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  • Libye-Algérie: Des mesures pour renforcer les liens militaires

    Tags: Algérie, Libye, armée, coopération militaire – Libye-Algérie: Des mesures pour renforcer leurs liens militaires

    Le chef d’état-major libyen, Mohammed Al-Haddad, a discuté lundi avec son homologue algérien, Saïd Chengriha, de la coopération militaire et des développements sécuritaires dans la région, réitérant la nécessité d’une coordination pour répondre aux défis sécuritaires, notamment aux frontières communes du sud.

    Ces propos ont été tenus, selon un communiqué du ministère algérien de la Défense, lors d’une rencontre entre les deux chefs d’état-major à l’occasion de la visite de M. Al-Haddad en Algérie avec une délégation conduite par le chef adjoint du Conseil présidentiel libyen, Mossa Al-Koni, à l’invitation du président algérien.

    Les deux parties ont évoqué le renforcement de la coopération dans le domaine militaire et l’échange de points de vue sur des questions d’intérêt commun. M. Chengriha a souligné la nécessité de mettre fin à la crise en Libye afin que ce pays puisse retrouver son rôle actif dans le rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région.

    Le communiqué indique que M. Al-Haddad a salué les efforts déployés par l’Algérie pour jeter des ponts entre les parties libyennes et promouvoir l’unité dans tout le pays.

    Libyan Express, 09/11/2021

    #Algérie #Libye #Maghreb #Armée #Mohamed_al_haddad


  • Tebboune n’ira pas à la conférence sur la Libye

    Tags : Algérie, France, Libye, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron – Tebboune n’ira pas à la conférence sur la Libye

    Le président Tebboune n’ira pas à Paris pour la Conférence internationale sur la Libye qui se tient demain dans la capitale française. « Les conditions ne sont pas réunies pour la participation personnelle du président », a déclaré ce mercredi le ministres des Affaires étrangères Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse à Alger.

    Cependant l’Algérie sera représentée à cette rencontre. « Nos frères Libyens ont insisté pour une participation active de l’Algérie, nous allons donc participer », a encore précisé M. Lamamra.

    Macron invite Tebboune à Paris

    À la veille de la tenue de la Conférence internationale pour la Libye, vendredi prochain, le chef d’État français, Emmanuel Macron, a invité son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, à prendre part à ce sommet.

    “L’Algérie est un acteur majeur dans la région et le président de la République souhaite la participation du président Tebboune à cette conférence”, a indiqué un conseiller de l’Élysée, cité par l’AFP.

    “Le président Tebboune a bien entendu été invité par le président de la République à participer à la Conférence internationale pour la Libye organisée à Paris le 12 novembre prochain”, a précisé la même source.

    Cette invitation intervient dans un contexte de crise diplomatique provoquée par les propos de Macron, le 2 octobre passé, où il décrivait un système algérien “politico-militaire” et la négation de la nation algérienne. Des propos qui ont provoqué une grande colère en Algérie.

    À ce propos, le conseiller de l’Élysée a assuré que le président Macron “regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés”. Et d’ajouter qu’il (le président) “a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie”.

    Et pour tenter de calmer le jeu et de ramener les relations entre Alger et Paris à la situation d’avant le 2 octobre, Emmanuel Macron s’est dit “fortement attaché au développement des relations entre nos deux pays sur le plan bilatéral au bénéfice des populations algérienne et française, mais également pour répondre aux grands défis régionaux”.

    En somme, c’est la première fois que l’Élysée s’exprime de manière ouverte sur la tension qui mine l’axe Alger-Paris. Est-ce un premier pas vers le dénouement de la crise ? Abdelmadjid Tebboune, qui a assuré cette semaine lors d’une interview au journal allemand Der Spiegel qu’il ne sera pas celui qui “fera le premier pas”, se rendra-t-il à Paris pour assister à la Conférence sur la Libye ? Rien n’est moins sûr d’autant qu’il a également assuré que la crise est “partie pour durer”. D’évidence, Alger ne pourrait pas rater le rendez-vous parisien où se décidera en partie l’avenir de la Libye.

    Liberté, 10/11/2021

    #Algérie #France #Libye #Macron

  • Algérie. Une diplomatie offensive

    Tags : Algérie, diplomatie, ambassades, consulats, Sahara Occidental, Front Polisario, Sahel, Libye, Maroc – Algérie. Une diplomatie offensive

