Étiquette : Jérusalem

  • Biden a parlé à Netanyahu, il pense que le conflit prendra bientôt fin

    Le président Joe Biden a déclaré mercredi qu’il espérait que le cycle de violence entre Israéliens et Palestiniens prendrait bientôt fin, après une conversation téléphonique qu’il a eue avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    « Mon attente et mon espoir sont que cela se termine plus tôt que tard, mais Israël a le droit de se défendre », a déclaré Joe Biden aux journalistes à la Maison Blanche.

    M. Biden n’a pas expliqué les raisons de son optimisme. Il a indiqué que son équipe de sécurité nationale avait été en contact fréquent avec ses homologues en Israël, en Égypte, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis pour tenter de parvenir à une résolution du conflit.

    La violence a éclaté vendredi dernier à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, dans un contexte de colère croissante face à l’expulsion potentielle de Palestiniens de leurs maisons situées sur des terres revendiquées par des colons juifs. Les affrontements se sont intensifiés lundi. lire la suite

    Dans un communiqué de la Maison Blanche sur les entretiens Biden-Netanyahu, M. Biden a condamné les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes contre des cibles en Israël et « a fait part de son soutien indéfectible à la sécurité d’Israël et au droit légitime d’Israël de se défendre et de défendre son peuple, tout en protégeant les civils ».

    « Il a également transmis l’encouragement des États-Unis à une voie vers le rétablissement d’un calme durable. Il a partagé sa conviction que Jérusalem, une ville d’une telle importance pour les personnes de foi du monde entier, doit être un lieu de paix », indique le communiqué.

    Les deux dirigeants ont convenu de rester en contact personnellement dans les jours à venir et de maintenir une consultation étroite entre leurs équipes, précise le communiqué.

    Reuters, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Jérusalem, AL Qods,

  • Les États-Unis envoient un émissaire alors que les barrages entre Israël et Gaza s’intensifient et qu’un commandant du Hamas est tué.

    Israël a tué un commandant du Hamas et a promis de ne pas relâcher ses barrages sur Gaza mercredi, alors que les militants palestiniens font pleuvoir des roquettes de l’autre côté de la frontière et que Washington envoie un émissaire pour tenter de calmer les hostilités les plus intenses depuis des années.

    Au moins 65 personnes ont été tuées à Gaza depuis l’escalade de la violence lundi, selon le ministère de la santé de l’enclave. Six personnes ont été tuées en Israël, selon des responsables médicaux.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que le commandant de la brigade de la ville de Gaza et 15 autres membres du groupe militant islamiste ont été tués dans des frappes aériennes.

    « Ce n’est que le début. Nous allons les frapper comme ils n’ont jamais rêvé de le faire », a-t-il déclaré.

    Après l’annonce, d’autres salves de roquettes ont été tirées sur la région de Tel Aviv et les villes d’Ashdod, Ashkelon et Sderot.

    Le Hamas a confirmé la mort du commandant et d’ »autres dirigeants et guerriers saints » dans un communiqué. Son chef Ismail Haniyeh a ajouté : « La confrontation avec l’ennemi est sans fin ».

    Israël a lancé son action militaire après que le Hamas a tiré des roquettes en représailles à des affrontements entre la police israélienne et des Palestiniens à Jérusalem-Est, notamment sur un lieu saint pendant le mois de jeûne du Ramadan. Une source palestinienne a déclaré que les efforts de trêve déployés par l’Égypte, le Qatar et les Nations unies n’avaient pas permis de mettre fin à la violence.

    Les combats transfrontaliers ont déclenché des dissensions en Israël, où certains membres de la minorité arabe ont organisé de violentes manifestations pro-palestiniennes. Les médias ont fait état d’attaques de rue répétées par des Juifs contre des passants arabes dans des zones ethniquement mixtes mercredi.

    Décrivant les scènes de destruction comme « déchirantes », le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré qu’un collaborateur de haut rang, Hady Amr, serait envoyé pour exhorter Israéliens et Palestiniens à rechercher le calme.

    Israël s’est engagé à continuer de frapper le Hamas.

    Une « trêve » ne fait pas partie du jargon sur nos lèvres, certainement pas dans les prochains jours ou les deux prochains jours », a déclaré le porte-parole militaire, le brigadier-général Hidai Zilberman, au radiodiffuseur public Kan.

    L’armée a déclaré que ses frappes visaient les sites de lancement de roquettes, les bureaux du Hamas et les maisons des dirigeants du Hamas.

    « Israël est devenu fou », a déclaré un homme dans une rue de Gaza, où les gens sont sortis en courant de leurs maisons alors que des explosions secouaient les bâtiments.

    Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a réaffirmé « un soutien sans faille au droit légitime d’Israël à se défendre ».

    Les combats sont les plus intenses depuis une guerre de 2014 dans l’enclave dirigée par le Hamas, et l’inquiétude grandit de voir la situation devenir incontrôlable.

    À Gaza, deux immeubles résidentiels à plusieurs étages et une tour abritant des médias, dont un lié au Hamas, se sont effondrés après qu’Israël a averti à l’avance les occupants d’évacuer, et une autre structure a été fortement endommagée par les frappes aériennes.

    Vingt-quatre personnes ont été tuées dans les frappes aériennes israéliennes sur Gaza mercredi, selon le ministère de la Santé de Gaza. De nombreux Israéliens ont également passé une nuit blanche alors que des vagues de roquettes ont frappé leur cœur, certaines ayant été soufflées du ciel par les intercepteurs du Dôme de fer.

    « Les enfants ont échappé au coronavirus, et maintenant un nouveau traumatisme », a déclaré une Israélienne de la ville côtière d’Ashkelon à la chaîne de télévision Channel 11.

    Des Israéliens ont couru vers des abris ou se sont allongés sur les trottoirs dans certaines communautés éloignées de Gaza.

    « Tout Israël est attaqué. C’est une situation très effrayante », a déclaré Margo Aronovic, une étudiante de 26 ans, à Tel Aviv.

    Le long de la frontière de Gaza, un soldat israélien a été tué par un missile anti-char, a indiqué l’armée. Deux personnes ont été tuées par une roquette à Lod, une ville mixte arabe-juive près de Tel Aviv.

