Étiquette : Kaïs Saïed

  • Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique

    Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique

    Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique – Kaïs Saïed, Union générale tunisienne du travail

    – Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail a déclaré que « toutes les indications alertent d’un danger imminent dû à un échec politique et à l’absence d’un programme qui sortira le pays du tunnel qu’il traverse »
    L’Union générale tunisienne du travail (la plus ancienne organisation syndicale du pays) a appelé, ce samedi, à un dialogue national global pour ramener le pays sur la voie de la démocratie.

    C’est ce qui ressort du discours prononcé par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, à l’occasion du 69e anniversaire de l’assassinat du dirigeant syndical, Farhat Hached. Le discours a eu lieu dans la place de la Kasbah, au centre de la capitale, en présence de dirigeants et de syndicalistes, sous une forte présence policière.

    Taboubi a déclaré : « nous devons aller vers un dialogue national global pour ramener la Tunisie sur la voie de la démocratie (…) Le langage du dialogue a été rompu et nous recherchons l’unité nationale ».

    Et d’expliquer : « toutes les indications alertent contre un danger imminent dû à un échec politique et à l’absence d’un programme pour sortir le pays du tunnel qu’il traverse ».

    « Aujourd’hui, nous devons nous réunir pour mettre fin aux crises sociales, sanitaires, économiques et environnementales qui affligent le quotidien du citoyen tunisien », a-t-il ajouté.

    Le secrétaire général de l’UGTT a aussi fait savoir que “l’Union s’est bien réjouie des procédures du 25 juillet dernier, pour mettre un terme à la corruption et pour surmonter l’échec des politiciens au cours de la dernière décennie, mais nous n’avons pas vu de feuille de route ou de projet clair pour le président Kaïs Saïed ».

    Tayoubi a conclu son discours en déclarant : “un délai et des mesures concrètes doivent être fixés pour mettre fin aux pressions externes et internes, et cela ne se fera que dans le cadre d’un dialogue national qui rassemble toutes les sensibilités politiques, sociales et syndicales du pays“.

    Les travailleurs tunisiens commémorent le dirigeant syndical, Farhat Hached, l’un des fondateurs de l’Union générale tunisienne du travail et l’un des symboles de l’indépendance face à l’occupation française, qui l’avait assassiné le 5 décembre 1952.

    Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie traverse une grave crise politique, à la suite de la prise des mesures exceptionnelles par le président du pays, Kaïs Saïed, dont les plus saillantes sont, notamment, le gel des activités du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du chef du gouvernement Hicham Mechichi et la formation d’un nouveau gouvernement.

    La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu’elle considère comme étant “un coup d’Etat contre la Constitution“, tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une “restauration du processus de la Révolution“ de 2011, qui avait déposé le régime de l’ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.

    Anadolou

    #Tunisie #UGT #Processus_démocratique #KaisSaied

  • Tunisie-Algérie: Une visite et des attentes

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    Attendue prochainement en Tunisie, la visite du Président Tebboune chez le voisin de l’Est intervient dans un contexte politique très particulier. De prime abord, la visite porte un message clair, le soutien et la solidarité du peuple et du gouvernement algériens avec la Tunisie, «particulièrement en cette étape délicate», comme l’a souligné le président Tebboune lors du dernier entretien accordé à des médias locaux.

    Aussi, cela permettra de casser l’isolement et les tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, qui aura l’occasion grandeur nature, d’une visite d’Etat, de montrer au monde que le pays est en voie de retrouver sa stabilité politique avec la formation d’un gouvernement dirigé pour la première fois de l’histoire par une femme, en l’occurrence la Première ministre Najla Bouden. Mais, on n’en restera certainement pas au stade des messages et de la parade médiatique lors de cette visite. Car, la Tunisie a bien besoin de soutiens concrets après les pressions dont elle fait l’objet de la part de la France, des Etats-Unis et du Canada, notamment, en tant que puissances qui peuvent avoir une influence directe sur la Tunisie par le biais de différents mécanismes financiers et diplomatiques.