    Devant les membres des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le président de la République a assigné au corps diplomatique des objectifs et des missions axées sur la nécessité de défendre les intérêts de l’Algérie dans tous les domaines.
    L’allocution qu’il a prononcée, hier, fait office de feuille de route quant aux missions assignées au corps diplomatique appelé à faire preuve de plus d’audace, de sens de l’initiative, d’imagination pour faire de la destination Algérie un objectif essentiel dans leur travail.
    Le pays est à un tournant décisif dans ses rapports avec la communauté universelle.
    Pragmatisme dans la défense de ses intérêts, adaptation aux mutations mondiales en cours, en sont les ressorts les plus significatifs qui vont légitimer le redéploiement d’envergure de cet appareil diplomatique.
    Notre région est particulièrement convulsionnée par des foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara occidental avec la reprise des hostilités militaires entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines, et la crise en Libye qui connaît encore des tensions dues aux multiples interventions étrangères, en sus du statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel.
    Dire que le péril est présent ne relève pas d’une vue de l’esprit, des indicateurs et des actes avérés le confirment.
    Notre pays est ciblé par une série de manœuvres hostiles, dangereuses et systématiques, par des campagnes médiatiques mensongères, planifiées dans le cadre de ce qu’il est convenu de qualifier de guerre de quatrième génération.
    Il faudrait manquer de perspicacité politique, d’intelligence tactique, pour ne pas prendre conscience des motifs les plus évidents qui nourrissent cette croisade contre l’Algérie.
    L’animosité portée à l’encontre d’un pays reconnu pour sa fidélité aux principes de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, dans la politique de dialogue inclusif des parties en conflit, dans son refus de cautionner le règlement de ces conflits par les armes, de garder une neutralité en toute circonstance, tout cela irrite ceux qui attisent les guerres et les suscitent, ceux qui ne respectent pas la souveraineté des Etats et la sécurité de leurs peuples.
    Eu égard à toutes ces considérations et pour d’autres facteurs liés à des questions de géostratégie, la diplomatie algérienne doit redoubler d’efforts pour s’inscrire dans une stratégie globale devant préserver l’indépendance, la souveraineté et l’unité nationale.
    En cette occurrence, la Communauté nationale à l’étranger, n’a jamais failli à l’appel de la patrie et recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays.
    Quant à la diplomatie économique, nos diplomates sont désormais invités à se positionner à l’avant garde des efforts nationaux visant le renforcement de l’attractivité de l’Algérie.
    La diplomatie économique, sans remplacer la diplomatie politique, en est devenue le complément inséparable.
    Elle n’est plus l’expression d’une politique étrangère dans la mesure où elle touche au plus profond des économies nationales.
    En prendre conscience est essentiel pour que le pays ne rate pas les innombrables possibilités de choix et d’action que le monde extérieur met à sa disposition.

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    Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires : la feuille de route du président Tebboune

    La conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires, présidée lundi par le Président Abdelmadjid Tebboune, se décline comme «une feuille de route», pour les diplomates, pour promouvoir la diplomatie (économique et politique) et la prise en charge des préoccupations de la communauté algérienne à l’étranger.

    Le Président a donné une série d’orientations et d’instructions aux titres des «nouvelles missions» dévolues aux représentants diplomatiques, ajustées au contexte régional et international. Dans le discours d’ouverture de la conférence diplomatique, le président de la République a réaffirmé l’intérêt particulier accordé à la communauté algérienne à l’étranger et à la diplomatie économique. «J’accorde personnellement, dit-il, un intérêt particulier à notre communauté nationale à l’étranger.»
    Il est impératif, enchaîne-t-il, de créer les mécanismes approprié pour son encadrement. «Il ne faut pas se limiter à la prise en charge des préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec son pays et l’impliquer dans le processus du développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger. La diaspora, rappelle-t-il, recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif à travers les échanges des expériences.» Par conséquent, le Président Tebboune ordonnera la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée.
    Le Président a réitéré son engagement à la défendre, instruisant, sur-le-champs, les chefs des missions diplomatiques à prendre la défense des «intérêts des Algériens établis à l’étranger». Évoquant les difficultés auxquelles sont confrontés nos émigrés, souvent victimes d’injustices, le Président a exhorté les représentants diplomatiques et consulaires algériennes à leur constituer des avocats. Il ordonna également la création d’un fonds pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger et la mobilisation d’«accompagnateurs» pour assister les compatriotes en détresse. «Je me suis engagé à défendre n’importe quel Algérien partout dans le monde, même s’il est loin, il demeure algérien attaché à son pays, car il est sous la protection de l’État», a-t-il insisté.
    Neila Benrahal

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    Le sommet arabe se tiendra en mars prochain

    Le renforcement de l’Union africaine (UA) est l’une des priorités de la diplomatie algérienne, a indiqué le président de la République, qui a insisté sur la poursuite des efforts pour consolider l’action arabe commune. «Le sommet arabe se tiendra en Algérie au mois de mars prochain», annonce le Président. Il a soutenu que cette «réunion sera une opportunité pour un engagement collectif pour le soutien à la cause palestinienne (…) et la mise à jour de l’Initiative arabe».
    N. B.

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    «L’Algérie nouvelle, l’aspiration civilisée des algériens»

    La conférence diplomatique se tient au «bon moment», a estimé le président de la République. «Elle coïncide avec la célébration de du 1er novembre, date du déclenchement de la Révolution, qui constitue la référence de la diplomatie algérienne», dit-il. Cette rencontre est appelée à devenir une «tradition», à être programmée «chaque année ou chaque six mois, pour évaluer notre position et notre image à l’étranger», lance-t-il.
    Le Président met en relief la contribution de la diplomatie pendant la guerre de Libération et après l’indépendance, insistant sur l’œuvre des générations successives de diplomates. «C’est à travers le parcours de générations, que les fondements de la politique étrangère ont été élaborés, dont le droit à l’autodétermination des peuples, le refus d’ingérence dans les affaires internes des pays, ainsi que le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et de relations internationales et équilibrées». «L’Algérie nouvelle, mentionne-t-il, est l’aspiration civilisée de tous les Algériens.»
    N. B.

