Étiquette : La Mecque

  • Deux Algériens assassinés à la Mecque : Les détails d’un drame sur les lieux-saints

    Tags : Algérie, Arabie Saoudite, La Mecque, Pèlerinage,

    «Deux pèlerins algériens ont été assassinés ce lundi 20 février dans leur hôtel à la Mecque. Le suspect est un autre pèlerin algérien», selon les autorités saoudiennes.

    Les autorités saoudiennes ont annoncé l’arrestation d’un « ressortissant algérien ayant mortellement agressé deux de ses compatriotes à l’arme blanche dans un des hôtels avant de prendre la fuite.» « L’individu a été arrêté puis présenté devant le parquet », indique un communiqué de la principauté de la Mecque sur Twitter. Selon le récit d’un autre pèlerin algérien, à travers une vidéo reprise par le média Al Quds Al Arabi, les deux victimes sont originaires de la ville de Constantine. Sur des images sur la toile, on peut voir une forte présence policière devant un hôtel abritant des pèlerins. L’union nationale des agences de voyage a donné, par le biais de déclaration de son secrétaire général Salah Eddine Toumi pour le journal El Khabar, quelques détails sur les victimes ainsi que sur le coupable présumé.

    «Les victimes sont arrivées à la Mecque par un voyage organisé par une grande agence, basée à l’est de l’Algérie, spécialisée dans l’organisation de la Omra, indique El Khabar. Le drame s’est produit précisément à l’hôtel Seridji. L’auteur présumé des coups de couteaux mortels, âgé de 40 ans, suivait un traitement pour des troubles psychiatriques en Algérie au niveau de l’hôpital de Oued El Athmania dans la wilaya de Mila», selon Salah Eddine Toumi, d’après la même source.

    Ce lundi matin, l’assassin présumé a eu un comportement anormal des « suites de pressions psychologiques » qui l’ont mis dans une situation de nervosité anormale et l’ont fait sortir de son état normal, selon El Khabar. «Les victimes sont K. B et B. K. Leurs photos ont fait le tour des réseaux sociaux en Algérie ce lundi. Ils étaient arrivés à Médine le 14 février dernier avant de rejoindre la Mecque trois jours après, ajoute El Khabar.» Leur retour en Algérie était prévu pour le 1er mars.

    Le Midi Libre, 22/02/2023

    #Algérie #Arabie_Saoudite #La_Mecque #Pèlerinage

  • Polémique sur la présence d’un journaliste israélien à La Mecque

    La Mecque, Israël, Arabie Saoudite

    Un journaliste israélien a créé une controverse après la publication d’une vidéo le montrant déambuler dans la ville saoudienne de La Mecque, 1er lieu saint de l’islam, interdit aux non-musulmans. La vidéo de Gil Tamary a provoqué un avalanche de réactions hostiles en Arabie.

    Deux jours après sa publication sur Twitter, le journaliste a présenté mardi ses excuses pour les offenses qu’il aurait pu causer. Dans sa vidéo de 10 minutes, le journaliste israélien est vu en train de se rendre sur le Mont Arafat, étape essentielle du pèlerinage à La Mecque.

    Il reconnait lui-même que ce qu’il est en train de faire est interdit, soulignant que le lieu où il se trouve est « un endroit interdit aux non-musulmans » et ajoutant « je suis le premier journaliste israélien ici à faire une vidéo et en hébreu ».

    Source

    #Israël #Palestine #LaMecque

  • Algérie. Hadj 2022 : Prix et sacrifices

    Algérie. Hadj 2022 : Prix et sacrifices

    Algérie, Hadj, Pèlerinage, La Mecque, prix,

    Très chère, oui, mais cette hausse des tarifs du hadj, quand bien même laisse-t-elle pantois, elle n’est autre que la résultante d’une crise sanitaire qui a fait, plus de deux ans durant, table rase de tous les secteurs de la vie active. Le mieux est, cependant, pour dire sagement les choses, le retour tant attendu de nos pèlerins sur les Lieux Saints au moment même où les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour réussir une opération qui n’est pas des plus simples.

