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  • Sahara occidental : L’UE désavoue le Roi du Maroc

    Sahara occidental : L’UE désavoue le Roi du Maroc

    Maroc, Union Européenne, Josep Borrell, Sahara Occidental,

    Quelques jours après son éhonté chantage à la communauté internationale, le Roi du Maroc, Mohamed VI, vient de subir un nouveau camouflet de la part de l’Union européenne.

    Dans une interview à la télévision espagnole, diffusé hier, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité Josep Borrell a affirmé que la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort.

    Cette déclaration de Borrell est une réponse claire, nette et sans équivoque aux propos irrévérencieux du roi du Maroc, qui avait appelé les Etats partenaires de son pays à soutenir son occupation du territoire sahraoui. Dans son dernier discours, le roi a critiqué ces Etats sur leur position « peu claire » concernant ce qu’il appelle « l’unité territoriale » de son royaume, faisant fi de toutes les résolutions onusiennes sur le dossier sahraoui, considéré comme une question de décolonisation depuis les années soixante du siècle dernier.

    A plusieurs reprises, Borrell a recadré le Makhzen dans ses tentatives désespérées d’arracher des soutiens diplomatiques, non seulement des Etats occidentaux, mais aussi des institutions internationales et continentales. Il y presque quinze jours, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, a déclaré que la position de l’UE sur la question de la décolonisation au Sahara occidental « est connue et n’a pas changé », soulignant son soutien aux efforts de suivi du processus politique dans la région.

    En réponse à une question au Parlement européen, Borrell a souligné que « l’Union européenne soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste et réaliste, solution politique pratique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara Occidental. »

    Le responsable européen a déclaré qu’une solution à la question du Sahara occidental doit être basée sur une « solution de compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

    Mieux encore, Borrell a révélé également que l’UE est en contact régulier avec l’envoyé personnel et est prête à soutenir ses efforts pour relancer le processus de négociation ».

    Il faut noter dans ce sens que la dernière tournée de De Mistura dans la région a été marquée par les louvoiements du Makhzen, qui voulait à tout prix empêcher le représentant onusien de rencontrer les populations sahraouies dans les territoires occupés, en lui présentant une liste de colons marocains établis au Sahara occidental.

    Des agissements qui ont poussé De Mistura à annuler sa visite et à noter aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU l’entêtement du Makhzen à imposer son diktat et son refus d’appliquer le droit et la volonté de la communauté internationale.

    Dans une interview à un quotidien algérien, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental, Amar Belani, a indiqué que Borrell a utilisé dans sa « réponse décisive et directe au discours de Mohammed VI, l’expression le peuple sahraoui au lieu du peuple du Sahara occidental ».

    « Malgré toutes les tentatives du régime marocain, le sort du Sahara occidental restera finalement entre les mains de ce peuple courageux, qui n’abandonnera jamais son droit légitime et inaliénable à l’autodétermination », a déclaré Belani.

    Source

    #Maroc #UE #Josep_Borrell #Sahara_Occidental

  • Borrell risque les foudres du Maroc

    Borrell risque les foudres du Maroc

    Maroc, Union Européenne, Sahara Occidental, Josep Borrell

    Trois jours après le discours ferme du roi Mohammed VI dans lequel il exigeait des « alliés » et des « partenaires » du Maroc une position favorable à Rabat « sans équivoque », Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne vient de faire une sortie pour le moins, tonitruante. Dans une interview à la télévision espagnole, Borrell a affirmé que la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort.

    Borrell semble réaffirmer la position commune des pays de l’UE vis-à-vis de la question du Sahara occidental, qui consiste à soutenir pleinement les efforts menés par les Nations unies pour parvenir à une solution politique acceptable par les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc. « La position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental, est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort », a en effet déclaré le diplomate européen lors d’une interview la télévision espagnole TVE ce mardi.

    Une position déjà exprimée le 7 août 2022 en réponse à une question au Parlement européen. « L’Union européenne soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste et réaliste , solution politique pratique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara Occidental », a-t-il dit.

    #Maroc #UE #Sahara_Occidental #Josep_Borrell

  • Espagne: Pedro Sanchez aurait-il menti au Maroc?

    Espagne: Pedro Sanchez aurait-il menti au Maroc?

    Maroc, Espagne, Josep Borrell, Pedro Sanchez, Sahara Occidental

    Selon Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, el gobierno de España apoya la autodeterminación del pueblo saharaui.
    En una declaración a la RTVE, Borrell dijo : « Nos alegramos de que las relaciones con Marruecos hayan mejorado y, a fin de cuentas, la posición que tiene el gobierno español era y es la que tiene la UE. Es decir, defender la realización de una consulta para que sea el pueblo saharaui quien decida como quiere que sea su futuro. El gobierno español no se ha alejado de esta posición ».

    Reacción del vicesecretario de Institucional del Partido Popular, Esteban González Pons:

    Pons: « L’UE met en évidence la politique internationale erratique de Sánchez concernant le Sahara Occidental »

    Source : PP.ES, 23/08/2022

    Dans une interview à TVE, Borrell a défendu une consultation avec le peuple sahraoui, qui contraste radicalement avec la politique de l’exécutif espagnol

    Le secrétaire adjoint aux institutions du Parti populaire, Esteban González Pons, a déclaré que l’Union européenne, par l’intermédiaire de son haut représentant pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a révélé la politique internationale erratique du gouvernement de Pedro Sánchez concernant le Sahara occidental.

