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  • Le Maroc accueillera un forum de l’ONU pour discuter du rôle de la jeunesse

    Le Maroc accueillera un forum de l’ONU pour discuter du rôle de la jeunesse

    Topics : Maroc, ONU, jeunesse, alliance des civilisations,

    Alors que la population croissante de jeunes en Afrique devrait doubler d’ici 2050, les jeunes occuperont le devant de la scène mardi lors d’un forum des Nations Unies sur la coexistence mondiale dans la ville septentrionale de Fès, au Maroc.

    Le Forum mondial annuel de l’Alliance des civilisations des Nations Unies devrait servir de plate-forme aux jeunes pour partager leurs points de vue et offrir leur contribution aux décideurs internationaux.

    Selon le Forum économique mondial, plus de 60 % de la population africaine a moins de 25 ans.

    Le roi Mohammed VI du Maroc veut soutenir les jeunes dans l’établissement de carrières, a déclaré un représentant du royaume au National.

    «Le roi soutient fortement les jeunes qui démarrent eux-mêmes et souhaite les aider à financer leurs projets entrepreneuriaux. Il aimerait leur fournir une formation professionnelle et des qualifications afin qu’ils deviennent employables », a déclaré le responsable.

    C’est la première fois que l’événement se tiendra en Afrique, décrite par le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita en octobre comme « un continent qui n’a pas encore gagné la place qui lui revient en matière d’action collective et de mobilisation mondiale ».

    L’Alliance des civilisations des Nations Unies a été créée immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001 en tant qu’initiative politique de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, visant à considérer les civilisations comme des catégories de la diplomatie internationale et à se concentrer sur la culture au sein des civilisations en tant que source potentielle de conflit et de paix.

    Le besoin international croissant de coopération et de dialogue était à l’honneur lors de la conférence sur le climat Cop27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, qui s’est clôturée dimanche.

    « La nécessité de sauver la planète est souvent mentionnée, mais nous devons aussi apprendre à vivre ensemble, à nous respecter et à comprendre l’existence de différentes religions, cultures et civilisations », a déclaré Miguel Moratinos, haut représentant de l’ONU pour l’Alliance des civilisations.

    M. Moratinos a déclaré que la ville de Fès avait été choisie pour accueillir le forum en raison de son caractère ancestral et de sa symbolique spirituelle.

    #Maroc #ONU #Jeunesse

  • Maroc: Hausse du chômage des jeunes et de l’inflation

    Maroc: Hausse du chômage des jeunes et de l’inflation

    Maroc, chômage, jeunesse, inflation, hydrocarbures,

    La crise sociale multidimensionnelle qui frappe le Maroc de plein fouet s’aggrave de jour en jour. Au moment où l’inflation ne fait qu’augmenter, sans que le régime ne daigne réagir, les chiffres publiés hier par le Haut commissariat marocain au plan (HCP) suscitent l’inquiétude quant à l’évolution économique et social au Maroc marqué par une forte hausse du taux de chômage. Le bilan du HCP publié à l’occasion la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 12 août chaque année, fait état «d’un taux de chômage chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur au Maroc qui dépasse les 60%».

    «Cela illustre, selon des observateurs, la grave crise de l’emploi qui sévit au Royaume », a ajouté l’ instance. Le même rapport a précisé, par ailleurs, que «près de 5 millions de jeunes Marocains âgés de 15 à 24 ans sont en dehors du marché du travail», précisant que «la hausse du taux de chômage est plus accentuée en milieu urbain et chez la gente féminine». Ils sont aussi plus de 4 jeunes actifs occupés sur 10 (41,9%) à exercer un emploi non rémunéré, selon cet organisme, précisant que «14% des jeunes actifs occupés exercent un emploi précaire de type occasionnel ou saisonnier».

    En outre, plus de 7 jeunes salariés sur 10 (73,2%) ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation de travail avec l’employeur, alors que 13,2% disposent d’un contrat à durée déterminée, 6,5% d’un contrat à durée indéterminée et 7,1% d’une entente verbale. Autre précision, et non des moindres, évoquée par la même source, est le fait que le chômage des jeunes Marocains est de longue durée et de première insertion. Ces derniers représentent, selon le même rapport, 70,4% des jeunes en chômage depuis un an ou plus, et près de trois quarts n’ont jamais travaillé, soit un taux de 73,4%.

    Ces chiffres illustrent, selon la presse locale, «la situation difficile que traverse cette tranche de la société sur le marché du travail et sa marginalisation». Des instances internationales et régionales avaient pointé du doigt, à maintes reprises, la situation sociale jugée «explosive» au Maroc et l’existence d’inégalités criardes, en raison de nombreuses défaillances et de l’absence de prise en charge par les services de l’Etat, notamment de la frange juvénile, livrée à elle même, dans le dénuement total. Une situation qui ne fait que s’aggraver et qui est vertement dénoncée au Maroc.

    Compte tenu de l’inaction du gouvernement dans la mise en œuvre des acquis de l’Accord social» pour le mois d’avril, l’Union des salariés de la Confédération marocaine du travail a, dans un communiqué, dénoncé «la politique de la hausse des prix et de la faiblesse du pouvoir d’achat des citoyens, au regard des conditions économiques et sociales actuelles empreintes pardes prix élevés et des conséquences de la cherté de la vie, condamnant en même temps «l’utilisation de la situation actuelle, comme la sécheresse… pour sévir contre le pouvoir d’achat de tous citoyens, y compris les catégories salariales». En conséquence, le syndicat a appelé le gouvernement à accélérer la publication de tous les textes législatifs et organisationnels concrétisant les résultats et les obligations du «dialogue social», notamment dans le volet lié à l’augmentation du salaire minimum dans le secteur public et l’augmentation de l’allocation familiale et autres.

    Il a également appelé à accélérer la publication du statut général de l’emploi public, qui a été approuvé à l’unanimité par le Parlement, ainsi que la publication d’un projet de loi sur la création d’une institution paritaire pour la promotion du travail social au profit des fonctionnaires et agents de l’administration publique. Le Syndicat des salariés a souligné la nécessité d’accélérer la promulgation de la loi relative à la protection des salariés qui dénoncent des actes de corruption, afin d’assécher les foyers de corruption et de dénoncer les pratiques qui nuisent à l’image des services publics et actes qui contribuent à la dilapidation de l’argent public.

    La même source a également appelé le gouvernement à publier des textes relatifs à la concrétisation des résultats du «dialogue social» dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et d’accélérer la mise en œuvre des résolutions avalisées lors des dialogues sectoriels, avec en plus de revoir le système d’impôt sur le revenu en réduisant la pression fiscale des salariés pour protéger leur pouvoir d’achat.

