Étiquette : La Mamounia

  • Francia – Marruecos : Corrupción moral y financiera…

    Etiquetas : Francia, Marruecos, corrupción, La Mamounia, perversión, pedocriminalidad, Sahara Occidental, chantaje, espionaje, Pegasus,

    Por Mohamed Abdoun

    Lo que se suponía que iba a pasar, pasó rápidamente. Mucho más rápido de lo esperado. Hace ya una semana escribí sobre este tema que la cuestión ya no consistía en saber si Francia iba a alinearse con las escasas filas de partidarios de la llamada “marroquidad del Sáhara Occidental”, sino simplemente cuándo lo haría. para hacerlo.

    Sin embargo, para mí, analista y observador que piensa que la economía pesa mucho sobre la política y la diplomacia, la reciente decisión francesa de lanzar inversiones en los territorios saharauis ocupados es sin duda una de ellas. Un resto de modestia francesa y el miedo a perder lo poco que queda de sus altos valores humanistas y legalistas todavía le impiden cruzar este Rubicón. Pero eventualmente lo hará.

    Estoy firmemente convencido de ello. Muchos elementos de análisis objetivos argumentan a favor de estas predicciones. En primer lugar se encuentra el palacio El Mamounia. El Makhzen chantajea y dicta la conducta de un gran número de dirigentes y funcionarios electos franceses. Comienza con pequeños obsequios, atenciones encantadoras y apariciones inofensivas que, in crescendo, desembocan en estancias principescas en este prestigioso palacio. Los invitados se deleitan con numerosas delicias prohibidas por la ley y la moral. Son filmados sin su conocimiento.

    Mohamed VI sabe perfectamente de qué habla cuando amenaza, chantajea, cuando proclama en un discurso oficial que Marruecos evaluará en lo sucesivo sus relaciones con otros Estados a la luz de sus posiciones respecto de su colonización del Sáhara Occidental.

    Eso no es todo. El propio presidente Macron, que se espera que visite Marruecos en los próximos meses, ha fijado Rabat como prioridad para su jefe de diplomacia, Stéphane Séjourné. Por su parte, Christophe Lecouturier, embajador de Francia en Marruecos, hizo caer todos los diques al reconocer públicamente la implicación directa de Francia en la perpetuación de esta colonización marroquí en el Sáhara Occidental, e incluso su intervención militar directa en 1975, en el apogeo de la criminal marcha verde, contra los combatientes saharauis del frente Polisario.

    Macron, que busca ganarse el favor del Majzen, sin duda por el enorme problema de seguridad vinculado a los Juegos Olímpicos de París. Macron también toca la fibra sensible de Mohamed VI: la del dinero. La venalidad de este rey empresario es ahora un postulado axiomático. En todos los casos, la iniciativa de Macron sólo retrasará un plazo inevitable. El derecho de los pueblos a tener un control soberano sobre sí mismos es un logro que nada ni nadie puede poner en duda. Francia, humillada en Dien-Bien-Phu y luego obligada a cumplir con todas las exigencias legítimas del FLN-ALN, necesariamente sabe algo al respecto. Por Dios, francamente no está permitido tener una memoria tan corta y defectuosa…

    Fuente : La Patrie News, 07/04/2024

    #Marruecos #Francia #SaharaOccidental #LaMamounia #Chanataje #Corrupción #Espionaje #Pegasus #Pedocriminalidad

  • Révélations : Réseaux d’influence marocains en Espagne

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, lobbying, Le Mirage, La Mamounia, espionnage, Pegasus,

    Le modus operandi du Maroc est (presque) toujours le même, pour amener de nombreux pays à servir ses sombres desseins, et à se plier à ses complots et caprices. Ses méthodes se résument en trois maitres-mots. A savoir : infiltration, corruption et chantage. C’est de la sorte que le palace de Marrakech Mammounia a été rendu célèbre, et qu’un livre-brûlot lui a même été consacré. Beaucoup de hauts responsables et d’élus français, reçus à l’œil dans cet hôtel de luxe, ont été filmés à leur insu dans des attitudes indécentes et humiliantes. Objectif : les faire chanter par la suite, et leur dicter leurs positions et déclarations, notamment concernant le Sahara Occidental.

    Le recours outrancier par les services de renseignements marocains au logiciel espion Pegasus entre également dans les expédients où l’immoralité le dispute allègrement à la vénalité. S’agissant de l’Espagne, s’il est désormais pleinement établi que Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, est victime d’un odieux chantage marocain, pour avoir retourné sa veste concernant la question de décolonisation du Sahara Occidental, à cause des affaires de son épouse menées au royaume chérifien, nous apprenons que cet individu est loin d’être le seul, et que le Makhzen, des années durant, a tissé un réseau tentaculaire au sein des circuits décisionnels et politiques du royaume chérifien.