    Dans une interview aujourd’hui sur TVE, Borrell a souligné que la position de l’Union européenne à cet égard est la défense de « mener une consultation afin que ce soit le peuple sahraoui qui décide comment il veut que son avenir soit ». Cela contraste avec les déclarations du roi du Maroc samedi dernier remerciant l’exécutif espagnol pour sa position concernant les « marocains » du Sahara Occidental.

    Pour Esteban González Pons, les déclarations de Borrell confirment que Pedro Sánchez mène avec le Maroc et l’Algérie une politique contraire à celle définie par l’Union européenne, « semant un nouveau malaise dans la politique internationale espagnole ».

    « La politique étrangère, qui n’a normalement aucune conséquence sur la vie immédiate des citoyens, est désormais préoccupante car elle conduit à des prix de l’énergie plus élevés et à des produits plus chers. »

    « Alors que la France a des réunions successives avec l’Algérie pour parler d’énergie, le gouvernement a fermé le robinet de gaz espagnol au moment où nous en avions le plus besoin. Parfois, cela donne l’impression qu’il n’y a pas de ministre des Affaires étrangères et s’il y en a, il devrait appeler Borrell et demander des éclaircissements ».

    Enfin, González Pons a exhorté le gouvernement à s’expliquer sur le mystérieux voyage du faucon espagnol en Algérie. « Nous exigeons qu’ils précisent qui a voyagé, pour rencontrer qui, pour traiter de quoi et avec quel nouveau résultat désastreux », a-t-il conclu.

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Josep_Borrell #Pedro_Sanchez

  • Sommet UE-UA : Borrell assomme le Makhzen du Maroc

    Sommet UE-UA : Borrell assomme le Makhzen du Maroc

    Union Européenne, Union Africaine, Josep Borrell, République arabe sahraouie démocratique, RASD, Maroc, Sommet UE-UA,

    L’UE reconnaît qu’elle ne peut pas éviter la participation de la RASD aux réunions UE-Union africaine. C’est qui a annoncé le haut représentant/vice-président Josep Borrell i Fontelles au nom de la Commission européenne dans sa réponse à une question posée à ce sujet.

    Texte de la réponse :

    E-002180/2022

    Réponse donnée par le haut représentant/vice-président Josep Borrell i Fontelles au nom de la Commission européenne

    (5.8.2022)

    La position de l’UE en ce qui concerne la question du Sahara occidental est bien connue et n’a pas changé. L’UE soutient sans réserve les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, afin de poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment la résolution 2602 du 29 octobre 2021. L’UE entretient des contacts réguliers avec l’envoyé personnel et est disposée à accompagner les efforts qu’il fournit pour relancer le processus de négociation.

    Conformément à la pratique établie, le sommet UE-Union africaine (UA) a été organisé conjointement, chaque organisation étant chargée d’inviter ses propres membres. C’est donc l’UA et non l’UE qui a décidé d’inviter ses membres, y compris la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)», et l’UE n’a pas pu intervenir dans cette décision.

    Toutefois, cela n’a pas d’incidence sur la position de l’UE, qui continue à ne pas reconnaître la RASD. Aucun État membre ne reconnaît la RASD et sa participation au sommet ne modifie ni la position de l’UE ni celle de ses États membres.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Union_Africaine #Union_Européenne #Sommet_UE_UA



  • Melilla: ¿hasta cuándo el silencio de Borrell y la UE?

    Melilla: ¿hasta cuándo el silencio de Borrell y la UE?

    Marruecos, España, Melilla, migrantes, Josep Borrell, Union Europea, UE,

    La Unión Europea sigue guardando silencio sobre la masacre de migrantes que tuvo lugar en sus fronteras del sur, más precisamente en Melilla. Esta tragedia, que causó la muerte de al menos 27 personas y dejó más de 300 heridos, revelando imágenes estremecedoras e inhumanas, no ha suscitado la más mínima reacción oficial de la UE. No obstante, se pide a la Europa de los 27 que acelere la investigación sobre el curso de los acontecimientos, que ordene una autopsia para determinar las circunstancias de la muerte de sus migrantes, perseguidos en el territorio europeo de Melilla por fuerzas marroquíes, como acaban de revelar los vídeos de la web española Publico. Pero, a pesar de la gravedad de los hechos en los que está implicado uno de sus miembros, la UE no ha dicho ni una palabra y uno se pregunta cuánto durará este silencio. Porque está claro que Sánchez sigue beneficiándose de las complicidades en el seno de la UE, en este caso la de su compatriota y compañero de partido, Josep Borrell, que es el jefe de la diplomacia europea y que no había dudado en acudir en su ayuda tras la decisión de Argelia de suspender el Tratado de Amistad con España. Borrell intentó implicar a la UE en la crisis argelino-española. En vano, porque al mismo tiempo, los pesos pesados de la UE siguieron « tratando » con nuestro país con normalidad.

    Este fracaso sufrido por el tándem Borrell-Sánchez podría dar lugar a otros. Países como Italia y Alemania no se quedarán callados eternamente ante esta colusión, y Borrell no podrá encubrir y proteger eternamente al jefe del ejecutivo español.

    Dentro de la propia UE se alzó una voz, la de la comisaria europea de Interior, Ylva Johansson, que calificó los sucesos de Melilla de « profundamente preocupantes » por « la pérdida de vidas humanas (…) ». En su cuenta de Twitter, también escribió: « Esta tragedia subraya por qué necesitamos rutas seguras, realistas y a largo plazo que reduzcan los intentos de inmigración irregular ». La tragedia de Melilla es realmente inquietante y la UE no puede eludir sus responsabilidades.

