Étiquette : Libye

  • Cybersurveillance en Libye: la société française Amesys mise en examen

    La société française Amesys, accusée d’avoir fourni du matériel de cybersurveillance au régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a été mise en examen pour « complicité d’actes de torture », a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier.

    La société d’ingénierie a été mise en examen par courrier le 18 juin, selon ces sources.

    Elle était placée depuis mai 2017 sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans l’information judiciaire ouverte en 2013, après une plainte de la FIDH et de la LDH lui reprochant d’avoir vendu entre 2007 et 2011 à Tripoli un logiciel qui aurait permis de traquer des opposants libyens.

    Ce changement de statut dans la procédure, après quatre ans de poursuites des investigations, fait désormais peser la menace d’un renvoi aux assises pour Amesys, rachetée par Bull en janvier 2010.

    Contacté par l’AFP, l’avocat de la société, Me Olivier Baratelli, a contesté « une quelconque complicité d’actes de torture » de la société, se refusant à tout autre commentaire.

    Peu avant, les juges d’instruction chargés de ces investigations avaient mis en examen Philippe Vannier, qui avait été le président d’Amesys jusqu’en 2010 avant de prendre la tête de Bull.

    Dans un autre volet, concernant cette fois l’Egypte et l’entreprise Nexa Technologies – dirigée par d’anciens responsables d’Amesys et qui a vendu le même logiciel au régime d’Abdel Fatah al-Sissi – les magistrats avaient mis en examen quatre dirigeants et responsables pour « complicité d’actes de torture et de disparitions forcées ».

    « Il faut saluer cette remarquable avancée de l’instruction, que nous attendions depuis de nombreuses années, et qui constitue un précédent important », ont déclaré à l’AFP Clémence Bectarte et Patrick Baudouin, avocats de la FIDH.

    Dans l’information judiciaire visant Amesys, les parties civiles accusent la société d’avoir fourni en toute connaissance de cause du matériel de cybersurveillance à l’Etat libyen qui l’a utilisé pour repérer des opposants, ensuite emprisonnés et torturés.

    Les médias en ligne reflets.info et owni.fr avaient effectué de premières investigations sur le sujet mais l’affaire avait véritablement éclaté en 2011, en plein printemps arabe: des journalistes du Wall Street Journal avaient alors visité le centre de surveillance de Tripoli et découvert des documents selon lesquels Amesys l’avait équipé avec un système d’analyse du trafic internet (DPI), permettant de contrôler les messages qui s’y échangaient.

    Après l’émoi provoqué par cet article, Amesys avait reconnu avoir fourni au régime de Kadhafi du « matériel d’analyse » portant sur des « connexions internet », tout en rappelant que le contrat avait été signé dans un contexte de « rapprochement diplomatique » avec la Libye sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

    Notre Temps, 01/07/2021

    Etiquettes : France, Libye, Amesys, Mouammar Kadhafi, Bull, Nexa Technologies, espionnage, logiciels espions, surveillance,

  • L’Algérie se prépare à la réouverture du poste frontalier de Debdeb

    Une délégation ministérielle algérienne a inspecté les travaux techniques et logistiques en cours côté algérien au poste frontière de Debdeb entre la Libye et l’Algérie, en vue de sa réouverture officielle pour faciliter les échanges commerciaux avec la Libye.

    La délégation a été informée de l’état de préparation du passage, en inspectant les différentes installations et les structures fondamentales, telles que le centre de transit douanier, le centre de contrôle de la qualité et l’unité de santé et de sécurité aux frontières.

    Le directeur général du ministère algérien du Commerce, Salim Abbad, a souligné la nécessité de fournir tous les moyens et conditions pour assurer un environnement commercial propice aux exportateurs et aux hommes d’affaires, de manière à contribuer à attirer des investissements productifs dans le secteur des échanges commerciaux.

    The Libya Observer, 28 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Libye, frontière, Debdeb,

  • Rome-Washington : Convergence de vues sur la Libye

    « Rome Caput Mundi » : avec un président catholique à la Maison Blanche, la redécouverte d’une centralité romaine ne devrait pas être une surprise. La visite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, rend hommage à la capitale italienne en tant que carrefour stratégique pour la géopolitique de la Méditerranée et les relations Est-Ouest.

