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  • La police interroge deux journalistes tunisiens après une émission controversée

    La police interroge deux journalistes tunisiens après une émission controversée

    Etiquettes : Tunisie, presse, journalisme, Haythem El Mekki, Elyes Gharbi,

    Des militants et des médias protestent alors que les journalistes sont interrogés pour avoir critiqué les forces de sécurité.

    Tunis, Tunisie – L’éminent chroniqueur tunisien Haythem El Mekki et le co-animateur de radio Elyes Gharbi ont été libérés par un procureur après avoir été interrogés sur leurs commentaires sur les puissantes forces de sécurité du pays.

    Lundi, les deux journalistes ont été interrogés dans un poste de police du quartier d’El Gorjani, dans la capitale Tunis, alors que leurs collègues et militants des droits de l’homme manifestaient à l’extérieur.

    Aucune date n’a encore été fixée pour leur prochaine apparition. Aucune des charges retenues contre eux n’a non plus été confirmée. Pour le moment, les deux hommes restent en liberté sous caution, en attendant de nouvelles accusations et un éventuel procès.

    L’affaire concerne une plainte déposée par l’un des puissants syndicats de sécurité tunisiens suite à des propos tenus par El Mekki le 15 mai dans l’émission Midi de Gharbi sur la radio Mosaïque FM.

    El Mekki a critiqué les méthodes de recrutement de la police après le meurtre de six personnes, dont deux pèlerins, à la synagogue El Ghriba sur l’île de Djerba par un garde national en service au début du mois de mai.

    La chaîne privée Mosaïque FM est l’une des stations tunisiennes les plus écoutées, et le Midi Show est extraordinairement populaire auprès de ses 1,5 million d’auditeurs.

    « Le Midi Show est l’une des dernières émissions de radio à exprimer et à animer des personnalités de l’opposition », a déclaré l’activiste Nessryne Jelalia, qui, avec une centaine de journalistes et de militants des droits de l’homme, s’était rassemblée devant la caserne de police à Tunis où El Mekki et Gharbi étaient détenus. interrogé.

    Faire taire la dissidence

    Jelalia a déclaré que le premier contact d’El Mekki avec une notoriété nationale remonte à environ 30 ans ce mois-ci grâce à son implication dans une campagne anti-censure – et qu’il fait maintenant l’objet de poursuites pour liberté d’expression. De tous les blogueurs tunisiens en ligne dont l’activité a contribué à la révolution du pays, El Mekki est le seul qui reste.

    Les gens l’écoutent pour l’entendre parler, dit-elle, « de la situation politique, de l’actualité, et son discours attire un très large public. Il est l’un des rares que nous ayons.

    Jelalia a loué le rôle d’El Mekki en tant que satiriste des mœurs politiques modernes.

    L’audience de lundi était la dernière d’un nombre croissant de poursuites intentées par le président Kais Saied et ses alliés.

    Suite aux arrestations des opposants politiques et critiques de Saied, il y a eu une répression sans précédent de la dissidence au sein des médias et, semble-t-il, en particulier au sein de la station de radio indépendante où travaille El Mekki, Mosaique FM.

    Début février, le directeur général de la station, Noureddine Boutar, a été arrêté puis inculpé de blanchiment d’argent. Cependant, selon ses avocats, la « ligne éditoriale » de la station et notamment du Midi Show figuraient également en bonne place lors des interrogatoires.

    La semaine dernière, l’un des correspondants régionaux de la station, Khalifa Guesmi, a été condamné à cinq ans de prison après avoir refusé de divulguer ses sources pour un article de sécurité qu’il avait écrit.

    Les questions sur l’avenir de la station ont largement circulé parmi la foule rassemblée devant la caserne de police.

    « Je pense que le président Saied est très agacé par le Midi Show et cible cette radio depuis quelques mois », a déclaré le frère d’El Mekki, Thameur, rédacteur en chef de la principale plateforme de médias indépendants Nawaat. « Mosaïque FM est l’un des derniers espaces gratuits des médias grand public en Tunisie.

    « En attaquant deux personnalités aussi populaires [El Mekki et Gharbi], vous finirez par vous retrouver face à la rue », a déclaré Thameur en faisant un geste autour de la foule. « Écoutez, si nous pouvons attirer autant de personnes en 24 heures, pensez à ce que nous pouvons faire avec des semaines.

    Pour El Mekki du moins, ce dernier affrontement avec les services de sécurité intervient après une série d’affrontements passés avec les autorités.

    Émergeant sous le nom de blogueur anonyme Bylasko, El Mekki a commencé sa carrière clandestine en visant férocement la censure sous le président de longue date Zine El Abidine Ben Ali.

    « J’ai été ciblé quotidiennement et à un niveau massif depuis la révolution », a déclaré El Mekki à Al Jazeera dans une récente interview.

    « Je pense que le système pourrait m’utiliser comme un [outil] », avait-il dit, décrivant comment les autorités pourraient utiliser sa liberté pour prétendre qu’elles protégeaient la liberté de la presse. « Ils essaient de prouver que ce n’est pas une dictature », a-t-il expliqué. « Les partisans du président me regardent et me disent : ‘Vous le traitez de dictateur mais vous êtes toujours libre. Comment peut-il être un dictateur ?’ »

    #Tunisie

  • Le journaliste Radi Ellili aux camps des réfugiés sahraouis

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mohamed Radi Ellili, presse, journalisme,

    Pour la première fois le célèbre journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili s’est rendu vendredi aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. Il jouit d’une grande estime auprès ses sahraouis en raison de ses emissions en direct depuis la France où il s’est installé en tant que réfugié politique.

    Les droits de l’homme ne sont pas respectés au Maroc. Encore moins dans les territoires occupés de force du Sahara Occidental. Rabat craint les Sahraouis. Même s’ils baisent la main du roi. C’est ce qu’affirme Mohamed Radi Ellili, un journaliste sahraoui, qui a vu sa carrière professionnelle écourtée, car il affirme avoir été licencié et empêché d’accéder au siège de la Société nationale marocaine de radiotélévision, la télévision publique marocaine, où il était la vedette du journal télévisé dans une chaîne de télévision publique.

