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  • Maroc: Inauguration de la 1ère usine d’exploitation du cannabis

    Maroc: Inauguration de la 1ère usine d’exploitation du cannabis

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, marijuana, kif, drogue, trafic de drogue,

    – C’est la première unité nationale en cours d’exploitation du cannabis

    AA / Rabat / Khalid Mejdoub

    La Coopérative Bio Cannat au Maroc (non gouvernementale) a annoncé, lundi, l’inauguration de la première usine de transformation de cannabis et d’extraction de matériaux destinés aux industries alimentaires et médicales.

    C’est ce qu’a déclaré la coopérative dans une publication sur Facebook.

    Elle a indiqué que cette unité de production avait obtenu le permis national pour la transformation du cannabis en octobre dernier et qu’elle est située dans la région de Bab Bard, dans la région de Chefchaouen (nord).

    Elle est considérée comme la première unité au niveau national pour l’exploitation du cannabis à des fins d’industries alimentaires et pharmaceutiques.

    La Coopérative a annoncé avoir construit, en partenariat avec ses membres et avec ses partenaires publics et privés, la première unité de production pour la transformation du cannabis et d’extraction de cannabidiol (CBD), Cannabigérol (CBG), cannabinol (CBN) et autres.

    Selon le communiqué, ces substances sont utilisées dans de nombreuses industries alimentaires, industrielles, médicales et paramédicales en raison de leurs nombreux avantages scientifiquement prouvés pour soulager la douleur et aider à traiter de nombreuses pathologies.

    « Il y aura des expérimentations agricoles avec certains agriculteurs de la région de Chefchaouen, afin de fournir la matière première après avoir fourni les semences destinées à cet effet », indique la même source.

    n novembre dernier, le ministère marocain de l’Intérieur a déclaré que ses efforts pour lutter contre la culture illégale de cannabis avaient conduit à une réduction d’environ 80% de la superficie cultivée avec du cannabis.

    Le 3 juin 2022, le Maroc a annoncé un « plan d’action » pour l’exploitation médicale et industrielle du cannabis, et au mois de juillet de la même année, une loi visant à légaliser ses usages était entrée en vigueur.

    Ceux qui rejettent la loi légalisant la culture du cannabis mettent en garde contre son impact sur l’augmentation des surfaces de culture de la drogue et l’aggravation du phénomène du trafic de drogue au sein du Royaume.

    Source

    #Maroc #Cannabis #Haschich #Trafic_de_drogue

  • Le fléau du trafic de drogue toujours en progression

    Le fléau du trafic de drogue toujours en progression

    Topics : Maroc, Algérie, trafic de drogue, cannabis, haschich, kif,

    Oran, bien plus que d’autres villes du pays, reste confrontée au fléau du trafic de drogue venant du pays producteur voisin. Un produit prohibé et nuisible pour la santé, qui est déversé sur le territoire algérien par des réseaux de narcotrafiquants usant de tous les moyens et de toutes les pratiques imaginables pour fructifier leur activité mafieuse. Malgré les grands moyens et les efforts au quotidien menés par les forces de sécurité tous corps confondus, le kif traité venant du Maroc ne cesse de ravager toutes les agglomérations de l’ouest algérien. Une simple étude des statistiques annuelle des saisies de drogue, du nombre de narcotrafiquants interpellés, et des réseaux démantelés annuellement montre bien que le fléau reste en constante progression.

    Chaque année des milliers d’individus sont arrêtés par les services de sécurité, police et gendarmerie, pour des affaires liées au trafic de drogue et de psychotropes. Il suffit de consulter les archives de la presse locale pour constater que presque chaque jour on fait état d’une opération de police ou de gendarmerie ayant permis l’arrestation de dealers et de trafiquants ainsi que la saisie de quantité de kif traité ou de comprimés, parfois jusqu’à battre des records effrayants.

    Les opérations qui reflètent, certes, l’engagement des services de police dans la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité, mais qui placent tristement la ville d’Oran et sa région au premier rang national des wilayates affectées par ce fléau. Les enquêtes et les arrestations qui se multiplient ne semblent malheureusement pas stopper le nombre croissant de jeunes et moins jeunes algériens qui s’inscrivent aux rangs des « petits vendeurs » ou des fidèles consommateurs, d’un produit interdit dangereux pour l’individu et pour la société.

    Le fléau touche notamment une jeunesse désœuvrée, rongée par des colères refoulées. Des haines qu’ils espèrent atténuer à doses de « Rivotril », de « Subutex » ou de kif traité. Avec la course effrénée à l’argent sale et à l’enrichissement illicite, Oran a gagné malgré elle la réputation d’être un terrain de prédilection pour une faune d’énergumènes venus de tous les horizons pour se lancer dans les malversations et les trafics en tout genre. Et les » affaires scandaleuses » qui se succèdent depuis des années, alimentent l’angoisse des uns, et les fantasmes des autres, sur un fond d’indifférence et de marasme partagé.

    Par S.Benali

    Ouest Tribune, 23/11/2022

  • Espagne-trafic: Arrestation de 7 français et 1 marocain

    Espagne-trafic: Arrestation de 7 français et 1 marocain

    Espagne, France, Maroc, trafic de drogue, saisie, cannabis, haschich, Kif,

    Frontière espagnole : Saisie de 2,4 tonnes de drogue et arrestations de sept Français et un Marocain

    Dix suspects ont été mis en examen après le démantèlement d’un «important» trafic de cannabis entre la frontière espagnole et la région nantaise, a annoncé le parquet de Rennes vendredi 20 mai dans un communiqué.

    Le juge d’instruction a mis en examen dix suspects, dont huit ont été placés en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire.

    Il s’agit de 8 hommes (sept Français et un Marocain) et 2 femmes de nationalité française, âgées entre 22 ans et 33 ans.

    Plus de 330 kilos de cannabis ont été saisis ainsi que 83.750 euros en espèces et le pavillon de l’organisateur des remontées de cannabis sur le sol français, selon le parquet.