    Condena de la UA
    En África también se alzaron varias voces, entre ellas la del jefe de la Comisión de la Unión Africana, el chadiano Moussa Faki Mahamat, que denunció « el trato violento y degradante de los migrantes africanos » y pidió una investigación. El presidente de la Comisión de la Unión Africana (UA), Moussa Faki Mahamat, denunció el « trato violento y degradante de los migrantes africanos » por parte de las fuerzas de seguridad marroquíes, declarándose « conmocionado » y « preocupado ». Pidió una investigación inmediata sobre el asunto, recordando a todos los países sus obligaciones en virtud del derecho internacional de tratar a todos los migrantes con dignidad y dar prioridad a su seguridad y a los derechos humanos, absteniéndose al mismo tiempo de utilizar una fuerza excesiva.

    El presidente de la ONG Horizonte Sin Fronteras (HSF), Boubacar Seye, también se refirió a la masacre de migrantes en Melilla (Marruecos), manifestando su indignación por las impactantes imágenes que muestran a migrantes africanos capturados y tratados como animales salvajes por la policía marroquí. Según él, « estas imágenes han creado una onda expansiva en todo el mundo ». Según él, « hay un genocidio de la juventud africana ».

    El actual presidente de la Unión Africana, el senegalés Macky Sall, también se mostró conmocionado por la muerte de más de veinte inmigrantes subsaharianos en Melilla.

    #Marruecos #España #Melilla #Migrantes #JosepBorrell #UE #PedroSanchez

  • Argelia-España: el retrato mordaz de José Manuel Albares

    España, Argelia, José Manuel Albares, Union Europea, Pedro Sanchez, OTAN, Josep Borrell,

    Daños colaterales de la crisis política entre Argelia y España, surgida el pasado mes de marzo, por el cambio de postura del Gobierno-Sánchez respecto a la causa saharaui, la diplomacia española expuso a plena luz las fallas del asunto, difíciles de contradecir.

    Hay que decir que la brillantez, sobre todo la firmeza y actualidad de la respuesta de Argel a un decomiso consumado, había derrocado rápidamente al Ejecutivo español y a sus eminencias grises, dejándoles poco margen de maniobra, por lo demás gesticulaciones “con el carácter grotesco de lo diplomático”. espectáculo”, según los términos de la agencia oficial Aps.

    En esta línea, la Aps partió, desde ayer, un mordaz retrato del jefe de la diplomacia española, José Manuel Albares.

    El comentario, titulado  »Sobre la embestida del incendiario Albares », se dedica a una vapulea formal, poniendo inmediatamente en duda las capacidades de « un diplomático indigno » de este gran país mediterráneo « y de su gran pueblo que siempre ha inspirado respeto » destaca la escritura en una sutil distinción.

    Y para continuar, implacable, avanzando que “M. Albares, que irrumpió en la diplomacia y nunca se quedó sin pifias, logró (¡hay que reconocerlo!) manipular a un compatriota, compañero de partido, exministro de Relaciones Exteriores de su estado y hoy al frente de las relaciones exteriores de la Unión Europea, para empañar tristemente la credibilidad de esta importantísima institución comunitaria, mediante la publicación de un comunicado sin fundamento contra Argelia », se revela minuciosamente.

    Reduciéndolo, prácticamente, a la etapa de la caricatura, el editor de la diatriba destaca « la declaración guiñolesca », escribió « realizada el mismo día en la explanada de la Comisión de la UE, llamando, incluso insinuando a las autoridades argelinas a dialogar, y esto con un lenguaje de contornos irreverentes y sobre todo indigno de su función ».

    O incluso su « lastimero llamamiento a Estados Unidos y la OTAN para rescatar a un pequeño ministro abrumado por su propia bajeza, después de haber intentado en vano movilizar a la Unión Europea y esto agitando al espantapájaros ruso para convencer a sus pares europeos de estar a su lado ». . ¡Se ha dicho misa!

    ¿El réquiem también? Pieza de antología, para el epílogo: “La historia no retendrá mucho de Albares, porque nada grande nace de la pequeñez. Al agudizar la crisis entre Argelia y España y envolverla en un lenguaje tomado de la Guerra Fría, Albares tampoco crece”, concluye el panfleto.

    AN24News, 15 jun 2022

    #Argelia #España #Albares #Rusia #OTAN #UE #EEUU #PedroSanchez


  • Algérie-Espagne:Communiqué de Borrell et Dombrovskis

    Algérie-Espagne:Communiqué de Borrell et Dombrovskis

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Josep Borrell, Valdis Dombrovskis,

    Algérie : déclaration du haut représentant/vice-président, Josep Borrell, et du vice-président exécutif, Valdis Dombrovskis, sur les dernières mesures prises par l’Algérie concernant l’Espagne

    La décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2002 est extrêmement préoccupante. Nous évaluons les implications des actions algériennes, y compris l’instruction donnée aux institutions financières d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semblent d’emblée être en violation de l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement . Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord.

    Nous sommes en contact étroit avec le gouvernement espagnol et tendons la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation.

    Les relations bilatérales des pays tiers avec les différents États membres de l’UE font partie de leurs relations avec l’UE. L’unité et la solidarité au sein de l’UE restent essentielles pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans nos relations avec tous les pays. De plus, la politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE, et l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un État membre de l’UE. Cependant, l’UE continue de privilégier le dialogue d’abord pour résoudre les controverses.