    Les révélations qui concernent l’Espagne, parlent de toute une légion en passe de mener son travail de récupération et d’infiltration. Celle-ci, enhardie par la trahison de Pedro Sanchez, tente de pousser ses pions de plus en plus loin, et d’étendre et de diversifier son réseau tentaculaire. Cette manière de procéder n’est pas sans rappeler la méthode prisée par le lobby sioniste depuis le congrès de Bâle de 1897. L’empreinte d’André Azoulay y est particulièrement visible. Conseiller spécial de Mohamed VI, ce juif sioniste, gère carrément le Maroc par procuration. Dans le privé, le roi l’appelle carrément « tonton », ce qui donne une idée assez précise de cette proximité particulièrement toxique.

    L’USFP, un parti marocain réputé proche du Makhzen, reconnait que sa propagande envers Madrid est menée aussi bien par des diplomates, des artistes, des hommes politiques, des associations que des agents du renseignement ainsi que des opérateurs économiques. Le Maroc se targue ainsi de disposer d’une diaspora estimée à près d’un million de sujets de Mohamed VI, ce qui n’est en effet pas négligeable, d’autant que c’est utilisé à très mauvais escient.

    « Cependant, la première et la plus importante source de soutien espagnol à la cause du Makhzen, se trouve chez ceux qui, à un moment ou à un autre, ont occupé les bureaux de Ferraz 70. La liste des Pro -Marocain dans le PSOE est long : les anciens présidents Felipe González et José Luis Rodríguez Zapatero sont rejoints par les anciens ministres des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos et Trinidad Jiménez ; l’ancienne vice-présidente María Teresa Fernández de la Vega ; anciens ministres José Bono et María Antonia Trujillo, figure mineure de « la famille socialiste » qui, en lot de consolation, devient ministre de l’Éducation nationale de l’ambassade d’Espagne à Rabat. Tous deux sont rejoints par leurs voyages sur l’autre rive de la Méditerranée, avec le corps d’un roi et sous l’invitation de la dictature marocaine ».

    Ces révélations ainsi que la longueur de cette liste donnent froid dans le dos. Le dernier voyage de Zapatero au Maroc a eu lieu la semaine dernière, en tant que l’une des vedettes d’un forum de dialogue entre les religions à Tanger. Nul doute qu’il s’agit là d’un vulgaire voyage d’agréments, et d’une forme de corruption qui ne dit pas son nom. L’importance des postes occupés par cette armée d’intrigants et de lobbyistes aussi. Et d’ajouter, sans surprise aucune que «Le lobby marocain en Espagne s’appelle PSOE», écrit le journaliste Javier Otazu dans ‘Le Maroc, l’étrange voisin’, republié ce mois-ci par Los Libros de Catarata.

    Otazu, ancien délégué de l’agence Efe à Rabat avec 16 ans de résidence et de travail dans le pays voisin, connaît le plus infime détail de la réalité marocaine aux multiples facettes. Otazu identifie même le cadre, le luxueux hôtel Le Mirage dans la charmante Tanger, où a commencé l’idylle du PSOE avec le Maroc, dont Pedro Sánchez et les ministres José Manuel Albares et Luis Planas sont aujourd’hui les dignes héritiers. Les cadres et élus du PSOE ont eux aussi leur palace de luxe, mais à Tanger, pas à Marrakech, où est situé le palace dédié aux dirigeants français.

    Le Mirage, réservé au PSOE ibérique, a dû en « ferrer « plus d’un à voir le peu d’empressement que met l’actuelle coalition gouvernementale à remettre à sa place Pedro Sanchez. Le Mirage compte en effet pas mal de gros poissons à son tableau de chasse. « José Luis Rodríguez Zapatero et Trinidad Jiménez y ont passé Noël en 2014 avec leurs familles, probablement sur les conseils de Felipe González, un habitué qui aimait tellement l’endroit qu’il a même acheté un manoir à proximité qu’il a gardé pendant plusieurs années et qu’il a ensuite revendu.

    Dans l’enceinte du Mirage, certaines des alliances les plus solides que le Maroc ait dans le monde se sont forgées », explique le journaliste. Certains des clients les plus illustres de l’hôtel, ajoute Otazu, « finissent par être récompensés par une invitation à la fête du trône, une somptueuse réception organisée dans un palais différent le 30 juillet de chaque année ». Parmi les lauréats figurent González et Zapatero, qui à leur tour ont été décorés de la « classe exceptionnelle Wisam Alaooui. Le même journaliste décrit Moratinos comme « le véritable factotum du lobby marocain en Espagne » . Or, les acquis marocains arrachés en Espagne ont beau paraitre impressionnants, ils n’en demeurent pas moins fragiles et éphémères, car obtenus par la tricherie, la corruption, le chantage et les mensonges.

