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  • Maroc: Un soutien pleutre à la Palestine

    SOUTIEN À LA CAUSE PALESTINIENNE ET NORMALISATION / Maroc : l’attitude pleutre du Makhzen et du parti au pouvoir

    La population d’El-Qods occupée et Ghaza a administré un véritable camouflet aux pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. Aussi bien sous les bombardements de l’aviation israélienne que lors des manifestations de joie qui ont consacré la victoire de la résistance devant la machine de guerre de Tsahal, les Palestiniens, même ceux de 1948 qui ont vu leurs terres spoliées par des colons ramenés des USA et d’Europe par bateaux entiers, la condamnation de l’attitude des pays du camp de la normalisation a été claire et ne souffrait d’aucune ambigüité. En parallèle, les palestiniens ont salué les positions, de soutien sans équivoque, exprimées par des pays comme l’Algérie, le Liban ; la Syrie ou encore l’Irak et la Tunisie. Ces derniers n’ont pas manqué de solliciter aussi bien leur machine diplomatique pour soutenir le combat des palestiniens et pour parvenir à la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies pour faire cesser l’agression contre Ghaza.

    Les pays du « clan de la normalisation », qui avaient pourtant de nombreux atouts pour faire pression sur Israël, ont adopté une attitude pleutre qui ne reflète nullement les convictions de leurs peuples acquis à la cause palestinienne. L’Égypte et le Qatar se sont empressés de tenter de faire pression sur la résistance pour cesser le tir de salves d’obus sur Israël et le Maroc, dont le roi préside le comité d’El-qods, s’est contenté de déclaration de forme sans impact sur l’attitude guerrière de Netanyahu. Au moment où Ghaza subissait un « Carpet bombing », des investisseurs marocains négociaient des contrats juteux avec des industriels israéliens pour développer l’usage de l’énergie solaire. Au moment où Israël tentait d’assassiner des dirigeants de la résistance, des tours operators israéliens posaient pour la photo en face de « Bine Lajraf » au niveau des frontières algéro-marocaines.

    Et le clou est l’attitude hypocrite, des dirigeants du parti islamiste, majoritaire dans le parlement marocain, Justice et développement (PJD), qui se sont fendu de déclarations froides et sans impact sur l’intransigeance des israéliens. Mohamed Hamdaou, président de la commission de soutien à la Palestine, et son alter-égo Saad El-Othmani le chef du gouvernement qui pouvaient adopter des positions franches, conformes à celles de leurs militants, n’ont pas voulu fâcher le palais et leur nouvel allié Israël qui ne reculera pas devant les atteintes des droits des palestiniens sans une réaction ferme de la communauté internationale.

    L’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères a été claire en affirmant, devant l’Assemblée générale des Nations unies que la cause palestinienne ne saurait trouver d’issue sans la solution des deux États et sans la reconnaissance des droits inaliénables du peuple palestinien. Le Maroc, l’Égypte, le Qatar et l’Arabie saoudite, ont tout tenté pour faire cesser la riposte de la résistance. El Sissi, a gardé fermé le passage de Rafah, au moment où le Maroc, tentait de faire pression sur la résistance en réprimant les marches de soutien et les rassemblements que tentait d’organiser le peuple marocain qui voyait son pays, par la grâce d’un accord de normalisation basculer dans le camp des traitres à la cause palestinienne et des chantres d’une solution qui dénie tous droits aux palestiniens consacrerait El-qods capitale d’israêl.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 25 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Palestine, Israël, normalisation, Ghaza, Al Qods, Jérusalem,

  • Blinken se rend au Moyen-Orient pour promouvoir les négociations de paix après la trêve à Gaza.

    WASHINGTON (AP) – Le secrétaire d’État Antony Blinken se rend au Moyen-Orient pour faire pression sur les Israéliens, les Palestiniens et les acteurs régionaux afin qu’ils fassent fond sur le cessez-le-feu de la semaine dernière à Gaza en jetant les bases d’une éventuelle reprise des pourparlers de paix, longtemps bloqués.

    Le président Joe Biden a annoncé que M. Blinken partirait lundi pour une courte visite en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Égypte pour ce qui sera les réunions en personne du plus haut niveau de l’administration Biden sur la crise qui a éclaté au début du mois.

    Dans un communiqué, M. Biden a déclaré que M. Blinken travaillerait également avec des partenaires régionaux pour assurer « la coordination de l’effort international afin que l’aide immédiate parvienne à Gaza. »

    Le gouvernement a été vivement critiqué pour sa réponse initiale, jugée passive, à la violence meurtrière, notamment par ses alliés démocrates au Congrès qui lui demandaient d’adopter une ligne plus dure à l’égard d’Israël et de sa réponse aux attaques à la roquette des groupes militants palestiniens à Gaza.

    L’administration a défendu sa réponse en disant qu’elle s’était engagée dans une diplomatie de haut niveau intense, mais discrète, pour soutenir un cessez-le-feu, qui a finalement été conclu la semaine dernière après une médiation égyptienne.

    M. Blinken a déclaré dimanche que les efforts déployés en coulisses par M. Biden ont porté leurs fruits, permettant d’obtenir une trêve après 11 jours.

    « Le président Biden, qui a dirigé cet effort, a jugé que nous pouvions être plus efficaces dans ce domaine. Et finalement, après cet effort intensif à travers le gouvernement, nous sommes arrivés là où tout le monde voulait être, c’est-à-dire mettre fin à la violence », a-t-il déclaré dans une interview à CNN.