    L’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement.

    Nous sommes prêts et désireux de soutenir ces efforts.

    Commission Européenne, 10/06/2022

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    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #JosepBorrell #ValdisDombrovskis #UE

  • Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

    Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

    Maroc, Algérie, Turquie, Union Européenne, Josep Borrell, Sahara Occidental,

    La stratégie diplomatique du régime marocain du Makhzen est basée sur l’investissement des positions floues et ambiguës des pays et la tentative de les sortir de leur contexte. Il recourt encore au silence sépulcral lorsque la position d’un pays ou d’un groupe de pays comme l’Union européenne ou l’Union africaine est franche et n’accepte pas de revirement.

    Ces pratiques qui ne tiennent pas compte des normes diplomatiques sont bien adoptées par le ministre des Affaires étrangères du Makhzen, Nasser Bourita, et cela s’est manifesté dans les récents développements de la question du Sahara occidental, au niveau européen en particulier, qui ont choqué le régime du Makhzen, parce qu’ils ont déjoué toutes ses manœuvres et mis à nu ses méthodes d’exploitation de certaines positions.

    La diplomatie marocaine, comme à l’accoutumée, et depuis la dernière déclaration du ministère turc des Affaires étrangères, aux côtés des Pays-Bas, et après la déclaration du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental, a gardé un silence assourdissant et n’a commenté aucune de ces déclarations et positions, pourtant très dures et scandaleuses pour les allégations du voisin de l’Est, dans le traitement de la question du Sahara occidental, que Rabat place en tête de ses problèmes.

    Dans une déclaration écrite, le ministère turc des Affaires étrangères a réfuté les déclarations de Bourita, qui a parlé de la reconnaissance turque du « Sahara marocain », et Ankara a confirmé qu’elle respecte les frontières internationalement reconnues, adressant une gifle retentissante au régime du Makhzen, qui a exploité les considérations d’hospitalité pour confisquer les positions de ses invités, dans une scène qui transcende la morale et les normes, qui est une position qui a également été répétée avec le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

    L’autre coup que le régime marocain du Makhzen a reçu de la part du Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, c’est lorsqu’il a déclaré : « L’Union européenne considère que toutes les questions relatives à la question du Sahara occidental doivent être abordées et placées, par le droit international, dans le cadre des négociations en cours sous la direction de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura ».

    M. Borrell a également affirmé que « la position de l’Union européenne sur le Sahara Occidental, qui reflète la vision commune existant parmi les Etats membres de l’Union européenne, est de soutenir pleinement les efforts menés par les Nations Unies pour un processus politique visant à atteindre une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies ».

    L’Algérie, sans attendre, s’est empressée de commenter la déclaration de Borrell, la qualifiant, par la voix d’Ammar Belani, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, de position habituelle, mais pourquoi Rabat a-t-il gardé le silence sur cette déclaration et avant elle les clarifications d’Ankara et d’Amsterdam ?

    Le régime du Makhzen s’est rendu compte que son silence concernant ces déclarations conduirait inévitablement à de nombreuses questions sur le fond de cette réaction, d’autant plus qu’il avait l’habitude de se lancer dans des déclarations argumentées sans contrôle.

    Le ministre marocain des affaires étrangères a désespérément tenté de justifier ce silence par ce qu’il a appelé des « directives royales » appelant à éviter l’escalade, mais cela n’a pas convaincu tous ceux qui connaissent les méthodes de travail de la diplomatie du Makhzen.

    Si le démenti du ministère turc des Affaires étrangères et la clarification du ministère néerlandais des Affaires étrangères sont considérés comme une « gifle forte », selon les normes diplomatiques, et font réfléchir mille fois les responsables du voisin occidental avant de commercialiser une position erronée au nom d’un autre pays, pourquoi ces déclarations et celles du Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne constituent-elles un choc sans précédent pour la diplomatie du Makhzen ?

    Depuis le 18 mars dernier, qui coïncide avec la date du changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental, les armes du régime du Makhzen, à l’intérieur et à l’extérieur, ont tout fait pour dessiner une scène montrant que la question du Sahara Occidental est pliée à jamais, et que le peuple sahraoui est soudainement devenu marocain et a abandonné sa cause funeste, et ont célébré l’événement.

    Cependant, les dernières déclarations de Borrell sont venues réveiller le Makhzen et son personnel des rêves éveillés pour faire face à un horrible cauchemar, que la question du Sahara Occidental est toujours dans son premier carré, et que son sort est suspendu à la résolution de l’ONU vieille de 31 ans.

    Le responsable européen a fait taire le bruit soulevé par le Makhzen quant à l’obtention du soutien de certains pays européens comme l’Espagne, et dans une moindre mesure la France et l’Allemagne, lorsqu’il a confirmé que la position de l’Union européenne n’a pas changé et qu’elle soutient les efforts des Nations Unies, qui ne reconnaissent qu’un seul projet, et c’est celui dont découle la mission MINURSO, rebaptisée « Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental », qui est l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 18 mai 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Algérie #Turquie #UE #JosepBorrell

  • Déclaration de Borrell sur les capacités militaires de l’Europe

    Déclaration de Borrell sur les capacités militaires de l’Europe

    Europe, Josep Borrell, défense, Union Européenne, Russie, Ukraine, armée,

    Défense: remarques du haut représentant/vice-président Josep Borrell lors de la conférence de presse sur les déficits d’investissement de l’UE dans le domaine de la défense et les mesures pour y remédier

    Cette communication conjointe [sur l’analyse des écarts d’investissement dans la défense et la voie à suivre] de la Commission européenne et du haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité porte sur l’état de l’art des capacités de défense européennes et sur la différence entre ce que nous avons et ce que nous devrions avoir. C’est l’écart. L’écart est une brèche, c’est une différence entre nos capacités et les capacités que nous devrions avoir pour faire face aux menaces et aux défis auxquels les Européens sont confrontés.