    A situation exceptionnelle, il ne pouvait qu’y avoir des réponses exceptionnelles, même si, d’une part, il a dû en coûter des tonnes d’arguments de persuasion aux représentants es-qualité des pouvoirs publics en charge de l’opération hadj 2022 et, d’autre part, des tonnes de regrets, voire carrément de douleur intérieure aux candidats au saint pèlerinage qu’encore une fois cette situation exceptionnelle a laissé en rade et pour cause évidemment la crise sanitaire mondiale dont la soudaineté a bouleversé le quotidien et malheureusement même l’avenir. Bouleversé à divers titres et pas qu’uniquement au devoir religieux de millions de musulmans à travers le monde, mais tout aussi à d’autres niveaux sans exclusive.

    Une mesure légitime des autorités saoudiennes, lesquelles, s’il est effectivement difficile de s’opposer au dit devoir religieux et à ce qui est une vérité théologique immuable, se doivent en même temps de préserver la santé de leur population, voire de l’ensemble des pèlerins venus de toutes les régions du globe sans en faire des vecteurs d’une pandémie qui semble être à son crépuscule. Les coupes obligées dans les quotas habituels dévolus à chaque nation ont été des plus douloureuses pour les candidats au hadj, en l’espèce celle (coupe) concernant l’Algérie a dépassé les 50%, soit 18.697 places. Ce qui a pour conséquence de mettre dans le plus grand embarras les autorités nationales mais aussi et surtout les personnes éligibles à la saison 2020, 2021 en passant évidemment par toutes les parties impliquées dans l’organisation de l’opération. Et pour cause, les conditions posées par le pays hôte, à savoir une limite d’âge ne devant en aucun cas excéder les 65 ans, le critère qui aura sans nul doute le plus pesé dans la restriction, dans la mesure où habituellement la quasi majorité des hadjis dépassait allègrement ce seuil. Plus encore, nombreuses étaient les personnes atteintes de graves pathologies et souvent en fin de vie, et pour certains jusqu’à rendre l’âme dans les Lieux Saints mêmes. Preuve en est avec cette réalité qui consiste à souligner qu’un nombre non négligeable de personnes retenues pour l’opération hadj programmée pour l’année 2020 ne figuraient pas sur les listes actualisées en 2022 pour cause de… décès ou d’invalidité.

    En outre et cela ne pouvait être autrement, la crise sanitaire a également induit des conditions qu’il serait inconvenant, voire même indécent pour tout être rationnel de contester, en l’occurrence le respect de critères sanitaires rigoureux, à commencer par des examens médicaux avérés, un livret de vaccination valide, le test PCR et bien entendu l’acquittement du coût du hadj, lequel, semblerait-il, aurait été perçu comme excessivement cher. Autant d’évènements nouveaux qui ont irrité et les heureux élus et ceux qui ne l’ont pas été. Sur les ondes des différentes radios régionales, ces derniers n’ont pas manqué de faire état de leur dépit. Parfois en pleurs, faut-il le préciser.

    Abdelhamid Lemili

    Horizons, 30 mai 2022

    #Algérie #Hadj #Pelerinage

  • Algérie. Le Hadj entre hier et aujourd’hui

    Algérie. Le Hadj entre hier et aujourd’hui

    Algérie, El Hadj, Islam, La Mecque,

    Sur les dizaines de milliers de candidats au pèlerinage, cette année, seuls 19.000 heureux élus auront la possibilité de se rendre sur la terre sainte de l’Islam. Divisé par deux, comparativement à la dernière saison qui date déjà de 2 ans, le quota de Hadji algériens sera entièrement honoré, malgré le coût du voyage et du séjour qui passé presque du simple au double. Cela traduit l’engouement pour l’accomplissement de cet important pilier de l’Islam. Cela est un fait. Mais cet engouement qui ne date pas d’hier, mais tire ses racines du premier siècle de la conversion de toute la région à la religion de Mohamed (qssl) n’a pas vraiment plus la même dimension au sein de la société. et pour cause, dans un temps , mais pas si lointain que cela, un Hadji était bien plus qu’un individu normal aux yeux de son entourage.

