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  • Les forces de l’OTAN au Kosovo aggravent la situation dans la région – MAE de la Russie

    Etiquettes : OTAN, Kosovo, Russie, Serbie,

    La Russie demande à l’Occident de faire taire la « propagande mensongère » et de cesser d’imputer la responsabilité des incidents au Kosovo aux « Serbes désespérés qui, pacifiquement et sans armes, tentent de défendre leurs droits et libertés légitimes ».

    MOSCOU, 30 mai /TASS/. /La force de sécurité internationale dirigée par l’OTAN au Kosovo, connue sous le nom de KFOR, est devenue une source de violence injustifiée et d’escalade dans la région, a déclaré mardi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

    Cette déclaration fait suite à une flambée de violence contre les Serbes au Kosovo.

    La situation de crise dans les municipalités de Zvecan, Zubin Potok et Leposavic, qui aurait pu être résolue par un compromis calme, a été difficile à résoudre pour les « soldats de la paix » de l’OTAN au Kosovo. Non seulement ils ont fait preuve d’un manque de professionnalisme, mais ils sont également devenus une source de violence inutile et un facteur d’escalade », indique la déclaration.

    « Ceux qui sont censés protéger la majorité serbe locale de l’arbitraire des Kosovars ont fini par se ranger du côté des aspirations xénophobes de Pristina et sont essentiellement devenus les complices de la terreur, assumant le rôle de sécurité personnelle du gouvernement autoproclamé des Albanais du Kosovo qui se sont retranchés dans des bâtiments administratifs », a déclaré le diplomate.

    La Russie demande à l’Occident de faire taire la « propagande mensongère » et de cesser d’imputer la responsabilité des incidents au Kosovo aux « Serbes désespérés qui, pacifiquement et sans armes, tentent de défendre leurs droits et libertés légitimes ».

    « Il s’agit d’un cas où les intermédiaires des États-Unis et de l’UE devraient avoir le courage de se regarder dans le miroir », a déclaré Mme Zakharova.

    Selon la porte-parole, la région a besoin de mesures décisives pour désamorcer la situation, et non de demi-mesures comme l’idée des Américains de déplacer les « maires » nouvellement élus des bâtiments municipaux vers d’autres locaux.

    « La tâche numéro un reste l’établissement d’une communauté de municipalités serbes dans la région sous sa forme originale, qui a été inscrite il y a dix ans dans des accords écrits entre Belgrade et Pristina sous la garantie de Bruxelles. Il s’agit d’une condition essentielle au dialogue et de la seule chance d’assurer la stabilité et la sécurité dans la région », indique la déclaration.

    Situation au Kosovo

    La situation dans les municipalités serbes du nord du Kosovo et de Metohija s’est aggravée le 26 mai après que la police du Kosovo a saisi des bâtiments administratifs dans les municipalités de Zvecan, Zubin Potok et Leposavic. La police cherchait à permettre aux nouveaux maires de ces municipalités d’entrer en fonction après avoir remporté les élections boycottées par la population serbe.

    Le 29 mai, les forces de sécurité internationales dirigées par l’OTAN ont bouclé les bâtiments administratifs où s’étaient rassemblés les manifestants et des affrontements ont eu lieu. Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que 52 Serbes avaient demandé de l’aide dans un hôpital de Kosovska Mitrovica. Trois d’entre eux étaient gravement blessés.

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  • L’UE s’entretient avec la Serbie et le Kosovo dans un contexte de tensions croissantes

    Topics : UE, Serbie, Kosovo, plaques d’immatriculation,

    BRUXELLES (AP) – Le chef de la diplomatie de l’Union européenne s’est entretenu lundi avec les dirigeants de la Serbie et du Kosovo à Bruxelles, dans le but de désamorcer les tensions entre les voisins des Balkans au milieu de leur différend sur les plaques d’immatriculation des véhicules.