    UN RABBIN APPELLE AU CALME ALORS QUE LES ÉMEUTES SE PROPAGENT

    Après l’incendie d’une synagogue à Lod, la police a déployé des renforts paramilitaires et annoncé un couvre-feu. lire la suite Dans le nord d’Acre, un automobiliste juif a été battu par des résidents arabes, et à Bat Yam, une banlieue de Tel Aviv, des jeunes juifs ont saccagé des magasins et battu un Arabe, ont rapporté les médias israéliens.

    « Nous ne devons pas être entraînés dans des provocations et infliger des dommages aux personnes ou aux biens », a déclaré le grand rabbin Yitzhak Yosef dans un rare appel public. « La Torah d’Israël n’accorde aucune licence pour prendre la loi entre ses mains et agir violemment ».

    Pour Israël, le ciblage de Tel Aviv, sa capitale commerciale, a posé un nouveau défi dans la confrontation avec le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël et les États-Unis.

    La société énergétique américaine Chevron a déclaré avoir fermé la plate-forme de gaz naturel Tamar, au large des côtes israéliennes, sur instruction du ministère de l’Énergie. Israël a déclaré que ses besoins énergétiques continueraient d’être satisfaits. en savoir plus

    Au moins deux compagnies aériennes américaines ont annulé des vols entre les États-Unis et Tel Aviv mercredi et jeudi. lire la suite Israël, dont l’aéroport Ben Gourion a brièvement suspendu ses activités lundi après un tir de roquettes sur Tel Aviv, a déclaré que la compagnie aérienne nationale El Al était prête à assurer des vols supplémentaires.

    Ces violences font suite à des semaines de tension pendant le Ramadan, avec des affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens près de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est.

    Les tensions se sont intensifiées à l’approche d’une audience du tribunal – désormais reportée – qui pourrait conduire à l’expulsion de familles palestiniennes de maisons de Jérusalem-Est revendiquées par des colons juifs.

    Le conflit a entraîné le gel des pourparlers menés par les adversaires de M. Netanyahou en vue de former une coalition gouvernementale pour le renverser à l’issue des élections israéliennes du 23 mars, qui n’ont pas été concluantes.

    La violence a également éclaté en Cisjordanie occupée. Selon des sources médicales, un Palestinien de 16 ans a été tué lors d’affrontements avec les forces israéliennes mercredi.

    Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que 16 des personnes tuées dans l’enclave étaient des enfants. L’armée israélienne a déclaré que 200 des plus de 1 000 roquettes tirées par les factions de Gaza n’avaient pas atteint leur cible, ce qui a pu faire des victimes parmi les civils palestiniens.

    Cinq des personnes tuées en Israël étaient des civils, dont un enfant et un travailleur indien, selon des responsables médicaux.

    Israël a envoyé de l’infanterie et des blindés pour renforcer les chars déjà rassemblés à la frontière, évoquant le souvenir de sa dernière incursion terrestre à Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes en 2014.

    Bien que les derniers problèmes à Jérusalem aient été le déclencheur immédiat des hostilités, les Palestiniens ont été frustrés alors que leurs aspirations à un État indépendant ont subi des revers ces dernières années.

    Il s’agit notamment de la reconnaissance par Washington de Jérusalem contestée comme capitale d’Israël, d’un plan américain pour mettre fin au conflit qu’ils considèrent comme favorable à Israël, et de la poursuite de la construction de colonies.

    Reuters, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, AL Qods, Al Aqsa, Jérusalem, Ghaza, Etats-Unis, Joe Biden, émissaire,

  • Les accords d’Abraham sont déjà relayés au deuxième plan au Moyen-Orient.

    Ishaan Tharoor

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    En septembre dernier, le président Donald Trump exultait. Accompagné à la Maison Blanche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de hauts dirigeants de Bahreïn et des Émirats arabes unis, Trump a salué la normalisation des liens entre Israël et les deux monarchies du Golfe. Les accords ont été regroupés sous le titre grandiose d’ »accords d’Abraham », un clin d’œil à la promesse de coexistence et de prospérité partagée sur le lieu de naissance de trois grandes religions.

    « Nous sommes ici cet après-midi pour changer le cours de l’histoire. Après des décennies de division et de conflit, nous marquons l’aube d’un nouveau Moyen-Orient », a déclaré M. Trump depuis le balcon de la Maison Blanche, ajoutant que les accords « serviraient de base à une paix globale dans toute la région ». Dans les mois qui ont suivi, le Soudan et le Maroc ont entamé leur propre processus de normalisation avec Israël.

    Mais dès le départ, la manœuvre a été accueillie avec beaucoup de cynisme. Ni les EAU ni le minuscule Bahreïn n’ont jamais été en guerre contre Israël. Ils entretenaient déjà de nombreux canaux de coopération clandestine avec l’État juif. Les accords qu’ils ont signés, comme ce sera le cas plus tard avec le Soudan et le Maroc, sont venus avec d’importants édulcorants géopolitiques de l’administration Trump. En tant qu’États non démocratiques, leurs élites dirigeantes ne pouvaient même pas prétendre représenter les opinions constantes de leur petit nombre de citoyens, et encore moins la masse critique de l’opinion publique régionale.

    Pourtant, les accords ont été présentés comme « un pivot de l’histoire », comme l’a dit Netanyahu en septembre. Les monarques avaient choisi de se passer de près de deux décennies de consensus panarabe sur Israël en normalisant les liens avant qu’une conclusion significative au conflit israélo-palestinien ne soit trouvée. Leur décision reflétait un réel épuisement politique de la cause palestinienne de la part de certaines élites politiques des pays arabes, plus préoccupées par les nouveaux défis posés par le régime iranien ou les islamistes politiques tels que les Frères musulmans que par le vieux combat des Palestiniens. Les partisans des accords affirmaient que la « paix globale » promise par Trump émergerait en raison de l’influence accrue que des gouvernements comme celui des Émirats arabes unis auraient désormais sur les Israéliens et les Palestiniens.