    « Mais maintenant, comme l’a dit le président, je pense qu’il nous incombe à tous d’essayer de prendre le virage pour commencer à construire quelque chose de plus positif, et ce que cela signifie au fond, c’est que les Palestiniens comme les Israéliens doivent connaître dans leur vie quotidienne des mesures égales d’opportunité, de sécurité et de dignité », a déclaré M. Blinken.

    Il a ajouté que le moment n’est pas propice à une reprise immédiate des négociations entre les deux parties, mais que des mesures pourraient être prises – principalement des initiatives humanitaires – pour réparer les dommages causés par les frappes aériennes israéliennes à Gaza, qui ont causé d’importants dégâts aux infrastructures civiles et fait des morts.

    « Je ne pense pas que nous soyons dans un endroit où parvenir à une sorte de négociation pour ce qui, en fin de compte, doit être le résultat, à savoir une solution à deux États, est le premier ordre du jour », a-t-il déclaré. « Nous devons commencer à reconstruire de manière concrète et à offrir un véritable espoir, des perspectives, des opportunités dans la vie des gens. »

    Associated Press, 24 mai 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Palestine, Israël, Ghaza, AL Qods, Jérusalem,

  • Des dizaines de colons font incursion à al-Aqsa, escortés par la police israélienne

    – La police israélienne a arrêté le garde de la mosquée al-Aqsa, Fadi Alyan, et l’un des fidèles, dont l’identité demeure inconnue, selon un communiqué du Département des dotations islamiques à Jérusalem.

    AA / Jérusalem

    Des dizaines de colons juifs ont fait incursion à la mosquée al-Aqsa, dimanche matin, escortés par un fort contingent de la police israélienne, selon le Département des dotations islamiques.

    Le Waqf (dotations islamiques) a déclaré dans un communiqué, examiné par l’Agence Anadolu, que la police israélienne avait de nouveau permis aux colons de faire incursion à la mosquée al-Aqsa, après environ 3 semaines de sa fermeture à ce genre d’incursions.

    Une cinquantaine de colons ont fait leur incursion dans l’esplanade de la mosquée al-Aqsa, selon la même source.

    Des témoins oculaires ont déclaré à l’Agence Anadolu que la police israélienne avait empêché les jeunes habitants de Jérusalem d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, ce dimanche à l’aube, et avait par la suite imposé des restrictions à l’entrée des fidèles, dont la confiscation de leurs cartes d’identité aux portes de la mosquée.

    Le Département des dotations islamiques a déclaré que la police israélienne avait arrêté le garde de la mosquée al-Aqsa, Fadi Alyan, et l’un des fidèles, dont l’identité demeure inconnue.

    La police a également arrêté Issa al-Dabbagh et Bassem Zughayer, du comité de reconstruction de la mosquée al-Aqsa, et Ali Wozuz, un employé du département des manuscrits de la mosquée, selon la même source.

    Le Waqf a indiqué que les incursions dans l’esplanade avaient été précédées du retrait par la police israélienne des fidèles de la zone d’al-Musalla al-Qibli.

    De son côté, la chaîne officielle israélienne « Kan » a déclaré, ce dimanche, qu’après trois semaines de fermeture, l’esplanade de la mosquée a été ouverte ce matin (dimanche) aux colons juifs.

    Et d’ajouter que l’esplanade a été fermée aux extrémistes juifs depuis les dix derniers jours du mois de Ramadan, lorsque de violents affrontements ont éclaté dans la zone du sanctuaire.

    La Kan a aussi indiqué que le chef du parti  » Yahadut Hatorah » (Judaïsme unifié de la Torah), « Moshe Gafni », a appelé samedi soir le Premier ministre Benjamin Netanyahu à maintenir la fermeture de l’esplanade de la mosquée aux colons.

    Gafni a écrit à Netanyahu dans un tweet que telle est la position de son parti, ajoutant : « Je vous demande de garder le mont du Temple fermé aux Juifs ».

    Les partis religieux (Haredim) et la gauche israélienne appellent au maintien de la fermeture de la mosquée al-Aqsa aux colons juifs, afin d’éviter de nouvelles tensions dans les conditions déjà embrasée à Jérusalem-Est, selon le site Internet « Srugim » de la communauté haredim.

    De son côté, le membre extrémiste de la Knesset (Parlement), Itamar Bin Gvir, du parti « Otzama Yehudit », a répondu à Gafni en disant : « Demain (aujourd’hui dimanche) à 7 heures du matin, l’esplanade de la mosquée doit être ouverte aux Juifs – la fermeture de l’esplanade signifie qu’Israël s’est rendu au Hamas », selon la chaîne Kan.

    Certains élus de la Knesset et journalistes israéliens accusent le gouvernement dirigé par Netanyahu, d’avoir conclu un accord de cessez-le-feu qui inclut de ne pas permettre aux Israéliens de faire des incursions dans l’esplanade de la mosquée al-Aqsa.

    Mais le ministre de la Défense Benny Gantz et d’autres responsables gouvernementaux ont nié ce fait et ont confirmé que l’accord de cessez-le-feu avait été conclu de manière inconditionnelle.

    Les autorités égyptiennes ont annoncé, jeudi dernier, qu’un accord avait été conclu pour un cessez-le-feu « réciproque et simultané » dans la Bande de Gaza, et il est entré en vigueur le vendredi matin à 02 h 00, heure de le Palestine.

