Étiquette : Kaïs Saïed

  • ONG féministe: Le discours de l’épouse de Saïed est « tordu »

    ONG féministe: Le discours de l’épouse de Saïed est « tordu »

    Tunisie, Association des femmes démocrates tunisiennes, Kaïs Saïed,

    Une ONG féministe tunisienne dénonce le discours « tordu » de l’épouse de Saied à l’occasion de la journée de la femme

    La présence publique croissante de la famille de Saied évoque un sentiment de déjà-vu de Zine El Abidine Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien.

    L’Association des femmes démocrates tunisiennes a qualifié le discours de Chebil de « déformé » par rapport à une constitution qui nie l’égalité des femmes tunisiennes.

    « La constitution du 25 juillet n’a apporté aucun gain aux femmes, mais menace et sape leurs acquis, notamment en éliminant le principe de parité », a déclaré lundi Naila El-Zoghlami, chef de l’ATFD, à la radio privée Shams FM.

    La nouvelle constitution tunisienne stipule que l’État préservera la parité entre les sexes « avec justice » – un terme religieux qui renforce le système inégal d’héritage en Tunisie, a expliqué l’ATFD dans son rapport sur la constitution.

    En 2020, Kais Saied s’est clairement opposé à l’égalité entre les sexes dans l’héritage.

    Par ailleurs, sous le titre de réalisation des objectifs de l’islam, dont l’auto-préservation, la nouvelle constitution stipule que la femme tunisienne peut perdre son droit à l’avortement dans les conditions de sécurité actuellement prévues par la loi.

    El-Zoghlami a également déclaré que l’épouse de Saied n’avait pas d’activités importantes en faveur des droits des femmes dans le pays pour prétendre être une défenseure des droits des femmes lors de la fête nationale tunisienne de la femme.

    Après avoir remporté les élections de 2019, Kais Saied a déclaré que sa femme ne porterait pas le titre de « première dame » car « toutes les femmes tunisiennes sont premières ».

    Cependant, les apparitions publiques et officielles croissantes de Chebil laissent entendre que Saied revient, une fois de plus, sur une autre promesse.

    Certains analystes tunisiens affirment que l’épouse de Saied a nommé son amie Leila Jefal au poste de ministre tunisienne de la justice dans une ingérence flagrante dans la politique du pays.

    De plus, le frère de Saied, Naoufal Saied, a consacré sa page Facebook à encourager et à défendre les décisions controversées de son frère.

    La présence publique croissante de la famille de Saied évoque un déjà-vu du règne de Zain Al Abidin Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien.

    Pendant les 24 ans de règne de Ben Ali, les familles de Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi contrôlaient entre 30% et 40% de l’économie tunisienne.

    Pendant le printemps arabe, le grand public en Tunisie, en Égypte, en Libye et en Syrie s’est révolté contre leurs dirigeants présidentiels qui s’apparentaient à des systèmes dynastiques de type monarchique et les postes importants sont passés entre parents.

    Une décennie plus tard, les Arabes continuent de lutter contre le népotisme politique.

    The new arab,16/08/2022

    #Tunisie #Kaïs_Saïed



  • La nouvelle constitution tunisienne cimente l’autocratie

    La nouvelle constitution tunisienne cimente l’autocratie

    Tunisie, Kaïs Saïed, Israël, normalisation, autocratie, Palestine, Etat laïque, islamistes, Ennahdha,

    As`ad AbuKhalil dit qu’une véritable démocratie arabe limiterait l’influence américaine et criminaliserait la normalisation avec Israël.

    Par As`ad AbuKhalil

    Le président tunisien conçoit sa propre république selon ses propres intérêts et caprices.

    Kais Saied était à peine connu en dehors de la Tunisie avant son élection en 2019 et les Tunisiens ne le connaissaient que comme professeur de constitution qui commentait les questions politiques à la télévision. Il ne parlait pas comme un politicien moyen ; d’une part, il parlait l’arabe classique et d’une manière boisée (il est articulé en arabe mais pas éloquent).

    Il apparaissait comme un honnête homme sans aucun bagage politique et n’était redevable d’aucun intérêt local ou régional. Lorsqu’il s’est présenté aux élections en 2019, son élément de base était sa réponse sévère aux questions sur la normalisation avec Israël. Il était souvent interrogé à ce sujet et parlait de manière rafraîchissante dans un langage brutal peu connu dans une région où les dirigeants ont trop peur d’offenser les États-Unis et le lobby israélien.

    La réponse de Saied sur la normalisation a été un succès parmi les Tunisiens : il a promis qu’il criminaliserait la normalisation avec Israël et que l’entité sioniste ne devrait pas être reconnue. Il a parlé de l’expulsion des Palestiniens de leur patrie. Ce type de langage a été la norme pour une grande partie de l’histoire arabe contemporaine jusqu’au nouveau millénaire, lorsque l’Arabie saoudite – sous les auspices des États-Unis – a introduit en 2002 « l’initiative de paix arabe ».