    Le Président Kaïs Saïed a récemment exprimé à l’ambassadeur américain en Tunisie le mécontentement de son pays après l’inscription de l’état de la démocratie en Tunisie à l’ordre du jour des travaux de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis (Congrès), mais cela ne suffit pas à faire changer d’opinion aux membres de la Commission des Affaires étrangères du Congrès US.

    Certains y voient même un «droit de regard» de la politique extérieure US que de disséquer la situation au niveau des pays qui bénéficient de l’aide financière américaine. Voilà où se situe la problématique, la Tunisie bénéficie depuis presque une décennie d’un soutien financier et technique très important de la part des Etats-Unis, visant essentiellement le renforcement de la démocratie et la croissance économique, et les membres de la Commission étrangère du Congrès US estiment qu’ils ont le plein droit d’inscrire la question de l’état de la démocratie en Tunisie à l’ordre du jour de leurs travaux pour décider, justement, du maintien ou le retrait de leur aide financière. Pour eux, donc, il ne s’agit nullement d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie.

    Dans ce sens, la prochaine visite du Président Tebboune devrait conforter l’image d’une Tunisie qui avance avec des pas sûrs vers un retour à la normale démocratique.

    Quant à la position de la France, le président français a lourdement influé sur la décision du report du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie, qui devait se tenir à l’île de Djerba au mois de novembre prochain et qui a été reporté d’une année, en raison de la situation politique interne en Tunisie, noircie par les opposants tunisiens, eux-mêmes.

    Sous l’influence d’une partie de la diaspora tunisienne, de l’ex-président Moncef El Marzouki, qui ne se cache pas d’avoir contribué au report du sommet en question, la France qui a une influence morale et financière sur l’événement qui regroupe près de 88 chefs d’Etat, a poussé à ce report, alors que certains pays membres ont milité pour remplacer la Tunisie et organiser le sommet le mois prochain.

    La Tunisie en butte à de sérieux problèmes politiques et économiques subit les contrecoups d’une hostilité occidentale qui n’est pas vraiment naturelle. Que peut faire l’Algérie pour aider la Tunisie à dépasser tous les antagonismes ? C’est à cette question que devrait répondre la prochaine rencontre entre les présidents Tebboune et Saïed.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 16/10/2021

  • La Tunisie se dote d’un nouveau gouvernement

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    Onze semaines après la prise des pleins pouvoirs par le président, Kaïs Saïed, la Tunisie s’est dotée lundi 11 octobre d’un nouveau gouvernement, a annoncé la présidence dans un communiqué.

    Pour la première fois dans l’histoire du pays, la formation du gouvernement a été confiée à une femme, l’universitaire Najla Bouden, mais celle-ci ainsi que son équipe jouiront de prérogatives considérablement réduites après le coup de force de M. Saïed. Mme Bouden a été nommée le 29 septembre, plus de deux mois après le limogeage, le 25 juillet, du premier ministre Hichem Mechichi par le chef de l’Etat, qui a également gelé le Parlement et pris en main le pouvoir judiciaire.

    Dans un discours lors de la prestation de serment, Mme Bouden, 63 ans, a affirmé que « la lutte contre la corruption sera le plus important objectif » de son gouvernement, qui compte 25 membres outre sa chef. Parmi eux, Samir Saïd, un banquier, a été nommé ministre de l’économie et de la planification. L’avocat Taoufik Charfeddine, lui, retrouve le portefeuille de l’intérieur, dont il a déjà été le titulaire entre septembre 2020 et janvier 2021.

  • La Tunisie 1er pays de la Ligue arabe à désigner une cheffe du gouvernement

    La Tunisie 1er pays de la Ligue arabe à désigner une cheffe du gouvernement

    Tunisie, gouvernement, Najla Bouden, Kaïs Saïed,

    C’est une première en Tunisie, au Maghreb et dans les pays de la Ligue arabe. Le président tunisien, Kaïs Saïed, a nommé, ce mercredi 29 septembre, Najla Bouden Romdhane cheffe du gouvernement.

