Étiquette : Libye

  • L’Algérie face au jackpot Libyen

    Tripoli déboursera 135 milliards de dollars pour la reconstruction du pays

    La présence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, traduit le soubassement politico-diplomatique de ce rendez-vous.

    Brahim TAKHEROUBT

    Plus qu’une simple formalité dans la coopération bilatérale entre les deux pays, le Forum économique algéro-libyen qui s’ouvre ce matin à l’hôtel El Aurasssi, revêt une importance capitale pour l’Algérie. La présence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en plus de son collègue du Commerce, Kamel Rezig, traduit le soubassement politico-diplomatique de ce rendez-vous, auquel participe du côté libyen, Mohamed Al-Hawij, ministre de l’Economie et du Commerce. Les nouvelles autorités de transition libyennes, installées en février dernier, ont vite fait d’afficher leurs ambitions: celles de la reconstruction du pays en mettant sur le tapis la colossale somme de 135 milliards de dollars. Et c’est la course vers le nouvel Eldorado. La capitale libyenne a connu depuis ces dernières semaines, un ballet diplomatique sans précèdent. L’Algérie restera-t-elle indifférente face au jackpot libyen? C’est l’un des objectifs même du forum qui s’ouvre ce matin, à Alger. Les opportunités qu’offre le marché libyen sont nombreuses et constituent un test grandeur nature pour l’Algérie qui a définitivement décidé de s’ouvrir au marché africain. Tous les segments d’ouverture économique commerciale seront mis à l’épreuve du terrain dans ce marché libyen. Aux entreprises algériennes de démontrer leurs capacités et aux autorités d’afficher leur volonté. C’est sur le terrain énergétique que l’Algérie semble la mieux avancée. Au tout début de ce mois de mai, la Société nationale libyenne du pétrole, «Libyan National Oil Corporation», (NOC) a appelé le Groupe Sonatrach à contribuer à la reconstruction et à l’entretien des champs et des ports pétroliers et des programmes de forage en Libye. Doué d’une expertise et fort d’une expérience de plusieurs années, le groupe Sonatrach peut en effet, s’imposer dans plusieurs créneaux.

    La demande de l’entreprise libyenne est intervenue lors d’une rencontre qui a réuni à Alger le président-directeur général du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, avec une délégation de la Libyan NOC dirigée par Mustafa Abdellah Sanallah, président du conseil d’administration.

    Il a été également convenu de la mise en place de programmes de jumelage avec leurs homologues des sociétés de services relevant de la NOC, à l’instar de la Société nationale libyenne pour le forage et l’entretien des puits. Les deux parties ont également examiné la possibilité pour la Sonatrach de reprendre ses activités en Libye, en parachevant ses engagements contractuels dans le bassin de Ghadames. Mais le domaine énergétique n’est qu’un détail dans l’immense chantier libyen qui devrait attirer en masse les investissements étrangers.

    Une providentielle bouée de sauvetage et un débouché majeur, post- Covid-19 pour nombre de pays étouffés par la pandémie comme l’Egypte, la Tunisie ou l’Italie. Mais la guerre sera féroce entre les grands mastodontes, dont la Turquie, la France et la Chine pour se positionner sur le colossal marché de la reconstruction libyenne.

    En pole position, et premier bénéficiaire du «grand gâteau libyen», la Turquie attend naturellement un retour d’ascenseur. C’est, en effet, Ankara, qui a aidé les forces de Tripolitaine à repousser l’offensive du maréchal Haftar. Le 12 avril dernier, le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, a effectué une visite de deux jours à Ankara où il a officiellement annoncé que la Turquie et la Libye maintiennent l’accord de 2019 fixant les frontières maritimes entre les deux pays. Grâce à cet accord, la Turquie peut justifier ses activités d’exploration gazière dans des zones maritimes revendiquées aussi par la Grèce.

    Sur un autre plan, la reconstruction de la Libye est un sujet clé pour les Occidentaux, puisque la Libye se situe sur la «route centrale» très fréquentée par les migrants subsahariens pour rejoindre l’Europe. Sans compter que la Libye est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique, elle détient les plus importantes réserves prouvées du continent et les neuvièmes au niveau mondial. Un vrai Eldorado post-Covid-19.