    Cela promettait une normalisation arabe avec Israël en échange de la création d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza. (Israël étudie toujours l’offre arabe et les États-Unis recommandent à Israël de prendre son temps pour l’étudier). Saied est allé jusqu’à appeler la normalisation avec Israël une trahison. Son engagement sur la Palestine a contribué à son ascension lors de l’élection présidentielle.

    Il s’est insurgé contre diverses menaces et a même condamné l’homosexualité, qu’il a liée à des conspirations étrangères. Il n’était pas progressiste sur les questions de genre et soutenait l’iniquité de l’héritage conformément à la loi religieuse. Il a proposé un nouveau système politique et a proposé sa candidature comme alternative aux partis politiques fatigués.

    Élites laïques

    Kaïs Saïed arrivant en tant que président au Palais de Carthage en octobre 2019. (Houcemmzoughi, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

    Saied a attiré l’élite laïque de Tunisie : des gens qui se méfient des islamistes et qui – au lieu d’une compétition électorale – voulaient un homme fort (pas une femme forte) pour éliminer la menace islamiste. Les laïcs arabes sont déçus des masses arabes et de leurs choix électoraux et ont tendance à favoriser les dirigeants militaires et autocratiques qui peuvent réprimer les islamistes. Le dictateur égyptien Abdul-Fattah Al-Sissi ne peut gouverner sans le soutien de l’élite culturelle, politique et artistique qui se plaint de la culture que les islamistes apporteraient. Les laïcs arabes sont désormais le principal véhicule de la guerre autocratique contre les islamistes.

    Le tissu social de la Tunisie est différent de celui de la plupart des pays arabes : il a une classe moyenne importante et une société civile forte. (La société civile en Tunisie – contrairement à d’autres pays arabes, dont le Liban et la Palestine – ne se limite pas aux ONG financées par l’Occident, mais comprend des syndicats progressistes et des associations civiques comme l’Association tunisienne de droit constitutionnel, que Saied dirigeait avant d’assumer la présidence) .

    Dès que Saied a pris ses fonctions, il était clair qu’il y avait deux centres de pouvoir en concurrence en Tunisie : l’un résidait avec le parlement, qui était contrôlé par le parti politique EnNahda (la branche locale des Frères musulmans) dirigé par Rashid Ghannoushi ; et l’autre pouvoir était représenté par le président lui-même, qui a des inclinations laïques – en partie laïques pour être exact. Saied a été aidé dans son pouvoir en jouant avec les forces armées tunisiennes affiliées aux États-Unis. Les forces armées sont formées (par les États-Unis) pour combattre les islamistes et les rebelles, pas pour défendre la frontière contre les menaces étrangères.

    En juillet 2021, Saied avait suspendu le Parlement à la suite de manifestations anti-gouvernementales. Il en avait marre et voulait gouverner par décret. Il a été graduel dans son coup d’État extraconstitutionnel parce qu’il voulait examiner les réactions étrangères. Naturellement, les régimes du Golfe (qui n’avaient pas été satisfaits de sa position ferme contre la normalisation avec Israël) ont rapidement exprimé leur soutien et leur sympathie car il sapait le pouvoir des islamistes, qu’ils considèrent (en dehors du Qatar) comme leur ennemi mortel, juste derrière l’Iran.

    Tolérance de la répression

    Les puissances occidentales ont également eu des réactions similaires; bien sûr, il y avait des déclarations boiteuses sur la nécessité de respecter le processus démocratique et que la constitution tunisienne devait être respectée. Mais ce sont des déclarations qui reflètent généralement la tolérance politique américaine à l’égard de la répression dans les pays arabes. Chaque fois qu’il y a une élection au Liban, par exemple, les États-Unis et la France publient des déclarations qui insistent sur le vote rapide parce qu’ils espèrent généralement que leurs propres clients seront élus.

    Dans le cas de la Tunisie, il y a eu une indulgence significative pour le coup de Saied. Les gouvernements occidentaux et du Golfe trouvent plus facile – beaucoup plus facile – de faire affaire avec des autocrates qu’avec des dirigeants démocratiques élus qui doivent naviguer à travers des processus constitutionnels complexes et prêter attention aux souhaits du peuple. Une véritable démocratie arabe criminaliserait la paix et la normalisation avec Israël, et limiterait l’influence américaine.

    Dans son état d’urgence, Saied a renvoyé plusieurs politiciens devant les tribunaux pour « violations électorales » et s’est engagé à éliminer la corruption du système politique. Ce professeur de droit constitutionnel a même dissous le Conseil supérieur de la magistrature. C’est désormais lui seul qui peut déterminer l’interprétation exacte de la constitution. Saied n’était pas satisfait de la constitution actuelle, celle qui l’a ironiquement porté au pouvoir. Il a conçu sa propre constitution.