    Mohamed Radi est techniquement espagnol. Il est né à El Aaiun en août 1975, alors province espagnole, et capitale du Sahara occidental occupée plus tard par le Maroc, dont la souveraineté n’est pas reconnue par les Nations unies.

    En 1999, après avoir terminé ses études de radiojournalisme, il commence à travailler, sans contrat, pour la Télévision nationale à Rabat. Facturant beaucoup moins cher que ses homologues d’origine marocaine. « Ils m’ont payé un salaire de subsistance, sans cotisations et sans couverture maladie, alors que je faisais le même travail que mes collègues », affirme-t-il.

    A ses débuts, il était correspondant pour la télévision saoudienne MBC et présentateur pour la chaîne de télévision iranienne Al Alam, à Téhéran. En 2006, après avoir obtenu simultanément des diplômes en journalisme télévisé et en sociologie, il est finalement embauché par la Société nationale de la radiotélévision marocaine (la chaîne publique marocaine), mais sans reconnaissance de son ancienneté.

    C’est un bon professionnel, il est formé et il se débrouille bien devant la caméra. Le régime d’occupation se sert de ses origines sahraouies pour donner une image de normalité, d’égalité des chances et d’intégration des sahraouis dans le système du Makhzen. Mohamed Radi le sait, et il s’y prête parce qu’il est obligé de s’accrocher à son unique gagne-pain.

    Nous sommes en 2004 et il travaille sans contrat. C’est un Sahraoui formé académiquement, qui travaille pour sa chaîne présentant l’actualité à El Aaiun. Deux ans plus tard, ils l’engagent ; il se souvient : « ils m’ont promu et m’ont transféré à Rabat, où après avoir présenté des journaux télévisés à des moments différents, ils m’ont confié celui qui avait la plus grande audience ». Battre des records aux heures de grande écoute . « Mes actualités sont les plus regardées, de loin, par rapport à celles des autres chaînes. La société d’études médias Maroc Metri m’attribue les meilleurs records d’audience : une part de 40% », clame-t-il fièrement.

    Le journaliste travaillait sous les ordres de jusqu’à trois directeurs de l’information de sa chaîne, mais son poste était inamovible. Il est l’image de l’information télévisée, le seul présentateur sahraoui, la face visible d’un processus normalisateur d’intégration des Sahraouis dans la vie du Maroc. C’est du moins l’image que l’occupant veut donner. Son entreprise parraine divers cours de spécialisation en France et la BBC à Londres.

    Il est envoyé spécial dans différentes parties du monde, chargé de couvrir cinq rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Sa vie professionnelle et personnelle lui sourit. Jusqu’à ce que, assure-t-il, Fátima Barudi débarque dans la direction des services d’information. Le mari de cette dernière, Mohamed Doudi, est le chef du Bureau d’Information de la Maison Royale.

    « Cette dame ne me fait pas confiance à cause de mes origines sahraouiess – se lamente-t-il. Elle me traite de façon humiliante. Il ne m’appelle jamais par mon nom, elle m’appelle « le Sahraoui de la khaïma » (khaïme est la tente traditionnelle des nomades sahraouis. Ils ne me laissent pas présenter les résultats des élections et ils m’interdisent de voyager pour couvrir différentes informations d’intérêt. Au cours des trois dernières années, ils ne m’ont permis de voyager qu’une seule fois. Ils m’interdisent d’écrire et de mettre en tête d’affiche les nouvelles que je dois présenter.

    Mohamed Radi assure qu’il commence à mordre la poussière. Cette directrice de l’information envoie une lettre à sa hiérarchie indiquant qu’elle a « perdu confiance » en son présentateur vedette, lui reprochant une faute professionnelle. Ils le punissent avec une suspension d’emploi et de salaire pendant huit mois. Une fois réintégré dans son poste, les épisodes de harcèlement au travail se succèdent. Il demande une semaine de congé et lorsqu’il revient au siège de son travail, le 17 juin 2013, le gardien lui interdit d’entrer, selon lui, sur ordre de ses supérieurs, sans identifier personne. Il est licencié oralement et sans aucun document pour le prouver.

    Le présentateur vedette se rend alors devant les juridictions pénales et prud’homales, où il engage les actions correspondantes pour faire rétablir ses droits. Il assure être soutenu par plus de 30 associations différentes d’avocats, de défense des droits de l’homme et de différents secteurs de la société civile au Maroc, où il a fait le tour de 17 villes pour dénoncer son cas. Il a écrit à tous les partis politiques du Maroc et « bien qu’à titre personnel ils me témoignent leur soutien et leur solidarité, 39 parlementaires parmi eux, aucun parti ne m’a répondu ».

    Mohamed Radi s’estime dénigré en tant que sahraoui, stigmatisé et « soupçonné d’avoir donné des informations privilégiées et sensibles au Front Polisario ». La présence de son cousin, Mohamed Lamin Ahmed, un des leaders fondteurs du mouvement de libération sahraoui, est utilisée par les marocains pour l’accuser. Du racisme pur et dur. Celui dont j’entendais parler lorsque j’étais à l’université. Un racisme qui fait que les marocains pensent que les sahraouis sont des ignorants, paresseux. Ils les appellent « les frères de leurs chameaux ». Le jour où il a commencé à présenter le journal télévisé, personne ne voulait croire que je suis sahraoui. « Mon propre directeur m’a dit que ce n’était pas ma place et que je devais retourner dans le sud. Ma réussite professionnelle, étant sahraoui, les dérange », affirme Ellili.

    La direction de la chaîne, n’ayant aucun argument pour justifier mon limogeage, a opté pour l’accusation à connotation politique. Il prétedent qu’il est un agent infiltré du Front Polisario.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Les quatre principes des « journaleux » : barbouzerie, hypocrisie, opportunisme et félonie.