    L’Expression, 29 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Libye, économie, commerce, Sonatrach, Libyan NOC, pétrole,

  • Avec la saison des migrations, le chantage et le détournement de regard ont également commencé.

    Personne ne peut faire chanter l’Union européenne, a déclaré le commissaire européen Margaritis Schinas à la radio espagnole mercredi. « Nous ne nous laisserons pas intimider par la migration », a aboyé l’homme responsable du portefeuille au nom remarquable de « promotion du mode de vie européen ».

    De nombreux non-Européens sont désireux de s’abreuver de ce mode de vie européen, comme cela a été démontré à maintes reprises aux frontières extérieures de l’UE. Dès que le temps s’éclaircit au printemps dans les pays méditerranéens, des milliers de migrants d’Asie et d’Afrique embarquent sur des canots pneumatiques pour la dangereuse traversée vers l’Occident.

    Cette année ne fait pas exception. L’île italienne de Lampedusa a déjà accueilli des milliers de réfugiés en bateau en provenance notamment de Libye et de Tunisie. Le Premier ministre italien Mario Draghi n’est pas content de ces arrivées illégales. Il souhaite inscrire la question des migrations à l’ordre du jour du sommet européen de deux jours qui se tient à Bruxelles et qui débute le lundi de Pentecôte.

    Enclave Ceuta

    L’Espagne a également connu des difficultés cette semaine. Mardi, au moins huit à dix mille Africains sont partis à la nage ou en bateau pneumatique du Maroc vers l’enclave espagnole de Ceuta, en Afrique du Nord. Les gardes-frontières marocains, qui font normalement tout leur possible pour arrêter les migrants conformément aux accords conclus avec Madrid et reçoivent à cette fin plusieurs millions d’euros de Bruxelles, ont sciemment détourné le regard. Jusqu’à présent, deux corps ont été rejetés sur le rivage.

    Le drame est déclenché par un différend entre l’Espagne et le Maroc au sujet du chef rebelle Brahim Ghali du Front Polisario. Ce mouvement œuvre pour un État indépendant au Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole que le Maroc a annexée en 1976.

    Au mécontentement du gouvernement de Rabat, Ghali a été traité sous un faux nom dans un hôpital espagnol pendant plusieurs semaines. Selon Madrid, cela se produit uniquement pour des « raisons humanitaires ». Entre-temps, la Cour suprême espagnole a cité Ghali à comparaître pour des soupçons de crimes de guerre.

    Tout comme le commissaire européen Schinas, la ministre espagnole de la défense, Margarita Robles, a dénoncé jeudi les pratiques de « chantage » du Maroc à la frontière. « Il est inacceptable de mettre en danger des vies humaines », a-t-elle déclaré. Schinas a déclaré que Ceuta n’est pas un problème pour Madrid seulement, mais pour l’ensemble de l’UE. Bruxelles souhaite une relation avec le Maroc basée sur la confiance et l’engagement partagé, donc « les contacts internationaux doivent savoir que la migration fait partie intégrante d’un partenariat avec eux », a-t-il menacé.

    Échange

    Le fait est, bien sûr, que les pays non membres de l’UE l’ont déjà compris depuis longtemps, mais d’une manière complètement différente de celle calculée par Bruxelles. Parce que, probablement plus nettement encore que l’UE elle-même, ils voient que les grands flux migratoires irréguliers sont le talon d’Achille de Bruxelles. Et certains en font bon usage, comme le Maroc cette semaine et avant. Alors que Rabat refuse de reprendre les Marocains illégaux venant, entre autres, des Pays-Bas, il le fait depuis l’Espagne : pas gratuitement, mais en échange d’argent et de permis de travail temporaires pendant la saison agricole espagnole.

    La Turquie a également utilisé des bus à la fin de l’hiver dernier pour amener les nombreux réfugiés syriens présents sur son sol à la frontière avec la Grèce. Le président Recep Tayyip Erdogan a promis de ne plus les arrêter malgré les accords de 2016 avec l’UE.

