Étiquette : Libye

  • L'Algérie et la Russie reïtèrent la nécessité de résoudre le conflit du Sahara Occidental conformément au droit international

    Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum s’est entretenu aujourd’hui jeudi au téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov sur la question du vaccin Spoutnik V et d’autres questions, indiqué le ministre sur son compte Twitter.

    « Aujourd’hui, j’ai contacté mon homologue et collègue russe où nous avons abordé les problèmes liés à la lutte contre la pandémie du Coronavirus et à la fourniture du vaccin Spoutnik V, ainsi que les problèmes régionaux d’intérêt commun surtout la situation en Libye et au Sahara occidental ».
    Les deux chefs de diplomaties ont souligné la nécessité de régler la question du Sahara occidental sur la base du droit internationalement reconnu et ils se sont prononcés en faveur des efforts coordonnés de la communauté mondiale dans l’intérêt de faciliter le dialogue interlibyen avec la participation de toutes les forces politiques influentes du pays conformément à la résolution 2510 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
    Tags : Sahara Occidental, Libye, Algérie, Russie, Sabri Boukadoum, Sergueï Lavrov,

  • Ce que le président Biden ne fera pas au Moyen-Orient


    Le 20 janvier, Joe Biden prendra ses fonctions de 46e président des États-Unis. Ce sera la fin de quatre ans d’une politique internationale adoptée par Donald Trump qui bouleverse effectivement les alliés, exaspère d’anciens amis et profite parfois aux opposants. Cependant, réparer de telles actions dans un pays aussi profondément divisé aura des coûts et des difficultés – surtout au niveau national.

    L’équipe politique internationale du futur président démocrate est déjà réunie, attendant la confirmation du Congrès. Voici un compte rendu de ce que Biden ne fera pas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord:

    En commençant par le Maroc, en direction de l’est, jusqu’à atteindre l’Afghanistan, Biden fait face à l’imminence de plusieurs décisions importantes à prendre, dont aucune n’est simple.

    La décision soudaine de Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur la région contestée du Sahara occidental a scandalisé l’Algérie et son alliée, la République arabe sahraouie démocratique, qui revendique le territoire d’un futur État.

    Des décennies de médiation des Nations Unies sur le différend ont jusqu’à présent échoué. Cela signifie qu’aux yeux du droit international, il s’agit encore d’un territoire contesté. Par conséquent, la mesure des États-Unis ne change guère la situation dans la pratique et ne sert pas non plus leurs propres intérêts, sauf pour discréditer davantage le pays en tant que médiateur raisonnable. Biden n’inversera pas la mesure, mais il n’ira pas non plus sur cette voie. Le changement politique de Trump était conditionné à promouvoir la normalisation entre le Maroc et Israël. Rien à attendre ici.

    Le prochain point critique est la Libye, où le président américain sortant a laissé beaucoup à désirer, sans jouer un rôle significatif après que son prédécesseur ait effectivement contribué à détruire le pays, à partir de 2011. Trump a adressé des messages contradictoires aux antagonistes locaux. Lorsque le général libyen Khalifa Haftar a commencé sa guerre en avril 2019 contre le gouvernement reconnu par l’ONU à Tripoli, Trump l’a appelé pour le remercier de ses efforts dans la guerre contre le «terrorisme». Ensuite, toute la conversation sur la Libye a été laissée à l’ambassadeur américain Richard Norland, résumée à des avertissements sur la présence russe croissante dans le pays, mais rien de plus.

    Ici aussi, attendez-vous uniquement à la rhétorique de Biden. Il est connu pour s’opposer, en principe, à l’intervention militaire de son ancien chef Barack Obama en 2011. Selon les informations, lorsqu’il s’est simplement interrogé sur ce qui allait arriver à la Libye, une fois le régime de Mouammar Kadhafi renversé, personne n’a répondu. Cependant, même aujourd’hui, avec la Libye en ruine, Biden n’a pas de réponse à sa question.

    À côté se trouve l’Égypte, alliée stratégique des États-Unis pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le président Donald Trump a un jour décrit son homologue égyptien, le général Abdel Fattah el-Sissi, comme son «dictateur préféré» et n’a jamais levé le doigt contre les informations faisant état de graves violations des droits humains. Biden augmentera le ton, mais rien de plus. Il peut, en guise de punition pour les abus humanitaires, suivre la voie d’Obama en retenant une petite partie des ressources américaines envoyées en Égypte chaque année, estimées à 1,5 milliard de dollars. Cependant, la mesure n’obligera pas le Caire à modifier sa politique intérieure et ne représentera pas non plus la politique préférée des États-Unis.

    Ensuite, nous avons Israël, où Trump a fait de grands sauts en faveur de l’occupation, au détriment du peuple palestinien. Le président républicain a fait chanter plusieurs pays arabes – y compris le Soudan éloigné – pour normaliser les relations avec Israël, a reconnu Jérusalem comme la capitale de l’État sioniste et a transféré l’ambassade des États-Unis dans la ville. Biden ne renversera aucune de ces décisions, mais il peut donner des signaux positifs à l’Autorité palestinienne en rouvrant le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington et en reprenant l’envoi de ressources humanitaires aux organisations affiliées aux Nations Unies, qui fournissent une assistance essentielle. Réfugiés palestiniens. Cependant, aucune des actions éventuelles ne pourra effectivement profiter à la majorité des Palestiniens, qui souffrent de la brutale occupation israélienne.