    Maintenant que Trump est parti et que Netanyahou s’accroche à peine au pouvoir, la politique régionale pourrait déjà s’éloigner des accords d’Abraham. Malgré les images réjouissantes des Émiriens en vacances à Tel-Aviv et des Israéliens faisant la fête à Dubaï, aucun nouveau pays ne s’est joint à eux depuis la vague initiale de Trump. Si l’administration Biden s’est félicitée de l’amélioration des relations entre Israël et le monde arabe, il n’est pas certain qu’elle ait l’intention de s’appuyer sur la principale initiative de politique étrangère de Trump. Le président Biden a retardé ses contacts directs avec Netanyahu dès son entrée en fonction ; le premier dirigeant du Moyen-Orient auquel il a parlé était le roi Abdallah II de Jordanie, dont le pays est beaucoup plus directement impliqué dans le conflit israélo-palestinien que les États du Golfe. Les relations entre la Jordanie et Israël sont également au plus bas, ce qui reflète, en partie, le mépris meurtrier de Trump et de Netanyahou pour la Jordanie en tant que gardien traditionnel des préoccupations palestiniennes.

    Il y a eu cette semaine une flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens, déclenchée après des semaines de troubles et d’affrontements à Jérusalem. Mardi, des militants de la bande de Gaza sous blocus ont lancé l’une des plus importantes salves de roquettes jamais tirées sur Israël, faisant au moins trois morts.

    « L’assaut a été encore plus féroce à Gaza, où Israël a mené l’une de ses campagnes aériennes les plus intenses depuis la guerre de 2014 qui a englouti les parties pendant plus d’un mois », ont rapporté mes collègues. « L’armée israélienne a déclaré avoir frappé plus de 500 cibles en représailles aux tirs de roquettes depuis Gaza. Mardi soir, le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les frappes avaient tué 30 habitants de Gaza, dont 10 enfants, et en avaient blessé environ 200 autres. »

    L’escalade a suivi la montée en flèche des tensions à Jérusalem, où les récentes marches de groupes d’extrême droite juifs suprématistes, la volonté d’Israël d’expulser les résidents palestiniens du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est et la répression brutale des manifestants palestiniens par les forces de sécurité israéliennes ont jeté de l’huile sur le feu. L’agitation s’est étendue aux villes situées en dehors des territoires occupés, alors que les citoyens palestiniens d’Israël se rassemblaient pour soutenir leurs frères.

    Dans ce maelström, même les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël relâchent leur étreinte. Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont tous deux condamné l’assaut israélien de la mosquée al-Aqsa, considérée comme le troisième site le plus sacré de l’islam, le week-end dernier, ainsi que les mesures prises pour expulser des dizaines de Palestiniens de leurs maisons à Sheikh Jarrah. Les médias sociaux des deux pays ont vu fleurir les hashtags de soutien à leurs compatriotes arabes du quartier de Jérusalem.

    À l’issue d’une réunion virtuelle des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe mardi, le plus haut diplomate marocain a condamné la rhétorique et les actions « haineuses » des groupes juifs d’extrême droite impliqués dans les violences à Jérusalem. Le bloc, longtemps raillé pour son inaction, a déclaré qu’il exercerait davantage de pression au nom des Palestiniens aux Nations unies et à la Cour pénale internationale, dont le procureur général a lancé en mars une enquête officielle sur les crimes de guerre israéliens présumés dans les territoires occupés.

    Anwar Gargash, un éminent diplomate émirati qui, par le passé, a critiqué ouvertement l’Iran, a exprimé sur Twitter sa solidarité avec les Palestiniens, « avec la fin de l’occupation israélienne, avec la solution à deux États et avec un État palestinien indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale. C’est une position historique et de principe qui ne bouge pas. » Les gouvernements d’Oman, du Qatar et de l’Arabie saoudite ont tous publié des déclarations allant dans le même sens, affirmant leur soutien à un État palestinien selon les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

    Il s’agit d’une ligne traditionnelle que les gouvernements arabes invoquent souvent lorsque la violence israélo-palestinienne éclate. Mais elle est d’autant plus évidente aujourd’hui qu’elle va à l’encontre de la « vision de la paix » présentée l’an dernier par l’administration Trump avec la bénédiction de Netanyahou, qui envisageait un futur État palestinien vague et réduit, doté d’une souveraineté limitée et sans capitale à Jérusalem proprement dite. Selon l’administration Trump, les accords d’Abraham accéléreraient un réalignement de la politique régionale, dans lequel les pays arabes amis d’Israël et des États-Unis abandonneraient leurs préoccupations à l’égard des Palestiniens au profit d’une plus grande coopération avec Israël en matière de commerce et de sécurité.

    Aujourd’hui, cependant, grâce en partie aux provocations de l’extrême droite israélienne montante et à ce que la journaliste Noga Tarnopolsky, basée à Jérusalem, décrit comme l’opportunisme de Netanyahou, le sort des Palestiniens est au centre de la conversation politique mondiale. « Il faut se demander pourquoi Israël transforme la question palestinienne en sommeil en une crise qui fait rage », a observé Vali Nasr, de la School of Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins. « Toute la stratégie d’Israël avec les Accords d’Abraham était basée sur l’argument selon lequel la question palestinienne n’était plus pertinente. Maintenant, grâce à une série d’erreurs israéliennes, elle revient en force. »

    The Washington Post, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa, Maroc, Emirats Arabes Unis, Ligue Arabe,

  • Algérie/ Pourquoi le combat des Palestiniens est pleinement le nôtre

    Par Saïd Djaafer

    De très nombreux Algériens sont naturellement solidaires des Palestiniens dont la situation atroce leur rappelle l’oppression coloniale subie dans leur chair et les entreprises de dépossession préparées par les grands massacres. Ils sont nombreux aussi à constater, impuissants, que la hogra historique subie par les Palestiniens est aggravée par la trahison des Etats, arabes ou non, qui prétendent défendre leur cause ou, du moins, les principes du droit international.

    Les moyens de soutenir effectivement ce peuple otage sont très limités ; lui exprimer sa solidarité par tous les moyens est la moindre des choses. La disproportion des forces dispense – ou devrait dispenser – de porter des jugements sur les moyens de lutte utilisés par les Palestiniens. La fameuse formule de Ben M’hidi «Donnez-nous vos chars et vos avions, et nous vous donnerons nos couffins» définit bien la terrible contrainte qui s’exerce sur ceux qui refusent de continuer à subir l’oppression coloniale et qui décident de se libérer du joug. Elle résume le présent des Palestiniens qui résistent, avec leurs faibles moyens matériels, à l’entreprise de dépossession et de purification ethnique menée par Israël dans le silence complice du monde.