    Par ailleurs, la gestion du secteur des hydrocarbures fait l’objet de vives critiques, allant jusqu’à exiger le départ d’Aziz Akhannouch, sur fond d’augmentation vertigineuse des prix de ce produit, dénonçant les entreprises opérant dans le secteur des hydrocarbures soupçonnées de «manipulations et de recours à des «pratiques illicites». Des propriétaires, commerçants et gestionnaires de stations-service au Maroc ont déclaré que l’une des principales entreprises nationales actives dans le secteur des hydrocarbures, «a mis en œuvre une mesure discriminatoire, en marchandant du carburant à des prix élevés à des stations portant sa marque mais soumises à une gestion libre».

    Les prix des carburants au Maroc ont connu des augmentations vertigineuses ces dernières semaines, dépassant pour la première fois les prix de l’essence, dans un précédent du genre au Royaume, en l’absence d’initiatives pour dissuader les sociétés violant la loi et protégeant par là même le consommateur marocain malgré les demandes populaires de changement. Contre toute attente, les prix des carburants continuent de grimper malgré la baisse des cours mondiaux, dans le silence persistant du Makhzen.

    Amar Malki

    La Sentinelle, 15/08/2022

    #Maroc #Jeunesse #Crise #Chômage

  • Al Toubali : Le Maroc « isolé » sur le plan international

    Al Toubali : Le Maroc « isolé » sur le plan international

    Maroc, Sahara Occidental, IUSY, jeunesse, Tirana, Conseil international de l’Union internationale de la jeunesse socialiste

    -Après avoir échoué à dénaturer la cause sahraouie
    -Le Maroc «isolé» sur le plan international
    -«Lors du vote des recommandations formulées, le Maroc s’est étonné de voir sa proposition rejetée en bloc par les représentants des organisations mondiales de la jeunesse, membres du Conseil. Pis encore, ces derniers ont voté contre la proposition marocaine.»

    Le responsable des relations extérieures de l’Union de la jeunesse sahraouie, Hamdi Ammar al-Toubali, a souligné que l’occupant marocain était désormais «isolé sur le plan international» après l’échec de ses plans et tentatives visant à dénaturer la cause sahraouie. L’activiste sahraoui a déclaré à l’APS que les représentants du Maroc ont essuyé un échec cuisant lors de la réunion tenue du 2 au 5 juin dans la capitale albanaise, Tirana, du Conseil international de l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY), lorsque 150 organisations internationales ont refusé d’inclure une recommandation de l’occupant marocain visant à dénaturer la lutte du peuple sahraoui et à faire la promotion de son pseudo ‘’plan d’autonomie » mort-né, comme étant l’«unique solution» au conflit au Sahara occidental.

    Cette proposition a été dénoncée par les délégations mondiales de la jeunesse qui ont réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et renouvelé «leur soutien inconditionnel» au Front Polisario comme étant le représentant légitime et unique du peuple sahraoui. De plus, a ajouté Hamdi Ammar, «les représentants du régime d’occupation marocain ont échoué à convaincre l’IUSY à supprimer une recommandation de la délégation sahraouie qui condamne la nouvelle position du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, lui incombant la responsabilité des graves conséquences de son soutien à l’occupant marocain et de sa violation de la légalité internationale».

    Dans ce même contexte, le militant sahraoui a tenu à préciser que la délégation de l’occupation marocaine «a tenu une série de rencontres bilatérales, depuis le début des travaux de la réunion internationale de l’IUSY, dans l’espoir de recueillir, en vain, les voix pour l’adoption du texte de sa recommandation par l’IUSY, en coordination avec la délégation espagnole, utilisant ainsi le prétexte de l’existence d’un paragraphe qui condamne la décision de Sanchez sur la question sahraouie».Et d’ajouter dans le même sens que «lors du vote des recommandations formulées, le Maroc s’est étonné de voir sa proposition rejetée en bloc par les représentants des organisations mondiales de la jeunesse, membres du Conseil.

    Pis encore, ces derniers ont voté contre la proposition marocaine et l’ont retirée des recommandations présentées», a-t-il encore dit. Le militant sahraoui a en outre souligné que la délégation sahraouie, ainsi que de nombreuses organisations amies du Sahara occidental, ont réussi grâce à leurs efforts, à empêcher tout amendement de la recommandation sahraouie et à la soumettre au vote aux participants qui l’ont adoptée, infligeant ainsi une nouvelle gifle cinglante au régime d’occupation marocain».

    «Toutes les tentatives malveillantes de l’occupation marocaine ont échoué à dénaturer la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance», a poursuivi Hamdi Ammar. Et d’ajouter encore que le Maroc a échoué également à «tromper l’opinion publique et promouvoir de fausses victoires» à travers son recours à la propagande médiatique.

    Pour le responsable sahraoui, la victoire enregistrée par la jeunesse sahraouie lors de la réunion de l’IUSY «est un nouvel acquis politique qui vient s’ajouter aux acquis obtenus par la jeunesse sahraouie durant ces quatre dernières années au sein des organisations internationales de la jeunesse, d’autant plus qu’il contribue à consolider la solidarité de la jeunesse internationale avec le peuple sahraoui».

    À cet égard, le responsable des relations extérieures de l’Union de la jeunesse sahraouie a prévenu que tous les acquis et victoires réalisés récemment par la cause sahraouie sur les plans politique, juridique et diplomatique «font que le Maroc se trouve désormais isolé au niveau international en raison des condamnations internationales dont il fait souvent l’objet».

    Pour rappel, le Conseil international de l’IUSY a appelé lors de sa réunion à Tirana, la communauté internationale à assumer sa responsabilité dans la décolonisation du Sahara occidental et la protection des droits de l’homme et des ressources naturelles de ce territoire occupé.

    #Maroc #SaharaOccidental #IUSY

  • Leïla Shahid : La jeunesse palestinienne va changer les choses

    Palestine, Israël, Maroc, Algérie – Leïla Shahid : La jeunesse palestinienne va changer les choses

    A l’occasion de la journée internationale de solidarité avec les Palestiniens, décrétée comme telle par l’ONU, nous avons rencontré à Bruxelles Leïla Shahid. Elle a consacré sa carrière et toute sa vie à défendre la nation palestinienne. D’abord engagée au sein du Fatah, mouvement de libération de la Palestine, elle est devenue ensuite diplomate, représentante de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) dans divers pays d’Europe : Irlande, Pays-Bas, Danemark, jusqu’à devenir déléguée générale de la Palestine en France, puis à Bruxelles, auprès de l’Union Européenne.

    Aujourd’hui, elle n’occupe plus de fonction officielle, elle est « une citoyenne libre et indépendante, mais une Palestinienne », toujours très concernée par le combat de son peuple.

    Cet entretien s’est déroulé à la suite d’un dialogue organisé par l’Association belgo-palestinienne, consacré à l’actualité de la lutte des Palestiniens pour leurs droits et l’avenir, au Théâtre Marni.