    Pour les Algériens qui habitaient tellement loin de la Mecque, envisager un pareil voyage, il fallait beaucoup de temps et d’argent. Et à l’époque où l’Algérien vivait sous le joug colonial, l’espérance de vie était à peine supérieure à cinquante ans. Autant dire qu’il était très compliqué de trouver le temps et l’argent pour accomplir le 5e pilier de l’Islam. Aussi, lorsqu’un Hadji revenait de la Mecque, il était adulé au sens propre et figuré. D’ailleurs, la tradition voulait qu’il adoptât la couleur blanche pour se vêtir. Pour sa famille et ses voisins, l’homme revenait d’une terre sainte et ce n’était pas tous les jours qu’on voyait cela. Cela pour dire qu’à l’époque, accomplir le pèlerinage, c’était se préparer à un voyage sans retour. L’idée du dernier voyage était omniprésente dans l’imaginaire de l’Algérien lorsqu’il était question de partir vers la terre natale du prophète (qssl). Aussi, allait-on voir les futurs Hadjis chez eux quelques jours avant le départ et plus d’une année avant la saison du Hadj. On demandait la baraka. Car le simple fait de prendre la décision de faire son pèlerinage, c’était comme si on se désintéressait de ce bas monde et on était déjà dans une autre dimension.

    Tout cela, c’était avant l’indépendance, avant la création du pavillon nationale : Air Algérie, avant l’explosion du pouvoir d’achat et de l’espérance de vie. Aujourd’hui, on va voir le futur Hadji chez lui, deux semaines seulement avant les rites du pèlerinage. Et avant de prendre congé, on s’informe sur la date et l’heure exactes de son retour au pays. Pour meubler la discussion on s’informe un peu sur la délégation du ministère des Affaires religieuses qui accompagne les Hadjis, les médecins, les médicaments, l’hôtel…

    Par Nabil.G

  • Un live d’une algérienne depuis la Mecque crée la polémique

    Un live d’une algérienne depuis la Mecque crée la polémique

    Un live d’une algérienne depuis la Mecque crée la polémique – réseaux sociaux, influenceuse, followers, Omra,

    Une influenceuse algérienne a créé une polémique en partageant un live sur les réseaux sociaux à partir de la Mecque. Celle-ci a été en effet descendue en flamme et a été durement critiquée pour son geste. Les internautes des différents pays l’ont prise pour cible affirmant qu’elle n’avait pas à faire cette vidéo.

    Une Algérienne très suivie sur les réseaux sociaux s’est rendu à la Mecque ce mois de ramadan 2022. Celle-ci a filmé la prière effectuée sur les lieux. Suite à cela, les internautes de différents pays musulmans l’ont attaqué violemment sur les réseaux sociaux.

    Ces derniers ont, en effet, dénoncé l’acte de l’influenceuse algérienne. Pour les internautes, cette dernière n’était pas concentrée sur sa prière, mais elle avait plutôt son attention braquée sur son téléphone pour voir les commentaires que son live avait suscités. Certains sont allés jusqu’à dire que la jeune femme algérienne n’était pas allée pour effectuer la Omra, mais pour augmenter le nombre de ses followers.

    Live à partir de la Mecque : La jeune femme algérienne s’explique

    Chose qui a fait réagir l’intéressée, qui s’est exprimée sur les réseaux sociaux. Elle a ainsi expliqué que son objectif à travers ce live était de partager l’impressionnante ambiance spirituelle à cette occasion et faire vivre du coup ses fans ces moments de prière. La jeune femme algérienne a indiqué ainsi qu’elle a été mal comprise et s’est dite d’ailleurs choquée par la réaction que son live avait suscitée.