    R. I. et AFP

    L’Evénement, 20 mai 2022

    #Espagne#Maroc#France#Nantes#Cannabis#Trafic

  • Saisie de plus de 3 quintaux de kif venus du Maroc

    Saisie de plus de 3 quintaux de kif venus du Maroc

    Saisie de plus de 3 quintaux de kif venus du Maroc – Algérie, cannabis, trafic de drogue, stupéfiants

    11 narcotrafiquants arrêtés et plusieurs tentatives déjouées
    Des détachements combinés de l’Armée nationale populaire ont arrêté, entre le 24 et le 30 novembre dernier, 11 narcotrafiquants et déjoué des tentatives d’introduction de plus de 3 quintaux de kif traité via les frontières avec le Maroc, a indiqué mercredi le ministère de la Défenses dans un communiqué.

    « Dans la dynamique des efforts continus dans la lutte antiterroriste et contre la criminalité organisée multiforme, des unités et des détachements de l’Armée Nationale Populaire ont exécuté, durant la période du 24 au 30 novembre 2021, plusieurs opérations ayant abouti à des résultats de qualité qui reflètent le haut professionnalisme, la vigilance et la disponibilité permanente de nos Forces armées à travers tout le territoire national », précise la même source.

    Dans le contexte des opérations de lutte contre la criminalité organisée et « dans la dynamique des efforts intenses visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays », des détachements combinés de l’ANP « ont arrêté, en coordination avec les différents services de sécurité au niveau des territoires des 2e et 3e Régions militaires, 11 narcotrafiquants » et « ont déjoué des tentatives d’introduction de quantités de drogues via les frontières avec le Maroc, s’élevant à 3 quintaux et 33 kilogrammes de kif traité », tandis que « 28 autres narcotrafiquants ont été arrêtés en leur possession 62 kilogrammes de la même substance et 203740 comprimés psychotropes saisis dans diverses opérations exécutées à travers les autres Régions militaires », ajoute le communiqué.

    Dans le cadre de la lutte antiterroriste, des détachements de l’ANP « ont arrêté 6 éléments de soutien aux groupes terroristes dans des opérations distinctes à travers le territoire national ».

    APS

    #Algérie #Maroc #Cannabis #Kif #Haschich #Trafic_drogue

  • Maroc: Cannabis, un marché juteux de 900 millions d’euros/an

    Maroc: Cannabis, un marché juteux de 900 millions d’euros/an. Le vendeur gagne 6000 euros par mois, le rabatteur 2500 euros, le gérant jusqu’à 9000 euros/an.

    Un récent reportage réalisé par des journalistes français et diffusé estimait qu’un vendeur de cannabis gagne 6 000 euros par mois, alors que le guetteur ou le rabatteur gagne environ 2500 euros, alors que le gérant de l’affaire peut gagner jusqu’à 9000 euros/an. En Algérie, les chiffres, convertis en dinars, ne sont pas loin. Ces gains faramineux profitent principalement aux Marocains, notamment concernant la revente du cannabis au détail en Algérie, au Sahel et en Europe occidentale.

    Les saisis des douanes marocaines en matière brut ou en argent liquide remplissent les caisses des services secrets, dont principalement la DGED, et servent à entretenir les caisses noirs de Abdellatif Hammouchi pour payer des armées de journalistes, eurodéputés et diplomates un peu partout dans le monde, ainsi que pour accomplir les « sales besognes » et payer les hommes de main et les seconds couteaux.

    Ceci pour le coût financier, et ce que la culture du cannabis rapporte aux Marocains. Le coût social est beaucoup plus gravement élevé : le cannabis est devenu un produit de consommation courante dans beaucoup de pays, comme l’Algérie, la Tunisie, la France, l’Espagne, l’Italie, etc., malgré son interdiction par la législation des pays cités. Les ravages provoqués sont terribles aussi.

    En 2000, on peut estimer à plus de 30% des jeunes d’entre 17-30 ans qui avaient déjà expérimenté l’usage de cannabis. Il n’est que voir les rapports de la police, de la gendarmerie et du MDN pour constater combien le fléau s’est insidieusement introduit dans la société pour la détruire de l’intérieur.

    Le coût social du cannabis, autrement dit le coût que fait supporter le cannabis à la collectivité, dans chaque pays, a été estimé par des experts onusiens à 1 milliard d’euros. Outre les problèmes de santé et d’ordre public posés par sa consommation qui justifieraient l’interdiction de son usage, le cannabis est classé sur la liste des stupéfiants et à ce titre, la détention, la vente, l’importation et la culture de cette drogue sont prohibées par la loi. D’où la mise sur pied de plusieurs services de sécurité pour la traque, la détection et l’interception du cannabis marocain en route vers l’Algérie, ce qui, d’année en année, fait saigner à blanc le Trésor public de l’Algérie.

    Ce marché juteux de 900 millions d’euros/an a crée un univers propre à lui : il a ses codes, ses mots de passe, ses chefs, ses barons, ses fiefs, ses repaires, ses itinéraires, ses caïds, sa mafia, ses banques, et ses stratifications : cultivateurs, acquéreurs (à la source, au Maroc), ses transitaires, ses passeurs, ses dealers, pour arriver aux petits consommateurs (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Soudan, Egypte, ainsi que l’Europe occidentale, principalement l’Espagne, la France, le Portugal et l’Italie), situé à la berge nord du Maroc et de la Méditerranée, donc « à proximité »).

    L’Express, 21/10/2021

  • Algérie: Saisie de cannabis aux frontières avec le Maroc

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    Plus de 15 quintaux de kif traité ont été saisis lors d’opérations menées entre le 6 et 12 octobre courant, par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP), en coordination avec les différents services de sécurité, au niveau des régions frontalières avec le Maroc, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) rendu public mercredi.

    « Dans le cadre de leurs nobles missions de défense et de sécurisation du territoire national contre toute forme de menaces, des détachements et des unités de l’ANP ont mené, du 6 au 12 octobre 2021, de multiples opérations qui témoignent de l’engagement infaillible de nos Forces armées à préserver la quiétude et la sécurité dans notre pays », indique la même source.

    « S’agissant des opérations de lutte contre la criminalité organisée, et dans la dynamique des efforts soutenus visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays et en sus de l’énorme quantité de kif traité s’élevant à plus de 10 quintaux saisie à Béchar, objet d’un communiqué rendu public précédemment, des détachements combinés de l’ANP ont intercepté, en coordination avec les différents services de sécurité au niveau des territoires des 2e et 3e Régions militaires, 10 narcotrafiquants et mis en échec des tentatives d’introduction d’autres quantités de drogues via les frontières avec le Maroc, s’élevant à 430 kilogrammes de kif traité, tandis que 28 autres narcotrafiquants ont été arrêtés, en plus de 90 kilogrammes de la même substance et 473.328 comprimés psychotropes saisis dans diverses opérations exécutées à travers les autres Régions militaires », précise le communiqué.