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    Ramtane Lamamra
    «Rajeunir et renouveler la force diplomatique»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué, lundi à Alger, que la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes se tient dans un contexte de «dynamisme sans précédent» que connaît l’appareil diplomatique de notre pays, «grâce aux décisions prises récemment par le président de la République». Le MAE a rappelé, dans son discours d’ouverture de cette conférence, placée sous le thème «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle», que parmi ces décisions, figure la nomination de près de 80 chefs de missions (diplomatiques et consulaires) à l’étranger, ainsi que la création de 7 postes d’envoyés spéciaux chargés de l’activité internationale de l’Algérie. Des nominations, assure-t-il, qui renseignent sur les «intérêts et les priorités de la politique étrangère de notre pays dans le contexte actuel». Lamamra annonce, à l’occasion, que la présente «dynamique va se poursuivre par la finalisation des nominations à la tête des infrastructures centrales de la diplomatie algérienne». Il s’agit également de l’organisation de concours ouverts pour le renforcement de sa base, «à travers le recrutement de dizaines de diplomates comme attachés et secrétaires du ministère des Affaires étrangères», fait-t-il savoir.
    Le ministre a assuré que «cette opération globale aura un grand effet pour donner un nouveau souffle à l’activité diplomatique, car elle prend en compte les critères professionnels, conformément à la volonté du président de la République de rajeunir et de renouveler le secteur, ainsi que l’augmentation de la représentation des femmes dans le corps diplomatique et la mobilisation des compétences riches des cadres supérieurs», soutient-il. Il a précisé que cela s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée, qui vise le renforcement de notre force diplomatique et son influence sur tous les plans, pour la préservation des intérêts suprêmes du pays.
    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger affirme que la «politique étrangère du pays est un prolongement ordinaire de la politique interne», dont le renforcement est soumis à sa promotion dans les forums internationaux.
    S’adressant aux chefs des missions, Lamamra exhorte à «redoubler d’efforts et à s’adapter aux objectifs stratégiques» tracés par le président de la République, pour les «concrétiser dans le cadre du processus de l’édification de la nouvelle Algérie», insiste-t-il. Le ministre a ajouté que la mise en œuvre de ce processus passe par une «coordination solide et efficace» de tous les départements et les institutions de l’État. Il incombe aux diplomates de «s’ouvrir sur les opérateurs économiques publics et privés», vu que «les intérêts de l’Algérie sont indissociables», précise M. Lamamra.
    De cette conférence, la première du genre, le ministre augure des «résultats concrets» en termes «d’actualisation et d’ajustement des outils de la diplomatie algérienne», pour l’engager sur les nouveaux mécanismes d’actions modernes. «Notre objectif majeur est de hisser haut le drapeau de l’Algérie et la défense de sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale, ainsi que les valeurs de la Révolution du 1er novembre». N. Benrahal

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    Salima Abdelhak, ambassadrice d’Algérie à La Haye
    «La diaspora et la diplomatie économique, priorités du Président Tebboune»

    «La diaspora et la diplomatie économique sont les deux priorités définies par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses orientations aux chefs de missions diplomatiques et consulaires. Le Président a identifié deux priorités : la communauté nationale à l’étranger et la diplomatie économique», a soutenu l’ambassadrice d’Algérie à La Haye, Salima Abdelhak.
    Soulignant que le chef de l’État a eu à répéter, lors de son allocution, «les principes de notre politique étrangère», la diplomate algérienne a expliqué qu’il s’agit aujourd’hui «de regarder les approches et les moyens de mettre en œuvre cette politique, de faire connaître l’Algérie et d’assurer sa présence aux niveaux régional et international».

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    Leila Zerrougui, Envoyée spéciale chargée des grands partenariats
    «Une rencontre de grande importance»

    L’Envoyée spéciale, chargée des grands partenariats, Leila Zerrougui, a souligné lundi la «grande importance» de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, car réunissant pour la première fois tous les membres du corps diplomatique algérien.
    Dans une déclaration à l’APS, Mme Zerrougui a indiqué que «c’est pour la première fois que tous les ambassadeurs algériens en fonction ou qui prendront leurs fonctions se réunissent avec les cadres du ministère des Affaires étrangères, mais aussi avec le président de la République, en présence du Premier ministre et d’autres ministres».
    Mme Zerrougui a précisé que «la conférence permet aux diplomates algériens d’avoir une vision globale, à travers les orientations des responsables, que ce soit du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a donné des directives, du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, ou celles des hauts fonctionnaires des différents ministères et institutions, qui collaborent avec les diplomates à l’étranger pour mener à bien leur travail».

    EL MOUDJAHID, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Libye #Sahel #Diplomatie

  • L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Gazoduc, Sahara Occidental,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021. Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguait que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume des échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutant, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine. En contrepartie, le Maroc, s’est engagé dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 est bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA

    Bel-Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #Sahara_Occidental

  • Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021

    Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021 – En novembre, le Mexique assurera la présidence du Conseil de sécurité.