    Ainsi, Ankara espérait forcer l’UE à donner encore plus d’argent pour l’accueil des migrants, l’exemption de visa pour les citoyens turcs vers l’UE et la modernisation de l’union douanière. En septembre, Erdogan a effectivement reçu des millions supplémentaires. Aujourd’hui, un sac d’argent encore plus grand et une réforme de l’union douanière se profilent à l’horizon.

    Jouer

    Il n’est donc pas surprenant que, selon les Italiens, la Turquie soit également à l’origine de l’afflux soudain et important de réfugiés de Libye à Lampedusa. Ankara est intervenu dans la guerre civile libyenne depuis l’année dernière, repoussant un seigneur de guerre qui voulait expulser le gouvernement de la capitale, Tripoli.

    Erdogan a agi ainsi principalement par intérêt pour les champs pétrolifères libyens et pour étendre sa sphère d’influence en Méditerranée. Mais le fait que l’UE puisse également vouloir allouer des milliards pour maintenir les migrants en Libye et en Tunisie est bien sûr un bonus. Jeudi, des consultations ont déjà eu lieu à ce sujet en Tunisie, qui, selon Bruxelles, se sont déroulées « avec succès ».

    Draghi veut également s’arranger, lors du sommet européen, pour que d’autres États membres prennent volontairement en charge les migrants en provenance d’Italie. Mais cette idée ne suscite pas l’enthousiasme. « Ce n’est pas la première fois que l’Italie européanise un problème intérieur », raille un diplomate européen. Les autres pays de l’UE trouvent facile que les pays d’arrivée en Europe du Sud paient pour l’accueil, alors qu’eux-mêmes ne le font pas ou moins. Et donc, la migration reste un moyen parfait pour Erdogan et d’autres de diviser l’Union.

    Het Financieele Dagblad, 21 mai 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, migration, Maroc, Tunisie, Libye, Turquie,

  • Le vivre-ensemble en paix à l’épreuve de Ghaza

    Jamais et au grand jamais, l’initiative algérienne n’a paru aussi opportune. Dans le nouveau monde en ébullition, durement affecté par une pandémie ravageuse et livré à la montée de la folie génocidaire du sionisme et de la violence terroriste, notamment au Sahel, la consécration du vivre-ensemble en paix rappelle, à l’endroit, un engagement collectif, inscrit dans le vote à l’unanimité des 193 membres de l’ONU instituant la Journée internationale de la paix, célébrée le 16 mai de chaque année.

    A la logique du «chacun pour soi» des puissances mondiales, acquises au protectionnisme en temps de pandémie, et au silence retentissant face aux crimes coloniaux au Moyen-Orient et au flanc ouest du Maghreb, la démarche algérienne favorise la culture de la paix, de la tolérance, de la solidarité, de l’inclusion et du respect des différences dans la diversité pour bâtir ensemble un monde sûr et viable, bannissant toutes les formes de discrimination, la haine raciale et la violence d’où qu’elle vienne.

    Cette vision est le socle de la nouvelle Algérie procédant à la constitutionnalisation de toutes les valeurs fondatrices du vivre-ensemble en paix et, à la veille de l’épreuve décisive des législatives, à la mise en place des institutions crédibles représentatives de la volonté populaire. «Nous nous enorgueillons, aujourd’hui, des résultats obtenus lesquels ont montré que la médiation sincère de la diplomatie algérienne a été déterminante pour le règlement de plus de crises épineuses et conflits régionaux et internationaux», a déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans une allocution prononcée lors de la 75e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, soulignant la mobilisation constante de l’Algérie au service de la paix, de la sécurité et de la stabilité.

    La contribution efficace dans le dénouement de la crise des otages américains, le règlement du conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée, la consolidation de l’accord d’Alger érigé en référence mondiale pour la promotion de la réconciliation et la paix au Mali, et les efforts incessants pour garantir le retour à la stabilité en Libye prouvent le professionnalisme et l’efficacité de la médiation algérienne effectuée dans le respect de la souveraineté nationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

    Dans la capitale mondiale de la paix et de la stabilité, reconnue comme l’un des pays les plus sûrs au monde, le vivre-ensemble traduit un héritage de l’Algérie libre, souveraine et éprise des valeurs de justice et de dignité humaine. Il marque un engagement total pour un monde plus juste, débarrassé des chaînes de l’oppression coloniale, de l’injustice et des inégalités.

