Étiquette : journalistes

  • Dix intellectuels demandent la libération du journaliste algérien Ihsane El-Kadi

    Etiquettes : Algérie, Ihsane El Kadi, Noam Chomsky, Annie Ernaux, presse, journalistes,

    Le 2 avril, El-Kadi a été condamné à cinq ans de prison. Il est actuellement détenu à la prison d’El-Harrach à Alger, dans l’attente de son procès en appel fixé au 4 juin.

    Un groupe d’intellectuels, dont le linguiste américain Noam Chomsky et la lauréate du prix Nobel de littérature Annie Ernaux, appellent les autorités algériennes à libérer le célèbre journaliste algérien Ihsan El-Kadi.

    « Ihsane El-Kadi est accusé d’avoir trahi son pays, mais, vu des horizons lointains d’où nous regardons, il nous semble qu’il a, au contraire, rattaché l’amour de cette terre à son travail de journaliste, »  , lit-on dans la pétition publiée mardi dans le quotidien français Le Monde.

    Dix intellectuels ont signé la pétition, dont l’auteure indienne Suzanna Arundhati Roy, le réalisateur britannique Ken Loach et Joyce Blau, membre des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN) pendant la guerre d’indépendance algérienne.

    En tant que directeur de la webradio Radio M et du journal d’information Maghreb Emergent, le journaliste vétéran de 64 ans a été arrêté en pleine nuit le 24 décembre 2022, par six militaires.

    Le lendemain, il a été emmené par les services de sécurité pour assister à la perquisition et à la fermeture du média qu’il luttait pour son indépendance. Ses collègues et amis ont assisté, en larmes, au spectacle du journaliste menotté conduit sur les lieux de son «crime».

    Le 2 avril, El-Kadi a été condamné à cinq ans de prison. Il est actuellement détenu à la prison d’El-Harrach à Alger, dans l’attente de son procès en appel fixé au 4 juin.

    El-Kadi est poursuivi en vertu de l’article 95 du Code pénal. 

    Selon l’article, « quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage… pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, dans l’intérêt de l’Algérie », sera puni de cinq à sept ans de prison.

    Ce n’est pas la première fois qu’El-Kadi fait face à la justice algérienne. Depuis trois ans, le journaliste subit un harcèlement judiciaire sans relâche pour ses écrits.

    Nommé « le dernier samouraï du journalisme » dans le pays, Ihsane El-Kadi a refusé de se plier à la censure de l’État alors qu’une grande partie du reste des médias du pays a été maîtrisée. 

    Quatre ans après les manifestations pro-réformistes du Hirak, l’Algérie reste un endroit dangereux pour être journaliste. L’Algérie est classée 134e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2022 de Reporters sans frontières (RSF). 

    Les autorités algériennes détiennent au moins 280 militants et des dizaines de journalistes en détention, pour la plupart sous l’inculpation de diffamation d’hommes politiques ou en raison de publications sur les réseaux sociaux.

    Après avoir renversé le régime de Bouteflika, qui a duré deux décennies en 2019, le chemin des Algériens vers la démocratie a rapidement été saboté par le régime naissant du président Tebboune.

    « Plus qu’un pays, l’Algérie est une idée. Une idée tenace de libération. Soixante ans après l’indépendance du pays, cette idée continue de faire rayonner l’espoir dans le cœur de ceux qui luttent encore contre l’oppression », conclut la pétition appelant à la libération. de tous les prisonniers d’opinion en Algérie.

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    #Algérie #IhsaneElKadi #Presse #Journalistes #MaghrebEmergent #RadioM

  • La police tunisienne enquête sur deux journalistes, selon la radio

    La police tunisienne enquête sur deux journalistes, selon la radio

    Etiquettes : Tunisie, presse, journalistes, Radio Mosaïque, Haythem El Mekki et Elyess Gharbi,

    TUNIS, 18 mai (Reuters) – La station de radio indépendante la plus populaire de Tunisie a déclaré jeudi que deux de ses principaux animateurs, critiques du président Kais Saied, avaient été convoqués par la police pour être interrogés, alors que l’on craint une escalade de la campagne gouvernementale contre les médias.

    Radio Mosaique a déclaré que ses animateurs Haythem El Mekki et Elyess Gharbi allaient être interrogés par la police vendredi dans le cadre d’une enquête liée au contenu journalistique.

    Les porte-parole de la police et du ministère de l’intérieur n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter cette information.

    El Mekki, qui présente une émission quotidienne sur Radio Mosaique critiquant les politiques de Saied, a soulevé cette semaine des inquiétudes quant aux méthodes de recrutement de la police dans le pays, après qu’un membre de la garde nationale a tué deux visiteurs et trois policiers lors d’une attaque sanglante contre une synagogue juive ce mois-ci.

    Cette année, le gouvernement a pris des mesures sévères à l’encontre d’éminents dirigeants de l’opposition et d’opposants, notamment en arrêtant le directeur de Radio Mosaïque, Nourredine Boutar, ce qui a suscité la colère des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de l’homme.

    La liberté d’expression et la liberté des médias ont été des acquis essentiels pour les Tunisiens après la révolution de 2011 qui a chassé le président autocratique Zine El Abidine Ben Ali et a déclenché les manifestations du printemps arabe.

    Mais les militants et les journalistes affirment que la liberté d’expression est gravement menacée sous le régime de M. Saied.

    Des dizaines de journalistes et de militants ont manifesté jeudi contre les restrictions des libertés et les procès visant des journalistes et des blogueurs.

    « Nous vivons une période sombre. La liberté d’expression est de plus en plus touchée. Une vingtaine de journalistes et de blogueurs sont poursuivis en raison de leurs articles ou de leurs positions contre les autorités », a déclaré à Reuters le chef du syndicat des journalistes, Mahdi Jlassi.

    M. Saied a fermé le parlement en 2021 et s’est emparé de tous les pouvoirs dans le cadre de mesures que ses opposants qualifient de coup d’État.

    #Tunisie #RadioMosaïque #KaisSaïed #

  • Le Parlement algérien ratifie une loi renforçant le contrôle sur les médias

    Topics : Algérie, presse, médias, journalistes, répression,

    Reporters sans frontières critique la législation en disant qu’elle comporte des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    Le parlement algérien a approuvé une nouvelle loi sur les médias qui renforce le contrôle sur le travail des journalistes et impose de nouvelles restrictions.

