Étiquette : Kabylie
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Maroc-Algérie: Un dealer de kif s’autoproclame avocat des Kabyles algériens
Par Omar ChaalalLa vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations. Emile ZolaL’histoire reflète la vérité et la diplomatie le sérieux d’une nation. L’histoire classe l’avocat Omar parmi les ignorants et la diplomatie le déclasse dans la case des débiles politiques. Il plaide pour le droit à l’autodétermination de la Kabylie et oublie l’histoire de bled Siba.IntroductionJe commencerai mon propos par le traité de Tanger, lequel fut signé le 10 septembre 1844. Le Makhzen y reconnaissait la présence française en Algérie et cessait tout soutien officiel à l’émir Abd el-Kader déclaré hors-la-loi au Maroc et en Algérie. Dans ce traité, l’article quatre dévoile le vrai visage du Maghzen. Hadj Abdelkader est mis hors la loi sir toute l’étendue du royaume du Maroc, aussi bien qu’en Algérie. Il sera en conséquence poursuivi par les Français sur le territoire de l’Algérie, et par les Marocains sur leur territoire jusqu’à ce qu’il en soit expulsé ou qu’il soit pris par l’une ou l’autre nation. Dans le cas où Abdelkader tomberait aux mains des troupes françaises, le gouvernement de sa Majesté, le roi des Français s’engage à le traiter avec égard et générosité. Dans le cas où il tomberait dans celles des troupes marocaines, sa Majesté le souverain du Maroc s’engage à l’interner dans l’une des villes du littoral ouest jusqu’à ce que les deux gouvernements aient adopté de concert les mesures indispensables pour qu’Abdelkader ne puisse en aucun cas reprendre les armes et troubler de nouveau la tranquillité de l’Algérie et du Maroc. Cet article fut mis à exécution par Moulay Abderrahmane, au printemps de l’année 1847.Je suis un Algérien d’origine berbèreRevenant à l’avocat Omar, je lui dis «Je suis un Algérien d’origine berbère et mon nom de famille m’oblige à vous répondre.Pour rafraîchir votre mémoire, si tant est qu’il en existe dans votre petite cervelle, je vous invite à lire un extrait du discours du premier président de la République du Rif, Son Excellence Moulay Mohand. Son Excellence Moulay a réussi à établir une république libre sur une partie du royaume du Makhzen quand son sultan vendu acceptait le protectorat français». Il s’exprimait ainsi «Nous considérons que nous avons le droit, comme toute autre nation, de posséder notre territoire, et nous considérons que le parti colonial espagnol a usurpé et violé nos droits, sans que sa prétention à faire de notre gouvernement rifain un protectorat ne soit fondée. […] Nous voulons nous gouverner par nous-mêmes et préserver entiers nos droits indiscutables». Qui dit mieux ? Un dealer de kif s’est autoproclamé avocat des Kabyles algériens?L’histoire de la République Bled SibaPour l’historien Henri Terrasse, la politique du Makhzen a toujours été commandée par l’existence d’un bled El Makhzen et d’un bled Siba. Cela nous conduit à dire que le Maroc comprend deux parties, le Bled El Makhzen et le Bled Siba. La politique coloniale française durant le protectorat a renforcé l’idée de bled Siba et bled Makhzen à partir des oppositions qui existent entre les intérêts du centre et de la marge, référence, Burke II 2013 : 39.Situé entre la mer Méditerranée et la rivière Ouergha, le Rif ou bled Siba est délimité à l’est par la rivière Moulouya et à l’ouest par l’océan Atlantique. Dans cet environnement rude, les villes sont rares et les villages sont organisés selon un système tribal qui sert de socle à la vie politique, sociale et économique des Berbères rifains. En dépit du relief tourmenté de la région, les Rifains possèdent une très forte identité dont témoigne leur réticence à toute domination étrangère. Ils refusent catégoriquement la soumission au pouvoir central. Le Rif a depuis longtemps, des problèmes avec l’autorité du pouvoir central du Makhzen. C’est ainsi qu’entre 1921 et 1926, une république rifaine a été proclamée par Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi.Qui est Mohammed ben Abd el-Krim al Khatabi ?El Khatabi est considéré comme le héros de cette région. Né dans la tribu Beni Ouriaghel en 1882, Mohammed ben Abd el-Krimal Khabati étudie la théologie et les lois coraniques à Fez. Avec le consentement du gouvernement espagnol, il devient Cadi à Melilla. En 1921, son père lui demande de revenir au pays (le Rif) et de lui succéder à la tête de la révolte contre les troupes espagnoles.Son statut sacré de Commandeur des croyants, les Français l’avaient prévu. Comme l’Emir Abdelkader en Algérie, Abd el-Krimal Khabati était un homme-charnière dans l’histoire du nationalisme maghrébin. Abdelkrim était un véritable homme d’État, réhaussé d’une grande dignité puisée aux sources de l’Islam. Il ne peut plus s’agir seulement d’interdire le Rif à l’Espagne, mais de remporter un djihad contre le sultan du Maroc, solide allié des Français qui protègent son statut sacré de Commandeur des croyants. Puisque vous ignorez l’histoire de votre Makhzen, je vais être plus clair avec vous monsieur l’ambassadeur, je vous renvoie aux paroles du Général Lyautey qui remet votre Makhzen à sa valeur réelle: «Abdelkrim est considéré ouvertement comme le seul et unique sultan du Maroc depuis Abdelaziz, vu que Moulay Hafid a vendu le pays à la France par le traité du Protectorat et que Moulay Youssef est seulement un fantoche entre mes mains». C’est honteux mais c’est l’amère vérité. Qui dit mieux ? Hilale s’est autoproclamé avocat des Kabyles algériens.Bled Siba entre 1959 et 1958Je vous rappelle, qu’en 1958 et 1959, deux ans après l’indépendance du Maroc (1956), les Rifains continuaient à avoir des revendications, en particulier concernant la reconnaissance de leur spécificité culturelle. Ils sont en effet des Amazighs (Berbères), ils ont une culture et une langue qui leur sont propres. En 1959, la riposte du Makhzen a été très dure. Selon certains historiens comme Mohamed Ameziane, on parle de milliers de morts, de centaines de femmes violées et beaucoup d’exilés. Je vous informe qu’une partie de la famille de Mohamed Ameziane vit toujours en Algérie à la suite de ces évènements. Qui dit mieux à monsieur Omar Hilale qui s’est autoproclamé avocat des Kabyles algériens.Selon le chercheur marocain Hsain Ilahiane, les révoltes de 1958-1959 ont été aggravées par la fermeture de la frontière algérienne à la migration rifaine. La fermeture de nos frontières conduit au chômage et vous causent des problèmes. Je vous demande de tourner sept fois votre langue dans votre bouche avant de parler d’un pays qui vous nourrit. Qui dit mieux à monsieur Omar Hilale qui s’est autoproclamé avocat des Kabyles algériens.L’image actuelle de Bled El MakhzenMonsieur Omar Hilale, je sais que vous n’avez pas lu le rapport du journaliste français Pierre Puchot «Au Maroc, on te traite comme un insecte». Dans ce rapport, j’ai vu que votre éducation et votre système de santé sont très en retard.Je vous invite à lire les dires de madame Samira T, une enseignante et les constatations d’Othmane Boumaalif, médecin généraliste.Samira T., 30 ans, enseignante dans un collège public nous déclare «Le Maroc, c’est simple : il n’y a rien à faire, la galère est partout, même pour retirer le moindre papier administratif… On te traite comme un insecte». Elle continue «j’ai enseigné quatre ans dans un environnement difficile, à Fnideq, une ville très conservatrice d’où sont partis beaucoup d’hommes ayant rejoint l’Organisation de l’État islamique. Mors de ma mutation à Tanger, je pensais que mon quotidien allait s’améliorer. Mais non, au contraire, ça a été le vrai début de l’enfer». Dix-huit mois d’une dépression traitée aux anxiolytiques, dont la jeune femme se remet à peine. Pourtant, le quartier n’est pas spécialement pauvre. Les élèves ont presque tous des tablettes. Mais les conditions d’enseignement sont insupportables. «J’ai grandi dans un village perdu, dépourvu de tout. Mais au moins, avec l’école publique, on avait une chance de s’en sortir. Aujourd’hui, le niveau est très bas».