    Il a été approuvé lors d’un référendum le 25 juillet par 94,6 % des électeurs, bien que le taux de participation ait été faible. La nouvelle constitution reconnaît clairement le style très arabe du président lui-même, qui l’a écrite lui-même. Il fait passer la Tunisie d’un système parlementaire à un système présidentiel. La nouvelle constitution manque d’exactitude, permettant la prolongation du mandat du président en cas de « danger imminent ». Ce terme, ( khatar dahim en arabe) apparaît plus d’une fois dans le nouveau document. Mais qui déterminerait si un danger menace – ou non – autre que le président ? En d’autres termes, le président a conçu une nouvelle constitution qui lui permettrait de la violer pour ce qu’il considère comme un « danger imminent ».

    Sur la normalisation avec Israël, le président s’est inversé. Voici un président qui a en fait été élu sur la promesse de « criminalisation de la normalisation avec Israël » et qui l’a maintenant rétractée par peur de déplaire aux gouvernements occidentaux et du Golfe. La nouvelle constitution parle de la cause palestinienne dans le préambule et proclame le soutien de la Tunisie aux « droits légitimes du peuple qui a le droit, selon cette [légitimité internationale] de déterminer son propre destin et le premier d’entre eux est le droit du peuple palestinien à son terre volée et d’y établir son état après sa libération avec Jérusalem sainte comme capitale ».

    Cette référence peut sembler impressionnante selon les normes occidentales, mais elle ne correspond pas à la promesse même que Saied lui-même avait faite lorsqu’il s’est présenté à la présidence. Saied a fait la même concession que le parti islamiste EnNahda a faite lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Il avait promis de criminaliser la normalisation, mais leur chef Ghannoushi l’a renié sous la pression des États-Unis après avoir visité DC et pris la parole lors d’une session à huis clos au Washington Institute for Near East Policy.

    Saied n’est plus qu’un des nombreux autocrates arabes, et son emprise sur le pouvoir est facilitée par l’ordre tyrannique régional contrôlé par les États-Unis et les régimes du Golfe. Il n’ose pas offenser les monarchies du Golfe et s’abstient de condamner l’alliance des Émirats arabes unis avec Israël. Sa priorité absolue est d’assurer un vernis de légitimité électorale dans un pays où la participation électorale est en baisse.

    Pourtant, il reste la figure la plus populaire en Tunisie, en grande partie en raison d’un manque d’alternatives. De plus, le règne d’ EnNahda n’était pas impressionnant du point de vue du peuple. Alors que la Tunisie progresse rapidement vers l’autocratie, le Liban reste le pays le plus ouvert où des élections ont encore lieu, malgré les protestations occidentales contre les résultats lorsque le Hezbollah et ses alliés remportent des sièges.

    Saied fête l’approbation de sa constitution. Les célébrations de Saied restent permises dans une république de plus en plus répressive.

    As`ad AbuKhalil est un professeur libano-américain de sciences politiques à la California State University, Stanislaus. Il est l’auteur du Dictionnaire historique du Liban (1998), Ben Laden, Islam and America’s New War on Terrorism (2002) et The Battle for Saudi Arabia (2004). Il tweete en tant que @asadabukhalil

    Consortium news, 10/08/2022

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Israël #Criminalisation

  • Saïed veut ouvrir tous les dossiers liés aux délits douaniers

    Saïed veut ouvrir tous les dossiers liés aux délits douaniers

    Tunisie, Kaïs Saïed, douanes,

    Lors d’une réunion tenue avec les ministres de l’intérieur et des finances et avec le directeur général des douanes

    Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a évoqué un certain nombre de questions liées aux moyens de lutter dans les meilleurs délais contre les délits douaniers, lors d’une réunion tenue lundi au Palais de Carthage, avec les ministres de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et des Finances. , Sihem Boughdiri Nemsia et le directeur général des douanes, Najet Jaouadi.

    C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public sur la page Facebook officielle de la Présidence de la République et relayé par l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).

    Saïed a insisté sur la nécessité de traiter tous les dossiers liés à ce type d’activité sans exception, évoquant « ce qui s’est passé et ce qui se passe encore dans certaines parties du pays ».

    « Ces crimes ont détruit l’économie tunisienne et violé les droits du peuple et de l’Etat », a indiqué le chef de l’Etat, évoquant les dossiers de 700 conteneurs, appartenant à un réseau de contrebande, qui ont tardé à être traités et traduits en justice. en plus d’échanger des enregistrements, nous lisons à partir de la même source.

    The Maghreb Times, 09/08/2022

    #Tunisie #Kais_saied #Douanes

  • Tunisie : Une blague sur le président fâche

    Tunisie : Une blague sur le président fâche

    Tunisie, Kaïs Saïed, blague, Abdelli,

    « Saied ne supporte pas une blague » : un comédien « agressé par des officiers » après une blague contre le président tunisien et la police

    Certains rapportent que la blague en question lors du spectacle d’humour d’Abdelli était peut-être de faire un doigt d’honneur à la police, aux partis politiques et au président.

    La police tunisienne aurait pris d’assaut un spectacle d’humour solo dans la ville de Sfax et « agressé » l’un des comédiens les plus connus de Tunisie après une blague sur le président Kais Saied et les forces de l’ordre du pays.

