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  • Le «nouvel espéranto»

    Le «nouvel espéranto»

    Topics : Francophonie, langue française, anglais, Algérie,

    par El-Houari Dilmi

    «La langue française est en déclin en Afrique du Nord, l’anglais est une nouvelle langue commune que les gens ont acceptée», a reconnu le président français Emmanuel Macron, lors du XVIIIe Sommet de la Francophonie à Djerba en Tunisie. Le «projet pour la francophonie est celui de la reconquête», a déclaré, sans trop d’optimisme, le locataire de l’Elysée pour lequel dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y a 20 ou 30 ans; «c’est une réalité», a-t-il confié. En Algérie, le français est en perte de vitesse et depuis un bon bout de temps déjà.

    Si la langue de Molière n’a pas été définitivement bannie au pays de Moufdi Zakaria, son remplacement par l’anglais est une question de temps. Au niveau officiel, l’anglais est déjà usité par nombre d’administrations et institutions publiques, sonnant la fin de la langue française dans le deuxième pays francophone après la France.

    Les langues nationales et communautaires pour ne pas dire les ultranationalismes sont en vogue dans beaucoup de pays. Dans les milieux de la francophonie, l’on reconnaît volontiers que l’anglais est le «nouvel espéranto», principalement grâce à sa facilité d’apprentissage et son rôle prépondérant dans la communication universelle, mais aussi de facteurs politiques. Ce qui a fait dire au président français que la «résistance anticolonialiste contre la France dans les pays du Maghreb a fait que la langue de Shakespeare détient désormais une place prépondérante en tant que première langue étrangère». Le «butin de guerre» sera-t-il pour autant rangé au musée de l’histoire ?

    En Algérie, la langue de Molière peine à se démarquer d’un contexte en relation constante avec un lourd passé colonial. «Le français ne mène nulle part», avait un jour déclaré un ancien ministre algérien. L’anglais, comme langue étrangère dominante dans le système éducatif algérien, est la volonté proclamée des autorités algériennes, mais aussi de la majorité de la société politique, civile et universitaire.

    Trop présente dans l’humus social algérien, la langue française peut-elle pour autant être «dégagée» du jour au lendemain ? Seul l’avenir nous le dira.

    Le Quotidien d’Oran, 22/11/2022

    #Francophonie #Français #Algérie #Langue_française

  • La langue française en Algérie, en Tunisie et au Maroc

    Topics : Algérie, Tunisie, Maroc, Francophonie, Mauritanie, langue française,

    Selon les dernières statistiques pour 2022 publiées par l’Organisation internationale de la francophonie, la langue française est de moins en moins adoptée en Algérie. D’après la même source, il a été constaté que l’influence de la langue française en Algérie est moindre par rapport à ses voisins, et confirmé que plus de la moitié des Tunisiens parlent la langue française. Plus précisément 52%, ce qui équivaut à six millions et 321 mille, d’une population totale dans le pays de Bourguiba.

    Le Maroc détient le plus grand score : avec 36% du total des Marocains, soit 13 millions et 454 mille personnes sur un total de 37,7 millions d’habitants, puis l’Algérie avec 33%, soit l’équivalent de 14 millions et 904 mille personnes, d’une population totale de 45,3 millions.

    La Mauritanie occupe la quatrième place avec 13% de la population, ce qui équivaut à 656 mille francophones, sur un total de 4,9 millions de personnes, qui composent la population de ce pays situé sur le flanc ouest de la région du Maghreb.

    Malgré qu’elle n’est pas membre de l’OIF, l’Algérie participe aux sommets de la Francophonie en tant qu’invité spécial, ce qui semble déplaire un grand nombre de français.

    Dernièrement, l’apparition d’un billet de banque algérien de 2000 DZD, qui comportait une phrase en anglais, a déclenché un débat politique et médiatique en France, regrettant le déclin continu de la langue française sur la scène algérienne qui laisse place à l’anglais devenu matière d’enseignement dans les écoles primaires en Algérie.

    #France #Francophonie #Algérie #Maroc #Tunisie

  • Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue

    Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue – L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également.