    Mehdi Ghayeb

    La patrie news, 18 juin 2022

    #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Lobbying

  • La diplomatie française dans le piège de La Mamounia marocaine

    La diplomatie française dans le piège de La Mamounia marocaine


    Par Daniel Schneidermann | Fondateur d’@rrêt sur images | 23/02/2011 (RUE89)

    Védrine, Bianco, Quilès : tous les ténors de la mitterrandie régalienne se bousculaient ce mercredi matin, aux radios, se disputant l’honneur de tirer le coup de grâce sur la moribonde diplomatie sarkozyenne, ses tapis rouges déployés sous les pas des tyrans, ses ambassadeurs à biscoteaux, sa bouffonnerie incessante.

    Ils emboîtent le pas à un collectif anonyme de diplomates atterrés, qui a fait connaître sa désolation dans Le Monde de ce mardi.

    De fait, ce qu’on appelait dans les livres d’Histoire « la diplomatie française » est en coma dépassé. Depuis quand ? Depuis qu’un catastrophique « machin » (Todd) en a pris les commandes ? Depuis la fin de la guerre froide, comme le soutenait ce mercredi Bernard Guetta sur France Inter, en élargissant la perspective ? On peut en disputer sans fin.
    « Sur le Maroc, on est gênés, ils nous tiennent »

    Diplomates, ministres, journalistes, se renvoient la responsabilité de la cécité sur les tyrannies vermoulues du « monde arabe ». Cette cécité a été la chose la mieux partagée des dernières décennies.

    Les journalistes n’en sont pas exemptés, avec cette réticence persistante à dire et nommer les choses. En face du brûlot des diplomates, Le Monde publiait mardi une page fort instructive de Natalie Nougayrède, intitulée « Etat par état, les révoltes arabes vues par le Quai d’Orsay ».

    Sur le Maroc, on y lit cette confidence (anonyme) d’un « connaisseur issu du Quai » :

    « Combien de ministres français ont séjourné gratuitement dans les palaces marocains depuis des années, au prétexte d’une visite de travail de trois jours qui commençait le vendredi, avec un entretien d’une demi-heure pour tout justifier. »

    Et un autre, « parlant de la masse d’informations collectées à la Mamounia sur les élites françaises » :

    « Sur le Maroc, on est gênés, ils nous tiennent. »

    C’est trop en dire, ou pas assez. Que savent ces diplomates anonymes ? A quelles orgies, à quelles bacchanales font-ils précisément allusion ? Rien n’en a jamais transpiré, à de très rares exceptions près. Que sait l’auteure de l’article elle-même ? Des noms, des dates !
    Ecoliers des révolutions arabes et non stupides professeurs

    Etrangement, on dirait que Le Monde lui-même n’a pas pris la mesure du basculement radical qu’imposent les révolutions arabes, et qui devrait nous faire désormais leurs « écoliers, et non leurs stupides professeurs », comme disait Badiou, dans une formule pénétrante.

    Ecoutons comme Natalie Nougayrède relate l’affaire du déjeuner Boillon, cet ambassadeur piégé « par sa propre brusquerie [Nougayrède ne parle pas d’arrogance] face à l’esprit soixante-huitard qui imprègne la Tunisie de la parole libérée, et ses journalistes branchés Facebook ».

    Si Boillon est seulement « brusque », alors les choses peuvent s’arranger avec un ambassadeur moins brusque. Si l’exigence des confrères tunisiens n’est que du « soixante-huitardisme », alors ces grands ados se calmeront tôt ou tard.

    Vivement que les journalistes français se fassent les écoliers de leurs confrères tunisiens, que se libère leur parole, et qu’ils se branchent Facebook. S’il en est encore temps, ce qui n’est pas certain.

    Le nouvel obs, 15 novembre 2016 

    #Maroc #France #Lobbying #LaMamounia #Corruption


  • L’Affaire Pegasus confirme l’emprise du Maroc sur les élites françaises

    Par Sidi Boumaata

    Près de deux semaines après les révélations d’Amnesty International et Forbidden Stories et un consortium international de journalistes concernant l’étendu de l’utilisation du logiciel espion isrélien Pegasus, l’Elysée reste muet malgré les nombreuses demandes de clarifications de la presse.