    Le bilan de l’agression israélienne brutale est de 279 morts, dont 69 enfants, 40 femmes et 17 personnes âgées. Elle a également fait plus de 8 900 blessés, dont 90 cas ont été classés comme étant « très graves ».

    Depuis 2003, la police israélienne autorise unilatéralement les colons à faire des incursions dans la mosquée par la porte des Maghrebins dans le mur ouest de la mosquée al-Aqsa.

    Ces incursions ont toujours provoqué des affrontements entre les Palestiniens et la police israélienne.

    Depuis le 13 avril dernier, la situation dans les territoires palestiniens a explosé à la suite des attaques « brutales » commises par la police et les colons israéliens à Jérusalem occupée, en particulier contre la mosquée Al-Aqsa et ses environs, et le quartier « Sheikh Jarrah » (centre), et ce, à la suite des efforts israéliens pour déposséder 12 familles palestiniennes de leurs maisons au profit de colons israéliens.

    AA

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  • Accusée de mordre la main qui l’étranglait !

    par Ahmed Halli

    Chez les Israéliens en général, et plus particulièrement chez les religieux fanatiques, l’appétit vient en mangeant, et avant même les accords d’Oslo, ils n’ont cessé de tout dévorer autour d’eux. Selon la loi d’airain du gros poisson qui mange les plus petits, ce sont les Palestiniens qui nourrissent, si j’ose dire, la fringale de territoires d’Israël, visant à judaïser, et d’irréversible manière. Le quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem, d’où est partie la plus récente étincelle, et ce n’est pas la dernière, de la révolte, illustre en partie les méfaits de la colonisation effrénée de la Palestine. La judaïsation progressive et brutale de la ville sainte est un exemple de ces forfaits d’État commis sous couvert de lois et de procédures juridiques qui doivent certainement avoir un lien de filiation avec la colonisation de l’Algérie, au XIXe siècle, pour ne citer que cet exemple. Oui, comme se plaît à le répéter l’Occident, Israël est sans doute un État démocratique, mais si c’est une démocratie, elle fonctionne exclusivement par et pour les citoyens de race juive. En attestent les lois scélérates qui permettent d’exproprier au moindre prétexte les maisons ou les terrains convoités, soit pour judaïser des quartiers urbains ou pour créer de nouvelles colonies. Depuis l’enterrement officiel des accords d’Oslo, toutes les maisons et les quartiers palestiniens sont à prendre.

    On pourra toujours arguer qu’il y a quand même des Palestiniens ou Arabes israéliens qui siègent à la Knesset, mais ils sont aussi peu nombreux et aussi peu influents qu’un troisième collège. Encore une bonne vieille recette colonialiste, assez efficace, dont l’État juif, plus sioniste que jamais, pouvait s’inspirer, et c’est sans doute ce qu’il a fait, mais en respectant les formes. Toujours sauver les apparences, sauvegarder ce paravent démocratique que l’Europe en particulier se plaît à agiter, justifiant ainsi les atrocités commises à Ghaza, au nom de la «légitime défense». Il faut dire que le Hamas y a mis du sien, déplaçant le conflit du quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem-Est à l’entité islamiste instaurée par la branche palestinienne des Frères musulmans. Ghaza, c’est le seul endroit au monde où les Frères musulmans ont réussi à prendre le pouvoir et à le garder tout en peaufinant leur image de grands résistants au sionisme. Le bilan du Hamas ne s’exprime pas en termes de performances économiques et de niveau de vie de la population sous sa coupe, mais il se décline avec la liste des victimes, ses martyrs. En quelques heures, grâce aux arsenaux à explosifs, toujours renouvelés, du Hamas, les Occidentaux en ont oublié le problème de Cheikh-Jerrah, pour en appeler au cessez-le-feu à Ghaza.

    Dans une guerre qui ressemble étrangement à celles qui l’ont précédée, avec les mêmes conséquences destructrices, il est d’usage désormais d’appeler les «belligérants» à la modération. Washington a déjà déniché un obscur diplomate qui faisait tapisserie dans les couloirs du département d’État pour qu’il aille négocier un énième cessez-le-feu à Ghaza, entre deux intégrismes. D’un côté, nous avons Israël et son gouvernement qui rêvent de rétablir la grandeur de Salomon, moins Balqis, et de David, sans Bethsabée, les femmes n’ayant pas voix au chapitre. De l’autre, il y a le meilleur ennemi de Netanyahou, celui par qui il redore son blason, le Hamas qui fait miroiter à ses affidés et à une partie de son peuple l’utopie de l’Etat islamique. L’Occident, États-Unis en tête, est plus enclin à partager le rêve du premier, pour des raisons historiques, alors que le rêve du second lui fait peur, puisqu’il en voit déjà les contours. L’Occident et ses médias ont déjà pris fait et cause pour Israël, surtout quand il est en position d’agresseur et qu’il massacre, comme il le fait présentement. Mais massacrer un peuple, même avec la complicité des siens, ne suffit pas à l’effacer. Aucun Israélien, qu’il rêve ou non à la grandeur d’antan, ne dormira tranquille tant qu’il restera des Palestiniens pour déclamer leur nom et le nom de leur pays.