    Alors que le gouvernement a déclaré que la loi était essentielle pour garantir le libre exercice de l’activité des médias sous contrôle légal, Reporters sans frontières (RSF) a déclaré que la loi comprenait des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    La loi interdit aux médias algériens de recevoir tout financement ou aide matérielle de toute « entité étrangère ».

    Le ministre des Communications, Mohamed Bouslimani, a déclaré que la loi vise à « consacrer la liberté et le pluralisme de la presse » et à « la protéger de toutes les formes de déviation ».

    La nouvelle loi exclut de facto les binationaux du droit de posséder ou de contribuer à la propriété d’un média en Algérie.

    « Certains chapitres sont positifs, d’autres représentent une violation de la liberté de la presse, comme la révélation des sources à la justice, si nécessaire, la restriction de l’accès à tout financement », a déclaré Khaled Drareni, le représentant de RSF en Afrique du Nord.

    Contrairement à l’ancienne loi qui exigeait une autorisation formelle du ministère de la Communication pour créer un journal, la nouvelle est beaucoup plus simple en ce sens qu’elle stipule que les journalistes peuvent créer un média en ne faisant qu’une déclaration.

    Plus tôt ce mois-ci, un tribunal algérien a condamné Ihsane El Kadi , journaliste de renom, à cinq ans de prison. Ihsane, un critique virulent du gouvernement qui a été arrêté le 24 décembre, a été accusé de recevoir des fonds étrangers.

    L’arrestation d’El Kadi a également été condamnée par des organisations de défense des droits humains telles qu’Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

    #Algérie #Presse #Journalisme #Répression

  • Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Mohamed Ziane, répression, droits de l’homme, presse, journalistes,

    Mon problème réside dans l’interview publiée dans El Independiente dans laquelle, en octobre dernier, je demandais au roi Mohamed VI d’abdiquer ou de démontrer publiquement qu’il peut continuer à régner .

    Le fait d’avoir accordé cette interview en espagnol a été très réussi pour la simple raison qu’il y a l’antécédent du roi Juan Carlos, qui avait abdiqué en faveur de son fils, l’actuel roi Felipe VI .

    Pour les citoyens hispanophones, la proposition est normale et conforme à l’usage actuel. Le vrai problème est qu’en Espagne il y a eu un énorme saut qualitatif en matière de droits de l’homme alors qu’au Maroc, peu importe ce qui est fait pour convaincre le monde qu’il y a eu une amélioration, la réalité est tout le contraire.

    La situation des droits de l’homme au Maroc en 2023 est pire que celle qui existait dans le pays en 1999. Feu le roi Hassan II est devenu convaincu que l’alternance était nécessaire et a commencé à libérer tous les détenus qui étaient liés au monde politique et à l’humanitaire progressiste. idées, même s’ils avaient été envoyés en prison sur la base d’un dossier pour possession de drogue, comme ce fut le cas de nombreux militants syndicaux.

    Dans le même temps, le conseil consultatif des droits de l’homme se mobilise pour convaincre le plus radical des opposants, Mohammed Basri, alias le Fqih Basri , [fondateur de l’Union nationale des forces populaires, parti de gauche, et pendant des années un ennemi acharné de Hasan II] avec qui nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises à Paris dans des réunions auxquelles Moumen Diouri a également participé.

    Lorsque j’étais ministre des Droits de l’Homme, j’ai pris en charge ce dossier car je connaissais les limites à ne pas dépasser avec feu le Roi.

    Malheureusement, au Maroc on a voulu résoudre le problème en se basant sur le concept d’indemnisation et une commission réconciliation et justice a été mise en place à l’image de celle qui existait en Afrique du Sud et au Chili.


    Mais tout était une caricature de réconciliation et des compensations étaient accordées aux militants dissidents et aux agents du gouvernement qui avaient travaillé pour la police politique .

    De cette façon, le Maroc a découvert qu’il devait changer sa politique de rencontre avec les opposants. Au lieu de se retrouver face à face avec les forces du changement, il s’est tourné vers un autre moyen de contenir l’opposition : diriger leurs mouvements.

    Et force est de reconnaître qu’il s’est très bien débrouillé, tant au niveau de la direction des mouvements nationalistes que des partis socialistes, dont l’ex- Parti communiste marocain . Des agents de la police politique pourraient être imposés à la direction.

    Aujourd’hui, il est possible de conclure que la situation des droits de l’homme est pire que celle qu’a connue le Maroc à la fin du régime Hassan II.

    Et quelques exemples peuvent être donnés : l’utilisation des femmes pour démolir et discréditer tous les penseurs, militants politiques ou syndicalistes et, surtout, les forces religieuses, qui continuent à être profondément enracinées dans la société marocaine.

    L’université est totalement soumise au régime et la plupart de la presse, ainsi que les journalistes eux-mêmes, ont été corrompus par le système.

    Au temps de Hassan II , les élections étaient truquées. Pas aujourd’hui, mais la quasi-majorité des députés achètent des voix, ce qui au final produit le même résultat.

    Il faut comprendre que le Maroc de 2023 souffre d’un énorme retard en matière de droits de l’homme par rapport au monde d’aujourd’hui. Il est inutile de comparer le Maroc de 2023 avec le pays qui existait dans les années 70 ou 80.

    Il faut le comparer avec le monde d’aujourd’hui pour se rendre compte que la différence est plus profonde et surtout plus dangereuse. Le Maroc appartient au monde occidental et est, comme les autres pays d’Afrique du Nord de la rive sud, aux portes des nations modernes et civilisées de l’autre rive. Mais quand la différence est encore plus grande que la mer qui nous sépare, il y a un vrai danger d’instabilité.

    Mohamed Ziane (Málaga, 1943) est un avocat marocain et ancien ministre marocain des Droits de l’Homme. Il a été député et fondateur du Parti libéral marocain.