    Tags : Algérie, presse, journalisme, Radio M,

    Ces « journaleux » existent en effet dans tous les pays. Selon leur degré d’allégeance et de l’«aide» reçue, un ou plusieurs de ces principes les caractérisent. « Celui qui finance votre poche prend les décisions pour vous. » (T. Gatabazi)

    Les citoyens du monde ont le choix entre la presse (écrite, télévision ou radio) dites « mainstream » qui reflète la pensée et la politique de la doxa dominante en l’imposant à un grand nombre de personnes, une presse dites « libre » mais financée par des groupes d’intérêts et une presse dites « Alternatives » qui cherche à être la plus fiable possible sans influence idéologique ou financière.

    Notre propos, ici, concerne un média algérien que certains milieux, internes et externes, tentent d’en faire un exemple de presse ‘libre’ et ‘alternative’ victime d’une injustice d’un « pouvoir autoritaire ». Il s’agit de « Radio M » qui émet déjà depuis quelques années sans que le « pouvoir » n’y prête une attention particulière. Il y a cependant des limites.

    Voyons cela:
    Pour El Kadi Ihsan d’Algérie dans son émission Radio M du 16 mars 2021, le Dr Bensaada, résidant au Canada, serait un « barbouze » c’est-à-dire un agent secret, non officiel, des services algériens, chargé des coups bas ! Comment qualifie-t-on celui qui fait partie de cette faune chargée par la ruse, comme à Troie, de déverser sur la ‘flore’ « hirakiste » la toxine « printaniste » pour semer le chaos et la désolation dans son pays ? De quel côté active l’un et l’autre ? Qui est patriote et qui est félon ?
    On le saura à travers, les faits et gestes de chacun.

    Le docteur en physique, écrivain, essayiste, professeur et pédagogue émérite ou bien le journaliste et animateur d’une Radio baptisée « M » (sans autre précision), certains spéculent sur « Mystère, Maroc, Makhzen, Manipulation voire M…de). Une Radio qui n’invite que les siens c’est-à-dire les anti – tout ce qui se fait en Algérie ?

    Radio M, selon l’article documenté de A Bensaada, est financée par Canal France International qui dépend du Quai d’Orsay. Une radio où exerce Drareni la mascotte de RSF. Ce n’est pas un hasard si le 1er organisme qui l’a défendu (tout comme Drareni avant) est reporter sans frontière RSF – financé aussi par des organismes étrangers en particulier américains et sionistes – dont le fondateur n’est autre que Robert Ménard, Pied noir, maire de Béziers, un fervent partisan de l’Algérie française auteur du livre « Vive l’Algérie française ».

    Nous aurions aimé que ses ‘’soutiens’’ nous disent les raisons pour lesquelles il a été interpellé (ou arrêté) au lieu de faire diversion sur des futilités en jouant sur les sentiments et les faux principes.

    Sa radio M n’a rien à voir avec la liberté d’expression ! Elle n’exprime que ce que les milieux hostiles à l’Algérie lui dictent ! Le but : semer la confusion et le désordre après l’échec du « hirak » bis frelaté et dévié par ces mêmes milieux appuyés par les islamistes de Rachad et les pseudos gauchistes ! Cette radio n’est donc que le porte-voix de ceux qui la financent c’est à dire le Quai d’Orsay par le biais de Canal France International ! On ne finance pas gratuitement. Il y a toujours des fourbes disposés à monnayer leurs perfidies tout en se déclarant « patriote ». « L’argent qu’on possède est celui de la liberté ; celui qu’on pourchasse est celui de la servitude ». (Jean-Jacques Rousseau)

    Les lois américaines désignent ce genre – la presse américaine et ONG que financent des étrangers – par « Agents étrangers » ; passibles de lourdes peines !

    Puisque certains de nos « éclairés » se disant journalistes (ou ex journalistes) qui activent depuis l’étranger surtout, certains politicards de pacotilles et autres prédateurs opportunistes, sont prompt à dégainer hypocritement et à pic pour charger le « pouvoir » et les services de sécurité, soutenir leur « amis » et leur « Radio » au nom de la liberté d’expression (Ils l’ont fait dès les 1ère minutes sans même attendre les explications officielles)….que pensent-ils de ces informations : du journal ‘‘France-Soir’’ menacé de suspension après la décision de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) de ne pas lui renouveler le statut de site d’information politique et générale ; de la censure de « Russia Today France » et de « Sputnik France » ?

    Nos défenseurs de la liberté d’expression ont eux aussi le droit et la liberté de dénoncer et de condamner le « pouvoir français » en lui « exigeant » d’arrêter ses provocations et d’annuler ses décisions incompatibles avec la liberté de penser ! Une certaine presse et certains milieux français (y compris au sein du pouvoir), certaines « ONG », ne cessent de le faire contre le « pouvoir algérien », les services de sécurité et la justice !!

    Ah ! Ils ne pourront pas ! Ils n’oseront jamais ! Ils craignent quoi ? Nous avons une notre petite idée ! La « liberté d’expression » de ces bougres-là est celle qui consiste à offenser, dénigrer, manipuler et mentir sur leur pays, ses institutions et ses gouvernants, mais elle s’arrête là où commence le financement étranger qui les entretiens, bien-sûr !

    Voici l’article du Dr A. Bensaada (publié sur son blog le mois d’avril 2021 qui redevient d’actualité). Il donne plus d’éclairage sur cette « Radio M » qui fonctionne – par défi aux lois algériennes – sans agrément en Algérie !