    Ce qui frappe dans la mobilisation pour les familles du quartier Sheikh Jarrah d’Al-Qods menacées d’éviction de leurs maisons, c’est le courage et la détermination dont font preuve les Palestiniens malgré l’obscène disproportion des forces. Même s’ils sont seuls, les Palestiniens ne se résignent pas, ils prouvent que l’esprit de résistance peut permettre de s’opposer à la volonté d’annihilation d’un peuple par la plus grande puissance militaire du Moyen-Orient.

    Dans les monarchies arabes qui ont choisi la normalisation avec l’Etat colonial d’Israel, on n’est pas loin de rendre les Palestiniens responsables de la situation insupportable qui leur est faite. En Algérie, un discours, très minoritaire, conteste, avec des arguments frisant parfois le racisme, aux Algériens le droit d’exprimer leur solidarité. Certains ajoutent à la confusion en arguant que les régimes instrumentalisent la question palestinienne à des fins de politique intérieure. C’est l’un des clichés les plus entendus ces derniers temps. Comme si les mauvaises intentions des régimes – elles sont connues – pouvaient disqualifier une cause juste et un combat mené par un peuple. Comme si les errements de l’Autorité palestinienne pouvaient justifier que l’on s’abstienne d’exprimer notre révolte, notre profonde indignation, à ce qui est imposé au peuple palestinien.

    Autre argutie de mauvaise foi, les Algériens n’auraient d’yeux que pour la Palestine et ne se préoccupent pas des combats des autres peuples. Ces dernières heures, on leur aura même fait le reproche de ne pas se soucier des luttes du peuple colombien! C’est aberrant. Et faux de surcroît. Car il y a dans la culture des Algériens, même s’il elle ne s’étale pas tous les jours dans les discours et les médias, la conscience que tout être humain opprimé et emprisonné mérite la solidarité de tous les êtres humains conscients de leur humanité.

    Notre histoire explique notre sensibilité aux malheurs des Palestiniens
    La sensibilité naturelle des Algériens à la question palestinienne n’a pas à se justifier. Les soutiens sont naturellement plus forts à l’égard de ceux qui sont dans une proximité géographique, culturelle ou historique. Dans ces petits milieux on retrouve aussi une tendance à accuser les Algériens d’être animés par une motivation religieuse. Alors qu’il devrait être évident pour tous que les Palestiniens, musulmans, chrétiens, agnostiques ou athées, sont logés à la même enseigne, ils font partie d’un peuple enfermé par une puissance coloniale, entravé dans tous ses mouvements, dans tous les domaines de la vie, humilié à chaque occasion, et dont la terre même est volée chaque jour un peu plus.

    Bien avant que les ONG soulignent qu’Israël pratique le crime d’apartheid, Desmond Tutu avait livré un témoignage édifiant: « J’ai été témoin des routes et des maisons réservées aux Juifs et de l’humiliation infligée de manière systématique par l’armée israélienne aux femmes, aux hommes et aux enfants palestiniens. Leur humiliation nous est familière à nous, Noirs sud-africains, qui avons été réprimés, harcelés et insultés par les forces de sécurité du gouvernement d’apartheid.».

    En 2014, lors de l’agression sur Ghaza, le Dr Mads Gilbert, Professeur et Chef de clinique norvégien, présent à l’hôpital al-Shifa où il a participé à prendre en charge des milliers de victimes palestiniennes, a décrit une situation où “les Palestiniens sont traités comme des animaux. Enfermés, bombardés, affamés, privés des droits humains”. Cet homme qui avait grandi avec le récit dominant en Occident sur Israël, a découvert la réalité en allant sur place. Une des conclusions de son expérience était que “la solidarité est une arme puissante ».

    Notre histoire, celle d’un peuple marqué par la hogra et l’injustice, explique cette solidarité spontanée à l’égard du peuple palestinien. Dans ce combat inégal qu’ils mènent, les Palestiniens n’ont que leur volonté, leur courage, leur patience, leur disponibilité au sacrifice. Nous, à défaut de pouvoir les soutenir de manière plus concrète, nous pouvons, nous devons leur exprimer notre attachement fraternel et notre respect pour leur combat, un combat qui a été, et qui demeure le nôtre.

    Les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, sont aujourd’hui en première ligne du combat universel pour la dignité humaine. Aujourd’hui ils incarnent au mieux le propos de Nelson Mandela: “ Un être humain, c’est un être de lumière libre, qui se fait braise quand il tombe, qui se fait incendie quand il se relève”.

    24hDZ, 12 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Palestine, oppression coloniale, guerre de libération, colonisation, résistance, Ghaza, Al Qods, Jérusalem, Israël, sionisme,

  • Omar Brouksy tire à boulets sur le roi du Maroc

    Dans un article ironique : L’universitaire et journaliste Omar Brouksy raille Mohamed VI

    Dans un brûlot dont la lecture fait chaud au cœur, et intitulé « où est passé le président du comité Al-QQods » le journaliste et universitaire Omar Brouksy raille frontalement le roi Mohamed VI, qui préside en effet ce comité depuis le décès de son père Hassan II.

    L’article en question met à nu l’hypocrisie et la lâcheté de ce souverain, ami et complice des sionistes dans leur vile entreprise d’extermination du peuple palestinien. Ironie du sort, le souverain marocain se serrait bien passé de ce titre honorifique et creux en ces heures très sombres.

    « Aujourd’hui, face au déferlement de la violence israélienne abondamment relayée par les médias (internationaux) et les réseaux sociaux, dans l’indifférence de la communauté internationale, le titre de président du comité Al-Qods est devenu un véritable boulet pour le fils d’Hassan II », attaque ironiquement l’auteur de ces lignes.. il enchaine pour dire que « les événements dramatiques que vivent depuis quelques jours les Palestiniens ne pouvaient pas tomber plus mal pour le roi, dont la popularité et l’image ne cessent de s’effilocher.

    Soulaimane Raissouni, un journaliste en grève de la faim depuis plus de trente jours, est entre la vie et la mort ; un autre journaliste, Omar Radi, a été hospitalisé après plus de vingt jours de grève de la faim à la prison d’Oukacha, à Casablanca ».