    Le Mexique organisera trois événements de signature pendant sa présidence. Il organisera un débat ouvert de haut niveau sur le thème « Exclusion, inégalité et conflits » dans le cadre du point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le secrétaire général António Guterres et un représentant de la société civile devraient y faire un exposé. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador devrait présider la réunion. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le Mexique organisera également un autre débat ouvert de haut niveau sur le thème « La paix et la sécurité par la diplomatie préventive : Un programme commun à tous les organes principaux de l’ONU » sous le point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Des exposés sont attendus de la part d’Abdulla Shahid, président de l’Assemblée générale, de Collen Vixen Kelapile, président du Conseil économique et social (ECOSOC), de Joan E. Donoghue, président de la Cour internationale de justice (CIJ), et du secrétaire général António Guterres. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le troisième événement de signature que le Mexique prévoit d’organiser est un débat ouvert sur les armes légères. Le directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), Robin Geiss, et un représentant de la société civile sont les intervenants prévus.

    Le briefing annuel des commissaires de police des Nations unies aura également lieu en novembre. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le commissaire de police de la Force intérimaire des Nations unies pour la sécurité d’Abyei (UNISFA), Violet Lusala, et le commissaire de police de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA), Patricia Boughani, sont attendus.

    Le débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine et la réautorisation de la force multinationale de stabilisation dirigée par l’UE (EUFOR ALTHEA) sont prévus ce mois-ci.

    Les questions africaines inscrites au programme de travail de novembre sont les suivantes :

    Libye, briefing et consultations sur la mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL) et le briefing semestriel du procureur de la CPI concernant les affaires en Libye ;
    Somalie, briefing et consultations sur les développements récents dans le pays et sur la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM) ; et
    la force conjointe du groupe des cinq pour le Sahel (FC-G5S), briefing et consultations sur les activités de la force.
    En outre, le Conseil devrait renouveler les mandats de la :

    Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA) ;
    Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ; et
    751 régime de sanctions à l’égard de la Somalie et du groupe d’experts.
    Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur la situation politique et humanitaire et sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Les autres questions relatives au Moyen-Orient inscrites au programme de travail ce mois-ci sont les suivantes :

    Le Yémen, la réunion mensuelle sur les développements ;
    « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la réunion mensuelle ;
    Irak, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (MANUI) ; et
    Liban, consultations sur la mise en œuvre de la résolution 1701.
    Deux questions asiatiques seront discutées en novembre :

    l’Afghanistan, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) ; et
    RPDC, consultations sur le rapport du comité 1718.
    Le briefing annuel du président de la Cour internationale de justice (CIJ), reporté d’octobre, devrait se tenir sous forme de réunion privée.

    L’atelier annuel finlandais « Hitting the Ground Running » devrait avoir lieu les 18 et 19 novembre.

    Security Council Report, 30/10/2021

  • Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…

    Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…. La CE souhaite renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    La Commission européenne travaille sur des plans visant à renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    Des documents de la Commission ayant fait l’objet d’une fuite au début du mois présentent des projets de propositions concernant l’Afghanistan, la Bosnie-et-Herzégovine, la Libye, le Maroc et la Tunisie, qui peuvent tous être téléchargés ci-dessous.

    Le document sur l’Afghanistan propose des plans immédiats et à court terme, notamment l’envoi d’un éventuel agent de l’UE chargé de la surveillance des frontières (Frontex) au Pakistan voisin pour s’occuper de ce pays déchiré par la guerre.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Afghanistan », est-il indiqué, notant que des négociations sur un accord de travail avec le pays ne sont pas prévues.

    Des discussions sont également en cours pour allouer environ 1 milliard d’euros à l’Afghanistan dans le cadre de la nouvelle enveloppe de 79,5 milliards d’euros de l’UE, connue sous le nom d’instrument de coopération au développement et de voisinage.

    Mais le rapport indique également que « les travaux visant à faire avancer ce dossier dans le cadre du programme indicatif pluriannuel 2021-2027 du pays sont désormais suspendus ».

    Un autre montant de 79 millions d’euros est également prévu pour 2022 afin de traiter la « dimension régionale du déplacement des Afghans », indique le document.

    En ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, l’UE prévoit de discuter de sa politique migratoire et des perspectives d’élargissement en novembre et décembre, avec en tête d’éventuelles mesures de financement.

    « La Bosnie-et-Herzégovine est invitée à adopter des stratégies sectorielles à l’échelle du pays dont la mise en œuvre pourrait bénéficier d’un soutien financier de l’UE », note le document.

    En ce qui concerne la Libye, le document indique qu’elle souhaite mettre en place un système de migration et d’asile fondé sur les droits.

    Le pays a déjà bénéficié de quelque 455 millions d’euros de fonds européens. Plus de la moitié a été consacrée à la protection des migrants et un tiers à la « stabilisation des communautés » et à la gestion des frontières, indique la Commission.

    L’UE souhaite désormais fournir à la Libye « une source de financement flexible pour répondre à l’évolution des besoins et des itinéraires ».

    Il s’agit notamment de renforcer, avant la fin de l’année, le groupe de travail UA-UE-ONU, créé pour secourir les migrants et les réfugiés bloqués en Libye.

    Elle souhaite également organiser un dialogue sur les migrations avec la Libye après les élections présidentielles de la mi-décembre.

    En ce qui concerne le Maroc, elle souhaite que Rabat renforce les contrôles aux frontières, les opérations de recherche et de sauvetage, et démantèle les réseaux de passeurs.