    Le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, avait prévu des entretiens séparés avec le président serbe Aleksandar Vucic et Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo, avant une réunion conjointe plus tard dans la journée.

    L’UE a déclaré que « l’objectif de la réunion d’urgence sera de trouver un moyen de sortir de la crise actuelle et d’éviter toute nouvelle escalade et tension sur le terrain, en mettant l’accent sur les plaques d’immatriculation et le retour des Serbes du Kosovo dans les institutions du Kosovo ».

    L’UE a averti la Serbie et le Kosovo la semaine dernière qu’ils étaient au bord d’un précipice et devaient résoudre leur différend ou faire face à la perspective d’un retour à leur passé violent.

    Les tensions qui couvaient depuis longtemps entre la Serbie et son ancienne province se sont intensifiées ces dernières semaines à la suite de la décision du gouvernement du Kosovo d’interdire les plaques d’immatriculation émises par les Serbes. Le 5 novembre, 10 législateurs, 10 procureurs et 576 policiers serbes de la région de Mitrovica, au nord du Kosovo, ont démissionné suite à cette décision.

    En vertu de l’interdiction, environ 6 300 Serbes de souche possédant des voitures avec des plaques d’immatriculation jugées illégales au Kosovo devaient être avertis jusqu’à la date limite de lundi, puis condamnés à une amende pendant les deux mois suivants. À partir du 21 avril, ils ne seraient autorisés à conduire qu’avec des plaques locales temporaires.

    La question de l’indépendance du Kosovo a déclenché une guerre de 1998-99 au cours de laquelle environ 13 000 personnes sont mortes. La Serbie a lancé une répression brutale pour freiner une rébellion séparatiste des Albanais de souche du territoire. L’OTAN a bombardé la Serbie en 1999 pour mettre fin à la guerre.

    Le Kosovo s’est séparé unilatéralement de la Serbie en 2008. Le gouvernement serbe, avec le soutien de la Chine et de la Russie, a refusé de reconnaître le statut d’État du Kosovo. Les États-Unis et la plupart de leurs alliés européens reconnaissent le Kosovo comme un pays indépendant.

    #UE #Serbie #Kosovo

  • La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    Russie, Occident, OTAN, Etats-Unis, Union Européenne, URSS, Union Soviétique, KOSOVO, Géorgie, Ossétie du Sud, Abkhazie, Libye, Syrie,

    Introduction

    Si aujourd’hui, il est convenu que la crise ukrainienne marque une nouvelle étape dans les relations entre la Russie d’un côté et les Etats unis et l’Union européenne de l’autre, il n’en demeure pas moins que Moscou a constamment cherché à retrouver son prestige de grande puissance internationale. Aujourd’hui, les observateurs internationaux sont unanimes sur fait que Moscou n’est plus disposée à se contenter d’un rôle secondaire sur la scène politique internationale.

    D’aucuns aiment à penser qu’il ne s’agit que d’un sursaut d’orgueil national éphémère, car la Russie ne possèderait plus les moyens de ses ambitions. D’autres estiment que, loin d’être un trouble fête, Moscou est en passe de redevenir un véritable poids lourd de la géopolitique avec lequel l’occident devra composer.

    De 1991 à 2000:

    La Russie se recherche

    1. Situation intérieure

    L’effondrement de l’URSS s’est accompagné de l’indépendance des 15 républiques qui constituaient l’union. La Russie a hérité de la majeure partie du territoire, de tout l’arsenal nucléaire, d’une grande partie des secteurs industriel et agricole et du siège de la défunte union au sein des instances internationales, y compris celui de membre permanent au Conseil de Sécurité. Mais Moscou a également hérité des passifs financiers et des dettes de l’ex URSS.

    Sous Boris Eltsine, le pays a connu une première décennie difficile, marquée par la montée des inégalités et du chômage. La corruption et les mafias se sont généralisées et les problèmes sociaux ont explosé.
    Le passage brutal à l’économie de marché, les privatisations massives peu transparentes, les crises politiques à répétition, les guerres médiatiques et une gestion hasardeuse des dépenses ayant conduit au krach boursier de 1998 ont caractérisé cette décennie.