    En dépit des sollicitations du journal Le Monde, la seule réaction de l’Elysée s’est limité à ces quelques mots prononcés en conditionnel: «Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves». Motus et bouche cousue de la part des autorités françaises, malgré la confirmation des faits par les services de renseignements français.

    En effet, selon The Guardian, « les enquêteurs du renseignement français ont confirmé que le logiciel espion Pegasus avait été trouvé sur les téléphones de trois journalistes, dont un cadre supérieur de la chaîne de télévision internationale France 24 ». « C’est la première fois qu’une autorité indépendante et officielle corrobore les conclusions d’une enquête internationale menée par le projet Pegasus », a-t-il ajouté.

    Selon Edwy Plenel, président de Médiapart, « le silence de l’Elysee dans l’affaire Pegasus est incompréhensible le monde a fait la liste des questions d’intérêt public auxquelles le pouvoir ne répond pas. Il suffit de la lire pour comprendre que ce silence cache quelque chose ».

    Pour d’autres, « l’affaire Pegasus a mis en lumière « les relations toxiques entre la France et le Maroc ». Et la bienveillance de Paris (et de Bruxelles) à l’égard de ses plus hauts responsables. Au nom, notamment, de la lutte anti-terroriste ».

    Ce silence assourdissant confirme encore une fois la complaisance de la classe politique française en général, qu’elle soit de droite ou de gauche. Est-ce parce que les services secrets marocains détiennent, grâce à l’espionnage à travers le logiciel Pegasus, des preuves irréfutables sur les turpitudes des élites françaises à Marrakech et ailleurs sur le sol du royaume chérifien ?

    Etiquettes : Maroc, France, Pegasus, pédophilie, pédocriminalité, NSO Group, élites françaises, Marrakecho, tourisme sexuel, lobbying, La Mamounia, #Maroc #Pegasus

  • Maroc : Une drôle de façon de remercier la France

    Le Maroc jouit d’un statut de partenaire privilégié. Pour en faire une exception, on l’a appelé « statu avancé ». Au détriment du principe des droits de l’homme imposé aux autres partenaires de l ‘Union Européenne. Les élites politiques, médiatiques et culturelles françaises ferment les yeux sur les dépassements et les exactions du régime monarchique alaouite dans le cadre du régime de faveur que les dirigeants français, de gauche comme de droite, font tout pour maintenir et conserver. Des élites largement dénudées par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi dans leur livre “Paris-Marrakech : sexe, fric et réseaux”.

    Dans cet ouvrage, les deux journalistes dévoilent les méthodes en vue de créer des liens en faire des amis. En plus des cadeaux, le Makhzen joue sur la corde e l’attachement au pays natal des français d’origine juive dont il fera son arme létale pour s’en prendre aux sahraouis et à l’Algérie. « Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France », soulignent-ils.

    Ainsi, des intellectuels, des hommes d’affaires, des industriels, des lobbyistes professionnels, quelques personnalités indéfinissables, et bien évidemment une belle brochette représentative du spectre politique français seront invités « tous frais payés » à diverses manifestations organisées par les autorités marocaines. Il y a de tout, hommes et femmes, gauche et droite, riches et pas riches. Tous au service d’un seul idéal : protéger le régime et vanter ses « mérites ». Autrement, ils seront sévèrement punis par le roi qua accumulé, pendant toutes ces années, des preuves accablantes obtenues grâce aux pratiques d’espionnage que les deux associations Forbidden Stories et Amnesty International ont, dernièrement, mises à la lumière.

    La France, toutes couches confondues, s’est retrouvée ainsi, compromise et kidnappée par le Makhzen. Personne n’ose froisser le Maroc et gouvernants, entrepreneurs, journalistes et personnalités de toute genre sont obligés de protéger le régime et vanter ses prétendus “mérites”.

    En dépit de toutes ces vérités, ironie du sort, le Maroc remercie la France d’une façon très originelle : En espionnant ces élites, y compris le président Macron. Il cherche, ainsi, à renforcer, sa mainmise sur les français malgré leur plus que prouvée allégeance à la monarchie marocaine.