    Le chef de la diplomatie américaine concentre les réunions et les sommets en Italie : le G20 sous la présidence italienne et la visite au pape François ; le sommet intergouvernemental anti-Isis et l’arrêt à la FAO pour parler des urgences alimentaires dans l’hémisphère sud. La journée d’aujourd’hui sera surtout consacrée au sommet de la Coalition anti-État islamique : la tendance de nombreux partenaires est d’essayer de transférer les mécanismes qui ont fonctionné contre Daesh en Irak et en Syrie également dans la zone sahélienne. Luigi Di Maio affirme que la réunion de Rome servira à confirmer l’engagement « sur la lutte contre le terrorisme, qui est fondamentale pour arrêter les attentats et l’immigration irrégulière ». Non seulement au Moyen-Orient, où Isis a été contenu pour l’instant, mais aussi en Afrique, où la région du Sahel est désormais traversée par des groupes djihadistes imitant Isis.

    Le tourbillon de l’activité diplomatique de l’envoyé américain n’éclipse pas le volet bilatéral américano-italien. Au contraire, de très fortes attentes sont concentrées sur ce point. Blinken vient chercher des garanties et des assurances : pour l’administration Biden, il est essentiel que l’unité transatlantique proclamée lors de la tournée européenne du président (G7, OTAN, US-EU) soit confirmée dans les faits.

    Après avoir rencontré M. Di Maio à la Villa Taverna, M. Blinken a fait l’éloge de la collaboration avec le gouvernement italien : « Vous voyez le travail que fait l’Italie, avec notre soutien, son leadership rassemble la coalition contre Isis, dirige le G20, travaille sur la Syrie et d’autres questions : c’est la démonstration pratique d’une coopération qui fonctionne et produit des résultats ».

    Lors de sa tournée en Europe, le président Biden avait tenté d’unir le front atlantique sur une stratégie commune face à la Chine et à la Russie. Avec le départ de Biden, cependant, les Européens ont commencé à envoyer des signaux dissonants qui inquiètent Washington. Il y a eu la discorde interne de l’Union sur le sommet avec la Russie voulu par les Allemands. Un autre signal problématique est venu d’Allemagne, la prise de position du successeur d’Angela Merkel à la tête de la Cdu, Armin Laschet, contre la  » nouvelle guerre froide  » : au-delà des formules, il semblait un retour de l’Allemagne à des positions de  » troisième force « , dans une logique de puissance mercantile qui ne veut pas perdre les avantages de son accès au marché chinois.

    Enfin, l’appel téléphonique du ministre chinois des Affaires étrangères à Luigi Di Maio a été perçu comme le début d’une offensive diplomatique de Pékin pour « annuler » les effets de la visite de Biden, à commencer par le seul pays du G7 qui a signé un « protocole d’accord » sur l’initiative « Belt and Road ».

    Pour cette raison, la visite de Blinken à Rome a été précédée d’une « diplomatie de la séduction » qui met en évidence l’importance, non seulement historique, mais très actuelle, des liens entre l’Italie et les États-Unis. « Nous sommes le plus grand marché de débouchés pour les exportations du Made in Italy en dehors de l’Union européenne », a souligné le département d’État, « avec un échange de biens et de services qui a atteint 80 milliards de dollars l’année dernière ». Le flux des investissements est tout aussi important. Les dernières données disponibles citées par le département d’État, qui datent de 2018, sont les suivantes : « Les investissements directs des entreprises américaines en Italie ont atteint 35 milliards de dollars. Il y a 250 000 emplois italiens qui dépendent de ces investissements. »

    Une longue liste de dossiers d’intérêt commun est dressée par les collaborateurs de Blinken, en vue des rencontres que le secrétaire d’État aura avec Mattarella, Draghi, Di Maio : « Toute la situation sur le flanc sud de l’OTAN ; les missions conjointes qui unissent nos forces en Irak, au Kosovo, au Liban, en Afghanistan ; la Libye ».

    Le G20 est également le lieu où M. Blinken, comme M. Biden, est convaincu que le leadership de M. Draghi fera progresser deux défis prioritaires pour la Maison Blanche : l’impôt minimum mondial sur les multinationales (déjà approuvé comme principe au G7) et la lutte contre la crise climatique. Dans les autres réunions, romaines par leur lieu mais non italiennes par leur gestion, le dialogue avec le pape François sera d’un intérêt aigu pour l’opinion publique américaine : une tentative est en cours de la part de la droite catholique, hégémonique au sein de la Conférence épiscopale américaine, pour obtenir l’excommunication de Biden pour ses positions sur l’avortement, manœuvre dont le pontife s’est distancé.

    MSN Notizie, 28 juin 2021

    Etiquettes : Italie, Etats-Unis, Libye,

  • Conclusions du Conseil européen sur les relations extérieures

    24 juin 2021

    IV. TURQUIE
    14. Le Conseil européen est revenu sur la situation en Méditerranée orientale et sur les relations de l’Union européenne avec la Turquie, et a rappelé l’intérêt stratégique de l’UE pour un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et dans le développement d’une relation de coopération et mutuellement bénéfique avec la Turquie . Il se félicite de la désescalade en Méditerranée orientale, qui doit être maintenue conformément à la déclaration des membres du Conseil européen du 25 mars 2021.