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    #Maroc #Mohamed_Ziane #Mohammed_VI #Presse #Journalistes

  • Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Tags : Maroc, AMDH, répression, presse, journalistes, inflation, prix,

    Une association marocaine a condamné la poursuite, par le régime du Makhzen, des atteintes aux droits et libertés, en réaction aux actions de protestation menées par la population. L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a condamné « la poursuite par l’Etat de la suppression de divers droits et libertés, (face aux) protestations croissantes contre la détérioration continue des conditions de vie et son impact sur le pouvoir d’achat de tous les Marocains ». Dans un communiqué, publié durant le week-end, l’association a enregistré « une hausse sans précédent des prix du carburant, des matières premières, des légumes, de la viande et de divers services sociaux ».

    L’AMDH a également mis en garde contre « les atteintes aux libertés publiques et privées et au droit de manifester, et contre le maintien en détention des défenseurs des droits de l’homme, la poursuite des arrestations et simulacres de procès, les violations de divers droits économiques et sociaux, et les tentatives de faire passer des lois régressives, auxquelles s’ajoutent la Loi de finances qui perpétue la discrimination et la vulnérabilité » des citoyens.

    S’exprimant au sujet du harcèlement des militants, l’association a dénoncé l’arrestation de Ezzeddine Basidi, responsable adjoint de la section de l’association à Sefrou, en raison de ses activités de défense des droits de l’homme, et d’Abdelnabi Boukrine, responsable de la section de Fès de l’Association nationale des diplômés chômeurs.

    Elle a également dénoncé la condamnation par la justice des enseignants contractuels, appelant par là même à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les détenus du Rif, les prisonniers d’opinion, les journalistes et les blogueurs.

    Dans le même communiqué, l’association a critiqué le ministère de l’Intérieur marocain pour les restrictions continues imposées aux activités du Parti la voie démocratique travailliste et la violation continue du droit de manifestation et de protestation pacifiques. Elle a également exprimé son « rejet total des restrictions systématiques du travail des journalistes ».

    Enfin, elle tient l’Etat marocain « pleinement responsable de la tension résultant du dossier des enseignants contractuels » et exige que toutes leurs revendications justes et légitimes soient prises en compte.

    #Maroc #Répression #Presse #Journalistes #Rif #Hirak

  • APRÈS LE QATARGATE MOROCCOGATE ?

    Le magazine Spiegel donne une nouvelle dimension au scandale de corruption qui a secoué Bruxelles. “Le scandale du Parlement européen qui a commencé comme “Qatargate”, pourrait se transformer en “Moroccogate“, puisque le pays semble avoir joué un rôle plus important dans l’affaire que le Qatar”, résume le chroniqueur allemand. Plus précisément, selon les informations du site Internet du magazine allemand, le Maroc aurait exercé une influence légale et illégale sur Bruxelles de manière encore plus intensive et plus longue que le Qatar.”

    Le personnage clé est le Marocain Abderrahim Atmoun
    “L’agence de renseignement marocaine DGED aurait recruté dès 2019 un groupe avec les Italiens Panzeri, Giorgi et l’eurodéputé Coccolino, pour influencer le groupe social-démocrate au Parlement européen”, tandis que d’autres se sont ensuite ajoutés à la liste, comme Eva Kaili. Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, est présenté comme celui qui a financé et guidé l’action de ce qui précède. “Atmoun entretenait des relations étroites avec l’UE et notamment avec la France. En 2011, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait fait d’Atmoun chevalier de la Légion d’honneur”, une première pour un homme politique marocain. À Varsovie, à partir de 2019, il a rencontré le trio italien Panzeri, Giorgi et Coccolino – comme il le faisait à chaque voyage à Bruxelles. En revanche, l’implication du directeur général de la DGED lui-même, Mohamed Mansouri, n’est pas exclue, car il est prouvé que “les services secrets marocains ont souvent réservé des billets d’avion coûteux pour Pancheri, afin de rencontrer Mansouri”.

    En effet, “en octobre 2021, Pancheri avait demandé une réunion avec un ordre du jour de “stratégies pour le Parlement européen”. On ne sait pas encore si cela a eu lieu”. Mansouri et le gouvernement marocain ont évité toute déclaration. Les médias allemands rapportent également que “les services de renseignement marocains jouent un rôle actif à Bruxelles”, notamment pour l’issue des questions concernant les droits de pêche et le conflit avec le Sahara occidental, dont le Maroc détient une grande partie depuis des décennies. Malgré cela, “les eurodéputés ont approuvé à une écrasante majorité une résolution condamnant fermement le Qatar pour influence illégale – mais pas le Maroc”.

    Le groupe Archirodon
    Lorsque des amendements ont été proposés en septembre qui aggraveraient les relations diplomatiques du Maroc avec l’UE, “la commission des affaires étrangères du Parlement a reçu une lettre de Denis Karapiperis, directeur général du groupe Archirodon”, comme l’article le mentionne nommément, “qui traite des installations portuaires , de l’énergie et des infrastructures de transport ». Selon Spiegel, “Karapiperis a écrit que les deux amendements visent à” remettre en cause l’intégrité territoriale du Maroc “et à le dénoncer comme un pays qui” viole les droits de l’homme et maintient l’UE. otage”, […] arguant en outre que l’expérience de la construction de deux ports au Maroc l’a amené à conclure que le gouvernement marocain travaille non seulement dur pour le développement économique de son pays, mais joue également un “rôle positif” en Méditerranée et en Afrique. Au final, les deux amendements ne sont pas apparus dans le texte final”, (SS le vote a eu lieu le 14.09.22). Karapiperis mentionne dans la même lettre avoir voulu soulever la question suite à sa communication avec Mohamed Sbihi, le Marocain ambassadeur à Athènes.

    QATARGATE : NOUVELLES RÉVÉLATIONS SUR PANCHERI – GIORGI

    Le scandale du “Qatar-Gate” continue de préoccuper l’Italie. Avec des photos publiées aujourd’hui par le journal La Repubblica, une référence directe est faite à une rencontre qu’Antonio Panzeri et Fradesco Giorgi auraient eue dans un hôtel de luxe à Bruxelles le 10 octobre avec le ministre du Travail du Qatar, Al Ben Shamik Al Marri.

    Sur les photos des caméras de sécurité d’un grand hôtel bruxellois, on distingue Pancheri un sac à la main, un homme poussant une valise à roulettes dans un couloir et trois autres marchant, probablement vers une suite de l’hôtel. Comme l’écrit La Repubblica et que le journal II Fatto Quotidiano l’avait déjà rapporté, Francesco Giorgi se serait rendu à cette rencontre avec sa jeune fille en poussette. Et le sac de Panzeri, toujours selon le journal de Rome, à sa sortie était nettement plus gonflé qu’à son arrivée.