    En Syrie, les États-Unis n’ont guère les outils pour changer la situation sur le terrain, sauf pour un nouveau revers. On s’attend à ce que de plus petits contingents de troupes américaines restent dans le nord-ouest du pays, où Daech (État islamique) tente supposément de se relever. La reconnaissance par Trump de la souveraineté israélienne sur les territoires occupés du plateau du Golan ne sera pas non plus révoquée.

    Le président Biden ne prendra pas de mesures drastiques en termes militaires pour, par exemple, combattre à nouveau l’urgence de Daech; si vous le faites, il sera trop tard. Néanmoins, il cherchera à renforcer le partenariat régional avec d’autres pays, comme la Turquie et la Russie, qui sont des acteurs majeurs de la question syrienne. Faire pression sur le régime de Bachar al-Assad avec de nouvelles sanctions sera toujours le plan d’action préféré et le moins controversé, même si l’expropriation du pétrole syrien doit se poursuivre.

    En Arabie saoudite, allié historique fort des États-Unis, Biden devrait rester rhétorique, à l’exception d’une éventuelle réprimande, si le prince héritier autoritaire, Mohammed Bin Salman, commettait une autre atrocité – similaire à l’assassinat du journaliste basé à Washington Jamal Khashoggi dans Octobre 2018. Malgré la promesse de Biden que les Etats-Unis « n’abandonneront plus jamais leurs principes, d’acheter du pétrole et de vendre des armes », c’est exactement ce que son gouvernement devrait faire. Biden dépend des Saoudiens corrompus pour faire pression sur l’Iran.Les dirigeants de la monarchie islamique réfléchissent à une normalisation avec Israël et le futur président démocrate ne pourra pas se permettre d’ignorer ses craintes concernant la politique de Téhéran.

    L’Irak est une question cruciale dans la politique internationale. La réduction de la présence américaine dans le pays doit se poursuivre à un rythme lent, incapable de réduire la pression politique et populaire, face aux appels répétés au retrait complet des troupes étrangères sur le sol irakien. L’Iran continuera de rendre la vie difficile aux États-Unis en Irak et utilisera probablement la situation comme un avantage pour renégocier l’accord nucléaire avec Biden – la promesse électorale du candidat démocrate.

    En plus des eaux du Levant et du Golfe, il y a l’Iran lui-même. Biden a promis de reprendre l’accord nucléaire annulé unilatéralement par Trump. Cependant, ce sera une décision controversée face à deux des plus grands alliés de l’Amérique, l’Arabie saoudite et Israël, qui répudient avec véhémence la mesure. Les sanctions contre l’Iran ne seront pas levées immédiatement, du moins sans concessions du régime de Téhéran. N’en attendez pas trop, du moins avant 2022.

    Dans le Moyen-Orient élargi, en incluant l’Afghanistan, nous pouvons supposer que Biden maintient la politique dite de «l’Amérique d’abord» en retirant plus de troupes encore présentes dans le pays. L’idée ici est de recentrer la stratégie militaire des États-Unis en réduisant son champ d’action pour combattre Al-Qaïda et Daech dans la région. Cependant, le contact avec les talibans, autre héritage de Trump, ne doit pas être interrompu, sauf à des intervalles plus longs et peu substantiels. Tout au long du gouvernement Biden, le groupe maintiendra son cap actuel, prenant le contrôle de l’Afghanistan petit à petit.

    Source : MEMO, 14 jan 2021

    Tags : Joe Biden, Donald Trump, Proche Orient, Palestine, Sahara Occidental, Iran, Israël, Arabie Saoudite, Libye, Syrie,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 janvier 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Nomination

    Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Bintou Keita, de la Guinée, en tant que sa Représentante spéciale pour la République démocratique du Congo et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

    Mme Keita succédera à Mme Leila Zerrougui, de l’Algérie, qui achèvera son mandat le mois prochain. Le Secrétaire général est profondément reconnaissant envers Mme Zerrougui pour sa contribution et ses services importants à la MONUSCO.

    Mme Keita apporte à ses nouvelles fonctions plus de 30 années d’expérience dans les domaines de la paix, de la sécurité, du développement, de l’humanitaire et des droits de l’homme, ayant travaillé dans des environnements de conflit et postconflit.

    Le Porte-parole a félicité Mme Keita pour sa nomination à ce poste important et a également fait part de son appréciation envers Mme Zerrougui avec qui son bureau a fréquemment travaillé et dont le travail est profondément apprécié.

    Coordonnateurs résidents

    Le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD) de l’ONU a annoncé la nomination de trois nouveaux coordonnateurs résidents au Bénin, en Égypte et au Népal.