    En effet, un malheur ne vient jamais seul. Et ce n’est sans doute pas ce roi qui oserait soutenir le contraire. « Les événements d’Al Qods interviennent cinq mois après l’établissement des relations diplomatiques entre le royaume chérifien et l’État d’Israël, et au lendemain d’une rencontre décomplexée de Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, le 5 mai 2021, avec le puissant lobby sioniste basé à Washington, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) ».

    Plus grave encor, la minute aveux a de quoi glacer le sang, et pousser les sujets marocains à entreprendre une jacquerie sans fin : « Le Maroc, a déclaré Bourita par vidéoconférence lors de cette rencontre, est contre ceux qui sont en train de contester l’existence même d’Israël. Le Maroc a été contre cela depuis les années 1980, et le roi Hassan II avait été clair à ce sujet ». Il ajoutait en guise de précision tout à fait assumée : « Depuis plusieurs décennies, nos pays ont toujours eu des contacts directs qui se sont vraiment formalisés en 1994, soit au lendemain de la signature des accords de paix d’Oslo. Après, il y a eu une rupture des relations, mais en réalité, les contacts ne se sont pas interrompus. »

    Le roi Mohamed VI est désormais dos au mur. Il n’a pas d’autre choix que de poursuivre dans la voie de la trahison kundérienne. « Face à la gravité de la situation à Al-Qods, un communiqué du ministère des affaires étrangères aussi laconique que bref (trois petits paragraphes) et datant du 9 mai annonça tout de même que « le Maroc, dont le souverain Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu L’assiste, préside le comité Al-Qods, considère ces violations comme un acte inadmissible et susceptible d’attiser les tensions.»

    De quelles violences s’agit-il ? Aucune allusion, dans le communiqué, à l’État d’Israël comme auteur et responsable direct desdites « violences ». « Le Royaume, poursuit le communiqué, considère que les mesures unilatérales ne sont guère la solution, de même qu’il appelle à favoriser le dialogue et le respect des droits. » ce n’est pas tout, Mohamed VI devrai boire jusqu’à la lie, et l’hallali, son inexorable descente aux enfers. Ses hommes liges et affidés aussi.

    « Humilié en décembre 2020 par le président du comité Al-Qods, qui l’avait contraint à signer devant les caméras du monde entier l’acte officiel établissant des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le chef du gouvernement Saad Dine Elotmani (islamiste) n’a pas trouvé meilleure occasion pour tenter d’effacer, aujourd’hui, ce que même les sympathisants de son Parti de la justice et du développement (PJD) avaient, à l’époque, qualifié de « véritable honte ».

    La presse marocaine n’est pas non plus en reste dans cette coucherie qui frise carrément la prostitution intellectuelle : « Tout aussi marquante est la manière dont les événements d’Al-Qods sont « couverts » par la majorité de la presse marocaine. À l’instar du président du comité Al-Qods, c’est la discrétion et une légèreté parfois insoutenable qui l’emportent sur l’analyse, l’indépendance éditoriale et l’exhaustivité ». ce constat n’en demeure as moins positif attendu qu’il a fait tomber pas mal de masques mesquins, mensongers et hypocrites. La Palestine, qui agonise, saura désormais reconnaitre les siens…

    Rafik Bakhtini

    Etiquettes : Maroc, Omar Brouksy, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Israël, normalisation, président du Comité Al Qods, Mohammed VI, Amir El Mouminine,

  • Palestine/ Le cautionnement des traîtres

    Les sionistes se déchaînent. Ils ne font plus de quartier et n’épargnent ni femmes ni enfants, ni vieux. La machine militaire israélienne écrase tout sur son passage et ne fait aucune distinction, tuant et emprisonnant à tour de bras dans différentes régions de la Palestine martyrisée.

    Depuis prés d’un mois, les Palestiniens vivent le calvaire. Un calvaire qui s’est décuplé ces deux dernières semaines où les colons juifs et l’armée israélienne perpètrent tous les crimes à Jérusalem et à Ghaza. Le nombre de morts et de blessés ne cesse de s’allonger chaque jour davantage. Face à cela, le silence de la fameuse communauté internationale est étourdissant. Les plus hardis parlent et appellent à une retenue, mettant à égalité bourreau et victime, d’autres comme les Américains, font carrément l’impasse sur les atrocités israéliennes et se précipitent pour condamner les tirs de roquettes lancés par le Hamas.

    Des roquettes aveugles qui au mieux peuvent apeurés d’hypocrites sionistes, mais font rarement ou pas du tout de victimes. Alors qu’en face la machine militaire israélienne a déjà tué prés de 30 personnes, dont une majorité d’enfants palestiniens, sans que ces crimes ne soient condamnés par les bien pensants du monde d’aujourd’hui. A croire que nos vies nous les Arabes ne valent rien, alors qu’un léger blessé sioniste émeut toute la planète et les grands de ce monde.

    Une injustice qui condamne en réalité la cause palestinienne et qui indique clairement que la politique des deux poids deux mesures accompagnera tout le temps ce conflit qui dure depuis plus de 70 ans. Mais comment peut-il en être autrement, quand les Arabes eux-mêmes, sont les premiers à tourner le dos aux Palestiniens. Comment peut il en être autrement quand des traîtres au Bahreïn, aux Emirats ou au Maroc vont faire la courbette aux sionistes et leur donner la caution morale pour tuer les Palestiniens sans aucune distinction ni retenue.

    Comment peut il en être autrement quand un roi comme celui du Maroc s’enorgueillit de compter Israël parmi ses alliés, alors qu’il se prétend « Amir el Mouaminine » et président du Comité d’Al Qods, ville éternelle qu’il a salie de son nom et de sa présidence. Ce sont ces énergumènes là qui ont permis à Netanyahu de tout se permette, car il jouit du cautionnement de ces traites arabes avant de jouir du cautionnement des Américains ou des Européens.
    Mais oseront-ils ces vendus changer de politiques et de positions en arrêtant la normalisation de leur relation avec les sionistes ? Non ils ne le feront pas, car ils ont choisi leur camp et vendu leurs âmes au diable. Un diable dont ils espèrent protection et alliance dans leur conflit avec… leurs frères arabes et musulmans.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, normalisation,

  • La situation à Ghaza, Al Qods et Israël

    Le groupe militant palestinien Hamas a confirmé que son commandant de la ville de Gaza a été tué dans une frappe aérienne israélienne mercredi.