    Des plans sont également en cours pour une « coopération structurée » avec Frontex et les autorités marocaines. Un accord de travail avec l’agence de police de l’UE, Europol, est également envisagé.

    En ce qui concerne l’argent, la Commission indique qu’un projet de budget pour 2021-27 est en cours d’élaboration et qu’il devrait notamment porter sur les causes profondes de la migration. Elle note également que le Maroc pourra faire appel à un autre fonds, mis en place pour d’autres pays voisins, pour freiner les migrations.

    En ce qui concerne la Tunisie, le rapport note que quelque 30 millions d’euros de fonds européens ont été consacrés au renforcement de ses garde-côtes. « Un complément de 10 millions d’euros est en cours de finalisation », note le rapport.

    L’objectif, selon le rapport, est de s’assurer que la stratégie migratoire et la loi sur l’asile tunisiennes sont finalisées et approuvées.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Tunisie et les autorités tunisiennes sont réticentes à coopérer avec elle », précise-t-elle.

    Points forts internes de l’UE
    Ils précisent également les initiatives bilatérales entre les États de l’UE.

    Parmi les points forts :

    Sur la Tunisie, l’Autriche, la Belgique et l’Allemagne souhaitent une meilleure coopération lorsqu’il s’agit de renvoyer les Tunisiens indésirables chez eux.

    « L’Autriche n’est généralement pas satisfaite de la coopération avec la Tunisie, en raison de problèmes liés à l’identification.

    En ce qui concerne la Libye, la République tchèque apporte son soutien aux garde-côtes libyens, mais n’entre pas dans les détails.

    Mais avec les pays du groupe de Visegrad 4 (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque), ils prévoient maintenant un soutien financier plus important pour la gestion des frontières libyennes.

    L’Italie indique qu’elle livrera deux bateaux pneumatiques « d’occasion » aux garde-côtes libyens et à la sécurité portuaire, tandis que Malte étudie la possibilité de fournir une expertise sur les installations d’accueil.

    « Une équipe technique s’est déjà rendue à Tripoli pour évaluer les navires dont disposent les garde-côtes libyens », indique Malte.

    Au Maroc, l’Allemagne forme les autorités à la détection de la fraude documentaire et à la sécurité aérienne.

    L’Espagne procède à des « réformes des infrastructures » dans ses enclaves nord-marocaines de Ceuta et Melilla, notamment en matière de surveillance.

    Madrid renforce également l’échange d’informations et la collaboration policière avec le Maroc pour lutter contre le trafic de migrants.

    En ce qui concerne l’Afghanistan, la Bulgarie a contribué à la formation de policiers irakiens et afghans dans le but de démanteler le trafic de migrants.

    Le Danemark a financé des programmes de retour et de réintégration. L’Estonie a suspendu tous les projets bilatéraux en Afghanistan, compte tenu de la crise actuelle.

    L’Italie a réalisé un projet de 900 000 euros pour aider les réfugiés afghans en Iran.

    La Slovénie indique qu’elle a actuellement deux Afghans boursiers qui étudient le génie civil.

    Elle a également déployé un officier de police en Afghanistan pendant six mois pour former et éduquer la police locale, dit-elle.

    Par NIKOLAJ NIELSEN

    EU Observer, 28/10/2021

  • Réunion à Nouakchott des chefs d’état-major des 5+5

    Réunion à Nouakchott des chefs d’état-major des 5+5 avec pour ordre du jour l’étude et l’évaluation de la situation sécuritaire et pandémique prévalant en Méditerranée Occidentale

    La 13e réunion des chefs des état-major des armées des pays membres de l’Initiative « 5+5 Défense » s’est tenue mercredi dans la capitale mauritanienne Nouakchott par visioconférence, avec pour ordre du jour l’étude et l’évaluation de la situation sécuritaire et pandémique prévalant en Méditerranée Occidentale, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

    « Dans le cadre du plan d’action de l’Initiative «5+5 Défense» au titre de l’année 2021, s’est tenu, ce jour mercredi 27 octobre 2021, par visioconférence à partir de Nouakchott en Mauritanie, la 13e réunion des chefs des état-major des Armées des pays membres de l’Initiative «5+5 Défense», et qui a connu la participation de Hautes Autorités militaires de l’Algérie, l’Espagne, la France, l’Italie, la Libye, Malte, la Mauritanie, le Maroc, le Portugal et la Tunisie », précise la même source.

    « Cette rencontre présidée par le chef d’état-major général des Armées mauritaniennes, le général d’armée Mohamed Bamba Meguett, a vu la participation du général-major Kaidi Mohamed, chef du Département emploi-préparation de l’état-major de l’Armée nationale populaire, en sa qualité de représentant de Monsieur le général de corps d’armée Chanegriha Saïd, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire », ajoute le communiqué.

    Cette réunion a permis aux délégations participantes « d’étudier et d’évaluer la situation sécuritaire et pandémique prévalant en Méditerranée Occidentale, à travers l’échange d’analyses et d’expériences relatives aux menaces et défis rencontrés par les pays membres de l’initiative «5+5 Défense» », souligne le communiqué.