    Le Secrétaire général a nommé M. Salvator Niyonzima, du Burundi, pour occuper ce poste au Benin; Mme Elena Panova, de la Bulgarie, dirigera l’équipe de l’ONU en Égypte; et Mme Sara Beysolow Nyanti, du Libéria, sera à la tête de l’équipe de l’ONU au Népal. Ces nominations font suite aux confirmations des gouvernements hôtes respectifs.

    Les coordonnateurs résidents sont les représentants désignés par le Secrétaire général pour soutenir le développement au niveau des pays. Ils dirigent les équipes de l’ONU pour appuyer les pays dans leur riposte face à la COVID-19 et les aider à mieux se remettre de la pandémie.

    La parité entre les sexes et l’équilibre Nord-Sud parmi tous les coordonnateurs résidents de l’ONU, qui couvrent 162 pays et territoires à travers le monde, sont maintenus.

    Mali

    Dans une déclaration publiée la nuit dernière, le Secrétaire général a fermement condamné l’attaque perpétrée hier par des éléments armés non identifiés contre un convoi de l’ONU dans la région de Tombouctou, au Mali.

    Ce matin, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a indiqué que malheureusement, un quatrième Casque bleu ivoirien avait succombé à ses blessures durant la nuit à Bamako.

    Cinq Casques bleus ont été blessés durant l’attaque et trois d’entre eux ont été évacués vers Dakar pour y être soignés.

    Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées ainsi qu’au peuple et au Gouvernement ivoiriens. Il souhaite un prompt et complet rétablissement aux Casques bleus blessés.

    Le Secrétaire général souligne que les attaques contre les Casques bleus des Nations Unies peuvent constituer un crime de guerre. Il appelle les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier et traduire rapidement en justice les auteurs de cette attaque odieuse.

    Le Secrétaire général réaffirme la solidarité des Nations Unies avec le peuple et le Gouvernement du Mali.

    République centrafricaine

    Suite aux attaques perpétrées hier par des combattants armés près de la capitale, Bangui, qui ont fait un mort et un blessé parmi les Casques bleus, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a mené des opérations supplémentaires dans la périphérie de Bangui en coordination avec les Forces de défense et de sécurité nationales.

    Des dizaines d’armes, y compris des grenades propulsées par roquettes, des fusils mitrailleurs, des munitions, des magasins, des chargeurs de radio, des téléphones et certains uniformes militaires ont été saisis des groupes armés.

    La MINUSCA a indiqué que cette opération avait en outre empêché les groupes armés de marcher vers la capitale en vue de déstabiliser les institutions nationales.

    Aujourd’hui, la situation dans la capitale et à la campagne reste calme, mais imprévisible.

    La MINUSCA a également annoncé qu’elle aiderait les autorités centrafricaines, notamment en assurant la sécurité, à faciliter la réouverture de l’axe Bangui-Douala (Douala se trouvant au Cameroun) qui est actuellement fermé en raison de l’insécurité. Cette route d’approvisionnement est essentielle pour garantir la disponibilité continue de nourriture et d’autres provisions en République centrafricaine.

    Yémen

    Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a indiqué aux membres du Conseil de sécurité qu’à l’heure actuelle, la priorité la plus urgente au Yémen est de prévenir une famine massive, les données indiquant que 16 millions de personnes souffriront de la faim cette année.

    Il a averti qu’environ 50 000 personnes sont déjà en train de mourir de faim dans ce qui est essentiellement une petite famine.

    Il a noté que dimanche, les États-Unis ont annoncé qu’ils désigneraient Ansar Allah comme entité terroriste spécialement désignée et organisation terroriste étrangère en vertu du droit interne américain. M. Lowcock a indiqué que les agences humanitaires s’opposent unanimement à cette désignation parce qu’elles estiment qu’elle accélérera le glissement du Yémen vers une famine à grande échelle. Il a signalé que les familles yéménites sont terrifiées à la perspective que les vivres et d’autres fournitures n’arrivent plus dans le pays.

    L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a également fait part de ses préoccupations au sujet de la désignation, ajoutant qu’il craignait que cela n’entraîne, inévitablement, un effet de refroidissement sur les efforts visant à rassembler les parties. Il a également averti que la récente attaque contre l’aéroport d’Aden jette une ombre sur ce qui aurait dû être un moment d’espoir dans les efforts visant à ramener la paix au Yémen.

    L’Envoyé spécial a déclaré que l’ONU et les parties doivent maintenir l’accent sur l’objectif principal qui est de reprendre un processus politique inclusif destiné à mettre entièrement fin au conflit.

    Le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), M. David Beasley, est également intervenu et a signalé que 11 millions de personnes au Yémen ont atteint un niveau critique de faim, dont 5 millions de personnes qui sont au niveau d’urgence. Avec la désignation américaine, a-t-il dit, la situation sera catastrophique.

    Libye

    Le Comité consultatif du Forum de dialogue politique libyen a poursuivi ses délibérations à Genève pour la deuxième journée.

    L’ONU est encouragée par le sérieux des discussions et l’engagement des membres du Comité qui travaillent de longues heures, avec la facilitation active de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), pour s’entendre sur une proposition commune pour le mécanisme de sélection du pouvoir exécutif unifié, conformément à la feuille de route de Tunis.