«Au Maroc, c’est simple : c’est tout un système de santé qu’il faudrait créer», remarque Othmane Boumaalif. À 38 ans, ce médecin généraliste appartient à la génération des militants du mouvement dit «du 20-Février», apparu en 2011 dans le sillage des révoltes populaires en Tunisie et en Égypte. Il préside Anfass (« souffles » en arabe) démocratique, une association qui produit régulièrement des notes sur l’économie et la société. «Le problème est structurel, nous n’avons pas de première ligne, le médecin traitant qui ausculte puis oriente le patient selon sa pathologie. Au Maroc, le patient va soit chez le médecin, s’il obtient un rendez-vous avant six mois, soit au centre hospitalier universitaire [CHU], quand il existe, soit au dispensaire… C’est le chaos total, et les gens ont souvent recours à l’automédication». Que pense-t-il des établissements flambant neufs construits en partenariat avec les États du Golfe? «On bâtit une poignée d’hôpitaux-vitrines, très bien équipés. Mais personne ne peut se les payer ! À côté, le Maroc demeure un gigantesque désert médical, d’autant que beaucoup de nos praticiens émigrent en Allemagne, où leur diplôme est désormais reconnu». Qui dit mieux? Hilale s’est autoproclamé avocat des Kabyles algériens.Le Podcast Journal, 28/07/2021Etiquettes : Maroc, Algérie, Rif, Kabylie, Omar Hilale, Abdelkrim El Khattabi, #Maroc #Algérie #Kabylie #Rif -
Réponse au Maroc des militants kabyles détenus
Attaque du Maroc contre l’Algérie: Depuis la prison où ils sont détenus, Bouaziz Aït Chebib et quatre autres militants réagissent
Depuis la prison où ils sont en détention préventive depuis le 27 juin denier, les détenus d’opinion Bouaziz Aït Chebib, Belaïd Ammar- Khodja, Hocine Azem, Boussad Becha et Hamou Boumediène ont tenu à réagir aux dernières évolutions de la scène politique nationale notamment en ce qui concerne la récente attaque du Maroc contre l’Algérie.
Dans un message rendu public,hier, par le biais de leur avocat Mokrane Aït Larbi, les cinq militants ont, en effet, condamné “les déclarations d’officiels marocains qui tentent d’instrumentaliser la Kabylie, son histoire, ses luttes, ses militants et ses détenus dans des rééquilibrages géopolitiques qui ne les concernent pas.”
Par ailleurs, ils ont dénoncé leur “détention arbitraire qui viole les principes fondamentaux du droit” et réaffirmé “avec force” leurs convictions politiques plurielles défendues publiquement et pacifiquement”. “Dans leur diversité, ces opinions relèvent du débat citoyen et non de la justice pénale”* , concluent-ils.
L’avant-garde, 25/07/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, Bouaziz Aït Chebib, Belaïd Ammar- Khodja, Hocine Azem, Boussad Becha, Hamou Boumediène, #Algérie, #Kabylie,
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Algérie : les présidents des deux chambres accusent le Maroc
Ils accusent le Maroc de manœuvres déstabilisatrices contre l’Algérie: les présidents des deux chambres appellent à faire front contre l’ennemi extérieur.
Au cours d’une cérémonie sobre et courte marquant la clôture de la session parlementaire 2020-2021, le président du Conseil de la nation et son homolologue à l’Assemblée populaire nationale sont revenus sur les déclarations du diplomate marocain sur « le droit de la Kabylie à son autonomie territoriale ».Sans détours et sans ambiguïté, le nouveau président de la chambre basse, Ibrahim Boughali, a affirmé que « les dernières provocations du régime marocain, sont contraires à tous les us et lois internationales et dépassent toutes les lignes rouges ».De son point de vue, le royaume chérifien exprime son hostilité envers l’Algérie à chaque fois qu’il éprouve du mal à contenir ses problèmes internes.Il est complètement incongru, a-t-il martelé, « de mettre au même niveau le droit du peuple sahraoui à recouvrer son indépendance et sa souveraineté sur ses terres et les velléités de créer des problèmes par l’incitation, la propagande et l’appui aux mouvements terroristes séparatistes afin de déstabiliser notre pays et semer le chaos dans l’ensemble de la région ».Il a appelé les algériens à déjouer, ensemble, ces manœuvres et à faire front contre l’ennemi extérieur pour préserver l’intégrité du territoire national. « L’Algérie, qui a toujours été une terre d’Hommes dévoués, avance d’un pas sûr sur la voie de redressement des processus, loin de tout populisme » a-t-il soutenu.Salah Goudjil, du haut du perchoir du Sénat, a prononcé un discours au ton aussi péremptoire contre le Maroc.« L’immunité de l’Algérie réside en l’édification d’un Etat démocratique et c’est ce qui dérange énormément, surtout à l’étranger, ceux qui n’aimeraient pas voir l’Algérie appuyée à des bases solides et saines », a-t-il déclaré dès l’entame de son allocution.Il a aussitôt rappelé la règle de la non-ingérence : « L’Algérie, qui n’a toléré aucune immixtion dans ses affaires internes même en temps de la guerre contre la colonisation française, refuse toujours toute ingérence étrangère dans ses affaires internes ».Il jugé impératif que tous les algériens restent soudés pour préserver « l’unité nationale, la sécurité des frontière et l’autonomie de la décision politique ». Il a rendu, dans le sillage, hommage à l’ANP qu’il a qualifiée de « cœur battant de la nation ».Anais B.Karim AlemAlgérie Breve News, 26/07/2021Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, Ibrahim Boughali, Salah Goudjil, -
L’Algérie envisage de rompre avec le Maroc
Suite aux attaques Marocaines contre l’Algérie – L’option de la rupture des relations diplomatiques envisagée
Les attaques marocaines contre l’Algérie, qui sont allées crescendo, risquent fort de pousser Alger à une réaction extrême.
Pour l’heure la riposte d’Alger à ces attaques semble s’inscrire dans une stratégie qui ira en se durcissant et tendant notamment à prouver à la communauté internationale que le voisin de l’Ouest a effectivement dépassé toutes les lignes rouges. Selon de nombreux observateurs l’Algérie est en train de se préparer à la rupture totale de ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une option loin d’être une simple vue de l’esprit tant de nombreux signes laissent clairement envisager cette perspective. D’ailleurs dans le communiqué rendu public jeudi par le ministère des Affaires étrangères cette option semble bel et bien figurer en filigrane.
