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  • Maroc. Hassan III, un successeur contesté

    Maroc. Hassan III, un successeur contesté

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    L’imperméabilité légendaire des murs du palais royal de Rabat est mise à rude épreuve à mesure que s’esquissent les éléments du crucial débat sur la désignation du futur héritier d’un trône auquel ne doit pas accéder le fils de Mohammed VI, selon les membres de la famille royale.

    Des influenceurs marocains, en exil, activant sur les réseaux sociaux, évoquent d’ailleurs à présent la question ouvertement et décrivent toute l’hostilité des princesses à l’encontre de l’héritier…

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) .- Les informations foisonnent à souhait à travers le Maroc et bien au-delà des frontières où la contestation que mènent les sœurs de Mohammed VI pour empêcher l’accession de Hassan III au titre de roi devient presque sujet public. Des influenceurs marocains, en exil, activant sur les réseaux sociaux, évoquent d’ailleurs à présent la question ouvertement et décrivent toute l’hostilité des princesses à l’encontre de l’héritier, sur la question de la succession principalement.

    Les fins connaisseurs du dossier marocain hésitent à expliquer cette attitude par une quelconque relation avec leur animosité à l’encontre de la princesse Lalla Selma, séparée du roi depuis 2019. Cette situation est davantage mise sur le compte de la personnalité de Hassan III et son aptitude à prendre les rênes du pays. À dix-neuf ans, le fils unique de Mohammed VI a déjà alimenté de nombreuses polémiques sur sa manière de percevoir les us et coutumes de la royauté en se montrant notamment réfractaire au sacro-saint baisemain. À quatorze ans, des photos et vidéos le montrant retirer sa main ou refuser de la tendre aux ministres et membres de la cour lors de cérémonies officielles ont fait le tour du monde. Elles ont été surtout commentées et perçues comme étant le reflet évident de la personnalité que dégage un « enfant gâté, secoué par le divorce de ses parents et surtout projeté dans les milieux officiels sans avoir montré sa disposition ou prédisposition à se plier aux règles royales comme l’ont fait son père et les autres rois avant lui », explique-t-on.

    À dix-neuf ans, Hassan III se trouve déjà doté de la somme de… 1,4 milliard d’euros. À travers le monde, il est présenté comme étant «l’enfant le plus riche».

    Mais c’est surtout sa fortune qui focalise l’attention des sœurs de Mohammed VI. À dix-neuf ans, Hassan III se trouve déjà doté de la somme de… 1,4 milliard d’euros. À travers le monde, il est présenté comme étant « l’enfant le plus riche ». Une fortune enviée, contestée par ses tantes qui voient d’un mauvais œil un prince de cet âge à la tête d’un tel magot, une situation qui, selon elles, ne fait qu’accentuer, aggraver la légèreté et l’insouciance de celui qui est légalement désigné pour la succession au trône.

    Le sujet est aujourd’hui aussi lié de manière directe à une guerre d’héritage, expliquent des diplomates arabes très au fait de l’évolution de la situation au Maroc, « car les sœurs estiment avoir été lésées dans le partage, au même titre que leur frère le prince Rachid, second prétendant au trône en cas de disparition du fils du roi ». À l’inverse de ses sœurs, ce dernier ne prend pas part à la contestation que mènent les princesses. Inhibé par la personnalité de Mohammed VI, écarté du monde politique (les spécialistes utilisent le terme de castration politique), il est relégué aux activités associatives et sportives et se tient à l’écart de tout ce qui peut faire du bruit. Son attitude ne lui permet pas non plus de faire corps avec le roi en s’opposant à ses sœurs entrées de plain pied dans « une révolution de palais ».

    Si le débat autour de la personnalité de Hassan III est aujourd’hui accentué, et que le sujet de l’hostilité des princesses dépasse à présent les murs du palais royal, c’est qu’ils interviennent à un moment où la question de la succession est d’une certaine manière déjà là. Elle est naturellement suscitée par la santé de Mohammed VI, qui apparaît de plus en plus fragilisé, fatigué, au point de ne pouvoir mener au bout un discours sans interruption et sans essoufflement surtout. Le nombre de personnes habilitées à être présentes lors de ses activités officielles est très réduit et se résume en général à son frère, Moulay Rachid, ou ses ministres les plus fidèles. On a vu aussi le roi annuler toutes les festivités devant célébrer la fête du trône en imputant cette décision au Covid avant de s’envoler le soir de cette date symbolique pour Paris. C’est la troisième fois qu’il se rend en France depuis le mois de juin dernier en justifiant ses déplacements par la présence de sa mère hospitalisée sur le sol français.