    Selon un communiqué de la présidence tunisienne, il est indiqué que cette décision a été prise conformément à l’article 16 du décret présidentiel 117 relatif aux mesures exceptionnelles.

    Voilà qui devrait faire baisser la pression internationale sur le président Saïed. Depuis son coup de force de fin juillet, des voix se sont élevées aux Etats-Unis et en Europe pour l’appeler à désigner un chef du gouvernement. Il a vu autrement…

    Skander Boutaiba

    La Patrie news

  • Tunisie: L’opposition à la prise de pouvoir du président s’intensifie

    Tunisie: L’opposition à la prise de pouvoir du président s’intensifie

    Tunisie, Kaïs Saïed, opposition, #Tunisie, #KaïsSaïed,

    -Les partis politiques appellent à la fin du « coup d’État ».
    -Le président fait face à une pression croissante pour faire marche arrière
    -Le syndicat se réunit pour formuler une position sur Saied

    TUNIS, 23 septembre (Reuters) – Quatre partis tunisiens ont déclaré jeudi que le président Kais Saied avait perdu sa légitimité et ont appelé à la fin de ce qu’ils ont appelé un coup d’Etat après qu’il ait pris le contrôle des pouvoirs législatif et exécutif, augmentant la perspective d’une confrontation prolongée sur son intervention. en savoir plus

    Saied a déclaré mercredi qu’il gouvernerait par décret et ignorerait certaines parties de la constitution, alors qu’il se prépare à changer le système politique.

    Les partis Attayar, Al Joumhouri, Akef et Ettakatol ont déclaré dans une déclaration commune que sa décision consacrait un monopole du pouvoir absolu.

    M. Saied détient un pouvoir quasi total depuis le 25 juillet, date à laquelle il a limogé le Premier ministre, suspendu le Parlement et assumé le pouvoir exécutif en invoquant l’urgence nationale.

    Ses actions ont sapé les acquis démocratiques de la révolution tunisienne de 2011 qui a mis fin au régime autocratique et déclenché le printemps arabe, malgré ses promesses de maintenir les libertés gagnées il y a dix ans.

    La déclaration de l’opposition de jeudi a accru la pression sur lui. Bien que les quatre partis ne soient pas les plus puissants, ils ont une influence dans la rue, notamment Attayar, qui était proche de Saied avant son intervention.

    « Nous considérons que le président a perdu sa légitimité en violant la constitution […] et qu’il sera responsable de toutes les répercussions possibles de cette mesure dangereuse », ont déclaré les quatre partis dans la déclaration.

    L’élite politique tunisienne se chamaille depuis des années, mais l’intervention de Saied pourrait finalement les pousser à s’unir pour s’opposer à un coup de force qui les a tous laissés sur le carreau.

    « L’important est qu’il y ait une unité pour ces partis politiques après leur dispersion pendant des années. Les décisions de Saied les poussent vers l’unité et la coordination », a déclaré

    Nizar Makni, professeur de géopolitique à l’université de Tunis.

    Les militants politiques qui ont rejeté les mesures de Saied ont appelé à des protestations dimanche le long de la rue Habib Bourguiba, point central des manifestations qui ont mis fin au règne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.

    LE SYNDICAT DISCUTE DE LA STRATÉGIE

    Anour Ben Kadour, un haut responsable du puissant syndicat UGTT, a déclaré : « La Tunisie se dirige vers un pouvoir absolu et individuel ».

    L’UGTT, qui compte environ un million de membres et constitue une force majeure dans la politique tunisienne, a entamé une réunion pour formuler une position sur les actions de Saied et devrait publier une déclaration vendredi.

    Alors que de nombreux Tunisiens ont soutenu Saied et considèrent que ses actions sont nécessaires pour évincer une élite politique corrompue et impopulaire après des années de stagnation économique, ses détracteurs de tous bords disent qu’il est inexpérimenté et intransigeant.

    L’enseignant Borhen Belhsan a déclaré que Saied avait fait ce qu’il fallait.