« Cette pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des États » note en effet le communiqué en réaction à l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage « Pegasus » contre des responsables et citoyens algériens. « étant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en oeuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effortinternational destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine », souligne encore le communiqué.
« L’Algérie se réserve le droit de mettre en oeuvre sa stratégie de riposte » est effectivement une phrase qui a retenu l’attention de tous les observateurs. L’option de la rupture des relations diplomatiques avec cet encombrant pays voisin est donc plus que jamais d’actualité. L’opinion publique nationale soutiendra cette décision si elle venait à être prise par les autorités algériennes.
En attestent les débats enflammés sur les réseaux sociaux ainsi que les réactions d’une partie de la classe politique et des analystes. « Nous ne gagnons rien du tout avec ce pays » s’exclame avec véhémence un enseignant universitaire qui est favorable à une décision extrême. « Ce pays ne cesse de nuire à l’Algérie » a réagi à son tour l’avocat Farouk Ksentini sur une chaîne de télévision. Lui aussi a plaidé en faveur de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Sur les réseaux sociaux on ne met pas de gants pour qualifier l’attitude du Maroc, ce d’autant que ce pays a multiplié les attaques contre l’Algérie et ne veut nullement s’arrêter de porter atteinte à son voisin de l’Est.
En effet avant cette gravissime affaire d’espionnage le Maroc s’est illustré par un grave faux-pas montrant ainsi son hostilité à l’Algérie. Les propos de l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilal, sont en vérité une véritable déclaration de guerre. Lors de la réunion des pays non alignés les 13 et 14 juillet, ce dernier avait appelé à « l’indépendance du peuple kabyle » en Algérie.
C’est dire combien le Maroc a « dévoilé » son véritable visage en foulant au sol toutes les ratiques et us diplomatiques.
Par : KAMEL HAMED
Le Midi Libre, 26/07/2021
Etiquettes : Maroc, Algérie, Kabylie, espionnage, Pegasus,
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La provocation du Maroc engendre une «union sacrée» en Algérie
La dernière provocation en date du Makhzen marocain par la voix de son représentant aux Nations Unies qui a osé parler du droit à l’autodétermination du « peuple kabyle » a été accueillie comme c’était prévisible par une levée de boucliers de la part de l’ensemble des forces politiques et syndicales en Algérie. Fait remarquable, la réaction n’est pas venue seulement des partis traditionnels et des organisations syndicales et patronales à la botte du pouvoir. Les partis d’opposition et les syndicats contestataires n’ont pas hésité de leur côté à condamner fermement la sortie du diplomate marocain.
Dans un communiqué signé par le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, Le FFS a condamné la distribution par la représentation du royaume marocain près l’ONU aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés, d’une note à caractère provocateur odieux, dont la teneur n’est que mensonge et calomnie, dans une tentative désespérée d’attenter à notre chère patrie et de semer la division au sein de notre vaillant peuple uni ». « Cet acte abject, loin des sentiments de fraternité, d’estime et d’amitié que se vouent les deux peuples algérien et marocain et loin des principes même de la diplomatie, est un dérapage dangereux et un acte irréfléchi », souligne le FFS qui affirme que « l’indépendance et l’intégrité du territoire algérien sacré, arrachées au prix de lourds sacrifices et de tant de caravanes de chouhada, constituent une ligne rouge qu’il n’est permis à personne de franchir quel qu’en soit le prétexte ».
De son côté, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), d’habitude très virulent à l’égard du pouvoir, n’a pas hésité à condamner « les provocations systématiques continues » du Makhzen, affirmant que ces pratiques « honteuses et récurrentes » s’inscrivent dans le cadre d’une « série de forfaitures » auxquelles nous a habituées le Maroc. Dans un communiqué rendu public, le SNAPAP s’est fortement indigné contre les provocations « systématiques et continues du Makhzen à travers la note distribuée par la représentation marocaine aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés et par laquelle il soutient un mouvement classé terroriste par l’Etat algérien et qui appelle à la séparation d’une partie intégrante de notre territoire national ».
Ces pratiques marocaines « honteuses et récurrentes » et qui « ne reflètent en aucun cas les liens de fraternité entre les deux peuples, s’inscrivent dans une « série de forfaitures » auxquelles nous a habituées le régime marocain, a précisé le SNAPAP, soulignant que « le Makhzen s’acharne, aujourd’hui, contre l’unité et l’identité du peuple algérien qui demeure conscient de ce qui se trame contre lui par les ennemis de l’Algérie déterminée à barrer la route à ces derniers grâce à ses enfants dignes et loyaux », a rappelé le Syndicat dans son document. Ces manœuvres fomentées par certaines parties et visant, depuis des années, à saper l’unité et la stabilité de notre pays n’auront aucune influence sur le peuple algérien vaillant et uni dans toutes ses composantes nationales, qui a choisi d’emprunter, en toute liberté, la voie des institutions constitutionnelles et d’aller de l’avant pour tourner la page et édifier une Algérie nouvelle », a poursuivi le SNAPAP.
Certes, la réaction du FFS et du SNAPAP est venue avec un retard de plusieurs jours tout à fait incompréhensible. Mais comme on dit en pareilles circonstances, mieux vaut tard que jamais. Pour les observateurs, l’ « union sacrée » engendrée par la provocation du Makhzen démontre une fois de plus que les Algériens, par delà leur opposition sur des questions de politique intérieure, savent faire front uni quand il s’agit de l’intégrité de l’Algérie. Cependant, ces mêmes observateurs ne peuvent pas s’empêcher de reconnaître que le pouvoir a bien profité de cette crise diplomatique pour détourner l’attention de l’opinion publique algérienne des problèmes récurrents qui ont conduit les Algériens à se soulever dans plusieurs wilayas à l’instar de ce qui s’est passé dans les wilayas du sud du pays. Par ailleurs, la crise avec le Makhzen a sans doute poussé les clans en lutte au sommet de l’Etat à mettre provisoirement de côté leurs différends pour se consacrer à ce nouveau défi diplomatique et sécuritaire.
Dans ces conditions, la lutte des Algériens en vue d’imposer des réformes de structure à la hauteur des attentes populaires sera plus difficile dans la mesure où parmi les forces qui étalent aujourd’hui ostensiblemen leur « patriotisme », il y en a certaines qui ne voient dans l’Etat algérien qu’une vache à lait pour leurs nombreux cousins infiltrés au sein de l’Administration et dans les entreprises publiques.
Mustapha Senhadji
Algérie solidaire, 21/07/2021
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Algérie-Maroc : La sommation diplomatique
Alger décide de rappeler son ambassadeur au maroc – La sommation diplomatique
La diplomatie algérienne est capable du meilleur. Elle peut être aussi d’une férocité redoutable lorsqu’on attente à la souveraineté du pays.