    Horizons, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Palestine, Israël, Ghaza, ONU, Libye, Mali, Sahel,

  • Presse Allemande : « L’Allemagne et le Maroc surpris par une crise diplomatique »

    Berlin/Rabat (Agence de presse dts) – Une crise diplomatique entre le Maroc et le gouvernement allemand a conduit à un arrêt de la coopération entre les agences de sécurité des deux pays. L’absence d’échange d’informations est sensible, car les Marocains ont, par le passé, fourni des informations sur d’éventuels terroristes en Allemagne – comme le kamikaze du marché de Noël de Berlin.

    Il existe également des points d’achoppement entre Berlin et Rabat dans d’autres domaines, écrit Der Spiegel. Les futures expulsions vers le Maroc, qui sont actuellement suspendues en raison de la pandémie de Corona, ne peuvent être préparées. Il n’est pas possible d’obtenir les papiers de passeport nécessaires ou d’obtenir de l’aide pour clarifier l’identité des citoyens marocains, selon les documents internes des autorités. Le Maroc en ressent également les effets économiques, par exemple dans la coopération au développement.

    La banque publique KfW est actuellement dans l’incapacité de débourser les prêts d’aide à Corona d’un montant de 225 millions d’euros. Le prêt était destiné à assurer la « survie dans la crise » des petites et moyennes entreprises, qui représentent environ 90 % de l’économie marocaine. D’autres contrats de prêt d’un volume d’environ 12 millions d’euros ont également été affectés par ce report, a indiqué le ministère fédéral de la Coopération économique. L’une des raisons de cette crise est le différend concernant un activiste germano-marocain qui dénonce le royaume via YouTube depuis Duisbourg.

    Il accuse l’État de l’avoir emprisonné et torturé pendant des années sous de fausses accusations de terrorisme. Le Maroc a déposé des accusations criminelles contre lui en Allemagne et a remis plusieurs de ses postes à la police. Les autorités allemandes n’ont pu découvrir aucun contenu illégal. Le Maroc a considérablement réduit ses contacts avec l’Allemagne depuis le mois de mars.

    On ne voit pas comment mettre fin à la brouille diplomatique. Jeudi, le gouvernement de Rabat a rappelé son ambassadeur, selon les informations du « Spiegel », à la grande surprise du ministère allemand des affaires étrangères.

     Oldenburger onlinezeitung, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Mohamed Hajib, Libye,

  • Presse Allemande : « Crise entre le Maroc et Berlin »

    Le Royaume a rappelé son ambassadeur pour des consultations. Rabat est en colère contre la position de l’Allemagne sur le conflit du Sahara Occidental, et le gouvernement allemand est étonné.

    Par Paul-Anton Krüger, Munich

    La crise diplomatique qui couve entre le Maroc et l’Allemagne a atteint un nouveau point culminant : jeudi, le royaume a rappelé son ambassadeur de Berlin pour des consultations. Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères a critiqué la position de l’Allemagne sur le conflit du Sahara occidental. En décembre, le président américain de l’époque, Donald Trump, avait reconnu unilatéralement la revendication du Maroc sur ce territoire en contrepartie de la décision du roi Mohammed VI de normaliser les relations du pays arabe avec Israël.

    L’Allemagne a alors saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et a adopté la position, partagée par une majorité de l’ONU et de l’UE, selon laquelle le statut, au regard du droit international, du territoire largement annexé par le Maroc devait être clarifié par des négociations sous l’égide des Nations unies. L’organisation du Front Polisario, soutenue par l’Algérie, lutte pour un État indépendant et contrôle des pans entiers de terres dans le sud et l’est du territoire depuis le retrait de la puissance coloniale espagnole en 1975. Fin 2020, des combats ont éclaté près de la frontière sud avec la Mauritanie.