    Bassem Issa était la plus haute figure militaire du Hamas à être tuée par Israël depuis 2014. La déclaration de mercredi était la première fois que le Hamas reconnaissait la mort de militants dans cette série de combats avec Israël.

    La branche armée du Hamas a déclaré qu’Issa avait été tué « avec quelques-uns de ses frères dirigeants et combattants saints » lors des combats qui se déroulent depuis deux jours à Gaza.

    L’agence de sécurité intérieure israélienne a déclaré qu’une série de frappes aériennes avait tué Issa et plusieurs autres militants de haut rang du Hamas, dont le responsable du développement des roquettes et de la cyberguerre, le responsable de la production des roquettes et le chef du génie du Hamas.

    Issa et plusieurs autres commandants responsables des différents districts de la bande de Gaza formaient le conseil militaire du Hamas, la plus haute instance décidant des opérations militantes du groupe. Le conseil militaire est dirigé par Mohammed Deif.
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    Le ministère de la santé de Gaza indique que le bilan des frappes aériennes israéliennes sur Gaza s’élève à 43 morts, dont 13 enfants et trois femmes.

    Il indique que près de 300 Palestiniens du territoire ont été blessés dans ces frappes.

    Les frappes ont commencé lundi après que les Palestiniens ont lancé un barrage de roquettes sur Israël. Les pires combats depuis la guerre de 2014 à Gaza ont été allumés par des affrontements à Jérusalem ces dernières semaines entre des manifestants palestiniens et la police israélienne concentrés sur l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, un site sacré pour les juifs et les musulmans.

    Le chef du service d’urgence d’Israël indique également qu’une personne a été tuée et une autre grièvement blessée par un missile antichar tiré depuis la bande de Gaza.

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    Les services de lutte contre les incendies israéliens déclarent avoir presque entièrement éteint l’incendie d’une installation pétrolière dans le sud d’Israël, qui avait été déclenché par une roquette tirée par des militants du Hamas.

    La roquette a atterri mardi soir près d’une installation de Petroleum and Energy Infrastructures Ltd. au sud d’Ashkelon, lors d’un important barrage des militants de Gaza. Le résultat a été un incendie massif dans un réservoir de stockage qui a brûlé toute la nuit et le mercredi.

    Les services d’incendie et de secours israéliens ont déclaré que 20 équipes travaillaient depuis 25 heures pour éteindre le brasier qui dégageait une épaisse colonne de fumée noire. L’entreprise publique israélienne Petroleum and Energy Infrastructures a déclaré que le carburant avait été transféré dans une autre installation de stockage.

    Mercredi, le panache de fumée s’élevait toujours au-dessus d’Ashkelon. Les responsables israéliens de la santé et de l’environnement ont demandé aux habitants de la région d’éviter les séjours prolongés à l’extérieur.

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    Le président d’Israël déclare que les dirigeants arabes du pays « apportent leur soutien au terrorisme et aux émeutes » en gardant le silence sur une flambée de troubles dans les communautés mixtes.

    Reuven Rivlin a déclaré mercredi que le « silence des dirigeants arabes » sur la violence dans les communautés mixtes judéo-arabes revient à « encourager la rupture de la société » au milieu de la plus grave flambée de violence depuis la guerre de 2014 à Gaza.

    Rivlin affirme qu’Israël « doit poursuivre les émeutiers d’une main ferme (pour) rétablir la sécurité et l’ordre pour nous tous, également tout en combattant le terrorisme de Gaza sans compromis. »

    Les troubles qui ont commencé à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem se sont propagés en Israël même. Ils interviennent après que le Hamas a appelé à une intifada, ou soulèvement, palestinienne de grande ampleur.

    Dans la ville israélienne de Lod, un Arabe israélien de 52 ans et sa fille de 16 ans ont été tués tôt mercredi lorsqu’une roquette a atterri dans la cour de leur maison à un étage.

    Lod a également été le théâtre de violents affrontements après que des milliers de personnes se sont jointes aux funérailles d’un homme arabe tué la nuit précédente, le suspect étant un tireur juif. Les médias israéliens ont rapporté que la foule s’est battue avec la police et a mis le feu à une synagogue et à une trentaine de véhicules.

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    L’armée israélienne affirme avoir tué plusieurs hauts commandants militants du Hamas lors de frappes aériennes à Gaza et à Khan Younis.

    L’armée a publié une déclaration mercredi, indiquant qu’elle a mené une « opération complexe et inédite ». Les personnes visées étaient « un élément clé de l’état-major du Hamas » et étaient considérées comme proches du chef de la branche militaire du groupe.

    Le Hamas n’a fait aucun commentaire.
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    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu déclare qu’Israël utilisera « une main de fer si nécessaire » pour mettre fin aux protestations généralisées des citoyens arabes qui ont entraîné des blessures, des arrestations et des dommages matériels.

    Netanyahu a déclaré mercredi qu’Israël allait « arrêter l’anarchie » après avoir déployé les forces de la police des frontières pour calmer les troubles de ces derniers jours dans les villes de Lod et Acre.

    Ces troubles croissants interviennent après des semaines de violence à Jérusalem et de violents combats entre Israël et les militants du Hamas dans la bande de Gaza ces derniers jours. Ces combats trouvent leur origine dans un long conflit autour de la ville contestée de Jérusalem. Après que le Hamas a fait pleuvoir des roquettes à l’intérieur d’Israël lundi, le conflit a soudainement éclaté et ressemble de plus en plus à la guerre de Gaza de 2014.

    Netayahu déclare qu’Israël va « arrêter l’anarchie et rétablir la gouvernance des villes d’Israël, avec une main de fer si nécessaire, avec toutes les forces nécessaires et toutes les autorités requises. »

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    Le chef du service d’urgence d’Israël déclare qu’une personne a été tuée et une autre gravement blessée par un missile antichar tiré depuis la bande de Gaza.

    Eli Bein, du Magen David Adom, a déclaré que l’attaque de mercredi matin a touché une jeep. Les médias israéliens ont rapporté l’attaque. L’attaque est survenue après une nuit d’échanges meurtriers de tirs de roquettes entre Israël et les Palestiniens. Il s’agit d’une brusque escalade après des semaines de tensions qui trouvent leur origine dans le conflit de Jérusalem.