    Lors de son intervention, le chef du Département emploi-préparation de l’état-major de l’Armée nationale populaire, a souligné « la nécessité de conjuguer et d’intensifier les efforts, dans un esprit de coopération sécuritaire multilatérale, empreint de réalisme et de franchise entre les pays membres de l’Initiative, en vue de faire face, de manière responsable, aux différents défis menaçant notre espace géographique ».

    Il a également tenu à préciser que « l’Algérie, fidèle aux fondements de sa politique extérieure de bon voisinage, demeure entièrement disponible à contribuer à l’effort international et régional de lutte contre la menace terroriste et le crime organisé transfrontalier ».

    Au terme de son intervention, il a insisté sur « l’attachement du Haut Commandement de l’Armée nationale populaire à préserver et à consolider davantage cet important forum de coopération ».

    L’actualité éco, 27/10/2021

  • L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye

    L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye. Paris a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye et l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation.

    L’agence de presse française a rapporté que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne, dans la capitale rwandaise Kigali.

    Les raisons de cette réunion « à l’arraché » ont été divulguées par la France, puisque l’agence française est le seul média à avoir rapporté la nouvelle, et la déclaration est venue de la France également, et exactement du ministre des affaires étrangères, Le Drian, et la preuve est que tous les médias qui ont rapporté cette nouvelle, l’ont citée à partir d’une seule source qui est l’Agence France-Presse.

    Ce qui est étrange, c’est que le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui a l’habitude d’annoncer la moindre de ses actions par le biais de son propre compte sur le site de micro-blogging « Twitter », n’a pas mentionné sa rencontre avec le chef de la diplomatie française à Kigali.

    Selon l’agence de presse française, M. Le Drian aurait déclaré : « J’ai rencontré M. Lamamra par hasard et nous avons eu un entretien complaisant », portant notamment sur le processus de transition politique en Libye, qui fera l’objet d’une conférence internationale le 12 novembre 2021 à Paris, la capitale française.

    Pour en revenir au compte de Lamamra sur Twitter, nous trouvons de nombreux tweets dans lesquels il parle de réunions avec des responsables européens et africains, notamment ceux dans lesquels il évoque une « réunion fructueuse avec mes collègues, les ministres des affaires étrangères de l’Angola et de l’Afrique du Sud sur les principaux résultats de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne ».

    Il a également tweeté dans un autre, dans lequel il a évoqué des « séances de travail et des réunions avec plusieurs collègues africains et européens en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne », et publié des photos de lui avec cinq responsables africains et européens, sans compter le ministre français des Affaires étrangères.

    Outre d’autres tweets accompagnés de photos, il s’agissait de rencontres avec le président rwandais Paul Kagame, son ministre des affaires étrangères Vincent Perrota, et la ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baibo Timon.

    Parmi tous ces tweets, on ne trouve pas une seule photo du ministre algérien des affaires étrangères en compagnie de son homologue français.

    L’agence de presse française a parlé de la rencontre des ministres des affaires étrangères des deux pays en marge des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, c’est-à-dire avant l’éclatement de la crise diplomatique entre les deux pays.

    Elle n’a pas indiqué qu’ils se sont rencontrés, ce qui signifie que la « coïncidence » de Kigali est la première entre les chefs de la diplomatie de l’Algérie et de Paris depuis l’éclatement de la crise il y a environ un mois.

    La France a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye dans la capitale française, Paris, le 12 novembre, et l’agence de presse française a déclaré que l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation à cette conférence, ce qui indique implicitement que la France a invité l’Algérie, mais n’a pas reçu de réponse positive de sa part.

    Le souvenir des relations algéro-françaises rappelle un incident survenu dans les années 90 du siècle dernier, entre l’ancien président Liamine Zeroual et son homologue français de l’époque, Jacques Chirac, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, où le président français a voulu rencontrer son homologue algérien loin des objectifs des caméras, mais le président Zeroual a refusé cette rencontre en raison de la condition préalable française.

    Les relations algéro-françaises connaissent une tension sans précédent, après les déclarations provocatrices et irresponsables du président français Emmanuel Macron, dans lesquelles il a mis en doute l’existence d’une nation algérienne avant la brutale occupation française de l’Algérie en 1830.

    En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur de France et a empêché les avions de guerre français de passer dans l’espace aérien algérien. Ce développement signifie que la fuite de la partie française de la réunion de Kigali des chefs de la diplomatie des deux pays est intentionnelle.

    Mohamed Meslem

    Echouroukonline, 27/10/2021

  • Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne

    Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne. Tout a commencé en février 2020 avec le discours de Tebboune au Sommet de l’UA

    Tout a commencé en février 2020, lorsque le président de la République, Abdemadjid Tebboune, avait livré un discours historique à Addis Abeba, prononcé devant les Chefs d’Etat des pays africains participants au Sommet de l’Union africaine (UA), annonçant le grand retour de l’Algérie sur le Continent noir. Un discours révélateur d’une nouvelle ère de la diplomatie algérienne et d’une nouvelle donnée géostratégique, celle du repositionnement de l’Algérie sur la scène régionale, continentale et mondiale.