    L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également. Par opposition ou par effet de miroir, le désert culturel, c’est aussi et encore l’Autre. Mais l’enfer ne fait pas le diable, comme dit le proverbe italien. Et en enfer, le diable est un personnage positif, selon Stanislaw Jerzy Lec, auteur polonais d’aphorismes éloquents.
    L’Autre, ennemi par le sang versé et frère-ennemi par le sang mêlé. L’ami impossible de langue commune et de longue date. L’Autre, qui, soixante ans presque après l’indépendance, a, lui, une mémoire de l’histoire commune prolifique. Mémoire opulente d’un côté, et de l’autre, mémoire rachitique et mutique.

    Six décennies de souvenirs séparés et l’héritage du français comme «butin de guerre» ou comme «exil» culturel. C’est comme si, longtemps après la longue nuit coloniale, nos génies littéraires Kateb Yacine et Malek Haddad nous rappelaient de nouveau que les Français Molière et Marivaux sont pour nous, berbéro-arabes de bonne foi islamique, un butin linguistique providentiel. Ou un exil sans retour, dont nos deux langues maternelles, l’arabe et tamazight, nous consoleraient peu, même si nombre de patriotards linguistiques en ces temps de penchant démagogique et d’appétence schizophrénique pour la langue de Shakespeare appellent, de manière ostentatoire, à éradiquer le français à la racine !

    À l’évidence, le français, c’est un peu de notre histoire et de notre culture œcuménique, sans que l’on soit pour autant Français par le français hérité, dompté, adopté et usité. Le français et les Français qui sont pour nous des accidents de l’Histoire. C’est ainsi que soixante ans après ou presque, l’usage de l’idiome de Voltaire est encore plus intensif dans les mondes de l’économie, des sciences exactes et de la médecine. Amazighs et Arabo-musulmans que nous sommes, on est, en 2021, plus nombreux encore, comme on dit à Bab-el-Oued et Soustara, à «parler la France» sans toujours lui parler, encore moins parler le même français qu’elle.

    Surtout quand il est question de l’Histoire écrite ou réécrite en France au moment même où l’Algérien francophone, arabophone ou amazighophone ou les trois à la fois, commémore en Algérie sa propre Histoire sans pour autant l’écrire. Pendant ce temps, l’Autre, en France, avec la puissance de la matière grise, la force documentaire, l’arsenal archivistique et la vaste base éditoriale, débat tous azimuts. Écrit, réécrit, parle et fait parler, surtout de lui. Il dit et fait dire l’Histoire de l’Un et de l’Autre en même temps, alternativement, distinctement. Mémoires vivantes mais parfois sélectives. Presse écrite, télés, radios et Web intense, les médias sont régulièrement au rendez-vous. Parfois en masse.
    Colloques et autres rencontres, livres à profusion, reliures, films, documents, docu-fictions, documentaires, dossiers, hors-séries, numéros spéciaux, témoignages, révélations, entretiens, plaidoyers, analyses, reportages, BD, photos et archives inédites : les mémoires françaises défilent. Elles déferlent, foisonnent, vives mais encore à vif. Plaies toujours ouvertes dans les mémoires contradictoires et dans les cœurs toujours sous l’empire de la passion. Historiens, journalistes, écrivains, photographes, dessinateurs, universitaires, cinéastes, acteurs civils et militaires d’hier, politiques d’aujourd’hui, pieds-noirs et harkis, fils et filles de rapatriés d’Algérie, toutes les mémoires sont ainsi convoquées. Y compris une partie des mémoires de l’Autre, chez lui ou chez l’Autre interrogées. Mémoires en panne, mémoires parallèles, mémoires en opposition, mémoires inconciliables car, à ce jour, irréconciliables. Et pendant ce temps-là, l’Autre, c’est-à-dire nous-mêmes, oublie de bien se souvenir ou se souvient pour mieux oublier. Silence de la mémoire officielle, absence de la mémoire citoyenne et, dans les deux cas, mise en branle d’une mémoire réactive, offusquée, outragée, blessée mais le plus souvent magnifiée.

    Sur cette terre immémoriale d’Algérie, la mémoire fait le Ramadhan culturel et le carême historique perpétuels. Officiels, politiques, journalistes, historiens, universitaires, acteurs et victimes des drames incommensurables d’hier, sont souvent absents et abstinents quand l’Autre, le bourreau colonial d’hier, déploie mémoriaux et fil mémoriel, chaque fois plus présent encore, et culturellement «incontinent».