    Dans le cadre de la lutte antiterroriste, des détachements combinés de l’ANP ont appréhendé « 13 éléments de soutien aux groupes terroristes dans des opérations distinctes à travers le territoire national ».

    Par ailleurs, des détachements de l’ANP ont appréhendé, à Tamanrasset, In Guezzam, Bordj Badji Mokhtar, Djanet et Tindouf, « 311 individus et saisi 47 véhicules, 400 groupes électrogènes, 284 marteaux piqueurs, des quantités d’explosifs, d’outils de détonation et d’autres équipements utilisés dans des opérations d’orpaillage illicite, ainsi que 8 tonnes de mélange d’or brut et de pierres.

    Onze (11) autres individus ont été arrêtés, 23 fusils de chasse et un pistolet de confection artisanale, 653.360 unités d’articles pyrotechniques, 44 quintaux de tabac, 4873 unités de différentes boissons ont été saisis à Adrar, Biskra, Annaba, M’Sila, Sétif, Tébessa, Batna et El-Oued.

    De même, des tentatives de contrebande de quantités de carburants s’élevant à 71.724 litres ont été déjouées à Bordj Badji Mokhtar, Tébessa, El-Tarf et Souk Ahras.

    Dans un autre contexte, les Garde-côtes ont déjoué, au niveau de nos côtes nationales, « des tentatives d’émigration clandestine et ont procédé au sauvetage de 57 individus à bord d’embarcations de construction artisanale, alors que 77 immigrants clandestins de différentes nationalités ont été appréhendés à Tlemcen, Mostaganem, In Amenas et In-Guezzam », conclut le MDN.

    Le Rédacteur, 13/10/2021

  • 10 quintaux de hachich saisis près des frontières avec le Maroc

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    Algérie – Une “énorme” quantité de kif traité s’élevant à plus de (10) quintaux a été saisie, mercredi, par un détachement combiné de l’Armée nationale populaire (ANP) près des frontières avec le Maroc, a annoncé jeudi le ministère de la Défense nationale (MDN).

    “Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et en continuité des efforts intenses visant à contrecarrer le phénomène du narcotrafic dans notre pays, un détachement combiné de l’Armée nationale populaire a saisi, le 06 octobre 2021, au niveau du territoire de la 3e Région militaire près des frontières avec le Maroc, une énorme quantité de kif traité s’élevant à plus de (10) quintaux”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

    “Ces résultats de qualité viennent s’ajouter aux multiples opérations menées quotidiennement par les détachements de l’Armée nationale populaire et les services de sécurité, ayant permis de mettre en échec l’introduction de ces poisons, que les bandes criminelles activant depuis les frontières marocaines, tentent de propager dans notre pays”, a ajouté la même source.

    Ennahar Online, 07/10/2021

  • Maroc : Le Rif, grenier à cannabis au vu et au su des autorités

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    Les autorités marocaines ferment les yeux sur la culture du cannabis (ou kif, une fois séché) dans les montagnes du nord du Maroc où cette plante, cultivée en famille, « pousse comme du chiendent » et est même devenue « source de revenu essentielle » pour les Rifains, écrit le magazine français mensuel GEO citant des géographes et des chercheurs.
    « On l’appelle ici kif, de l’arabe kayf, +plaisir+, lorsqu’on le fume mélangé à du tabac noir », raconte Abdellatif Adebibe, président de la confédération des associations de Sanhaja du Rif, une importante coalition de tribus berbères, cité par le magazine. Depuis sa maison familiale juchée à 1.800 mètres d’altitude sur les flancs du mont Tidirhine (nord), Abdellatif Adebibe résume: « Ici, c’est le point culminant du massif du Rif, pays du cèdre et du kif ».
    Pour sa part, un cultivateur qui a souhaité garder l’anonymat de Ketama, commune située dans la province d’al-Hoceima, assure: « Le cannabis est la seule plante qui daigne pousser ici ».
    « Le seul à avoir jamais réussi à interdire le cannabis ici, c’est Abdelkrim el-Khattabi, l’illustre chef de guerre qui avait établi, entre 1921 et 1926, une éphémère république du Rif », explique de son côté, le géographe français Pierre-Arnaud Chouvy, spécialiste de la géopolitique des drogues, cité par GEO. En 1959, trois ans après l’indépendance du Maroc, les habitants du Rif furent réprimés pour s’être soulevés contre un gouvernement qui les avait exclus. 
    En représailles, leur région fut privée d’investissements quatre décennies durant. Et l’on détourna les yeux de leur moyen de subsistance, explique le magazine.
    Dans les années 1960 et 1970, les hippies qui avaient découvert le Maroc et le chanvre vendu au souk entre des bottes de menthe et de persil, initièrent les paysans rifains à la transformation de cet « or vert » en haschisch, la résine de cannabis. Technique venue du Liban et d’Afghanistan. « C’est un Anglais qui nous a montré comment fabriquer le meilleur haschisch, précise le cultivateur anonyme.
    Et en vingt ans, la région, avantageusement située aux portes de l’Europe, est devenue son grenier à kif. Ainsi, le Maroc s’est retrouvé parmi les principaux producteurs et exportateurs de haschisch dans le monde. 
    Dans son dernier rapport publié en 2020, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a indiqué que le Maroc continue d’être le premier producteur de cannabis dans le monde avec 47.500 ha de culture de cette substance en 2018. 
    D’après l’ONUDC également, le Maroc est cité dans un cinquième des cas de saisie de résine de cannabis opérés à travers le monde au cours de la période 2014-2018.
    Des capitaux illicites internationaux investissent directement au Maroc
    Les régions pauvres du Rif, chaîne montagneuse qui s’étend sur 500 km entre Tanger à l’ouest et le fleuve Moulouya à l’est, cultivent le kif en profitant d’une tolérance ancienne, qui remonte au XIXe siècle et au sultan Moulay Hassan 1, rappelle le magazine français. Cependant, Abdelatif Adebibe, le dirigeant de la confédération des associations de Sanhaja du Rif, accuse que ceux qui contrôlent ce secteur-là viennent d’autres régions du pays et de l’étranger, et ils financent des gens d’ici. « Ils restent cachés mais profitent de l’argent généré ».
    Khalid Tinasti, le directeur de la Commission mondiale sur la politique des drogues, confirme: « Le marché du Rif a totalement changé ces dix dernières années. La production n’est plus entre les mains de petits cultivateurs. Aujourd’hui, des capitaux illicites internationaux investissent directement au Maroc et maîtrisent toute la chaîne de production, jusqu’au trafic vers l’Europe ».
    Dans le même contexte, le magazine français note que si le haschisch est cultivé au Maroc, son parcours pour arriver vers les consommateurs en Europe traverse plusieurs pays que ce soit par voie terrestre ou maritime. Parmi ces pays, le magazine cite l’Espagne: L’itinéraire « historique » des trafiquants entre par le détroit de Gibraltar. La marchandise est cachée dans des ferries et bateaux de plaisance mais, depuis une vingtaine d’années, cette voie est devenue plus hasardeuse car les contrôles s’intensifient.
    La drogue, poursuit la même source, fait un grand détour par le sud et les pays sahariens (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad) où la surveillance est bien moindre. Et elle débouche en Libye avant de poursuivre sa route vers la Méditerranée et l’Europe ou vers l’est, direction l’Egypte.
    Pour rappel, le Conseil du gouvernement marocain a validé en mars dernier le projet de loi légalisant l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques.
  • Maroc : Les grandes routes du haschisch vers ses fumeurs en Europe