    G.K. Quel est votre regard sur la situation palestinienne, aujourd’hui ?

    Leïla Shahid : Je suis toujours désespérée de voir que rien n’avance, ni le processus de paix, ni à l’égard des violations commises par Israël… En particulier de la part de l’Union européenne auprès de qui je représentais la Palestine. C’est désespérant de voir l’impunité dont jouit Israël. On prend des sanctions contre Poutine, contre d’autres pays, mais on ne touche jamais à Israël. Je pense qu’on ne rend pas service au peuple israélien. Plus cette impunité sera tolérée, plus Israël ira loin.

    G.K. Même avec un gouvernement sans Benjamin Netanyahu depuis six mois ?

    Leïla Shahid : Je pense qu’Israël a une politique très dangereuse, surtout avec le gouvernement actuel. Lorsqu’il signe un accord avec le Maroc pour renforcer la défense militaire à la frontière avec l’Algérie, que cherche-t-il ? Nourrir une nouvelle guerre entre le Maroc et l’Algérie ?

    Les accords d’Abraham (deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part, signés sous Donald Trump, ndlr), ou les accords avec le Maroc ou le Soudan, ne leurrent personne. Tous ces états ne sont pas en guerre avec Israël. Ceux qui ont besoin de faire la paix, ce sont ceux qui ont des territoires occupés, la Palestinienne et la Syrie.

    On dirait qu’au lieu d’aller vers la paix, on va vers un affrontement. Les Palestiniens ne vont pas accepter d’être les oubliés ou les nouveaux indiens qu’on met dans des réserves… Aujourd’hui, avec les médias, les réseaux sociaux, on ne peut plus cacher la réalité. La réalité sort immédiatement. Et ceux que l’on peut toucher, nous Palestiniens, ce sont les citoyens. D’où mon travail avec les associations palestiniennes en Belgique ou en France, les associations qui défendent les droits humains. Je n’ai plus envie de représenter une diplomatie, puisqu’il n’y a pas de diplomatie. Ni diplomatie palestinienne, ni diplomatie arabe sur la Palestine, ni européenne, et encore moins de diplomatie israélienne aux Etats-Unis.

    G.K. Comment expliquer ce statu quo au niveau international ?

    Leïla Shahid : Le blocage ne date pas d’aujourd’hui. Il dure depuis plus de 54 ans, puisque l’occupation d’Israël a commencé en 1967. Plusieurs résolutions ont été votées au Conseil de sécurité pour demander à Israël de retirer ses forces d’occupation. Sans résultat. Et le monde a décidé de fermer les yeux devant les crimes et les violations des droits humains qui ont été commis par Israël, notamment à Gaza, à l’encontre des Palestiniens.

    C’est dangereux car c’est planter les graines de conflits à venir. Sous prétexte que c’est une lutte contre le terrorisme et qu’il y aurait à Gaza un mouvement islamiste qui s’appelle le Hamas, l’opinion tolère qu’on tue des populations civiles. Israël veut expulser des Palestiniens de Jérusalem-Est, par la force, parce qu’elle est la seule loi.

    Aujourd’hui, l’Union européenne est tellement divisée, les Américains ont l’air perdus, les chinois s’occupent de leur commerce et Vladimir Poutine s’occupe de réprimer ceux qu’il n’aime pas. Les Palestiniens, eux, se retrouvent seuls. Les seuls qui sont avec eux, ce sont les associations, les membres de la société civile, les parlementaires… Et même si la situation semble désespérée, les Palestiniens n’abandonneront pas. Je ne suis pas pessimiste sur l’avenir mais je suis pessimiste pour ma génération qui a cru aux accords d’Oslo (les accords d’Oslo de 1993 étaient porteurs d’un espoir de créer un état palestinien, ndlr), mais qui n’a plus aucune illusion de voir ces accords aboutir.

    G.K. Vous dénoncez un Etat-apartheid en Israël… (Un concept contesté, ndlr)

    Leïla Shahid : Oui, l’apartheid en Israël à l’égard des Palestiniens. En Afrique du Sud, il y avait deux lois pour une population, selon les appartenances raciales. Une loi pour les noirs et autre pour les blancs. C’est pareil en Israël, puisqu’en 2018, le Parlement Israélien a voté une loi qui définit Israël comme ‘l’Etat-nation du peuple juif. Le seul peuple qui a droit à l’autodétermination en Israël, c’est le peuple juif. Or en Israël, il y a 20% de citoyens israéliens qui sont chrétiens, musulmans et athées. Ceux-là sont devenus des citoyens de seconde zone, qui n’ont pas les mêmes droits que les citoyens juifs israéliens.

    Pourquoi le monde ne réalise-t-il pas que cette attitude d’Israël ne peut qu’aller vers une forme de violence en retour ? C’est la pire des choses pour le peuple israélien ! Israël ne pourra pas vivre en paix en signant un accord avec un Cheikh d’un pays du golf… C’est avec les Palestiniens qu’Israël doit signer pour avoir la paix.

    Je pense qu’Israël traverse une crise existentielle très grave. Il y a aujourd’hui à la Knesset (le Parlement israélien, ndlr), des personnes ouvertement racistes. Des partis d’extrême droite, sioniste religieux. Beaucoup d’Israéliens quittent le pays parce qu’ils ne veulent pas vivre dans une théocratie juive. Je pense que les Israéliens se sont renfermés sur eux-mêmes.

    G.K. Il y a bien une faiblesse de l’Autorité palestinienne, ça explique ces blocages aussi non ?

    Leïla Shahid : Oui, bien sûr. C’est bien pour ça que je suis partie en 2015. Je ne croyais plus à l’efficacité de l’Autorité palestinienne, que ce soit sur le plan diplomatique au niveau international ou la gestion en Palestine. J’avais des critiques et j’en ai toujours. Dans tous les mouvements de libération, il y a des périodes de flux et de reflux.

    G.K. Le problème, vient aussi de la mésentente entre le Hamas et le Fatah…

    Leïla Shahid : Les médias ont fait de Gaza un genre de ghetto islamiste terroriste, sous le contrôle du Hamas (le Hamas contrôle Gaza depuis 2007, ndlr). Or Gaza est une population mélangée, il y a de tout : du Hamas, du Fatah, des frères musulmans, des communistes, des socialistes, des collaborateurs, des gens sans partis politique… Cette manière de définir Gaza a été utilisée par Israël pour justifier ses bombardements sur Gaza.

    Je pense que la division palestinienne est plus grave. Depuis la création d’Israël en 1948, une partie est devenue israélienne, d’origine palestinienne, une autre partie a été occupée en 1967 (après la guerre des six jours, ndlr), ce sont les populations de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et une autre partie sont les 6 millions de réfugiés. Cette population est déjà physiquement éclatée en différents territoires.