    Il y a lieu de signaler que des internautes algériens sont aussi intervenus pour tenter de défendre leur compatriote. Ils ont ainsi soutenu que l’influenceuse algérienne n’avait rien fait de mal et elle n’a pas commis un crime pour être traitée ainsi.

    Il y a lieu de signaler que le ministère de la Omra et du Hajj saoudien a invité dernièrement, à travers un communiqué, les pèlerins à éviter de filmer et de prendre des vidéos sur les lieux saints.

    Infos Algérie, 28/04/2022

    #Algérie #Caroline_Chahinez #Influenceuse #LaMecque #Live


  • Il s’effondre en rencontrant un pèlerin palestinien à La Mecque

    Il s’effondre en rencontrant un pèlerin palestinien à La Mecque

    Il s’effondre en rencontrant un pèlerin palestinien à La Mecque – Tunisie, Gaza, Grande Mosquée, Sainte Kaaba,

    Riyad : Un clip vidéo touchant d’un pèlerin tunisien, suite à sa rencontre fortuite avec un pèlerin palestinien de la bande de Gaza, dans la cour de la Grande Mosquée de La Mecque, a fait le tour d’internet.

    La vidéo a été mise en ligne par Ahmed Hisham, le Palestinien, sur son compte Instagram. Elle a été likée et re-postée plusieurs milliers de fois.

    Dans la vidéo, on voit le pèlerin de Tunisie prendre une photo de groupe devant la Sainte Kaaba, l’homme qui l’aide à prendre une photo est le Palestinien, Ahmed Hisham.

    Selon la vidéo, lorsque Ahmed a fini de prendre la photo, il leur a demandé s’ils étaient Algériens, ils ont répondu qu’ils étaient Tunisiens. L’homme s’est alors enquis de la nationalité d’Hisham et lui a demandé s’il était originaire du Yémen.

    La vidéo montre le moment d’intense affection du pèlerin tunisien lorsqu’il apprend que Hisham est originaire de la bande de Gaza. Il se met à pleurer et l’embrasse tout en essayant de lui baiser la main spontanément.

    Un groupe de femmes tunisiennes apparaît dans la vidéo. Elles lancent des slogans en faveur de la victoire de la Palestine sur les forces d’occupation israéliennes, de son peuple et de sa résistance, tout en se dirigeant vers la Kaaba, demandant que la supplique soit exaucée.

    The Siasat Daily, 29/04/2022

    #Palestine #Tunisie #LaMecque #Gaza

  • Les Ahmadites, ces musulmans interdits de Mecque

    Par Jean-Claude Buhrer

    Qualifié d’ « hérétique » par l’islam orthodoxe, ce courant non violent, hors la loi au Pakistan, est à l’origine du premier minaret de Suisse

    Dans le cadre du débat sur les minarets et accessoirement de la place de l’islam dans les sociétés européennes, les médias ont évoqué l’exemple de la première mosquée de Suisse, inaugurée officiellement en 1963 dans un quartier résidentiel de Zurich en présence de l’ancien ministre pakistanais des affaires étrangères Zafrulla Khan et du maire de la ville. Depuis lors, le minaret de dix-huit mètres de haut de l’édifice fait bon ménage avec le clocher de l’église réformée voisine sans faire de vagues. Or, il convient de préciser que, si ses fidèles sont plutôt discrets, la mosquée Mahmud a été bâtie par la communauté ahmadite, un courant musulman réformiste et pacifique considéré comme « hérétique » par l’islam orthodoxe et dont les adeptes sont persécutés dans plusieurs pays.