    Maroc, cannabis, haschich, kif, trafic de drogue, #Maroc, #Cannabis,

    Si le haschisch est cultivé au Maroc, son parcours pour arriver vers les consommateurs en Europe traverse plusieurs pays que se soit par voie terrestre ou maritime.
    Leyla Ouazzani
    Du Maroc vers l’Espagne
    Apparu au cours des années 1960, l’itinéraire «historique» des trafiquants entre en Espagne par le détroit de Gibraltar. La marchandise est cachée dans des ferries et bateaux de plaisance mais, depuis une vingtaine d’années, cette voie est devenue plus hasardeuse car les contrôles s’intensifient.
    Du Maroc vers la Libye (via le Sahara)
    La drogue fait un grand détour par le sud et les pays sahariens (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad…) où la surveillance est bien moindre. Et elle débouche en Libye avant de poursuivre sa route vers la Méditerranée et l’Europe ou vers l’est, direction l’Egypte.
    Du Maroc vers la Libye (via le Maghreb)
    Le haschisch produit dans le Rif traverse la frontière entre le Maroc et l’Algérie. De là, il peut prendre plusieurs destinations : le marché local ; l’Espagne et la France via les ports d’Alger et d’Oran ; et la Tunisie, où il alimente aussi le marché local, part en bateau vers l’Europe ou poursuit jusqu’en Libye.
    Du Maroc vers la Libye (par la mer)
    En vogue depuis quelques années, cette route emporte la drogue jusqu’aux ports libyens de Misrata et Tobrouk. Elle est chargée sur des navires de toutes tailles, les plus gros font la route d’un coup, les autres font escale en Algérie et en Tunisie.
    De la Libye vers l’Europe
    Le trafic a profité du chaos libyen. Stockée dans des entrepôts sur la côte libyenne, une partie de la drogue venue du Maroc, mais aussi du Moyen- Orient, est exportée en bateau vers l’Europe via Malte puis acheminée vers l’Italie du Sud ou l’ouest des Balkans. Le reste part vers l’est, direction le marché égyptien.
    GEO.FR, 24/08/2021
  • L’Algérie à l’épreuve : pour un aggiornamento salvateur

    «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.» Sénèque (Homme d’État, philosophe)

    Par Pr Chems Eddine Chitour(*)
    Ce mois de juillet est décidément un mois difficile pour le pays, confronté aux conséquences des changements climatiques avec les feux de forêt récurrents, mais aussi le Covid-19 avec une 3e vague plus féroce. Ce tueur silencieux, qui moissonne à tout-va, du fait de plusieurs facteurs dont le plus important est celui de traiter par le mépris cette nouvelle peste au nom d’un atavisme d’une incivilité, mais aussi d’un fatalisme qui n’a pas lieu d’être, «oua khoudhou hadrakoum», nous recommande le Coran. Par ailleurs, l’Algérie peine à se redéployer sur le plan économique malgré des efforts remarquables. Les réserves de change nous donnent un sursis que nous devons mettre à profit pour créer de la richesse hors-hydrocarbure en misant, à marche forcée, sur un plan renouvelable avec l’hydrogène et le développement sans tarder du pôle d’excellence de Sidi Abdallah. Cette modeste contribution se veut être un état des lieux de nos forces et faiblesses.
    Les provocations permanentes du Makhzen

