conflit du Sahara Occidental. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Joseph Borrell, a d’ailleurs fait la semaine dernière une déclaration à la chaîne publique espagnole TVE 1, dans laquelle il a souligné la nécessité de consulter le peuple sahraoui qui est le seul à même de décider de son avenir. La sortie du chef de la diplomatie européenne a fait beaucoup de mal aux autorités marocaines qui se gargarisaient il y a peu d’avoir mis les Européens dans leur poche. Cela à tel point que le MAE marocain a annulé une rencontre avec Joseph Borrell.

    L’autre balle assassine est venue des Allemands qui, malgré qu’ils ont accepté de jeter un coup d’œil à l’arnaque politique appelée « plan d’autonomie marocain » restent respectueux des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU se rapportant au conflit du Sahara Occidental. La ministre fédérale allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a réitéré à ce propos jeudi le soutien de son pays au processus mené par les Nations unies pour une solution politique « réaliste » et « durable » au dossier du Sahara occidental. Dans le document, tous les observateurs auront noté qu’il est question du « Sahara occidental », appellation que Rabat a acceptée pour désigner les territoires occupés. Les deux parties ont convenu, en outre, de « l’exclusivité de l’ONU dans le processus politique » et « réaffirment également leur soutien à la MINURSO » (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), un aveu implicite du Maroc que la solution à ce dossier passe par la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.

    Et enfin, le coup de grâce a été porté jeudi au Maroc par le président tunisien Kaïs Saied qui a refusé d’obéir aux injonctions du Makhzen et d’interdire au président de la République arabe Sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, de participer aux travaux de la TICAD 8 (Sommet Afrique-Japon) qui se tiennent actuellement à Tunis. L’exigence du Makhzen est surréaliste du moment que la RASD est membre fondateur de l’Union africaine (UA). Rien qu’à ce titre, les Sahraouis ont le droit le plus absolu de participer à tous les rendez-vous de UA. Même Kaïs Saied n’aurait pas eu le droit de tenir à l’écart le président de la RASD. La réaction hystérique du MAE marocain Nacer Bourita à l’égard de la Tunisie a étonné les observateurs surtout que Mohammed VI a fini par prendre l’habitude de croiser Brahim Ghali dans le sommet de l’Union africaine et surtout de se faire à l’idée que la RASD est une réalité incontournable. La décision de Bourita de rappeler l’ambassadeur du Maroc à Tunis traduit en réalité le profond désarroi du Makhzen sur la question du Sahara Occidental.

    Nullement impressionné par les gesticulations du Maroc, la Tunisie a elle aussi rappelé son ambassadeur à Rabat pour consultations suite à la réaction marocaine « inacceptable ». Dans un communiqué publié, hier, le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé ainsi son « profond étonnement face à ce qui a été déclaré dans un communiqué du Royaume du Maroc ». Insistant sur « sa neutralité et son respect pour la légalité internationale », la Tunisie s’est dite engagée « à respecter les résolutions onusiennes au même titre que celles de l’Union africaine (UA) dont le pays est l’un des membres fondateurs ». « Il convient de préciser dans ce cadre que l’Union africaine, en tant que principal participant à cette conférence, avait appelé tous ses membres, y compris la RASD, à y prendre part », ajoute la même source.

    Balayant d’un revers de la main les allégations mensongères de la diplomatie marocaine, le ministère tunisien des Affaires étrangères n’a pas manqué également de préciser que l’UA avait ensuite adressé une invitation individuelle, à la RASD, en application des décisions de son Conseil exécutif lors de la réunion les 14 et 15 juillet à Lusaka, en présence d’une délégation marocaine. Il n’y a pas à dire, le Maroc est isolé et dos au mur. De plus, il a été pris en flagrant délit de mensonge. Au-delà, le Makhzen confirme qu’il est un danger pour toute la région.

    La Sentinelle, 28/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #TICAD

  • TICAD 8 : La déclaration de Tunis

    TICAD 8 : La déclaration de Tunis

    Tunisie, Union Africaine, TICAD 8, Japon,

    Tunis,28 août (TAP). – « La Déclaration de Tunis est un document qui prend en charge les priorités du Continent et une bonne synthèse de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8) », a indiqué le président du Sénégal, Macky Sall au cours de la conférence de presse de clôture de la TICAD 8 qui se tient, les 27 et 28 août, à Tunis.« Il s’agit à présent de s’aligner sur cette déclaration et sur le plan d’action de Yokohama qui a été actualisé après la Covid-19, de se mettre au travail avec le budget alloué (30 milliards de dollars) durant ces trois années et d’accélérer la mobilisation et les décaissements pour réaliser les objectifs », a-t-il appuyé.