    La quasi-débâcle de l’armée russe durant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) n’était pas pour rassurer sur l’image du pays.

    2. Relations extérieures

    La Russie a tenté, tant bien que mal, de maintenir une présence sur la scène internationale et de donner l’image d’un unificateur. La Communauté des Etats Indépendants (CEI) a été fondée entre la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie avant de s’élargir à huit autres anciennes républiques de l’ex-URSS.

    Toutefois, cherchant à arrimer la Russie au système économique mondiale, Boris Eltsine lance alors une stratégie de complaisance vis-à-vis des Etats unis et de l’occident (adhésion à la Banque mondiale et au FMI, coopération avec l’Otan, participation à la FORPRONU en ex-Yougoslavie, signature des accords de réduction des armes chimiques, renonciation à la parité stratégique avec les Etats-Unis, retrait militaire de Cuba etc.)

    Le 2ème mandat d’Eltsine commencé en 1996 est marqué par un sentiment de désillusion. Le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, Evgueni Primakov était convaincu que la stratégie de complaisance n’apportait pas les résultats escomptés. Commence alors chez les dirigeants russes un repli sur les intérêts nationaux du pays et un rejet de l’unilatéralisme américain.

    La décision de l’OTAN d’intervenir militairement au Kosovo plonge les relations avec Washington dans une période de froid.

    De 2000 à 2008: La reprise économique et le regain de confiance

    L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 change complètement la donne. La nomination de plusieurs hauts responsables du KGB et de l’Armée à des postes au Kremlin assure au pays la stabilité politique. Le contrôle étatique dans l’économie se renforce, signe du retour d’un État fort. La croissance économique dépasse est située entre 6 et 8%, les ressources premières du pays, très abondantes, sont mieux utilisées et l’envolée des cours d’énergie permet un désendettement général1 de l’Etat russe et lui permet de diversifier son économie.

    En même temps, les motifs de tension entre la Russie et les Etats unis se multiplient. La prolongation de la présence militaire américaine en Asie centrale et le soutien actif aux révolutions en Ukraine et en Géorgie, avec l’arrivée au pouvoir de Tymochenko et Saakachvili, tous deux partisans d’un rapprochement avec l’occident, et de l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN renforcent le sentiment à Moscou que Washington cherche à isoler la Russie.

    Ajouté à cela, les critiques américaines sur les questions de démocratie et droits de l’Homme en Russie, la reconnaissance par les Etats-Unis de l’indépendance du Kosovo, l’abrogation du traité ABM de 1972, l’envahissement unilatéral de l’Irak, l’installation de bases américaines en Roumanie et en Bulgarie, ou encore du projet d’installation d’éléments du système de défense anti-missile américain en Pologne2 et en République tchèque.

    Dans un discours prononcé à Munich, le 10 février 2007, Vladimir Poutine critique fortement l’«unilatéralisme américain », dénonce la volonté des Etats-Unis de construire de nouvelles démarcations en Europe et plaide pour un monde multipolaire.

    De 2008 à aujourd’hui : Le retour d’une puissance mondiale

    En janvier 2008, et au terme de deux mandats, Vladimir Poutine «confie» provisoirement la présidence à son homme de confiance, Dimitri Medvedev.

    Moins de deux mois plus tard, la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo constitue un tournant dans la politique étrangère de la Russie, dont le nouveau président énonce les 5 principes :

    a. La «primauté» du droit international ;

    b. La «multipolarité» du monde ;

    c. Le désir «d’éviter les conflits et l’isolement» ;

    d. La «défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu’ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l’étranger» ;

    e. La reconnaissance par la Russie de «zones d’intérêts privilégiés».