    Indépendamment de ces problèmes, qui sont le quotidien de toute nation, la situation est compliquée par le fait d’interférences extérieures, principalement du Makhzen marocain. Il est connu que le Maroc est un pourvoyeur mondial de kif dans l’impunité la plus totale, notamment de la part de l’Europe qui en est ravitaillée via l’Espagne. L’Algérie lutte d’une façon permanente contre les trafiquants de drogue à la fois via les frontières terrestres, mais aussi maritimes. Cependant, nous constatons une escalade du Maroc qui dénote d’une certaine fuite en avant concernant l’invasion du Sahara occidental en 1975, dernière colonie en Afrique.
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 (XV) de 1960 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, la résolution 34/37 de 1979 appelle explicitement à la fin de l’occupation du territoire par le Maroc.
    Ainsi, dans sa politique de diversion, en allumant des contrefeux, le Makhzen, au lieu de s’occuper de son peuple, tente une déstabilisation de l’Algérie, une de plus, aidé en cela par un mouvement sécessionniste qui a pignon sur rue en France, en l’occurrence le MAK. Rien moins que la partition du pays ! Se proclamant leader pour négocier le sort de la Kabylie, il oublie que la Kabylie appartient aux Algériens, quelle que soit leur région. Comme l’a écrit un écrivain connu : «Chacun d’entre nous a droit à une part en Kabylie.» (Nsal fiha chbar). Cette revendication de chacun plonge ses racines dans le combat anonyme de millions d’Algériens bercés par cette conviction d’appartenance à un grand pays à défendre d’est en ouest et du nord au sud. Comme nous le lisons dans cette contribution parue dans le journal El Watan, l’initiateur et promoteur du projet d’«autonomie-indépendance» de la Kabylie, Ferhat Mehenni, a franchi, dans sa quête de crédibilisation de ce projet, le seuil de l’indélicatesse et de l’affront. Le chef du MAK a tenu des propos insultants vis-à-vis de la Kabylie et de la guerre de Libération nationale et ce, dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale française.
    «De Sidi Ferruch en juillet 1830 à la bataille d’Icharridène le 24 juin 1857, de l’insurrection de 1871 à celle du 1er Novembre 1954, de l’émigration kabyle en France tout au long du XXe siècle, dont notamment les douloureux évènements à Paris du 17 Octobre 1961, au flux massif des sans-papiers kabyles issus de la révolte populaire du Printemps noir en 2001, la France et la Kabylie ont été marquées par un malentendu qu’il est enfin temps de dépasser», a dit Ferhat Mehenni lors d’une rencontre organisée à l’Assemblée française à l’occasion de Yennayer, le Nouvel An berbère, célébré pourtant par toute l’Algérie et tous les Amazighs. Ainsi, pour Ferhat Mehenni, la colonisation française et le combat pour l’indépendance nationale, qui a coûté la vie à plus d’un million d’Algériens, n’ont été qu’«un malentendu» qui «n’a jamais été traité pour des raisons géopolitiques».(1)
    En fait, c’est de mon point de vue le fait de différer constamment la question qui est de définir le projet de société et s’interroger sur ce que c’est qu’être algérien au XXIe siècle. Quels sont nos fondamentaux culturels et cultuels ? La quête d’un récit national consensuel qui fait siens aussi bien Massinissa que Jugurtha que l’Émir Abdelkader et qui se réfère à un Islam de 1 400 ans, fait de tolérance, est un chantier qui attend toujours d’être ouvert tant il est vrai que l’aboutissement à un vivre-ensemble au nom d’une Algérianité assumée qui coupera la route à l’aventure de ceux qui cherchent leur légitimité soit auprès de l’ancien colonisateur ou d’une sphère moyen-orientale installée dans les temps morts.
    Le cyber-espionnage : la guerre permanente sans morts

    Selon l’enquête du consortium réuni autour de Forbidden Stories et d’Amnesty International, Rabat a abusé du logiciel Pegasus pour espionner son grand rival, son frère ennemi, l’Algérie, au moment où celui-ci a été ébranlé par le Hirak, un soulèvement populaire de grande ampleur, qui a déchu l’inamovible et fantomatique Abdelaziz Bouteflika. Parmi les hantises et obsessions du Maroc : la crainte que le peuple marocain, qui étouffe dans un royaume d’inégalités, se soulève à son tour. Et puis bien sûr la question du Sahara occidental pour lequel le palais est prêt à tout, y compris sur le sol français ou européen».(2)
    La guerre sans morts, concept qui décrit les guerres économiques, voire géopolitiques. Il est très important de noter que NSO, la firme qui commercialise le logiciel Pegasus, ne peut vendre son produit sans l’aval du ministère de la Défense israélien, ce qui en dit long sur les méthodes et l’éthique de l’entité sioniste. Pour Ahmed Bensaada cela a démontré que l’ingérence étrangère, si décriée à l’occasion du Hirak (et bien avant), n’est pas uniquement une vue de l’esprit mais belle et bien réelle. Il a confirmé que les relations sécuritaires, commerciales et politiques entre l’État hébreu et certains pays arabes ne datent pas d’hier et ont précédé les récentes normalisations (Maroc et Émirats) ou celles pressenties dans le futur (Arabie saoudite). Le Maroc, à lui seul, a ciblé plus de 10 000 numéros de téléphone, soit près du cinquième du total. 60% de ces cibles (6 000) ont été localisées en Algérie, montrant à quel point le considérable espionnage du royaume chérifien est focalisé sur l’Algérie, dévoilant les intentions belliqueuses de ce pays envers son voisin.(3)
    L’espionnage : une technique constamment perfectionnée

    Il est important de savoir qu’en règle générale, tout le monde espionne tout le monde depuis toujours. Nous nous souvenons du rôle joué par l’Algérie dans la libération des otages américains. On raconte que l’Algérie qui servait de trait d’union entre les Américains et les Iraniens s’étonnait que la réponse américaine était immédiate à chaque étape de la négociation. En fait, les Américains avaient connaissance des réponses iraniennes en les interceptant. Nous nous souvenons aussi du piratage du portable de Madame Merkel par la NSA qui dispose d’immenses antennes pour espionner tout le monde. Déjà en 2019, les portables du Président français et de ses collaborateurs ont été piratés.
    Le «Projet Pegasus» de la société israélienne NSO Group a, dit-on, révolutionné l’espionnage. Mais ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Lors du passage, le 26 juillet, sur la chaîne française LCP, Xavier Niel, l’homme qui pèse 7 milliards de dollars, a expliqué comment il a débuté au milieu des années 80, sans faire d’études supérieures, mais étant doué en informatique avec comme viatique le bac. Ses premières « victimes » seront les portables des hommes politiques au point de se faire recruter par les services secrets français comme honorable correspondant.
    Sa réussite, il l’a doit au Minitel rose mais aussi et surtout à la box et au concept Free (téléphone+internet+ télévision). Les motivations des pirates informatiques ont évolué : du piratage de logiciels de la part d’amateurs dont la motivation essentielle consistait à voler pour leur usage personnel, nous sommes passés à un piratage «professionnel» d’ordre économique (détournements d’argent) et piratage industriel, proche de l’espionnage.
    Edward Snowden, le lanceur d’alerte américain, s’est exprimé à propos du logiciel, NSO Group qui a ciblé des smartphones de personnalités politiques et médiatiques.
    «C’est comme un espion dans votre poche (…). Cela ne devrait pas exister.» «Ce que l’on voit maintenant, c’est une industrie créée pour pirater ces smartphones, et aller au-delà de ce que l’on savait exister. Ces gens prennent le plein contrôle du téléphone et le retournent contre la personne qui l’a acheté, mais ne le possède plus vraiment.»(4)
    Le journal Le Monde persiste et signe et répond au Maroc