    Comment faire ? L’OLP avait réussi à rassembler ces populations. Mais avec les accords d’Oslo, on a remplacé l’OLP par l’Autorité palestinienne. Or, l’Autorité palestinienne est sous le diktat des Israéliens. Ainsi, elle a perdu sa légitimité aux yeux de sa propre population et elle a été corrompue par le pouvoir. Il faut espérer que la jeune génération puisse remplacer cette direction qui n’a plus de légitimité, et qui sait qu’elle n’en a plus. Mais j’ai confiance, ça fait plus de cent ans que les Palestiniens se battent. Ils continueront à se battre jusqu’à avoir leurs droits et leur dignité nationale.

    G.K. On attend une nouvelle génération. Pourquoi ne la voit-on pas au pouvoir ?

    Leïla Shahid : Parce que les vieux sont accrochés à leur pouvoir. Parce qu’ils ne veulent pas quitter un pouvoir qu’ils ont construit, qui leur donnent des privilèges, des avantages à eux, leur parti et leur entourage… Mais la jeunesse palestinienne trépigne ! Elle veut changer les choses et elle les changera. Cette nouvelle génération, que ce soit dans la diaspora ou en Palestine, développera une nouvelle stratégie, un nouveau langage. Elle n’est pas haineuse… elle ne cherche pas la vengeance. Il y a beaucoup d’artistes palestiniens à travers le monde. Poètes, hommes de théâtre, musiciens, plasticiens. Ils s’investissent, ils sont travailleurs, parce qu’ils ont souffert. Ils sont résistants, mais pas de manière violente. C’est ça le plus important.

    Nous sommes dans une nouvelle phase de notre lutte où nous ne sommes plus obsédés par le nombre de kilomètres carrés à posséder. Nous voulons avoir des droits, des droits égaux aux autres. Nous lutterons pour ces droits.

    G.K. Jusqu’à avoir un état palestinien ?

    Leïla Shahid : Oui, mais je ne suis pas sûre que cet Etat sera celui dont on parle aujourd’hui. Ça peut être une confédération avec la Jordanie, une fédération avec la Syrie, la Jordanie, le Liban… Si Israël change de gouvernement, pourquoi pas une fédération avec Israël aussi. Mais on ne pourra plus parler d’un Israël juif, ni d’un Israël uniquement pour le peuple juif. Il faut qu’Israël devienne l’Etat de ses citoyens qui ont différentes religions. On peut faire une confédération dans toute la région. Regardez l’Union européenne, jusqu’il y a 70 ans, les pays s’entretuaient dans deux guerres mondiales. Aujourd’hui, ils sont réunis dans l’Union européenne.

    G.K. Pourquoi les pays arabes ne soutiennent-ils pas les Palestiniens ?

    Leïla Shahid : Ça dépend lesquels. Les pays du Golfe deviennent de plus en plus des clients d’Israël. Ils ont décidé que leur ennemi principal, c’était l’Iran, pas Israël. Tous ces pays sont unis avec Israël dans une offensive contre l’Iran. Cet accord d’Abraham, qu’ils appellent ‘accord de paix’, c’est un accord sécuritaire et militaire, pour faire face à l’Iran.

    Ensuite, Israël s’est tourné vers le Maroc, où vivait la communauté juive la plus importante dans le monde arabe. Malheureusement, une normalisation des relations diplomatiques s’est faite sans toucher à la question palestinienne. Pourtant, le Maroc préside le comité Al Qods (un comité chargé notamment d’étudier et de suivre l’évolution de la situation à Jérusalem, ndlr), c’est très décevant pour les Palestiniens, c’est même très décevant pour les marocains. Mais bon, ça fait partie des stratégies israélo-américaines en Afrique. Ils pensent que le Maroc peut jouer un rôle important en Afrique. C’est leur allié.

    Mais je ne doute pas que les citoyens arabes, de la Mauritanie jusqu’à l’Irak, soutiennent les Palestiniens. Ça comptera un jour lorsqu’ils pourront changer les rapports de force, en réclamant les droits des Palestiniens. Pour le moment, ils réclament leurs propres droits, et c’est normal.

    AFPS, 30/11/2021

    #Palestine #Israël #Maroc #Algérie #Normalisation

  • La jeunesse, symbole de l’Algérie nouvelle

    La jeunesse, symbole de l’Algérie nouvelle

    Algérie, jeunesse, #Algérie, #jeunesse,

    Symbole de l’Algérie nouvelle : Ces jeunes qui réussissent

    Ah, si jeunesse savait et si vieillesse pouvait ! Mais on dirait qu’aujourd’hui cet adage serait entrain de contredire la réalité d’aujourd’hui. Car cette jeunesse que l’on croit immature, pressée d’arriver, ne croyant qu’au ici et maintenant a prouvé chez nous que non seulement elle sait, mais elle comprend, est an avance même sur son temps, à l’ère de l’internet et des nouvelles technologies. la course vers le savoir, ça les connait les jeunes. Toute catégorie de la société confondue. Avec ou sans diplôme, les jeunes savent discerner le bon du mauvais et vont titiller des horizons nouveaux pour être au diapason des attentes que le pays met en eux, attend d’eux et mise sur eux. De ces 78% qu’ils représentent en Algérie, en cette tranche d’âge de moins de trente ans, il ya de quoi compter sur une énergie, une force et un avenir à construire avec eux. Cette jeunesse mal comprise, mal écoutée.

    Désorientée et mal prise en charge ou pas du tout, ces laisser pour compte réagissent et se font entendre. Leur voix porte en bravant la mer vers l’inconnu, en occupant la rue, en usant de violence, en recourant à l’interdit pour quémander une place au sein de la société et contribuer à l’édification du pays qu’ils disent ne pas avoir d’autre de rechange…

    Et voilà que le vent souffle du côté de cette jeunesse avec laquelle l’Etat veut désormais composer à part entière. Un rajeunissement aux commandes du gouvernement, des projets d’envergure de la relance économique impartie aux jeunes, travers les startups et autres…

    Tout un programme en direction des jeunes ciblés par une nouvelle feuille de route gouvernementale pour promouvoir cette frange de la population invitée à investir le terrain de la politique, de l’économie, de la formation, de l’éducation. Une ambition qui vaut son pesant de développement citoyen et social dans une Algérie qui a besoin de cette force vive capable de relever tous les défis.

    Ce patriote

    La jeunesse constitue une large base de la pyramide démographique de l’Algérie et représente, de par l’histoire et son présent, sa force de frappe. Aussi loin qu’on puisse remonter dans notre passé pluriséculaire, son rôle, en temps de paix ou de guerre, a été déterminant. Héros face à l’ennemi et bâtisseurs de la patrie, les jeunes ont cette faculté collective à corriger le cours de l’histoire. Leur engagement libérateur lors de la glorieuse révolution et leur formidable sursaut pacifique un certain 22 février 2019 pour pousser l’ancien régime à l’abdication illustrent l’incommensurable énergie qu’ils opposent aux forces obscures et de l’inertie.