    15. Le Conseil européen réaffirme que l’UE est prête à s’engager avec la Turquie de manière progressive, proportionnée et réversible pour renforcer la coopération dans un certain nombre de domaines d’intérêt commun, sous réserve des conditions établies énoncées en mars et dans les conclusions précédentes du Conseil européen.

    16. Conformément à ce cadre, il prend note du début des travaux au niveau technique en vue d’un mandat pour la modernisation de l’union douanière UE-Turquie et rappelle la nécessité de remédier aux difficultés actuelles dans la mise en œuvre de l’union douanière, en garantissant son application effective à tous les États membres. Un tel mandat peut être adopté par le Conseil sous réserve d’orientations supplémentaires du Conseil européen.

    17. Il prend également note des travaux préparatoires pour des dialogues de haut niveau avec la Turquie sur des questions d’intérêt mutuel, telles que les migrations, la santé publique, le climat, la lutte contre le terrorisme et les questions régionales.

    18. Le Conseil européen invite la Commission à présenter sans délai des propositions formelles pour la poursuite du financement des réfugiés syriens et des communautés d’accueil en Turquie, en Jordanie, au Liban et dans d’autres parties de la région, conformément à la déclaration des membres du Conseil Conseil européen de mars 2021 et dans le cadre de la politique migratoire globale de l’UE.

    19. Le Conseil européen rappelle ses conclusions précédentes et reste pleinement attaché au règlement global du problème chypriote sur la base d’une fédération bicommunautaire et bizonale avec l’égalité politique, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. Il souligne l’importance du statut de Varosha et appelle au plein respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les résolutions 550, 789 et 1251. Il regrette que la réunion informelle de Genève sous les auspices des Nations unies n’ait pas ouvert la voie à la reprise des négociations formelles. L’Union européenne continuera à jouer un rôle actif en soutenant le processus.

    20. L’état de droit et les droits fondamentaux en Turquie restent une préoccupation majeure. Le ciblage des partis politiques, des défenseurs des droits humains et des médias représente des revers majeurs pour les droits humains et va à l’encontre des obligations de la Turquie de respecter la démocratie, l’état de droit et les droits des femmes. Le dialogue sur ces questions reste une partie intégrante de la relation UE-Turquie.

    21. Conformément à l’intérêt commun de l’UE et de la Turquie pour la paix et la stabilité régionales, le Conseil européen attend de la Turquie et de tous les acteurs qu’ils contribuent positivement à la résolution des crises régionales.

    22. Le Conseil européen restera saisi de la question.

    V. LIBYE
    23. Le Conseil européen confirme son attachement au processus de stabilisation de la Libye sous les auspices des Nations unies. Les élections devraient avoir lieu comme convenu dans la feuille de route du 24 décembre 2021 et leurs résultats acceptés par tous.

    24. Le Conseil européen appelle à des progrès dans le dialogue politique inclusif et contrôlé par les Libyens et au retrait sans délai de toutes les forces et mercenaires étrangers.

    VI. RUSSIE
    25. Conformément à ses conclusions des 24 et 25 mai 2021, le Conseil européen a examiné les relations avec la Russie, en tenant compte du rapport du haut représentant et de la Commission.

    26. L’Union européenne s’est engagée dans une approche européenne unie, à long terme et stratégique fondée sur les cinq principes directeurs. Le Conseil européen invite le Conseil, la Commission et le haut représentant à continuer de les mettre pleinement en œuvre, dans le respect des valeurs, principes et intérêts de l’Union européenne.

    27. Le Conseil européen attend des dirigeants russes qu’ils fassent preuve d’un engagement et d’un engagement politique plus constructifs et qu’ils cessent d’agir contre l’UE et ses États membres, ainsi que contre des pays tiers.

    28. Le Conseil européen demande à la Russie d’assumer pleinement sa responsabilité d’assurer la pleine mise en œuvre des accords de Minsk, condition essentielle de tout changement substantiel de la position de l’UE.

    29. En ce qui concerne le renforcement de notre résilience, le Conseil européen souligne la nécessité d’une réponse ferme et coordonnée de l’UE et de ses États membres à toute nouvelle activité malveillante, illégale et perturbatrice de la Russie, en utilisant pleinement tous les instruments à la disposition de l’UE , et assurer la coordination avec les partenaires. À cette fin, le Conseil européen invite également la Commission et le haut représentant à présenter des options pour des mesures restrictives supplémentaires, y compris des sanctions économiques.