    Une nouvelle avalanche de révélations suivra-t-elle ?
    Le journal italien fait référence à la logique des procureurs, selon laquelle tout cela est une preuve supplémentaire du “do ut des”, c’est-à-dire du “donner et recevoir” qui a caractérisé les relations du peuple Pancheri avec les représentants du Qatar. On dit que c’est encore une autre preuve tangible du stratagème de corruption. Tout cela s’est passé le 10 octobre. Douze jours plus tard, écrit La Repubblica, Panzeri accompagné du président de la Fédération syndicale internationale Luca Vizentini quittait Paris pour le Qatar. Les billets “semblent avoir été émis par une agence de voyage située à Doha”.

    Au même moment, le même journal écrit que Pancheri, sa femme, sa fille et son gendre songeaient à faire le réveillon à Marrakech aux frais couverts par le Maroc. “Antonio Panzeri a pu tirer les ficelles de plusieurs eurodéputés, notamment italiens”, écrit La Repubblica, citant des documents du parquet belge. Il ajoute, enfin, que « si l’autorisation correspondante est donnée par le Parlement européen, les noms de ces eurodéputés seront dévoilés, provoquant une nouvelle avalanche de révélations ».

    LA REPUBBLICA SUR QATARGATE : DOCUMENTAIRE SUR CEUX QUI SONT IMPLIQUÉS AVEC DES VALISES D’ARGENT

    Des images des caméras de sécurité de l’hôtel Steigenberger Wiltcher sont publiées aujourd’hui par la Rebubblica qui montre une rencontre le 9 octobre entre Pancheri, Giorgi et une délégation conduite par le ministre de l’Emploi du Qatar.

    En effet, après cette rencontre, le journal italien rapporte que “Pierre Antonio Panzeri tient une valise, une sorte de mallette très fine. Francesco Giorgi, en revanche, pousse un landau : à l’intérieur on peut voir qu’il y a un enfant , probablement sa fille , enfant de son amour avec Eva Kaili”.

    Concernant la rencontre de début octobre, le journal italien écrit, selon ERT :

    Le 9 octobre 2022, peu après le déjeuner, un petit cortège arrive devant l’hôtel composé de deux Mercedes noires aux vitres teintées. Ils s’arrêtent sur la place de l’hôtel et trois personnes en sortent. Ils sont dirigés par Ali Ben Samih al Marri, le ministre du travail du Qatar : la suite du quatrième étage est réservée à son nom. Il reste 40 jours avant le coup d’envoi de la Coupe du monde dans le pays du Golfe et un peu plus d’un mois avant une audition du ministre devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen. Le haut responsable du gouvernement de Doha a dû répondre à des questions sur un sujet très délicat : le respect des droits de l’homme au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de football.

    Ces vidéos montrent ce qui, pour les chercheurs, s’avérera être une rencontre séminale. En effet, en regardant les images, force est de constater que certains membres de la délégation qatarienne connaissent déjà les deux Italiens. Une personne en particulier montre une certaine familiarité avec Georgie. Des procès-verbaux ultérieurs enregistrent les allées et venues entre les pièces du quatrième étage, et les enquêteurs font un rapport détaillé. Le groupe dans le hall est rejoint à un moment donné par un membre de la délégation qatarie en pantalon blanc. Les quatre montent dans l’ascenseur. Il est 6 heures de l’après-midi et les caméras se focalisent sur l’étage où séjournent les Qataris : un autre homme apparaît dans le couloir qui faisait partie de la délégation de Doha en poussant une sorte de gros chariot.

    Une demi-heure plus tard, vers 18h30, Giorgi quitte la pièce en poussant le landau. Il réapparaît ensuite dans le hall, où il salue quelqu’un de loin. C’est un visage que les chercheurs définissent comme “familier” à Giorgi, car il “montre du doigt la petite fille de loin”. C’est à propos de qui? Ce qui est certain, c’est qu’après quelques minutes Giorgi retourne au quatrième étage et cette fois il est seul. Près d’une heure plus tard, les deux Italiens et l’homme au pantalon blanc sortent de la suite. Les enquêteurs notent que le sac de Pancheri “semble plus épais qu’à son arrivée”. Devant l’ascenseur, l’homme vu sur les images précédentes avec une valise embrasse Giorgi avant de regagner la suite.

    Mais que s’est-il passé pendant cette heure et demie à l’hôtel ? Qu’ont dit Pancheri, Giorgi et la délégation du Qatar ? Les Italiens ont-ils rencontré directement le ministre du Travail de Doha ? Oui, ils ont. Giorgi lui-même le confirmera aux enquêteurs, la première fois qu’il sera interrogé après son arrestation. “Nous avons rencontré Pancheri, Algerino et le ministre du Travail”, raconte-t-il.

    Dès le premier instant, il était prêt à coopérer et a admis sa pleine implication dans l’affaire. Il dit n’avoir qu’un seul souci : que sa femme Eva Kaili soit libérée, pour rentrer chez elle avec leur fille.

    Bref, Giorgi commence à parler. Et elle révèle entre autres qui est le soi-disant « Algérien », c’est-à-dire l’homme qui dans le mandat d’arrêt émis par les enquêteurs belges est mentionné comme un mystérieux personnage au service du ministre de l’Emploi du Qatar : il s’agit de Bettahar Boudjellal, un Qatari expert des droits de l’homme et membre du gouvernement de Doha.

    Pourquoi ces gens se réunissent-ils à l’hôtel de Bruxelles ? « Compte tenu de la tension internationale qui s’était installée avec la Coupe du monde et les réformes opérées par le Qatar, Pancheri les a rencontrés pour leur expliquer comment ils devaient se positionner. Il leur a proposé de tenir des réunions et d’organiser une audition au Parlement européen le 14 novembre. du face-à-face était de “préparer le ministre à cette audition”, aurait souligné Giorgi.