    Mésestimer la force de cette jeunesse, c’est douter indirectement du rôle de l’Algérie dans son environnement et de son potentiel. Une absurdité que nombre d’observateurs hurluberlus tentent désespérément d’en faire une farfelue évidence. La jeunesse algérienne, c’est un quart de million de diplômés universitaires par an, ce sont des dizaines de milliers formés dans les CFPA, ce sont les médecins et les paramédicaux qui affrontent au péril de leur vie le satané coronavirus, ce sont les porteurs de projet et chefs d’entreprise qui s’échinent à renforcer le tissu économique national, ce sont ces policiers et des gendarmes qui veillent à la quiétude du citoyen, ce pompier affrontant les flammes et sauvant des vies qu’on croyait perdues, ce sont ces milliers de maillons du mouvement associatif qui relèvent le défi et donne toute sa quintessence au mot solidarité, mais surtout ce militaire mobilisé chaque seconde pour protéger l’intégrité de notre immense territoire dans un contexte géostratégique régional des plus hostiles.

    Aussi, ce jeune, c’est cet ambitieux réaliste qui veut se frayer une place dans la société et construire son avenir en ayant la garantie de réussir. Les success stories de jeunes algériens à l’échelle nationale ou plantaire ne se comptent pas sur les doigts de cent mains, tant les exemples sont nombreux. Faire abstraction de ce fort potentiel, comme c’était le cas auparavant, c’est condamner le pays à l’échec.

    JEUNESSE :Le flambeau

    Le président de la République mise sur la jeunesse en tant que puissant moteur de changement. Depuis son investiture, il priorise cette frange majoritaire de la société en tentant de la remettre sur scène et en s’assurant à travers son programme politique qu’aucun jeune n’en sera marginalisé. Le chef de l’Etat agit judicieusement pour former une génération mieux préparée pour l’avenir. Il lui offre sans réserve l’égalité des chances et de nombreuses opportunités afin qu’elle réalise le rêve de bâtir une Algérie prospère et meilleure. Le Président n’a eu de cesse lors de ses réunions gouvernementales ou dans le cadre de ses sorties médiatiques d’insister sur l’importance de rétablir la place des jeunes en leur donnant la possibilité de devenir leaders et de libérer tout leur potentiel. En fait, il a compris que tous les espoirs reposent sur les jeunes. D’où sa volonté d’en faire une force majeure de développement.

    Tebboune, qui qualifie la jeunesse algérienne «d’élément salvateur», a joint le geste à la parole en chargeant le gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour réussir la mise en place du Conseil supérieur de la jeunesse, instance désormais constitutionnalisée. Cette nouvelle structure devant étre installée incessamment, selon certaines sources, devrait s’ériger en espace fertile et crédible de représentation des jeunes. Elle se doit de renforcer leurs capacités en leur permettant d’accéder aux responsabilités publiques dans le cadre d’une démocratie infaillible. Le chef de l’Etat a précisé, lors d’un Conseil des ministres organisé à cet effet, que ce Conseil doit être un véritable «parlement des jeunes». Mieux encore, un catalyseur de la formation politique, spécialement les étudiants. Objectif : participer à la prise de décisions et contribuer efficacement à l’édification d’une Algérie qui a besoin de tous ses enfants, sans distinction aucune.

    Ces jeunes confrontés par le passé à des privations et à des discriminations devraient recevoir ainsi le flambeau et poursuivre le processus de changement. Cela va de soi, car c’est à eux que revient le mérite d’avoir révolutionné l’Algérie à travers un hirak béni mené avec bravoure par une jeunesse épris de liberté, de justice et de démocratie. Celle-ci représente aujourd’hui le maillon fort en matière de ressources humaines. Elle doit ainsi s’impliquer dans la vie politique, notamment dans les programmes qui lui sont dédiés.

    IMPLICATION

    Les ambitions présidentielles ne sont pas restées lettre morte. Le plan d’action du gouvernement adopté dernièrement par les deux Chambres du Parlement en est la preuve. Cette nouvelle feuille de route gouvernementale prévoit carrément la mise en œuvre d’un plan national de promotion de la jeunesse. Cette jeunesse, qu’il considère comme la force vive de la nation, constitue l’une des grandes priorités du programme du président de la République qui tend à en faire un véritable partenaire et un acteur à part entière dans le processus dynamique d’édification de la nouvelle Algérie escomptée.

    Ce plan d’action veille à la promotion de la jeunesse et son implication dans le processus de développement national. Ce qui sera consacré dans le cadre du plan national jeunesse 2020-2024 élaboré dans ce sillage en tant que politique publique unifiée et cohérente consacrée à la jeunesse à la faveur d’une approche multisectorielle et partenariale. A ce titre, le gouvernement œuvrera à réduire les écarts induits par les différents dispositifs institutionnels, unifier et optimiser les efforts en faveur de la jeunesse dans les domaines de la citoyenneté, de l’engagement et de la participation des jeunes à la vie publique et politique, de l’éducation, de la formation et du renforcement des capacités des jeunes, de l’emploi, de l’entrepreneuriat et l’innovation ainsi que dans celui de l’accès aux technologies, à la culture, au sport et aux loisirs.

    Le plan d’action de l’Exécutif évoque aussi le Conseil supérieur de la jeunesse en tant qu’un espace privilégié pour la participation effective des jeunes à la vie politique et socioéconomique du pays qui s’érigera en porte-voix de la jeunesse algérienne et en interlocuteur incontournable des pouvoirs publics dans la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et des dispositifs publics relatifs à la jeunesse.

    Horizons, 02/10/2021

  • Algérie : Un acquis indéniable

    Les rapports des jeunes Algériens à la politique semblent connaître une mutation positive.
    Le temps où la jeunesse ne daignait même pas retirer sa carte de vote est révolu.
    La place est faite à celle qui, présentement, s’investit complètement pour mettre fin à sa marginalisation. La jeunesse ose maintenant s’engager et bousculer l’ordre établi à coups de rentes viagères.

    La nouvelle APN a ouvert ses portes à de nombreux jeunes députés qui se sont imposés en force dans ces législatives du 12 juin. Ils ont exprimé leur ambition de peser de tout leur poids et de jouer un rôle important dans le remodelage de la scène politique.

    Cette percée remarquable n’a rien de surprenant. Elle était prévisible du fait que la Constitution, amendée en 2020, encourage la jeunesse à participer à la vie politique. Dans ce sillage, l’article 73 de la Loi fondamentale stipule que l’Etat veille à réunir les moyens institutionnels et matériels à même de développer les capacités de la jeunesse et à encourager son potentiel créatif.