    Associated Press, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Ghaza, Hamas, Palestine, roquettes, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa,

  • Réactions aux combats israélo-palestiniens

    LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, ANTONIO GUTERRES :

    Le porte-parole de M. Guterres a déclaré que le secrétaire général était attristé par « le nombre de plus en plus important de victimes, y compris des enfants, des frappes aériennes israéliennes à Gaza et des morts israéliens des roquettes lancées depuis Gaza ».

    « Les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et calibrer leur usage de la force. Le lancement aveugle de roquettes et de mortiers en direction des centres de population israéliens est inacceptable », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

    LES ÉTATS-UNIS :

    La Maison Blanche a déclaré qu’Israël avait le droit légitime de se défendre contre les tirs de roquettes du Hamas, mais que Jérusalem « doit être un lieu de coexistence ».

    La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré que le soutien du Président Joe Biden à « la sécurité d’Israël, à la paix et à la stabilité ».

    le soutien du président Joe Biden à « la sécurité d’Israël, à son droit légitime de se défendre et de défendre son peuple, est fondamental et ne faiblira jamais ».

    UNION EUROPÉENNE :

    L’Union européenne a déclaré que les tirs de roquettes palestiniens sur Israël étaient « totalement inacceptables » et a appelé toutes les parties à rechercher une désescalade et à éviter de nouvelles victimes civiles.

    Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a également condamné les expulsions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, les qualifiant d’illégales et affirmant qu’elles ne faisaient qu’attiser les tensions.

    LE PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE, BORIS JOHNSON :

    « Le Royaume-Uni est profondément préoccupé par la violence croissante et les victimes civiles et nous voulons voir une désescalade urgente des tensions. »

    MINISTRE ALLEMAND DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES HEIKO MAAS :

    « L’attaque à la roquette sur Israël est absolument inacceptable et doit cesser immédiatement. Israël a dans cette situation le droit à la légitime défense. Cette escalade de la violence ne peut être ni tolérée ni acceptée. »

    LIGUE ARABE :

    Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré que les frappes aériennes israéliennes étaient « indiscriminées et irresponsables ». Il a déclaré qu’Israël était responsable d’une « escalade dangereuse » à Jérusalem et a appelé la communauté internationale à agir immédiatement pour mettre fin à la violence.

    LE LEADER SUPRÊME IRANIEN, AYATOLLAH ALI KHAMENEI :

    « Les sionistes ne comprennent rien d’autre que le langage de la force, les Palestiniens doivent donc accroître leur puissance et leur résistance pour forcer les criminels à se rendre et à cesser leurs actes brutaux », a déclaré Khamenei.

    TURQUIE :

    « Le gouvernement israélien doit enfin comprendre qu’il ne pourra pas supprimer les droits et les demandes légitimes du peuple palestinien en utilisant une puissance indiscriminée et disproportionnée », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères.

    ORGANISATION DE LA COOPÉRATION ISLAMIQUE :

    L’OCI a « salué la fermeté du peuple palestinien stationné dans la ville occupée de Jérusalem et sa réponse aux attaques israéliennes contre les lieux saints. »

    COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX ROUGE :

    Fabrizio Carboni, directeur pour le Moyen-Orient, a déclaré que le droit humanitaire international interdit les attaques indiscriminées contre les civils, que toute attaque doit être proportionnée et que toutes les précautions nécessaires doivent être prises pour éviter les pertes civiles.

    Il a appelé à une « circulation rapide, sûre et sans entrave des ambulances » ainsi qu’au personnel et aux volontaires des services médicaux palestiniens et israéliens.

    COUR PÉNALE INTERNATIONALE

    La procureure Fatou Bensouda a déclaré que la Cour était préoccupée par la possibilité que des crimes de guerre soient commis en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu’à Gaza et dans ses environs, et qu’elle suivait l’évolution de la situation.

    Reuters, 12 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa, réactions,

  • Jérusalem, boomerang du Proche-Orient

    La colonisation de la partie orientale de la ville était sortie des radars. Elle s’impose de nouveau à ceux qui l’avaient enterrée.

    Dans le «nouveau Proche-Orient» dessiné par Benyamin Netanyahou et Donald Trump, l’esplanade des Mosquées devait être une attraction touristique pour les visiteurs des Émirats, de Bahreïn ou du Maroc, après la normalisation des relations entre lsraël et ces États arabes. Une gifle pour les Palestiniens, spectateurs impuissants d’une paix conçue sans eux et contre eux. Leurs revendications sur la partie orientale de la ville étant hors sujet depuis le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et la reconnaissance par les États-Unis de la ville comme capitale d’Israël.

    L’alignement américain marquait la consécration diplomatique de plus de cinquante ans de colonisation israélienne de Jérusalem-Est. Maison par maison, quartier par quartier, à coup d’expulsions de familles palestiniennes justifiées par les tribunaux israéliens. Dans l’indifférence générale, même lorsque l’occupation des propriétés palestiniennes par des colons israéliens se déroule sous le nez des diplomates, dans le quartier très prisé de Sheikh Jarrah, siège de nombreux consulats à Jérusalem-Est.

    Or, s’il est bien un domaine dans lequel Joe Biden ne semble pas vouloir rompre avec l’héritage de son prédécesseur, c’est bien celui de la question palestinienne. Le président a averti qu’il ne remettrait pas en question le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Il ne paraît pas plus pressé d’annuler les autres décisions favorables à Israël prises par Donald Trump.

    Soucieux de réussir son départ d’Afghanistan et son retour dans l’accord sur le nucléaire iranien, Joe Biden a mis le conflit israélo-palestinien sous la pile de ses priorités. L’embrasement de Jérusalem rappelle à l’Amérique qu’il ne disparaîtra pas, tant que persistera l’occupation d’un peuple par un autre.

    Malika Nedir, Cheffe de la Rubrique Monde

    Tribune de Genève, 10 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Al Qods, Jérusalem, Etats-Unis, Joe Biden,

  • Où est passé le président du comité Al-Qods, roi du Maroc ?

    Dans le sillage des événements dramatiques à Jérusalem, des rassemblements de soutien au peuple palestinien ont été interdits et violemment réprimés lundi 10 mai à Rabat et à Casablanca. Le roi Mohamed VI est pourtant le président du comité Al-Qods, chargé de veiller sur les lieux saints musulmans de la ville.