    C’est le point de vue qu’exprimait samedi dernier notre confrère libanais Khair-Allah Khair-Allah, dans le quotidien Al-Arabi, en insistant sur le fait que le peuple palestinien est toujours là. Pour le journaliste, «même si le conflit s’est transposé à Ghaza, la vraie insurrection populaire a eu lieu à Cheikh-Jerrah, près de la mosquée d’Al-Aqsa, et c’est de cette insurrection qu’il faudra tenir compte tôt ou tard». Autre élément important à souligner: Israël a mobilisé ses gardes-frontières, non pas sur ses limites territoriales attribuées ou conquises, mais à l’intérieur de celles-ci et contre les Palestiniens. Il y aura encore d’autres intifadas, non seulement à Jérusalem, mais aussi dans le moindre coin de cette terre, où la mémoire est entretenue, contre toutes les tentatives de l’effacer. Appréciez avec moi cette image partagée sur les réseaux sociaux, résumant ce paradoxe d’un peuple accusé d’avoir mordu la main qui l’étranglait. C’est celle d’une femme, incarnant Israël et se plaignant de ce que la petite fille (la Palestine) qu’elle tentait d’étrangler l’avait mordue à la main. «Pourtant, je ne suis pas son ennemie», déplorait-elle.

    Le Soir d’Algérie, 17 mai 2021

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  • Maroc : Echec au roi, 46 villes marocaines manifestent pour la Palestine (*)

    Des manifestations pro-palestiniennes éclatent dans 46 villes marocaines suite aux assauts meurtriers d’Israël à Gaza

    Dimanche soir, des manifestations ont éclaté dans 46 villes marocaines en solidarité avec les Palestiniens confrontés à une attaque israélienne meurtrière à Gaza et à l’expulsion forcée de leurs maisons à Jérusalem-Est.

    Une organisation appelée le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation a appelé à ces manifestations, auxquelles ont participé plus de 15 groupes de la société civile.

    Dans la capitale Rabat, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le parlement marocain en scandant des slogans de soutien aux Palestiniens suite aux frappes aériennes israéliennes à Gaza qui ont tué près de 198 personnes, dont 58 enfants.

    Ils ont également brûlé des drapeaux israéliens et dénoncé les quatre gouvernements arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël l’année dernière, dont le Maroc.

    Le Maroc a annoncé qu’il normalisait ses liens avec Israël en décembre. Au début du mois, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est devenu le premier haut responsable arabe à prendre la parole lors d’un événement organisé par le groupe de lobbying pro-israélien américain AIPAC.

    En mars dernier, la police marocaine a dispersé par la force une manifestation organisée à l’occasion de la Journée de la Terre, près du parlement, en solidarité avec les Palestiniens. À cette occasion, les forces de sécurité marocaines ne sont pas intervenues.

    Environ 3 000 personnes sont également descendues dans les rues de Marrakech, portant des drapeaux palestiniens et marocains et scandant des slogans contre le pacte de normalisation de Rabat avec Israël.

    La ville de Tanger, dans le nord du pays, a également connu des manifestations de colère contre les attaques israéliennes contre Gaza.

    Les organisateurs des manifestations prévoient d’autres manifestations la semaine prochaine.

    Le gouvernement marocain a déjà exprimé sa « grave préoccupation » concernant les attaques israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem pendant le mois de Ramadan.

    *Le titre a été choisi par la redaction

    The New Arab, 17 mai 2021

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  • Le retour de bâton de la normalisation avec Israël

    PAYS ARABES NOUVEAUX ALLIÉS D’ISRAEL : Le retour de bâton

    Les attaques barbares meurtrières de l’entité sioniste contre la bande de Gaza et la féroce répression des manifestants palestiniens à El Qods placent les nouveaux pays alliés arabes d’Israël dans une situation délicate, qui doivent décider entre continuer à normaliser leurs relations bilatérales ou condamner ces violences.

    Il y a moins d’un an, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont signé, sous les auspices des États-Unis, des accords pour rétablir les relations avec Israël et sont déjà contraints d’adopter un discours critique face aux événements.

    Les tentatives d’expulsion des Palestiniens du quartier de Shaykh Jarrah à El Quods-Est pour installer des colons juifs à leur place, la violente répression des manifestations autour de la mosquée Al Aqsa à Al Qods, le troisième lieu saint de l’Islam et les attentats de l’armée sioniste dans la bande de Gaza qui ont tué au moins 141 Palestiniens, dont 41 enfants, soutiennent leurs critiques. Vendredi dernier, le ministère des Affaires étrangères émirati a exprimé « son inquiétude face à cette spirale de violence ». Dans un langage plus direct, Bahreïn a condamné « les attaques d’Israël ». « Ces réactions sont avant tout un exercice de communication destiné à un public arabe national et régional qui continue de soutenir les Palestiniens », a déclaré Elham Fakhro, analyste au groupe de réflexion de Crisis Group. « Les accords d’Abraham (qui ont scellé la normalisation avec Israël) n’ont jamais été destinés à aborder la question de l’occupation militaire et de la dépossession des terres palestiniennes », a précisé cet expert. À Bahreïn, les manifestations de soutien aux Palestiniens ces jours-ci ont appelé les dirigeants à rompre leurs relations avec Israël. Aux Emirats, où les manifestations sont interdites, de nombreux internautes partagent des vidéos et des photos pour dénoncer l’occupation et la barbarie des forces militaires sionistes.

    Pour Hugh Lovatt, analyste au think tank du Conseil européen des relations étrangères, la crise actuelle est « le premier vrai test » pour les Émirats. Mais il semble peu probable qu’Abou Dhabi renonce à cette normalisation car les Émirats « profitent beaucoup des relations avec Israël », principalement grâce aux accords sur la technologie et l’achat de matériel militaire. « Compte tenu du profond intérêt bilatéral, l’escalade en Palestine est simplement quelque chose qui va ralentir le processus, mais n’oublions pas que les relations entre les Émirats et Israël se développent depuis des années et ont survécu aux guerres de Gaza », rappelle le chercheur.