    Ces principes consacrent et scellent la divergence avec la conception américaine de la géopolitique mondiale et jettent les fondements d’un retour avéré de la Russie comme grande puissance mondiale.

    1. Indépendance du Kosovo

    L’opposition à l’indépendance du Kosovo a permis à la Russie de renforcer son influence sur la scène des Balkans occidentaux, et notamment auprès de la Serbie.

    Pour Moscou, cette indépendance viole l’intégrité territoriale de la Serbie et constitue une révision dangereuse des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale.

    La présence de fortes minorités albanaises en Macédoine et au Monténégro pourraient suivre l’exemple du Kosovo, ce qui risque de déstabiliser toute la région. Plus encore, Moscou évoque l’impact de ce précédent sur les « conflits gelés » notamment, la Transnistrie en Moldavie, ou l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en Géorgie.

    2. La Géorgie, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie

    Soutenue par les Etats unis et l’Union européenne, le Président géorgien, Saakashvili entendait suivre l’exemple des républiques baltes et rejoindre l’UE et l’OTAN. Pour la Moscou, il était hors de question que ces institutions, fondées durant la guerre froide, ne s’installent au Caucase. Par ailleurs, la Géorgie et ses infrastructures étaient trop importantes dans l’équation géopolitique énergétique russe, notamment pour l’acheminement vers l’Europe du pétrole et gaz de la mer caspienne.

    Moscou ne pouvait donc pas trouver meilleure opportunité que la Géorgie pour réaffirmer sa puissance recréée. En effet, la Russie a défié l’OTAN en toute impunité et la Géorgie, qui comptait sur un soutien ferme de l’Occident, s’est retrouvée seule face aux troupes russes. Le message était désormais clair : dans la sphère d’influence de la Russie, s’allier à Washington ne peut garantir la sécurité.

    3. La question du nucléaire iranien

    L’Iran est un partenaire traditionnel et un voisin de la Russie. Les relations commerciales sont étroites et le volume des échanges ne cesse d’augmenter. Concernant le dossier nucléaire iranien, la position de la Russie peut être résumée ainsi :

    L’Iran a le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique

    La Russie continue à coopérer avec l’Iran dans le développement de son secteur de l’énergie nucléaire.

    La Russie est résolument opposée à toute possibilité d’une dimension militaire du programme nucléaire iranien.

    La Russie est convaincue qu’il n’y a pas d’alternative à une solution diplomatique négociée (donnant/donnant) ; soit un compromis.
    Moscou est en faveur de la présence des experts et observateurs de l’AIEA, même si, jusque là, ils n’ont trouvé aucune preuve d’activités nucléaires illégales.

    La Russie souligne l’importance de la reprise des négociations 5+1.
    La Russie soutient l’approche progressive où à chaque étape où Téhéran répond aux attentes de l’AIEA et de l’ONU, les sanctions doivent être atténuées.

    La Russie est contre toute tentative unilatérale hors du Conseil de sécurité des Nations Unies

    Il n’y a pas de solution militaire au problème.

    En 2010, la Russie a difficilement accepté de voter en faveur de la Résolution 1929 imposant plus de sanctions à l’encontre de l’Iran. En effet, Moscou s’est vue obligée d’annuler une importante commande de missiles S-300, ce qui a jeté un coup de froid sur ses relations avec Téhéran.

    Avec la crise ukrainienne en toile de fonds, les avis divergent sur l’avenir de la position russe concernant ce dossier. Pour certains, il y a au moins trois raisons pour que la Russie continue à coopérer avec l’occident sur le dossier nucléaire iranien:

    La Russie, tout comme les Etats unis, s’oppose à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire.

    Le retrait de Moscou ouvrirait la voie à d’autres alternatives au processus diplomatique.

    Les relations économiques entre la Russie et l’Iran sont trop modestes et ne constituent pas un enjeu majeur pour la Russie.