    Des agents ont interrompu dimanche le spectacle au théâtre de Sidi Mansour et ont tenté de faire sortir de scène le comédien de renom Lotfi Abdelli après des blagues contre le président accusé d’avoir obtenu des « pouvoirs dictatoriaux » à la suite d’une récente prise de pouvoir.

    Le public de 10 000 personnes a chanté en faveur du comédien alors que la police tentait de retirer le comédien, les forçant à battre en retraite.

    « Démarrez des diffusions en direct et enregistrez des vidéos », a déclaré le comédien à la foule, alors que la police tentait d’empêcher les journalistes d’enregistrer l’incident.

    « Oh Kais [Saied], réveillez-vous et voyez ce qui se passe dans votre pays », a ajouté l’humoriste qui a refusé de bouger.

    Il semble que les ennuis aient commencé après que le comédien ait agité le majeur en parlant de la police, des partis politiques et du président.

    Les flics ont décidé de se retirer du Festival international de Sfax après que le tumulte de la foule a stoppé leurs tentatives d’arrêter le comédien.

    « J’ai été victime d’une tentative de meurtre », a déclaré lundi Mohamed Boudhina, producteur de Lotfi Abdelli, dans une interview à Mosaïque FM .

    Boudhina a affirmé avoir été battu alors qu’il tentait de protéger Abdelli.

    Le producteur a déclaré qu’il s’était rendu à l’hôpital à la suite de blessures subies lors de l’incident.

    Dans un communiqué officiel, le ministère tunisien de l’Intérieur a reconnu la « tension » entre la police et Abdelli lors du spectacle, mais a blâmé les blagues de l’humoriste.

    « Il est important de noter que l’artiste mentionné a fait un geste contraire à l’éthique envers les forces de sécurité qui a créé des tensions parmi les personnes présentes sur les lieux », indique le communiqué.

    Le ministère de l’Intérieur a ajouté qu’une demande d’enquête officielle sur l’incident avait été déposée et qu’une enquête interne complémentaire avait été lancée au sein de l’Inspection générale du ministère.

    Chokri Hmada, porte-parole du syndicat de la police, a déclaré lundi matin à la Radio nationale tunisienne que les agents n’assureront plus la sécurité des émissions qu’ils jugent « inaptes au goût du public », malgré les dangers persistants posés par les extrémistes.

    Le responsable de la police a cité l’article 226 du code pénal tunisien, qui incrimine les « conduites contraires à l’éthique », pour justifier la décision de la police.

    « Nous ne serons complices d’aucun crime éthique », a ajouté Chokri Hmada, porte-parole des syndicats des forces de sécurité intérieure.

    Le groupe État islamique cible des attractions touristiques et d’autres lieux depuis 2015, tuant des dizaines de civils et de membres des forces de sécurité.

    La scène orwellienne a déclenché une controverse dans ce pays d’Afrique du Nord, beaucoup se demandant si l’ironie sera désormais interdite sous le règne de Saied.

    De nombreux Tunisiens de tous les horizons politiques ont exprimé leur soutien à Abdelli.

    Suite aux événements de dimanche, Lotfi Abdelli a annulé tous ses futurs spectacles alors qu’il annonçait dans un post Facebook sa décision de quitter définitivement la Tunisie.

    « Je quitterai définitivement la Tunisie… vous m’avez volé le peu d’espoir que j’avais », a écrit l’humoriste après l’incident.

    La liberté d’expression dans le berceau du printemps arabe a reculé depuis que le président Kais Saied s’est emparé de pouvoirs extraordinaires l’année dernière, dissolvant le gouvernement et le parlement.

    La nouvelle constitution de Saied, qui a fait l’objet d’un référendum mais a été boycottée par une grande partie du public, devrait aggraver la situation.

    L’état de liberté de la Tunisie s’est détérioré, passant de 73 en 2021 à 94 en 2022, selon Reporters sans frontières (RSF).

    The New arab, 09/08/2022

  • USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    Etats-Unis, Lloyd Austin, Tunisie, Kaïs Saïed,

    TUNIS, 9 août (Reuters) – Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré mardi que le « rêve d’autonomie » de la Tunisie était en danger, ajoutant aux critiques américaines sur l’expansion des pouvoirs du président qui a déjà suscité des accusations d’ »ingérence inacceptable ».

    Le mois dernier, le président tunisien Kais Saied a fait adopter une nouvelle constitution lui conférant une autorité quasi incontrôlée lors d’un référendum qui, selon la commission électorale, a enregistré une participation de 30 %, bien que certains groupes d’opposition affirment que ce chiffre a été gonflé.

    Après le référendum, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le nouvel ambassadeur américain à Tunis Joey Hood ont exprimé leur inquiétude pour la démocratie tunisienne, et les autorités tunisiennes ont convoqué le chargé d’affaires américain par intérim pour se plaindre.

    Washington est un important donateur d’aide au développement et à la sécurité pour la Tunisie depuis sa révolution de 2011 qui a chassé le dirigeant autocratique Zine al-Abidine Ben Ali et introduit un système de gouvernement démocratique.

