Étiquette : Jordanie

  • Jordanie : Vers un nouveau conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites

    L’Arabie saoudite a sollicité l’aide des États Unis pour intercéder auprès d’Israël en vue de se substituer à la Jordanie dans la gestion de la Mosquée Al Aqsa, dans le secteur arabe de Jérusalem, en vue d’apporter sa caution de «Gardiens des lieux saints de l’Islam» à la transaction du siècle, concocté par le gendre présidentiel américain Jared Kushner avec le premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu.

    Cent ans après l’expulsion du Chérif Hussein de la Mecque, le conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites a brutalement rebondi à l’occasion de la transaction du siècle. Le triple sommet de La Mecque, organisé par le Roi Salmane d’Arabie, le 30 Mai 2019, le dernier vendredi du mois du jeûne du Ramadan, a été le théâtre de cette passe d’armes. Le triple sommet était destiné à faire cautionner par ses pairs arabes et musulmans le bradage de la Palestine selon un schéma mis au point par les pétromonarchies du Golfe, avec la complicité des Israéliens et des Américains.

    Au pouvoir depuis 20 ans, Abdallah II a vu son royaume déclassé dans l’ordre stratégique régional au profit de l’Arabie saoudite depuis l’accession de Donald Trump à la présidence américaine et le partenariat noué entre le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, et Jared Kushner, membre actif du lobby juif américain.

    Opération commando du Roi Abdallah de Jordanie à La Mecque.
    Dans ce qui s’apparente à une opération commando, le Roi Abdallah II de Jordanie a débarqué de son avion privé à l’aéroport de La Mecque, le 30 Mai 2019, revêtu de la tenue blanche de pèlerin, en compagnie de sa garde rapprochée, se rendant directement sur les lieux saint pour y effectuer «le petit pèlerinage» (Manassek Al Omra), avant de se pointer au siège du sommet de La Mecque.

    Par ce coup d’éclat, Abdallah II de Jordanie a voulu brûler la politesse à son hôte saoudien, comme pour lui signifier dans l’ordre subliminal que le maître des céans à La Mecque, était, lui, l’arrière petit-fils du Chérif Hussein, et non l’usurpateur wahhabite.

    Le Chérif Hussein de La Mecque a été renversé en 1925 par les Wahhabites, victime de la duplicité des Anglais…«A la chute de l’Empire ottoman, Hussein devint roi du Hedjaz indépendant avec l’accord tacite du Foreign Office. Les Britanniques continuaient néanmoins à entretenir un autre allié, Ibn Saoud le wahhabite, ennemi de Hussein le hachémite, qui se lança à la conquête de la péninsule. En 1925, Ibn Saoud prit La Mecque, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite».

    Sur le Chérif Hussein de La Mecque, cf ces liens:

    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/

    Le prophète arabe et hachémite «Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi».

    Le message se devait être sans ambiguïté. Prenant la parole à l’ouverture du sommet de La Mecque, le monarque jordanien récidivera comme pour enfoncer le clou. Pour La première fois dans une enceinte internationale, prenant à témoin ses pairs musulmans et arabes, le Roi de Jordanie, chef de la dynastie hachémite, a évoqué «le prophète arabe et hachémite -Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi», qualifiant dans la foulée le Roi du Maroc, chef de la dynastie alaouite, de «Cousin Germain-Ibn Ammi».

    Pour le lectorat arabophone, le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachemi », sur ce lien

    Une déclaration qui a laissé sans voix les Saoudiens, peu habitués à de tels écarts de langage de la part de nombreux dirigeants arabes et musulmans, la plupart, bénéficiaires de leurs subsides.

    Le Roi de Jordanie est le «gardien des lieux saint de l’Islam de Jérusalem» notamment la Mosquée Al Aqsa, le socle de sa légitimité, et le Roi du Maroc, le président du comité «Al Qods».

    Longtemps alliés souterrains d’Israël, le jordanien au Machreq, le marocain au Maghreb, paraissent pâtir de leur déclassement dans la stratégie atlantiste, dessaisis au profit de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis de leur rôle traditionnel de tremplin des menées atlantistes à destination du Monde arabe.

    Pour aller plus loin sur ce sujet : https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occidentale/

    Le Roi du Maroc, un «cousin germain»

    Fait inhabituel, le Roi Abdallah de Jordanie a qualifié le Roi Mohamad VI du Maroc de «cousin germain» devant une assemblée de notables de Jérusalem. Jamais auparavant le monarque hachémite avait fait état d’un tel lien de parenté avec le chef de la dynastie alaouite. Le faisant ainsi devant des représentants d’une cité dont le destin est en jeu, Abdallah II a voulu suggérer l’appartenance commune des deux rois à la même lignée religieuse et donc leur solidarité dans la défense des lieux saints de l’Islam.

    La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv s’est accompagnée de la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement israélien dans la gestion des Lieux Saints, et, par voie de conséquence, la suppression implicite de la tutelle jordanienne sur Les Lieux Saints Musulmans.

    Cette mesure a été ressentie comme un camouflet majeur pour Abdallah II qui se considère comme le garant du 3me Lieu Saint de l’Islam, Jérusalem, exerçant ses prérogatives non en tant que Roi de Jordanie, mais en tant que chef de la dynastie Hachémite, descendant de la famille du prophète.

    A l’arrière plan d’un chantage financer permanent de l’Arabie saoudite, la Jordanie, sans ressources énergétiques, ployant de surcroît sous le fardeau du poids des réfugiés syriens, -de l’ordre de 2 millions de personnes dans le Royaume,- est au bord de l’apoplexie financière.

    Se superposant à une pression constante des États Unis en vue de brider la normalisation de ses relations avec la Syrie, ce fait a privé du coup le Royaume de substantiels revenus résultant du transit des marchandises vers l’hinterland arabe.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien, -dont le prince héritier Mohamad Ben Salmane réclame une participation à son exploitation sur le territoire saoudien en contrepartie du feu vert américain-, de même que la privation de la tutelle jordanienne sur les Lieux Saints Musulmans de Jérusalem témoignent de la grande solitude de la monarchie hachémite et du mépris de ses alliés traditionnels à son égard. Elle a conduit le monarque à chercher à briser son isolement en faisant alliance avec son cousin du Maghreb, le Roi du Maroc, «Commandeur des croyants» et nouveau allié officiel d’Israël.

    En Février 2021, le prince héritier jordanien Hussein a dû renoncer à se rendre à la Mosquée de Jérusalem pour y marquer l’attachement du trône hachémite à ce lieu saint musulman, sous l’effet des conditions contraignantes par Israël à sa venue.

    En rétorsion, la Jordanie a interdit le survol de son espace aérien à l’avion qui devait transporter le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu vers Abou Dhabi pour sa première visite officielle depuis la normalisation entre les Émirats Arabes Unis et l’État hébreu, à l’automne 2020.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien :

    https://www.madaniya.info/2020/10/08/nucleaire-monde-arabe-2-4-le-chantage-saoudien/
    https://www.renenaba.com/grande-solitude-de-dynastie-hachemite-13/
    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/
    Sur les raisons de la guerre larvée entre l’Arabie saoudite et le Maroc :

    https://www.madaniya.info/2019/06/18/abou-dhabi-leaks-1-2-arabie-saoudite-emirats-arabes-unis-le-prurit-belligene-des-deux-princes-heritiers-du-golfe
    Toutefois, au terme d’une brouille de près d’un an, l’Arabie saoudite, sous le double effet corrosif du bombardement des installations du géant pétrolier saoudien ARAMCO et du retentissant revers de Najrane, marqué par l’occupation d’une large portion de la province et la capture d’un bataillon complet saoudien, en septembre 2019, a été contrainte à un rétropédalage envers le Maroc. Un communiqué du syndicat des pétromonarchies du Golfe, paru en octobre 2019, a réaffirmé leur plein soutien à la souveraineté du Maroc et sa politique visant à assurer son autogestion sur le Sahara occidental.