    Lorsque nous avons présenté la boussole stratégique, le titre était « L’Europe est en danger ». Et, à cette époque, avant l’agression de la Russie contre l’Ukraine, les gens souriaient. Maintenant, malheureusement, le danger est très évident, et l’attaque impitoyable de la Russie contre l’Ukraine a rendu évident pour tous les citoyens européens que la guerre est à nos frontières. La guerre est une réalité qui nous affecte tous – et principalement les Ukrainiens, certainement. Mais cela montre clairement que la guerre n’est pas quelque chose que nous [pouvions] oublier pour toujours, malheureusement.

    Rien de comparable à ce qui se passe en Ukraine ne s’est produit en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En termes de coûts humains, des milliers de soldats ont été tués. En termes de nombre de moyens militaires impliqués, des centaines de chars ont été détruits, et avec les conséquences mondiales de ce conflit.

    Et cela s’applique également à la réponse de l’Union européenne en termes de soutien politique, financier, humanitaire et militaire à l’Ukraine. Mais pour soutenir l’Ukraine et pour nous soutenir, nous devons accroître notre capacité d’action et assumer davantage la responsabilité de notre sécurité.

    Les Européens se sont sentis à l’aise sous l’égide des États-Unis et de l’OTAN, et nous avons eu un certain sentiment de confort. Et le message d’aujourd’hui – ce message figurait également dans la boussole stratégique – est que nous devons faire plus. Nous devons faire plus, et cette communication conjointe sur l’analyse des lacunes en matière de défense, que nous avons adoptée aujourd’hui, est un appel à renforcer les capacités de défense des États membres de l’Union européenne, car la défense dans l’Union européenne reste une compétence des États membres, il est une compétence nationale. Et les États membres doivent se réveiller et accroître leurs capacités.

    En ce qui concerne les dépenses de défense, la vice-présidente [exécutive] [Margrethe] Vestager a présenté des données très intéressantes et convaincantes. Si nous avions dépensé depuis 2008 jusqu’à aujourd’hui, le même montant qu’avant la crise de l’euro, nous aurions dépensé 160 milliards d’euros de plus dans la défense. Ces 160 milliards d’euros, on voit maintenant qu’ils manquent. Ils manquent tandis que d’autres ont beaucoup augmenté, comme l’a dit le vice-président [exécutif] Vestager, bien plus que nous. Les différences entre les États-Unis et l’Europe sont évidentes. Nous avons augmenté [nos dépenses de défense] de 20 %, les États-Unis les ont augmentées de 66 % – trois fois plus.

    Un problème important avec ces dépenses est qu’elles sont faites principalement sur une base nationale. Les investissements collaboratifs – je veux dire l’investissement qui se fait tous ensemble – ne sont que de 11% alors qu’ils devraient être d’environ 35% selon nos plans. Nous dépensons moins ensemble à chaque fois. Il a diminué, malgré les appels à unifier nos capacités et malgré les appels à dépenser ensemble, à dépenser mieux, à éviter les doubles emplois, à éviter les lacunes. Malgré cela, nous avons diminué le montant des investissements coopératifs.

    Cette tendance doit être inversée. Des années de coupes budgétaires et de sous-investissement doivent être récupérées. Nous devons avoir des économies d’échelle, nous devons réduire la fragmentation et les lacunes critiques que nous avons aujourd’hui dans nos forces armées. Prenons un exemple : les USA n’ont qu’un seul type de char de combat, nous en avons 12. Les coûts logistiques, les doublons, le manque d’interopérabilité sont évidents. C’est évident dans nos forces aériennes, dans nos marines. Partout, nous avons la fragmentation et la duplication. Donc, nous devons dépenser plus mais, surtout, nous devons dépenser ensemble pour dépenser mieux. Et aujourd’hui, avec cette communication – et je parle autant en tant que vice-président de la Commission qu’en tant que chef de l’Agence européenne de défense -, nous avons réuni.

    Le problème le plus important et le plus immédiat est très pratique. Nous devons reconstituer nos stocks, notre matériel militaire, car nous avons fourni beaucoup de soutien à l’Ukraine en matière de munitions, de transport, de protection des forces et nous devons reconstituer nos stocks. Cela peut se faire facilement à court terme, mais ce sera bien mieux de le faire ensemble. Nous devons acheter ensemble, comme nous l’avons fait avec les vaccins et comme nous voulons le faire avec le gaz. Et c’est [pour cela] que nous proposons un groupe de travail conjoint sur les marchés publics au sein duquel les États membres devraient s’engager dans les besoins en matière de marchés publics à court terme. Et nous proposons également des incitations financières pour que l’État membre y participe.

    A moyen terme, nous devons augmenter nos capacités existantes et combler les lacunes – en termes de qualité et en termes de quantité. Nous avons besoin de défenses aériennes modernes, nous avons besoin de drones, nous avons besoin de capacités de ravitaillement en vol, nous avons besoin de chars et de véhicules blindés, nous avons besoin d’une défense côtière, nous avons besoin de capacités cyber et spatiales – pour n’en nommer que quelques-unes.