    En réalité, la France est sa principale destination depuis l’acquisition de son château de Betz, au nord-est de Paris, un pied-à-terre royal qui lui permet la proximité avec les centres de décision de l’Hexagone où devra aussi être tranchée l’épineuse question de la succession. « Azoulay (l’homme le plus influent du palais royal) y travaile, ce n’est un secret pour personne, le trône est entre ses mains», confirme un diplomate arabe.

    Le Soir d’Algérie, 14/08/2022

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  • Maroc : La mainmise des sœurs de Mohamed VI sur les affaires

    Maroc : La mainmise des sœurs de Mohamed VI sur les affaires

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    Alors qu’il est de notoriété publique que la holding privée de Mohammed VI, Al Mada s’octroie allégrement des revenus astronomiques en contrôlant prés de deux tiers de l’économie marocaine, d’autres membres de la famille royale partent eux aussi à la conquête de créneaux toujours plus diversifiés : immobilier, tourisme, enseignement supérieur et même industrie aéronautique.

    C’est d’ailleurs de cette manière que les sœurs et les proches du roi ont bâti un petit empire dans lequel, même les grandes entreprises du pays sont contenues. Il s’agit aussi bien des télécoms, ou encore le BTP et même la sécurité. Des secteurs investis en forme de sous-traitants des sociétés royales.

    Aussi, il ne se passe pas de jour sans que celui-ci apporte son lot de scandales.

    Après la fameuse affaire d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus qui a fait couler beaucoup d’encre, celui-là, le royaume chérifien est en proie à un autre scandale, d’évasion fiscale. En effet, selon l’agence d’information russe Sputnik, qui a eu accès à une partie des 11,9 millions de documents financiers, de courriels et d’images etc. fuités et révélés au grand jour par l’enquête dite « Pandora Papers » -menée par un consortium mondial de journalistes d’investigation- la famille royale marocaine est impliquée à travers la sœur cadette de Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna.

    Sœur du roi Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna vient de créer une fondation aux Pays-Bas pour y transférer une partie de ses actifs détenus à l’étranger. Sa sœur ainée Lalla Asma dispose d’une structure similaire depuis 2019.

    La nouvelle enquête implique directement la sœur de « Sa Majesté » parmi les centaines de personnes qui auraient recouru à des sociétés-écrans pour s’offrir à coup de millions de dollars des biens immobiliers en Europe.

    Ainsi, selon les documents secrets fuités, Lalla Hasna est accusée d’être la propriétaire de la société-écran « Oumaila Ltd. » localisée dans les îles Vierges britanniques. Une société qui a servi à l’achat, en 2002 d’un manoir à 11 millions de dollars (9,5 millions d’euros) dans un quartier huppé de la capitale du Royaume-Uni, situé près du palais de Kensington. Le comble du scandale c’est que l’enquête a révélé que le montant déboursé pour la transaction est prélevé dans les fonds de la famille royale marocaine.

    Il faut dire que de par ses liens étroits avec son frère, la princesse est connue pour avoir un accès direct à ses fonds personnels. Quand on aime on ne compte pas, apparemment, puisque justement le roi du Maroc est considéré comme l’un des plus riches monarques du monde, cumulant une fortune personnelle estimée à 5,7 milliards de dollars américains en 2015, selon le magazine Forbes.

    En 2010, les fuites Wikileaks ont révélé que le roi chérifien et son entourage seraient impliqués dans une corruption jugée répandue « à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Pour sa part, Lalla Hasna est connue de notoriété publique pour avoir le contrôle sur des sociétés immobilières et des fonds d’investissements au Maroc. La sœur du roi est aussi la présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement. Agée de 55 ans, elle est la fille du roi Hassan II et de sa seconde femme, Lalla Latifa Hammou. La sœur de Mohammed VI multiplie les moyens de dissimuler ses avoirs en ayant recours à des achats via des sociétés offshore.

    Il convient de souligner que le scandale Pandora Papers a été révélé le 3 octobre 2021. Les investigations sont le fruit de travail d’environ 600 journalistes issus de 117 pays qui ont eu accès à environ 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers. Le rapport de l’enquête concerne plus de 29 000 sociétés-écrans.

    Pour rappel, depuis la disparition mystérieuse de sons épouse Lalla Salma, Mohammed VI est étroitement entouré de ses trois sœurs. A tel point que l’une semble avoir pris la place de première dame : Lalla Hasna. Les deux autres, Meryem et Asma sont plus discrètes, mais ne président pas moins d’une trentaine de fondations et sociétés dites, «caritatives».

    Amira Mey

    Fil d’Algérie, 05/08/2022

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