    La Tunisie cherche maintenant à obtenir un plan de sauvetage du Fonds monétaire international pour éviter un effondrement des finances publiques.

    S’exprimant mardi lors d’une cérémonie du commandement américain pour l’Afrique, M. Austin a réitéré ces critiques.

    « Dans toute l’Afrique, ceux qui soutiennent la démocratie, la liberté et l’État de droit luttent contre les forces de l’autocratie, du chaos et de la corruption », a-t-il déclaré.

    « Nous pouvons sentir ces vents contraires en Tunisie, où les gens ont inspiré le monde entier avec leurs demandes de démocratie », a-t-il ajouté.

    « Les États-Unis s’engagent à soutenir nos amis en Tunisie – et partout en Afrique – qui tentent de forger des démocraties ouvertes, responsables et inclusives », a déclaré M. Austin.

    Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique, dont le siège est en Allemagne, est responsable de toutes les opérations, de tous les exercices et de la coopération en matière de sécurité du ministère américain de la défense en Afrique et dans les eaux environnantes.

    Reuters

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Etats_Unis

  • Tebboune: Kaïs Saïed représente la légitimité en Tunisie

    Algérie, Tunisie, Kaïs Saïed, Abdelmadjid Tebboune,

    ALGER – Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que le président tunisien élu, Kaïs Saïed représentait la légitimité en Tunisie, soutenant que l’Algérie traitait avec la légitimité et continuera à soutenir la Tunisie, pays voisin.

    Lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale, diffusée dimanche sur les chaînes de radio et de télévision nationales, le président de la République a précisé que « l’Algérie se tient du côté de la légitimité, et Kaïs Saïed étant élu légitimement par le peuple, il convient donc de traiter avec le président en plus de la nature de la relation d’amitié qui nous lie en tant que personnes ».

    Le Président Tebboune a expliqué que la rencontre de Kaïs Saïed en Algérie, dans le cadre des festivités célébrant le 60e anniversaire de l’indépendance, avec le Secrétaire général (SG) de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, « a été une opportunité pour les deux parties de se rencontrer », niant cependant la participation de l’Algérie à une quelconque médiation entre les deux parties « qui ne sont pas en désaccord ».

    Et d’ajouter : « la Tunisie est un pays frère qui a connu une révolution bénie, et nous n’avons jamais rien vu de négatif de sa part ».

    « Les circonstances par lesquelles est passée la Tunisie ont déjà été vécues en Algérie », a rappelé le Président de la République, assurant qu’il est donc de « notre devoir historique d’être aux côtés de ce pays frère ».

    Etant donné que l’Algérie connaît « des conditions économiques aisées, pourquoi ne pas soutenir la Tunisie, pays frère », s’est-il exclamé, indiquant que « nous avons apporté notre soutien à ce pays voisin pendant la pandémie du coronavirus » et que les échanges économiques entre les deux parties se poursuivent, « sans pour autant s’ingérer dans les affaires internes de ce pays ».

    APS

    #Algérie #Tunisie #Kais_Saied

  • Référendum en Tunisie: L’épreuve de vérité pour Saïed

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    Par Mahmoud Benmostefa

    Journée test pour le président tunisien Kaïs Saïed. En effet, le référendum sur la nouvelle constitution est perçu comme un véritable plébiscite pour sa personne et surtout son mode de gouvernance. Ils sont 9 millions 296 000 électeurs à se rendre aux bureaux de vote pour répondre par oui ou par non au texte proposé par le chef de l’Etat tunisien.

    Un texte qui, néanmoins, ne fait pas l’unanimité. La classe politique tunisienne crie au hold-up démocratique et accuse le président Saïed de velléités autoritaires. D’ailleurs, les manifestants ont battu le pavé samedi pour dénoncer un retour à ce que certains qualifient de modèle beylical de gouvernance.

    En effet, composé de 142 articles, le projet en question accorde de larges prérogatives au président de la République, contrairement à la Constitution de 2014 qui prévoyait un régime semi- parlementaire. Selon le draft de la Constitution, le régime de la Tunisie est un régime républicain et le président de la République désigne le Chef du gouvernement et ses membres, sur proposition de ce dernier. De même, le président de la République met fin au mandat du gouvernement ou à un de ses membres, soit directement ou encore sur proposition du Chef du gouvernement. Le président n’est pas, non plus, responsable des actes accomplis dans le cadre de son mandat, selon le projet.

    Né du processus du 25 juillet 2021 qui a vu le chef de l’Etat geler l’activité du Parlement et proposer un nouveau cadre constitutionnel et institutionnel pour le pays, le référendum d’aujourd’hui polarise la scène politique tunisienne. Sous la conduite de l’opposant et président de l’Instance politique du parti «L’Espoir», Ahmed Néjib Chebbi, le «Front du Salut national» regroupe cinq partis dont trois étaient représentés au parlement dissous par Kaïs Saïed et qui totalisent 99 députés sur 217.