    30. Le Conseil européen souligne la nécessité d’approfondir et d’intensifier les relations et la coopération politiques, économiques et interpersonnelles avec les partenaires orientaux en vue d’accroître leur résilience. Dans ce contexte, elle rappelle la déclaration du sommet du partenariat oriental de 2017 qui reconnaît les aspirations européennes et le choix européen des partenaires orientaux concernés, tels qu’énoncés dans les accords d’association, et dans le cadre de leur entrée en vigueur. Il souligne également son engagement à approfondir les relations avec l’Asie centrale.

    31. Le Conseil européen réaffirme l’ouverture de l’Union européenne à un engagement sélectif avec la Russie dans les domaines d’intérêt de l’UE. Il invite la Commission et la haute représentante à élaborer des options concrètes, y compris des conditionnalités et des leviers à cet égard, en vue de leur examen par le Conseil, sur des sujets tels que le climat et l’environnement, la santé, ainsi que certaines questions relatives aux affaires étrangères et de sécurité les questions politiques et multilatérales telles que le JCPoA, la Syrie et la Libye. Dans ce contexte, le Conseil européen explorera les formats et les conditionnalités du dialogue avec la Russie.

    32. Le Conseil européen condamne les limitations des libertés fondamentales en Russie et le rétrécissement de l’espace de la société civile. Il souligne la nécessité de contacts interpersonnels et d’un soutien continu de l’UE à la société civile russe, aux organisations de défense des droits de l’homme et aux médias indépendants. Il invite la Commission et le haut représentant à présenter des propositions à cet égard.

    33. Le Conseil européen réitère son plein soutien à tous les efforts visant à établir la vérité, la justice et la responsabilité des victimes de la destruction du MH17 et de leurs proches et appelle tous les États à coopérer pleinement avec l’affaire judiciaire en cours.

    34. Le Conseil européen reviendra sur cette question, évaluera la mise en œuvre et fournira des orientations supplémentaires si nécessaire.

    VII. BÉLARUS
    35. Le Conseil européen se félicite de la mise en œuvre en temps voulu des mesures concernant la Biélorussie, conformément à ses conclusions des 24 et 25 mai 2021.

    36. Le Conseil européen réitère son appel à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et détenus arbitrairement, y compris Raman Pratasevich et Sofia Sapega, et à la fin de la répression de la société civile et des médias indépendants. Il réaffirme le droit démocratique du peuple biélorusse d’élire son président par le biais de nouvelles élections libres et équitables.

    VIII. SAHEL
    37. Le Conseil européen réaffirme son appel aux autorités de transition maliennes à mettre pleinement en œuvre la Charte de transition. Il se félicite des conclusions du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu le 19 juin.

    38. L’UE et ses États membres continueront de soutenir la stabilisation des pays du G5 Sahel, en particulier la force conjointe du G5 Sahel, en poursuivant les missions PSDC de l’UE et en participant à la task force Takuba.

    39. Le Conseil européen réaffirme le soutien de l’UE aux efforts des pays du G5 Sahel pour renforcer la gouvernance, l’état de droit et la fourniture de services publics sur leurs territoires.

    IX. ETHIOPIE
    40. Le Conseil européen condamne les atrocités, les violences ethniques et sexuelles et autres violations des droits de l’homme en cours dans la région du Tigré en Éthiopie et se félicite des enquêtes en cours visant à rendre des comptes et à rendre justice. Le Conseil européen appelle à la cessation immédiate des hostilités, à un accès humanitaire sans entrave à toutes les régions et au retrait immédiat des forces érythréennes.

    41. L’UE et ses États membres réaffirment leur engagement à soutenir l’Éthiopie dans la mise en œuvre des réformes démocratiques et des efforts de réconciliation.

    X. CYBERSÉCURITÉ
    42. Le Conseil européen condamne les récentes cyberactivités malveillantes à l’encontre d’États membres, notamment en Irlande et en Pologne. Il invite le Conseil à explorer des mesures appropriées dans le cadre de la boîte à outils de la cyberdiplomatie.

    Conseil européen

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  • Exercices African Lion : l’Algérie dans le collimateur ?

    Exercices américains sans précédent en Afrique du nord: l’Algérie dans le collimateur ?

    L’Algérie serait visée par des manœuvres militaires sans précédent réalisées par les forces américaines, a indiqué Military Watch, le magazine spécialisé dans l’actualité militaire.