    Suite aux accords d’Abraham, tous les regards se sont tournés vers l’Arabie saoudite, poids lourd régional, mais le royaume a refusé d’entamer une normalisation des relations avec Israël sans une résolution préalable de la question palestinienne. Cette semaine, le roi Salmane a fermement condamné « les actions d’Israël à El Qouds » et a exprimé son soutien aux « droits légitimes » du peuple palestinien. De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faysal bin Farhan a critiqué les « pratiques illégales de l’occupant israélien ». Pour d’autres États arabes qui ont approché Israël ces derniers temps, le malaise est encore plus flagrant qu’aux Émirats, puisqu’au Maroc ou au Soudan la société défend ardemment la cause palestinienne. Pour le Maroc, la normalisation avec Israël avec qui il entretient des relations étroites depuis toujours a prétendu franchir le pas en contrepartie de la reconnaissance de Donald Trump de sa folle décision sur le Sahara occidental. Un marché de dupes appuyé par des promesses financières pour le souverain marocain qui ne cesse de s’accaparer les richesses, qui concerne un territoire occupé inscrit sur la liste de l’ONU en tant que région non autonome en attente de décolonisation. Qui plus est une « décision » sans assise légale et que l’administration Biden va enterrer parce que contraire aux principes même des États-Unis. Ainsi face à la pression de la rue, le Maroc a dû condamner les actions de la police israélienne à El Quods-Est et a annoncé l’envoi d’une aide humanitaire aux Palestiniens. Mais ces gestes insignifiants ne sont faits que pour cacher le silence assourdissant du monarque marocain, président du Comité El QODS qui ne dit mot sur ce qui est fait au troisième lieu saint de l’Islam. Au point ou plusieurs pays musulmans comptent mener sous peu une action pour lui retirer une charge dont il se montre indigne.

    Enfin, le Soudan, qui a établi des relations avec Israël pour sortir de la liste noire des États-Unis des pays qui soutiennent le terrorisme, a également « condamné et rejeté les mesures prises par Israël » contre les Palestiniens et les a qualifiées de « provocation flagrante ». Sans pour autant revenir sur sa reconnaissance de l’entité sioniste.
    M.B.

    Le Courrier d’Algérie, 17 mai 2021

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  • Oublié, refoulé, ignoré, le conflit israélo-palestinien toujours central

    Par Pascal Boniface
    Le conflit israélo-palestinien, qu’on disait oublié, mis de côté, ayant perdu sa centralité, vient de ressurgir au plus fort de l’actualité. Plus de 35 morts à Gaza, plusieurs centaines de blessés palestiniens sur l’Esplanade des Mosquées depuis plusieurs jours, 5 morts en Israël, un bilan déjà lourd en ce 12 mai au matin, qui pourrait encore s’aggraver.

    Tout a commencé par des manifestations d’extrémistes israéliens criant « mort aux arabes » fin avril dans Jérusalem-Est dont les médias ont peu parlé. Ensuite, c’est dans le cadre de manifestations de soutien à des familles palestiniennes qui devaient être expulsées de leurs maisons à Jérusalem-Est au profit de colons juifs que les choses se sont aggravées. Mais il ne s’agit plus d’une querelle foncière, c’est le sort des Palestiniens qui est en jeu. Ces derniers estiment que les Israéliens veulent les expulser de Jérusalem-Est pour en faire une ville uniquement juive. Côté israélien, on estime qu’il s’agit d’un simple différend foncier qui peut être réglé par la justice. Sauf que la loi n’est pas la même pour tous. Des juifs qui peuvent établir qu’ils avaient des titres antérieurs à 1948 peuvent demander la restitution de leurs biens, ce qui est interdit aux Palestiniens.

    Après les heurts sur l’Esplanade des Mosquées, le Hamas a posé un ultimatum à Israël en exigeant le retrait des forces israéliennes de l’Esplanade. Sans réaction d’Israël, le Hamas a déclenché des tirs de roquettes à partir de Gaza sur Jérusalem puis sur Tel-Aviv les 10 et 11 mai, faisant 5 morts côté israélien.

    La réaction de la « communauté internationale » à ces évènements a été fort timide. Si le même type de violence intervenait dans d’autres lieux, la réaction, notamment des pays occidentaux, serait évidemment beaucoup plus déterminée.

    Quelles leçons tirer de ces évènements dramatiques ? La paix signée par Israël avec certains pays arabes ne résout rien. Pourquoi ? Parce que ces accords n’ont pas réglé la question palestinienne. Israël peut faire la paix avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, le Soudan, la question palestinienne n’a pas pour autant disparu de l’agenda. Tous ceux qui disaient qu’elle n’était plus un problème se sont trompés. D’ailleurs, on ne peut faire la paix qu’avec un pays avec lequel on est en conflit. Or Israël n’était pas en conflit avec Abu Dhabi ou Rabat, mais bien avec les Palestiniens.

    La question palestinienne, que beaucoup, notamment les soutiens les plus inconditionnels d’Israël, présentaient comme réglée, ne l’est en rien. Si d’autres drames occupent bien entendu l’actualité, elle reste centrale. Récemment encore, Human Rights Watch, la grande ONG américaine de défense des droits de l’homme, plutôt proche du département d’État américain structurellement et idéologiquement et qu’on peut difficilement soupçonner d’islamogauchisme, évoquait une situation d’apartheid pour qualifier la situation des Palestiniens. Ce qui se passe n’est tout simplement pas défendable : il y a un peuple occupé par un autre et ce n’est pas possible que cela perdure au XXIe siècle. La seconde moitié du XXe siècle avait été marquée par la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en Afrique, en Asie. Dans ce cadre, la question palestinienne reste aujourd’hui une exception qui n’est ni acceptable ni durable.