    Etiquettes : Maroc, France, tourisme sexuel, Marrakech, La Mamounia, lobbying, chantage, Sahara Occidental, Algérie, Pegasus, espionnage, statut avancé,

  • France-Maroc, une relation incestueuse

    UN LIVRE DÉCORTIQUE LES LIENS ENTRE LES DEUX PAYS

    Ali Ammar, fondateur de l’ancien hebdomadaire marocain indépendant Le Journal, et Jean-Pierre Tuquoi, ancien journaliste au Monde, expert du Maghreb, viennent de publier Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux, une enquête fouillée qui démontre les complicités entre le pays royal et la classe politique française, gauche et droite. Ce livre permet de comprendre pourquoi la France est toujours du côté de Rabat dans ses conflits avec Alger. Nous en proposons quelques extraits.
    Le rite ne change pas. Que la France se mette en congé et voilà Marrakech saisie par la fièvre. “Vacances” rime alors avec “effervescence” pour la cité presque millénaire. à l’aéroport international Marrakech-Menara, l’agitation est palpable. Le hall d’arrivée ressemble à un souk. On s’y bouscule gentiment sous l’œil goguenard des policiers de service. Les douaniers aussi sont à leur poste, près de la sortie. S’ils auscultent, palpent, fouillent les valises des Marocains de retour au pays, ils délaissent les bagages des touristes français. Bienvenue “dans le plus beau pays du monde”, comme l’assure la publicité de l’office du tourisme. à deux pas des guichets des passagers “normaux”, la file réservée aux diplomates et aux équipages s’écoule en bon ordre. Qui aurait imaginé qu’autant d’ambassadeurs, actifs ou à la retraite, fréquentent Marrakech ? Peu de têtes connues parmi ceux qui, passeport à la main, valise à roulettes dans l’autre, patientent devant les policiers plantés derrière leur comptoir comme les caissières d’un supermarché. Ni ministre, ni dirigeant politique, ni parrain du CAC40. La raison est simple. à peine débarqués, quelques-uns de ces happy few se sont engouffrés dans une limousine qui les attendait au pied de la passerelle de l’avion ; les autres se sont dirigés tout naturellement vers les salons pour VIP installés un peu à l’écart. Les formalités y sont douces. Traitement de faveur identique pour les clients de la Mamounia et d’une poignée de palaces pris en main et choyés dès leur arrivée. Un salon particulier les accueille avec boissons fraîches et serviteurs en gants blancs. En ce Noël 2010, Marrakech a fait le plein de beau monde. C’est une fin d’année hors du commun. Un cru exceptionnel. Jamais jusqu’alors Kech n’a réuni autant de membres de la France d’en haut. Jamais autant de VIP n’ont débarqué de Paris.
    Premier de cordée, Nicolas Sarkozy a donné le ton. Au départ, le président français et son épouse Carla avaient d’autres projets : changer d’hémisphère, aller en Afrique du Sud pour oublier la France et ses frimas. Marrakech, ils y étaient pour le réveillon 2009. Pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? Mais une offre royale, de celles qu’il est délicat de rejeter, les a contraints à changer de destination. Comme l’année précédente, le monarque mettait à la disposition du couple présidentiel, flanqué d’un des enfants de Carla, Jna Kébir, le dernier-né de ses palais, mélange d’architecture mauresque et de décoration africaine. Caché dans la palmeraie, Jnan Kébir est réputé enchanteur même si l’atmosphère, selon des confidences chuchotées, se révèle un brin ennuyeuse lorsqu’on n’est pas un contemplatif.
    Dans le sillage du président, c’est le noyau dur du sarkoland qui a débarqué à Kech. En tête du cortège, l’indispensable Hortefeux, fidèle comme un chien à son maître, déjà annoncé comme directeur de campagne du candidat Sarkozy en 2012, venu avec madame, Valérie Hortefeux, et les époux Balkany, couple sulfureux et provocateur arrivé tout droit de son fief des Hauts-de-Seine. Entre ceux-là, tous grognards de la sarkozie, que de combats communs, de complots, de bagarres contre la chiraquie, contre son ange noir. Dominique de Villepin, contre la gauche, contre le centre…! Fût-il question de ces années de conquête de l’élysée lors du dîner qui les réunit ? Peut-être, mais alors comme d’une bataille victorieuse dont il fallait tirer les enseignements pour le prochain combat, la présidentielle 2012.