    La réunion du 10 octobre a servi à préparer la réunion du 14 novembre de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen. Et elle n’était pas la seule : Giorgi parle d’au moins deux autres conversations qui auraient lieu chez Panzeri et en présence du ministre du travail du Qatar lui-même. Il était toujours là, affirme l’ancien assistant parlementaire, pour « faire la traduction » : malgré les 18 années qu’il a passées à Bruxelles, Panzeri ne parle pas vraiment anglais.


  • Hicham Mansouri: « Il n’y a pas de changement dans l’ADN du régime marocain »

    Hicham Mansouri: « Il n’y a pas de changement dans l’ADN du régime marocain »

    Topics : Maroc, presse, Hicham Mansouri, journalistes, Aziz Akhannouch,

    Hicham Mansouri est un authentique journaliste. Formé pour l’investigation. Ce qui ne plait pas dans un royaume où la prédation et la corruption font loi. Ciblé directement par les sbires d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignements du royaume chérifien, il nous raconte comment il a été déshabillé de force et pris en photo sur son lit avec une femme mariée. Emprisonné pour adultère, le Makhzen ne s’est pas débarrassé de lui pour autant. Tant s’en faut. La prison marocaine, où règne la loin de la jungle, et où un vulgaire détenu peut commander à un directeur de prison, il en parle avec autant de passion que d’amertume. Il y a même consacré un livre, sur lequel je reviendrais bientôt. Dans cet entretien passionnant, il revient sur sa vie carcéral, « ezzabala, sa rencontre avec les détenus de Gdeim Izik, sa vie, ses projets et ses rêves en France. Il se lâche et s’exprime à cœur ouvert. Entre confrères, on en arrive jusqu’à se tutoyer. Félicitation pour ce nouveau né, espérant pour lui une vie meilleur dans un Maroc débarrassé du joug féodal de Mohamed VI et de sa famille. Hélas, c’est loin d’être gagné. même réfugié en France, les sbires de Hammouchi ont continué de le suivre et de le harceler, en infectant son téléphone portable avec le logiciel espion Pegasus. L’entretien que voici est à lire et à faire lire.

    « Le gouvernement Akhanouch est condamné à l’échec ».

    « La police a fait irruption chez moi pour m’agresser, me déshabiller et m’obliger à être filmé nu au lit, afin de justifier la poursuite en justice contre moi pour adultère »

    « Il n’y a pas que le sexe. On piège les gens avec l’argent, l’alcool… »

    « Il s’agit de salir la réputation des personnes visées, et surtout leur ôter cette figure de héros opposés au régime féodal royal. Cela peut détruire une personne sur les plans familial, professionnel, social et médiatique ».

    « Je dirais qu’il ya régression sur certains points. Hassan II était un bon communicateur, doté d’une grande culture générale, qui n’hésitait pas se lancer dans les débats publics. Mohamed VI est un vulgaire homme d’affaires ».

    « Ces gens (les Sahraouis. NDLR) ont une parole en or. On peut leur faire confiance aveuglément. Je dis cela en connaissance de cause, étant donné que je sui moi-même issu d’une famille de bédouins ».

    « J’ai compris progressivement les rouages de cet énorme commerce, dans lequel les détenus sont à la fois la main d’œuvre et la clientèle ».

    « Ce qui m’a surpris et choqué c’est l’ampleur de cet espionnage de masse, et les énormes moyens mobilisés pour attaquer les gens. Cet amateurisme me désole aussi. Pour moi, ce scandale est transnational. La responsabilité d’Israël, outre le Maroc, est engagée elle aussi ».

    Entretien réalisé par Mohamed Abdoun

    La Patrie News : Permets que j’attaque frontalement cet entretien. Tu as fait de la prison au Maroc, victime d’un coup monté des services marocains, dont on connait très bien les viles méthodes. Tu veux bien nous en parler, pour nos lecteurs, au risque d’exhumer de douloureux souvenirs ?

    Hicham Mansouri : Officiellement, j’ai été jeté en prison pour une affaire de mœurs. On m’a collé sur le dos une grossière affaire d’adultère. Cela, en plus d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Voilà ce qui m’est arrivé. La police a mis sous surveillance permanente mon domicile. J’étais aussi sur écoute téléphonique. Ils ont saisi la première occasion de voir une femme entrer dans mon appartement pour faire irruption chez moi, m’agresser, me déshabiller et m’obliger à être filmé nu au lit, afin de justifier la poursuite en justice contre moi pour adultère. Cette affaire est bourrée de contradictions et de coups montés. Elle est cousue de fils blancs. Je précise que je ne suis pas la première victime de cette infâme machination. Comme journaliste oui. Mais les islamistes en ont été les premières victimes. Avec certains de ces islamistes, qui n’étais même pas violents, et se pliaient au jeu démocratique, ils sont allés plus loin qu’avec moi. Comme par exemple faire irruption chez eux, flanqués d’une prostituée, afin de leur forcer la main ou les faire chanter. Cela n’a malheureusement pas été médiatisé par les ONG ou la presse étrangère. A cette époque, on laissait persécuter les islamistes, sans se rendre compte que le tour des autres, tous les autres, allait bientôt venir. Il faut donc resituer les faits dans leur contexte. Dans la foulée des printemps arabes, plusieurs régimes de ces pays ont été forcés de céder des espaces de liberté. La reprise de ces espaces s’est faite insidieusement. Notamment au Maroc, à l’aide de cette méthode dont on est en train de parler. Il n’y a pas que le sexe. On piège les gens avec l’argent, l’alcool… le point qui me semble être extrêmement important, c’est la réforme au Maroc du code pénal et de la loi sur l’information, ce qui prouve que ce complot était réfléchi, et venait des plus hautes instances du régime. Cela s’est passé juste après mon arrestation (rire désabusé). C’était en 2005. Ils ont enlevé du code de la presse toutes les peines privatives de liberté. Ces prétendues avancées avaient été saluées à l’international. Hypocrites et fourbes, ces réformes ont été transférées vers le code pénal sous forme d’accusations sordides et souvent fabriquées de toutes pièces. C’est par exemple le cas de Omar Radi et Souleimane Raissouni. Il sufit de quitter les sunlights de Rabat et Casablanca pour se rendre compte que les journalistes activant partout au Maroc sont terrorisés par la chape de plomb qui pèse sur leurs têtes. Beaucoup leur conseillent de se taire, de faire le dos rond, et de ne pas politiser leurs cas. On n’a aucun moyen de prendre connaissance de la plupart de ces cas.