    En plus de leur jeune âge, beaucoup de nouveaux députés jouissent d’un niveau universitaire.Les chiffres sont éloquents. Mohamed Charfi, président de l’ANIE, rappelle que plus de 13.000 jeunes étaient candidats parmi les 10.468 candidats issus de partis et 12.086 candidats indépendants.C’est là un acquis indéniable et fondamental pour les institutions de la République appelées à répondre à une impérative redynamisation de leurs missions et à reconquérir la confiance des citoyens.

    Ce potentiel, éminemment juvénile, a réalisé une gageure, tirant profit de l’engagement du président de la République qui n’a jamais cessé d’inciter les jeunes à s’impliquer de manière à apporter du sang neuf et de nouveaux visages aux institutions.

    «Je sais qu’il y a un engouement pour ces législatives, notamment chez les jeunes, alors que tout récemment, ils ne s’inscrivaient même pas sur les listes électorales», avait-il indiqué, précisant que «plus de 50% de la population a moins de 30 ans». L’occasion est offerte aux jeunes de prouver ce dont ils sont capables et d’apporter la plus-value tant attendue par les citoyens avec le sens des responsabilités, de la patience et de l’audace. Il n’est pas exclu de voir émerger de jeunes partis, souvent en perte de vitesse, qui œuvreront à s’affirmer sur la scène politique.

    A cet effet, l’universitaire Laïd Zaghlami a qualifié le rajeunissement de l’APN de saut qualitatif, regrettant que certains observateurs reprochent aux jeunes leur manque d’expérience, d’anciens députés, autrement plus âgés et plus expérimentés, s’étaient distingués par des affaires de corruption et d’argent sale.

    Cela étant, les nouveaux élus ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont comptables vis-à-vis de la population dans la prise en charge de ses préoccupations. Ces législatives représentent une étape charnière qui sera suivie par d’autres échéances pour lesquelles le peuple sera appelé à choisir ses représentants sur la base de la compétence et de l’intégrité.

    EL MOUDJAHID, 19 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, APN, jeunesse,

  • Algérie : L’urne ne sourit pas aux jeunes

    Ces législatives ont consacré l’éviction de ce potentiel innovant

    Ces législatives nous renvoient à l’école du marketing politique, afin de décrypter les messages en suspens.

    Mohamed OUANEZAR

    L’espace d’une législative mouvementée, une pléiade de jeunes candidats indépendants et d’autres inscrits sur les listes de partis politiques, sans ressources et sans grande expérience politique a cru en ce changement attendu et annoncé en grande pompe, par les uns et les autres. De futurs et potentiels jeunes politiciens qui n’ont pas hésité à aller au charbon, lors de cette campagne électorale, en faisant preuve de courage et détermination.

    Les Algériens, dans leur majorité, ont assisté avec plaisance à l’émergence d’une nouvelle race de jeunes politiciens en herbe. Peu importe les motivations réelles de ce vaste élan de jeunesse porteuse d’espoirs et d’attentes multiples.

    L’essentiel étant que nous sommes en face d’un vaste réservoir de citoyens nationalistes, jeunes, novateurs, créateurs et compétents, qui attendent d’être écoutés et d’être pris au sérieux pour le bien de l’Algérie, uniquement. Mais pas que. Nous sommes en face d’un potentiel jeunesse qui doit être associé dans l’édification de cette Algérie, à laquelle nous aspirons tous. Reste à savoir et éclaircir le comment et le pourquoi pour nous engager dans cette voie? Il s’agit, aujourd’hui, de trouver les voies et les formules idoines pour faire fructifier et fédérer ces potentiels prêts à l’emploi?
    À défaut de résultats probants à l’issue de ces législatives, cela pourrait être le projet politique majeur du président, afin de promouvoir cet élan nationaliste des jeunes. Ils étaient plus de 12 000 à avoir décroché le visa pour se porter candidats à ces élections inédites. Ils étaient encore plus à avoir formulé le voeu de se porter candidats, mais n’avaient pu franchir le cap. Si l’on se réfère au nombre de formulaires retirés au départ, estimés à plus de 7 millions, ce potentiel pourrait être multiplié par 100 et même plus. Beaucoup de messages restent à décrypter, à l’issue de ces élections législatives.

    Néanmoins, l’urgence reste la prise en charge de ce potentiel humain et politique extraordinaire. Parmi les solutions que l’on pourrait envisager, inciter ces jeunes à s’organiser en partis politiques ou en associations spécialisées, afin de produire l’effet de déclic tant attendu. C’est une élection singulière, à plus d’un titre, qui nous renvoie à l’école du marketing politique, afin de décrypter les messages en suspens. Quels enseignements faut-il tirer, justement, des résultats de ces élections législatives?

    D’aucuns s’attendaient à une reconfiguration du champ politique national, à l’issue des élections législatives du 12 juin 2021. Mais il n’en fut rien.

    Pis encore, c’est presque un retour à la case départ. Bien que n’ayant aucun mérite à faire valoir dans la victoire électorale de leurs formations respectives, certains chefs de file de partis jubilent et gesticulent dans tous les sens pour se vanter de leur bonne vision et gestion de ces élections. C’est l’abstention et non le boycott, faut-il nuancer, qui a fait basculer les résultats de ce scrutin, annoncé comme étant décisif.

    Les réservoirs électoraux des partis politiques ont également fait le reste, en apportant de l’eau au moulin des partis traditionnels.

    Le rideau est tombé sur les élections législatives du 12 juin. Insolites et inédites sur plus d’un plan, elles ont laissé un goût d’inachevé chez la plupart des observateurs et analystes, qui gageaient sur une nouvelle ère, pouvant déboucher sur ces joutes électorales. Il n’en fut rien. L’espoir est-il encore permis de voir émerger de nouvelles forces politiques et changer les rapports de forces existantes? La question mérite d’être largement méditée.

    L’Expression, 16 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidats indépendants, jeunesse, Algérie nouvelle,

  • Algérie/ Législatives du 12 juin: Ennahda mise sur les jeunes pour « opérer un changement positif »

    TEBESSA – Le membre du Conseil consultatif (Madjlis Echoura) du Mouvement Ennahda, Smail Nadjeh, a affirmé vendredi depuis la commune de Bekkaria (Tébessa) que sa formation politique mise sur les jeunes pour voter « massivement » le 12 juin prochain et relever le défi pour « opérer un changement positif ».

    Animant une rencontre de proximité sur une place publique de cette même commune, dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain, l’intervenant a considéré que cette prochaine échéance électorale constitue « une autre opportunité pour bâtir la nouvelle Algérie », en misant, dit-il, sur « les jeunes pour se rendre aux urnes et choisir avec responsabilité leurs représentants à l’Assemblée populaire nationale ».

    Et d’enchainer : « Le vote, le 12 juin prochain, revêt une importance considérable en ce sens qu’il permettra de mettre fin aux anciennes pratiques, comme la fraude et le fait de privilégier certains partis au détriment d’autres ».