Saïd BOUCETTA
L’Algérie a décidé officiellement le rappel de son ambassadeur en poste à Rabat, Abdelhamid Abdaoui, «pour consultation et à durée illimitée», ont déclaré des sources autorisées au quotidien L’Expression. Cette sentence vient répondre à l’acte aventureux de la représentation diplomatique marocaine à New York. Celle-ci, rappelons-le, a distribué aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés, une note officielle, dans laquelle le Maroc soutient publiquement et explicitement un prétendu «droit à l’autodétermination du peuple kabyle». Avant d’en arriver à cette étape, extrême dans les us diplomatiques, le ministère des Affaires étrangères a réagi par voie de communiqué à l’acte inqualifiable du royaume. 48 heures après l’absence de toute réponse au communiqué du MAE de la part de Rabat, confirme l’ingérence manifeste dans les affaires internes de l’Algérie. La mesure radicale prise par Alger de rappeler son ambassadeur se justifie amplement. Et «ce ne sera pas la dernière», soulignent les mêmes sources. Dans la «durée illimitée» du rappel de l’ambassadeur algérien, il y a certainement une volonté de ne pas s’arrêter à une simple décision sans lendemain.
À bien suivre le ton de la réaction magistrale d’Alger, la probabilité d’«une montée en puissance» fait dire à nos sources que d’autres mesures pourraient suivre. On n’en connaît pas encore la nature, mais il transparaît, dans l’attitude ferme du MAE, une intransigeance à aller au fond de cette affaire. Il ne s’agit donc pas d’une «brouille passagère», une déclaration malheureuse, sur laquelle on pourrait passer l’éponge.
L’ambassadeur marocain auprès de l’ONU, Omar Hilale, n’a commis, ni plus ni moins, qu’un acte de piraterie diplomatique. L’irréparable a été en plus aggravé par le mutisme du Palais royal. En langage diplomatique, cette attitude concourt à la préméditation. Ce qui explique tout le sens que veut donner Alger à sa réaction. Celle-ci devrait certainement prendre d’autres formes pour le même objectif, à savoir marquer la puissance de l’Algérie, face à un royaume, déjà en perdition pour prétendre jouer dans la cour des grands. Rabat devra s’attendre à une avalanche de mauvaises nouvelles. La force de frappe diplomatique de l’Algérie est connue de tous. C’est bien cette même diplomatie qui a chassé le représentant du régime de l’Apartheid de l’Assemblée générale de l’Onu, donné l’opportunité au leader palestinien, Yasser Arafat, de prononcer un discours à l’Onu, devant tous les chefs d’Etat de la planète. La diplomatie algérienne, qui a réussi à libérer les otages américains retenus en Iran, est capable du meilleur.
Elle peut être d’une férocité redoutable lorsqu’on attente à la souveraineté du pays. De là à provoquer un prochain désaveu tant africain qu’international du Maroc, nos sources n’en disent rien, mais les observateurs avertis croient la chose possible, compte tenu de l’aura de l’Algérie au niveau des pays non-alignés, à l’Union africaine, dans l’Organisation de la coopération islamique et dans bien d’autres sphères où la voix de notre pays est respectée et très écoutée. Le «rappel pour durée illimitée» de notre ambassadeur en poste au Maroc, trouve également sa justification dans l’unanimisme d’une classe politico-médiatique visiblement acquise au Makhzen. Les réactions ostensiblement convergentes dans le royaume ont montré une haine inexplicable à l’endroit de l’Algérie. Ces milieux épousent la vision maladive de Mohammed VI pour tout ce qui touche à son entreprise coloniale, quitte à le suivre sur sa tendance au bellicisme avec son voisin de l’Est. Tout cela révèle le «traquenard» et la logique de la meute. Les journaux, les télévisions et les sites électroniques d’information marocains ont interprété l’initiative stupide de leur représentant diplomatique à l’Onu, comme une prouesse diplomatique! Le royaume du Maroc est coutumier par ses coups de tête.
Les derniers épisodes qui l’ont opposé, tant à l’Espagne qu’à l’Allemagne, traduisent toute l’arrogance d’un roi, depuis son alliance avec Israël. À croire que le virus Trump l’a sérieusement contaminé. Cela est d’autant plus vrai que même agressée, l’Algérie est restée digne. Ses enfants, sans exception, sont montés au créneau pour défendre la souveraineté de leur pays. Ce sont les fantassins d’une diplomatie qui sait être imaginative, et pour l’avoir déjà amplement démontré lors de la guerre de Libération nationale. Une guerre qui a résonné dans les couloirs de l’Onu. 48 heures de la déclaration du département de Ramtane Lamamra sommant le Maroc de s’expliquer sur cette agression, Rabat a opté pour le mutisme. Mais comme dit le dicton arabe: «Le silence vaut approbation.» L’escalade provoquée par le Maroc dans la région ne fait en vérité que commencer.
Communiqué officiel du MAE
Dans la Déclaration du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, rendue publique le 17 juillet 2021, il a été indiqué que l’Algérie attendait du Royaume du Maroc qu’il clarifie sa position définitive sur la situation d’une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York. Depuis lors, et en l’absence de tout écho positif et approprié de la partie marocaine, il a été décidé, aujourd’hui, le rappel, avec effet immédiat, pour consultations, de l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, sans préjudice d’autres mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire.
L’Expression, 19/07/2021
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Maroc-Algérie : Les lumières et les ombres
Quelles que soient les jongleries de façades, les intentions de la monarchie marocaine sont suffisamment claires. Preuve en est. La déclaration du représentant du royaume aux Nations unies dans laquelle le Maroc apporte de manière officielle son soutien à un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle « . Cette dérive relève d’un stratagème élaboré, cohérent visant à nuire à l’unité nationale. La déclaration du diplomate marocain n’est pas inhérente à un cavalier seul mais suit un agenda concédé où se mêlent des forces sionistes et impérialistes qui ciblent toujours la stabilité de l’Algérie. Le Maroc en s’associant à ces forces dévoile chaque jour son penchant pour regarder l’Algérie comme son ennemi stratégique exclusif. Un constat et une vérité qui sont d’actualités. En effet, depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le voisin de l’Ouest déploie et développe un espace permettant à l’Etat hébreu de regagner le terrain perdu au Maghreb et en Afrique. Le Maroc est devenu un tout petit cheval de Troie conduit par des puissances étrangères. Donc un » cow-boy » utilisé pour en prendre d’autres pays au lasso et de les offrir aux grandes puissances.