    Dans un article publié le 11 juin, il souligne que les exercices menés par les États-Unis et baptisés African Lion 2021 en Afrique du Nord comportent des indications inédites en termes d’objectifs et de portées.

    Ayant commencé le 7 juin et s’étant terminées le 18 juin, ces manœuvres étaient « au centre de l’intérêt » pour plusieurs raisons, car leur portée était « sans précédent et comprenait de nouveaux types de cibles qui simulent la mise en œuvre d’une guerre par les Etats-Unis et leurs alliés », estime le média.

    Il rapporte, citant une source que ces exercices interviennent après « une décennie d’expansion de la présence militaire américaine sur le continent africain, laquelle avait commencé lorsque les USA ont mené une campagne militaire pour démanteler le pouvoir libyen en 2011 avec le soutien européen ».

    La source a noté que ces exercices « simulent remarquablement des attaques contre deux pays imaginaires Rouane et Nihon, tous deux situés sur le territoire de l’Algérie ».

    Le magazine considère que l’accent est mis sur l’Algérie non seulement parce qu’elle est « la première puissance militaire de la région et qu’elle est toujours en dehors de la sphère d’influence du monde occidental, mais aussi en raison des types d’armes auxquelles les participants aux exercices African Lion se sont appliqués dans leur simulation de riposte à une attaque, à savoir les S-400 de longue portée et les systèmes de missiles aériens ».

    « L’Algérie est le seul opérateur du système S-400 sur le continent africain, et elle déploie également les anciens systèmes S-300 et plusieurs systèmes à plus courte portée tels que Pantsir et Bock » fait remarquer Military Watch.
    De plus elle est depuis 2013 « le seul importateur d’armes russes parmi les pays arabo-africains ».

    Selon l’article, « l’Algérie a intensifié ses efforts pour moderniser ses défenses depuis début 2010 en raison du sort de son voisin libyen ».
    « L’Égypte aurait elle aussi après 2013 mis l’accent sur l’acquisition d’armes de défense aérienne russes en réponse à l’attaque contre la Libye », lit-on dans l’article.

    Le magazine cite une déclaration faite par le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saif al-Islam, pendant la guerre de 2011, lorsque son pays était sous les bombardements. Il affirme que la guerre en Libye est « la preuve que les pays qui ont des relations apparemment positives avec les puissances occidentales peuvent être attaqués soudainement si c’est dans l’intérêt de l’Occident ».

    Selon la source, l’armée de l’air algérienne a commencé à partir de cette date à moderniser ses avions et à en acheter de nouveaux à la Russie, mais elle souffre d’une pénurie d’avions de reconnaissance et d’alerte précoce.

    Selon l’article, l’Algérie présente un « énorme défi » à tout attaquant potentiel, car son réseau de défense aérienne est « bien plus performant » que n’importe quel réseau de défense aérienne auquel les États-Unis ont été confrontés depuis la guerre de Corée.

    Source: Al Manar, 21 juin 2021

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  • L’Algérie gagnera 30 milliards$ avec la paix en Libye

    La paix en Libye rapportera 30 milliards de dollars à l’Algérie », selon un rapport de l’ONU.

    La paix en Libye profitera à l’Algérie voisine à hauteur de 30 milliards de dollars d’ici 2025, a estimé la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO).

    Dans une déclaration publiée mardi, la CESAO a indiqué que, selon une étude qu’elle a réalisée et qui s’intitule « Les avantages de la paix en Libye : les pays voisins et au-delà », les gains économiques atteindront près de 100 milliards de dollars en Égypte, 30 milliards de dollars en Algérie et près de 22 milliards de dollars au Soudan d’ici 2025.

    L’étude ajoute que « la paix en Libye présentera des opportunités au niveau international, ce qui générera des gains économiques pour les principaux partenaires commerciaux de la Libye, notamment l’Italie, l’Allemagne, la France et la Turquie, qui devraient gagner respectivement 13 milliards, 7,5 milliards, 6 milliards et 5,5 milliards de dollars. »

    L’étude a également souligné que d’ici 2025, le taux de chômage devrait diminuer de 14 % au Soudan, de 9 % en Égypte, de 6 % en Tunisie et de 2 % en Algérie.

    Middle East Monitor, 24 juin 2021

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  • Surveillance et torture en Egypte et en Libye – des dirigeants d’Amesys et Nexa Technologies mis en examen

    Paris, 22 juin 2021 — Les 16 et 17 juin dernier, quatre dirigeants des entreprises Amesys et Nexa Technologies ont été mis en examen par des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Tribunal judiciaire de Paris, respectivement pour complicité de tortures pour le volet libyen de l’enquête, et complicité de tortures et disparitions forcées pour le volet égyptien. Les deux entreprises sont mises en cause pour avoir fourni une technologie de surveillance à des régimes autoritaires en Libye et en Égypte.