    Sur le plan politique, Netanyahou est contesté : après 4 élections, il n’arrive toujours pas à former un gouvernement. Le fait d’attiser les tensions peut être un moyen pour lui de protéger son pouvoir. Il est d’ailleurs en large partie responsable de la montée en puissance de l’extrême droite israélienne et de son entrée à la Knesset, du fait des accords électoraux qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir. De ce fait, l’extrême droite se sent le vent en poupe et hésite de moins en moins à faire valoir son idéologie.

    Côté palestinien, la situation politique n’est pas meilleure : Mahmoud Abas est au pouvoir depuis 2005, il repousse à nouveau les élections. Il coopère avec les Israéliens en en profitant personnellement et familialement, tout en protestant de temps en temps, pour la forme. Il n’est plus légitime aux yeux des Palestiniens. Ceux-ci n’ont pas non plus envie d’être représentés par le Hamas. Il y a donc une crise de représentativité côté palestinien. Mais ce n’est pas pour cette raison que les droits des Palestiniens doivent être niés. En tous les cas, ce ne doit pas être le radicalisme ou la corruption de leurs dirigeants qui doivent les priver du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Beaucoup disent que les médias français ne parlent pas suffisamment de la situation, et que si de tels évènements avaient lieu à Hong Kong ou à Moscou, ils seraient beaucoup plus offensifs à condamner ceux qui commettent les violences. Il est vrai que les médias français sont un peu plus timides lorsqu’il s’agit de parler du conflit israélo-palestinien que d’autres cas de répression, certainement parce que l’accusation d’antisémitisme tombe dès qu’une critique est émise à l’égard du gouvernement israélien. Les réactions, les manifestations qui interviennent parfois suite à l’évocation de ce sujet – comme ce fut le cas pour France Télévisions – ont également tendance à restreindre le temps médiatique consacré au conflit.

    Les cris « mort aux arabes » qui ont retentis à Jérusalem n’ont pas suscité l’indignation qu’ils méritaient. Si des manifestants arabes avaient crié « mort aux juifs », les réactions auraient été d’une toute autre ampleur.

    Le silence, la « timidité », ou le deux poids deux mesures des médias centraux sur ce sujet ne peuvent que nourrir le complotisme que par ailleurs ils dénoncent. Mais ce n’est pas en restant muet ou timide sur ce sujet, parce qu’il divise les audiences, que l’on va faire disparaitre ce sujet de l’actualité. C’est une façon de nourrir le complotisme que de ne pas traiter ce sujet de façon saine et sereine.

    On notera également que la diplomatie française, qui a été traditionnellement en pointe sur la défense du droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, ne l’est plus vraiment, et qu’elle se situe dans une moyenne commune, très discrète et très timide en réalité.

    Quand certains dénoncent un « islamo-clientélisme » pour qualifier le soutien de certains responsables ou intellectuels français à la cause palestinienne alors qu’elle n’est qu’un soutien au droit international et aux droits humains. Quant aux élus français qui, sans dire un mot sur les Palestiniens, proclament leur solidarité sans faille avec les Israéliens, qui peut croire qu’ils le font à partir d’une analyse juridique ou géopolitique ?

    Bien sûr Israël est une démocratie, mais c’est une démocratie où l’extrême droite, comme dans d’autres pays, gagne de plus en plus de terrain. Cela est d’autant plus inquiétant que cette extrême droite est très violente. Israël est surtout une démocratie qui occupe un autre peuple, et ce n’est pas normal au XXIe siècle.

    Il faut rendre hommage aux Israéliens courageux, qui luttent pour la paix et contre l’occupation et qui sont soumis en Israël à la répression et dont on ne parle pas suffisamment dans les pays occidentaux et notamment en France. Ceux qui se disent amis d’Israël devraient penser à rendre hommage à ces pacifistes israéliens.

    IRIS, 12 mai 2021

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  • L’Algérie solidaire

    Les Algériens célèbrent l’Aïd-el-Fitr dans un climat de piété et de sérénité, après un mois de jeûne et d’abstinence.
    Fête religieuse par excellence, elle incarne les préceptes les plus nobles de réconciliation et de solidarité entre les fidèles, de persévérance dans les actions de bienfaisance, d’élévation de l’âme, loin de toute haine et de toute rancœur.
    Comme à l’accoutumée, ce rite se vit comme un évènement fédérateur qui traduit un attachement sincère des Algériens aux vrais valeurs de l’islam, à ses principes du juste milieu, de rejet viscéral de toute forme de violence ou d’excès.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune a saisi cette heureuse occasion, pour exhorter l’ensemble des citoyens à davantage de vigilance, d’engagement et de respect des mesures préventives contre la pandémie de la Covid-19 qui continue de faire des victimes.

    Le chef de l’État a félicité, à cette occasion, les officiers et les éléments de l’ANP, ainsi que les différents corps de sécurité et les personnels de santé, et exprimé sa reconnaissance pour les efforts considérables consentis par tout un chacun dans l’accomplissement de son devoir avec un sens élevé de responsabilité. «Je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour que durent les valeurs d’entraide et de fraternité. Je souhaite prompt rétablissement à nos patients et prie Dieu le Tout-Puissant d’entourer ceux qui nous ont quittés en ce mois béni de Sa sainte miséricorde. Puisse Allah nous gratifier de ses bienfaits et préserver notre pays de tout malheur.»