Il y a urgence à être mieux informé sur les rapports israélo-marocains au moment où la situation sécuritaire régionale est des plus complexes et des plus fragiles. Ces rapports sont fondés depuis de longues années sur des relations solides et pas conjoncturelles basées sur l’identité idéologique, les intérêts politiques et économiques et par une stratégie commune à l’égard à la fois de l’Algérie, des pays africains et arabes. Un contentieux subsiste entre l’Algérie, et le Maroc au sujet de la colonisation du Sahara occidental, s’ajoutant à la nature évidemment très différente des régimes politiques. Un contentieux sur le respect et l’application du droit international, que le Maroc s’entête à résoudre comme voulu par l’Etat algérien dans le cadre des résolutions pertinentes des Nations unies et du Conseil de sécurité à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.A quelles fâcheuses illusions ou à quelles manœuvres malveillantes se livre donc le Makhzen qui cherche à donner une image déformée de l’Algérie, de son peuple, de son Etat et de ses institutions ? Tout, en effet, n’est pas idyllique entre Alger et Rabat, et ce serait mal faire que de vouloir accréditer le contraire, ou de tenter d’éluder la question. En osant s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie, le Makhzen qui n’a pas songé de dissimuler son soutien à un mouvement terroriste, séparatiste et à la solde des ennemis du pays démontre par l’occasion, son vouloir et son empressement à porter atteinte à l’unité nationale procédant ainsi plus de rancunes et d’ambitions de comploter que de volontés politiques réelles de bon voisinage.Brutalement isolé politiquement sur la scène internationale, le palais royal tente un dernier » assaut » en mettant en ligne cette soi-disant « autodétermination du peuple kabyle » pour faire oublier l’occupation du Sahara occidental qui persiste depuis plus de quatre décennies et où le Maroc subit des déboires militaires, politiques et psychologiques. La nature même du régime monarchique du Maroc, ses composantes, et la profondeur de ses racines coloniales sont autant d’éléments qui l’encouragent à intensifier ses méthodes les plus répressives, à développer ses politiques annexionnistes et maintenir la région du Maghreb à une pression permanente. Pour le moment, c’est surtout l’offensive contre l’Algérie qui est visible se poursuit, se développe avec un élan sans cesse renouvelé. Comme le prouve ce soutien officiel au MAK et à ses visées séparatistes. Peut-on croire un seul instant que la complicité et la collusion du Makhzen avec ce mouvement terroriste ne soient pas aussi bien synchronisées aussi totalement orchestrées qu’avec certaines capitales occidentales dont Tel-Aviv et Paris.B. C.Le Maghreb, 20/07/2021Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Kabylie, Omar Hilale, -
Maroc : Le système du Makhzen est devenu une menace pour les pays de la région (experts)
Les participants à une émission spéciale pour Chaîne 1 ont confirmé que le régime du makhzen est devenu une menace pour les pays de la région, et que le silence et l’absence de clarification du Maroc concernant la déclaration de son ambassadeur auprès des Nations Unies s’écartent des normes diplomatiques. et reflète l’échec de la diplomatie marocaine et la confusion de son régime.Le politologue Ismail Debbech a déclaré que la réaction de l’Algérie est venue contre l’ingérence du Maroc dans nos affaires intérieures, et pour confirmer que le système makhzen est devenu un danger pour les pays voisins, appelant à la solidarité pour faire face à ce danger, qui se déroule à l’instigation de l’extérieur du régime du Makhzen, comme il l’a dit.De son côté, l’expert dans les affaires sécuritaires, Omar Bendjana, a écarté que l’échec diplomatique marocain a quelque chose à voir avec la nomination de Ramtane Lamamra au poste de ministre des Affaires étrangères, la qualifiant de nouvelle corde sensible qui joue sur l’unité nationale de l’Algérie.Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a décidé de convoquer l’ambassadeur d’Algérie à Rabat pour des concertations, suite à l’absence de réponse positive à l’invitation adressée par le ministère des Affaires étrangères au Royaume du Maroc de préciser sa position définitive sur la situation « extrêmement dangereuse » résultant des déclarations démenties de son ambassadeur à New York.Le texte du communiqué se lit comme suit : « Le communiqué publiée par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, le 16 juillet 2021, a indiqué la nécessité pour le Royaume du Maroc de clarifier sa position finale sur la situation extrêmement dangereuse résultant des déclarations rejetées de son ambassadeur à New York.En l’absence de toute réponse positive et appropriée de la partie marocaine, il a été décidé de convoquer l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, immédiatement, pour des concertations, et d’autres mesures ne sont pas exclues, selon l’évolution de cette affaire.Ahmed AchourDzair-tube, 19/07/2021Etiquettes : Maroc, Makhzen, Algérie, Kabylie, Ismail Debbech, Omar Bendjana, -
Maroc-Algérie: « Halte au complot makhzéno-sioniste »
CLASSE POLITIQUE, SOCIÉTÉ CIVILE ET PERSONNALITES NATIONALES DÉNONCENT LES MANŒUVRE DU MAKHZEN : « Halte au complot makhzano-sioniste »
C’est une véritable levée de bouclier national dans laquelle les partis politiques, la société civile et les personnalités nationales ont dénoncé les manœuvres, agissements et provocations dont s’était rendu coupable le Makhzen en tentant le coup de diviser l’Algérie et son unité à travers un soutien diplomatique assumé au Mak.Le RND : « le Makhzen soutient un groupe terroriste »Le Rassemblement national démocratique a condamné la déclaration provocatrice du représentant diplomatique marocain à New York, dans laquelle il soutient ce qu’il prétend « le droit à l’autodétermination de la Kabylie ». Dans un communiqué le parti de Tayeb Zitouni indique que « l’acte du Makhzen démontre son soutien à un groupe terroriste bien connu, ainsi que le plan de normalisation avec l’entité sioniste qui vise à frapper la stabilité de l’Algérie et consacre officiellement l’implication du Royaume du Maroc dans une campagne anti-algérienne ». Signalant que « cette confusion entre la question de la décolonisation reconnue par les Nations unies et un complot contre l’unité de l’Algérie, est en contradiction flagrante avec le droit international et l’Acte constitutif de l’Union africaine », appelant le peuple marocain à être vigilant et se mobiliser contre le système du Makhzen qui constitue une menace pour la stabilité de la région.El-Binaâ : « déclaration de guerre contre l’Algérie »Le président du Mouvement El Binaâ, Abdelkader Bengrina, a estimé que la déclaration dangereuse émise par la diplomatie marocaine « constitue une déclaration de guerre contre l’Algérie, pays et peuple », notant que le mouvement attend « une position ferme des Institutions de l’État habilitées à y répondre », soulignant que le peuple algérien « est uni ». Bengrina a ajouté dans un communiqué rendu public hier, que toute manipulation de l’unité du pays, ou de l’unité du peuple, ou toute « tentative misérable de déchirer son tissu social » est considérée comme une « atteinte et même une déclaration de guerre contre tout Algérien et Algérienne », considérant que la démarche marocaine impose une réponse rapide et égale de la part de l’État et de ses Institutions souveraines. « Il est obligatoire pour chacun de se tenir immédiatement aux côtés des Institutions, à l’écart de tout calcul politique, divergence ou polémique », a-t-il plaidé. Il a également souligné que le devoir de renforcer le front intérieur et de parvenir à la cohésion sociale « est désormais devenu plus que les devoirs nationaux qui criminalisent l’infraction», ajoutant : « nous devons oublier nos différences afin de se consacrer à un ennemi visant même notre sécurité et l’unité de notre peuple et notre intégrité territoriale ». Appelant le peuple marocain à dénoncer cette « position ». El- Binaâ réaffirme enfin la position de l’Algérie à l’égard de la cause