    Au fur et à mesure que les violences antipalestiniennes en Israël continuent, les questions acides et indignées fusent sur les réseaux sociaux, seuls moyens pour les Marocains de s’exprimer avec une certaine marge de liberté. Où est le président du comité Al-Qods ? Que fait-il ? s’interrogent les internautes marocains avec un brin d’ironie.

    Le président du comité Al-Qods ? Nul autre que le roi Mohamed VI. Ce titre, il l’a hérité de son père Hassan II (1929-1999) qui a créé en 1975 cette instance, dont le siège est à Rabat, pour dénoncer « la volonté d’Israël d’occuper, de judaïser et d’altérer les monuments de civilisation musulmans et chrétiens de la ville d’Al-Qods, partie intégrante des territoires palestiniens occupés et capitale de l’État palestinien ».

    L’objectif d’Hassan II était double : conforter d’un côté son statut de Commandeur des croyants face à des courants islamistes de plus en plus prégnants en monopolisant le champ religieux où la « cause palestinienne », considérée comme un important vecteur de mobilisation, est aussi sacrée que l’affaire du Sahara occidental ; de l’autre, jouer au sein du monde arabo-musulman un rôle d’équilibre quasi acrobatique tant diplomatique qu’humanitaire, avec comme enjeu la préservation de « bons rapports » avec Israël.

    Mais aujourd’hui, face au déferlement de la violence israélienne abondamment relayée par les médias (internationaux) et les réseaux sociaux, dans l’indifférence de la communauté internationale, le titre de président du comité Al-Qods est devenu un véritable boulet pour le fils d’Hassan II. « Où est passé le président du comité Al-Qods ? » s’interrogent les internautes marocains sur les réseaux sociaux.

    Les événements dramatiques que vivent depuis quelques jours les Palestiniens ne pouvaient pas tomber plus mal pour le roi, dont la popularité et l’image ne cessent de s’effilocher. Soulaimane Raissouni, un journaliste en grève de la faim depuis plus de trente jours, est entre la vie et la mort ; un autre journaliste, Omar Radi, a été hospitalisé après plus de vingt jours de grève de la faim à la prison d’Oukacha, à Casablanca.

    « LE MAROC EST CONTRE CEUX QUI CONTESTENT L’EXISTENCE D’ISRAËL »

    Les événements de Jérusalem interviennent cinq mois après l’établissement des relations diplomatiques entre le royaume chérifien et l’État d’Israël, et au lendemain d’une rencontre décomplexée de Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, le 5 mai 2021, avec le puissant lobby sioniste basé à Washington, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac). « Le Maroc, a déclaré Bourita par vidéoconférence lors de cette rencontre, est contre ceux qui sont en train de contester l’existence même d’Israël. Le Maroc a été contre cela depuis les années 1980, et le roi Hassan II avait été clair à ce sujet ». Il ajoutait en guise de précision tout à fait assumée : « Depuis plusieurs décennies, nos pays ont toujours eu des contacts directs qui se sont vraiment formalisés en 1994, soit au lendemain de la signature des accords de paix d’Oslo. Après, il y a eu une rupture des relations, mais en réalité, les contacts ne se sont pas interrompus. »

    Face à la gravité de la situation à Jérusalem, un communiqué du ministère des affaires étrangères aussi laconique que bref (trois petits paragraphes) et datant du 9 mai annonça tout de même que « le Maroc, dont le souverain Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu L’assiste, préside le comité Al-Qods, considère ces violations comme un acte inadmissible et susceptible d’attiser les tensions. » De quelles violences s’agit-il ? Aucune allusion, dans le communiqué, à l’État d’Israël comme auteur et responsable direct desdites « violences ».

    « Le Royaume, poursuit le communiqué, considère que les mesures unilatérales ne sont guère la solution, de même qu’il appelle à favoriser le dialogue et le respect des droits. » Là aussi, même interrogation : de quelles « mesures unilatérales » s’agit-il ? Aucune allusion à Israël, pourtant décrit quelques jours auparavant par l’ONG Human Rights Watch comme un État commettant des crimes contre les Palestiniens : « Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution. Cette conclusion se fonde sur une politique globale du gouvernement israélien qui vise à maintenir la domination des Israéliens juifs sur les Palestiniens, et sur de graves abus commis contre les Palestiniens vivant dans le territoire occupé, y compris Jérusalem-Est. »

    L’INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE LA PRESSE

    Humilié en décembre 2020 par le président du comité Al-Qods, qui l’avait contraint à signer devant les caméras du monde entier l’acte officiel établissant des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le chef du gouvernement Saad Dine Elotmani (islamiste) n’a pas trouvé meilleure occasion pour tenter d’effacer, aujourd’hui, ce que même les sympathisants de son Parti de la justice et du développement (PJD) avaient, à l’époque, qualifié de « véritable honte ». Sur son compte Facebook, Elotmani s’est empressé, le 10 mai 2021, d’exprimer « vivement sa colère face aux violations des forces d’occupation contre Al-Qods et les habitants d’Al-Qods, et les attaques contre ceux qui prient à la mosquée bénie d’Al-Aqsa, d’où notre Prophète s’est élevé dans le ciel. » De vecteur de mobilisation, la « cause palestinienne » est devenue, pour ce parti de plus en plus contesté, un facteur de récupération électoraliste. À quelques mois des prochaines législatives (prévues pour septembre 2021), il était temps, en effet…

    Tout aussi marquante est la manière dont les événements de Jérusalem sont « couverts » par la majorité de la presse marocaine. À l’instar du président du comité Al-Qods, c’est la discrétion et une légèreté parfois insoutenable qui l’emportent sur l’analyse, l’indépendance éditoriale et l’exhaustivité. À la prolifération démesurée des « sites d’information » (plus de 4 000 selon des chiffres non officiels) correspond une uniformité éditoriale et un traitement quasi moutonnier des faits et des événements. Après avoir été pendant longtemps un sujet sans tabou, un thème où journalistes et analystes donnaient libre cours à leurs plumes, « la question palestinienne » est en passe de devenir, après l’établissement des relations diplomatiques avec Israël, une ligne rouge s’ajoutant à d’autres thèmes « intouchables » comme la monarchie, l’affaire du Sahara occidental et la religion musulmane.

    Omar Brouksy

    Orient XXI, 11 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Palestine, Al Qods, Al Aqsa, Israël, Jérusalem,