    Une sorte de chape de plomb pèse sur l’espace médiatique marocain, et il est impossible de savoir ce qui s’y passe réellement…

    Exact. L’AMDH, (association marocaine de défense des droits de l’Homme), jouissait d’un réseau étoffé à travers le pays, et permettait de mettre en lumière ce qui s’y passait. Mais, malheureusement, le ministre de l’Intérieur de l’époque, en 2005, l’a accusé de servir des agendas étrangers. Les bureaux de ses sections locales ont commencé à ne pas être renouvelés petit à petit. Ce qui a coupé les ONG de l’excellent travail et collecte d’infos sur le terrain. Voilà. Donc, ils ont eu recours à l’adultère avec moi, comme à l’avortement avec Hadjer (Raissouni). Ces affaires peuvent marcher un peu au plan interne. Mais jamais au plan extérieur. Voilà pourquoi ils sont passés à la vitesse supérieure, comme les viols, le trafic de drogue, le terrorisme… ce sont des accusations difficilement défendables à l’étranger. C’est une stratégie qu’ils n’arrêtent pas d’améliorer et d’affiner au fil du temps.

    Dans cette stratégie sournoise, les opposants passent donc pour de vulgaires criminels…

    Tout à fait. Il s’agit de salir la réputation des personnes visées, et surtout leur ôter cette figure de héros opposés au régime féodal royal. Cela peut détruire une personne sur les plans familial, professionnel, social et médiatique.

    Est-ce qu’il ya une réelle différence entre le régime totalitaire de Hassan II et celui de son fils Mohamed VI, sous ses dehors démocratiques, réformateurs et ouvert sur l’universalisme ?

    Le seul changement positif que je pourrais déceler, c’est courte cette phase de transition. Quelques années après le décès de Hassan II, il ya eu une sorte d’ouverture pragmatique et trompeuse, qui ne visait qu’à assurer la transition. La prédation, la corruption jusqu’au plus haut sommet de l’Etat sont toujours là. Il n’ya pas de changement dans l’ADN du régime marocain. Ce constat est admirablement bien résumé par le journaliste marocain décédé depuis quelques années. Pour lui, la faucille n’a pas changé. Seul le manche a changé. Ils ont essayé de changer la vitrine, avec un roi jeune, réformateur, proche du peuple. Cet exercice de communication a été élaboré par des consultants français. La prédation et la répression se poursuivent, même s’il ya différence entre les styles des deux hommes. Je dirais même qu’il ya régression sur certains points. Hassan II était un bon communicateur, doté d’une grande culture générale, qui n’hésitait pas se lancer dans les débats publics. Mohamed VI est un vulgaire et simple homme d’affaires.

    Ta douloureuse expérience en prison t’a carrément inspiré un livre. Est-ce que tu peux nous en parler ?

    Au début, je n’avais pas pour objectif d’écrire un livre, mais seulement de tenir un journal. E projet final a pris forme progressivement. Car, au fil des jours et des semaines, j’ai découvert un énorme trafic. Celui-ci s’exerce au vu et au su de tous. Notamment au bloc B de la prison de Zaki où j’étais détenu. C’était un bloc sordide, tris sale, surnommé à juste titre « ezzebala » par ses locataires. J’y ai été jeté au début afin de rendre ma détention plus infernale et insupportable qu’elle ne devait l’être, sur les plan psychologique et physique. J’ai compris progressivement les rouages de cet énorme commerce, dans lequel les détenus sont à la fois la main d’œuvre et la clientèle. Ce trafic est très bien organisé. Je le démontre dans mon livre avec dates et chiffres à l’appui. Il aurait été impossible sans un cerveau et une organisation située au sommet de l’Etat. Des détenus récidivistes m’ont confirmé que ce trafic existe au niveau de l’ensemble des prisons marocaines. Ces trafics doivent impliquer l’administration pénitentiaire, la police et les Politiques et/ou administration. Ils ont trait à la cocaïne, le cannabis et les téléphones portables. Je conclus ce chapitre en relevant que l’administration pénitentiaire n’a pas pris la peine de me répondre. Elle ne pouvait d’ailleurs raisonnablement pas le faire. Je me suis basé sur des faits, des dates et des chiffres.

    Dans ton livre, tu dis aussi que les détenus sont souvent mieux informés que leurs gardiens…

    Effectivement. L’administration pénitentiaire se base surtout sur l’oral, car elle est gangrenée par la corruption. Cela permet (en théorie) de laisser moins de traces et de preuves. Voilà pourquoi ils évitent de moderniser cet édifice. Cela protège efficacement les supérieurs qui tirent les ficelles. Les détenus deviennent des auxiliaires et des collaborateurs de cette machine bien huilée. Au bas de l’échelle, il ya les « krafa », qui assurent le ménage, la cuisine, et le transport des produits « prohibés ». Ces assistants de l’administration pénitentiaire touchent aussi leurs « salaires ». Cette curieuse forme d’organisation fait que certains détenus peuvent avoir plus de pouvoir que les fonctionnaires eux-mêmes. Ils peuvent même affecter, ou virer un chef de quartier. C’est une vraie jungle avec ses propres codes. J’au pu le constater moi-même durant ma détention.

    Durant ta détention, tu as pu croiser Naama Asfari…

    Effectivement, j’ai rencontré tout le groupe de Gdeim Izik (célèbres détenus politiques sahraouis, dont fait partie Naama Asfari. NDLR). Naama Asfari est quelqu’un à qui j’ai le plus parlé. Car, d’ordinaire, je suis timide et réservé. Sa détermination et son caractère inflexible forcent vraiment le respect. Le contact a été facile avec ce groupe, étant donné que je parle le hassani. El Abed Bachir est venu me voir pour m’offrir un verre de thé sahraoui. C’est comme ça qu’on a sympathisé. J’ai dispensé au groupe des cours de français, ou plutôt des ateliers de lecture. En fait, j’ai beaucoup de respect pour les gens du Sahara. Cela peut paraitre un peu communautaire, étant donné que je suis issu du sud du Maroc, à Reguibat. Ces gens ont une parole en or. On peut leur faire confiance aveuglément. Je dis cela en connaissance de cause, étant donné que je sui moi-même issu d’une famille de bédouins. Chez nous, le respect de la parole donnée et l’honneur passent avant tout. J’aime beaucoup cela chez eux. Ils y tiennent, malgré leurs dures conditions, et leurs peines très lourdes. Ils sont toujours là pour aider les autres. Ils travaillent ensemble, et s’entraident efficacement. Le fait que je comprenne la richesse de leur culture et qu’on parle la même langue nous a beaucoup rapprochés.