    Mais, si la tension entre l’Arabie saoudite et le Maroc a baissé d’un cran elle demeure néanmoins vive entre Rabat et Abou Dhabi au point que l’association «Croyants sans frontières» a dû fermer ses bureaux au Maroc afin d’échapper à la colère que cette organisation caritative à l’activisme intempestif suscitait au sein de la population.

    Les objectifs sous-jacents du triple sommet de la Mecque
    En organisant le dernier vendredi du mois du Ramadan 2019 un triple sommet à La Mecque, premier des Hauts Lieux Saints de l’Islam, le Roi Salmane voulait acter, à la face au Monde, la centralité de la dynastie wahhabite sur la sphère musulmane. Et forcer ses diverses composantes à souscrire au nouveau partenariat judéo-sunnite, -l’alliance des pétromonarchies du Golfe et d’Israël face à l’Iran-, au prix d’une relégation de la Palestine de l’agenda international.

    Pour ce faire, l’Arabie a criminalisé toutes les formations islamistes -les Frères Musulmans et ses déclinaisons dégénératives (Al Qaida, l’État Islamique)-, quand bien elle aura été leur incubatrice absolue, ainsi que le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les Houthistes yéménites de crainte qu’elles ne lui portent un jour ombrage.

    Illustration pathologique de la déconnexion mentale des pétromonarchies arabes, le volumineux communiqué final du triple sommet a été largement consacré à la dénonciation de l’Iran, pourtant un membre fondateur de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), passant complètement sous silence la guerre d’agression des roitelets du pétrole contre le Yémen, pourtant un pays arabe et musulman parmi les plus pauvres au Monde, ne réservant qu’un mince paragraphe incantatoire sur la Palestine.

    Le Tomahawk dévastateur sur le wahhabisme de la Conférence de Grozny (3-5 septembre 2016).
    La contestation du leadership spirituel de la monarchie saoudienne s’était déjà manifestée cinq ans plus tôt avec la conférence de Grozny, en septembre 2016, qui a fait l’effet d’un tomahawk sur le wahhabisme.

    L’Arabie saoudite, l’un des grands financiers de la planète, le pays qui abrite les Lieux Saints de l’Islam (La Mecque et Médine), dont il s’est érigé en gardien pour s’en servir comme tremplin dynastique, en butte à de vives critiques dans son propre camp, a été quasiment mis à l’index, alors qu’il est engagé dans un redoutable conflit de puissance avec son rival chiite iranien.

    Symbole de l’exacerbation croissante que suscite le bellicisme omnidirectionnel du wahhabisme saoudien de même que sa rigidité dogmatique, la secte wahhabite salafiste a été purement et simplement exclue de la famille sunnite lors du congrès de Grozny (Tchétchénie) qui s’est tenu du 3 au 5 septembre 2016. Une décision qui donne la mesure du degré de virulence du conflit pour le leadership du Monde musulman.

    Fait sans précédent, cette décision aux effets dévastateurs sur le plan théologique et diplomatique sur le primat saoudien dans la sphère musulmane a été prise lors d’un congrès qui a rassemblé près de 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, d’Algérie, du Maroc, du Soudan et d’Europe.

    Bravant les foudres saoudiennes, la conférence de Grozny a non seulement exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite, mais elle a en outre clairement condamné les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.
    Inaugurée par le Cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, le congrès a été marqué par une forte participation égyptienne -le Grand Mufti d’Égypte, Che ikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et l’ancien grand Mufti d’Égypte, Cheikh Ali Jomaa, ainsi que par la présence du grand Mufti de Damas, Cheikh Abdel Fattah al-Bezm, du prédicateur yéménite Ali Al-Jiffri et du penseur islamique Adnan Ibrahim.

    Dans le communiqué, les participants sont convenus que «les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine; les quatre écoles de jurisprudence sunnite (Chaféite, Hanbalite, Hannafite et Malekite), au niveau de la pratique; et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique».

    Pour aller plus loin sur ce thème, : https://www.madaniya.info/2017/02/05/l-islam-face-a-la-redoutable-epreuve-de-l-aggiornamento-1-3/


    Épilogue : 1973 Faysal et l’arme du pétrole

    Sous l’égide du Roi Faysal, (1953-1975), l’usage de l’arme du pétrole en soutien à l’offensive combinée syro-égyptienne pour la destruction de la Ligne Barlev, et la récupération du Sinai égyptien, ainsi que le plateau syrien du Golan, lors de la guerre d’octobre 1973, a propulsé l’Arabie saoudite au firmament de la popularité, plongeant la quasi totalité du monde musulman en état de prosternation devant la dynastie wahhabite.

    Quarante six ans plus tard, l’édifice paraît lézardé et le visage strié de stigmates de tant de félonie et de turpitudes.

    Le plus ancien servant du Royaume Uni de l’époque coloniale a bénéficié pour prime de sa servitude -servilité ?- de la gratification de trois royaumes (Le Hedjaz, l’Irak et la Jordanie), dont il n’en subsiste cent ans après, qu’un et unique royaume, la Jordanie, réduit d’ailleurs à sa portion congrue – la Transjordanie- menacée de servir de «Patrie de substitution» aux Palestiniens. Une perspective que le Roi Abdallah II vit comme un cauchemar.

    Le plus ancien allié clandestin d’Israël dans le Monde arabe a puissamment contribué à affaiblir son propre camp, en dépit de l’assassinat du Roi Abdallah I dans l’enceinte même de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem (1948), que cela soit par le massacre collectif de Palestiniens lors du «Septembre Noir» jordanien (1970), ou les fuites du Roi Hussein en direction de l’état major israélien sur les préparatifs de la guerre d’Octobre 1973, sans la moindre contrepartie que la survie de son trône.
    L’allié majeur d’Israël dans le Monde arabe, son paratonnerre face aux menées anti israéliennes dans la zone, le plus fervent soutien des équipées américaines en terre arabe, comme l’illustre le rôle tremplin de la Jordanie à l’invasion américaine de l’Irak (2003), et sa fonction déstabilisatrice sur le front sud de la Syrie, en 2012-2016, se retrouve ainsi à l’occasion du centenaire des accords Sykes-Picot et de la promesse Balfour, à la recherche d’un nouveau rôle d’appoint, d’une nouvelle légitimité.

    Absorption du reliquat de la Palestine par le trône hachémite ou subversion du Royaume par la majorité palestinienne de la population jordanienne? Dans le sillage de la stratégie israélo-américaine pour sa survie? Dans le sillage de l’Arabie saoudite, au risque de s’engager dans une zone de forte turbulence ? Avec en perspective son lot habituel d’opération de déstabilisation, de guerre psychologique, de manœuvres d’intoxication et de désinformation, pour ramener au bercail occidental la brebis égarée, qui sera un temps -le temps de sa rédemption-, une brebis galeuse ?
    L’initiateur de la «Grande Révolution Arabe» se révèle un siècle plus tard l’artisan de la plus «grande mystification arabe», préludant au bradage de la Palestine.

    La Jordanie s’est employée, dans la foulée de la normalisation collective arabe avec Israël, à l’automne 2020, à établir une alliance verticale entre l’Irak, la Jordanie et l’Égypte, dans une forme de barrage symbolique visant à prévenir une trop grande promiscuité entre les pétromonarchies et l’État Hébreu.