    Tunisie

    Le Secrétaire général félicite le peuple tunisien et ses dirigeants à l’occasion du dixième anniversaire de la révolution du 14 janvier. Dans les années qui ont suivi, la Tunisie a réalisé des progrès significatifs dans la consolidation de la démocratie et la promotion du développement socioéconomique.

    Le Secrétaire général encourage le peuple tunisien à faire progresser les réformes démocratiques, à établir un consensus sur les priorités nationales de développement et à promouvoir le dialogue pour lutter contre les inégalités qui se sont accrues suite à la pandémie de la COVID-19. Il réitère le ferme engagement de l’ONU à soutenir un processus démocratique inclusif qui réponde aux aspirations de l’ensemble des Tunisiens.

    Éthiopie

    Le Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a déclaré aujourd’hui qu’il continuait d’être extrêmement préoccupé par le sort des civils, en particulier des réfugiés érythréens.

    Il a indiqué qu’en dépit des développements positifs récents, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires n’ont pas eu accès aux camps de réfugiés de Shimelba et Hitsats, soulignant que les réfugiés érythréens qui se trouvent dans ces camps sont sans aide depuis de nombreuses semaines.

    Le HCR est également affligé de ne pas être en mesure d’aider les milliers de réfugiés érythréens qui continuent de fuir les camps en quête de sécurité. Certains de ces réfugiés qui sont arrivés à pied dans la localité de Shire, dans le Tigré, sont émaciés et implorent une aide qui n’est tout simplement pas disponible.

    M. Grandi a signalé que les réfugiés qui atteignent Addis-Abeba sont renvoyés au Tigré, certains contre leur gré.

    Il a réitéré l’appel lancé à l’échelle de l’ONU en faveur d’un accès complet et sans entrave ainsi que pour explorer toutes les options pour fournir en toute sécurité une aide dont le besoin est désespéré.

    Adaptation climatique

    Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) prévient que si les pays n’intensifient pas leurs actions pour s’adapter à la nouvelle réalité climatique, ils devront faire face à des coûts, des dommages et des pertes importants.

    Le Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation indique que si les pays ont progressé dans la planification, d’énormes lacunes persistent dans le financement destiné au pays en développement pour mener les projets d’adaptation au stade où ils fourniront une véritable protection contre les aléas climatiques tels que les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau de la mer.

    Près des trois quarts des pays ont mis en place des plans d’adaptation, mais le financement et la mise en œuvre sont loin de répondre aux besoins.

    Les coûts annuels d’adaptation dans les pays en développement sont estimés à 70 milliards de dollars. Ce chiffre devrait atteindre entre 140 et 300 milliards de dollars en 2030 et jusqu’à 500 milliards de dollars en 2050.

    Conférence de presse – demain

    Le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, donnera une conférence de presse demain à 11 heures.

    À midi, les invités du point de presse seront le Directeur de la Division de la population, M. John Wilmoth, et la spécialiste des questions de population, Mme Clare Menozzi, qui interviendront virtuellement à l’occasion de la publication des points saillants du rapport 2020 sur l’état de la migration dans le monde.

    UN press release, 14 jan 2021

    Tags : République démocratique du Congo, MONUSCO, Mme Bintou Keita, Mme Leila Zerrougui, Bureau de la coordination des activités de développement, BCAD, Mali, République centrafricaine, MINUSCA, Yémen, Libye, Tunisie, Ethiopie,

  • «La doctrine sécuritaire algérienne et les nouvelles menaces régionales»

    La doctrine sécuritaire algérienne reste l’objet d’attention des chercheurs dans le domaine des études sécuritaires et stratégiques, notamment avec l’évolution des nouvelles menaces régionales, comme l’a évoqué le professeur en sciences politiques et relations internationales à l’université d’Alger, M. Salim Bouskine, dans son livre intitulé «La doctrine sécuritaire algérienne et les nouvelles menaces régionales», édité par la nouvelle publication universitaire de l’année 2020, en 233 pages. 