Sahraouie et son soutien au droit à l’autodétermination des Sahraouis suivant les résolutions du Conseil de sécurité.Le parti FLN : « la Kabylie est partie intégrante d’une seule Algérie »Le parti du Front de libération nationale a condamné, dans un communiqué, le soutien de l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, au mouvement dit « MAK », classé de terroriste. « Cette position provocatrice du Makhzen s’inscrit dans la continuité de ses actions hostiles contre l’Algérie, qui n’ont pas cessé dans le temps, à travers des provocations hostiles multiples et variées », ajoutant « la déclaration du régime sioniste-marocain et son soutien à un mouvement terroriste et à la prétendue indépendance d’une région chère du territoire national est une agression contre l’Algérie (une et unie), qui rend hommage au sang des martyrs qui ont arrosé chaque centimètre de sa terre sainte ». Le parti de Abou Fadhl Baâdji a ajouté que la démarche du régime marocain ne fera qu’accroître l’adhésion des Algériens à leur unité nationale, et que « la Kabylie est une partie intégrante d’une seule Algérie », et « la politique étrangère de l’Algérie est une question de principe sur laquelle notre État a été fondé, et l’un de ses fondements les plus importants est le soutien des peuples opprimés qui sont encore sous le joug du colonialisme, comme le peuple du Sahara occidental qui lutte pour son indépendance ». Pour conclure, le FLN a appelé toutes les composantes de la classe politique, de la société civile et des institutions à renforcer le front interne, à renforcer la cohésion nationale et à soutenir les institutions étatiques, dans ces circonstances caractérisées par un nombre de défis auxquels notre pays est confronté.Le Front El-Moustakbal : «trahison» contre l’AlgérieLe Front El Moustakbal d’Abdelaziz Belaïd a aussi condamné « fermement » cette action du Maroc la considérant comme l’une des « provocations continues et systématiques » de la part du régime du makhzen. Indiquant que ladite déclaration est comme une « trahison », soulignant que ces pratiques «honteuses ne reflètent jamais les liens fraternels qui nous unissent avec le peuple marocain frère».Abdelaziz Rahabi : « Un appel à la fitna en Algérie»Le diplomate et ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, a réagi également aux provocations du makhzen à l’égard de l’Algérie. Dans un post sur son compte des réseaux sociaux, Rahabi écrit que « l’appel du maroc à la sédition en Algérie ne relève pas d’un simple acte diplomatique mais d’une action hostile à son unité et une escalade programmée dans la stratégie de la tension permanente dans la région ». Affirmant que « l’Algérie, peuple et État doivent réagir avec force et fermeté ».Le CNES : « nouveau maillon dans la chaîne de complots ignobles »Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a condamné hier fermement le comportement « imprudent » de l’un des représentants officiels du makhzen marocain, qui a commis de « graves transgressions portant atteinte à l’unité du territoire national ». « Des actions qui s’apparentent à une déclaration de guerre contre le peuple algérien et son État », écrit le CNES dans son communiqué. Affirmant que «ces dérapages effrontés du voisin ne sont rien de plus qu’un nouveau maillon dans la chaîne de complots ignobles perpétrés par le régime du makhzen, liés à ses récentes relations suspectes avec l’Entité sioniste et accords et coopération sécuritaire et militaire avec le premier ennemi de la nation arabe et islamique », dont le seul objectif, cite le CNES, est de légitimer son occupation des terres sahraouies occupées ». Par ce comportement, poursuit le CNES, « le Maroc menace la sécurité et la stabilité de toute la région ». Enfin, le CNES dit soutenir toute décision ou démarche prise par l’État algérien, appelant à la rupture et au gel de toutes les relations avec le système du makhzen.Ahmed Mizab : « le Makhzen vise l’unité des Algériens »L’expert en questions sécuritaires et stratégiques, Ahmed Mizab, a expliqué que ce qui a été rapporté par l’ambassadeur du Maroc à New York vise en premier lieu l’unité des Algériens. Mizab a également salué la position du ministère des Affaires étrangères, la qualifiant dans sa déclaration à la Radio nationale d’« explicite et directe », car il a mis l’accent sur la nécessité de faire la différence entre soutenir une cause reconnue par la communauté internationale, comme une question de décolonisation et entre la guerre contre le terrorisme. Le même expert a confirmé ensuite que l’Algérie a demandé une clarification officielle sur la position « irresponsable » du régime marocain, qui, selon lui, contredit toutes les normes et la légalité internationale.Abdelouahab Benzaim: « l’ambassadeur marocain doit être expulsé »Sur sa page Facebook, le sénateur du FLN, Abdelouahab Benzaim, a écrit en réaction à la déclaration provocatrice de l’ambassadeur marocain à l’ONU, « que le Maroc joue avec le feu, et je pense que cette fois-ci il va le brûler ». Dans son message, le membre de la chambre haute du Parlement national a appelé au rappel de l’ambassadeur algérien à Rabat et à l’expulsion du représentant diplomatique marocain. « La convocation de notre ambassadeur au Maroc est nécessaire et le départ de l’ambassadeur du Maroc doit l’être», précisant que l’unité de l’Algérie est une ligne rouge.Propos recueillis par Sarah OubrahamEtiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, -
Algérie-Maroc: Fuite en avant et aventurisme du Makhzen !
Après la reconnaissance de son ingérence dans les affaires souveraines de l’Algérie et son action future contre l’unité de son territoire : Fuite en avant et aventurisme du Makhzen !
par Noureddine Khelassi
Provocation, escalade, hostilité, ingérence, aventurisme, irresponsabilité. Tels sont les principaux mots-clés du dernier épisode fiévreux de la traditionnelle stratégie de la tension adoptée par le Maroc à l’égard de l’Algérie. Cette ultime séquence est illustrée par la nouvelle posture officielle de l’olibrius diplomatique qui sert de représentant permanent du Makhzen aux Nations-Unies à New York. Ce gugusse agité, qui n’est pas à sa première provocation ni à sa dernière dérive, a reconnu le soutien de son État, et de longue date, à un mouvement séditieux et classé comme organisation terroriste en Algérie. Et a annoncé également que le Maroc apportera désormais un soutien public à cette organisation séparatrice en appuyant, de manière explicite et officielle, un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle » qui, selon les propos franchement bellicistes d’Omar Hilale, subirait « la plus longue occupation étrangère ».
Le texte distribué par ce spadassin diplomatique du Makhzen à l’ONU est une agression caractérisée contre la souveraineté de l’Algérie, une ingérence manifeste dans ses affaires intérieures et une atteinte directe à son unité nationale. C’est un pas dangereux, un de plus et de trop, qui a été franchi dans la stratégie de la tension entretenue par le Maroc contre notre pays, en raison du soutien indéfectible qu’il apporte depuis 1973 à la cause de décolonisation du Sahara Occidental.
Cette nouvelle escalade semble être encouragée par la fuite en avant dont le palais royal fait preuve depuis la reconnaissance de son annexion des territoires sahraouis par le Président américain Donald Trump. Une attitude arrogante et irresponsable, renforcée par ailleurs par l’alliance stratégique, à caractère diplomatique et militaire, avec Israël. Ces assauts de surenchère du Makhzen l’ont incité d’autre part à utiliser, à grande échelle, l’immigration clandestine, comme arme de déstabilisation massive de l’Espagne et de l’Union européenne qui refusent de s’aligner sur la position du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. On a vu à ce sujet comment le Makhzen, adepte du chantage migratoire, a piteusement essayé d’organiser une autre « marche verte » contre les enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, en y poussant, par vagues continues, des milliers de jeunes desperados marocains, candidats potentiels à l’exil.