    4. L’intervention internationale en Libye

    La Russie s’était abstenue lors du vote au Conseil de Sécurité pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, ce qui a permis à la résolution de passer. L’intervention militaire aérienne, deux jours plus tard, a créé un profond sentiment d’amertume chez les responsables russes pour qui, la Résolution n’autorise pas les frappes contre la Libye. Une polémique a même éclaté publiquement entre le président Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine.

    Désormais pour Moscou, la confiance n’est plus de mise.

    5. Le dossier syrien

    Depuis son indépendance, la Syrie a entretenu des relations étroites avec Moscou (l’URSS et plus tard, la Russie) qui est son premier fournisseur d’armes. Les exportations russes vers la Syrie dépassent le milliard de dollars et les investissements russes y sont estimés à 19 milliards de dollars.

    L’importance stratégique de la Syrie réside dans le fait qu’elle accueille la seule base navale russe en Méditerranée dans la ville de Tartous. Sur fond de détérioration des ses relations avec l’occident, depuis la guerre d’Ossétie du Sud en 2008, la Russie a décidé de renforcer sa présence en Méditerranée et obtient, contre l’annulation d’une partie de la dette syrienne, l’accord de Damas pour le développement et l’agrandissement de la base navale de Tartous, ce qu’elle entame depuis 2009.

    Par ailleurs, l’expérience libyenne a contribué à un raidissement de la position de la Russie devenue intransigeante sur le dossier syrien.
    En octobre 2011 et en février 2012, la Russie et la Chine opposent leur veto à deux reprises pour s’opposer à deux projets de Résolution du Conseil sécurité sur la Syrie.

    Ce « manque de flexibilité » de la part de Moscou conduit la communauté internationale à un sentiment d’impuissance. En effet, les Etats unis et l’UE sont incapables de déloger le régime Assad.

    6. La crise ukrainienne

    Tout comme dans le cas de la Géorgie, l’Ukraine s’est trop rapprochée de l’UE et de l’Otan. Or de tous les pays de la sphère d’influence de la Russie, l’Ukraine est de loin la plus importante. Elle abrite la base navale de Sébastopol (Crimée). Elle est une voie de transit hautement importante pour le gaz russe vers l’Europe occidentale, un grenier de blé en Europe. Une grande partie de sa population est russophone. L’Est et le Sud de l’Ukraine (partie la plus riche avec l’industrie et l’agriculture) sont largement acquis à la Russie.

    En conséquence, Moscou s’est vue obligée d’agir « par procuration » pour défendre ses intérêts et éviter une occidentalisation de l’Ukraine.
    Comble de cela, Moscou n’a pas eu recours à son armée pour redresser la situation, à l’exception de la Crimée où elle était de toutes les manières stationnée.

    L’Occident est en passe de comprendre qu’il ne peut gagner cette confrontation car la Russie ne peut pas la perdre.

    À ce stade, les options de Washington et de Bruxelles sont plutôt limitées. Ils ne peuvent pas affronter militairement la Russie, tandis que les sanctions économiques ne fonctionnent pas et que l’Europe, dont l’économie est convalescente, a besoin de pétrole et de gaz russes.
    En signant avec la Pékin «le contrat du siècle» d’une valeur de 400 milliards de dollars pour la livraison à la Chine de gaz naturel sur 30 ans, le président Poutine a réalisé ce que les dirigeants de l’Ouest craignaient: un pivot vers l’Extrême-Orient qui rend la Russie beaucoup moins vulnérable à toute éventuelle sanction de la part de Bruxelles.

    7. Autres éléments de puissance

    L’armée russe est une des plus puissantes au monde. Moscou a hérité de la totalité de l’arsenal de l’URSS.

    La Russie est le plus grand producteur de gaz naturel au monde. Elle en est également le plus grand fournisseur de l’Europe. Elle a su développer cet atout et le transformer en véritable levier géopolitique.