    Querelle dynastique inter hachémite

    Alors que la Jordanie s’apprête à célébrer le 18 avril 2021, le premier centenaire de la proclamation du Royaume, la dynastique hachémite est en proie à une violente épreuve de force entre le Roi et son ancien prince héritier, le Prince Hamza. Hamza, fils de la Reine Nour, née Liza Al Halaby, fille de l’ancien directeur de la PanAm et dernière épouse du Roi Hussein, a été placé en résidence surveillée, sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’état. L’enjeu est de taille en ce qu’une éviction du pouvoir du Roi Abdallah II priverait du coup son fils d’accéder au trône, et, par la même occasion la possibilité qu’un palestinien soit le Roi de Jordanie, du fait que le prince héritier Hussein est le fils de la reine Rania, d’origine palestinienne.

    Quid des Hachémites ou des Wahhabites triomphera de ce conflit de légitimité? Rendez vous au siècle prochain pour connaître la réponse, alors que se pose de manière lancinante la question de la validité des garanties américaines et israéliennes dans une zone où le tandem est en reflux de puissance.

    Additif
    Restauration du primat hachémite
    Dès son arrivée en Arabie saoudite Abdallah II s’est rendu directement à la Mecque pour y effectuer le petit pèlerinage en compagnie de ses gardes de corps.
    Abdallah de Jordanie: Roi du Maroc, Ibn Ami (mon cousin germain)

    Le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabi al Arabi al Hachemi ».

    René Naba

    Source : Madaniya, 12 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Arabie Saoudite, Mosquée Al Aqsa, Hachémites, wahabites, Israël,

  • Le roi Abdallah de Jordanie et le prince Hamza font leur première apparition commune depuis leur dispute.


    AMMAN (Reuters) – Le roi Abdallah de Jordanie et son ancien prince héritier et demi-frère, le prince Hamza, ont fait leur première apparition commune depuis la rupture qui a secoué le pays, en assistant dimanche à une cérémonie marquant les 100 ans de l’indépendance.

    Les médias d’État ont montré le monarque et d’autres membres de la famille royale déposant des couronnes au mémorial du soldat inconnu et aux tombes de la royauté dans le palais de Raghdan à Amman.

    Hamza a prêté allégeance au roi Abdallah tard dans la journée de lundi, à la suite d’une médiation de la famille royale, deux jours après que l’armée l’a mis en garde contre des actions qui, selon elle, portent atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Jordanie.

    Mercredi, le roi de Jordanie a déclaré que la sédition avait été annulée et que Hamza était « sous ma garde » avec sa famille dans son palais. Mais l’absence de Hamza, après qu’il soit apparu dans une vidéo le 3 avril disant qu’il avait reçu l’ordre de rester chez lui, a donné lieu à des spéculations sur son sort.

    En annonçant la semaine dernière que l’armée avait mis en garde Hamza contre ses agissements, le gouvernement a déclaré que Hamza était en contact avec des personnes liées à des partis étrangers cherchant à déstabiliser la Jordanie et qu’il faisait l’objet d’une enquête depuis un certain temps.

    On s’attendait à ce que Hamza succède à Abdullah en tant que prochain roi de Jordanie, jusqu’à ce que le monarque fasse du prince Hussein son héritier en 2004, conformément à la tradition familiale.

    Reuters, 11 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi houssein, roi Abdallah, Hamza Bin Hussein,

  • Tentative de révolution de palais en Jordanie: l’ombre de l’Arabie saoudite et d’Israël?

    Putsch au sein de la famille royale jordanienne? Le prince Hamza aurait fomenté une sédition contre le roi Abdallah II à l’aide de puissances étrangères.

    Malgré une réconciliation de façade, l’affaire a dévoilé la corruption interne et l’hostilité des voisins de la Jordanie, estime Karim Sader, politologue, consultant spécialiste du Moyen Orient.

    Contre toute attente, le prince Hamza Ben Hussein et le roi de Jordanie Abdallah II se sont finalement réconciliés. Le temps d’un week-end, la famille hachémite a été au bord de la rupture.

    D’habitude soucieux de se tenir à l’écart des tensions régionales et connu pour sa relative stabilité, ce partenaire clé des Etats-Unis au Moyen-Orient a été sur le point de sombrer dans un scandale d’Etat. Le samedi 3 avril, le pouvoir central avait en effet ordonné l’arrestation du prince Hamza, ainsi que de plusieurs personnalités politiques de haut rang. Le prince Hamza Ben Hussein, demi-frère du roi Abdallah II, a été accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat et placé en résidence surveillée.

    Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, a déclaré le 3 avril lors d’une conférence de presse que « les services de sécurité » avaient suivi « durant une longue période les activités et les mouvements du prince Hamza ben Hussein, de Cherif Hassan ben Zaid et de Bassem Awadallah et d’autres personnes visant la sécurité et la stabilité de la patrie. »

    Dans une vidéo postée sur son compte Twitter dans la nuit du dimanche 4 avril, le prince Hamza avait répondu négativement aux injonctions du roi Abdallah II lui demandant « d’obéir aux ordres ». Le divorce semblait ainsi consommé entre les deux hommes.

    Le Maghreb,10 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Roi Abdallah, Hamza Bin Hussein,

  • L’affaire Hamzah : Contexte et implications de la crise royale en Jordanie

    par Ghaith al-Omari, Robert Satloff

    La crise immédiate semble avoir pris fin pour le moment, mais la querelle hachémite, qui a fait l’objet d’une publicité étonnante, nous rappelle que la stabilité de la Jordanie doit être préservée et qu’elle ne doit pas être considérée comme acquise par Washington ou les amis régionaux d’Amman.

    Les nouvelles qui émergent d’Amman – l’ancien prince héritier Hamzah bin Hussein a fini par prêter allégeance à son demi-frère le roi Abdullah II après avoir été placé au centre de rumeurs de coup d’État, et d’autres anciens hauts fonctionnaires ont été arrêtés – sont très inhabituelles dans le royaume traditionnellement calme du Moyen-Orient qui approche de son centenaire dans quelques semaines. Bien qu’il soit peu probable que le tableau complet soit dévoilé bientôt, voire jamais, ces développements attirent l’attention sur la situation interne du pays et soulignent la nécessité de renforcer la stabilité d’un allié clé des États-Unis après une période de désintérêt relatif de Washington.

    Épreuve de force royale potentielle au milieu de l’agitation publique
    Les mesures de sécurité visibles prises à l’encontre du prince Hamzah – le privant de sa garde rapprochée et limitant ses déplacements et son accès aux communications – diffèrent fortement des moyens habituellement utilisés par le royaume pour gérer ses affaires internes. Des nouvelles de tensions au sein de la famille royale hachémite font occasionnellement surface, mais elles ont tendance à être résolues rapidement et discrètement, loin des yeux du public.

    Par exemple, en 2017, le roi Abdallah a relevé deux de ses frères et sœurs – le frère complet Faisal et le demi-frère Hashim – de leurs commandements militaires, alimentant ainsi les rumeurs de discorde familiale. Pourtant, les deux princes sont rentrés dans le rang, faisant taire les rumeurs. Une dynamique similaire s’est produite en 1999 lorsque le roi Hussein a remanié la ligne de succession quelques semaines avant sa mort des suites d’un cancer, remplaçant son frère Hassan, qui était prince héritier depuis 1965, par son fils aîné Abdullah, un officier militaire. Malgré le choc et le choc personnel profond, Hassan n’a pas protesté contre ce changement et a toujours exprimé publiquement son soutien à son neveu en tant que roi. En effet, il faut remonter aux jours de tension qui ont suivi l’assassinat, en 1951, du fondateur du royaume, Abdullah Ier, pour trouver un précédent de princes jordaniens rendant publiques leurs querelles – et même à cette époque, il n’était pas question de complot de coup d’État.