    Débattant avec des citoyens, M. Nadjeh a assuré que le Mouvement Ennahda a choisi minutieusement ses candidats, dont la majorité sont des jeunes, ajoutant que cette formation politique a veillé à impliquer des jeunes responsables et instruits dans la course aux législatives et briguer des sièges au sein de la future Assemblée populaire nationale.

    L’intervenant a motivé ce choix « judicieux » par le souci de « permettre aux jeunes de contribuer à l’édification de la nouvelle Algérie qui s’appuie notamment sur le principe de l’égalité des chances au profit de personnes intègres et sérieuses, et le changement des anciennes mentalités ».

    A la fin de son intervention, M. Nadjeh a invité les citoyens à se diriger massivement vers les urnes le 12 juin prochain et choisir leurs représentants en toute liberté et responsabilité.

    APS, 22 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, Ennahda, jeunesse, APN, parlement, changement,

  • Algérie/ Le parcours du combattant

    par Kamal Guerroua


    Quelle est l’utilité d’un diplôme universitaire en Algérie ? Une formation à la fac permet-elle des débouchés sérieux pour les jeunes «instruits» en quête d’emploi ? Ou est-ce quasiment le contraire ? Selon une enquête réalisée, entre novembre 2018 et mars 2019, par l’ONG «Education For Employment», dans le cadre du projet «Building Algerian Youth’s Future», à laquelle ont participé près de 2.160 personnes, la perspective de l’emploi reste minime, voire dure pour les jeunes Algériens. Cette étude du marché ayant ciblé des villes du Sud, telles que Aïn Salah, Béchar, Ghardaïa, Illizi, Ouargla, Tamanrasset ainsi que deux villes du Nord, Bou Arréridj et Oran, a consisté en des entretiens individuels avec les parties représentatives du secteur privé, institutionnel et académique, avec la distribution d’enquêtes quantitatives auprès de 1.475 demandeurs d’emploi.

    En effet, le recours à l’intelligence artificielle a permis de recueillir et d’analyser plus de 30.000 offres d’emploi dont 4.824 dans les wilayas ciblées par l’étude, en termes de répartition géographique, métiers, professions, compétences demandées et niveau d’éducation requis. Ainsi, apprend-on de l’enquête, que pas moins de 75% des chômeurs de sexe masculin recourent au marché informel pour trouver du travail ! Chiffre qui donne froid dans le dos. Puis, dans une ville stratégique (deuxième du pays), comme Oran par exemple, 61% des jeunes chômeurs cherchent à faire des formations de court cycle dans l’enseignement supérieur pour bénéficier davantage d’opportunités professionnelles.

    Sachant que ces formations-là ne permettent pas «vraiment» à ces derniers d’espérer un avenir meilleur puisque le métier qui leur échoit généralement dans le marché n’est autre que «vendeur dans un magasin» ou «serveur dans un restaurant» ! La même source indique, de surcroît, que pas moins de 69% des chômeurs de sexe féminin recourent aux parents, amis ou au «piston» comme on dit, pour espérer trouver du boulot. Pareil constat a été, aussi, dressé dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, où, environ 46% des chômeurs cherchent une formation de cycle court à l’université. Mais, curieusement, il paraît également que le métier qui permet facilement des débouchés à ces derniers, n’est autre que celui du «manutentionnaire» !

    En gros, les débouchés pour les jeunes chômeurs diplômés de la région sont rares, pour ne pas dire presque introuvables. Aussi, l’enquête précise que, comme à Oran, les chômeurs de B. B. Arréridj préfèrent le secteur informel, plus accessible et moins bureaucratisé à celui du privé ou de l’Etat. D’ailleurs, pas moins de 59% de chômeurs de sexe masculin y recourent alors que 93% des chômeurs de l’autre sexe comptent sur les connaissances personnelles, parents ou amis dans leur recherche d’emploi.

    Cela dit, les critères «compétence» «qualification» et «diplôme» ne sont plus pris en compte, du moins dans ces deux wilayas, pour décrocher un poste d’emploi. Au demeurant, ces amers résultats dressés à Oran et à Bordj Bou Arréridj ne diffèrent pas énormément, d’après l’ONG chargée de cette enquête, de celui du reste du pays.

    Le Quotidien d’Oran, 06 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, diplômes, chômage, jeunesse, formation professionnelle, université, compétence,

  • Le soulèvement des jeunes dans le monde entier : Du Myanmar à la Tunisie

    Nahid Riyasad

    De nombreux commentateurs politiques du monde entier ont déclaré que l’urgence sanitaire a aidé les gouvernements non démocratiques à resserrer leur emprise. Face à un gouvernement répressif, les jeunes du Myanmar, de Tunisie, de Bangkok et de l’Inde voisine sont descendus dans la rue. Nahid Riyasad nous parle du soulèvement de la jeunesse dans le monde.

    La pandémie de COVID-19 a apporté une perturbation indésirable dans le parcours scolaire de plus d’un milliard d’étudiants dans le monde. Cela ne signifie pas pour autant que la jeune génération passe son temps devant l’écran de manière improductive.

    Aux quatre coins du monde, les jeunes descendent inlassablement dans la rue pour protester contre la répression systémique, s’opposer au régime militaire, exiger le rétablissement de la démocratie et combattre les politiques pro-entreprises des gouvernements.

    Bon nombre de ces protestations étaient déjà en cours avant l’apparition du COVID-19 et ce que nous observons aujourd’hui est le résultat des mauvaises décisions politiques et des intentions répressives des États pour faire face à la crise créée par la pandémie.

    MYANMAR

    Après que les militaires du Myanmar ont pris le pouvoir le 1er février 2021, au moins 138 personnes, dont des enfants, ont été tuées lors de manifestations. Plus de 2 100 personnes, dont des journalistes, des militants et des étudiants, ont été arrêtées, selon le groupe de défense Assistance Association for Political Prisoners. Toutefois, des rapports non officiels indiquent que les chiffres sont beaucoup plus élevés.

    L’armée a justifié sa prise de pouvoir en alléguant une fraude électorale généralisée lors des élections générales de novembre 2020, qui ont donné une victoire écrasante au parti de Suu Kyi. Ce n’était que le deuxième vote démocratique depuis que la précédente junte a entamé une série de réformes en 2011.

    Les jeunes générations ont donc vécu dans une atmosphère comparativement plus démocratique que les générations précédentes, ce qui explique la participation massive des jeunes aux manifestations depuis février. En outre, sous forme de désobéissance civile, des milliers de cols bleus et blancs sont dans les rues et perturbent efficacement les services bancaires, les services de santé et l’administration.