    Ton téléphone a par la suite été infecté par le logiciel espion Pegasus. J’en déduis qu’ils ne t’on pas lâché même après ta sortie de prison…

    Oui, oui. Le harcèlement contre moi n’a jamais cessé. Même après mon installation en France en tant que réfugié, j’ai été poursuivie et condamné par contumace, avec un groupe de militants et de journalistes, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ceci étant, je ne suis pas surpris d’apprendre que j’étais espionné. Souvent dans les articles et les plaintes me concernant je découvre des déclarations (déformées et sorties de leur contexte bien sûr) faites par moi en privé à certains de mes contacts. Même si j’étais certain que j’étais espionné, la preuve formelle nous a été administrée par l’enquête de Forbiden Stories. Ce qui m’a surpris et choqué c’est l’ampleur de cet espionnage de masse, et les énormes moyens mobilisés pour attaquer les gens. Cet amateurisme me désole aussi. Pour moi, ce scandale est transnational. La responsabilité d’Israël, outre le Maroc, est engagée elle aussi. On a saisit la justice bien sûr. La police française a examiné mon téléphone pour confirmer qu’il était bel et bien infecté par Pegasus. Les dénégations marocaines, qui ne servent absolument à rien, ne font en fait que l’enfoncer.

    Je vois que tu suis de près la politique intérieur de ton pays de cœur. Comment tu vois l’avenir du Maroc avec un Premier ministre comme Akhanouch ?

    Pour résumer la situation du gouvernement Akhanouch, j’invoque un proverbe arabe qui dit « kheredj melkheyma mayel », ce qui veut dire, traduit littéralement, qu’il est sorti de la tente en titubant. Le gouvernement Akhanouch est condamné à l’échec. Pour la simple raison que cet homme est l’un des plus riches hommes d’affaires marocains. Il fait aussi face à un flagrant conflit d’intérêt. Cet intrus à la politique marocaine, y a été parachuté et maintenu. Il est resté 15 ans au poste de ministre de l’agriculture, en survivant à 3 gouvernements successifs. Sa grande carence, aussi, c’est qu’il n’est pas taillé pour la communication et la politique. D’ailleurs ce n’est pas lui et son gouvernement qui décident, et élaborent les stratégies. Tous les grands chantiers sont dirigés directement par le roi. Les exemples ne manquent pas. Avec la gestion directe du roi, celui-ci perd de facto son pare-chocs gouvernemental. C’est dangereux pour lui, et pour son système monarchique.

    Mohamed Abdoun

    La patrie news, 24/11/2022

    #Maroc #Presse #Journalistes #Akhannouch

  • Des journalistes marocains expriment leur soutien au journaliste Ignacio Cembrero

    Des journalistes marocains expriment leur soutien au journaliste Ignacio Cembrero

    Topics : Maroc, Espagne, Ignacio Cembrero, presse, journalistes, répression,

    « La liberté d’exprimer une opinion et de s’exprimer librement a été assassinée au Maroc », ont-ils dénoncé

    Le Maroc reste déterminé à faire taire le journaliste Ignacio Cembrero après ses plaintes concernant l’espionnage de Pegasus. Pour la quatrième fois, Rabat sollicite l’expert pour qu’il rétracte ses accusations, et pour cette raison ce mardi Cembrero a dû se rendre devant un tribunal de Madrid après que le régime de Mohamed VI a déposé une nouvelle plainte contre lui, cette fois pour « acte de vantardise. »

    En ce sens, un certain nombre de journalistes marocains ont voulu manifester leur soutien à Cembrero en publiant un communiqué dans lequel ils déclarent que « la dernière plainte déposée contre lui par l’Etat marocain n’est rien de plus que l’avant-dernière tentative de faire taire sa voix et son travaille en tant que grand professionnel de la presse » et que « la liberté de donner des opinions et de s’exprimer librement a été assassinée au Maroc ».

    « Si Ignacio Cembrero avait été un citoyen et journaliste marocain, il serait aujourd’hui derrière les barreaux », ont-ils dénoncé. De même, ils ont également mis en lumière sa réputation : « C’est un journaliste de renom dont le travail d’information est d’une grande valeur, tant au Maroc qu’en Espagne, même en France où il écrit régulièrement pour « Orient XXI’ ».

    « Plusieurs journalistes, plumes prestigieuses de notre métier difficile et dangereux, pourrissent dans des prisons marocaines typiques, ils étaient un interminable irrégularités grossières. Des anomalies qui ont été vérifiées et dénoncées sur place par diverses organisations internationales, telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters sans frontières et d’autres organisations », ajoute la déclaration.

    « Nous comprenons », ont-ils précisé, « que ce que l’État marocain fait constqmment avec nous au Maroc, il veut maintenant transférer à l’Espagne, qui est, nous le savons, un État de droit où il n’y a pas de place pour le ignoble violation des libertés fondamentales et de la liberté d’expression ». « Nous n’hésitons donc pas un seul instant à exprimer notre soutien le plus ferme à notre collègue avec la conviction que, une fois de plus, le gouvernement marocain échouera dans sa politique d’annihilation de toutes les voix libres, cette fois en Espagne », ont-ils souligné.

  • Maroc : De faux comptes Facebook pour attaquer des journalistes détenus

    Maroc : De faux comptes Facebook pour attaquer des journalistes détenus

    Tags : Maroc, presse, journalistes, Facebook, Twitter, réseaux sociaux,

    De faux comptes Facebook utilisés pour attaquer des journalistes marocains détenus dans le cadre d’une campagne en ligne coordonnée
    Fait partie d’une étude plus vaste du GRC/CPJ sur les efforts visant à discréditer et à harceler les journalistes dans le monde.