    Le prince Hamzah est le demi-frère du monarque actuel et le fils aîné du mariage du roi Hussein avec sa quatrième épouse, la reine Noor. Lorsqu’il est monté sur le trône en 1999, Abdullah a nommé Hamzah prince héritier, conformément aux dernières volontés de leur père ; on dit que Hussein adore Hamzah, qui a une réputation de piété, de modestie et de lien avec les tribus de Jordanie. Cinq ans plus tard, Abdullah a déchu Hamzah de ce titre en faveur de son propre fils aîné, Hussein, ce qui n’est pas inhabituel étant donné que le défunt roi Hussein a nommé trois princes héritiers différents au cours de son règne. Hamzah ne s’est pas publiquement opposé à cette décision à l’époque, mais il s’est ensuite positionné comme une figure sympathique et un avatar de la réforme parmi les Jordaniens mécontents de la situation socio-économique du pays, en particulier les éléments tribaux mécontents.

    Dans un premier temps, les autorités ont cherché à minimiser les dernières actions de Hamzah, qui, de loin, semblaient se situer quelque part dans la zone grise entre la critique ouverte et les manœuvres opérationnelles pour exécuter un coup d’État. Mais cela a changé lorsqu’il a publié deux messages vidéo le 3 avril, l’un en arabe, l’autre en anglais. Les vidéos décrivent les restrictions imposées à ses déplacements et à ses communications par le chef de l’état-major jordanien, puis critiquent la corruption et la mauvaise gouvernance dans le royaume, qui, selon lui, durent depuis « quinze à vingt ans », soit la durée du règne d’Abdullah et la décision de le destituer en tant que prince héritier. À la suite de ces messages, le gouvernement a adopté un ton plus dur à l’égard de Hamzah, le ministre des affaires étrangères Ayman Safadi l’accusant d’ »activités… visant la sécurité et la stabilité du pays » lors d’une conférence de presse le 4 avril. Hamzah est ensuite monté d’un cran en jurant publiquement de « désobéir » aux ordres lui ordonnant de s’abstenir de communiquer avec le monde extérieur.

    Pour éviter un affrontement frontal qui aurait pu ternir la monarchie, le roi a proposé à Hamzah une voie alternative de réconciliation dans la tradition bédouine de la sulha, en confiant à son oncle Hassan, très respecté, le soin de gérer les discussions sensibles. Cela a abouti à une réunion des princes de haut rang au domicile de Hassan, où Hamzah a signé une lettre extraordinaire dans laquelle il jurait fidélité à Abdallah et à l’actuel prince héritier Hussein, déclarant : « À la lumière des développements de ces deux derniers jours, je me remets entre les mains de Sa Majesté le roi. » Cette escalade semble marquer la fin de l’épisode actuel, même s’il est peu probable que ce soit le dernier chapitre du conflit entre les demi-frères. Un éventuel face-à-face n’est pas à exclure, mais même dans ce cas, il est plus probable qu’Hamzah quitte le pays plutôt que d’être emprisonné et transformé en martyr de l’opposition.

    Les responsables ont également annoncé l’arrestation de Bassem Awadallah et de Hassan bin Zaid ainsi que de « seize à dix-huit » autres personnes, principalement des assistants et des membres de la sécurité de Hamzah. Awadallah, ancien ministre et chef de la Cour royale, est une figure controversée que de nombreux Jordaniens identifient à la corruption. Lui et bin Zaid – arrière-petit-fils du premier roi Abdallah et petit-fils d’un ancien Premier ministre – ont des liens régionaux étendus et ont été à plusieurs reprises les envoyés privés du roi actuel en Arabie saoudite. Ces liens, associés à des affirmations officielles répétées concernant des contacts avec des « milieux extérieurs », ont alimenté les rumeurs selon lesquelles d’autres États régionaux pourraient être impliqués dans la crise.

    Ces événements surviennent à un moment tendu pour le royaume sur le plan intérieur. Le COVID-19 y est endémique, avec 633 000 infections et 7 201 décès sur une population totale de 10 millions d’habitants, faisant des premiers succès du gouvernement en matière d’endiguement un lointain souvenir. L’économie, qui souffrait déjà, a été durement touchée par la pandémie, avec un taux de chômage record à la fin de 2020 et un taux de pauvreté qui a augmenté de 39 % au cours de l’année dernière. La confiance dans les institutions publiques – à l’exception notable de la monarchie et du secteur militaire/sécurité – est très faible en raison des perceptions répandues d’inefficacité et de corruption. Ces opinions ont été amplifiées par une série d’accidents tragiques attribuables à des manquements au devoir public au cours des dernières années, notamment après que plusieurs patients du COVID-19 soient décédés dans un nouvel hôpital public le mois dernier en raison de défaillances dans l’approvisionnement en oxygène. Les appels à manifester lancés ces dernières semaines n’ont pas suscité une grande participation – en grande partie à cause des mesures de sécurité préventives – mais ils ont néanmoins suscité des inquiétudes quant au mécontentement public qui couvait. Tout au long de la campagne, Hamzah a été perçu comme un sympathisant de ces préoccupations et un opposant au roi.

    Implications nationales et régionales

    Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des conclusions définitives, certains schémas familiers commencent à se dessiner. Traditionnellement, les menaces intérieures graves dans le royaume ont tendance à produire une dynamique de « rassemblement autour du drapeau ». À l’instar des attentats à la bombe perpétrés en 2005 par Al-Qaïda dans un hôtel d’Amman et des attentats plus récents perpétrés par l’État islamique contre des Jordaniens, l’affaire Hamzah est utilisée pour établir un contraste frappant entre deux réalités : les circonstances moins qu’idéales mais stables qui caractérisent actuellement la vie dans le royaume, et le chaos qui règne dans les pays voisins depuis le printemps arabe. Les messages officiels ont également souligné les liens présumés de Hamzah avec des dissidents jordaniens à l’étranger, dont beaucoup sont publiquement discrédités.

    Des preuves anecdotiques indiquent que ces messages trouvent un écho auprès d’un grand nombre de personnes dans le public ; en effet, pratiquement aucune personnalité publique de premier plan ne s’est exprimée en faveur d’Hamzah, à l’exception de sa mère. Et bien qu’elle ait mis à nu une querelle hachémite qui couvait depuis longtemps, la situation pourrait finir par alléger la pression intérieure sur le palais à court terme en détournant l’attention du COVID et d’autres défis socio-économiques.

    Cependant, les sources sous-jacentes de mécontentement que Hamzah a exploitées sont réelles et se manifesteront inévitablement à nouveau à l’avenir si Amman ne les aborde pas. Il s’agit de questions d’urgence comme la pandémie, ainsi que de questions plus structurelles comme une réforme économique, politique et de gouvernance plus large. Comme par le passé, les suites immédiates de l’affaire Hamzah verront probablement un renforcement du secteur de la sécurité au détriment de la réforme, comme le suggère le rôle central joué par le général Yousef al-Huneiti, officier supérieur de l’armée, dans l’isolement du prince. La situation pourrait même inverser l’impact de la lettre très médiatisée que le roi a adressée le 17 février au chef de la Direction des renseignements généraux pour réduire le rôle de cette puissante institution dans certains domaines économiques et politiques. Avant même la crise de ce week-end, le gouvernement avait déjà fermé la populaire plateforme de discussion Clubhouse pour éviter toute critique en ligne malvenue.

    À l’extérieur, les responsables jordaniens se sont souvent plaints d’être pris pour acquis par les États voisins et Washington. Ce sentiment s’est transformé en crainte sous l’administration Trump, qui a maintenu une aide substantielle au royaume mais a été perçue comme se désintéressant des vues d’Amman sur les politiques régionales, notamment en ce qui concerne la question palestinienne. Les événements de ce week-end semblent avoir rappelé à de nombreuses capitales que les développements intérieurs en Jordanie peuvent jouer un rôle central dans la sécurité régionale. L’Arabie saoudite a rapidement exprimé son soutien au roi et son engagement en faveur de la stabilité du royaume, suivie par d’autres États arabes. De même, le porte-parole du département d’État, Ned Price, a décrit le roi Abdallah comme un « partenaire clé » qui bénéficie du « soutien total » de l’administration Biden. Si l’on se fie au passé, ce soutien politique sera le prélude à un soutien financier renouvelé, voire élargi, de la part des amis de la Jordanie, en particulier dans le Golfe – une importante bouée de sauvetage potentielle dans le contexte de la récession induite par le COVID.