    Ces mises en examen font suite à deux plaintes distinctes déposées par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui visaient ces entreprises en raison de la vente de technologies de surveillance aux régimes libyen de Mouammar Khadafi (en 2007) et égyptien d’Abdel Fattah al-Sissi (en 2014).
    Le 19 octobre 2011, nos organisations avaient déposé une première plainte contre Amesys suite aux révélations parues dans le Wall Street Journal et WikiLeaks. En 2013, la FIDH accompagnait des victimes libyennes du régime Kadhafi qui avaient témoigné devant les juges de la manière dont elles avaient été identifiées puis interpellées et torturées, après avoir fait l’objet de surveillance par les services de sécurité libyens.
    Le 9 novembre 2017, la FIDH et la LDH, avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies, avaient déposé au Pôle crimes contre l’humanité du Parquet de Paris une dénonciation de faits relatifs à la participation de cette même entreprise (devenue entre-temps Nexa Technologies) aux opérations de répression menées par le régime al-Sissi, via la vente de matériel de surveillance. Cette demande d’ouverture d’une nouvelle enquête pour des faits de complicité de torture et disparitions forcées commis en Egypte faisait suite aux révélations du journal Télérama, en juillet 2017, selon lesquelles la société Amesys avait « changé de nom et d’actionnaires pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien. Sans que l’État français y trouve à redire ».
    En mai 2017, la société Amesys a été placée sous le statut de témoin assisté pour complicité d’actes de torture commis en Libye entre 2007 et 2011.
    Depuis, nos organisations et les parties civiles qui avaient eu le courage de témoigner devant la justice française attendaient des évolutions dans ces affaires, et avaient exprimé à plusieurs reprises leur incompréhension face aux lenteurs constatées.
    FIDH, 22 juin 2021
    Etiquettes : France, Libye, logiciels espions, Amesys, Nexa technologies, répression, torture, 
  • Libye: L’Algérie répare la Centrale d’Al-Khums

    Amélioration attendue de l’électricité en Libye après l’accord d’approvisionnement algérien

    Une activité remarquable est enregistrée par la Compagnie générale d’électricité de Libye (GECOL) ces jours-ci, dans le cadre de l’entretien des infrastructures du réseau et des centrales électriques, alors que certains accords internationaux sont entrés en vigueur, dont celui avec l’Algérie signé fin mai par le Conseil des hommes d’affaires.

    Dans une déclaration faite au journal Al-Nahar par le directeur de la société publique algérienne Sonelgaz, Chahid Boulkhras, son administration se prépare à fournir à la Libye 256 mégawatts, et la mise en œuvre du plan commencera cet été, tandis que le service comprendra des mesures d’accompagnement, notamment la réhabilitation des réseaux de transport d’électricité et la maintenance des centrales, y compris les pièces de rechange.

    Les observateurs ont qualifié de « réussie » l’expérience algérienne dans le domaine de l’énergie en Libye, après qu’une équipe technique ait réussi, en novembre dernier, à réparer la centrale d’Al-Khums et à connecter deux de ses unités au réseau général.

    Selon la déclaration, des accords ont été conclus pour la formation et le développement du personnel technique libyen, et il est prévu de conclure de nouveaux contrats de partenariat dans le domaine de l’énergie, au cours de la période à venir.

    En ce qui concerne la station de gaz de Misurata, la Compagnie générale d’électricité a annoncé le début des travaux du consortium formé par les sociétés turques « ANKA » et allemandes « Siemens », sur la centrale électrique, qui devrait entrer dans le réseau général avant l’été 2022, avec une capacité de production de 650 mégawatts.

    Ces derniers jours, le nombre d’heures de délestage a augmenté progressivement par rapport au début du mois, pour atteindre six heures.

    Cela s’est produit selon les données publiées par le GECOL, dans un contexte de consternation de la population en raison de la persistance de la crise des coupures de courant, malgré les milliards de dollars dépensés ces dernières années.

    Channel 218TV, 21 juin 2021

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  • Algérie : Haftar « n’a pas » pris le contrôle d’un poste frontière

    Un site web algérien spécialisé dans les questions sécuritaires et militaires a déclaré que l’information selon laquelle le maréchal libyen Khalifa Haftar a pris le contrôle du poste frontalier d’Issine est une fake news. Selon Mena Defence, cette histoire a été fabriquée par les médias pro-Haftar dans le cadre de la guerre psychologique menée contre l’Algérie suite aux déclarations du président Abdelmadjid Tebboune lors d’une interview avec Al Jazeera.

