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  • Maroc. Ephémérides : Décès du journaliste Khalid Jamaï

    Maroc. Ephémérides : Décès du journaliste Khalid Jamaï

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    Il y a un an, Khalid Jamaï nous quittait. Depuis leurs cellumes, les journalistes emprisonnés par le régime Omar Radi et Soulaïmane Raïssouni lui ont rendu hoçmmage et adressé leurs condoléances. Les commentaires à son égard sont éloquents:

    -« Un monument du journalisme marocain nous a quittés aujourd’hui. Khalid Jamai était sans aucun doute le meilleur analyste politique marocain, avec un courage et une intégrité à toute épreuve ».

    -« Khalid Jamai, c’était une référence, un monument national, un intellectuel courageux, le monde du journalisme et de la politique perd l’un de ses plus ardents défenseurs..
    Nul n’oubliera ta liberté de parole, ta pensée, tes prises de positions..
    Que ton âme repose en paix… »

    -« Le regretté Khalid Jamaï, pour ceux qui ne le savent pas, avait défié le tout puissant ministre de l’intérieur Driss Basri, sans que ça lui vaille un procès
    C’est vous dire si on est tombés bien bas »

    -« Patriote, homme de principes et de convictions, il a accompagné et formé plusieurs générations de journalistes ».

    -« Aujourd’hui marque le premier anniversaire du décès du journaliste,de l’activiste,du penseur,de l’intrépide impavide regretté Professeur Khalid Jamai.

    Que son âme repose en paix et qu’Allah le couvre de bénédictions et lui accorde les plus hauts niveaux du paradis ».

    -« C’est lui qui a dit : « L’abus de pouvoir se nourrit de notre peur, de notre lâcheté et de notre résignation quotidiennes ».

    #Maroc #KhalidJamaï #Journalisme #Presse

  • Maroc : Un lion est mort ce soir

    Par son caractère trempé, son courage indomptable (physique, s’il le fallait,) sa simplicité goguenarde, sa gouaille bravache, ses éclats de rire explosifs, Khalid Jamai était unique en son genre. Un genre qui ne se fait plus, de nos jours.

    Il a traversé plusieurs époques de l’histoire du Maroc. De l’époque où, pour « éduquer » les journalistes un peu trop rebelles, on les raflait tout bêtement au coin d’une rue, avant de les passer à tabac et de les laisser gisants sur le trottoir (ça lui était arrivé dans les années 70, m’avait-il un jour raconté –il m’avait même montré l’endroit, un angle de la rue Allal Ben Abdellah, à Rabat) à l’époque plus « politique » des années 90 (à la stupéfaction générale, il avait publiquement défié Driss Basri, alors au faîte de sa puissance, avec cette harangue devenue célèbre : « chkoun nta ? »)
    Khalid Jamai a été un modèle pour moi, et pour plusieurs générations de journalistes.

    Alors que, jeunes et enhardis par le crépuscule de Hassan II, nous luttions pour essayer de donner sens à un système qui s’ouvrait tout en restant inexplicablement fermé, lui, le vétéran, avait publié une série de chroniques à La Vie Economique, que je n’oublierai jamais. Il y expliquait qu’au-delà de la conjoncture, des espoirs et des reculs, le système politique marocain était bâti sur une culture invariante, veille de plusieurs siècles. Cela avait un nom, nous a-t-il expliqué : le « Makhzen ».

    Le mot existait avant lui, bien sûr, mais c’était un terme d’histoire, que plus personne n’utilisait. Khalid Jamai l’a remis au goût du jour, en lui donnant un sens contemporain. C’est aujourd’hui encore une pierre d’angle conceptuelle, pour quiconque veut comprendre le Maroc. Certains laissent une marque dans les esprits, mais seuls les vrais grands laissent une trace dans le vocabulaire.

    Source : Facebook (Ahmed Benchemsi)

    Etiquettes : Maroc, Khalid Jamai, gauche marocaine, militants, révolutionnaires, Hassan II, dictature, despotisme, répression, années de plomb, Makhzen, presse, journaux, journalistes,