    Nous le savons. L’Agence européenne de défense s’est efforcée ces dernières années d’expliquer ces lacunes, d’expliquer comment nous pouvons et devons combler ces lacunes. Mais à vrai dire, nous n’avons pas eu beaucoup de succès et personne ne nous écoutait. Si je peux faire une blague. J’espère qu’à présent, avec la Commission, rejoignant la direction de la Commission, le Service [européen] pour l’action extérieure et l’Agence européenne de défense, les États membres seront plus attentifs à nos avertissements. Ils comprendront quels sont nos problèmes et quelle pourrait être la solution.

    A long terme, nous devons moderniser nos forces armées européennes, nous devons augmenter nos capacités. Nous devons mieux définir nos besoins et apporter des réponses à ces besoins par une industrie de défense européenne plus forte. Il n’y a pas d’autonomie sans une base industrielle solide. Là-dessus, l’Agence européenne de défense a également travaillé. Nous avons produit cette CARD, la Revue annuelle coordonnée sur la défense. Dans les mois à venir, le dernier de ces rapports sera publié. Nous avons fourni un plan de développement de la capacité de défense. C’est le moment pour les États membres de lire ces documents et d’agir. Ces documents sont ajoutés en tant qu’annexe à la présente communication et j’espère que le cadre politique fort que la Commission fournit à cette question la rendra beaucoup plus compréhensible. C’est un signal d’alarme. Nous devons agir.

    Il est temps d’agir. Parce que nous devons réagir rapidement à la situation actuelle, du côté industriel à l’opérationnel, les capacités militaires concrètes pour mettre – si nécessaire – des bottes sur le terrain. Le commissaire [au marché intérieur, Thierry] Breton développera à coup sûr tous les enjeux de l’industrie, qui est la base la plus solide de nos capacités militaires.

    Et chère vice-présidente [Margrethe Vestager] et cher commissaire [Thierry Breton], permettez-moi de dire un mot sur l’action extérieure en matière de politique énergétique que j’ai présentée aujourd’hui. C’est une partie soutenant les efforts de RePower afin de travailler avec nos partenaires dans le monde et de développer ensemble l’objectif de réduction de la dépendance aux hydrocarbures et de lutte contre le changement climatique.

    Et aussi, le Partenariat Stratégique avec le Golfe afin de partager la prospérité, la transition verte, la sécurité, le développement et la coopération avec un ensemble aussi important de pays. Important aujourd’hui pour la sécurité mondiale, l’énergie, mais aussi la sécurité – bref -, car ils sont impliqués avec nous dans la situation créée par l’absence d’accord avec les Iraniens dans le Golfe, sur le nucléaire, sur la guerre au Yémen et tant d’autres questions sur lesquelles nous voulons travailler avec les États du Golfe.

    Questions et réponses

    Q. On peut se réjouir de la coordination, de même que ce qui est arrivé pour les vaccins. Vous le proposez pour la défense mais en même temps, il semble qu’il y ait beaucoup de citoyens qui s’inquiètent de cette espèce de course aux armements de la part de l’Europe, mais aussi des États-Unis. Plusieurs personnes, plusieurs observateurs y voient un engrenage aussi pouvant mener à une 3e guerre mondiale, et préféreraient que l’accent soit mis davantage sur la diplomatie. Qu’en pensez-vous?

    Exactement. L’autre jour, on me disait que je ne devais pas oublier que je suis responsable de la diplomatie européenne, puisque j’ai parlé de la défense et des armées. Mais celui qui l’a dit se trompe, parce que je suis à la fois, le responsable de la diplomatie au niveau européen, et de la construction de l’Europe de la défense. Parfois, il faut agir du côté diplomatique et parfois du côté des capacités militaires. Non, on ne va pas vers la 3e Guerre mondiale – sans doute, pas nous. Mais il faut expliquer aux citoyens européens, que depuis la crise de l’euro en 2008, l’Europe est passée par un processus silencieux de désarmement. On s’est désarmés sans le dire, parce qu’on a réduit nos capacités militaires entre 2008 et 2018 d’une façon vraiment choquante. Et cela s’est fait de façon non coordonnée – parce que la coordination est aussi nécessaire quand on diminue les capacités. Chacun a fait cela de son côté et le résultat est que l’Europe, du point de vue militaire, comme un ensemble de 27 différentes armées, se déforme. On a des duplicités, on a des « gaps » (des écarts), des choses qui nous manquent, énormément.

    Alors, ce processus ne veut faire autre chose que mettre nos capacités militaires à la hauteur de nos défis, parce que les défis existent qu’on le veuille ou non, et il faut y faire face. Et pour y faire face, il nous faut une base industrielle [et technologique de défense], sans doute. Un pays, qui n’aurait pas une industrie de défense capable de fournir des armes de façon autonome, perdrait une partie très importante de son indépendance, en termes pratiques. Donc il faut développer l’industrie de défense – bien sûr que oui. Actuellement, comme a dit le Commissaire [Thierry] Breton, on achète à l’extérieur 60% de nos capacités militaires. C’est trop, c’est trop. Il faut diminuer notre dépendance à l’égard de l’extérieur.