    Dans ce contexte, Amman doit faire preuve de délicatesse dans ses accusations, jusqu’à présent infondées, de liens étrangers importants avec la conspiration présumée. Parmi les pays dont les noms ont été cités – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Israël – aucun n’a intérêt à alimenter l’instabilité en Jordanie ou n’aurait pu croire qu’un complot amateur construit autour d’un prince mécontent et d’une poignée d’acolytes aurait pu renverser l’Abdullah bien établi. Si les allégations spécifiques concernant Awadallah et bin Zaid aboutissent à des preuves irréfutables de la complicité des responsables saoudiens dans ce type de complot, cela pourrait nuire aux relations des États-Unis avec Riyad. Cependant, en l’absence d’une telle preuve, la Jordanie doit éviter de transformer une relation en dents de scie entre les maisons royales saoudienne et hachémite en une véritable explosion diplomatique, notamment en raison du soutien financier et politique crucial de Riyad à son voisin beaucoup plus pauvre.

    Implications politiques pour les États-Unis

    La stabilité de la Jordanie a toujours été un atout précieux pour faire avancer les intérêts régionaux américains, qu’il s’agisse de développer la paix israélo-arabe ou de contrer l’État islamique. Dans l’immédiat, les États-Unis doivent donc continuer à exprimer leur soutien ferme à la Jordanie et à exhorter leurs alliés – États arabes, Israël et autres – à concrétiser ce soutien. Un appel téléphonique entre le président Biden et le roi Abdallah enverrait un message puissant à cette fin. Washington devrait également travailler avec Amman pour déterminer toute dimension étrangère substantielle de la crise, soit en la clarifiant, soit en faisant taire les rumeurs potentiellement dommageables. À cet égard, le directeur de la CIA, William Burns, ancien ambassadeur en Jordanie, pourrait jouer un rôle utile.

    Pour l’instant, la priorité devrait être d’aider Amman à traverser cet épisode de manière à garantir la stabilité. Mais parallèlement à cela – et plus encore une fois que l’anxiété initiale liée à l’affaire Hamzah se sera apaisée – Washington devrait inciter discrètement Amman à accélérer sa poursuite des réformes économiques, politiques et de gouvernance, tout en maintenant les changements substantiels à un rythme progressif et digeste. La secrétaire au Trésor Janet Yellen aurait transmis ce conseil lors d’une conversation avec le ministre des Finances Mohamad Al-Ississ le 1er avril, et d’autres responsables américains devraient faire de même. Ce n’est qu’avec une attention de haut niveau de la part de Washington et un soutien adéquat de la part d’autres amis qu’Amman a une chance d’entreprendre les réformes plus profondes nécessaires pour protéger le royaume des accès récurrents d’instabilité, qui pourraient avoir un impact négatif sur les intérêts américains dans toute la région au fil du temps.

    Ghaith al-Omari est chargé de recherche au Washington Institute et ancien conférencier en droit international en Jordanie. Robert Satloff est le directeur exécutif de l’Institut et l’auteur de deux livres sur la politique et l’histoire de la Jordanie.


    The Washington Institute for Near East Policy, 5 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi Abdallah, Hamza Bin Hussein, Moyen-Orient, Faisal, Hashim, Noor, roi Houssein,

  • Le roi de Jordanie rompt le silence après le drame royal qui a frappé le pays

    Amman (CNN)Le roi de Jordanie a rompu le silence sur le drame de la famille royale qui a secoué le pays, qualifiant cet épisode de « plus douloureux » de ses 22 ans de règne.

    La saga a débuté le week-end dernier, lorsque les autorités jordaniennes ont arrêté une quinzaine de personnes, dont une personnalité politique de premier plan et au moins un membre de la famille royale. Un prince populaire, Hamzah bin Al Hussein, a affirmé avoir été placé en résidence surveillée effective dans une vidéo envoyée aux médias.
    Les autorités ont affirmé que le prince Hamzah faisait partie d’un complot soutenu par des entités étrangères anonymes visant à « déstabiliser » le royaume – une affirmation qu’il a démentie.

    « La sédition est venue de l’intérieur et de l’extérieur de notre maison unique, et rien n’est comparable au choc, à la douleur et à la colère que j’éprouve en tant que frère, en tant que chef de la famille hachémite et en tant que dirigeant de ce peuple fier », a déclaré le roi Abdallah dans une déclaration écrite publiée mercredi.

    En réponse aux spéculations sur l’endroit où se trouve le prince Hamzah, qui est le demi-frère d’Abdallah, le roi a déclaré que le populaire prince était « avec sa famille, dans son palais, sous ma garde ».

    La « sédition » dans le royaume a maintenant été « étouffée dans l’œuf », a-t-il également déclaré.

    Ce qu’a dit le prince Hamzah

    Le prince Hamzah a été le prince héritier de Jordanie pendant cinq ans après la mort de son père, le roi Hussein, en 1999. En 2004, le roi Abdallah l’a déchu de son titre d’héritier présomptif et a nommé son fils, alors âgé de 13 ans, le prince Hussein bin Abdullah, prince héritier.

    Dans des enregistrements vidéo transmis à la BBC le week-end dernier, le prince Hamzah a nié les allégations de complot antigouvernemental, a fustigé les dirigeants du pays et a déclaré qu’il était effectivement assigné à résidence, les lignes téléphoniques et Internet ayant été supprimées.
    Mais la débâcle a semblé se calmer lundi soir lorsque la cour royale de Jordanie a publié un document signé par le prince Hamzah dans lequel il s’engage à prêter allégeance au roi.

    « L’intérêt national doit rester au-dessus de tout, et nous devons tous soutenir Sa Majesté le Roi dans ses efforts pour sauvegarder la Jordanie et ses intérêts nationaux, et assurer le meilleur pour le peuple jordanien », peut-on lire dans la lettre, qui porte l’en-tête du prince.

    Les autorités jordaniennes ont également assoupli l’interdiction faite aux médias de parler de l’affaire du prince Hamzah, ce qui a permis de reprendre les discussions sur les médias sociaux sur un sujet qui a polarisé les Jordaniens.

    La Jordanie est en proie à des problèmes économiques et à un tollé croissant contre la corruption et la mauvaise gestion du gouvernement. La colère monte chez les jeunes, qui représentent la majorité de la population, face à la détérioration de l’économie, aggravée par la pandémie.
    Les taux de chômage et de pauvreté ont atteint des sommets. Le mécontentement a poussé les Jordaniens dans les rues, mais la tolérance à l’égard des protestations a considérablement diminué.

    CNN, 8 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi Abdallah, Hamza Bin Hussein,

  • Facteurs d’entraînement du marché mondial des roches phosphatées, analyse du marché 2024, faisabilité des investissements et tendances.

    PAR DANIEL COBBS LE 7 AVRIL 2021

    Le rapport d’étude de « Phosphate Rocks Market » couvre toutes les principales régions et sous-régions géographiques dans le monde et se concentre sur les ventes de produits, le coût, la taille du marché des Phosphate Rocks et les opportunités de croissance dans ces régions. L’industrie du marché des roches de phosphate fournit des données d’étude de marché statut (2013-2018) et des prévisions (2019-2024) et catégorise également le marché des roches de phosphate en dynamique clé, région, type et application.