    Quelles ont été les réactions après cette annonce ? C’est la colère, la consternation des pays concernés par ces écoutes. D’abord la France qui attend de voir venir alors que le portable du Président est sur la liste. L’Algérie prend acte et en appelle à l’application de sanctions selon le droit international. Le Maroc crie au complot et annonce une action en justice alors qu’il est l’un les clients de l’entreprise israélienne ayant commercialisé ce logiciel espion. «Malgré les démentis, le journal français le Monde a tenu à maintenir ses informations, tout en remettant en cause les démentis du Makhzen et de NSO. Le Maroc a publié un communiqué dans lequel il affirme n’avoir «jamais acquis de logiciels informatiques pour infiltrer les appareils de communication, de même que les autorités marocaines n’on jamais eu recours à ce genre d’actes». Dans sa réponse, le journal français indique que le «projet Pegasus» a accumulé de multiples éléments, qui confirment «que le Maroc est client de NSO et opère les surveillances électroniques par le biais de Pegasus». (…) En outre, le Monde affirme que les preuves matérielles prouvant l’implication directe de Maroc, mises en ligne dès ce vendredi par le Security Lab d’Amnesty International, «sont toutes publiques».(5)
    Le commerce fructueux des armes numériques

    Comme l’écrit Jérôme Hourdeaux de Médiapart, c’est l’absence de normes qui mène à ces dérives : «L’exportation par NSO de son logiciel ‘’Pegasus’’ a été rendue possible par l’absence de régulation internationale des technologies dites à ‘’double usage’’.» Et si beaucoup d’États rechignent à accepter toute limitation, c’est qu’eux-mêmes exportent leurs propres armes numériques, à commencer par la France. En plus du scandale Pegasus, Jerôme Hourdeaux nous donne une autre information étrangement similaire : «(…) Jeudi 15 juillet, le Citizen Lab, le laboratoire canadien déjà à l’origine de plusieurs rapports sur NSO, et les sociétés Microsoft et Google révélaient qu’une autre start-up israélienne du nom de Candiru avait développé et vendu un logiciel lui aussi capable ‘’d’infecter et de surveiller les iPhone, les Android, les Mac, les PC, et les comptes dans le cloud’’. (…) Tout comme l’assurait NSO, Candiru n’était censé le vendre qu’à des États dans un but de lutte contre le terrorisme. Or, comme le révèle Citizen Lab, ‘’les victimes incluent des défenseurs des droits humains, des dissidents, des journalistes, des activistes et des hommes politiques’’.»
    Enfin, l’auteur écrit : «Si NSO est l’un des leaders du marché de la cyber-surveillance, la société n’est que la partie émergée d’un iceberg gigantesque. Israël est sans doute l’un des pays les plus à la pointe de ce marché extrêmement lucratif, notamment en raison des liens très étroits existant entre les mondes militaire et industriel. La célèbre ‘’unité 8200’’, spécialisée dans le renseignement électronique, joue ainsi le rôle de centre de formation pour des milliers de jeunes Israéliens (…)» Jean-Christophe Noël de l’IFRI, dans une note publiée en novembre 2020 : «Plus de 1 000 start-up ont été fondées par des membres de l’’’unité 8200’’, […] ce qui représente 25% des acteurs de la cybersécurité (…)»(6)
    La moralisation de l’utilisation des cyberattaques

    C’est de fait un vœu pieux. En théorie, les États auraient la possibilité d’utiliser ces techniques pour espionner dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans la réalité, il n’en est rien. «Il existe bien, écrit Jérôme Hurdeaux, un cadre international régissant les technologies à ‘’double usage’’, c’est-à-dire pouvant être utilisées dans un cadre civil et militaire, appelé ‘’Arrangement de Wassenaar’’. De plus, plusieurs pays, dont Israël, ont refusé de le ratifier. David Kayes a en effet justement publié un rapport intitulé ‘’Surveillance et droits de l’Homme’’. Ces discussions pourraient être relancées au printemps prochain à l’occasion de la présentation d’un rapport ‘’sur la fourniture de produits et services militaires et de sécurité dans le cyberespace par les cybermercenaires et son impact sur les droits humains’’ réalisé par un groupe de travail mis en place par la haute-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet. Ce rapport doit être présenté lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui doit s’ouvrir au mois d’octobre 2021. Michelle Bachelet a estimé que celles-ci confirment le besoin urgent d’une meilleure régulation de la vente, le transfert et l’usage des technologies de surveillance. «Les gouvernements devraient immédiatement cesser leur propre usage des technologies de surveillance d’une manière qui viole les droits humains, et devraient prendre des actions concrètes pour protéger contre de telles invasions de la vie privée en régulant la distribution, l’usage et l’exportation des technologies de surveillance créées par d’autres.»(6)
    Le triomphe de l’informatique : qui est la société NSO ?

    C’est avant tout une start-up de jeunes informaticiens. Comme l’écrivent Martin Untersinger et Damien Leloup : «L’entreprise NSO, au cœur des révélations du Monde, s’est imposée en dix ans comme le leader de la surveillance téléphonique. Vu de l’extérieur, le téléphone semble parfaitement normal. Les notifications éclairent l’écran, tandis que les échanges s’empilent dans les applications de messagerie.
    Les appels sont parfaitement audibles, la navigation sur internet est fluide et l’appareil photo fonctionne. Rien ne permet de deviner qu’un logiciel espion ultrasophistiqué est en train, subrepticement, de s’introduire dans le téléphone pour en prendre le contrôle. Le logiciel va beaucoup plus loin, en permettant d’absorber tout le contenu d’un téléphone : photos, courriels, contacts, SMS, et même les messages échangés par le biais d’applications sécurisées telles que Signal ou WhatsApp.» «Pegasus est le produit-phare d’une entreprise privée, NSO Group, que cette dernière a déjà vendu à une quarantaine d’États dans le monde. NSO, c’est avant tout l’histoire de ‘’N’’, de ‘’S’’, et de ‘’O’’, pour Niv Carmi, Shalev Hulio et Omri Lavie, ses trois cofondateurs. Leur start-up développe une technologie capable de reconnaître des objets dans une vidéo et de proposer au spectateur un lien pour les acheter.»(7)
    Que représente le pouvoir marocain ?