    Aujourd’hui stigmatisé comme secte par ses détracteurs, le mouvement ahmadite (Ahmadiyya Muslim Jamaat), du nom de son fondateur Hazrat Mirza Ghulam Ahmad, vit le jour en 1889 à Qadian, un village du Pendjab, en Inde d’avant la Partition. Estimant que l’islam s’était sclérosé, ce prédicateur musulman prêcha pour un renouveau et se proclama mahdi (messie), alors que pour les orthodoxes Mahomet passe pour le dernier prophète. A sa mort en 1908, un califat fut instauré et à ce jour cinq califes élus à vie lui ont succédé à la tête du mouvement, ce qui a encore alimenté l’hostilité des autres mahométans.

    Avec pour devise Amour pour tous, haine envers personne, les ahmadites prônent l’ouverture et la bonne entente dans la société, rejetant l’interprétation agressive du djihad et toute forme de terrorisme. Au nombre de vingt à trente millions à travers le monde selon les sources, ils sont actifs dans les œuvres sociales et l’humanitaire, notamment en Afrique où vivent d’importantes communautés indo-pakistanaises. Relativement prospères et dynamiques, les communautés d’Amérique du Nord, d’Australie et de Grande-Bretagne se sont signalées par la construction d’imposantes mosquées financées par de généreux donateurs, comme celle de Londres pouvant accueillir dix mille croyants et dotée d’une chaine satellitaire dernier cri.

    Alors qu’ils cohabitaient jusque là avec leurs coreligionnaires et que certains avaient même occupé de hautes fonctions dans leurs pays respectifs, les ahmadites ont été mis au ban de la société depuis qu’en 1973 l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), créée quatre ans plus tôt pour « libérer Jérusalem », les a déclarés « non-musulmans », leur interdisant du même coup de faire le pèlerinage de La Mecque. Ensuite, en 1979, le mouvement ahmadite était exclu de la communauté musulmane par la Ligue islamique mondiale, si bien que la mosquée de Zurich est désormais boycottée par les autres obédiences.

    C’est en République islamique du Pakistan, berceau de leur foi et où ils étaient bien représentés dans l’élite intellectuelle, que la condition des quelques millions d’ahmadites que compte le pays n’a cessé d’empirer. Jugés hérétiques et déclarés « minorité non-musulmane » par un amendement constitutionnel introduit en 1974 pour donner satisfaction aux fondamentalistes, ils en sont réduits à raser les murs et font l’objet de toutes sortes de vexations : leurs lieux de culte sont étroitement surveillés, ils n’ont pas le droit de les appeler mosquée, ni même d’inscrire sur les murs des versets du Coran et encore moins de se déclarer musulman ou d’entrer dans une mosquée reconnue.

    En vertu d’une ordonnance de 1984 sur l’interdiction des activités « anti-islamiques », puis l’année suivante d’une loi prévoyant la peine de mort pour blasphème, la situation s’est encore détériorée pour les ahmadites ainsi que pour les minorités chrétienne et hindouiste, en bute à des raids meurtriers et boucs émissaires tout désignés dès qu’une flambée de mécontentement éclate quelque part. Ainsi, le 1er août, dans un village du Pendjab, une foule en colère a tué six chrétiens et en a blessé une dizaine d’autres quelle accusait d’avoir profané le Coran. Près de Lahore, un chrétien a été battu à mort pour avoir bu du thé dans une tasse réservée aux musulmans, tandis qu’à Islamabad un mur a été construit pour protéger les musulmans des chrétiens d’un bidonville.
    Même les témoins muets du passé préislamique n’échappent pas au vent de folie meurtrière qui souffle sur le « Pays des purs ».