    « A mon avis, les décisions prises hier par le président de la République étaient attendues et sont en place, mais elles sont modestes, et il faut les hâter. Pourquoi ce retard ? Qui vous rend timide, Monsieur le Président ? », a-t-il déclaré.

    Le chef du parti islamiste modéré Ennahda, Rached Ghannouchi, a déclaré mercredi que les déclarations de Saied signifiaient l’annulation de la Constitution. Le parti – le plus important au Parlement – ne l’accepterait pas, a-t-il dit.

    Ennahda – l’opposant organisé le plus puissant de Saied – a décrit les mesures du président comme « une tendance claire vers un régime autoritaire absolu et un coup flagrant contre la légitimité démocratique ».

    Dans une déclaration, elle a appelé toutes les forces politiques, sociales et de la société civile à unir leurs rangs pour défendre la démocratie et à s’engager dans une « lutte pacifique inlassable ».

    Saied s’est présenté comme le fléau d’une élite politique corrompue et pourrait se réjouir d’une franche hostilité avec un ensemble de partis qu’il rend responsables des échecs de la Tunisie depuis la révolution.

    Cependant, sans parti ou organisation indépendante propre, il est maintenant en désaccord avec presque tous les groupes politiques organisés du pays.

  • Tunisie: Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence

    Tunisie: Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence

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    Le président tunisien Kaïs Saïed a pris des dispositions exceptionnelles mercredi qui renforcent le pouvoir présidentiel au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets. Ces dispositions, qui tendent à présidentialiser le système de gouvernement hybride prévu par la Constitution de 2014, ont fait l’objet d’une série de décrets publiés dans le Journal officiel. «Les textes à caractère législatif seront promulgués sous forme de décrets signés par le président de la République», stipule l’un des articles.

    Un autre article énonce que «le président exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un conseil des ministres présidé par un chef du gouvernement». «Le président de la République préside le conseil des ministres et peut mandater le chef du gouvernement pour le remplacer», ajoute un autre article.

    Dans le système initialement en place, l’essentiel du pouvoir exécutif était aux mains du gouvernement et les mesures annoncées par Saïed font clairement pencher la balance du côté de la présidence.

    Le 25 juillet, Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le gouvernement et en suspendant le parlement. Il avait prolongé ces mesures le 24 août «jusqu’à nouvel ordre». Nombre de Tunisiens avaient accueilli ces mesures avec enthousiasme car, exaspérés par leur classe politique, ils disaient attendre des actes forts contre la corruption et l’impunité dans un pays en graves difficultés sociales et économiques.

    Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats avaient dit craindre une «dérive autoritaire». Dans un décret mercredi, Saïed a annoncé la poursuite du gel du Parlement et la promulgation de «mesures exceptionnelles» pour «l’exercice du pouvoir législatif» et «l’exercice du pouvoir exécutif», qui font l’objet de deux chapitres de la Constitution désormais suspendus de facto.

    Pour souligner le caractère transitoire de ces décisions, le décret présidentiel ajoute que Saïed «entreprend la préparation des projets d’amendements relatifs aux réformes politiques avec l’assistance d’une commission qui sera organisée par arrêté présidentiel».

    Le «décret présidentiel» publié sur la page Facebook de la présidence indique «continuer de suspendre toutes les compétences de la chambre des représentants, de lever l’immunité parlementaire de tous ses membres et de mettre fin aux privilèges accordés au président de la Chambre des représentants et ses membres».

    Le 12 septembre, Saïed a évoqué une réforme de la Constitution de 2014, considérée comme un hybride instable entre régime parlementaire et régime présidentiel. «Les Constitutions ne sont pas éternelles.»

    Agences

  • Tunisie: Une discrète médiation algérienne?