    Le Russie est très active dans le cadre de deux alliances militaires régionales destinées, entre autres à garder les États-Unis et l’OTAN loin de la région: l’Organisation de Coopération de Shanghai3 (OCS) et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective4 (OTSC).  

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    #Russie #OTAN #Occident #URSS #Libye #Syrie #Kosovo #Serbie #Ukraine

  • Adhésion de l’Ukraine à l’UE: Les pays des Balkans mécontents

    Adhésion de l’Ukraine à l’UE: Les pays des Balkans mécontents

    Ukraine, Union Européenne, UE, adhésion, candidatures, Balkans, Bosnie, Kosovo, Serbie,

    Crédibilité

    Alors que les Européens veulent prouver leur soutien au peuple ukrainien en acceptant la candidature du pays en guerre à une possible adhésion à l’Union européenne, d’autres pays comprennent mal l’empressement de Bruxelles vis-à-vis de Kiev, alors même que leurs propres demandes restent toujours, depuis des années d’attente, en suspens. Plusieurs dirigeants des pays des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion ont donc fait savoir jeudi leur «mécontentement» et dénoncé le manque de «crédibilité» de l’UE à l’issue d’un Sommet avec les Vingt-Sept. «Nous n’avons rien obtenu», a résumé sèchement le président serbe, Aleksandar Vucic, au cours d’une conférence de presse commune à Bruxelles avec ses homologues albanais et macédonien. Le veto opposé par la Bulgarie à l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord pour des raisons de contentieux historiques et culturels a ulcéré les dirigeants des Balkans. Le Premier ministre albanais, Edi Rama, a dénoncé le blocage et le fait que les 26 autres membres de l’UE «restent assis et offrent un spectacle effrayant d’impuissance». «C’est un coup dur pour la crédibilité de l’Union européenne», a aussi lancé Dimitar Kovacevski.

    Les dirigeants des Balkans occidentaux n’ont pas caché non plus leur amertume devant l’empressement de leurs homologues auprès de l’Ukraine et de la Moldavie. L’UE a accordé aux deux pays le statut de candidat à l’adhésion au cours du sommet organisé après leur rencontre avec leurs homologues des Balkans. Mais avant de prendre cette décision, ils ont eu un long débat sur les demandes des Balkans. Ils se sont dits «prêts» à accorder le statut de pays candidat à la Bosnie-Herzégovine. Edi Rama a conseillé aux Ukrainiens de ne «pas se faire d’illusions» sur le statut de candidat, car le processus pour l’adhésion sera très long.

    «La Macédoine du Nord est candidate depuis 17 ans, si je n’ai pas perdu le compte, et l’Albanie depuis huit ans», a-t-il rappelé. La Serbie attend depuis 2012 et le Monténégro négocie depuis 2010. La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, qui n’est pas reconnu par cinq membres de l’UE, ne sont encore que des «candidats potentiels». Les blocages pour l’ouverture des négociations sont sérieux. Les contentieux entre la Serbie et le Kosovo bloquent les aspirations de Belgrade. Aleksandar Vucic a été catégorique : pas question de reconnaître le Kosovo. La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani-Sadriu, a mis en garde l’UE contre tout espace laissé à l’influence «d’autres acteurs», car «il est évident qu’ils l’utiliseront».

    La Russie, la Chine, la Turquie et les pays du Golfe gagnent en influence dans cette région dont les attentes sont déçues par les atermoiements de l’UE. Toutefois, au vu des difficultés qui perturbent régulièrement l’Europe des 27, l’on peut comprendre du côté de Bruxelles que l’on ne souhaite pas inclure plus de membres, créant ainsi plus de complications. Et à l’heure où de plus en plus de pays de l’UE rejettent l’invasivité croissante de Bruxelles sur leur fonctionnement interne, de nouvelles adhésions et donc de nouveaux chamboulements politiques et économiques pourraient pour le moins poser problème et créer de nombreuses dissensions.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 27 juin 2022

    #UnionEuropéenne #UE #Ukraine #Balcans #Serbie #Kosovo #Macédoine #Bosnie

  • L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples

    L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples – Russie, Abkhazie, Ossétie du Sud, Crimée, Maroc, Sahara Occidental, Kosovo,

    Deux principes souvent cités, chacun ayant des racines bien établies dans le droit international, sont fréquemment en conflit : l’intégrité territoriale des États et l’autodétermination des peuples.