    L’objectif premier de ce rapport est d’aider l’utilisateur à comprendre le marché en termes de définition, de segmentation, de potentiel de marché, de tendances influentes du marché des roches phosphatées et des défis auxquels le marché est confronté. Des recherches et des analyses approfondies ont été effectuées lors de la préparation du rapport. Les lecteurs trouveront ce rapport très utile pour comprendre le marché en profondeur.

    La roche phosphatée est une roche sédimentaire non détritique qui contient une grande quantité de minéraux phosphatés. Cette roche est également appelée phosphorite ou phosphate naturel. Elle se présente sous la forme de phosphate de calcium et se trouve généralement dans les océans. Le phosphore est obtenu à partir de la roche phosphatée qui est utilisée pour fabriquer des produits chimiques. Il est également utilisé dans différentes industries utilisatrices finales telles que la métallurgie, l’industrie des engrais, l’alimentation animale, l’industrie alimentaire et des boissons, les biens de consommation, le traitement des eaux, etc. Les États-Unis, le Maroc et la Chine sont quelques-uns des plus grands exploitants de roches phosphatées au monde. Les autres pays sont la Tunisie, le Brésil, la Jordanie, le Sahara occidental et la Russie.

    Les données et les informations relatives au rapport sur le marché des roches phosphatées proviennent de sources fiables telles que des sites Web, des rapports annuels d’entreprises, des revues et autres, et ont été vérifiées et validées par des experts du secteur. Les faits et les données sont représentés dans le rapport à l’aide de diagrammes, de graphiques, de diagrammes circulaires et d’autres représentations picturales. Cela améliore la représentation visuelle et aide à mieux comprendre les faits.

    Les données et informations sont présentées par fabricant, par région, par type, par application, etc., et des recherches personnalisées peuvent être ajoutées en fonction des besoins spécifiques.

    Marché des roches phosphatées par les principaux fabricants :
    PhosAgro, Solvay SA, The Mosaic Company, S.A. OCP, JPMC, Prayon Group, Gecopham, GCT, Vale, Yara International ASA.
    Par applications
    Industrie des engrais, alimentation animale, métallurgie, autres (alimentation et boissons, traitement de l’eau, biens de consommation, etc,)
    Par qualité
    Catégorie d’engrais, catégorie d’aliments pour animaux, catégorie industrielle.

    Marché des roches phosphatées par régions : –

    États-Unis
    Europe
    Chine
    Japon
    Inde
    Le marché des roches phosphatées contient l’analyse SWOT du marché. Enfin, le rapport contient la partie conclusion où les opinions des experts industriels sont incluses.

    Points abordés dans le rapport :

    Les points qui sont abordés dans le rapport sont les principaux acteurs du marché qui sont impliqués dans le marché tels que les fabricants, les fournisseurs de matières premières, les fournisseurs d’équipements, les utilisateurs finaux, les commerçants, les distributeurs, etc.

    Points abordés dans le rapport :

    Les points abordés dans le rapport sont les principaux acteurs du marché tels que les fabricants, les fournisseurs de matières premières, les fournisseurs d’équipements, les utilisateurs finaux, les négociants, les distributeurs, etc.
    Le profil complet des entreprises est mentionné. Et la capacité, la production, le prix, les recettes, le coût, la marge brute, le volume des ventes, les recettes des ventes, la consommation, le taux de croissance, l’importation, l’exportation, l’approvisionnement, les stratégies futures et les développements technologiques qu’ils font sont également inclus dans le rapport. Les données historiques de 2011 à 2017 et les données prévisionnelles du marché des roches phosphatées de 2020 à 2024.
    Les facteurs de croissance du marché des roches de phosphate sont discutés en détail dans lequel les différents utilisateurs finaux du marché sont expliqués en détail.

    Le profil complet des entreprises est mentionné. Et la capacité, la production, le prix, les recettes, le coût, la marge brute, le volume des ventes, les recettes des ventes, la consommation, le taux de croissance, l’importation, l’exportation, l’approvisionnement, les stratégies futures et les développements technologiques qu’ils font sont également inclus dans le rapport. Les données historiques de 2011 à 2017 et les données prévisionnelles de 2020 à 2024.

    Les facteurs de croissance du marché sont discutés en détail où les différents utilisateurs finaux du marché sont expliqués en détail.

    Raisons principales d’achat

    Obtenir des analyses perspicaces des parts de marché des roches phosphatées et avoir une compréhension complète du marché mondial et de son paysage commercial.
    Évaluer les processus de production, les principaux problèmes et les solutions pour atténuer le risque de développement.
    Comprendre les forces motrices et restrictives les plus importantes du marché et leur impact sur le marché mondial.
    En savoir plus sur les stratégies de marché adoptées par les principales organisations respectives.
    Comprendre les perspectives d’avenir et les perspectives du marché.
    Outre les rapports de structure standard, nous fournissons également des recherches personnalisées en fonction des besoins spécifiques.
    Table des matières détaillée 2020-2024 Global and Regional Phosphate Rocks Production, Sales and Consumption Status and Prospects Professional Market Research Report.

    Chapitre 1 Aperçu de l’industrie du marché des roches de phosphate

    Chapitre 2 Analyse du marché de la production de roches phosphatées

    Chapitre 3 Analyse du marché des ventes de roches de phosphate

    Chapitre 4 : Analyse du marché de la consommation des roches de phosphate

    Chapitre 5 Analyse comparative des marchés de la production, des ventes et de la consommation.

    Chapitre 6 Analyse comparative de la production et des ventes des principaux fabricants.

    Chapitre 7 Analyse des principaux types

    Chapitre 8 : Analyse des principales applications

    Chapitre 9 Analyse de la chaîne industrielle

    Chapitre 10 Prévisions du marché mondial et régional des roches de phosphate

    Chapitre 11 Analyse de faisabilité des nouveaux projets d’investissement

    Chapitre 12 Conclusions

    Chapitre 13 Annexe

    Et bien plus encore….

    À propos d’Absolute Reports :

    Absolute Reports est une plate-forme haut de gamme pour aider le personnel clé du monde des affaires à élaborer des stratégies et à prendre des décisions visionnaires basées sur des faits et des chiffres dérivés d’études de marché approfondies. Nous sommes l’un des meilleurs revendeurs de rapports sur le marché, dédié à vous apporter une concoction ingénieuse de paramètres de données.

    Contactez nous :

    Nom : Ajay More

    Courriel : sales@absolutereports.com

    Organisation : Absolute Reports

    Phone : +14242530807/+442032398187

    Absolute News Journal, 7 avr 2021

    Etiquettes: Phosphates, roches phosphatées, fertilisants, phosphorite, phosphate de roche, métallurgie, industrie des engrais, alimentation animale, industrie des aliments et des boissons, biens de consommation, le traitement de l’eau, Tunisie, Brésil, Jordanie, Sahara occidental, Russie,

  • La Jordanie ordonne le silence alors qu’un nouvel enregistrement audio confirme les affirmations du prince.


    JERUSALEM (AP) – La Jordanie a imposé une ordonnance de bâillon sur la couverture de sa querelle de palais mardi après qu’un enregistrement ait indiqué que les autorités ont essayé de faire taire un ancien prince héritier sur ses réunions avec des critiques, un signe que les fonctionnaires sont de plus en plus nerveux sur la façon dont le rare désaccord public dans la famille royale est perçu.

    L’enregistrement semble capturer la réunion explosive de samedi entre le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamzah, et le chef d’état-major militaire qui a déclenché la crise politique actuelle. À la suite de cette réunion, des responsables ont accusé Hamzah de faire partie d’un complot étranger visant à déstabiliser le royaume – mais l’enregistrement ne fait pas référence à un tel complot.