    Il s’agit d’Ennahdha (53 députés), de «Qalb Tounes» (28 députés) et de la «Coalition de la Dignité» (18 députés) en plus du Mouvement de «La Tunisie la volonté» et du parti «L’Espoir». La «Campagne des Citoyens contre le coup d’Etat» et plusieurs autres parlementaires indépendants se sont joints à ce Front de refus.

    Le Front du Salut national a appelé à boycotter le référendum, considérant que le projet de la Constitution proposé constitue «une régression qui menace de faire retourner le pays au pouvoir individuel absolu».

    A son tour, la «Campagne nationale pour faire avorter le référendum» a appelé à boycotter le référendum.

    Cette «Campagne», qui compte en son sein cinq partis politiques, qui sont le Parti républicain, le Courant démocrate (22 députés), le FDTL (social-démocrate), le Parti des Travailleurs et du Pôle (gauche).

    Issam Chebbi, Secrétaire général du Parti Républicain, a appelé «les Tunisiens à nouveau à boycotter le référendum, et à ne pas y participer de quelque façon qu’elle soit, dans la mesure où toute participation va conférer une légitimité au processus».

    Du côté des partisans du changement de la Constitution, le «Mouvement du Peuple» (Nassérien, 15 députés) qui a appelé à participer au référendum et à voter par «Oui».

    Le Secrétaire général du Mouvement, Zouheir Maghzaoui, a indiqué que sa formation votera en faveur du projet de la nouvelle Constitution. Ce dernier a, dans des déclarations faites aux médias, salué la mention de la question de l’identité et celle des libertés individuelle et publiques dans le projet de la nouvelle Constitution, qu’il considère comme «meilleur» que la Loi fondamentale de 2014.

    En plus de cette formation politique au poids moyen, figure le parti du «Courant populaire» (Nassérien, sans députés) qui a appelé aussi à voter favorablement au référendum. Dans le même ordre d’idées, le parti de «l’Alliance pour la Tunisie», a, dans un communiqué, exhorté les Tunisiens à «continuer à soutenir le processus de restauration, à travers le soutien du référendum et le vote par Oui».

    Le référendum voulu par le président Saïd intervient cependant dans un contexte économique des plus difficiles. En vingt ans, le taux de chômage est passé de 13 % à 16 %. À partir des années 2000, la croissance est molle, à 2 % et ne permet plus au pays de faire face aux défis d’un développement équilibré au niveau régional, ni de créer suffisamment d’emplois, notamment pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. A cela s’ajoute une inflation atteignant près de 8 % aujourd’hui.

    Entre les manifestants anti-référendum et la volonté du président de faire aboutir son projet, les Tunisiens ne savent plus à quel saint se vouer. La répression de la manifestation de samedi, avenue Bourguiba est un avant-gout de ce que sera peut-être la Tunisie de demain. Un régime présidentiel fort, que beaucoup qualifient déjà de régime autoritaire.

    Le Jeune Indépendant, 24 juil. 2022

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Référendum #Constitution

  • Tunisie: Référendum aujourd’hui pour une nouvelle constitution

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    Les Tunisiens sont appelés aujourd’hui aux urnes pour voter lors d’un référendum sur le projet de la nouvelle Constitution, pour retourner à un processus démocratique « normal » et atteindre la stabilité politique, économique et sociale.

    La campagne électorale qui a été lancée le 3 juillet dernier a pris fin samedi, jour du début de vote pour les Tunisiens résidant à l’étranger dont le scrutin se poursuivra jusqu’à lundi. Au total, 348.876 expatriés tunisiens sont inscrits sur les listes électorales sur près de 9,3 millions, dans un pays de 12 millions d’habitants. Selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), les résultats du référendum seront annoncés mardi, pour être ensuite soumis aux recours, et les résultats définitifs seront annoncés au plus tard le 27 août prochain. Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait insisté lors d’un Conseil des ministres sur le rôle clé du peuple pour passer d’une Constitution qui aurait conduit l’Etat à « l’implosion », à une Constitution traduisant la volonté des Tunisiens.

    Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis plusieurs mois, dévoilée en décembre, le président tunisien avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre. Plusieurs partis et associations de la société civile ont soutenu la démarche du président Kaïs Saïed et appelé à voter « Oui » pour faire sortir le pays de l’impasse. Le président du parti « Alliance pour la Tunisie », Sarhane Nasri, a appelé ainsi à voter en faveur du projet de la nouvelle Constitution, pour mettre fin à l’état d’exception, retourner à un processus démocratique « normal » et atteindre la stabilité politique, économique et sociale.

    Pour Sarhane Nasri, « jeter les bases de la prochaine phase nécessite, avant tout, un Parlement qui représente le peuple tunisien, qui sera chargé d’élaborer les amendements nécessaires de la Constitution. Quant à la Centrale syndicale (UGTT), elle a laissé le libre choix à ses adhérents de voter pour ou contre.