    En 2007, les islamistes avaient dynamité un bouddha de sept mètres de haut dans la vallée de Swat, l’un des derniers vestiges de la civilisation du Gandhara depuis la destruction par les talibans des bouddhas de Bamyan en 2001 en Afghanistan. Dans l’indifférence générale. Ensuite ils ont fait sauter des écoles de filles, parce que pour eux l’éducation n’est pas faite pour les femmes, avant d’imposer la charia et leur régime de terreur qui a fait fuir des centaines de milliers de paisibles civils de la vallée naguère l’un des lieux de villégiature les plus prisés. Le 17 novembre encore, une nouvelle école de filles, la troisième en un mois, était détruite à l’explosif près de Peshawar, alors que dans le reste du pays, y compris dans la capitale, les écoles doivent fermer régulièrement sous les menaces des islamistes. Sans parler des attentats-suicides, presque quotidiens et même contre des mosquées, commis par des musulmans contre d’autres musulmans. Plus sanglants que d’autres conflits surmédiatisés, ces règlements de comptes inter-mahométans n’émeuvent guère l’ONU et encore moins le monde islamique.

    Toujours prompt à faire la leçon aux autres comme porte-parole de l’OCI, le Pakistan ne se prive pas de fouler impunément au pied la liberté religieuse garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. D’ailleurs, l’Organisation internationale du travail la rappelé à l’ordre pour «recours au travail forcé ou obligatoire en tant que mesure de discrimination religieuse ».

    Aujourd’hui on imagine difficilement une personnalité ahmadite éminente comme naguère Zafrulla Khan accéder aux plus hautes fonctions. Pourtant, ce musulman fervent qui ne pourrait plus s’affirmer comme tel a fait honneur à son pays : premier ministre des affaires étrangères du Pakistan en 1947 et chef de sa délégation à l’ONU, élu juge à la Cour internationale de justice de La Haye en 1954, il fut ensuite appelé en 1962 à présider l’Assemblée générale des Nations unies. A sa mort en 1983, il fut enterré dans la petite ville de Rabwa, centre de la communauté ahmadite et où des islamistes provoquèrent de sanglantes émeutes.

    C’est également à Rabwa que repose le Dr Abdus Sallam, premier musulman honoré en 1979 du Prix Nobel de physique. Comme d’autres ahmadites victimes de persécution religieuse, il avait été amené à s’expatrier en Grande-Bretagne pour faire carrière. Lors de ses obsèques en 1996, les oulémas sunnites décrétèrent que personne ne pouvait prier Allah pour ce « mécréant » ni inscrire un verset du Coran sur son tombeau. L’épitaphe Abdus Sallam, 1er musulman lauréat du Prix Nobel avait été gravée sur la stèle, mais les docteurs de la loi firent supprimer le mot «musulman » et la pierre porte maintenant l’absurde « inscription « Abdus Sallam, 1er lauréat du Prix Nobel ».
    Les ahmadites ne sont pas mieux traités au Bangladesh et dans d’autres pays islamiques. En Indonésie, pourtant réputée plus modérée, le conseil de oulémas les a également qualifiés «d’hérétiques ».

    Depuis que des manifestants survoltés ont mis le feu à une mosquée ahmadite et saccagé son école coranique dans la ville de Sukabumi en avril 2008, d’autres lieux de culte de la communauté on été incendiés et une milice musulmane a commis plusieurs attentats contre des édifices lui appartenant. En réponse à ce déchainement de violence, le gouvernement interdit par décret aux ahmadites de diffuser leur enseignement sous prétexte de préserver l’harmonie religieuse et l’ordre public. A Zurich, la communauté ahmadite peut au moins appeler sa mosquée par son nom et s’enorgueillir d’un minaret, ce qui lui est dénié dans des pays officiellement musulmans. Dans son pays d’origine, sa situation n’est pas sans rappeler celle des Baha’is en Iran eux aussi opprimés sur la terre qui a vu naître leur foi et définis par les lois comme « infidèles dénués de protection ». Au-delà de querelles de minarets, l’ostracisme qui frappe les ahmadites et d’autre minorités en terre d’islam pose le problème de la montée du fondamentalisme, aussi dangereux pour ses cibles que pour les musulmans eux-mêmes.

    Jean-Claude Buhrer

    Source : Malka Markovitch

    Tags : Islam, Ahmadites, Pakistan, Sunnites, La Mecque, Arabie Saoudite,