    Pour comprendre, lire l’article d’Ahmed Bensaada : « Hirak : la barbouzerie de Radio M« 

    https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=555:hirak-la-barbouzerie-de-radio-m&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

    — 

    Interview Romain Nadal – Porte-parole du Quai d’Orsay (En 2016) https://www.youtube.com/watch?v=UbydO84SrgA

    Interview du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, pour le #4MParis par les élèves de l’EFJ (École du nouveau journalisme http://www.efj.fr/ ). Rencontres 4M Paris 2016 – 200 acteurs des médias en ligne de 38 pays réunis à Paris les 20 & 21 avril 2016. En savoir plus : https://cfi.fr/fr/actualites/rencontres-4m-paris-2016

    A. Djerrad

    #Algérie

  • Maroc : La santé d’Omar Radi se déteriore

    Maroc : La santé d’Omar Radi se déteriore

    Maroc, Omar Radi, presse, journalistes, journalisme,

    Selon la journaliste indépendante, Omar Radi souffre de problèmes de santé en prison. « Je suis consternée de savoir que mon ami le journaliste Omar Radi souffre de problèmes de santé en prison. Consternée de savoir, qu’après deux ans de détention injuste, on interdit et on empêche sa famille d’organiser un sit in de solidarité à Casablanca », a-t-elle écrit dans un twit le 13 octobre.

    D’après son père, Omar vit sa détention dans la prison de Tiflet2 sans dormir la nuit . « Il m’a dit qu’il trouve le sommeil à cinq heure du matin. J’en tire qu’il a peur de fermer l’œil alors qu’il n’a pas confiance en ceux qui lui font compagnie », rapporte Driss Radi.

    Une page du Washington Post du 16 octobre a été consacrée entièrement à un appel à la libération d’Omar Radi. Voici son texte:

    « Les autorités marocaines ne trompent personne avec ce simulacre de représailles judiciaires. Radi doit être libéré immédiatement » (Comité pour la protection des journalistes)

    Le journaliste Omar Radi est en prison depuis plus de deux ans pour avoir fait son travail. Il a été ciblé pour avoir enquêté sur les biens de la famille royale marocaine et de ses proches. Condamné en juillet 2021 à six ans de prison sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, Radi est actuellement en attente de la réponse de la justice marocaine à son appel.

    Au Maroc, les journalistes indépendants sont régulièrement harcelés et font l’objet d’accusations absurdes. Au moment de son arrestation, Radi travaillait sur une enquête sur les expropriations foncières et avait déjà reçu des menaces pour son travail.

    Nous demandons la libération immédiate d’Omar et continuerons à mener une lutte sans relâche pour qu’il sorte de prison et retrouve la liberté qu’il n’aurait jamais dû perdre.

    Les journalistes ne doivent pas être détenus pour avoir recherché la vérité.
    Le Maroc est classé 123e/180e au monde pour la liberté de la presse. Voir le classement complet sur RSF.org

    #Maroc #Omar_Radi #Presse #Journalistes #Journalisme

  • France: La presse ignore les Jeux Méditerranéens d’Oran

    France: La presse ignore les Jeux Méditerranéens d’Oran

    France, Algérie, Jeux Méditerranéens, Oran, presse, journalisme,

    Silence assourdissant !

    Tiens, bizarrement les chaines de télé françaises d’habitude si prolixes quand il s’agit de descendre en flamme l’Algérie restent muettes sur les JM 2022 d’Oran !

    Aucune information sur l’évènement sportif, pourtant planétaire, walou, nada, pas un traitre mot ! Pas même notre chère France 24 qui, d’habitude, est si prompte à déverser son « fiel » quand il s’agit d’Algérie. Mais bon, ils doivent avoir bien assez à faire chez eux sans gouvernement et menacé par Melenchon, Marine et la crise économique !

    Mais vous, vous allez sûrement me dire « on s’en fiche comme en 14 de la France et de sa presse Zelenskyenne». Je vous dirais « et moi donc ! » Je me contrefiche de Bolloré, Lagardère, Bouygues et même de Dassault. Je me contrefiche de Melilla envahie par des migrants « lâchés » par les sbires de M6 faisant un pied de nez au Sanchez qui goutte enfin à l’amertume de la trahison, Echeh !

    Pour ma part, je suis fier de voir notre Président Tebboune intervenant lors de la réunion du BRICS et être écouté par les plus grands de ce monde. Cela me suffit amplement, nous avions été longtemps aphones. Et tant pis (pour eux) si les médias de l’Hexagone passent sous silence les réalisations de l’Algérie, on s’en portera beaucoup mieux car, comme l’avait toujours répété le défunt Boumediene : « il faut se méfier quand la France vous félicite ». Nous les attendrons l’hiver venu, comme cette cigale !

    La Sentinelle, 26 juin 2022

    #France #Algérie #Presse #Journalisme #JeuxMéditerranéens

  • Maroc : Omar Radi, un tisseur de liens -témoignage-

    Maroc : Omar Radi, un tisseur de liens -témoignage-

    Maroc, Omar Radi, presse, journalisme,

    Omar Radi a été au carrefour de plusieurs de mes rencontres militantes, professionnelles et personnelles. Quand je jette un coup d’œil sur le rétroviseur de ces 16 dernières années, je me rends compte qu’Omar a toujours été là pour aider, guider ou proposer. En fait, Omar est un tisseur de liens.

    Dans un monde militant inhumain ou dans un milieu journalistique égoïste et égocentriste, Omar était une exception.

    Il sortait du carcan militant et « journaleux ». Il pensait et agissait hors des sentiers battus. Il est un électron libre. Il est un danger pour tous ces milieux. Il était surtout un danger pour le système.

    Le danger d’Omar était son éternel sourire, sa générosité et sa capacité à rassembler là où le système fait tout pour diviser. Omar était un humain librement dangereux.

    L’adhésion à Attac: ce « rasta » qui tisse des liens.

    J’ai rencontré Omar pour la 1ère fois en mars 2006. J’avais trouvé son numéro sur le site d’ATTAC Maroc. Je souhaitais rejoindre cette association. J’y allais avec appréhension car j’avais essayé d’avoir un rendez-vous avec un membre quelques mois auparavant, mais il ne s’est jamais présenté. En revanche, Omar s’est présenté à l’heure ce samedi après-midi.