    CET ouvrage comprend une étude analytique des différentes menaces sécuritaires croissantes dans l’environnement régional de l’Algérie, notamment avec les répercussions de ce qu’on appelle «le printemps arabe» sur les pays voisins et les problématiques sécuritaires au Sahel qui deviennent de plus en plus complexes, suite à l’ingérence étrangère, particulièrement, selon l’auteur, celle de la France dans la région, qui démontre l’adaptation de la doctrine sécuritaire algérienne à ces défis pour préserver et renforcer la sécurité nationale. 
    Dans le même contexte, l’écrivain a abordé en détail les répercussions politiques, sécuritaires, économiques et sociales dudit «printemps arabe» qui a causé l’effondrement de certains Etats et leurs institutions et a induit à l’instabilité et au chaos et provoqué des conflits tribaux, régionaux pour détruire les Etats en interne, avec l’émergence de milices armées soutenues par des parties étrangères en tant que nouveaux acteurs non-étatiques, telle que la Libye dont la crise a été aggravée par l’intervention étrangère. S’agissant des répercussions économiques et sociales, celles-ci peuvent se résumer en la détérioration du niveau de vie des Etats ainsi que l’absence de l’investissement extérieur du fait de l’insécurité. 
    En outre, ce livre a traité des différentes menaces et risques qui pèsent sur la sécurité et la stabilité de l’Algérie, du fait de son environnement régional, à l’ombre des mutations et des changements survenus dans les pays voisins, aux frontières est, sud et la région du Sahel, en général. De même, l’écrivain a mis en avant les menaces croissantes et asymétriques du terrorisme, du crime organisé, de l’immigration clandestine, du trafic d’armes et de drogues. A titre d’exemple, la menace terroriste persiste malgré le fait qu’elle ait été éradiquée à l’intérieur, puisque les frontières de l’Algérie sont liées aux pays limitrophes. Etant donné la détérioration de la situation sécuritaire dans certains Etats de la région, ceci a créé un climat propice à la propagation des organisations et groupes terroristes ainsi que le trafic d’armes et la contrebande. L’Algérie a pu arrêter 200 personnes accusées de trafic d’armes, des dizaines de groupes mafieux et saisi 1500 armes en 2011. 
    De plus, l’Algérie souffre toujours de la menace liée au trafic de drogues, puisque le Maroc a produit, en 2008, 877 000 tonnes de cannabis et, selon les évaluations du Fonds monétaire international, les recettes financières du trafic de drogues sur le plan mondial sont estimées entre 300 et 500 milliards par an. En ce qui concerne l’immigration clandestine, le chercheur a démontré les efforts de l’Algérie visant à mettre fin à ce phénomène, notamment les menaces qui y sont liées avec certaines organisations terroristes, les réseaux du crime organisé transfrontalier et le trafic d’être humains. 
    Pour faire face à toutes ces menaces, le chercheur a démontré l’adaptation de la doctrine sécuritaire algérienne aux mutations et changements, en passant du concept de la sécurité dure à la sécurité douce, à travers l’adoption d’une stratégie basée sur un ensemble de mécanismes sécuritaires et militaires, dont l’ANP a pris en charge la mission de lutte antiterroriste. Sur le terrain, de nombreuses mesures ont été prises avec une nouvelle vision qui exige la restructuration de certaines forces par la création de nouvelles structures qui ont pour mission principale la lutte antiterroriste, à l’instar des unités (détachements de la garde communale et d’autodéfense). Au niveau des frontières, l’Algérie a intensifié sa présence en matière de sécurité et de renseignement tout le long de la bande frontalière nationale, à l’ombre des crises qui sévissent dans les pays voisins, et ce, afin de faire échouer toute tentative visant à exploiter ces situations et porter atteinte à notre sécurité nationale. De grandes capacités matérielles et humaines ont été mobilisées par notre pays pour assurer sa sécurité aux frontières avec la Libye, en raison de la complexité de la crise, comme il a adopté le principe du dialogue et de la réconciliation nationale. Afin d’empêcher le financement du terrorisme, le paiement de la rançon a été incriminé dans le but de tarir les sources du terrorisme. 
    Au plan de la coopération, l’Algérie a élevé le niveau de la coordination sécuritaire commune avec certains pays limitrophes pour faire face aux différentes menaces, en plus de ses efforts diplomatiques pour la lutte antiterroriste à travers sa participation aux activités et manifestations internationales ainsi que son adhésion et sa ratification des conventions internationales et régionales relatives à la lutte contre le terrorisme. 
    Pour conclure son ouvrage, le chercheur a constaté que les mécanismes sécuritaires, militaires, diplomatiques et juridiques adoptés par notre pays pour faire face aux menaces sécuritaires et régionales issues des crises des pays voisins, sont efficaces et efficients aux fins de s’adapter à la situation et maintenir la sécurité et la stabilité. L’Algérie a déployé des efforts fructueux à l’échelle internationale et régionale dans le règlement de certaines crises, telle que la crise malienne, en réunissant les protagonistes et en adoptant la voie du dialogue, loin de l’intervention étrangère, ainsi que les efforts de règlement de la crise en Libye, sans oublier son soutien permanent et immuable aux questions justes dans le monde.
    El Djeich n°690, janvier 2021
    #Algérie #ANP #Mali #Sahel #Libye #Terrorisme
  • 10 conflits à surveiller en 2021

    La nouvelle année sera probablement marquée par des héritages non résolus de l’ancien: COVID-19, des ralentissements économiques, des politiques américaines erratiques et des guerres destructrices que la diplomatie n’a pas arrêtées. Le président de Crisis Group, Robert Malley, énumère les dix conflits à surveiller en 2021.

    Robert Malley*

    S’il y avait un concours pour l’événement 2020 avec les implications les plus profondes pour la paix et la sécurité mondiales, le terrain serait bondé.

    De la pandémie de coronavirus à l’impact croissant du changement climatique, en passant par les politiques de la terre brûlée de l’administration Trump après l’élection de Joe Biden, la guerre azerbaïdjanaise et arménienne sur le Haut-Karabakh et un conflit meurtrier dans la région éthiopienne du Tigré, cette année a été riche en événements. En 2021, le monde devra faire face aux conséquences et passer au crible les débris.