    Algérie, terre d’Histoire où les élites sont cependant amnésiques et le peuple laissé sans mémoire. Comme si tout le monde avait fait sienne cette sentence de Yun Mi-Kyung, célèbre auteur sud-coréenne de Mangas philosophique : «Hélas, l’Homme a la mémoire courte et répète les mêmes erreurs !»

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 02/11/2021

  • L’Algérie bannit l’usage du français dans ses administrations

    L’Algérie bannit l’usage du français dans ses administrations. En réponse au conflit croissant entre Alger et Paris, deux ministères en Algérie ont décidé de ne plus utiliser le français dans leur correspondance.

    En réponse au conflit croissant entre Alger et Paris, deux ministères en Algérie ont décidé de ne plus utiliser le français dans leur correspondance.

    Le ministre Yassin Merapi a publié jeudi des ordonnances sur la page Facebook du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, déclarant : “Vous êtes obligé d’utiliser la langue arabe dans le domaine de l’éducation, ainsi que toute correspondance envoyée par vos intérêts”.

    “J’attache la plus haute importance au strict respect de cette instruction”, a ajouté Merapi.

    De même, jeudi, le ministère de la Jeunesse et des Sports a publié sur Facebook des instructions pour le ministre Abdel Razzaq Sabbak, dans lesquelles il a indiqué qu’il demande : « L’utilisation de la langue arabe dans toute la correspondance interne du ministère, à compter de début novembre .”

    Il n’y avait pas de mot rapide pour savoir si cette décision était limitée à ces deux ministères ou si elle s’appliquait à tous les secteurs du pays.

    A l’exception du ministère de la Défense, tous les ministères algériens utilisent le français dans la majorité de leurs communications internes et même dans leurs déclarations formelles. Malgré le fait que la constitution stipule que « l’arabe est la première langue nationale et officielle, tandis que le berbère est également une langue officielle et la deuxième langue nationale », ce n’est pas le cas.

    L’Algérie est fréquemment mêlée à un débat sur la place du français dans les cercles officiels, avec des opposants, en particulier des conservateurs, s’opposant aux discours officiels en français et à la diffusion de documents dans les agences gouvernementales.

    La décision des deux ministères est intervenue au milieu d’un conflit qui s’intensifie avec la France, déclenché par les propos “offensants” du président Emmanuel Macron. L’Algérie a par la suite rappelé son ambassadeur à Paris et interdit aux avions militaires français de survoler son territoire.

    Selon les experts et les historiens, l’expansion de la langue française en Algérie est due à son imposition tout au long de la période coloniale de 132 ans (1830 -1962).

    Pour rappel, la “superbe mission civilisatrice française” en Algérie a laissé le pays avec un taux d’alphabétisation de plus de 90 % à l’indépendance.

    Aldjazair, 26/10/2021

  • Maroc: Ils veulent l’anglais comme 1ère langue étrangère officielle

    Maroc: Ils veulent l’anglais comme 1ère langue étrangère officielle

    Maroc, langue française, anglais, langue officielle, #Maroc,

    Des Marocains veulent remplacer le français par l’anglais comme première langue étrangère officielle

    Sur internet, les militants affirment que ce changement de langue aidera le Maroc à se débarrasser de son passé colonial et offrira plus d’opportunités à sa jeunesse

    Par Nur Ayoubi

    Des Marocains ont lancé une campagne en ligne appelant à ce que l’anglais remplace le français en tant que première langue étrangère officielle dans le pays.

    Ceux qui souhaitent voir le pays opérer ce changement ont utilisé le hashtag « Oui pour l’anglais au lieu du français au Maroc » sur les réseaux sociaux.

    Pour eux, le français n’est pas seulement la langue du colonisateur, il est aussi dépassé et peu pratique.

    Traduction : « Le peuple marocain veut supprimer la langue française, langue du colonialisme, et la remplacer par l’anglais, langue de la science et du monde. »

    Certains partisans de la campagne estiment que l’anglais est « une langue qui franchit toutes les frontières » et, en cas d’adoption, permettra d’élargir les horizons de la jeunesse marocaine.

    Pour beaucoup, les générations futures du Maroc sont au cœur de cet appel au changement.