L’Algérie perçue comme «ennemi stratégique»
Cette politique agressive du Makhzen à l’endroit de l’Algérie a des racines profondes. Elle procède de sa perception de son voisin de l’Est comme un ennemi historique qu’il faut déstabiliser à tout prix et affaiblir sans cesse. En avril 2020, une étude d’un think tank marocain (proche des FAR) intitulée « Pour une nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc » présente en effet l’Algérie comme un ennemi stratégique. Cette boîte à idées ne s’est pas contentée de préconiser l’adaptation permanente de l’outil de guerre des FAR par rapport à la menace permanente que l’Algérie est supposée représenter. Elle propose de mettre en place un système militaire en adéquation avec des ambitions géostratégiques africaines et des visées impériales. Ce qui tend à suggérer que l’armée marocaine n’est pas un simple instrument de défense et de neutralisation des menaces auxquelles elle doit faire face, mais un dispositif offensif au service d’un rêve hégémonique. Deux autres épisodes, côté marocain, sont venus donner un peu plus de relief à cette appréhension de l’Algérie comme ennemi stratégique. On a noté également en 2020 un dérapage contrôlé du consul du Maroc à Oran qui a déclaré que l’Algérie indépendante est un « pays ennemi ». Et on a noté aussi la construction en cours d’une base militaire d’écoute juste à la frontière avec l’Algérie, notamment grâce à l’aide d’Israël.
Ce think tank militaire préconise en effet « une nouvelle stratégie de défense intégrée » contre les menaces militaires, jugées réelles, que représentent pour le royaume alaouite l’Espagne au Nord et l’Algérie à l’Est. Une préconisation en forme d’aveu d’existence d’une paranoïa aiguë qui fait penser aux auteurs de l’étude que le Maroc est pris en tenaille entre deux menaces militaires puissantes et durables. Une recommandation dont la sémantique guerrière trahit la démesure d’ambitions impériales, voire impérialistes. Qu’on en juge notamment à travers ce petit inventaire de formules éloquentes : « Stratégie d’expansion des empires marocains », « prise de contrôle et d’influence dans la zone s’étendant jusqu’à la Guinée au Sud, et en se limitant au Mali à l’Est », soit une aire géographique s’étendant bien au-delà de l’ancienne Afrique soudanaise d’avant et du temps des colonisations. Ou encore le vocable « leadership » (politique, économique et militaire) utilisé trois fois dans une même page, et une fois dans la courte conclusion de l’étude. De même que le mot « puissance » deux fois usité en introduction et en conclusion. Le terme « empire » une seule fois mais au pluriel, et, dans la même logique d’appétit stratégique, les termes « influence », « contrôle », « expansion » et « profondeur stratégique » appuient en un seul usage la démonstration de l’ambition historique, mais toujours actuelle, de l’hégémonisme du Makhzen.
L’obsession durable « d’identifier ses ennemis et rivaux historiques » est donc bien appuyée dans cette étude adossée à l’examen de la balance militaire et, en filigrane, le souci d’atteindre au moins la parité stratégique avec l’Algérie. Elle est fondée sur la notion même de dissuasion. Ses auteurs ne manquent donc pas de suggérer que les FAR doivent au moins mettre à jour leur appareil de défense pour rattraper les retards technologiques, et être en mesure de répondre, le cas échéant, aux manifestations de la supposée menace stratégique venue de l’Est. On sait que la dissuasion consiste à prévenir un acte éventuel en persuadant celui qui l’envisagerait que les coûts consécutifs en excéderaient les bénéfices escomptés. Il est vrai que l’adoption par le Makhzen de la théorie de la dissuasion stratégique est dans l’ordre logique des choses : l’idée que la possession de moyens militaires appropriés est de nature à dissuader un « pays ennemi » d’attaquer remontant à l’Antiquité. Mais le Maroc, qui est par essence géographique un pays essentiellement maritime – deux mers dessinent ses contours physiques et décident de son approche de la menace stratégique au Nord – et ne possède donc de frontières terrestres qu’avec l’Algérie voisine et, par le fait accompli de l’annexion coloniale du Sahara Occidental, avec la Mauritanie, veut par conséquent renouveler la place de la dissuasion dans sa stratégie défensive-offensive. Les crânes d’œufs qui ont proposé en 2020 « une nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc » basée sur un « nouveau dispositif militaire dissuasif » remplacent l’idée de « comment éviter la guerre ? » par « comment gagner la guerre ? » À l’instar de la dissuasion nucléaire qui repose sur la peur du recours par l’Autre à l’arme atomique, le souci de ces stratèges est de conserver des moyens suffisants de frappe contre l’agresseur présumé après avoir subi une première attaque : c’est la fameuse « capacité de seconde
frappe », élément moteur de la course aux armements à laquelle se livre éperdument un Maroc qui n’a pourtant pas les moyens financiers de ses grandes ambitions qui dépassent en fait le cercle de l’équilibre de la menace.Pour que cette nouvelle stratégie militaire offensive puisse avoir du sens, il faudrait que l’état-major des FAR et le cabinet du Palais royal soient en mesure d’évaluer, avec précision, les coûts, les gains et les pertes de leurs actions. Car les décisions irrationnelles du Makhzen pourraient conduire à des décisions rationnelles de l’autre côté de la frontière Est, et donc surprendre le Maroc et déclencher un engrenage des plus périlleux. Dans un contexte de crise endémique singularisant les relations bilatérales, le discours de ce think tank, aux accents martiaux, est de nature à altérer le jugement de ceux auxquels il est destiné en premier ressort. La possibilité d’une mauvaise interprétation des intentions de l’Autre peut conduire notre voisin de l’Ouest à des décisions irrationnelles au regard du principe même sur lequel repose la dissuasion, à savoir la neutralisation réciproque.
Dans l’histoire de la Guerre froide, la crise de Cuba a pourtant force de bon exemple. Elle a amené à prendre des mesures autres que militaires visant à diminuer les risques propres à la dissuasion nucléaire grâce à des moyens de communiquer en temps de crise entre les deux camps. Grâce aussi à la possibilité de toujours mieux connaître les intentions réelles de l’adversaire par des moyens précis d’observation et d’espionnage. Enfin, grâce surtout à la maîtrise des décisions d’emploi et de préparation des armes par la centralisation et le renforcement de la sécurité de la chaîne de commandement qui est en Algérie une préoccupation permanente de l’état-major de l’ANP et de ses organisations de veille et de vigilance.
Une posture paranoïaque permanente
Le Maroc est donc dans une posture paranoïaque permanente. Délires découlant probablement du rêve grandiose du « Grand Maroc » et des « stratégies d’expansion des empires marocains », avec leurs corollaires la « puissance », le « leadership », le « contrôle », « l’influence » et la « puissance », mots-clés de la terminologie guerrière de l’étude du think tank. Le facteur déterminant de la force militaire en perpétuelle consolidation est au centre des préoccupations stratégiques du Makhzen. Sur ce plan, l’étude du Forum FAR Maroc, qui a fait sienne la devise latine « si vis pacem para bellum », reconnaît d’entrée que la naissance de l’Algérie indépendante a constitué « la menace majeure sur l’existence du Maroc actuel ». Elle admet ensuite que la doctrine et la capacité de guerre installée du Maroc ont été déterminées par cette « menace majeure » présumée. Les auteurs de l’étude le reconnaissent d’ailleurs sans ambages en soulignant que « l’équipement, la formation et la disposition des unités des FAR ont depuis ce jour (la fin de la colonisation de l’Algérie, Ndlr) été orientés dans la perspective d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie ». Deux faits de guerre marquants, l’agression contre l’Algérie en 1963 et le conflit militaire au Sahara Occidental annexé en 1975 sont considérés, par conséquent, comme un déclic et un « tournant décisif dans la construction de la doctrine des FAR ». Laquelle est notamment fondée sur « le souci de stopper l’assaut d’un ennemi en supériorité numérique et d’arrêt de colonnes blindées venant de l’Est ».