    Ce conflit récurrent et inévitable est évident dans les reconnaissances diplomatiques par la Russie des deux républiques séparatistes à majorité russe du Donbass, dans lesquelles, comme dans les anciennes régions soviétiques d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud et de Crimée, toutes reconnues diplomatiquement comme des États indépendants par la Russie (dans le cas de la Crimée, avant sa réintégration dans la Fédération de Russie), ainsi qu’au Kosovo, la plupart des gens souhaitaient clairement se séparer du pays auquel ils avaient été internationalement reconnus comme appartenant.

    Il ne faut pas s’étonner que le principe qu’un gouvernement proclamera comme absolu – ou du moins comme ayant la priorité et contrôlant – dans un cas particulier soit le principe qui est compatible avec le résultat qu’il préfère dans ce cas.

    Les États occidentaux qui vantent actuellement l’applicabilité absolue et universelle du principe de l’intégrité territoriale des États n’ont eu aucun problème à soutenir l’autodétermination des peuples en Érythrée, au Timor oriental, au Sud-Soudan et, avec l’aide massive de 77 jours de bombardements de l’OTAN en violation flagrante du droit international, au Kosovo.

    La très grande majorité des États membres des Nations unies (97 sur 193) reconnaissent actuellement le Kosovo sur le plan diplomatique. Les décisions à cet égard sont inévitablement influencées par des précédents potentiels proches de chez eux. Sur les cinq États membres de l’UE qui ne reconnaissent pas le Kosovo, deux, Chypre et l’Espagne, sont préoccupés par les mouvements séparatistes sur leur propre territoire, tandis que la Grèce refuse de le reconnaître par solidarité avec les Chypriotes grecs.

    Il est également logique que la Chine, nonobstant sa relation « plus forte qu’une alliance » avec la Russie, vienne de réaffirmer son profond attachement au principe de l’intégrité territoriale des États. La Chine est très préoccupée par les sentiments séparatistes à Hong Kong, à Taiwan et au Xinjiang.

    Un exemple remarquable d’extrême souplesse dans l’application de ces deux « principes » est fourni par le Kosovo lui-même. Après s’être appuyé sur le principe de l’autodétermination des peuples (et sur les bombes de l’OTAN) et l’avoir exploité pour obtenir son indépendance effective, cette partie de la Serbie à forte majorité albanaise (qui, avec des échos de la « Rus de Kiev », considérait le Kosovo comme le cœur battant de l’histoire et de la culture serbes) refuse depuis lors d’envisager la réintégration dans la Serbie de la partie nord du pays à forte majorité serbe, dont la population, on le comprend, ne veut rien savoir du Kosovo. Dans une apparente attaque préventive contre une résolution rationnelle de ce différend, le gouvernement du Kosovo a même, fait unique, placé la carte de son territoire post-indépendance sur son drapeau.

    Enfin, le fait que le gouvernement américain ait été le premier au monde à reconnaître la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est et le plateau du Golan syrien occupés et à reconnaître la souveraineté marocaine sur la République arabe sahraouie démocratique (Sahara occidental) occupée – dans les trois cas, contrairement à la volonté de l’ensemble du peuple occupé – montre clairement que le seul principe auquel le gouvernement américain adhère systématiquement dans ces domaines est le principe fondamental des relations internationales contemporaines : Ce n’est pas la nature de l’acte qui importe, mais plutôt qui le fait à qui.

    La plupart des gouvernements, en particulier ceux qui sont puissants, choisissent leurs « principes » dans un menu à la carte en fonction de leur goût du jour.