    Le président sénégalais a souligné que les engagements du premier ministre japonais, Fumio Kishidaa permettront d’avancer dans la réalisation des programmes économiques du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

    Sall a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’importance des thématiques débattus qui sont au cœur des préoccupations de l’Afrique ; à savoir la transformation de l’Afrique par une croissance vigoureuse, la résilience et l’adaptation face à des crises majeures, outre la paix et la sécurité durable.

    « Malheureusement l’Afrique est devenue le ventre du terrorisme international, nous avons plaidé pour une réponse globale face à un péril global. En Asie, lorsqu’il s’agit de combattre l’Etat islamique des coalitions mondiales ont été constituées, 200 mille soldats ont été mobilisés et des centaines de milliards de dollars dépensés, tandis qu’en Afrique seulement un soutien est accordé à travers des missions de paix », a-t-il ajouté.

    « Ce n’est pas la réponse attendue qui permet de mettre terme au terrorisme dans le continent, nous comptons sur le plaidoyer du Japon afin que le débat de la lutte contre le terrorisme soit sérieusement pris en compte par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dont c’est la mission première » a-t-il indiqué.

    Et d’ajouter que ce phénomène déstabilise le Continent et l’empêche d’atteindre ses objectifs de développement.

    Le responsable a appelé le Conseil de Sécurité de l’ONU et les pays contributeurs à prendre en considération ce phénomène pour permettre aux forces africaines de prendre en charge la lutte contre ce fléau.

    Sall a évoqué par ailleurs la question de la transition énergétique verte, soulignant que l’Afrique qui n’est responsable que de 3% des émissions de CO2, doit tout d’abord profiter de ses ressources énergétiques de base pour assurer son développement et rendre son économie compétitive tout en respectant la lutte contre le réchauffement climatique. La Tunisie, deuxième pays africain à organiser cet événement après le Kenya, en 2016, avait obtenu l’accord d’accueillir la « TICAD 8 », à l’issue de la 33ème session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) tenue, les 9 et 10 février 2020, à Addis-Abeba en Ethiopie.

    La TICAD 8 s’est tenue, les 27 et 28 août, au Palais des Congrés à Tunis, en présence du président de la République, Kaïs Saïed, du président sénégalais, Macky Sall, du premier ministre japonais, Fumio Kishida (via la plateforme de visioconférence Zoom) et de 20 chefs d’Etat et de gouvernement africains. Plus de 300 personnalités ont participé à cette conférence, à savoir 66 délégations officielles représentant 48 pays (ministres des affaires étrangères, de l’Economie et du Commerce, corps diplomatique..) , des organisations régionales et internationales, des représentants de la société civile, outre 120 journalistes…

    La TICAD 8 est organisée conjointement, par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), l’ONU, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM).

    TAP, 28/08/2022

    #Tunisie #Union_Africaine #TICAD #Japon

  • TICAD 8: Le Japon promet 30 milliards de dollars d’aide

    TICAD 8: Le Japon promet 30 milliards de dollars d’aide

    Japon, Afrique, Union Africaine, TICAD 8,

    Tunis, 28 août (BNA) : Le Japon a promis 30 milliards de dollars d’aide au développement en Afrique, affirmant vouloir travailler plus étroitement avec le continent.

    S’adressant à un sommet Japon-Afrique en Tunisie, le Premier ministre Fumio Kishida a déclaré que Tokyo s’efforcerait d’assurer les expéditions de céréales vers l’Afrique dans un contexte de pénurie mondiale.

    « Si nous abandonnons une société fondée sur des règles et permettons des changements unilatéraux du statu quo par la force, l’impact de cela s’étendra non seulement à l’Afrique, mais au monde entier », a déclaré Kishida par liaison vidéo après avoir été testé positif au COVID-19. .

    Kishida a déclaré que les 30 milliards de dollars seraient versés sur trois ans, promettant de plus petites sommes pour la sécurité alimentaire en coordination avec la Banque africaine de développement, a rapporté Reuters.

    L’agence de presse publique tunisienne a cité le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi comme ayant déclaré que le Japon accordait à la Tunisie 100 millions de dollars pour aider à atténuer l’impact de la pandémie.

    Le sommet a donné au président tunisien Kais Saied sa plate-forme internationale la plus importante depuis son élection en 2019.

    Cela survient après qu’il a pris de larges pouvoirs, officiellement consacrés par un référendum constitutionnel, une décision que ses détracteurs appellent un coup d’État.

    Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a souligné à plusieurs reprises l’engagement de la Tunisie envers la démocratie, qui a été remis en question par les détracteurs de Saied.

    Le sommet a déclenché une dispute entre la Tunisie et le Maroc, qui a été irrité par la décision de Saied d’inviter le mouvement Polisario qui demande l’indépendance du Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme le sien.

    Le Maroc et la Tunisie ont rappelé leurs ambassadeurs de l’autre pays pour des consultations.

    Rabat a déclaré que la décision d’inviter le chef du Polisario Brahim Ghali avait été prise contre la volonté du Japon. Tokyo n’a pas encore commenté.

    La Tunisie a elle-même besoin d’un soutien financier car elle fait face à une crise imminente des finances publiques que la pression mondiale sur les matières premières a aggravée.

    Ces files d’attente d’une semaine se sont formées dans les stations-service en raison d’une pénurie de carburant, tandis que les magasins ont commencé à rationner certaines marchandises.

    Bahrain news agency, 28/08/2022

    #Japon #Afrique #Union_Africaine #TICAD8

  • African Manager : « La mauvaise foi de M6 »

    African Manager : « La mauvaise foi de M6 »

    Tunisie, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, TICAD 8, Japon, Union Africaine,

    Le conflit du Sahara occidental, entre le Maroc et l’Algérie notamment, s’est invité de façon impromptue à Tunis à l’occasion du démarrage des travaux de la 8ème édition de Ticad (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique 2022). La veille de l’ouverture de cette Ticad 8, le Royaume chérifien publiait un communiqué scandalisé de la présence en Tunisie à ce qu’il appelle « le chef de la milice séparatiste », en fait le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) Ibrahim Ghali. Le Maroc pousse le bouchon jusqu’à rappeler son ambassadeur à Tunis, « pour consultation ».

    La réaction tunisienne ne se fait pas attendre, et un communiqué est, le soir même, rendu public par le ministère tunisien des Affaires étrangères. La Tunisie y faisait part de son « refus absolu des accusations « d’hostilité » envers le Maroc et d’atteinte aux intérêts des Marocains et des forces vives marocaines », et rappelle, de son côté, son ambassadeur à Rabat « pour consultation » aussi.

    Le plus important, c’est que le communiqué du MAE tunisien rappelle que « la République Sahraouie avait participé à la 6e édition de la TICAD en 2006 à Nairobi (Kenya) et à la 7e édition tenue en 2019 à Tokyo. Elle a également participé à d’autres rencontres régionales à l’instar du Sommet Afrique-Europe en février 2022 à Bruxelles et en présence d’une délégation marocaine ». La Tunisie estime aussi « qu’il n’existe aucun motif logique justifiant la déclaration du Maroc surtout que la Tunisie a tenu à se conformer à la législation africaine relative aux partenariats et à l’organisation de rencontres », rappelant au passage qu’elle « bannit toute ingérence dans les affaires internes des pays et qui affirme le respect de leurs choix, insiste, tout autant, sur la souveraineté de ses décisions et le respect de ses propres choix ».

    Pourquoi donc le roi du Maroc avait-il choisi la Tunisie pour exprimer ce souci, soudain car après plusieurs autres édition de Ticad où Marocains et Sahraouis étaient présents », de ne pas être là où la RASD est présente ? Est-ce en quelconque relation avec le resserrement des relations, politiques et économiques, entre la Tunisie et l’Algérie ?

    Pourquoi le Maroc et son roi ne s’étaient-ils pas rappelé que la Tunisie n’avait pas fait pareil lorsque le royaume chérifien avait normalisé ses relations, politiques et économiques, avec Israël et n’avait ni publié communiqué, ni rappelé son ambassadeur à Rabat ? Souveraine et respectueuse de la souveraineté des autres, la Tunisie devait-elle la céder devant le Maroc ? C’est du moins ce qu’on comprend de cet article d’un journal marocain proche du pouvoir en place, qui s’offusque que « la Tunisie de Kais Saïed choisit donc l’escalade ». Le Maroc n’était-il pas au courant que la Ticad, est un évènement japonais dont la Tunisie n’est que le pays hôte ? Pourquoi ne pas avoir annoncé son boycott depuis les premiers jours ? Où voulait-il que la Tunisie, hôte d’un évènement panafricain, aille à l’encontre d’une décision de l’UA d’un continent où elle essaie de nouer des relations économiques et commerciales comme le Maroc ?

    African Manager, 27/08/2022

    #Tunisie #Maroc #Algérie #Union_Africaine #Japon #TICAD8