    On sait que le Maroc a toujours profité des largesses de l’Europe et des Occidentaux qui ferment les yeux sur les Tazmamart nombreux qu’avait mis en évidence dans son ouvrage l’écrivain français Gilles Perrault : Notre ami le Roi. Malgré tout cela, les riadhs et autres petits cadeaux ont anesthésié aussi bien la droite réactionnaire, mais surtout la gauche bobo qui ont une conception à géométrie variable des droits de l’Homme. Nous sommes loin du sacerdoce de l’Émir Abdelkrim el Khattabi qui a battu 50 généraux espagnols et français à la fameuse bataille d’Anoual.
    «Il proclame, en 1922, la République confédérée des tribus du Rif. Imprégné des idéaux de progrès et de républicanisme, Abdelkrim promulgue des réformes modernes. Considérant par ailleurs le cannabis comme haram, il est le seul à avoir presque réussi à interdire [sa] production» traditionnelle dans le Rif depuis le VIIe siècle (…) Tentant de joindre toutes les forces vives marocaines, Abdelkrim demande au sultan Moulay Youssef de rallier sa cause. Mais celui-ci, sous l’influence de la résidence générale française à Rabat, refuse de lutter contre les puissances coloniales. Dès lors, jugeant le sultan illégitime, Abdelkrim se proclame commandeur des croyants et selon le Général Lyautey, «Abdelkrim est considéré ouvertement comme le seul et unique sultan du Maroc vu que Moulay Hafid a vendu le pays à la France par le traité du Protectorat et que Moulay Youssef est seulement un fantoche entre mes mains».(8)
    Au-delà du peuple qui est respectable, force est de constater que la politique du Makhzen est une politique de fuite en avant. En étant adoubé par Israël, le roi pense ainsi être invulnérable et en tout cas continue en toute impunité à braver la communauté internationale par ses manquements aux conventions internationales, en s’entêtant à terroriser le peuple sahraoui qui aspire à son indépendance, en inondant la planète de drogue. En fait, il va de sursis en sursis jusqu’à la prise de conscience de son rôle négatif.
    Quels sont les parrains du Makhzen ? Principalement les pays européens menés par la France pour qui le Maghreb est une chasse gardée. On doit cependant dans cet aplaventrisme européen saluer la position de l’Allemagne pour qui le conflit du Sahara occidental est un problème de décolonisation. Les rodomontades du Makhzen sont bâties sur du vent : s’appuyer sur Trump pour monnayer le hold-up du Sahara occidental contre la vente de la cause palestinienne. Le Maroc est président du Comité El Qods et à ce titre, il doit défendre la cause palestinienne.
    Un institut allemand préconise dans une note d’«œuvrer à arrêter les tentations hégémoniques du Maroc. Il reproche à l’Europe de favoriser le Maroc, ce qui freine l’émergence de l’Algérie et de la Tunisie». La note émane du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) (Institut allemand des affaires internationales et de sécurité). Celle-ci suggère à l’Union européenne de revoir sa politique. En mai dernier, juste avant la crise avec l’Espagne, le chantage migratoire du Maroc, ce pays s’était fâché avec un autre grand pays de l’UE, l’Allemagne. Il faut dire que le pays d’Angela Merkel n’a jamais été un soutien franc sur la question du Sahara occidental. Le 6 mai, le Maroc a rappelé son ambassadrice à Berlin dénonçant «des actes hostiles de la part de l’Allemagne».(9) Ajoutant que «le Maroc a encore laissé 250 migrants envahir Ceuta le 20 juillet pour exaspérer l’Espagne».
    La réalité du monde

    Le professeur Abderahmane Mebtoul, dans un article sans concession, met le doigt là où cela fait mal. C’est un bon diagnostic mais cela ne suffit pas. Il écrit : «La maîtrise des nouvelles technologies reposant sur le savoir est le défi principal du XXIe siècle, engageant la sécurité mondiale et toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays. Mais aujourd’hui plus sophistiqué, avec l’avènement des cyberattaques, appartenant à chaque nation d’utiliser des moyens sophistiqués pour se protéger, le problème qui se pose est : le Maroc a-t-il les moyens scientifiques d’opérer une telle action sans complicité(…)?»(10)
    Professeur Mebtoul cite aussi les autres domaines où l’information est capitale. « Cependant les nouvelles technologies ne concernent pas seulement les écoutes. Les drones sans pilote commencent à remplacer l’aviation militaire classique pouvant cibler avec précision tout adversaire à partir de centres informatiques sophistiqués à des milliers de kilomètres. Les satellites remplissant l’atmosphère permettent d’espionner tout pays, de détecter le mouvement des troupes et la diffusion d’images de toute la planète. (…) L’état-major de l’ANP, à travers les dernières éditions d’El-Djeich, tire la sonnette d’alarme afin que la majorité des responsables des institutions stratégiques en Algérie, en déphasage par rapport aux nouvelles réalités tant internes que mondiales, s’adaptent en urgence, nécessitant un important investissement dans le savoir (…) Ainsi, notre univers est devenu une grande maison de verre (…) L’intégration des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel a donné naissance à la société de l’information qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des États et des organisations internationales. (…) L’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à la veille : la prise de décision et la connaissance de l’information.»(8)
    Sa conclusion est sans appel : «L’Algérie est un des pays en retard dans la transition numérique (…) faute de vision stratégique (…) Combien d’institutions stratégiques dont les banques qui fonctionnent sur les méthodes du début des années 1970 sont-elles protégées par les cyberattaques? Le rapport annuel mondial sur l’économie numérique (Network Readiness Index (NRI 2020) a classé l’Algérie sur 134 pays à la 120e place en matière de gouvernance numérique. Le monde est à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement du XXIe siècle, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance, avec comme trajectoire la transition numérique et la transition énergétique.»(10)
    Une épreuve pour le pays qui peut être salutaire