    Avant que l’enregistrement ne fasse surface, le palais et un médiateur proche d’Hamzah ont déclaré que la famille royale était en train de résoudre la crise. Il n’est pas clair où en sont ces efforts.

    Sur l’enregistrement, le général Yousef Huneiti, chef d’état-major militaire, déclare que le prince est placé sous une forme d’assignation à résidence en raison de réunions qu’il a eues avec des personnes qui « ont commencé à parler plus qu’elles ne le devraient ».

    Le prince élève la voix en signe de colère, accusant le général de le menacer et affirmant qu’il n’a pas le droit de donner des ordres à un membre de la famille royale.

    « Vous venez me voir et me dire dans ma maison ce que je dois faire et qui je dois rencontrer dans mon pays et parmi mon peuple ? Vous me menacez ? … Vous venez chez moi et vous me dites que vous et les chefs de la sécurité me menacez ? De ne pas quitter votre maison, d’aller seulement dans votre famille et de ne pas tweeter ? »

    « Les mauvaises performances de l’État sont à cause de moi ? L’échec est de ma faute ? Pardonnez-moi mais les erreurs sont de ma faute ? », dit-il.

    Huneiti, s’exprimant d’une voix calme, nie l’avoir menacé et dit qu’il ne fait que transmettre un message des chefs des renseignements et de la sécurité générale. Mais à ce moment-là, Hamzah lui crie dessus. « Montez dans votre voiture, monsieur ! » dit-il. Aucun des deux hommes ne mentionne le roi ou un complot étranger.

    L’enregistrement est conforme à la description de la rencontre faite par le prince.

    La Jordanie, qui a des frontières avec Israël, la Cisjordanie occupée, la Syrie, l’Irak et l’Arabie saoudite, a longtemps été considérée comme un bastion de stabilité dans une région turbulente. Mais la pandémie de coronavirus a mis à mal l’économie jordanienne, et la critique sans précédent de Hamzah à l’égard de la classe dirigeante – sans nommer le roi – pourrait soutenir les plaintes croissantes concernant la mauvaise gouvernance et les violations des droits de l’homme.

    En raison des inquiétudes suscitées par tout signe d’instabilité dans le pays, plusieurs alliés, dont les États-Unis, ont exprimé leur ferme soutien au roi. Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, est arrivé en Jordanie mardi pour soutenir Abdallah, selon la télévision d’État saoudienne.

    L’analyste jordanien Amer Sabaileh, qui s’exprimait avant l’imposition de l’interdiction de publication, a déclaré que ce conflit « mettait davantage de pression sur le roi » pour qu’il réforme le système. Il a noté que la querelle avait également divisé les Jordaniens, de nombreux internautes ayant exprimé leur soutien à Hamzah sur les médias sociaux.

    Le roi « doit prendre des mesures rapides pour sauver l’image de la famille et de la monarchie et l’unité de la société », a déclaré M. Sabaileh.

    Au lieu de cela, les autorités jordaniennes ont lancé des accusations contre Hama. Le lendemain de la rencontre du prince avec le chef d’état-major militaire, le ministre des affaires étrangères Ayman Safadi a annoncé que les autorités avaient arrêté plus d’une douzaine de personnes et déjoué un complot étranger, sans préciser de quel pays il s’agissait.

    Dans une déclaration vidéo, Hamzah a nié faire partie d’un tel complot et s’en est pris aux autorités pour ce qu’il a qualifié d’années de corruption et d’incompétence. Il a déclaré qu’elles tentaient de le réduire au silence en raison de ses critiques. Depuis, aucune nouvelle n’a été donnée sur son statut ou celui des personnes arrêtées.

    Certains analystes ont émis des doutes quant à l’hypothèse d’un complot étranger.

    « Parmi les pays dont les noms ont été cités – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Israël – aucun n’a intérêt à attiser l’instabilité en Jordanie ou n’aurait pu croire qu’un complot amateur construit autour d’un prince mécontent et d’une poignée d’acolytes aurait pu renverser Abdullah, qui était bien établi », ont écrit Ghaith al-Omari et Robert Satloff du Washington Institute, un groupe de réflexion américain, dans une note d’information.

    Abdullah et Hamzah sont tous deux les fils du roi Hussein, qui reste une figure bien-aimée deux décennies après sa mort. Lors de son accession au trône en 1999, Abdullah a nommé Hamzah prince héritier, avant de révoquer ce titre cinq ans plus tard et de le donner à son fils aîné.

    Si Abdullah et Hamzah entretiennent généralement de bonnes relations, ce dernier s’est parfois prononcé contre les politiques gouvernementales et, plus récemment, a noué des liens avec de puissants chefs tribaux, ce qui a été perçu comme une menace pour le roi.

    Le bâillon – que le procureur général de Jordanie a déclaré nécessaire pour préserver la confidentialité d’une enquête en cours – montre à quel point les restrictions à la liberté d’expression ont été renforcées ces dernières années, ce à quoi le prince a fait allusion dans ses déclarations.

    « Ils imposent toujours des bâillons sur les questions controversées », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch, basé à New York. « La seule chose surprenante est qu’il n’a pas été imposé dimanche ».

    « Il y a eu un véritable glissement en termes de respect des droits fondamentaux comme la liberté d’expression », a-t-il ajouté. « La portée de la couverture médiatique libre s’est réduite à presque rien. Il n’y a presque pas de couverture critique dans la presse locale, ce n’est pas vraiment autorisé. »

    AP, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi Abdallah, royaume hachémite, Hamzah Hussein,

  • La Jordanie interdit les discussions sur les médias sociaux concernant le drame de la famille royale. Le roi tente de mettre un terme à la crise.

    (CNN)La Jordanie a imposé une interdiction de publication de tout ce qui a trait au drame de la famille royale qui a secoué le pays ces derniers jours, alors que le roi tente de mettre un terme à la crise.

    La saga a débuté le week-end dernier, lorsque les autorités jordaniennes ont arrêté une quinzaine de personnes, dont une personnalité politique de premier plan et au moins un membre de la famille royale. Un ancien prince héritier populaire, Hamzah bin Al Hussein, a publiquement critiqué les dirigeants de la Jordanie dans une vidéo envoyée aux médias, et a été publiquement interdit d’activités politiques.

    Le prince, qui est le demi-frère du roi Abdallah, a affirmé avoir été placé en résidence surveillée effective.

    Les autorités ont déclaré avoir déjoué un complot dans lequel Hamzah travaillait en collusion avec des entités étrangères non nommées pour « déstabiliser » la Jordanie. Le prince a démenti ces allégations et a rejeté l’arrestation comme une tentative de faire taire les critiques croissantes sur la corruption du gouvernement.

    Mardi, le gouvernement jordanien a décidé d’imposer un bâillon autour de l’affaire Hamzah.

    « Afin de protéger le secret des enquêtes que mènent les services de sécurité et qui sont liées à Son Altesse Royale le prince Hamzah bin Al Hussein et à d’autres personnes, la publication de tout ce qui a trait à l’affaire a été interdite à ce stade de l’enquête », a indiqué l’agence de presse publique Jordan News Agency, citant le procureur général Hassan al-Abdalat.
    Les images et les vidéos liées à l’affaire ont également été interdites, ajoute le rapport.

    Dans la nuit de lundi à mardi, le roi Abdallah a envoyé son oncle, le prince Hassan bin Talal, qui a également été prince héritier pendant plus de 30 ans, pour « arbitrer » le différend avec le prince Hamzah, âgé de 41 ans.
    Le prince Hamzah a ensuite signé une lettre d’allégeance au roi dans un effort apparent pour mettre fin à une crise qui a plongé le pays dans l’incertitude.

    Depuis le week-end, les médias sociaux ont été envahis par des débats animés opposant les personnes portant des avatars du roi à celles portant des images du prince. Hamzah bénéficie d’un soutien populaire et beaucoup se sont ouvertement opposés à sa détention présumée.