    Et alors, ce n’est pas la course aux armements, c’est l’arrêt du désarmement et commencer à mettre les choses à leur juste hauteur, à la hauteur de nos besoins. Vous seriez, bien sûr, beaucoup plus heureux si on n’avait pas de menaces sur nous, mais on en a. Et il faut y faire face, en ayant les capacités nécessaires pour le faire, et pour aider nos pays amis qui eux aussi y font face. Comme le cas de l’Ukraine – c’est un cas dramatique, mais il y en a beaucoup d’autres, moins dramatiques mais aussi dangereux. Donc non, il faut dire aux citoyens européens qu’il ne s’agit pas d’une course aux armements, qu’il ne s’agit pas de générer, de développer un nouveau conflit mondial – au contraire, il faut le prévenir. Il faut être capable d’agir dans le domaine militaire comme on le fait dans le domaine diplomatique. Une chose n’exclut pas l’autre, bien sûr que non. On travaille sur les deux fronts. On s’engage diplomatiquement mais comme pour danser le tango, il faut au moins deux personnes. Si le président [Vladimir] Poutine dit à tous les gens qui vont le voir qu’il n’est pas prêt à arrêter la guerre, qu’il va continuer à la faire, alors il y a peu d’espace pour la négociation. Mais on est toujours prêts à s’asseoir à la table, et chercher un cessez-le-feu et une paix négociée. Mais tant que la guerre dure, il faut aider les Ukrainiens. Et pour les aider, il faut avoir les moyens. Et les moyens s’épuisent, il faut les remplir à nouveau. Et il faut être à la hauteur des défis. Ça, c’est un message que, je pense, les citoyens européens doivent entendre.

    Pour dépenser mieux, il faut dépenser ensemble, mais il faut dépenser. Il faut dépenser parce qu’entre l’année 2008 et l’année 2018, on est passé par un processus de désarmement en Europe, non coordonné, chacun de son côté, en faisant des coupes claires dans le budget de la défense, sans savoir ce que faisait le voisin. Et le résultat est désordonné. Et maintenant, pour monter en gamme, il faut le faire de façon coordonnée. C’est très simple, si chaque pays européen – chacun d’eux, les 27 – augmente ses capacités militaires en multipliant par X ce qu’ils ont et qu’ils font tous – justement – un croisement homothétique – on multiplie par une certaine quantité, ce qu’ils ont chacun de leur côté -, le résultat serait un énorme gaspillage et un gaspillage d’argent. Ce serait jeter par la fenêtre des milliers d’euros, parce qu’on aurait la même structure difforme que nous avons aujourd’hui, mais plus grande. Les « gaps » (les écarts) seraient plus grands, et les duplications encore plus grandes.

    Donc, la tâche de coordination est absolument nécessaire si on veut bien défendre l’intérêt des citoyens et le bon usage de l’argent public.

    Q. On entend votre discours extrêmement volontariste, Monsieur Borrell et Monsieur Breton. En même temps, vous citez vous-même le chiffre de 11% d’investissements communs pour le moment. Et par ailleurs, pour ce qui est des développements de projets, il y en a deux qui sont structurants, très importants – le projet de Char du futur et le projet d’Avion du futur, le SCAF – qui sont à l’heure actuelle, et depuis un long moment, totalement bloqués par des divergences à la fois entre les Etats et entre les industriels chargés de les développer. Comment pensez-vous que votre plan peut contrer cet état d’esprit qui est assez contradictoire effectivement avec l’optimisme que vous affichez, la volonté que vous affichez ?

    Nous ne sommes pas des optimistes, nous ne sommes que des militants. Il y a une tâche à accomplir. Écoutez, permettez-moi de dire cela en espagnol, car je m’exprime beaucoup mieux.

    L’armée est, pour ainsi dire, le noyau de l’indépendance nationale. Les Forces armées sont, pour chaque pays, l’expression vivante de sa souveraineté. La monnaie l’est aussi, mais moins. Et nous avons renoncé à la monnaie de chaque pays pour avoir une monnaie commune et unique – les deux. Avant on avait l’écho, qui était une monnaie commune, mais pas unique. Car chaque pays gardait le sien et, en plus, ils en avaient un en commun.

    Nous ne voulons pas créer l’armée européenne, qui serait l’équivalent militaire de la monnaie commune unique. Non. Nous savons très bien que les armées européennes continueront d’appartenir à chaque Etat. Mais si nous voulons profiter de notre Union, nous devons faire évoluer ces armées nationales de manière coordonnée. Et précisément parce que les armées sont l’expression vivante de la souveraineté, il est plus difficile d’entrer dans la coordination. Il est plus difficile de dire à un État : « vous avez trop de sous-marins et peu d’avions ». Et à l’autre « vous avez trop d’avions et trop peu de sous-marins ». Et entre nous tous, nous n’avons pas de porte-avions. La France en a un, l’Espagne en a aussi un plus petit, mais nous n’avons pas la capacité aéronavale dont disposent les États-Unis, même pas à côté.

    Diriez-vous que nous le faisons tout aussi efficacement ? Eh bien, du point de vue de l’efficacité dans le cas de l’armée russe, il y aurait beaucoup à dire, car ils n’ont manifestement pas montré grand-chose. Mais il est clair que si nous dépensions de manière coordonnée, nous serions plus efficaces. Et cela, que tous les citoyens comprennent, doit être mis en pratique en convainquant les gouvernements. L’Agence européenne de défense essaie de le faire depuis des années. En fait, il a été créé pour cela. Les gouvernements l’ont créé pour les encourager à rendre leurs dépenses de défense plus coordonnées, plus efficaces, plus interopérables.