    Nous n’avons pas compris qu’il faut changer de logiciel. Avec son logiciel Pegasus, Israêl peut espionner tout le monde aussi bien les journalistes que les hommes politiques. Il le fait en endossant cela aux services marocains, ce n’est plus un problème de technologie obsolète. Le monde est à la nanotechnologie, aux robots, à l’homme augmenté. La guerre d’el boundouqia fait partie de l’histoire. En traversant le siècle, nous avons laissé derrière nous la guerre classique. Les vrais combats sont ceux de l’intelligence. Les centres de recherche des armées recrutent des milliers d’ingénieurs et de docteurs.
    Doit-on continuer à regarder dans le rétroviseur alors que le monde avance et n’a que faire de nos états d’âme et de ses combats d’arrière-garde? Nous en sommes encore à nous créer des querelles et à tirer sur tout ce qui bouge dans un véritable jeu de massacre d’atteinte à des personnalités repères, ce qui remet aux calendes grecques l’édification nationale qui nous conforte dans notre algérianité. Doit-on continuer à nous lamenter en comptant les points des coups reçus ou sommes-nous déterminés à nous battre avec les armes du XXIe siècle ?
    Le mieux est de prendre acte et de prendre rendez-vous avec l’Histoire et se mettre au travail. Il est temps de réétalonner notre rapport au monde Un maître-mot : le savoir. Si nous décidons de donner une visibilité à l’Algérie pour qu’elle ne devienne pas une zone grise, ce ne sont plus des rodomontades sans lendemain. C’est la mise en place sans tarder en laissant l’idéologie en dehors de l’école et de l’université.
    Dans ce cadre, nous pouvons donner rendez-vous au monde dans quelques années en nous mettant au travail autour d’un projet, celui d’une Algérie du futur qui donne sa chance et où ceux qui ont une valeur ajoutée la mettraient au service du pays, barrant la route à tous ceux tentés par l’aventure et qui croient trouver dans l’adoubement à l’ancienne puissance une façon de rendre service au pays. Cruelle erreur ! On sait ce que c’est la démocratie aéroportée et qui est comme un cataplasme sur une jambe de bois pour des pays vulnérables. Comme sont tentés par l’aventure de combats d’arrière-garde ceux qui s’arriment à la sphère moyen-orientale, autrement plus féroce contre l’Algérie qui refuse de rentrer dans le rang. Dans le futur, il nous sera de plus en plus difficile de tenir nos positions de principe sur les grands dossiers si nous ne sommes pas puissants scientifiquement, non pas d’une façon ostentatoire, mais suffisamment importante pour décourager tout pays tenté par l’aventure en se permettant des provocations.
    Nous avons usé et abusé de la symbolique de la Révolution de Novembre dont l’aura a terni. De plus, nous n’avons pas joué la prudence concernant la gestion de la rente et risquons de nous réveiller avant la fin de la décennie avec une rente nulle. Un seul chiffre, l’Algérie consume 120 millions de m3 par jour et 40 000 tonnes de pétrole/jour, soit en moyenne 70 millions de dollars actuels. Il n’y a pas de fatalité, le diagnostic est connu : nous sommes en retard ! Il y a nécessité une fois de plus à faire notre aggiornamento. Nous devons sans tarder sortir du fossile en pensant aux générations futures par la conception sans tarder du modèle énergétique qui trace le cap d’ici 2030 et au-delà. Parallèlement et pour être en phase avec la réalité du monde, notamment pour investir les nouvelles disciplines qui interviennent dans la cybersécurité, il nous faut former au moins 50 000 informaticiens en intelligence artificielle.
    Quelle que soit la santé financière du pays, il faut mettre en place un campus de l’intelligence de 20 000 places à Sidi Abdallah où nous devons former les futures troupes scientifiques capables de répondre d’une façon appropriée dans un monde de plus en plus dangereux. Ce campus devrait pouvoir avoir toutes les sollicitudes en termes de moyens. L’élite formée dans de bonnes conditions devrait pouvoir permettre la pleine mesure de son talent en étant sécurisée du point de vue de l’emploi. Les écoles d’intelligence artificielle et de mathématiques devraient être complétées par les huit autres concernant les autres domaines. C’est le cas de l’informatique, de la robotique, de l’électronique, de la transition énergétique (ITEER), de l’École de médecine. Ce sera la Silicon Valley algérienne. Cela ne dépend que de nous, les idées sont mûres. Il nous faut passer aux actes sans tarder.
    Nous ne pouvons plus continuer à subir ! Nous devons être offensifs, mais il serait présomptueux d’en attendre des résultats dans un futur immédiat. Nous ne pouvons entrer dans le développement par effraction, c’est une lente maturation, ce sont des nuits blanches, c’est une autre Révolution qu’il faut mener en rassemblant. Justement, s’agissant de l’unité de l’Algérie, je fais mienne cette citation de Cheikh Nahnah : «Al Djazaïr min talata min Tizi Ouzou li Tamanrasset oua min Tlemcen li Tebessa. » Puissions-nous être convaincus par le sacerdoce du vivre-ensemble et la nécessité de la construction du projet de société par la justice, le brassage permanent, le parler vrai à cette jeunesse qu’il faut convaincre que nous n’avons pas de patrie de rechange…
    C. E. C.
    (*) École polytechnique, Alger.
    1.https://www.elwatan.com/archives/actualites/ferhat-mhenni-et-linsulte-aux-martyrs-19-01-2012
    2. Rédaction de mediapart Abdellatif Hammouchi, le superflic du Maroc, au cœur de l’affaire Pegasus 22 juillet 2021
    3.https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=566:2021-07-27-00-26-16&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
    4.https://www.lemonde.fr/pixels/video/2021/07/20/c-est-une-industrie-creee-pour-vous-pirater-edward-snowden-reagit-aux-revelations-concernant-le-logiciel-espion-pegasus_6088853_4408996.html
    5. Merzouk Abdeleziz vendredi 24 juillet 2021 https://www.algerie360.com/projet-pegasus-le-monde-persiste-et-signe-et-repond-au-maroc/
    6. Jérôme Hourdeaux, la grande hypocrisie Jérôme Hourdeaux Mediapart 21 juillet 2021
    7. Martin Untersinger et Damien Leloup https://www.lemonde.fr/projet-pegasus/article/2021/07/19/projet-pegasus-comment-la-societe-israelienne-nso-group-a-revolutionne-l-espionnage_6088692_6088648.html
    8.https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelkrim_el-Khattabi
    9.https://www.tsa-algerie.com/allemagne-appel-a-contrecarrer-lhegemonie-du-maroc-au-maghreb/
    10. Abderrahmane Mebtoul «La problématique de la sécurité nationale et de la maîtrise des nouvelles technologies en question», site Algérie Eco, 21 juillet 2021. Imene A.
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