    Parmi les manifestants, les groupes de défense des droits des minorités ethniques sont également actifs ; ils se battent depuis longtemps pour une plus grande autonomie de leurs terres et exigent également l’abolition de la constitution de 2008 écrite par les militaires et l’instauration d’une démocratie fédérale.

    La participation massive des jeunes montre qu’ils n’ont pas l’intention de laisser tomber la décennie de réformes politiques, de libéralisation économique et d’avancée vers une démocratie hybride.

    TUNISIE

    C’est le pays qui a lancé le Printemps arabe en 2011 et les jeunes de ce pays d’Afrique du Nord descendent à nouveau dans la rue. Plus d’un tiers de ses jeunes sont au chômage et plus d’un cinquième de sa population vit sous le seuil de pauvreté, selon les registres de l’Institut national des statistiques. Ces facteurs alimentent les protestations des jeunes.

    Les autorités répondent avec force aux protestations afin d’entraver toute chance que 2011 – qui a mis fin au règne de 23 ans de Zine El Abidine Ben Ali – se reproduise. L’armée est déployée dans au moins quatre endroits stratégiques du pays pour étouffer les protestations.

    Les raisons spécifiques de ces protestations généralisées ne sont toujours pas précisées, mais le mécontentement économique des jeunes est au centre de l’affrontement.

    Lors des manifestations qui ont débuté à la fin du mois de janvier, les manifestants ont été vus portant des pancartes avec des mots tels que « L’emploi est un droit, pas une faveur ». Selon les médias locaux, les manifestants sont en colère contre les promesses non tenues du président démocratiquement élu Kaïs Saied et de son gouvernement.

    Les jeunes manifestants utilisent beaucoup les plateformes de médias sociaux pour organiser les protestations. Une tendance similaire chez les jeunes a été observée dans le cas de l’Algérie voisine, où un mouvement de protestation mené par des jeunes a forcé son dirigeant de longue date à quitter le pouvoir en 2019.

    THAILANDE

    Les jeunes THAILANDAIS sont descendus dans la rue pendant la majeure partie de l’année 2020 et ont entamé l’année 2021 avec plus d’intensité. L’aspect le plus unique des récentes manifestations en Thaïlande, auxquelles participent principalement des jeunes et des étudiants, est leur critique publique de la monarchie.

    Les protestations ont été déclenchées par la dissolution du Parti de l’avenir par la Cour constitutionnelle fin février 2020. Ce parti critiquait sérieusement le premier ministre Prayut Chan-o-cha.

    Cette première vague de protestations s’est déroulée exclusivement sur les campus universitaires et a été interrompue par la pandémie de COVID-19. Les protestations ont repris le 18 juillet avec une grande manifestation organisée par l’organisation Free Youth umbrella à Bangkok.

    Les manifestants demandent des réformes de la monarchie, qui est protégée par une série de lois strictes, et dont la violation d’un article peut conduire quelqu’un en prison pour une très longue période. Les jeunes veulent un contrôle du pouvoir et des dépenses financières du roi.

    La demande de mettre fin aux coups d’État militaires – le pays en a connu au moins 20 au cours des dernières décennies – est une préoccupation majeure des manifestants.

    TURQUIE

    Les étudiants de l’université Boğaziçi, l’un des établissements d’enseignement supérieur les plus acclamés de Turquie, ont commencé à protester contre la nomination de leur recteur. Le recteur nommé par l’État, Melih Bulu, est une figure du monde des affaires qui s’est présenté comme candidat parlementaire du parti de la justice et du développement au pouvoir en 2015.

    Cette nomination sert de catalyseur à l’escalade des protestations étudiantes et les jeunes désabusés et sous-employés expriment leurs frustrations à l’égard du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan.

    La décision de nommer Bulu a été dénoncée comme antidémocratique par les membres de l’université, et largement interprétée comme une tentative du gouvernement d’infiltrer l’une des dernières institutions de gauche du pays. Bulu est le premier recteur choisi en dehors de la communauté universitaire depuis le coup d’État militaire de 1980 en Turquie.

    Des milliers d’étudiants et de jeunes sont descendus dans les rues des grandes villes de Turquie au début du mois de février 2021 pour protester contre cette décision. Les autorités ont arrêté au moins 250 personnes à Istanbul et 69 autres à Ankara, dont la plupart étaient des étudiants, selon les médias locaux.

    Le gouvernement Erdoğan reçoit le soutien des citoyens les plus âgés pour le développement de ses infrastructures, mais les jeunes ont des mentalités différentes. Sans compter qu’après les manifestations, le président a qualifié les manifestants de « terroristes » et de « jeunes LGBT », ce qui n’a fait qu’attiser la colère des manifestants.

    La génération Z de Turquie n’a connu que le gouvernement actuel qui, ces dernières années, a été marqué par l’instabilité politique et les troubles économiques.

    LE MOT DE LA FIN

    Notre pays voisin, l’Inde, a connu l’une des plus grandes manifestations de ces derniers temps – les protestations des agriculteurs. Des millions d’agriculteurs indiens ont commencé à marcher vers la capitale en septembre 2020 contre trois projets de loi récemment adoptés, que les manifestants qualifient de « lois anti-agriculteurs ». Les étudiants et les jeunes militants des droits de l’homme ont soutenu la cause des agricu lteurs et se sont parfois tenus à leurs côtés.

    De vives protestations d’étudiants ont éclaté en février 2021 à Delhi, lorsque les autorités ont arrêté Disha Ravi, une jeune écologiste de Bengaluru, accusée de sédition pour un document en ligne soutenant les protestations des agriculteurs.

    Le gouvernement du Bangladesh observe un programme de 10 jours pour marquer le 50e jour de l’indépendance et le 101e anniversaire du premier président du Bangladesh. Au moins cinq chefs d’État participent à ce programme, dont le premier ministre indien Narendra Modi.

    Les organisations étudiantes de gauche du Bangladesh sont déjà dans les rues pour protester contre les politiques d’extrême droite politique et religieuse de Modi. Sur les médias sociaux, les internautes font valoir que la présence de Modi lors du jubilé d’or de notre indépendance va directement à l’encontre de l’esprit qui nous a poussés à obtenir notre indépendance en 1971.

    En examinant la résistance des jeunes, de l’Afrique à l’Asie du Sud-Est, nous pouvons arriver à un seul point : ils sont contre la répression sanctionnée par l’État. Les jeunes valorisent la liberté par-dessus tout et ne laissent pas le système ou leur État s’emparer d’une partie de leur liberté.

    C’est le seul espoir que les jeunes ont compris la valeur de la liberté et de leur vie et ils sont prêts à tout sacrifier pour protéger leurs droits.

    Nahid Riyasad est membre de l’équipe New Age Youth.

    New Age Youth, 21 mars 2021

    Etiquettes : Jeunesse, démocratie, manifestation, révolution, révolte, dictature, corruption, répression, Tunisie, Algérie, Myanmar,