    Algérie, Tunisie, Kaïs Saïed,

    Algérie-Tunisie : Intenses contacts

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, effectue depuis hier, une visite de travail en Tunisie, en qualité d’envoyé spécial du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Entre l’Algérie et la Tunisie, l’entente a toujours été parfaite, indépendamment des régimes qui ont eu à gouverner l’un ou l’autre pays. En ces temps d’incertitudes politique et sanitaire en Tunisie, le soutien de l’Algérie est apprécié au plus haut point par la population, mais aussi par l’élite politique, au pouvoir et dans l’opposition.

    Les multiples visites des ministres des Affaires étrangères et les entretiens téléphoniques au plus haut niveau, apportent le témoignage d’un dialogue permanent entre les deux pays, notamment depuis la décision du président tunisien de suspendre le parlement de son pays pour une durée d’un mois. Cette mesure éminemment politique, prise le 25 juillet dernier, arrive à expiration demain.

    Entre temps, la situation en Tunisie n’a guère changé et les parlementaires, mis au placard par Kaïs Saïed, en sortiront par force de loi. C’est certainement cette échéance constitutionnelle qui aura un impact majeur sur la vie politique qui a justifié l’échange téléphonique que le chef de l’Etat tunisien a eu avec son homologue, Abdelmadjid Tebboune.

    Les deux Présidents ont évoqué «les relations algéro- tunisiennes dans divers domaines», rapporte un communiqué de la présidence de la République, non sans manquer de préciser «la solidarité du peuple et du gouvernement algériens avec la Tunisie en cette étape sensible».

    La sensibilité de la période tient, à n’en pas douter, à la situation politique complexe dans ce pays et surtout à l’approche de la fin du délai de la suspension du pouvoir législatif. Rappelons au passage que plusieurs députés et ministres sont actuellement sous le coup d’enquêtes judiciaires pour corruption.

    Dans le même temps et concomitamment à l’entretien téléphonique, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, effectue depuis hier, une visite de travail en Tunisie, en qualité d’envoyé spécial du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, indique un communiqué du ministère.

    «Cette visite s’inscrit dans le cadre de la volonté commune des deux pays de raffermir davantage les relations privilégiées de fraternité, de coopération et de bon voisinage et d’oeuvrer à la consolidation de leur tradition de concertation et de coordination sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun», souligne le communiqué. Il reste que le communiqué ne dit pas l’objet d’une visite qui intervient à un moment précis dans l’agenda politique tunisien.

    L’absence de toute réaction d’hostilité de la part de la classe politique tunisienne, suppose que les parties en conflit, dans ce pays, acceptent une médiation fraternelle et discrète d’Alger. On se souvient qu’au lendemain de la «révolution du Jasmin », l’Algérie avait joué un rôle très positif dans la stabilisation de la situation du pays, en rapprochant les points de vue.