    PAR JOHN WHITBECK

    John V. Whitbeck est un juriste international basé à Paris.

    Counterpounch, 24/02/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Intégrité_territoriale #autodétermination #Russie #Kosovo #Abkhazie #Crimée

  • Cette semaine au Conseil de Sécurité

    Conseil de Sécurité, MINURSO, Sahara Occidental, MINUK, Kosovo, UNPOL, #Conseil_de_sécurité, #ONU, #Sagara_Occidental, #MINURSO #MINUK, #Kosovo,

    Cette semaine, toutes les réunions officielles du Conseil de sécurité et des organes subsidiaires devraient se dérouler en personne.

    Lundi 11 octobre, le Conseil de sécurité tiendra une réunion avec les pays contributeurs de troupes de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, devrait faire un exposé.

    Mardi (12 octobre), le Kenya organisera un débat ouvert de haut niveau intitulé « Diversité, consolidation de l’État et recherche de la paix », sous le point de l’ordre du jour « Consolidation et maintien de la paix ». Le président kenyan Uhuru Kenyatta présidera la réunion. Le Secrétaire général António Guterres devrait faire un exposé. Un représentant de la société civile pourrait également faire un exposé.

    Les membres du Conseil recevront un briefing lors des consultations sur la MINURSO mercredi (13 octobre). Le Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, et la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au Département des opérations de paix (DPPA-DPO), Martha Ama Akyaa Pobee, sont les intervenants prévus.

    Jeudi (14 octobre), les membres du Conseil devraient voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH).

    Jeudi également, le Conseil se réunira pour son briefing mensuel, suivi de consultations, sur le Yémen. L’envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, et le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, devraient faire un exposé. Un représentant de la société civile pourrait également informer le Conseil.

    La réunion trimestrielle du Conseil sur la Colombie aura lieu jeudi. Le représentant spécial et chef de la mission de vérification des Nations unies en Colombie, Carlos Ruiz Massieu, fera un exposé sur les développements récents et le dernier rapport de 90 jours du Secrétaire général sur la mission, qui a été publié le 24 septembre. Un représentant de la société civile pourrait également faire un exposé.

    Le vendredi (15 octobre), il y aura un briefing sur la situation au Kosovo. Le Représentant spécial et chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK), Zahir Tanin, présentera les développements récents et le dernier rapport du Secrétaire général.

    Cette semaine, les membres du Conseil devraient poursuivre la négociation d’un projet de résolution sur la protection de l’éducation dans les conflits, qui a été initié par le Niger et la Norvège.

    Au niveau des organes subsidiaires, le groupe de travail sur les enfants et les conflits armés se réunira pour une réunion informelle le lundi 11 octobre afin d’entendre un exposé de l’équipe spéciale des Nations unies pour la République démocratique du Congo (RDC) chargée de surveiller et de signaler les violations graves contre les enfants (CTFMR).

    Le mardi 12 octobre, le groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix se réunira pour une réunion consacrée au travail de la police des Nations unies (UNPOL). Le conseiller de la police des Nations unies, Luís Carrilho, devrait faire un exposé.

    Le Comité des sanctions 1267/1989/2253 contre l’État islamique en Irak et au Levant (ISIL/Da’esh) et Al-Qaida se réunira pour des consultations informelles le mercredi (13 octobre) pour recevoir un briefing trimestriel de son équipe de surveillance.

    Le vendredi (15 octobre), il y aura une réunion formelle du Comité d’état-major.

    Vendredi également, le Comité des sanctions contre le Sud-Soudan (2206) tiendra ses consultations informelles annuelles avec la représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba.

    Vendredi (15 octobre), il y aura une réunion virtuelle Arria-formule sur Haïti à l’initiative des « A3 plus un » (Kenya, Niger, Tunisie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines).

    Security Council Report, 10/10/2021