    Pour rappel, en mars dernier, Kaïs Saïed avait annoncé la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), affirmant que le pays était « ciblé par une tentative désespérée de coup d’Etat ». « Ma responsabilité est de protéger l’Etat, ses institutions et son peuple », avait dit M. Saïed, en évoquant une réunion « illégale » de l’Assemblée des représentants du peuple, dont les activités sont déjà suspendues depuis juillet dernier.

    #Tunisie #Référendum #Constitution

  • Tunisie : Rached Ghannouchi convoqué par la justice

    Tunisie, Kaïs Saïed, Rached El Ghannouchi, Ennahdha, Namaa Tounes,

    Le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi comparaîtra le 19 juillet prochain devant la justice dans le cadre de l’affaire de l’association caritative “Namaa Tounes”, ont rapporté mercredi des médias locaux.

    Selon les mêmes sources, le juge d’instruction près du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé d’auditionner le président du Mouvement Ennahdha en tant qu’accusé.

    Rappelons que Rached Ghannouchi présidait, il y a quelques mois, le parlement tunisien avant que le président tunisien Kaïs Saïed ne décide de le suspendre dans un premier temps et finir par le dissoudre fin mars dernier.

    Le 27 juin dernier, la justice tunisienne a décidé d’interdire le voyage pour bon nombre de leaders du parti dans le cadre des affaires liées au “blanchiment d’argent”, “financement de personnes et d’organisations liées au terrorisme” dans l’affaire de Namaa Tounes.

    Tunisie: Ghannouchi maintenu au poste de président du Parlement

    Le vote de motion de retrait de confiance au président du Parlement tunisien, jeudi, a tourné au profit de Rached Ghannouchi qui a gardé son poste a la tête de l’institution, au moment où le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, poursuit ses consultations en vue de former un nouvel exécutif.

    Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha, a conservé son siège de président du Parlement, après un vote inédit dans l’histoire de l’institution parlementaire en Tunisie, où les députés sont amenés pour la première fois a s’exprimer lors d’un vote sur le retrait de confiance que lui avaient accordée les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) lors de l’ouverture, il y a près de 9 mois, de la présente session parlementaire.

    “C’est une nouvelle victoire de la démocratie en Tunisie”, a déclaré Rached Ghannouchi a l’issue du vote, selon l’agence (TAP).

    Il a précisé avoir accepté, volontairement, cette initiative étant convaincu que les députés doivent avoir le dernier mot.”Même si la confiance m’a été retirée aujourd’hui, cela n’aurait posé aucun problème compte tenu de ma conviction du principe d’alternance au pouvoir”, a-t-il encore déclaré.

    La motion de retrait de confiance a été rejetée pour n’avoir pu recueillir que 97 voix alors qu’il en fallait 109.

    Un total de 133 députées ont participé au scrutin dont 97 ont voté pour le retrait de la confiance, le reste des voix se présente comme suit: 16 contre, 18 bulletins nuls et 2 bulletins blancs. Les députés d’Ennahdha et de la coalition Al Karama se sont abstenus de voter.

    Agé de 78 ans, Rached Ghannouchi, qui dirige Ennahdha depuis sa création il y a quatre décennies, est devenu le deuxième personnage de l’Etat tunisien en novembre, après avoir brigué son premier mandat électoral lors des législatives d’octobre 2019.

    Il a été critiqué notamment pour sa gestion des débats parlementaires. En conséquence, le président tunisien, Kais Saied avait mis en garde récemment contre un état de “chaos” au sein du Parlement.

    La députée du parti nationaliste Chaab, Leila Haddad, a indiqué que son parti avait voté contre Ghannouchi, car il a eu “des difficultés a gérer les travaux du Parlement en raison notamment d’un conflit idéologique”.

    Pour le porte-parole d’Ennahdha, Imed Khemiri, cette motion est due a “une hostilité idéologique contre Ghannouchi et contre la démocratie acquise par la révolution”.

    De son côté, le député et dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a souligné la nécessité pour le Parlement de revoir son fonctionnement.

    Dans un contexte connexe, Dilou a souligné la nécessité d’un renouveau au sein du parti Ennahdha. “Qu’on le veuille ou pas, le mouvement doit se renouveler et il y a une opportunité pour cela au prochain Congrès”, a-t-il dit.

    Former un nouveau gouvernement, l’autre défi

    Le vote de jeudi au parlement intervient deux semaines après la démission du gouvernement, Elyes Fakhfahk, alors que le président Kais Saied a nommé Hichem Mechichi, un de ses conseillers pour tenter de former un nouveau cabinet susceptible de convaincre le Parlement dans un délai constitutionnel d’un mois. A défaut, le chef de l’Etat tunisien pourra dissoudre l’Assemblée élue en octobre dernier.

    Pour ce faire, Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement désigné, tiendra, jeudi après-midi des consultations avec des responsables d’institutions financières, d’organisations anti-corruption et de défense des droits de l’homme.

    Durant cette semaine qui s’achève, Mechichi a initié aussi des séances de consultation avec des experts dans les affaires économiques.