    On avait pris un café au cinéma ABC.On avait discuté une demi-heure. Il a dû partir car il était pressé et il avait un autre rendez-vous. Il m’avait laissé une bonne impression. J’avais une crainte de rejoindre une association « gauchiste » avec leurs vieux réflexes, or je retrouvais dans Omar, un représentant d’une association jeune, ouverte sur le monde internationaliste. Nous étions sur la même longueur d’onde. La question n’était pas idéologique mais dans l’état d’esprit.

    Quelques jours après, je parle de cette rencontre à Majdouline, et de ce café avec ce jeune Rasta cultivé. Et le monde est petit. Omar était un gd ami de classe de Majdouline durant toute la période du lycée. Cette connaissance commune a joué certainement dans notre adhésion à ATTAC. Majdouline et moi, qui avions une allergie à adhérer face aux organisations, nous avions trouvé en Omar un gage de confiance et d’ouverture d’esprit. Omar est ce jeune homme qui tisse des liens.

    Omar, ce miracle politique :

    Omar était ce jeune militant qui ne connaissait pas l’impossible. Parmi les nombreuses actions qu’Omar a mené durant cette période de militantisme à ATTAC, je pourrais citer la constitution du club conscience estudiantine à la faculté d’économie de la Route d’El Jadida.

    Moi, qui ne connaissais rien à l’histoire et à la réalité de la scène militante au sein des universités marocaines, je peux dire auj que ce club était un miracle politique. Je pèse mes mots. Seul un militant comme Omar peut rassembler autour de lui, négocier avec finesse dans un environnement extrêmement hostile quadrillé par le makhzen et par les islamistes.

    Ce club a été le lieu d’éclosion et d’expression de nombreux militant-e-s. C’était un rêveur qui avait les pieds sur terre.

    Omar est aussi un militant et un citoyen qui rassemble des univers différents. Des milieux qui ne pouvaient pas se fréquenter, où que l’Etat ne veut pas qu’ils se rencontrent. C’est grâce à l’ouverture d’esprit et l’aisance d’Omar, qu’ATTAC a pu prendre part au Boulevard. ATTAC y prendra part à deux reprises avec un stand en 2007 et 2008.

    C’était encore une fois une prouesse. Qd Omar propose l’idée lors d’une réunion de la section de Casablanca, tenue au siège de l’association Tamaynout, certains ont fait la moue. D’autres, comme moi, ne pensaient pas que ça serait possible. Omar était convaincu de la faisabilité de cette idée.

    Et que c’était notre droit d’y être. Omar est parti voir les organisateurs, négocier avec eux, sybir qqs fois leurs commentaires moqueurs du type :  » Des anti- mondialisation participeraient à un .événement financé par des sponsors privés ».

    Omar encaissait des coups mais savait aussi en donner. Il était fair-play et jovial. On obtient finalement notre stand, grâce au franc-parler et à la pugnacité d’Omar. C’était une superbe expérience. C’était l’époque du boulevard avec des grandes scènes au COC et au RUC. Un monde fou y assistait. La jeunesse venait découvrir ses musiciens préférés, et jeter un coup d’oeil curieux sur cette bande de militants avec leur brochure anti-privatisation. L’engouement était là, grâce à Omar.

    Que ce fait d’armes fait d’Omar un Marocain dangereux pour le  » système ». Depuis notre 1er stand, l’AMDH, des associations féministes et plusieurs ONG ont commencé à pendre part au Boulevard. On ne remerciera jamais assez Omar pour cette action.

    (suivra)

    Source : Twitter

    #Maroc #OmarRadi #Presse #Journalisme

  • Maroc. Ephémérides : Décès du journaliste Khalid Jamaï

    Maroc. Ephémérides : Décès du journaliste Khalid Jamaï

    Maroc, Khalid Jamaï, journalisme, presse,

    Il y a un an, Khalid Jamaï nous quittait. Depuis leurs cellumes, les journalistes emprisonnés par le régime Omar Radi et Soulaïmane Raïssouni lui ont rendu hoçmmage et adressé leurs condoléances. Les commentaires à son égard sont éloquents:

    -« Un monument du journalisme marocain nous a quittés aujourd’hui. Khalid Jamai était sans aucun doute le meilleur analyste politique marocain, avec un courage et une intégrité à toute épreuve ».

    -« Khalid Jamai, c’était une référence, un monument national, un intellectuel courageux, le monde du journalisme et de la politique perd l’un de ses plus ardents défenseurs..
    Nul n’oubliera ta liberté de parole, ta pensée, tes prises de positions..
    Que ton âme repose en paix… »

    -« Le regretté Khalid Jamaï, pour ceux qui ne le savent pas, avait défié le tout puissant ministre de l’intérieur Driss Basri, sans que ça lui vaille un procès
    C’est vous dire si on est tombés bien bas »

    -« Patriote, homme de principes et de convictions, il a accompagné et formé plusieurs générations de journalistes ».

    -« Aujourd’hui marque le premier anniversaire du décès du journaliste,de l’activiste,du penseur,de l’intrépide impavide regretté Professeur Khalid Jamai.

    Que son âme repose en paix et qu’Allah le couvre de bénédictions et lui accorde les plus hauts niveaux du paradis ».

    -« C’est lui qui a dit : « L’abus de pouvoir se nourrit de notre peur, de notre lâcheté et de notre résignation quotidiennes ».