    Rabat a qualifié les actions de l’Allemagne d’ »acte hostile » qui porte atteinte aux intérêts supérieurs du Maroc. En mars, elle avait déjà interdit aux agences d’État de coopérer avec les missions allemandes au Maroc. Le Maroc a également critiqué le fait de ne pas avoir été invité à la conférence de Berlin sur la Libye et a accusé l’Allemagne de tenter de repousser l’influence du pays. Il a également déclaré que les autorités allemandes avaient transmis des informations des services de renseignement marocains à un résident allemand condamné pour terrorisme – une référence au militant Mohamed Hajib, qui vit à Duisburg. Il critique le roi et la situation politique au Maroc sur les médias sociaux.

    La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Adebahr, a déclaré vendredi à Berlin que le gouvernement allemand n’avait pas été informé du rappel de l’ambassadeur et avait demandé des explications au Maroc. Elle a déclaré que cette procédure était « plutôt inhabituelle et aussi pas une manière très appropriée de résoudre une crise diplomatique ». Les accusations et le choix des mots dans la déclaration de Rabat « ne reposent sur aucune base » et sont incompréhensibles. Il a ajouté que ce développement était regrettable, notamment parce que le gouvernement allemand avait fait des efforts ces dernières semaines pour engager le dialogue et résoudre la crise.

    Suddeutsche, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Libye, Mohamed Hajib, Sahara Occidental,

  • Maroc : pourquoi le royaume dénonce des « actes hostiles » de l’Allemagne

    Le Maroc a annoncé le rappel de son ambassadeur à Berlin pour consultation, en dénonçant dans un communiqué officiel les « actes hostiles » de l’Allemagne, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    « La République Fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume », affirme le communiqué publié par le ministère marocain des Affaires étrangères.

    Le texte dénonce notamment l’ »activisme antagonique » de Berlin après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé par les indépendantistes du Front Polisario.

    Rabat avait décidé début mars de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc, en raison de « malentendus profonds » avec Berlin sur différents dossiers, dont la question du Sahara occidental. A l’époque, Berlin avait tenté de clarifier les choses mais toutes les activités bilatérales sont restées au point mort depuis.

    Le communiqué publié évoque aussi « l’acharnement continu (de l’Allemagne) à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen ». Rabat n’avait pas été invité à participer aux négociations sur l’avenir de la Libye menées à Berlin en janvier 2020.

    Le Maroc accuse enfin les autorités allemandes de « complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains ».

    Le communiqué officiel ne cite pas de nom mais il s’agit vraisemblablement de Mohamed Hajib, un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à 10 ans de réclusion pour « terrorisme », une sentence ramenée à cinq ans début 2012. De retour en Allemagne, ce quadragénaire publie régulièrement des attaques critiques sur son pays natal sur les réseaux sociaux.

    Fin 2020, Berlin a débloqué une enveloppe de 1,387 milliard d’euros d’appui financier, dont 202,6 millions d’euros sous forme de dons, le reste sous forme de prêts bonifiés, en soutien aux réformes du système financier marocain et en aide d’urgence pour la lutte contre le Covid-19.

    L’Allemagne est un des premiers partenaires commerciaux du Maroc, avec 1,9 milliard d’euros d’exportations et 1,3 milliard d’euros d’importation en 2020, en baisse comparé à 2019 en raison de la pandémie de covid-19, selon les chiffres officiels.

    TV5 Monde, 06 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Mohamed Hajib, Libye,

  • L’Allemagne au Maroc : Vos accusations sont sans fondement

    Après une escalade marocaine contre Berlin sur fond de dossiers controversés, le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que la décision marocaine était « malheureuse » et non « appropriée ». Berlin a clarifié à plusieurs reprises sa position sur le conflit du Sahara.

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a qualifié de «regrettable» et «anormale» la décision du Royaume du Maroc de convoquer son ambassadeur à Berlin pour des consultations, ce qui, du point de vue du ministère allemand des Affaires étrangères, reste une «mesure inappropriée pour régler une crise diplomatique», selon une porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Berlin.

    La porte-parole a poursuivi dans une déclaration aux médias aujourd’hui, vendredi 7 mai 2021, que le gouvernement fédéral allemand avait demandé à la partie marocaine des éclaircissements sur les raisons de cette mesure. Il a également déclaré que « les accusations et la nature des mots » dans la déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères « ne reposent sur aucun fondement ».