    Les Tunisiens s’attendent, selon des médias tunisiens, a ce que Mechichi entame d’autres entretiens avec divers groupes politiques après la fête de l’aid.

    Dans ce contexte, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), Tarak Cherif, a appelé a “hater la formation d’un gouvernement restreint de technocrates, qui aura pour mission de faire sortir le pays de la crise économique actuelle”.

    Dans une déclaration aux médias a l’issue de son entretien avec le nouveau chef du gouvernement désigné, Tarak Cherif a estimé que la Tunisie est “capable de surmonter sa crise actuelle”, ce qui nécessite selon lui, “de travailler dans un climat de confiance et de former un gouvernement de technocrates avec des compétences a haute valeur ajoutée”.

    Hicham Mechichi, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de gestion des affaires courantes, est le neuvième chef du gouvernement en Tunisie depuis la révolution de 2011.

    Echoroukonline, 06/07/2022

    #Tunisie #ElGhannouchi #KaïsSaïed

  • Tunisie : La nouvelle constitution désavouée par son auteur

    Tunisie : La nouvelle constitution désavouée par son auteur

    Tunisie, Kaïs Saïed, Constitution, Sadeq Belaid,

    Tunis (AFP) – Le juriste tunisien qui a supervisé la rédaction d’une nouvelle constitution soumise au président Kais Saied a déclaré dimanche qu’elle avait été transformée en une charte qui pourrait conduire à une dictature.

    Certains articles du projet de constitution publiés jeudi dernier au journal officiel pourraient « ouvrir la voie à un régime dictatorial », a averti Sadeq Belaid, qui dirigeait un comité chargé de rédiger le document.

    Le texte publié est « complètement différent » de celui remis en personne au président à la fin du mois dernier, a déclaré à l’AFP le juriste respecté.

    En juillet de l’année dernière, Saied a orchestré une prise de pouvoir dramatique, que beaucoup ont dénoncée comme un coup d’État, limogeant le gouvernement et gelant le parlement.

    Belaid était considéré comme une figure pro-Saied même lors des démarches ultérieures du président pour consolider davantage le pouvoir cette année.

    Son désaveu de la constitution remaniée est donc un coup dur pour le président, quelques semaines seulement avant qu’il ne soit prévu de se rendre au référendum.

    Contacté par l’AFP, Belaid a confirmé qu’il retirait son soutien au repêchage.

    Depuis sa prise de pouvoir initiale, Saied est passé au pouvoir par décret et a étendu ses pouvoirs sur le pouvoir judiciaire et le conseil électoral.

    Certains Tunisiens ont salué ses actions contre le système sclérosé issu de la révolution qui a renversé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali en 2011.

    Mais d’autres ont manifesté dans les rues et ont averti que le président visait des rivaux politiques et ramenait le pays vers l’autocratie.

    ‘Complètement différent’

    La constitution d’une « nouvelle république » est au centre du programme de Saied pour reconstruire le système politique tunisien.

    Le président prévoit d’organiser un référendum sur la constitution le 25 juillet, pour marquer un an depuis sa prise de pouvoir.

    Le projet de constitution publié la semaine dernière accorde au président de larges pouvoirs pour gouverner.

    Il lui permet d’exercer « des fonctions exécutives avec l’aide du gouvernement », dont il nommerait le chef.

    Le président dirigerait également les forces armées et nommerait les juges. Le projet de constitution affaiblit le rôle du parlement.

    Belaid a averti que le document publié « contient des risques et des lacunes considérables ».

    Il pointe spécifiquement un article, qui, selon lui, comporte un « danger imminent » car il donnerait au président « des pouvoirs très étendus… qui pourraient conduire à un régime dictatorial ».

    « C’est pourquoi, en tant que chef du comité national de constitution… je déclare, à regret et en toute bonne conscience… que le comité n’a rien à voir avec le document que le président » soumettra pour approbation lors d’un référendum, a ajouté Belaid .

    Le projet de constitution modifié augure d’un « mauvais avenir » pour le pays, a-t-il affirmé.

    Ses appréhensions ont d’abord été publiées sous forme de lettre dans le journal Assabah, et il s’est confié par la suite à l’AFP, confirmant qu’il en était l’auteur.

    « Le texte que j’ai rédigé après plusieurs semaines de travail avec la participation de dizaines d’experts à tous les niveaux est complètement différent du texte qui a été publié », a-t-il déclaré à l’AFP.

    Contrairement aux constitutions antérieures de la Tunisie, le projet ne fait pas non plus référence à l’islam en tant que religion d’État ou base de la loi.

    La constitution de 2014, un compromis durement gagné entre Ennahdha d’inspiration islamiste, qui était le plus grand parti du parlement, et ses rivaux laïcs a créé un système où le président et le parlement avaient des pouvoirs exécutifs.

    Il a été adopté trois ans après la révolution de 2011 du pays nord-africain qui a renversé Ben Ali.

    France 24, 03/07/2022

    #Tunisie #Constitution #KaïsSaïed #Sadeq_Belaïd