    #Maroc #KhalidJamaï #Journalisme #Presse

  • Métier de journaliste : L’accès à l’information, un frein

    Métier de journaliste : L’accès à l’information, un frein. En Algérie, journalisme n’est pas un métier aisé au vu des blocages qu’il rencontre durant sa quête de l’information

    Le journalisme n’est pas un métier aisé. Sa mission étant d’informer le public sur les différentes questions qui l’intéressent, le journaliste est limité au vu des blocages qu’il rencontre durant sa quête de l’information. Et pourtant la Constitution de 2020, dans son article 54, «le droit des journalistes d’accéder aux sources d’information dans le respect de la loi». Mais certains hauts responsables dans l’administration et le secteur économique ne l’entendent pas de cette oreille. Ce problème qui relève, selon Nadia, journaliste dans la presse écrite publique, de la centralisation et la concentration de l’information. «A mon humble avis, les ministères et les directions centrales sont peu renseignés sur les problèmes que vivent les régions éloignées de la capitale.

    Les responsables locaux sont les mieux placés pour en parler. Mais ces derniers vous renvoient aux responsables centraux ou de demander une autorisation pour lui permettre d’aborder un sujet économique ou social», regrette notre interlocutrice, qui a à son actif plus de 20 ans de métier. Pour y remédier, des cellules de communication sont installées pour servir de trait d’union entre les médias et les ministèreset les institutions. «Leur marge de manœuvre est limitée. Certaines ne connaissent même pas le directeur du département apte à répondre à nos questions», soutient Sihem, journaliste dans l’audiovisuel. En outre, des cadres et dirigeants d’entreprise ou administrateurs de différentes institutions et organismes de l’Etat insistent sur le fait de ne pas dévoiler leur identité ou statut pour se protéger d’éventuelles représailles.

    «Certains dirigeants n’assument pas leurs responsabilités et ne veulent pas être cités même dans un thème banal comme par exemple la perturbation dans l’AEP. Cela ne concerne pas la sécurité de l’Etat ou la cohésion nationale. Je trouve cela ridicule. Comment voulez-vous que l’opinion publique sache ce qui se passe et adhère aux dispositions prises par les pouvoirs publics ?», s’interroge-t-elle.

    «La majorité des journalistes savent que leur travail s’arrête quand il porte atteinte aux institutions et à la vie privée. Cependant, les responsables, tous secteurs confondus, n’ont pas lu la Constitution. C’est dommage, car cela restreint notre accès à l’information», ajoute Sihem. Du coup, l’accès à l’information institutionnelle relève presque de l’impossible. «Il nous reste que les communiqués et les conférences de presse», se désole Nadia. D’autres difficultés empêchent les journalistes de faire leur travail dans des conditions favorables telles que le manque de l’outil numérique et de nouveaux appareils qui facilitent la production de reportages, documentaires ou vidéos.

    «L’accès aux nouvelles technologies de l’information est limité. Les entreprises médiatiques n’investissent pas dans le renouvellement ou l’acquisition de matériel sophistiqué. Des PC des années 2000 sont toujours opérationnels dans les rédactions. Il y a aussi la couverture restreinte du territoire. La majorité de nos missions sont concentrées dans la capitale ou sa périphérie», fait remarquer Fathi, webmaster dans un journal électronique.

    Riad Houili, secrétaire général du Syndicat des éditeurs de l’information :Les lois de la République sont claires

    Le thème retenu pour la septième édition du Prix du président de la République du journaliste professionnel est «Les médias entre la liberté et la responsabilité». Pour Riad Houili, secrétaire général du Syndicat des éditeurs de l’information agréé le 8 septembre dernier, liberté et responsabilité sont deux concepts indissociables.

    «En ce sens, la problématique est toute simple : est-ce que la liberté a des limites ou non ? De par l’histoire, pour ne prendre que ce facteur comme référence, une liberté débridée engendre fatalement l’effet inverse de ce qui est escompté. Elle génère en effet la hogra et l’arbitraire», soutient Riad Houili. A l’en croire, une liberté, dans son acception la plus large, qui n’est pas encadrée par la loi, engendre le chaos. «Pour schématiser, ma liberté s’arrête là où commence celle des autres. Ce concept est d’autant plus valable, lorsqu’il s’agit de la liberté d’expression. La liberté d’expression dans la presse doit s’exercer donc avec responsabilité et doit évoluer dans un cadre juridique dont les règles sont claires et ne doivent aucunement prêter à équivoque», conditionne-t-il. Et d’ajouter : «Il est des voix qui s’élèvent pour dénoncer et soutenir que les libertés d’expression et de la presse sont inexistantes chez nous. A cette allégation, je réponds par une interrogation : qui vous interdit de vous exprimer ? Les lois de la République sont claires sur ce point. Outre la Constitution, des lois organiques en vigueur garantissent son exercice.» Selon lui, parmi les adeptes de cette thèse, on distingue deux camps. «Ceux dont les intérêts sont chevillés à des lobbys et des forces d’inertie, et ceux qui usent et abusent d’une liberté sélective, dans le sens où ils s’attaquent, critiquent, voire invectivent tout le monde, même le président de la République, mais en contrepartie, ils ne soufflent aucun mot ou la moindre critique sur ceux qui les financent», fait-il remarquer.

    Horizons, 23/10/2021

  • L’attaque armée contre un journaliste néerlandais vedette suscite l’inquiétude de l’Europe

    AMSTERDAM (AP) – Les dirigeants européens ont exprimé leur consternation, les défenseurs des droits des médias ont demandé que justice soit faite et les Pays-Bas ont été choqués par la mort d’un journaliste néerlandais chevronné, abattu d’une balle dans la tête dans le centre d’Amsterdam après une apparition à la télévision.

    Peter R. de Vries, célèbre pour ses reportages courageux sur la pègre néerlandaise, luttait pour sa vie dans un hôpital d’Amsterdam après la fusillade de mardi soir.

    Deux suspects restaient en détention mercredi, un citoyen polonais de 35 ans vivant aux Pays-Bas et un Néerlandais de 21 ans, tandis qu’une troisième personne détenue mardi soir a été relâchée, selon un communiqué de la police néerlandaise. Leur première comparution devant le tribunal était prévue pour vendredi.

    Le motif de l’attaque n’a pas été révélé.