Cette doctrine, structurée par la croyance permanente en une menace stratégique émanant d’un voisin présumé malveillant, et par définition offensif et expansif, est cependant spécieuse. Fallacieuse, elle l’est assurément, car elle suppose, comme le prétend ce think tank, que les FAR ne s’équipent qu’en « réponse aux acquisitions récentes de l’ANP algérienne » et, de ce fait, « entreprennent un programme ambitieux de modernisation des dotations toutes armes confondues ». Et si l’Espagne et surtout l’Algérie n’existaient pas, le Maroc se serait-il abstenu alors de bâtir ses FAR pour être finalement le Costa-Rica du Maghreb et de l’Afrique ? On ne peut cependant pas suggérer l’existence d’une doctrine militaire purement défensive et déterminée par l’existence théorique d’une menace offensive permanente du voisin, et évoquer en même temps, comme le fait clairement ce forum des FAR, une « stratégie d’expansion des empires marocains ». Et surtout une « prise de contrôle et d’influence dans la zone s’étendant jusqu’à la Guinée au Sud, et en se limitant au Mali à l’Est ». Ou encore parler de « leadership », de « puissance »
d’« influence », de « contrôle », d’« expansion » et de « profondeur stratégique ». Il y a là une contradiction majeure et une absurdité flagrante ! Un paradoxe et une aberration d’autant plus grands que l’Algérie, désignée comme ennemi stratégique et héréditaire, est ciblée en profondeur, à 200 km d’Alger, à travers une liste d’objectifs stratégiques devant être l’objet de frappes lointaines, telles la base aérienne de Chlef, les infrastructures militaires de Sidi-Bel-Abbès et les installations gazières et pétrolières d’Arzew !Toutefois, face à l’Algérie, reconnue par le think tank comme la première force sous-marine dans le monde arabe, et à défaut de gaps technologiques à surmonter ou a réaliser, le Maroc a d’incontestables retards à rattraper notamment dans les domaines aérien (chasseurs et bombardiers de 4e génération, hélicoptères de combat), naval (frégates évoluées, BPC, bâtiments de soutien et d’assistance), sous-marinier (sous-marins classe Kilo) et dans celui de la défense aérienne, talon d’Achille des FAR (sites stratégiques à découvert, pas d’équivalent des systèmes S300 ou même de S400 (?). Sans compter, en termes de menace aéroterrestre, l’absence reconnue d’un système moderne de communication sécurisée relatif au commandement et à l’échange de données entre les unités opérationnelles. Sur la balance stratégique, cette liste de handicaps militaires marocains n’est pas exhaustive. Le sujet n’est donc pas l’examen détaillé et expert des avantages et des désavantages, mais l’idée même que malgré les retards technologiques, quantitatifs et qualitatifs des FAR par rapport à l’évolution de la machine de défense algérienne, le système de guerre marocain est à la fois défensif et offensif. Sachant qu’il s’inscrit dans la double logique du rapport de force et du rapport de puissance, c’est-à-dire la capacité opérationnelle et le pouvoir de tirer le plus grand bénéfice de la puissance de feu possédée et de la force de dissuasion accumulée.
Avec cet ennemi algérien, utile et indispensable, qui déterminerait l’équation marocaine de recherche des équilibres stratégiques dans la région et de la pose des fondements de son ambition de puissance régionale à la recherche d’une profondeur stratégique, on est en fait dans cette « anormalité » des relations entre le Maroc et l’Algérie. Ce vocable caractéristique des rapports bilatéraux, on le doit à M. Ramtane Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères durant le 4e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. À cette époque, notre vieux loup des mers de la diplomatie des temps de crise avait dit que « les relations avec le Maroc sont anormales (…), même si les relations entre les deux peuples sont exemplaires ». Au cœur de cette «anormalité», deux pommes de discorde, le Sahara Occidental et la frontière terrestre hermétiquement fermée.
S’agissant du Sahara Occidental, n’en déplaise toujours au Makhzen, la position de l’Algérie est en parfaite harmonie avec la légitimité internationale. En témoigne, entre autres résolutions, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui rappelle que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc, confirmant ainsi la position de l’ONU, celle de l’Union africaine et l’attitude de principe de l’Algérie. À ce sujet, les autorités algériennes successives ont souvent invité le Maroc à dissocier les problèmes bilatéraux de la question du Sahara Occidental qui est de la responsabilité de l’ONU. Le défi lancé aux autorités chérifiennes consiste donc à découpler la question du Sahara Occidental du dossier du contentieux bilatéral. Exactement comme ont pu le faire un certain temps le Président Chadli Benjedid et le roi Hassan II qui ont su nouer le dialogue entre les deux pays entre 1988 et 1991.
Une frontière terrestre close et militarisée
Restent alors les 1 559 km de frontière qui constituent la plus longue frontière terrestre fermée au monde. Il ne s’agit certes pas d’une situation de forte intensité conflictuelle, comme entre les deux Corées par exemple. Mais cette frontière a fini par être érigée en véritable barrière, tout en revêtant une dimension de plus en plus militarisée. Avec des enjeux politiques, économiques, territoriaux ou migratoires. Et un immense paradoxe : le fait que les ressortissants des deux États peuvent circuler par d’autres moyens entre les deux pays alors que, localement, la séparation terrestre se renforce progressivement depuis la fermeture de la frontière en 1994, à l’initiative première du Maroc. Quoique bien close, cette ligne de démarcation n’est pas si étanche que ça ! Elle reste néanmoins ouverte aux échanges transfrontaliers irréguliers. La limitation de circulation et les événements politiques entre les deux pays n’ont pas abouti en effet à l’assèchement économique total des échanges de part et d’autre, favorisés il est vrai par une certaine forme de mobilité pendulaire. L’axe est également emprunté par des migrants issus de l’Afrique subsaharienne.
Pour sa part, le Maroc pratique ce que les spécialistes appellent une «teichopolitique», c’est-à-dire une politique de cloisonnement de l’espace et d’édification de barrières diverses. Raisons officielles invoquées : la lutte contre l’immigration clandestine, la contrebande et la protection face au terrorisme. Arguments injustifiés, estiment les Algériens qui répondent par le creusement de tranchées à la construction de barrières murales par le Maroc. Les conséquences géopolitiques et économiques de la fermeture de la frontière sont assez évidentes pour être rappelées ici même. Mais alors quel avenir pour cette frontière fermée ? De manière générale, son ouverture était plus un souhait ardent marocain qu’algérien. Le gouvernement alaouite déclare vouloir ouvrir la frontière, tout en construisant des murs le long de cette ligne de démarcation et en prétendant, de manière spécieuse, se heurter au refus des autorités algériennes. Ces dernières sont pourtant catégoriques : elles n’ouvriront pas la frontière tant que les points en litige ne seront pas éclaircis à la faveur d’un dialogue serein et déconnecté du problème du Sahara Occidental.
Une évidence rappelée par Ramtane Lamamra, comme on l’a déjà vu, par la pertinente formule des relations étatiques anormales et des rapports exemplaires entre les deux peuples.Le Soir d’Algérie, 19/07/2021
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