    Commencez par COVID-19 et sa longue queue. Lorsque la pandémie a éclaté pour la première fois, beaucoup – moi y compris – craignaient qu’elle n’ait des conséquences immédiates et potentiellement dévastatrices dans les pays en développement, en particulier ceux confrontés à des conflits meurtriers. Bien que plusieurs pays à faible revenu aient été durement touchés, beaucoup ne l’ont pas été; l’activité diplomatique, la médiation internationale, les missions de maintien de la paix et le soutien financier aux populations vulnérables ont souffert, mais on peut se demander si le COVID-19 a considérablement affecté la trajectoire des grandes guerres, que ce soit en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Yémen ou ailleurs.

    Les ramifications à plus long terme sont une autre affaire. La pandémie a précipité une crise économique mondiale sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 150 millions de personnes supplémentaires poussées sous le seuil de pauvreté extrême. Bien que les niveaux de revenu ne soient pas directement corrélés avec les conflits, la violence est plus probable pendant les périodes de volatilité économique.

    Au Soudan, au Liban et au Venezuela, pour ne citer que quelques exemples, on peut s’attendre à ce que le nombre de chômeurs augmente, que les revenus réels s’effondrent, que les gouvernements rencontrent des difficultés croissantes pour payer les forces de sécurité et que la population en général compte de plus en plus un moment où les États sont les moins équipés pour le fournir. Les frontières séparant l’insatisfaction économique des troubles sociaux et les troubles sociaux des flambées de violence sont minces. Les États-Unis, l’Europe ou d’autres donateurs ne sont pas non plus susceptibles de consacrer la quantité requise d’attention ou de ressources continue de haut niveau aux conflits régionaux lointains alors qu’ils affrontent des ravages économiques, sociaux et politiques chez eux.

    Vient ensuite le changement climatique – un phénomène à peine nouveau, mais en accélération avec un impact de plus en plus perceptible sur les conflits. Il est vrai que la chaîne causale est détournée, les réponses politiques aux conditions météorologiques extrêmes jouant souvent un rôle plus important que les modèles eux-mêmes. Pourtant, avec des vagues de chaleur plus fréquentes et des précipitations extrêmes, de nombreux gouvernements ont plus de mal à faire face à l’insécurité alimentaire, à la pénurie d’eau, aux migrations et à la concurrence pour les ressources. C’est la première année qu’un risque transnational figure sur notre liste des principaux conflits, car la violence liée au climat s’étend du Sahel au Nigeria et en Amérique centrale.

    Pendant ce temps, les États-Unis – polarisés, méfiants à l’égard de leurs institutions, lourdement armés, déchirés par de profondes divisions sociales et raciales et dirigés par un président imprudemment diviseur – se sont rapprochés d’une crise politique ingérable qu’à aucun moment de leur histoire moderne. Alors que le pays a été épargné du pire, le président Donald Trump a passé ses dernières semaines en fonction à contester la légitimité de l’élection et donc de son successeur, apparemment déterminé à donner au président élu Biden la main la plus faible possible pour faire face à la situation désordonnée dont il héritera.

    Transformant la rancune politique en une forme d’art diplomatique, piégeant le terrain pour l’homme qui le remplacera, Trump a imposé une série de sanctions à l’Iran avec l’objectif à peine dissimulé d’entraver les efforts de Biden pour relancer l’accord nucléaire iranien. Il a étendu la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental dans un échange inconvenant contre la décision du Maroc de normaliser ses relations avec Israël. Et il a ordonné une série de retraits militaires américains de dernière minute en Somalie, en Afghanistan et en Irak. En agissant précipitamment, sans coordination ni consultation avec les principaux acteurs locaux, il a réussi à donner une mauvaise réputation à des politiques potentiellement sensées. Il y a toutes les raisons d’encourager de meilleures relations entre les Etats arabes et Israël; personne ne peut le faire d’une manière inconsciente du droit international. Il y a toutes les raisons de mettre fin à l’enchevêtrement sans fin de l’Amérique dans les guerres étrangères; il n’y a personne pour le faire d’une manière qui diminue la main du nouveau président et restreint sa marge de manœuvre.

    L’élection de Biden a apporté un espoir rehaussé de réalisme. Certains des dommages causés par son prédécesseur peuvent être réparés avec une relative facilité. Mais la nouvelle équipe peut trouver l’impression d’un géant erratique, imprévisible et indigne de confiance plus difficile à effacer. En intimidant les alliés traditionnels et en déchirant les accords internationaux, Trump pensait qu’il projetait du pouvoir mais manifestait en réalité un manque de fiabilité. Dans la mesure où Biden a l’intention de négocier à nouveau avec l’Iran et peut-être la Corée du Nord, d’encourager le compromis au Yémen ou au Venezuela, ou de revenir à un rôle moins partisan au Moyen-Orient, il sera entravé par les souvenirs de l’homme qui l’a précédé et les prévisions de ce qui pourrait venir ensuite – surtout si le pouvoir ne dure que le temps du prochain cycle électoral américain.