    Par ailleurs, la communauté internationale est choquée par la répression sauvage qui s’est abattue sur la population civile palestinienne, une escalade particulièrement meurtrière et raciste perpétrée par les forces d’occupation sionistes depuis plusieurs jours. Une violence insoutenable qui s’exerce au mépris de la légalité et du droit internationales, qui a déjà fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Encore une fois, la barbarie sioniste ne connaît aucune limite.

    Les frappes aériennes, les tirs des chars et des navires de guerre de l’entité sioniste visent, entre autres, des maisons, des infrastructures et se poursuivent avec acharnement.

    Le chef de l’État a rappelé les sacrifices du peuple palestinien frère qui mène une résistance héroïque face à l’occupation et à l’agression contre la Mosquée d’El-Aqsa, première qibla à El-Qods.

    Le peuple algérien, fidèle à ses traditions de soutien aux peuples opprimés, condamne avec force la répression sioniste dans les territoires palestiniens occupés et se déclare corps et âme aux côtés des Palestiniens, lui témoignant sa solidarité et son total appui en ces circonstances douloureuses.

    L’Algérie, peuple et gouvernement, a toujours affirmé son soutien au droit inaliénable du peuple palestinien à l’établissement de son État indépendant, avec El-Qods comme capitale, à travers l’application des résolutions de la légalité internationale.

    Sa diplomatie dirige les efforts arabes pour tenir une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur les derniers développements dans les territoires occupés.

    EL MOUDJAHID, 14 mai 2021

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  • Bombardements israéliens contre Ghaza: 119 Palestiniens tués depuis lundi

    GHAZA (Territoires palestiniens) – Les agressions israéliennes contre la Bande de Ghaza se sont poursuivies vendredi avec des raids aériens et des tirs d’artillerie tuant 119 Palestiniens depuis lundi, rapportent des agences.

    Parmi les victimes des bombardements israéliens figurent 31 enfants en plus de 830 autres Palestiniens blessées, selon les autorités de Ghaza.

    « Ces bombardements étaient complètement fou, comme dans les jeux vidéos. C’était un vrai film d’horreur », a dit à l’AFP Muhammad Najib, 16 ans, un habitant de Ghaza.

    A Ghaza, des dizaines de maisons ont été détruites dans la nuit, notamment dans le Nord du territoire, ont constaté des correspondants de presse.

    Plus de 700 Palestiniens ont été blessés en fin de semaine dernière et lundi lorsque la police de l’occupation israélienne a fait incursion sur l’esplanade des Mosquées à El Qods-Est occupée, en plus de menaces d’expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs.

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  • La Cisjordanie manifeste alors que les combats entre Israël et le Hamas se multiplient.

    GAZA CITY, Bande de Gaza (AP) – L’agitation de la bataille entre Israël et le Hamas s’est propagée en Cisjordanie vendredi, déclenchant les protestations palestiniennes les plus étendues depuis des années, alors que des centaines de jeunes manifestants dans plusieurs villes ont affronté les troupes israéliennes, qui ont tué au moins 11 personnes.

    Israël a intensifié le bombardement de la bande de Gaza par un furieux barrage de tirs de chars et de frappes aériennes qui a détruit certaines villes, tué une famille de six personnes dans leur maison et fait fuir des milliers de personnes.

    Selon l’armée israélienne, 160 avions de guerre ont largué quelque 80 tonnes d’explosifs en 40 minutes et ont réussi à détruire un réseau de tunnels utilisé par le Hamas pour échapper aux frappes aériennes et à la surveillance.

    Israël semblait déterminé à infliger le plus de dommages possible aux dirigeants du Hamas de Gaza avant que les efforts internationaux en faveur d’un cessez-le-feu ne s’accélèrent. Depuis lundi soir, le Hamas a tiré des centaines de roquettes sur Israël, qui a bombardé la bande de Gaza de frappes. À Gaza, au moins 126 personnes ont été tuées, dont 31 enfants et 20 femmes ; en Israël, sept personnes ont été tuées, dont un garçon de 6 ans et un soldat.

    Houda Ouda a déclaré qu’elle et sa famille élargie ont couru frénétiquement dans leur maison dans la ville de Beit Hanoun à Gaza, cherchant à se mettre en sécurité alors que la terre tremblait dans l’obscurité.

    « Nous n’osions même pas regarder par la fenêtre pour savoir ce qui était frappé », a-t-elle déclaré. Lorsque le jour est venu, elle a vu les destructions : des rues cratérisées, des bâtiments écrasés ou dont les façades ont été soufflées, un olivier brûlé à vif, la poussière recouvrant tout.

    Le conflit, qui a été déclenché par les tensions à Jérusalem au cours du mois dernier, a eu de larges répercussions. Les villes israéliennes où se côtoient des populations arabes et juives sont le théâtre de violences quotidiennes, les foules de chaque communauté s’affrontant et saccageant les biens de l’autre. De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi dans la ville côtière d’Acre.

    En Cisjordanie occupée, à la périphérie de Ramallah, Naplouse et d’autres villes, des centaines de Palestiniens ont protesté contre la campagne de Gaza et les actions israéliennes à Jérusalem. Brandissant des drapeaux palestiniens, ils ont transporté par camion des pneus qu’ils ont placés dans des barricades enflammées et ont lancé des pierres sur les soldats israéliens. Au moins 10 manifestants ont été abattus par des soldats. Un onzième Palestinien a été tué lorsqu’il a tenté de poignarder un soldat dans une position militaire.