    La fusillade a été considérée comme une tragédie nationale aux Pays-Bas, et des dizaines de personnes ont apporté des fleurs sur le lieu de l’attaque, à moins d’un pâté de maisons du célèbre Rijksmuseum de la capitale. Certains ont déclaré que l’attentat avait ébranlé leur sentiment de sécurité et suscité des inquiétudes quant au respect de l’État de droit.

    Le roi des Pays-Bas, Willem Alexander, a qualifié la fusillade d’ »attaque contre le journalisme, pierre angulaire de notre État de droit, et donc aussi d’attaque contre l’État de droit ».

    Elle a également touché une corde sensible ailleurs en Europe, où des attaques aussi brutales contre des reporters sont rares et où les meurtres de journalistes en Slovaquie et à Malte ces dernières années ont suscité des inquiétudes quant à la sécurité des reporters dans les sociétés développées et démocratiques.

    « Nous pouvons être en désaccord avec beaucoup de choses que nous voyons dans nos médias, mais nous devons convenir que les journalistes qui enquêtent sur les abus de pouvoir potentiels ne sont pas une menace mais un atout pour nos démocraties et nos sociétés », a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devant les législateurs du Parlement européen.

    M. De Vries, 64 ans, est le journaliste le plus célèbre des Pays-Bas. Il a accédé à la notoriété après avoir couvert l’enlèvement d’un héritier de Heineken en 1983. Il est un habitué des journaux télévisés du soir et a continué à publier des articles sur le monde criminel néerlandais. Il a remporté un Emmy international en 2008 pour une émission de télévision consacrée à la disparition de l’adolescente américaine Natalee Holloway alors qu’elle était en vacances sur l’île néerlandaise d’Aruba, dans les Caraïbes, en 2005.

    « Hier, notre pire cauchemar est devenu réalité », a tweeté Royce, le fils de de Vries, au nom de la famille. « En tant que famille, nous entourons Peter d’amour et d’espoir pendant cette phase difficile. Beaucoup de choses sont encore incertaines, mais ce qui est certain, c’est que toutes les expressions de soutien provenant de tout le pays offrent désormais un énorme soutien. »

    De Vries était depuis longtemps considéré comme une cible possible des criminels dont il rendait compte avec acharnement. La police et les procureurs n’ont pas voulu dire s’il bénéficiait d’une protection policière.

    De Vries avait récemment agi en tant que conseiller et confident d’un témoin dans un important procès du chef présumé d’un gang criminel, Ridouan Taghi, qui a été extradé aux Pays-Bas depuis Dubaï en 2019. Taghi est actuellement en prison alors qu’il est jugé avec 16 autres suspects.

    Liam Bakker, un habitant d’Amsterdam qui vit près du site où de Vries a été attaqué, a décrit avoir entendu trois ou quatre coups de feu, puis s’être précipité pour voir ce qui s’était passé.

    « Nous sommes sortis et l’avons vu allongé sur le sol… en train de saigner », a déclaré Bakker, encore sous le choc le lendemain.

    Il était parmi ceux qui rendaient hommage au site commémoratif improvisé mercredi dans une rue calme bordée de briques. Un étudiant de l’université voisine d’Amsterdam a qualifié l’événement d’ »horrible ». Une autre femme, de deux générations plus âgée, a déposé un bouquet de tournesols en disant : « C’est une honte, c’est terrible ». Un homme à vélo a déclaré être venu simplement parce qu’il « voulait faire quelque chose ».

    L’organisation de surveillance des médias Reporters sans frontières a exprimé mercredi sa « pleine solidarité » avec la famille de Vries et tous les journalistes néerlandais, et a demandé que les responsables de la fusillade soient traduits en justice.

    Des législateurs et des responsables d’autres pays de l’Union européenne se sont également exprimés. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a qualifié la fusillade de « crime contre notre valeur fondamentale qu’est la liberté de la presse ».

    Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, a tweeté : « Tout doit être fait pour traduire en justice le ou les auteurs et le ou les cerveaux de ce crime horrible et garantir la #Sécuritédesjournalistes en #Europe. »

    Associated Press, 07/07/2021

    Etiquettes : Peter R. de Vries, Pays Bas, journalisme, presse,

  • Sonia Mabrouk, (sauve) l’honneur de sa profession

    Il a passé un sale quart d’heure*, Thierry Breton, le chef de la Task Force Vaccin de l’Union européenne (UE), à répondre aux excellentes questions de Sonia Mabrouk, l’intervieweuse sans complaisance d’Europe 1 et de C News.

    C’est qu’elle est comme ça, Sonia Mabrouk. Pas du genre à se laisser impressionner par les titres et les fonctions. Elle, c’est plutôt le fond des choses et la vérité qui l’intéressent. Alors les bureaucrates venus débiter des stères de langue de bois, elle les hache menus. Le commissaire européen était venu exposer le nouveau narratif de l’UE destiné à masquer l’échec de la vaccination. En substance : « on a été très bon avec les vaccins. Si on n’en avait pas pour nous, c’est parce qu’on est généreux et solidaire avec les autres, nous ! Pas comme les Américains ! ». Il s’est heurté à ce qui fait la beauté de la profession : la maîtrise (du dossier) et le cran. Lorsqu’il promet la vaccination de 70% des Européens pour le 14 juillet, elle lui demande « de quelle année ? » tout en rappelant de manière documentée les promesses non tenues jusque-là. Elle l’interpelle aussi sur ce qui justifie son « mépris » du vaccin Spoutnik, « c’est parce qu’il est russe ? ».

    Personnalité atypique

    D’une beauté qui n’a d’égales que son élégance et sa pertinence, Sonia Mabrouk mène ses entretiens avec un calme immuable et une courtoisie sans faille. Des armes imparables dans le monde d’apparences de la politique et des médias. Des armes de velours qu’elle acquiert sans doute très tôt lorsque les grandes figures de la politique tunisienne, dont le président Bourguiba lui-même, défilent dans sa maison à Tunis. Sa famille, passionnée de politique, fournira deux ministres à Bourguiba et… la plus brillante de ses journalistes à la France dont elle acquiert la nationalité en 2010.