    Traduction : « La maîtrise de l’anglais par les étudiants marocains leur offrira des opportunités d’apprentissage en autodidacte et de réussite future, sur les plans à la fois personnel et professionnel. »

    Traduction : « Pour surmonter les défis de la connaissance, de l’innovation et de la compétitivité pour un meilleur #Maroc, nous devons remplacer le français par l’#anglais.
    Donnons à nos jeunes la chance d’améliorer et de développer un réseau passionnant avec les peuples du monde. »

    Entre-temps, une pétition en faveur du changement a récolté plus de 4 000 signatures.

    La France a contrôlé le Maroc à partir de 1912, date à laquelle le protectorat français du Maroc, également appelé Maroc français, a été établi. Le Maroc a obtenu son indépendance en 1956, mais l’influence française perdure dans le pays.

    Soixante ans plus tard, environ 33 % des Marocains savent parler français, et parmi eux, environ 13,5 % le parlent couramment, selon l’Organisation internationale de la francophonie, l’institution de promotion de la langue française.

    La langue française reste ancrée dans de nombreux aspects de la vie marocaine, y compris l’éducation, le gouvernement et les médias.

    La France et le Maroc entretiennent des relations cordiales principalement dans les domaines du commerce et de l’investissement. En 2005, la France représentait plus de 75 % du commerce international du Maroc.

    Middle East Eye, 23/09/2021

  • Anges de Mumbai : Le bon professeur de français qui est prêt à donner des cours à bas prix !

    Par Ronald Rodrigues

    Un homme simple mais profond, Ashok Dahanukar, est un formateur spécialisé qui a passé 40 ans à enseigner le français.

    Mumbai : Si vous voulez apprendre le français dans sa forme la plus simple, où vous pouvez parler couramment, apprendre la grammaire de la langue, maîtriser la prononciation correcte à un prix abordable, vous devez contacter Ashok Dahanukar, un résident de Khar, qui est prêt à partager son expertise et à diffuser ses connaissances de la langue internationale.

    Homme simple mais profond, Dahanukar est un formateur spécialisé qui a passé 40 ans à enseigner le français. Il a été honoré par les anciens présidents français, Georges Pompidou et Nicolas Sarkozy, qui l’ont apprécié pour ses connaissances et sa maîtrise de la langue.

    « J’ai consacré ma vie à la langue française. J’ai commencé à apprendre le français lorsque j’étais en classe 8. Lorsque j’ai terminé mon école, j’ai suivi un cours de français de quatre ans à l’Alliance française de Bombay. J’aime cette langue parce qu’elle est douce, profonde et polie », dit Dahanukar qui a étudié au Sacred Heart Boys High School, Santacruz west.

    Dahanukar a travaillé avec plusieurs ressortissants français, des enseignants, des professionnels et des vedettes. Il a récemment été apprécié par le Consulat général de France Christophe Legris pour son CD qui comporte 151 phrases françaises avec leurs traductions anglaises. Il est le premier Indien à réaliser un CD en langue française d’une durée de 30 minutes.

    Récemment, Dahanukar a publié un livret intitulé Everyday French qui est une simple compilation de quelques phrases françaises utiles pour les profanes et les étudiants débutants. Le livret contient une centaine de phrases françaises avec leur traduction anglaise et une liste de vocabulaire.

    Il a corrigé le livre « French Made Easy for Indians » et « French in 20 lessons » et a reçu plusieurs prix, appréciations et honneurs pour son travail dans le domaine de la langue française.

    M. Dahanukar, qui a maintenant 70 ans, vend son livret aux personnes intéressées par l’apprentissage du français. Il donne également des cours de français privés et des tutoriels.

    Il dit : « Beaucoup de gens ne viennent pas me voir pour des cours parce que je suis vieux. Mais avec l’âge vient l’expérience, l’apprentissage et la croissance. J’ai consacré toute ma vie à la langue française. Je suis heureux d’aider tous ceux qui veulent apprendre la langue, quelles que soient leurs capacités d’apprentissage. De plus, la langue est ma passion, c’est pourquoi je donne des cours à un prix abordable. » Ceux qui veulent apprendre le français avec Ashok Dahanukar peuvent appeler au 9702307399/ 9870173546.

    The Free Press Journal, 3 avr 2021

    Etiquettes : Ashok Dahanukar, langue française, lycée Sacred Heart Boys, Santacruz ouest, Everyday French, French Made Easy for IndiansFrench en 20 leçons, Inde,