    Dans l’est de Jérusalem, une vidéo en ligne a montré de jeunes nationalistes juifs tirant au pistolet alors qu’ils échangeaient des volées de pierres avec des Palestiniens à Sheikh Jarrah, qui est devenu un point de tension après les tentatives des colons d’expulser par la force un certain nombre de familles palestiniennes de leurs maisons.

    À la frontière nord d’Israël, les troupes ont ouvert le feu lorsqu’un groupe de Libanais et de manifestants palestiniens de l’autre côté ont franchi la clôture frontalière et brièvement traversé. Un Libanais a été tué. Trois roquettes ont été tirées vers Israël depuis la Syrie voisine, mais elles ont atterri soit en territoire syrien, soit dans des zones vides, selon les médias israéliens. On ne savait pas immédiatement qui les avait tirées.

    La spirale de la violence a fait craindre une nouvelle « intifada » palestinienne, ou soulèvement, à un moment où le processus de paix est pratiquement inexistant depuis des années. Les tensions ont commencé à Jérusalem-Est au début du mois, avec des manifestations palestiniennes contre les expulsions de Sheikh Jarrah et les mesures prises par la police israélienne à la mosquée Al-Aqsa, un point chaud fréquent situé sur un mont de la vieille ville vénéré par les musulmans et les juifs.

    Le Hamas a tiré des roquettes en direction de Jérusalem lundi dernier, dans le but apparent de se présenter comme le champion des manifestants. Dans le conflit qui s’en est suivi, Israël affirme vouloir infliger le plus de dommages possible à l’infrastructure militaire du Hamas à Gaza.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré que le Hamas « paierait un prix très lourd » pour ses attaques à la roquette. Israël a appelé 9000 réservistes jeudi pour rejoindre ses troupes massées à la frontière de Gaza.

    Un responsable des services de renseignement égyptiens a déclaré qu’Israël avait rejeté une proposition égyptienne de cessez-le-feu d’un an que le Hamas avait acceptée. Le fonctionnaire, qui était proche des pourparlers de l’Égypte avec les deux parties, s’est exprimé sous couvert d’anonymat pour discuter des négociations internes.

    Vendredi, le secrétaire d’État adjoint américain chargé des affaires israélo-palestiniennes, Hady Amr, est arrivé en Israël dans le cadre d’une tentative de Washington de désescalader le conflit.

    La veille, le président américain Joe Biden avait manifesté son soutien à M. Netanyahou lors d’un appel téléphonique, déclarant qu’il n’y avait pas eu de réaction excessive significative dans la réponse d’Israël aux roquettes du Hamas. Il a ajouté que l’objectif était d’obtenir une « réduction significative des attaques, en particulier des tirs de roquettes ».

    Rafat Tanani, sa femme enceinte et ses quatre enfants, âgés de 7 ans et moins, ont été tués après qu’un avion de combat israélien a réduit en ruines leur immeuble de quatre étages dans la ville voisine de Beit Lahia, ont indiqué des habitants. Quatre frappes ont touché l’immeuble, a déclaré Fadi, le frère de Rafat. Le propriétaire de l’immeuble et sa femme ont également été tués.

    « C’était un massacre », a déclaré Sadallah Tanani, un autre parent. « Mes sentiments sont indescriptibles ».

    Lorsque le soleil s’est levé vendredi, les habitants ont afflué hors de la zone dans des camionnettes, à dos d’âne et à pied, emportant des oreillers, des couvertures, des casseroles et du pain. Des milliers d’entre eux ont trouvé refuge dans 16 écoles gérées par l’UNWRA, l’agence humanitaire des Nations Unies, a déclaré Adnan Abu Hasna, porte-parole de l’agence.

    Mohammed Ghabayen, qui s’est réfugié dans une école avec sa famille, a déclaré que ses enfants n’avaient rien mangé depuis la veille et qu’ils n’avaient pas de matelas pour dormir. « Et ceci dans l’ombre de la crise du coronavirus », a-t-il dit. « Nous ne savons pas s’il faut prendre des précautions pour le coronavirus ou les roquettes, ou ce qu’il faut faire exactement ».

    Les responsables militaires israéliens ont salué l’opération comme un coup réussi contre le réseau de tunnels. Le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, a déclaré que 160 avions de guerre ont opéré de manière « synchronisée » pendant environ 40 minutes dans le cadre de l’opération.

    Il a déclaré que l’armée vise à minimiser les dommages collatéraux lorsqu’elle frappe des cibles militaires. Mais les mesures prises par l’armée lors d’autres frappes, comme les tirs d’avertissement pour inciter les civils à partir, n’étaient pas « réalisables cette fois-ci ».

    Des correspondants militaires dans les médias israéliens ont déclaré que l’armée pensait que des dizaines de militants avaient été tués à l’intérieur des tunnels. Les groupes militants du Hamas et du Jihad islamique ont confirmé 20 morts dans leurs rangs, mais l’armée israélienne a déclaré que le nombre réel était bien plus élevé.

    « Nous avons transformé les tunnels qu’ils pensaient être des pièges mortels pour nos soldats en pièges pour eux ». a déclaré le colonel de l’armée de l’air de réserve Koby Regev à la télévision israélienne.

    Associated Press, 14 mai 2021

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