    Mais si elle sort du lot médiatique actuel, c’est sans doute aussi grâce à sa formation. Dans son cursus, pas de sciences-po, ni de sociologie, creusets habituels du journalisme académisé. Sonia Mabrouk est diplômée d’une haute école de… commerce, celle de Carthage et de l’Université Panthéon – Sorbonne. Au royaume de la monoculture intellectuelle, plutôt de gauche et anti-économie, la voici donc d’emblée en position singulière. C’est Jean-Pierre Elkabbach qui lui met le pied à l’étrier en faisant d’elle la première Tunisienne à présenter un journal télévisé français (Public Sénat). Ce sera ensuite Europe 1 et CNews avec des interviews politiques qui donnent des sueurs froides aux spins doctors hexagonaux.

    La sémantique du K.O.

    Le pauvre Thierry Breton n’est pas le seul à être tombé. Jack Lang, en stabulation libre dans l’expression fleurie de son dégoût pour Trump, se fait cueillir par un premier crochet : « Vous gardez intacte votre capacité à vous indigner. Que pensez-vous alors de l’affaire Olivier Duhamel** ? ». Sourire jaune du Pape de la gauche caviar qui ne voit pas arriver l’uppercut : « cette affaire éclabousse une certaine gauche soixante-huitarde, un certain milieu intellectuel. Là, je n’ai pas vu d’indignation de votre part… ». Enfin, K.O. final sur la tribune que l’ancien ministre de la culture a signé il y a 40 ans pour décriminaliser les rapports sexuels avec les enfants : « Jack Lang, vous savez ce qu’on dit : la vérité, cette rumeur qui se promène comme un mensonge… Il peut y avoir aussi des rumeurs sur beaucoup de personnes, il y en a également sur vous. Comment vous réagissez ? » Comme le dit un commentateur, Sonia Mabrouk est le Mike Tyson de l’interview : 12 minutes et K.O.

    C’est grâce à sa persévérance aussi que l’on en sait un peu plus sur la vraie nature de la pensée dominante dans le syndicat d’étudiants français (UNEF). Sa Présidente, Mélanie Luce, autoproclamée « racisée » (non-blanche) s’est elle aussi liquéfiée au fil de ses délires, joliment démasqués les uns après les autres, sur les « races sociales », les réunions en « non-mixité raciales » (où les Blancs ne sont pas admis) et la mise en joue de professeurs au nom d’une prétendue islamophobie.

    Un appel à l’opposition

    Il est vrai que la question de l’intégrisme est sensible pour Sonia Mabrouk : « Je suis Française et Tunisienne avant d’être musulmane. J’ai grandi dans une famille qui m’a toujours appris le respect des autres, de leurs différences, notamment religieuses. Je n’admets pas qu’une minorité en France cherche à parler plus fort que la majorité silencieuse des musulmans qui vivent dans le respect des règles de la République et de l’amour de leur religion. Ce qui est parfaitement compatible. »

    C’est cette tentation de dictature des minorités qui l’incite dans son dernier livre, Insoumission française***, à mettre en lumière les principales dérives de l’époque. Les « décoloniaux » (déboulonneurs de statues et autres censeurs de tout discours qui leur déplaît), les féministes primaires, les écologistes radicaux et punitifs, les fous du genrisme et les « islamo-compatibles » sont des groupes minoritaires qui sont autant de dangers pour la société, dénonce-t-elle avec courage. En étendant de manière tentaculaire leur influence à tous les niveaux de la société, les réseaux sociaux, les médias, les universités, les églises et aussi, en partie désormais, les entreprises, ces minorités amenuisent le débat démocratique sans que personne ne s’y oppose véritablement, fut-ce au nom du bon sens et des faits. A l’exception peut-être de quelques intellectuels, pas encore « annulés » tels Steven Pinker, mais ses jours sont comptés. Pour la plupart, ces mouvements a priori hétéroclites plongent leurs racines idéologiques dans la pensée d’extrême-gauche où l’on maîtrise depuis bien longtemps la notion de convergence des luttes. Les gardiens de la révolution culturelle d’aujourd’hui appellent ça l’intersectionnalité. De son côté, la bonne vieille lutte des classes est aujourd’hui réorganisée en groupes de victimes (genre, race, génération, faune, flore, religion, etc.) mais le but est le même : imposer à tous la loi de minorités dont le combat s’appuie sur une idéologie qui a laissé de sales traces dans l’histoire. Sonia Mabrouk en appelle donc justement et courageusement à l’opposition.

    Exemplaire

    Au moment où la morale tend à se substituer à la volonté de vérité, l’intransigeance et l’honnêteté intellectuelle qui inspirent le travail de Sonia Mabrouk sont essentielles et devraient servir d’exemples à ses confrères et soeurs. Comme déjà exposé dans ces chroniques, les médias ne sont pas épargnés par ce phénomène. Bon nombre de journalistes ont docilement et volontairement renoncé à la recherche de la vérité pour celle du Bien et soumettent trop volontiers la réalité à l’idéologie, plutôt que l’inverse, sans y voir un danger pour la liberté d’expression qui fonde pourtant leur core-business. On pense à ces chefs de presse, si prompts à s’excuser lorsqu’ils se font dépasser – ce qui paraissait pourtant bien improbable jusqu’alors – sur leur gauche.

    * 16 avril 2021, Europe 1, à 8h15

    ** Politologue français accusé d’agressions sexuelles sur mineur dans « La Familia grande » de Camille Kouchner, sa belle-fille.

    *** Insoumission française. Editions de l’Observatoire, avril 2021

    Le Temps, 25 avr 2021

    Etiquettes : Sonia Mabrouk, Europe1, CNews, Thierry Breton, Task Force Vaccin de l’Union européenne, UE, coronavirus, covid 19, presse, journalisme, professionnalisme, élégance, pertinence,