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune, 24/08/2021

  • Tunisie: Espoir permis ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    La situation en Tunisie est-elle plus préoccupante aujourd’hui qu’hier ? Dans la tourmente dix ans après une révolution chevillée entre les embarras de la politique et la crise économique, cette « jeune démocratie » n’a pas eu une croissance espérée par le peuple tunisien.
    Durant ces dix dernières années, c’est le dépit et l’amertume qui dominent les sentiments dans la rue. Les mêmes causes qui ont provoqué la révolution et la chute de l’ancien régime sous la présidence de Ben Ali sont toujours en place.
    Chômage endémique, frustrations sociales, corruption et une crise économique accentuée par la crise sanitaire, qui a fortement impacté la principale rentrée en devises du pays, en l’occurrence le tourisme, ont fini par précipiter la chute d’un système malmené par les dirigeants qui se sont succédés aux postes de responsabilité au niveau du Parlement et de l’exécutif.
    En dégommant d’un trait tout ce beau monde, gel des activités du Parlement, limogeages du Premier ministre, du ministre de la Défense et de la porte-parole du gouvernement Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et ministre de la Justice par intérim, le président tunisien Kais Saied entend remettre de l’ordre dans son pays, pour faire face à un « péril imminent », voire un péril réel, comme il l’a soutenu, avouant implicitement qu’il est en retard quand il est passé ces deux derniers jours à l’application de l’article 80 de la Constitution, qui l’autorise à agir en conséquence, tout faire, pour parer à ce péril.
    Bien sûr, les tunisiens sont divisés face aux décisions du président Kais Saied, il y a ceux qui soutiennent ces décisions avec des réserves, dont l’influente centrale syndicale (UGTT) et une large partie de la population fatiguée par les querelles politiques et l’absence de solutions aux maux socioéconomiques qui rongent la société, et ceux qui sont contre, qu’on recrute parmi les partisans du parti Ennahda, notamment, criant au «coup d’Etat contre la révolution et contre la Constitution».
    Le danger réel est là, ces deux camps foncièrement opposés qui risquent de plonger le pays dans une violence qu’il a su éviter durant la révolution qui a provoqué la chute de Ben Ali. Le président tunisien réussira-t-il à sauver son pays de ce tsunami qu’il a, lui-même, déclenché ? Tout porte à croire qu’il ne s’arrêtera pas à ces décisions de limogeages, étant déterminé qu’il est à s’attaquer aux racines du mal, la moralisation de la vie politique et la fin de l’impunité. L’interdiction de quitter le territoire national tunisien, qui aurait été notifiée à plusieurs hommes politiques et hommes d’affaires, et la levée de l’immunité dont bénéficiaient certains parlementaires, annoncent une mise en branle de la machine judiciaire contre des suspects pour leur implication présumée dans des affaires de malversations et autres trafics d’influences. Mais, même en accomplissant ces missions avec doigté, il reste encore à craindre la persistance de la grogne sociale. Car, la situation est désespérée sur le plan économique, nécessitant dans l’immédiat un prêt de quelques 5 milliards d’euros pour boucler le budget de l’Etat durant l’exercice 2021. Dans sa solitude, le président tunisien a besoin de courage et du soutien de ses concitoyens.
    Etiquettes : Tunisie, Kaïs Saïed, 
  • Tunisie : L’ancien chef de gouvernement arrêté

    Des sources recoupées et dignes de foi font état de l’arrestation du Chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Plusieurs dirigeants du mouvement Ennahda avaient confirmé qu’ils n’étaient pas en mesure de contacter Mechichi et qu’il est probablement détenu au palais présidentiel. 

    Il convient de noter que le président de la République, Kais Saied a annoncé la veille au soir soir l’application de l’article n 80 de la Constitution en vertu duquel il a limogé Mechichi et a gelé les compétences de l’ARP. 
    Il a par ailleurs été décidé, sur ordres de la présidence, de frapper par une interdiction de quitter le territoire national aux personnes suivantes : les présidents des clubs sportifs les hommes d’affaires, les grands responsables, les ministres et les députés. 
    Nous apprenons pour finir que l’armée a récupéré, ce lundi, un important dossier du domicile de l’ex-ministre de la justice par intérim, Hasna Ben Slimane, qui l’aurait dissimulé chez elle. Ce dossier concernerait, selon des sources dignes de foi, le magistrat et ex procureur de la République du tribunal de Tunis, Bechir Akremi. 
    Les mêmes sources ajoutent que la décision de la fermeture des administrations, pendant deux jours, vise à empêcher la destruction ou la disparition de dossiers ou d’éléments d’archives compromettants.
    Ali Oussi
    La Patrie News, 27/07/2021
    Etiquettes : Tunisie, Hichem Mechichi, Kaïs Saïed, crise politique, Ennahdha,
  • Diplomatie : L’Algérie reprend son rôle stratégique