    Depuis ce discours du chef d’Etat, la diplomatie algérienne, dirigée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Boukadoum puis par le chevronné ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a retrouvé sa place dans le monde. Dans le Bassin méditerranéen, le Grand Maghreb, le Sahel, l’Afrique et le Proche-Orient, toutes ces zones géostratégiques ont fait l’objet d’une nouvelle reconquête de la diplomatie algérienne. L’Algérie est aujourd’hui un pays médiateur dans la crise opposant l’Ethiopie, Soudan et l’Egypte autour de l’exploitation du Grand Nil. Aussi, la diplomatie algérienne joue un rôle capital dans les crises et conflits en Libye, au Yémen, au Mali, au Niger, en Tunisie, où elle a arrivée même à créer un équilibre géopolitique. L’Algérie, pays stabilisateur par excellence, est devenue également un pays clé pour de nombreuses Nations. Elle est déjà convoitée et sollicitée par de nombreux pays et organisations internationales pour de nouvelles relations politiques, économiques, commerciales et surtout stratégiques.

    Ce nouvel élan diplomatique et géopolitique de l’Algérie a été marquant lorsque le pays s’est engagé, en janvier 2020, dans la crise libyenne pour trouver une issue politique, loin des armes, au conflit opposant les deux parties, d’un côté le général Khalifa Haftar, chef suprême de ce qu’on appelle l’Armée nationale libyenne (ANL), et son rival de Tripoli, le Président légitime du Parlement libyen, Aguila Salah.

    L’engagement de l’Algérie pour protéger la Libye d’un sale bourbier a permis, surtout, de rebondir haut et fort la crise libyenne sur la scène internationale, après un laisser-aller de la communauté internationale de plusieurs années. Forte de son passé très honorable dans la médiation dans les conflits armés et de sa diplomatie aguerrie dans le traitement des tensions et guerres, en plus d’être une force majeure sur le plan régional avec une armée qui ne cesse de glaner de l’expérience et de puissance, l’Algérie est désormais un pays important dans la médiation internationale. Ce fut le cas des conflits du Yémen et de l’Ethiopie, où la diplomatie algérienne est en train de jouer le rôle de médiateur. L’Algérie, ce pays médiateur qui sait apporter et ajuster de l’équilibre dans ses relations avec le monde entier, fait déjà l’objet d’une grande admiration dans le monde, d’ailleurs, les récents propos livrés par l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, John O’Rourke, à Alger, sont une preuve à l’appui.


    En effet, l’ambassadeur de l’UE a déclaré, en janvier 2020 à Alger, sa grande admiration du rôle qu’est en train de jouer la diplomatie algérienne notamment, dans le dossier libyen où l’habilité et la détermination de la diplomatie algérienne pour mettre fin à la guerre en Libye ont été fortement appréciées. Et c’est cette admiration et cette grande capacité que la Mauritanie a dépêché son ministre des Affaires étrangères pour s’ouvrir à l’Algérie dans l’espoir de trouver ce qu’elle n’a pas trouvé chez le Maroc.

    Aujourd’hui, l’Algérie est devenue un pays clé pour de nombreuses Nations en quête d’une nouvelle approche géostratégique pour défendre leurs intérêts.
    Sofiane Abi

    La Nouvelle République Algérie, 25/10/2021

  • Zoom sur les défis d’un Maghreb en détresse

    Zoom sur les défis d’un Maghreb en détresse. Il offre un paysage désolant et surtout menaçant, car marqué par nombre de turbulences et d’incertitudes.

    Le Maghreb, notre Maghreb, vit, en ce moment, une situation particulièrement tourmentée. Faisant face à une profonde crise multiforme et multidimensionnelle, il offre un paysage désolant et surtout menaçant, car marqué par nombre de turbulences et d’incertitudes.

    Afin d’attirer l’attention sur la gravité de cette situation, je voudrais jeter la lumière sur les évolutions les plus importantes qui se sont succédé tout au long de l’été dernier, qui a été particulièrement chaud pour l’ensemble des pays maghrébins, tant sur le plan interne que sur le plan bilatéral et régional:

    • Une rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, le 24 août 2021, suivie par la fermeture immédiate le 22 septembre 2021 par l’Algérie de son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains ainsi qu’aux appareils immatriculés au Maroc.

    • Fermeture, d’une manière impromptue, le 8 juillet 2021, de la part du gouvernement d’unité nationale (GNU) libyen des frontières terrestres et aériennes entre la Libye et la Tunisie – officiellement, pour des raisons sanitaires liées à la propagation du coronavirus, mais officieusement pour des motifs sécuritaires. Cette fermeture des frontières a été à l’origine d’une crispation des rapports entre les deux pays qui a prévalu durant plus de deux mois.

    • Un processus de transition politique qui risque de s’effondrer en Libye en raison des difficultés que rencontre l’organisation des élections générales du 24 décembre 2021, ce qui constitue une menace pour le pays de retomber dans la violence, la confusion et l’incertitude. Le vote du Parlement libyen le 21 septembre 2021 d’une motion de censure contre le gouvernement suscite l’inquiétude, car il risque d’aggraver les tensions entre les camps rivaux de l’est et de l’ouest.

    • Outre qu’ils sont tous confrontés, à différents degrés, à des situations politiques et socioéconomiques plus ou moins difficiles, les pays maghrébins continuent à être durement frappés par la pandémie de Covid-19 qui a mis à nu leurs faiblesses structurelles.