    Eh bien, maintenant, avec l’aide de la Commission [européenne] et des capacités financières dont dispose la Commission et pas l’Agence [européenne de défense], nous pouvons tous ensemble aller plus loin dans cette direction. C’est la force de cette communication. Nous avons l’Agence d’un côté, la Commission de l’autre, le Service européen pour l’action extérieure. Certains ont des ressources, d’autres ont une longue expérience. Nous devons unir nos forces et nos capacités. C’est ce que les chefs d’État et de gouvernement à Versailles nous ont demandé de faire. Et c’est la réponse à cette demande et un guide pour l’action. Maintenant, réussirons-nous ou non ? Eh bien, cela dépendra de la pression politique et du sentiment d’urgence des États membres. Avant la guerre d’Ukraine, ce sentiment d’urgence était très faible. Maintenant, sans aucun doute, il est plus grand.

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    EEAS, 18 mai 2022

  • Sahel : Le terrorisme s’étend vers le golfe de Guinée

    Sahel : Le terrorisme s’étend vers le golfe de Guinée

    Sahel : Le terrorisme s’étend vers le golfe de Guinée – Togo, Mali, Niger, Burkina Faso, Union Européenne, Josep Borrell,

    Les Togolais sont encore sous le choc après l’attentat perpétré par un groupe de terroristes actifs au Sahel. Dans la nuit de mardi à mercredi, 8 soldats togolais ont été tués, 13 autres blessés, dans un avant-poste militaire à Kpinkankandi, dans le canton de Kandjouaré, au nord du Togo, à la frontière avec le Burkina Faso.

    Il s’agit de la première attaque de cette ampleur dans le pays . Jusqu’à présent, le Togo a subi une nouvelle agression en novembre 2021, mais les terroristes ont été repoussés par les militaires togolais. Des renforts ont depuis été envoyés dans la région et en février, le chef de l’État, Faure Gnassingbé, s’est rendu sur le site de l’attaque pour rencontrer les troupes impliquées dans l’opération Koundjoare .

    Le gouvernement de Lomé a condamné avec véhémence l’agression « lâche et barbare », soulignant qu’il mettra tout en œuvre pour retrouver les auteurs et mettra tout en œuvre pour que des événements similaires ne se reproduisent plus sur le territoire togolais.

    Des sources militaires, qui ont souhaité rester anonymes , ont rapporté à France Presse que l’attaque a été perpétrée par une soixantaine d’hommes armés, arrivés sur les lieux de l’attaque à moto. Les combats entre les assaillants et les militaires dureront plus de deux heures ; un groupe de soldats, appelés à donner un coup de main à leurs camarades, est tombé dans une embuscade. Leur voiture aurait heurté une mine artisanale puis explosé.

    Mercredi, Josep Borrell , haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que l’attentat au Togo montre que la menace terroriste se propage aux pays du golfe de Guinée. « Les efforts pour arrêter ce phénomène doivent être redoublés avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Borrell.

    Selon certains chercheurs, des groupes djihadistes établissent des bases au Burkina Faso et au Mali pour s’étendre au Bénin, en Côte d’Ivoire et, dans une moindre mesure, au Togo, au Ghana, au Sénégal et en Guinée. Rappelons simplement qu’à la mi-avril, le Bénin a également été le théâtre d’une embuscade dans la zone du parc national de la Penjari, à la frontière avec le Burkina Faso.

    Plusieurs groupes armés sont très actifs au Burkina Faso, au Niger et au Mali. En particulier, la Katiba Macina (également connue sous le nom de Front de libération du Macina , fondé en 2015 par Amadou Koufa), liée à Al-Qaïda, tente de renforcer sa présence tant dans le sud-est du Burkina Faso que dans le sud-ouest. du Niger. Profitez des vastes étendues forestières pour établir de nouvelles fondations. Cette pression déborde également sur le nord du Bénin et le Togo.

    Mais Koufa et ses hommes sont également recherchés au Mali , où des soldats des FAMa (Forces armées maliennes) le traquent. Les militaires maliens, soutenus par des mercenaires russes du groupe Wagner, sont désormais accusés par des ONG de défense des droits de l’homme d’avoir brutalement tué 300 civils.

    Et juste à la fin du mois d’avril , le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ( Katiba Macina est l’un des acronymes faisant partie du groupe) a affirmé avoir pris en otage des mercenaires du groupe Wagner. Cependant, il n’a encore fourni aucune preuve.

    Les terroristes affirment que des mercenaires russes ont participé à un combat à Moura, aux côtés de soldats maliens. Selon Human Rights Watch , un massacre de civils a été perpétré à Mura.

    Néanmoins, la junte militaire de Bamako, dirigée par Assimi Goïta, continue de nier la présence de sous-traitants sur le territoire malien. Il insiste sur le fait qu’il s’agit de soldats russes, avec pour seule tâche de former les troupes.

    Il y a quelques jours, le président du Togo, Faure Gnassingbé , a accepté le rôle de médiateur pour la crise malienne. Cette proposition a été avancée par le gouvernement de transition de Bamako, étant donné que la junte militaire subit de fortes pressions pour rétablir le gouvernement civil. Pour cette raison, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a soumis le Mali à des sanctions sévères.

    Spécial pour l’Afrique ExPress
    Cornelia I. Toelgyes

    Africa Express, 13 mai 2022

    #Sahel #Terrorisme #Mali #BurkinaFaso #Niger #Togo #UE