    La porte-parole a ajouté que les développements récents sont « regrettables car le gouvernement fédéral a tant essayé de créer un dialogue constructif ».

    Dans sa déclaration, le ministère marocain des Affaires étrangères a identifié trois raisons à la dernière étape, la première étant la position de l’Allemagne sur le conflit du Sahara occidental, la seconde concerne le dossier d’un ancien détenu maroco-allemand et la troisième concerne le rôle régional de Maroc.

    Sur la question du Sahara occidental, la porte-parole a déclaré que la position du gouvernement allemand restera la même, et la porte-parole n’a pas évoqué les points de discorde restants.

    Berlin estime que le statut du Sahara occidental n’a pas été clarifié, ce qui doit être fait par voie de négociation, comme l’a déjà indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères, alors que le Maroc fait pression pour la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur la région.

    Et le Maroc avait décidé il y a quelques semaines de suspendre toute forme de communication avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations allemandes sans mention officielle des raisons, et Berlin a alors répondu par une invitation.

    L’ambassadeur du Maroc à Berlin par une convocation urgente de l’ambassadrice de Rabat en Allemagne.

    Deutshce Welle, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Mohamed Hajib, Libye,

  • Le torchon brûle entre le Maroc et l’Allemagne

    Les positions anticolonialistes de l’Allemagne concernant le dossier du conflit au Sahara occidental ne sont pas du goût de Rabat qui joue la carte du chantage diplomatique et économique contre Berlin depuis des mois.

    Les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Maroc continuent de se détériorer, après la décision de Rabat de rappeler son ambassadrice à Berlin, officiellement “pour consultation”, dans ce qui est clairement un nouveau coup de pression du royaume chérifien contre ce pays européen aux positions tranchées concernant notamment le dossier de la colonisation du Sahara occidental. Tout en affirmant n’avoir pas été informé d’avance d’une telle décision, le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué “ne pas comprendre les accusations” proférées par Rabat qui reproche à Berlin de jouer un rôle actif dans le règlement des dossiers régionaux, comme celui de la guerre en Libye. “Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous faisons des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise”, a-t-on indiqué au MAE allemand qui précise avoir “demandé une explication” aux autorités marocaines, a rapporté l’AFP.

    Rabat s’est lancé dans une escalade diplomatique contre Berlin depuis mars dernier, en décidant dans un premier pas de suspendre “tout contact avec l’ambassade” d’Allemagne dans le royaume, lui reprochant son “activisme antagonique”, après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, concomitamment à la normalisation par ce dernier de ses relations avec l’occupant israélien de la Palestine.

    En décembre 2020, la délégation allemande à l’ONU avait mis en garde contre la partialité des États-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, après la décision de Trump. L’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen, avait alors déclaré qu’“être porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international”.

    Ce que le Maroc refuse, en s’appuyant sur Washington et Paris pour empêcher toute résolution du conflit sahraoui dans le cadre d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, en suspens depuis 29 ans. Rabat reproche aussi à l’Allemagne son exclusion de la Conférence de janvier 2020 sur la Libye, qui a débouché sur le processus politique en cours, soutenu par l’ONU. Autre raison de l’exacerbation de la crise diplomatique entre les deux pays, l’accusation par le Maroc des autorités allemandes de “complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains”, selon le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. Le communiqué officiel ne cite pas de nom mais il s’agit vraisemblablement de Mohamed Hajib, un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à 10 ans de réclusion pour “terrorisme”, une sentence ramenée à cinq ans début 2012. De retour en Allemagne, ce quadragénaire publie régulièrement des attaques critiques sur son pays natal sur les réseaux sociaux.

    Lyès Menacer
    Liberté, 08 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Libye,

  • Rabat rappelle son ambassadeur à Berlin pour « consultation » : Quand le Maroc trahit sa panique !

    Rien ne va plus entre Rabat et Berlin. Ce qui n’était que rumeurs et ouï-dire vient désormais de se confirmer ce jeudi à la lecture du document émanant des services des AE de Nacer Bourita, et dont nous-nous sommes procuré une copie.