    Le dernier héritage de 2020 est peut-être le plus inquiétant. Les derniers mois de l’année ont gravement blessé cet adage préféré des diplomates et des artisans de la paix – à savoir qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit politique. Dites cela aux Arméniens, forcés face à une puissance de feu azerbaïdjanaise supérieure à abandonner les terres qu’ils détenaient depuis un quart de siècle; aux Tigréens éthiopiens, dont les dirigeants ont promis une résistance prolongée contre l’avancée des troupes fédérales pour voir ces forces installées dans la capitale régionale de Mekelle en quelques jours. Dites cela, d’ailleurs, aux Rohingyas contraints de fuir le Myanmar en 2017; aux Palestiniens, qui sont restés réfugiés ou sous occupation depuis la défaite arabe de 1967; ou au peuple sahraoui dont les aspirations à l’autodétermination ont été étouffées par les troupes marocaines et un président américain transactionnel,

     En l’absence de solutions politiques plus équitables, les gains militaires ont tendance à se révéler fragiles. 

    Les artisans de paix ont longtemps été convaincus qu’en l’absence de solutions politiques plus équitables, les gains militaires ont tendance à se révéler fragiles. Tout comme les Azerbaïdjanais n’ont jamais oublié l’humiliation du début des années 1990, les Arméniens s’efforceront également d’effacer l’indignité de 2020. Si leurs griefs ne sont pas résolus, de nombreux Tigréens résisteront à ce qu’ils pourraient percevoir comme une domination étrangère. Israël ne connaîtra pas une véritable sécurité tant que les Palestiniens vivront sous son occupation. Mais cette croyance fondamentale est attaquée et il devient de plus en plus difficile de s’accrocher.

    De nombreuses personnes dans le monde ont vécu l’année écoulée comme une annus horribilis, attendant avec impatience sa conclusion. Mais comme le suggère la liste des conflits à surveiller qui suit, sa longue ombre perdurera. 2020 est peut-être une année à oublier, mais 2021 continuera probablement, et malheureusement, à nous le rappeler.

    1. Afghanistan

    Malgré des progrès modestes mais importants dans les pourparlers de paix, beaucoup de choses pourraient mal tourner pour l’Afghanistan en 2021.

    Après près de deux décennies de combats, le gouvernement américain a signé un accord avec les insurgés talibans en février. Washington s’est engagé à retirer ses troupes d’Afghanistan en échange des engagements des talibans d’interdire aux terroristes d’utiliser le pays pour des opérations et d’entamer des pourparlers avec le gouvernement afghan.

    Afghan peace talks took time to get underway. The government stretched out for six months a prisoner exchange the U.S. had promised to the Taliban – the release of 1,000 government troops or officials held by the Taliban in return for 5,000 Taliban fighters – which Kabul saw as lopsided. The insurgents, who had initially reduced suicide bombings and assaults on cities and towns, responded to delays by stepping up attacks and assassinations.

    Negotiations eventually started in Doha in mid-September, but the two sides took until December to agree on procedural rules. Neither shows much appetite for compromise. Bloodshed has, if anything, escalated. The Taliban appear to have abandoned any initial restraint. Recent months have seen an uptick in suicide bombings and larger offensives on towns.

    Un défi réside dans la façon dont les parties envisagent les discussions. Kaboul s’est engagé publiquement. Mais les hauts responsables se méfient profondément des talibans ou considèrent les négociations comme pouvant entraîner la disparition du gouvernement. Kaboul a cherché à ralentir les pourparlers sans franchir ouvertement Washington. En revanche, les dirigeants talibans estiment que leur mouvement est ascendant. Ils perçoivent le retrait des États-Unis et le processus de paix comme reflétant cette réalité. Au sein des rangs des insurgés également, de nombreux combattants s’attendent à ce que les négociations livrent une grande partie de ce pour quoi ils ont combattu.

    La date limite fixée dans l’accord de février pour un retrait militaire complet des États-Unis et de l’OTAN est imminente en mai 2021. Bien que Washington soutienne que cela était implicitement conditionnel aux progrès des pourparlers de paix afghans, les talibans réagiraient probablement avec colère aux retards importants. Depuis février, Trump a retiré des milliers de forces américaines. Un tirage initial à 8600 a été mandaté dans l’accord bilatéral, mais Trump a réduit ses effectifs à 4500 et s’est engagé à atteindre 2500 avant de quitter ses fonctions. Les retraits supplémentaires inconditionnels ont renforcé la confiance des talibans et l’inquiétude du gouvernement.

    Le sort de l’Afghanistan repose principalement sur les talibans, à Kaboul, et sur leur volonté de compromis.

    Le sort de l’Afghanistan repose principalement sur les talibans, à Kaboul, et sur leur volonté de compromis – mais en grande partie aussi dépend de Biden. Son administration voudra peut-être conditionner le retrait à l’avancement des pourparlers. Mais il faudra du temps aux parties afghanes pour parvenir à un règlement. Maintenir une présence militaire américaine dans le pays bien après mai sans aliéner irrémédiablement les talibans ne sera pas une mince affaire. Pour compliquer encore les choses, Biden a exprimé sa préférence pour le maintien de plusieurs milliers de forces antiterroristes en Afghanistan. Il devra peut-être décider entre cela et un processus de paix potentiellement réussi. Ni les talibans ni les pays de la région dont le soutien serait crucial pour le succès de tout accord n’accepteront une présence militaire américaine indéfinie.