    Tebboune a déclaré à la chaîne d’information que Tripoli est une ligne rouge pour l’Algérie. Il a insisté sur le fait qu’il n’acceptera pas que la ville libyenne soit la première capitale maghrébine et africaine occupée par des mercenaires, et s’est engagé à intervenir si nécessaire. « D’une manière ou d’une autre, nous ne resterons pas les bras croisés. Quand nous avons dit une ligne rouge, en fait, c’était une ligne rouge, donc le message a été bien reçu et Tripoli n’a pas été occupée. »

    Tebboune a dit la même chose à l’ancien chef du gouvernement d’entente nationale (GNA) libyen, Fayez Al-Sarraj, en janvier de l’année dernière. À l’époque, les forces de Haftar se trouvaient près de Tripoli mais n’ont pas réussi à l’atteindre, bien qu’elles aient réussi à imposer un siège à la région pendant plusieurs mois.

    La chaîne pro-Haftar Libya Alhadath TV a diffusé la nouvelle de la prise de contrôle du passage d’Issine par ses forces, au moment où une opération militaire était lancée dans le sud de la Libye pour « éliminer le terrorisme ».

    Mena Defence a expliqué qu’après « vérification auprès des acteurs locaux, la présence des forces de l’armée nationale libyenne n’a été observée que dans les environs de Sabha et de Tamanhent, accompagnées de renforts russes. » Elle a noté que la région de Ghat, à la frontière avec l’Algérie, est contrôlée par le chef touareg Ali Kanna, un allié du gouvernement de Tripoli.

    Le site Internet a confirmé que les photos publiées par les loyalistes d’Haftar n’avaient pas été prises dans la région d’Issine, mais qu’il s’agissait d’anciennes photos prises lorsque les forces d’Haftar prenaient le contrôle de Tamanhent.

    Middle East Monitor, 22 juin 2021

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  • Voilà pourquoi l’Algérie est armée jusqu’aux dents

    Les États-Unis s’entraînent-ils à combattre l’Algérie ? De grands exercices simulent une attaque contre les défenses aériennes S-400 nord-africaines

    Les exercices militaires majeurs menés par les États-Unis en Afrique du Nord, qui ont débuté le 7 juin et se terminent le 18 juin, sont remarquables pour de nombreuses raisons, notamment leur ampleur sans précédent et les nouveaux types de cibles contre lesquelles les États-Unis et leurs alliés ont simulé des combats. Baptisés  » African Lion 2021 « , les exercices font suite à une décennie d’expansion de la présence militaire américaine sur le continent qui a débuté lorsque l’Amérique a mené une campagne de démantèlement du gouvernement libyen en 2011 avec le soutien de l’Europe et du Qatar. Les exercices ont notamment simulé des attaques sur deux pays fictifs – Rowand et Nehone – tous deux situés sur le territoire de l’Algérie. Ceci était particulièrement remarquable non seulement parce que l’Algérie est la première puissance militaire de la région, et parce qu’elle reste en dehors de la sphère d’influence du monde occidental, mais aussi en raison des types d’armements que les participants à African Lion se sont entraînés à attaquer – à savoir des systèmes de missiles sol-air à longue portée S-400. L’Algérie est notamment le seul opérateur du S-400 sur le continent africain, et déploie également le S-300PMU-2, plus ancien, et de multiples systèmes à plus courte portée tels que le Pantsir-SM et le BuK-M2.

    L’Algérie est considérée comme la première puissance militaire du continent africain et, jusqu’en 2013, lorsqu’un nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir en Égypte, elle était le seul grand client des armements russes dans le monde arabe – le Soudan étant une exception possible. Le pays a été largement perçu comme intensifiant les efforts de modernisation de ses défenses à partir du début des années 2010, en grande partie en raison du sort de son voisin libyen, l’accent mis par l’Égypte après 2013 sur l’acquisition d’armes russes pour la défense aérienne étant spéculé comme étant également une réponse à l’assaut sur la Libye. Bien que les relations algériennes avec les États-Unis et l’Europe soient loin d’être ouvertement hostiles, des tensions subsistent, un exemple notable étant les rapports répandus dans le pays sur l’ingérence occidentale pour soutenir les manifestations antigouvernementales de masse en 2019 dans l’espoir d’amener au pouvoir un régime plus favorable à l’Occident.