    Rien n’est gagné. à un an et demi de l’élection présidentielle, les sondages d’opinion sont médiocres et la droite en piteux état. Les centristes menacent de s’émanciper et de faire cavalier seul. Candidat malheureux à Matignon, Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre de l’Environnement, laisse dire qu’il pourrait se lancer dans la course à l’élysée, au risque d’affaiblir la droite au profit de la gauche. Un autre ex, Hervé Morin, un temps à la Défense, fait de même et rêve d’un destin national. Ces faux durs, il faut tenter de les amadouer. Pourquoi pas ici à Marrakech, puisqu’ils s’y trouvent. Jean-Louis Borloo, tout juste débarqué avec son épouse, la journaliste de télévision Béatrice Schönberg, d’Essaouira, un autre lieu de villégiature marocain à la mode dans l’élite française, est donc reçu à dîner lui aussi. Sans grand succès. L’ex-futur Premier ministre parle volontiers de Marrakech où il possédait encore il y a peu une maison de 700 m2, agencée par une architecte d’intérieur française et ouvrant de plain-pied sur un golf, mais de ses ambitions élyséennes il ne souffle mot. Quant à Hervé Morin, c’est un Brice Hortefeux qui est désigné pour l’amadouer et lui faire espérer un retour en grâce. Peine perdue également. La diplomatie du tajine appliquée à la cuisine française se révèle décevante.
    Hervé Morin est descendu au Es-Saadi, un établissement cinq étoiles, refuge désuet et hors de prix de la France du bouclier fiscal. La milliardaire Liliane Bettencourt en a longtemps été une inconditionnelle, en particulier de son restaurant, connu depuis un demi-siècle comme la meilleure table du Maroc.
    Le Es-Saadi, pour une partie rénové, doit son attrait à ses neuf hectares de jardin, à sa dizaine de piscines, à ses suites orientales et à ses villas rococo. Chacune est typée : ambiance indienne, persane, romaine, berbère. Il y en a pour tous les goûts. Avec l’hôtel Plaza Athénée à Paris, le Es-Saadi est le seul établissement à abriter dans ses murs un institut de beauté Dior inauguré comme il se doit : des centaines d’invités au dîner de gala — Fanny Ardant, Nadine Trintignant, Jacques Chancel, Yann Arthus Bertrand (…).
    Brice Hortefeux est dans le même établissement, logé et nourri également aux frais de la princesse. Mais impossible de connaître le nom de l’amphitryon. Il s’agit d’un “ami” présent sur place, se contente-t-il de répondre à des journalistes curieux. En revanche, le ministre jure ses grands dieux qu’il est venu à Marrakech avec ses propres deniers, en empruntant un vol régulier.
    Tout dégoulinant de luxe qu’il est, le Es-Saadi n’est pas ce qui se fait de mieux à Marrakech, loin s’en faut. Le summum c’est le Royal Mansour, dans le quartier huppé de l’Hivernage, un palace plus discret que la Mamounia et le seul au fond qui sait faire la différence entre un millionnaire et un milliardaire (…) à l’automne 2010, le couple présidentiel y était arrivé incognito. L’élysée n’avait rien dit, jurant aux journalistes que Nicolas et Carla se reposaient en France, au Cap Nègre où la belle-famille du président possède une résidence. Médiocre mensonge.
    Le Royal Mansour mérite que l’on s’y attarde. Classé en 2011 parmi les hôtels “les plus extraordinaires du monde” par le Conde Nast Traveler, la bible des voyageurs fortunés, il se présente comme une médina reconstituée. Une médina cinq étoiles, flamboyante mais factice, hors sol, une collection de faux-semblants avec ses cinquante-trois riads immaculés, à la fois proches les uns des autres mais indépendants. Un monde clos et désincarné, sans bruit ni agitation, à deux pas de la ville et de la vraie vie (…) C’est une utopie pour milliardaires. Une fois passée la réception, le palace s’ouvre sur une enfilade de salons feutrés, de bars, où des garçons aux gestes étudiés servent des alcools forts plus que centenaires, de fumoirs où l’on propose des havane hors de prix, de restaurants tout justes ouverts et déjà consacrés. Le tout dans une débauche de marbres multicolores marquetés, de fer forgé, de cuirs, de zelliges, de plafonds de bois ouvragés dorés à la feuille, de meubles incrustés de nacre (…)
    En cette fin 2010, un bel échantillon de la France des nantis est à pied d’œuvre. Les ministres, ceux qui l’ont été, ceux qui aspirent à le devenir, on l’a vu, sont en nombre. Mais la gauche est loin d’être absente. Peut-être même est-elle davantage présente grâce à DSK qui, joker des socialistes face à Sarkozy pour quelques mois encore, agit comme un aimant (…)
    à Marrakech, DSK a comme voisin un éphémère secrétaire d’état de l’ère François Mitterrand, Thierry de Beaucé, qui exploite depuis des années avec un ami brésilien, Homero Machry, le riad Madani, l’ancienne demeure du grand vizir, le Glaoui, transformé en maison d’hôtes avec jardin de rêves et piscine en terrasse sur plus de 3000 m2. Le cinéaste François Ozon, la fille de François Mitterrand Mazarine Pingeot, et Bety Lagardère, la veuve de Jean-Luc, s’y rendent à l’occasion.