    Alors que la liberté de la presse se détériore au Maroc, les journalistes sont confrontés à des attaques contre la crédibilité de faux comptes Facebook et de médias alignés sur le gouvernement.

    Par Chris Tenove

    Omar Radi savait probablement que son arrestation allait avoir lieu le 29 juillet 2020. Pendant des années, les médias alignés sur l’État avaient attaqué Radi, l’un des rares journalistes marocains ouvertement critiques à l’égard du régime. Cinq jours avant que Radi ne soit arrêté pour des accusations douteuses, notamment d’atteinte à la sécurité de l’État en recevant des fonds étrangers et en collaborant avec des services de renseignement étrangers, et de viol, le média Chouf TV a publié un article appelant à son arrestation. Cet article et d’autres dénonçant Radi ont été partagés et appréciés avec enthousiasme par les utilisateurs de Facebook. Certains ont ajouté des commentaires qualifiant Radi de « traître maudit », d’ »espion » et de « vendeur ».

    Mais bon nombre de ces comptes Facebook n’étaient pas ce qu’ils semblaient être. Une enquête menée par le DFRLab basé aux États-Unis , en collaboration avec le Global Reporting Center et le projet de désinformation de l’Université Simon Fraser , a identifié un réseau de 43 comptes Facebook qui utilisaient de faux profils, des messages synchronisés et d’autres tactiques dans le cadre d’une campagne en ligne coordonnée pour calomnier Omar. Radi. En réponse à cette enquête, Meta – la société mère de Facebook – a supprimé les 43 comptes en mai 2022.

    Radi n’était pas le seul journaliste marocain confronté à ce genre de harcèlement. Le même réseau de 43 comptes a également amplifié une campagne en ligne contre Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef du journal indépendant Akhbar al-Youm. Comme Radi, Raissouni a fait face à des attaques de Chouf TV et d’autres organes d’information alignés sur l’État avant et après son arrestation en mai 2020. Les deux journalistes sont maintenant en prison pour ce que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) qualifie d’« agression sexuelle inventée de toutes pièces ». et des accusations de « morale » à la suite de procès qui ont violé les normes de procédure régulière . DFRLab a publié le rapport d’enquête de notre équipe , qui détaille la situation.

    Des campagnes de diffamation en ligne utilisées pour étouffer la liberté de la presse au Maroc

    Les campagnes en ligne contre les journalistes marocains se sont déroulées dans un contexte de déclin de la liberté de la presse dans le pays, selon le CPJ et Reporters sans frontières . Radi, Raissouni et cinq autres journalistes marocains auraient été ciblés par des logiciels espions , ainsi que plusieurs militants des droits de l’homme et dissidents critiques à l’égard du gouvernement.

    Notre enquête conjointe montre comment les plateformes de médias sociaux sont utilisées comme outils pour faire taire les voix critiques à l’égard du gouvernement marocain, et révèle comment de faux comptes Facebook sont utilisés pour promouvoir des allégations trompeuses et fallacieuses sur les journalistes. Il a également trouvé :

    De nombreux comptes du réseau ont utilisé des photos d’archives pour les photos de profil Facebook, ont « aimé » les messages identiques les uns des autres et ont publié des contenus similaires dans des périodes proches ou identiques, y compris des messages qui amplifiaient des articles provenant de sources médiatiques alignées sur l’État.

    Le réseau ciblant Radi et Raissouni a également publié des messages désobligeants ou trompeurs sur les défenseurs des droits humains, les politiciens de l’opposition et les YouTubers dissidents.
    Meta a pris des mesures sur les 43 comptes identifiés par notre enquête après avoir déterminé qu’ils étaient liés à unréseau précédentde 385 comptes, six pages Facebook et 40 comptes Instagram que Meta a déplateformés en février 2021.

    Les comptes du réseau ont également publié des allégations trompeuses et fallacieuses sur les efforts déployés par Amnesty International et le projet Pegasus pour dénoncer l’utilisation des technologies de surveillance pour espionner les journalistes, les militants des droits humains et d’autres voix critiques.

    Cette enquête collaborative fait partie d’un projet plus vaste du Global Reporting Center examinant les efforts visant à discréditer et à harceler les journalistes dans le monde. Nous avons établi un partenariat avec le Comité pour la protection des journalistes et PEN Canada , ainsi que le DFRLab et le projet de désinformation de l’Université Simon Fraser . Si vous souhaitez être averti lorsque nous publierons nos résultats en 2023, vous pouvez rester informé en vous inscrivant à notre newsletter .

    Source : Global Reporting Centre, 17/11/2022

    #Maroc #Presse #Journalistes #Facebook #Twitter #Faux_comptes

  • Déclaration des États-Unis à l’Examen Périodique Universel sur le Maroc

    Déclaration des États-Unis à l’Examen Périodique Universel sur le Maroc

    Tags : Etats-Unis, Examen périodique universel, presse, liberté d’expression, ONG’s, journalistes,

    A l’occasion de l’Examen Périodique Universel du Royaume du Maroc (EPU), après avoir souhaité la bienvenue à la délégation marocaine, la déclaration des Etats-Unis a salué « les efforts du gouvernement marocain pour mettre en œuvre les réformes envisagées dans la constitution de 2011. Nous avons salué le code de la presse de 2016 destiné à prévenir l’emprisonnement illégal d’individus exerçant leur liberté d’expression. Cependant, nous restons préoccupés par les restrictions à la liberté d’expression et les garanties d’un procès équitable ».

    A ce sujet, Washington, dans le cadre du processus de l’EPU, a recommandé au Royaume du Maroc :

    -Veiller à ce que les journalistes, les défenseurs des droits humains et d’autres personnes ne soient pas poursuivis ou détenus pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique ou d’association, et veiller à ce que tous les individus bénéficient des garanties d’un procès équitable.

    -Approuver les demandes de licence pour toutes les associations non gouvernementales cherchant à s’enregistrer conformément à la loi, y compris les organisations défendant les membres des populations minoritaires, et délivrer des autorisations officielles aux ONG immédiatement après la demande d’enregistrement.

    -Faciliter la visite des procédures spéciales de l’ONU, y compris les rapporteurs spéciaux sur la liberté de réunion pacifique et d’association et sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

    #Maroc #Etats_Unis #Presse #Liberté_expression #ONG