    par Abla Chérif

    Alger réactive son rôle régional de manière très perceptible depuis un moment. Elle est tournée principalement vers l’Est, mais tend aussi à garder un pied ferme dans le Sud-Ouest, en Mauritanie notamment, où de nouvelles perspectives se mettent plus sérieusement en place.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette nouvelle donne est surtout plus visible puisqu’elle se manifeste par des faits palpables qui marquent un saut qualitatif dans ses visées géostratégiques, après une longue période qui s’est limitée à des vœux pieux jamais réellement concrétisés. Alger semble aussi et surtout aller plus en profondeur dans son mode d’action, et semble avoir dépassé très vite ces derniers mois la doctrine sécuritaire qui est restée, des décennies durant, la principale carte jouée sur l’échiquier régional. Le processus de rapprochement enclenché avec la Libye le démontre d’ailleurs clairement. Ici, il n’est plus question de limiter les actions à la sécurisation des frontières, cette phase qui dure de longue date s’accompagne désormais d’un «partenariat multiforme gagnant-gagnant dans divers domaines prometteurs, notamment l’énergie, les travaux publics, la construction, l’investissement et les industries agroalimentaires».

    Le fait marquant réside aussi en la décision de la réouverture du poste frontalier Deb-Deb-Ghdamès, axe stratégique dans le transport de marchandises. Au même moment, les deux pays passent en revue les mesures pratiques visant la réouverture de la ligne maritime, ainsi que la possibilité d’ouvrir une ligne de transport de fret aérien et la reprise des vols aériens.

    La Libye est aussi toute gagnante dans ce processus qui lui permet de dépasser la «position d’élément de bouleversement» dans l’échiquier régional. L’Algérie renforce, elle, sa position régionale stratégique à l’Est où elle peut en premier lieu s’appuyer sur son partenaire essentiel, la Tunisie. Les deux pays ne semblent d’ailleurs faire plus qu’un en matière de déplacements humains et de transit de marchandises. C’est le fruit d’une longue coopération multiforme bien imagée lors de la remise de la médaille Athir par Abdelmadjid Tebboune à son homologue Kaïs Saïed. Le Président tunisien avait d’ailleurs tenu à réserver sa première sortie officielle à l’Algérie qui l’a honoré, pour reprendre les termes utilisés par l’APS, de la «plus haute distinction algérienne saluant l’excellence des relations bilatérales et les sacrifices communs durant la guerre de Libération».

    Alger ne conçoit que très peu de limites aux efforts en matière de soutien (multiformes) à Tunis. L’aide est avant tout économique et on l’a bien vu durant la visite de Kaïs Saïed (2020), puisque le chef de l’État algérien a annoncé à ce moment le dépôt de 150 millions de dollars dans la Banque centrale tunisienne. Une décision accompagnée d’un engagement à faciliter le paiement de l’approvisionnement en gaz et hydrocarbures, pour permettre à la Tunisie de dépasser la zone de turbulences dans laquelle elle se trouve. Tunis a aussi pu bénéficier d’une aide médicale importante durant le Covid, 140 000 litres d’oxygène, pour renforcer un partenariat stratégique multiforme (où la question sécuritaire joue un rôle très important), visant à stabiliser un voisin sur lequel l’Algérie peut compter dans les moments difficiles. L’axe Ouest est aussi appelé à se renforcer grâce la réactivation du rôle de l’Algérie auprès de la Mauritanie, un pays avec lequel Alger tend à aller plus en profondeur en matière de relations bilatérales. Là aussi, l’effort vise à aller au-delà du cadre sécuritaire. En avril dernier, et pour la première fois, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente pour la création d’une commission bilatérale frontalière qui «traduit la volonté des deux pays de renforcer les relations de fraternité, de voisinage et de coopération», entre les deux États, et «intensifier le dialogue permanent, tout en mettant en place des mécanismes de coopération et de concertation sur le développement et la sécurisation de ces zones». Les deux pays évoquent aussi ouvertement les opportunités existantes en matière d’investissements, l’intensification des échanges économiques, commerciaux…

    Signe des temps, l’Algérie recevait en janvier dernier une délégation militaire de haut niveau conduite par le chef d’état-major des armées libyennes. «La première visite en Algérie du chef d’état-major revêt un caractère particulier pour les deux pays frères», commentait son homologue algérien.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 01 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, diplomatie, Libye, Tunisie, Mauritanie, coopération, échange commercial, partenariat, frontières, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed, faciliter le paiement de l’approvisionnement en gaz et hydrocarbures, relations bilatérales,