    Vit surtout, à deux pas de là, Bernard Henri-Lévy, propriétaire lui aussi d’un riad digne de la couverture d’un magazine de décoration avec ses zelliges flamboyants, ses murs intérieurs peints en tadellakt, ses fenêtres voilées par des moucharabiehs (…)
    L’interviewer politique Jean-Pierre Elkabbach est de ceux qui, dans le sillage de Jacques Sanchel, viennent régulièrement à Marrakech. Homme de télévision et candidat perpétuel à la direction de France Télévisions, Guillaume Durand est également un habitué de Marrakech. Jean-René, la patron de Vivendi, a ses habitudes à Marrakech. Des habitudes d’homme très riche. Il possède depuis plus de dix ans une propriété, Dar El-Sadaka, installée dans une oliveraie de 13 ha. Dans cet univers baudelairien où “tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté”, on vit en nabab, servi par un discret ballet de babouches. Pour d’autres, ce sont des plaisirs autrement pimentés qu’ils sont venus chercher à Marrakech. Ils tournent autour du sexe (…). Depuis 2005, les bas-fonds de la ville mais aussi les riads repliés sur eux-mêmes, les palaces étoilés, les bars branchés, les night-clubs baroques, les restos chic, les résidences tapageuses et les villas cossues avec leurs vigiles sourcilleux ont supplanté Bangkok, longtemps destination phare du tourisme sexuel. Aujourd’hui, la capitale thaïlandaise est moins attirante. Trop éloignée de l’Europe. Trop exposée aux tsunamis. Et trop turbulente du point de vue politique. à Marrakech, la paisible, quel que soit le lieu de sortie, le sexe est tarifé et omniprésent et les prix aussi variés que les prestations. Tarif de la soirée pour une ambiance croisée dans un endroit à la mode dans le quartier huppé de l’Hivernage : environ 200 euros (…) Depuis qu’une crise immobilière sévit à Marrakech, des centaines de meublés sont disponibles pour des durées très brèves, parfois une seule nuit. Au total, elles seraient 20 000 âgées de 16 à 30 ans à offrir leurs services dans l’espoir de gagner jusqu’à 15 000 euros par mois pour les plus sollicitées. La passe furtive, elle, se négocie autour de dix euros dans les bosquets attenants aux murs de la Koutoubia, la vénérable mosquée du XIIe siècle, symbole de la cité. Tarifs identiques dans les jardins du centre-ville et sur la fameuse place Djemaa El-Fna, lieu de la drague improbable, rebaptisé le “souk des pédés” par les Marrakechis (…) Partout à Marrakech, il suffit d’un regard de clients étrangers en quête de sexe facile pour que des jeunes proposent leurs services. Sauf qu’ils ont pour la plupart en 15 et 18 ans. Pire, certains d’entre eux se retrouveraient sur le trottoir dès le plus jeune âge, en moyenne à 9 ans. Tous viennent du Mellah, l’ancien quartier juif de la ville. à deux pas de la médina, c’est un réservoir de chair fraîche (…) Il faut l’admettre : une frange de touristes se rendent au Maroc pour le sexe, pour la drogue, pour une gamme de plaisirs qu’ils ne peuvent se permettre aussi facilement dans leur pays d’origine (…)
    Qu’il s’agisse de vendre l’image d’un Mohammed VI démocrate, épris de justice sociale et à l’écoute d’un peuple qui le vénère, de défendre la “marocanité” du Sahara occidental face à l’Algérie et au Front Polisario, ou de célébrer le Maroc “dragon économique de l’Afrique”, les lobbystes ne manquent pas, à droite comme à gauche, prêts à monter en première ligne par intérêt ou par conviction.
    On les voit alors à la télévision, on les entend à la radio, ils signent des tribunes libres et des pétitions dans les journaux, courent les colloques et les séminaires — quand ils ne les organisent pas eux-mêmes — avec un discours bien rodé. Le nombre des thuriféraires du royaume fait honneur au professionnalisme des Marocains, passés maîtres dans l’art de s’attacher des “amis” bien mieux que ne le font leurs voisins algériens.
    Pas de recette unique dans leurs poches. Les Marocains jouent plusieurs cordes. L’attachement au pays natal en est une… Les cadeaux petits ou grands sont une autre façon de s’attacher des fidélités.
    Une invitation tous frais payés à un festival de musique, à un colloque de haute volée, à l’inauguration d’un palace à Marrakech, un bout de terrain constructible, une décoration… rien de tel pour se faire des obligés français qui auront à cœur de renvoyer l’ascenseur (…) La liste des amis de la monarchie a beau être très fournie, elle ne l’est jamais assez vue de Rabat. Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France (…)
    Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi
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  • Quand la presse française se déchaînait sur Luc Ferry pour avoir dénoncé la pédophilie au Maroc