    Rabat y annonce rien moins que le rappel « pour consultations » de son ambassadeur marocain basé à Berlin. En termes diplomatiques, cela signifie et annonce une semi-rupture des relations entre les deux pays.

    Environ deux semaines auparavant, un document volontairement « fuité » par les Affaires étrangères makhzeniennes, en direction de la presse locale et aux ordres, avait servi de «mise en garde » et de « rappel à l’ordre » de la part du lilliputien Maroc en direction de la puissante Allemagne.

    La puérilité des arguments brandis à l’appui de cette « rupture » trahissent à coup sûr la panique qui commence à gagner Rabat à mesure que ses calculs faits par anticipation se révèlent à lui de plus en plus erronés. Rabat parle en effet ne parle rien moins que « d’actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume ».

    Sic. Explications, sans risquer de faire rire sous cape nos lecteurs : « l’Allemagne s’est démarquée par une attitude négative sur la question du Sahara marocain » re-e-sic.

    Il eut donc fallu, pour plaire et complaire au Maroc, que Belin s’inscrivît en faux du droit international, en applaudissant à l’illégale déclaration de Trump (qualifié encore dans ce document) de président américain.

    La pathétique attitude de Rabat n’est pas sans mettre à nue, et de la manière la plus claire qui soit, la prise de conscience de sa cuisante défaite sur cette question précise.

    Au Conseil de sécurité, en effet, il n’a pas été question que l’annonce de Trump y soit entérinée, ni même discutée. La Russie, puissant membre permanent au sein de ce conseil, était même allée jusqu’à demander le retrait public et officiel de cette annonce.

    La trahison par le Maroc de la cause palestinienne ne lui aura donc servi à rien. En lâchant la proie pour l’ombre, il se retrouve en effet plus nu, et démuni que jamais.

    Mohamed Abdoun

    La Patrie News, 06 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Libye, Mohamed Hajib,

  • Le Maroc dénonce les «actes hostiles» de l’Allemagne

    Le Maroc a annoncé ce jeudi avoir rappelé son ambassadeur à Berlin pour consultation, en dénonçant dans un communiqué officiel les «actes hostiles» de l’Allemagne, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    Le Maroc a annoncé jeudi 6 mai le rappel de son ambassadeur à Berlin pour consultation, en dénonçant dans un communiqué officiel les «actes hostiles» de l’Allemagne, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    «La République Fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume», affirme le communiqué publié par le ministère marocain des Affaires étrangères. Le texte dénonce notamment l’«activisme antagonique» de Berlin après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé par les indépendantistes du Front Polisario.

    Le communiqué publié ce jeudi évoque aussi «l’acharnement continu de l’Allemagne à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen». Rabat n’avait pas été invité à participer aux négociations sur l’avenir de la Libye menées à Berlin en janvier 2020. Le Maroc accuse enfin les autorités allemandes de «complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains».

    Le communiqué officiel ne cite pas de nom mais il s’agit vraisemblablement de Mohamed Hajib, un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à 10 ans de réclusion pour «terrorisme», une sentence ramenée à cinq ans début 2012. De retour en Allemagne, ce quadragénaire publie régulièrement des attaques critiques sur son pays natal sur les réseaux sociaux. Rabat avait décidé début mars de «suspendre tout contact» avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc, en raison de «malentendus profonds» avec Berlin sur différents dossiers, dont la question du Sahara occidental. À l’époque, Berlin avait tenté de clarifier les choses mais toutes les activités bilatérales sont restées au point mort depuis.

    Fin 2020, Berlin a débloqué une enveloppe de 1,387 milliard d’euros d’appui financier, dont 202,6 millions d’euros sous forme de dons, le reste sous forme de prêts bonifiés, en soutien aux réformes du système financier marocain et en aide d’urgence pour la lutte contre le Covid-19. L’Allemagne est un des premiers partenaires commerciaux du Maroc, avec 1,9 milliard d’euros d’exportations et 1,3 milliard d’euros d’importation en 2020, en baisse comparé à 2019 en raison de la pandémie de covid-19, selon les chiffres officiels.

    Le Figaro, 06 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Mohamed Hajib, Libye,