    Dans des enregistrements vidéo publiés samedi soir, le prince Hamzah a fustigé les dirigeants du pays pour leur gestion des problèmes économiques croissants et de l’agitation sociale en Jordanie.

    Le prince Hamzah a été prince héritier pendant cinq ans après la mort de son père, le roi Hussein, en 1999. En 2004, le roi Abdallah lui a retiré son titre d’héritier présomptif et a nommé son fils, le prince Hussein bin Abdullah, qui était alors adolescent, prince héritier quatre ans plus tard.
    Hamzah était généralement considéré comme le fils préféré du roi Hussein, que beaucoup de Jordaniens continuent d’idolâtrer, et il ressemble étrangement au monarque défunt. Il bénéficie d’un large soutien des tribus jordaniennes, qui constituent l’épine dorsale de la monarchie du pays.

    CNN, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi Abdallah, Hamza Hussein,

  • Crise dans la famille royale en Jordanie: Le prince Hamza s’exprime et donne sa version des faits (Vidéo)

    DIA-06 avril 2021: Accusé d’implication dans un complot “maléfique” contre son pays, le prince Hamza de Jordanie, demi-frère du roi Abdallah II, a affiché sa défiance et son refus d’obéir à l’interdiction de communiquer et de sortir de chez lui. Dans une vidéo transmise à la BBC, le prince de 41 ans, écarté du trône, s’est défendu de tout complot. Une querelle inédite qui touche le palais royal. Ce dernier a reçu le soutien de nombreux pays dont l’Algérie, le Maroc, L’Egypte, le Liban ou encore les États-Unis et l’Arabie Saoudite.

    Dans sa conversation enregistrée et diffusée dimanche soir sur Twitter, il affirmait à un interlocuteur non identifié: «C’est sûr que je n’obéirai pas (aux ordres du chef d’état-major, le général Youssef Huneiti) quand il me dit que je ne suis pas autorisé à sortir, à tweeter, à communiquer avec les gens et que je suis seulement autorisé à voir ma famille».

    Conformément au souhait de son père, Hamza avait été nommé prince héritier lorsque Abdallah II était devenu roi. Mais le souverain lui a retiré ce titre en 2004 pour le donner à son propre fils aîné, Hussein. Le complot, premier du genre depuis la création du royaume hachémite il y a 100 ans, a éclaté au grand jour samedi avec la mise en cause d’Hamza dans des «activités» pouvant nuire au royaume puis l’annonce de l’arrestation pour «raisons de sécurité» d’une quinzaine de personnes dont Bassem Awadallah, un ex-conseiller du roi. Le même jour, le fils aîné du roi Hussein décédé en 1999 et de la reine Noor, une Américaine, a affirmé être assigné à résidence dans son palais à Amman. Les autorités n’ont pas confirmé cette mesure.

    Le vice-premier ministre Aymane Safadi a affirmé dimanche que la «sédition» avait été «tuée dans l’oeuf», après avoir accusé le prince Hamza d’avoir collaboré avec une «puissance étrangère», non identifiée, pour tenter de déstabiliser le royaume.

    A la demande du roi, le chef d’état-major s’était rendu samedi chez le prince pour lui demander de cesser «tous les mouvements et activités visant la sécurité et la stabilité de la Jordanie», mais la réunion s’est mal passée, avait ajouté Aymane Safadi.

    «J’ai enregistré toute la conversation et je l’ai distribuée (…) Maintenant j’attends de voir ce qui va arriver et ce qu’ils vont faire. Je ne veux pas bouger (pour l’instant) car je ne veux pas aggraver la situation», avait dit le prince dans son dernier enregistrement, en dénonçant une situation «inacceptable».

    Des habitants indiquaient lundi matin que l’accès à internet était interrompu depuis deux jours dans le quartier huppé de Dabouq (ouest d’Amman), où vivent le prince Hamza ainsi que d’autres princes et princesses.

    Pour Ahmad Awad, qui dirige à Amman l’institut Phenix Center for Economics and Informatics Studies, «ce qui est arrivé est une première par son intensité dans l’histoire de la Jordanie». «C’est le début d’une crise et pas la fin. Cela montre qu’il faut des réformes tant politiques, qu’économiques et démocratiques», a-t-il dit à l’AFP.

    DIA-Algérie, 6 avr 2021

    Ettiquettes : Jordanie, roi Abdallah, Hamzah Hussein, prince héritier, royaume hachémite, Bassem Awadallah, Aymane Safadi, roi Hussein,

  • La solidarité arabe est un mythe

    L’emballement de l‘actualité dans le royaume de Jordanie vient rappeler la fragilité des régimes monarchique au Moyen-Orient. Même si dans le royaume hachémite les problèmes se traitent avec bien plus de douceur qu’en Arabie Saoudite ou au Maroc, il n’en demeure pas moins que dans le fond, les situations sont à peu près comparables, à savoir une sourde lutte pour le pouvoir qui se résout par des arrestations, des mises en résidence surveillée et parfois des liquidations physiques discrètes.

    La crise politique en Jordanie a un autre mérite, celui de réveiller les autres pays membres de la Ligue des Etats arabes. L’unanimité de la condamnation de la tentative de putch avortée donne un aperçu assez précis du poids du royaume hachémite au sein de la famille arabe. Mais là s’arrête le constat. En réalité, il n’y en a pas un autre. Et pour cause, la Ligue arabe a toujours été un rassemblement d’Etats égoïstes et désunis. Disons-le franchement, les décisions concernant la région ne se prennent ni au Caire ni à Tunis et encore moins en Arabie Saoudite. Ces capitales appliquent toute honte bue des instructions qui leur viennent de Paris, Londres, Washington et de Tel-Aviv.

    En massacrant l’un des principes fondateurs de la Ligue arabe, les membres de cette constellation en majorité composée de petits roitelets et de présidents sans envergure ont montré toute leur disponibilité à se fondre le moule de la mondialisation aux relents sionistes et ne cherchent qu’à sauver leur peau, ici et aujourd’hui. Exceptons donc l’Algérie, la Syrie et la Tunisie.

    La preuve de l’allégeance honteuse de ces chefs d’Etat de pacotille a été actée avec l’admission de « l’opposition » syrienne en tant que représentant d’un peuple qui souffre et dont personne n’a demandé l’avis, au sien de la Ligue des nations arabe, les souverains de la région ont ouvert une boite de pandore. Ils ont effacé, par ce geste, toute l’histoire de la Syrie indépendante qu’ils ont mis entre parenthèse pour offrir la société syrienne pieds et poing liés aux anciennes puissances coloniales. Lesquels, ce n’est un secret pour personne, sont sous le giron de l’Etat d’Israël qui, a réussi à détourner le besoin de liberté des populations arabes pour en faire un instrument de la ruine des nations.

    Il n’est pas difficile de comprendre qu’une dizaine d’années après la destruction de la capitale des Abbassides, celle des Omeyades a aussi été donnée en offrande à tous les ennemis de l’Islam des lumières. Islamistes et sionistes, même combat. Et il faut croire qu’ils sont parvenus à se faire porter par les vents de la contre-révolution. Celle-ci s’est bien installée dans tous les pays du «printemps arabe », à l’exception de l’Algérie et de la Tunisie. Le prochain sommet de la Ligue arabe aura lieu à Alger. Il sera question de la réadmission de la Syrie authentique au sein de l’organisation panarabe. Les rois seront-ils solidaires, comme ils l’ont été pour la Jordanie?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, monarchies arabes, Moyen Orient, Proche Orient, royaume hachémite, Arabie Saoudite, Maroc, Ligue arabe, Algérie, Syrie, Tunisie, Israël,