    Alors que la Libye est restée en état de guerre civile depuis 2011, les puissances de l’OTAN soutenant simultanément les deux camps, le succès de la campagne occidentale contre elle était largement dû à sa négligence en matière de défenses modernes. Le pays avait retardé l’achat de nouveaux matériels pour son armée de l’air et ses défenses aériennes, ce qui, selon des figures de la direction du pays, était dû à la conviction que « les Européens et les Américains sont nos amis » depuis la poursuite d’un rapprochement et la levée des sanctions au début des années 2000. Non seulement le pays n’a pas acheté d’armements modernes, mais il n’a pas réussi à moderniser les systèmes d’armes existants dans son inventaire – par exemple les contre-mesures de guerre électronique sur ses défenses aériennes basées au sol. En outre, l’arsenal considérable dont elle disposait était sous-équipé, sa flotte aérienne comptant très peu de pilotes formés. La Libye disposait d’une force aérienne importante, dont la plus grande flotte au monde d’intercepteurs lourds MiG-25 Foxbat qui, malgré leur âge, auraient pu représenter un défi pour les forces occidentales en raison de leur vitesse et de leur puissance de feu. Cependant, aucun d’entre eux n’était prêt à décoller pour répondre à l’offensive, et la Libye, qui a négligé la modernisation de son armée, continue de payer un lourd tribut à ce jour.

    La guerre en Libye a finalement été perçue comme une démonstration du fait que des pays ayant des relations apparemment positives avec les puissances occidentales pouvaient être attaqués très soudainement si cela était perçu comme étant dans l’intérêt de l’Occident. Comme l’a déclaré le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saif Al Islam Kadhafi, pendant la guerre en 2011 alors que son pays était sous les bombardements occidentaux :

     » vous abandonnez vos armes de destruction massive, vous arrêtez de développer des missiles à longue portée, vous devenez très amical avec l’Occident et voilà le résultat « . Alors qu’est-ce que cela signifie, cela signifie que c’est un message pour tout le monde que vous devez être fort. Vous ne devez jamais leur faire confiance, et vous devez être toujours en alerte. Sinon, ces personnes n’ont pas d’amis. Du jour au lendemain, ils changent d’avis et commencent à nous bombarder, et la même chose pourrait arriver à n’importe quel autre pays… L’une de nos grandes erreurs a été de retarder l’achat de nouvelles armes, en particulier à la Russie, c’était une grande erreur. Et nous avons retardé la construction d’une armée forte parce que nous pensions que nous ne nous battrons plus, les Américains, les Européens sont nos amis [depuis la normalisation des relations en 2004]. »

    Le système S-400 visé par African Lion 2021 est prisé pour sa capacité à se verrouiller sur des avions furtifs à des distances relativement longues grâce à l’utilisation de plusieurs radars puissants, et il est capable d’engager jusqu’à 80 cibles simultanément et d’engager des missiles hypersoniques avec des intercepteurs qui volent à plus de Mach 14. Combiné à sa grande mobilité, cela a conduit l’OTAN à percevoir le S-400 comme un défi majeur à son contrôle potentiel de l’air en cas de guerre avec la Russie ou d’autres opérateurs de S-400 tels que la Chine ou le Belarus. La flotte d’avions de combat de l’Algérie est également formidable et s’articule principalement autour du chasseur lourd Su-30MKA, un dérivé fortement modernisé du Su-27, qui était la principale plate-forme de supériorité aérienne de l’Union soviétique. Le pays a commencé à retirer progressivement les anciens escadrons de MiG-29 pour les remplacer par un escadron de Su-30MKA et de nouveaux MiG-29M. L’Algérie exploite d’autres classes de jets de combat à aile fixe, notamment des chasseurs d’attaque Su-24M et un seul escadron d’intercepteurs MiG-25 modernisés – les jets de combat les plus rapides et les plus performants du monde.

    L’armée de l’air algérienne devrait commencer à déployer des chasseurs russes Su-57 et Su-34 pour remplacer progressivement les MiG-25 et Su-24, et bien que cela n’ait pas été confirmé, de nombreuses indications montrent que des commandes ont été passées. L’absence d’aéronefs aéroportés de détection et de contrôle (AEW), tels que le KJ-500 chinois ou le A-50 russe, reste toutefois une faiblesse notable. L’Algérie représente un formidable défi pour tout attaquant potentiel, et son réseau de défense aérienne est nettement plus performant que celui auquel les États-Unis ont été confrontés depuis la guerre de Corée. On ne peut que spéculer sur ce à quoi ressemblerait la situation sécuritaire de l’Algérie aujourd’hui si elle n’avait pas investi massivement dans une formidable capacité de défense aérienne, même s’il est fort probable que la Libye serait beaucoup plus stable et prospère aujourd’hui si elle avait fait des investissements similaires dans ses propres défenses.

    Military Watch, 18 juin 2021

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