    Le 30 mai 2011, sur le plateau du Grand Journal de Canal+, Luc Ferry a dénoncé une orgie pédophile d’un ministre qui aurait eu lieu au Maroc une dizaine auparavant. Il « s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. J’ai des témoignages des membres de cabinets au plus haut niveau, et des autorités de l’Etat au plus haut niveau », a t-il déclaré sans ambage.  Une déclaration qui lui a valu d’être vilipendé aussi bien par la sphère médiatique que politique et a été auditionné par le Parquet qui a ouvert une enquête préliminaire. Mais ses ennuis ne se sont pas arrêté là. Le Canard enchaîné a révélé que l’ex-ministre séchait la fac tout en continuant à percevoir son salaire d’enseignant.

    France24 a rapporté cette campagne médiatique qui avait tout l’air d’un lynchage. Dans une dépêche sous le titre de « Entre sarcasmes et mépris, la presse française se déchaîne contre Luc Ferry », la chaîne française indiquent que depuis la déclaration de l’ancien ministre Luc Ferry, « les réactions virulentes à son égard fusent dans les médias. En tête, Libération, qui ne cache pas son mépris à l’égard de l’ex-ministre de l’Éducation nationale. Le quotidien de gauche ne mâche pas ses mots envers celui qu’il surnomme, en une ce jeudi, « Dirty Ferry ». « Luc Ferry va avoir à philosopher sur son pathétique accident », lâchent les journalistes Alain Auffray et Antoine Guiral. De son côté, si l’éditorialiste, Nicolas Demorand, fait preuve d’une certaine retenue concernant le volet judiciaire – « Si c’est avéré, c’est un scandale d’État » – l’ancien chroniqueur de France Inter n’épargne pas l’ancien ministre, jugé « mi-bravache, mi-morveux », le tenant responsable d’allégations aussi « gravissimes » que « fumeuses et incompréhensibles ».

    Selon France24, « un ton acerbe et des noms d’oiseaux dont Libération n’a pas le monopole. L’homme jugé « accessoirement philosophe » ou « Voltaire de pacotille » est en fait « une vulgaire balance », estime la Dépêche du Midi. « Pire, Luc Ferry serait peut-être même un homme malade touché par le ‘syndrome DSK’ qui habite désormais la classe politico-médiatique avec une frénésie qui brouille jusqu’aux esprits supposés les plus raisonnables ».

    « Plus subtile, la Charente Libre use et abuse du sarcasme : « On connaissait l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours… », écrit le journaliste qui n’hésite pas à reléguer les révélations de Luc Ferry au rang de petit racontar. « Ces derniers temps, les philosophes ont malheureusement montré que leur capacité à éclairer le monde avait singulièrement baissé en intensité… », ajoute-t-il.

    La même source affirme que « sceptique, l’Est Républicain s’interroge sur les intentions de l’ancien ministre : « Luc Ferry a-t-il ouvert le grand déballage du printemps ? », se demande le journaliste Michel Vagner. « Soit les faits criminels sont vrais, et ce n’est pas devant une caméra qu’il aurait dû lancer ses révélations (…) Soit ils sont faux et on se demande quelle mouche a piqué l’intellectuel, sinon le besoin de faire parler de lui. »

    « De leur côté, signale France, les quotidiens le Journal de la Haute-Marne et l’Alsace déplorent le spectacle d’une scène politique souillée par « les eaux boueuses d’histoires glauques ». Tous deux accusent Luc Ferry de « salir la République ». « L’air devient irrespirable (…) et c’est la démocratie qui trébuche et titube », peut-on lire dans les lignes du quotidien champenois. « Faire le juste choix d’informer sans diffamer est parfois moins évident qu’il n’y paraît, surtout à l’approche d’une campagne électorale où tous les coups sont à craindre, à défaut d’être permis », écrit de son côté l’éditorialiste alsacien Patrick Fluckiger ».

    « Outre-Manche, seul le quotidien britannique The Guardian semble trouver un aspect positif à ce nouveau feuilleton sexuel. « Beaucoup de journalistes ont prédit un ‘avant et après DSK’. Le harcèlement sexuel qui prévaut dans le milieu politique touche à sa fin et les agressions sexuelles ne seront désormais plus passées sous silence sous prétexte qu’elles concernent des personnalités politiques », conclue-t-il.

    La prédiction du Guardian a été réalisée 11 ans après suite au déballage lancé par la campagne #Metoo contre la pédophilie et l’inceste. Les opinions publiques française et marocaines ont besoin de savoir la vérité sur les activités pédophiles dans un pays où toutes les élites politiques et les personnalités de la presse ont bénéficié d’un traitement privilégié à l’intérieur des murs du palais de La Mamounia.

    France 24, 02 juin 2011

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