    En outre, le Maghreb fait face, dans son environnement africain et euroméditerranéen, à des défis et même à des dangers qui risquent de compliquer sa situation. Outre ses propres tensions, il se trouve entre deux zones de tensions accrues, l’une au nord, en Méditerranée, et l’autre au sud, au Sahel africain.

    Au nord, c’est-à-dire en Méditerranée, il est nécessaire de surveiller avec vigilance les évolutions et les tendances suivantes:

    • la logique de compétition sinon de confrontation qui est en train de s’installer en Méditerranée, notamment avec les nouvelles stratégies de la Russie et de la Turquie dans la région et précisément en Libye…

    • Le fait que le Maghreb est devenu l’objet d’un intérêt, sans cesse croissant, de la part des grands acteurs régionaux et mondiaux. Le jeu des grandes puissances qui cherchent à préserver leurs acquis dans notre région, pour les uns, ou qui veulent s’y positionner, pour les autres, risque de se faire au détriment de nos pays…

    • Le risque d’importation en Méditerranée, de plus en plus, de crises extérieures, notamment venant du golfe et d’Asie avec de nouveaux acteurs régionaux non riverains de la Méditerranée.

    • Les clivages créés par le problème de l’islam politique qui continue à être soutenu par la Turquie et son allié le Qatar, d’une part, et auquel s’opposent frontalement l’Egypte et ses alliés, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, d’autre part.

    • La normalisation des relations entre le Maroc et Israël qui a avivé la tension avec l’Algérie, d’autant plus qu’en contrepartie de son rapprochement avec Tel-Aviv, Rabat a obtenu la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    • La volonté du Maroc et d’Israël, selon les dires du ministre marocain des Affaires étrangères, lors de la célébration du premier anniversaire des accords d’Abraham avec les États-Unis et Israël, d’établir un nouvel «ordre régional», dans lequel Israël sera partie prenante plutôt qu’un «outsider dans sa propre région». Et le ministre de préciser que «ce nouvel ordre régional ne doit pas être perçu comme étant contre quelqu’un mais plutôt pour notre bien à tous».

    • Bien qu’il soit incontestable que la stabilité du Maghreb est un impératif pour l’Europe, les Européens ne semblent pas accorder à leurs voisins maghrébins l’intérêt requis et dont ils sont dignes. En effet, l’importance du Maghreb pour eux demeure largement sous-estimée, et ils continuent à ne pas intégrer les pays maghrébins à leur réflexion stratégique globale, comme l’a si bien expliqué Hakim El Karoui. A ce titre, il a pertinemment noté que le plan de relance européen, destiné à assurer la stabilité des membres de l’Union (750 milliards d’euros, la moitié en dons et la moitié en prêts) n’a pas concerné ces pays.

    Quant au sud, c’est-à-dire le Sahel africain, une attention particulière doit être portée aux évolutions suivantes:

    • La multiplication des ingérences extérieures pose de plus en plus un sérieux problème pour la stabilité et la sécurité de la région.

    • L’implication de la société privée Wagner en Afrique, en Libye et en République centrafricaine et surtout la probable signature d’un contrat avec le Mali, constituent des raisons de préoccupation pour certains pays de la région, et surtout pour la France et les pays occidentaux.

    • La disparition soudaine du président tchadien Idriss Deby Itno en avril 2021 et ses conséquences sur son pays et sur le G5 Sahel, pour lequel il s’est tant investi.

    • La montée en puissance des groupes djihadistes dans les pays du Sahel (groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l’Etat islamique au grand Sahara (Eigs).

    • La situation difficile sur le plan socioéconomique qui nécessite impérieusement une aide accrue, et un soutien multiforme à la région et à ses pays qui font face à un double défi : la menace sécuritaire et le développement. Le contexte particulièrement difficile dû à la pandémie et à ses conséquences sociales, sanitaires et économiques n’a fait qu’aggraver cette situation.

    • La difficile transition au Mali où la France et la communauté internationale ont fait neuf ans sans résultat, et surtout le fait que Bamako envisage d’avoir recours à la société paramilitaire russe Wagner.

    • La décision du président Emmanuel Macron de réduire la présence militaire française au Mali, de mettre fin à l’opération Barkhane et de procéder au redéploiement des forces françaises au Sahel.

    • La tendance du Maghreb à devenir, de plus en plus, une zone tampon que l’Union européenne cherche à impliquer dans la gestion de la migration africaine vers ses pays.

    Telle est donc la situation complexe et compliquée dont souffre le Maghreb, notre Maghreb. Il va sans dire qu’elle risque de se détériorer encore davantage si rien n’est fait pour y remédier.

    A cet effet, la création d’un contre-courant à toute escalade est une urgence.

    A mon avis, ce sera la tâche des sociétés civiles et des forces de progrès maghrébines qui ont déjà fait preuve de dynamisme ces dernières années.

    Aujourd’hui, plus que jamais, elles sont appelées à être actives et à œuvrer aussi bien individuellement que collectivement, en vue de pousser les pouvoirs politiques dans nos pays à un retour rapide à la raison, à l’apaisement de la tension, à la reprise du dialogue et à la normalisation des relations intermaghrébines en vue d’une relance d’un réel et sincère processus d’intégration qui aidera notre région à sortir de ses difficultés.

    Mohamed Ibrahim Hsairi

    Leaders, 21/10/2021