    Un retrait précipité des États-Unis pourrait déstabiliser le gouvernement afghan et potentiellement conduire à une guerre civile multipartite élargie. À l’inverse, une présence prolongée pourrait inciter les talibans à renoncer aux pourparlers et à intensifier leurs attaques, provoquant une escalade majeure. L’un ou l’autre signifierait que 2021 marque l’année où l’Afghanistan perd sa meilleure chance de paix depuis une génération.

    2. Éthiopie

    Le 4 novembre, les forces fédérales éthiopiennes ont lancé un assaut contre la région de Tigray après une attaque meurtrière et la prise de contrôle des unités militaires fédérales de la région. À la fin de novembre, l’armée était entrée dans la capitale tigréenne, Mekelle. Les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF) ont abandonné la ville, affirmant qu’ils souhaitaient épargner les civils. Beaucoup reste incertain, étant donné une panne de courant dans les médias. Mais la violence a probablement tué des milliers de personnes, dont de nombreux civils; déplacé plus d’un million à l’intérieur du pays; et conduit quelque 50 000 personnes à fuir au Soudan.

    Les racines de la crise du Tigray remontent à des années. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir en 2018 après des manifestations largement motivées par une colère persistante contre la coalition alors au pouvoir, qui était au pouvoir depuis 1991 et que le TPLF dominait. Le mandat d’Abiy, qui a débuté par d’importants efforts de réforme d’un système de gouvernance répressive, a été marqué par une perte d’influence pour les dirigeants tigréens, qui se plaignent d’être le bouc émissaire des exactions précédentes et regardent avec méfiance son rapprochement avec le vieil ennemi du TPLF, le président érythréen Isaias Afwerki. . Les alliés d’Abiy accusent les élites du TPLF de chercher à maintenir une part disproportionnée du pouvoir, d’entraver les réformes et d’attiser les troubles par la violence.

    Le conflit du Tigray est le plus amer de l’Éthiopie, mais il existe des lignes de fracture plus larges. Les régions puissantes sont en désaccord tandis que les partisans du système fédéraliste ethnique éthiopien (qui délègue le pouvoir à des régions ethniquement définies et que le TPLF a joué un rôle déterminant dans la conception) luttent contre les opposants à ce système, qui croient qu’il enracine l’identité ethnique et favorise la division. Alors que de nombreux Éthiopiens blâment le TPLF pour des années de régime oppressif, le parti tigréen n’est pas le seul à craindre qu’Abiy veuille en finir avec le système dans une quête de centralisation de l’autorité. Notamment, les critiques d’Abiy dans la région agitée d’Oromia – la plus peuplée d’Éthiopie – partagent ce point de vue, malgré l’héritage oromo d’Abiy.

    La question est maintenant de savoir ce qui vient ensuite. Les forces fédérales ont avancé et ont pris le contrôle de Mekelle et d’autres villes relativement rapidement. Addis-Abeba espère que ce qu’elle appelle son «opération de maintien de l’ordre» vaincra les rebelles restants. Il rejette les discussions avec les dirigeants du TPLF; autoriser l’impunité pour les hors-la-loi qui attaquent l’armée et violent la constitution récompenserait la trahison, disent les alliés d’Abiy. Le gouvernement central est en train de nommer un gouvernement régional intérimaire, a émis des mandats d’arrêt contre 167 responsables et officiers militaires tigréens, et semble espérer persuader les Tigréens d’abandonner leurs anciens dirigeants. Pourtant, le TPLF dispose d’un solide réseau de base.

    Il y a des signes inquiétants. Des rapports suggèrent des purges de Tigréens de l’armée et leurs mauvais traitements ailleurs dans le pays. Les milices de la région d’Amhara, qui borde le Tigré, se sont emparées d’un territoire contesté détenu depuis trois décennies par les Tigréens. Le TPLF a lancé des missiles sur l’Érythrée et les forces érythréennes ont presque certainement été impliquées dans l’offensive anti-TPLF. Tout cela alimentera les griefs tigréens et le sentiment séparatiste.

    Si le gouvernement fédéral investit massivement dans le Tigray, travaille avec la fonction publique locale telle qu’elle est plutôt que de la vider de la base du TPLF, arrête le harcèlement des Tigréens ailleurs et gère les zones contestées plutôt que de les laisser aux administrateurs d’Amhara, il pourrait être un espoir de paix. Il serait alors essentiel de s’orienter vers un dialogue national pour guérir les profondes divisions du pays au Tigré et au-delà. En l’absence de cela, les perspectives sont sombres pour une transition qui a inspiré tant d’espoir il y a seulement un an.

    3. Le Sahel

    La crise qui sévit dans la région du Sahel en Afrique du Nord continue de s’aggraver, la violence interethnique augmentant et les djihadistes étendant leur portée. 2020 a été l’année la plus meurtrière depuis le début de la crise en 2012, lorsque des militants islamistes ont envahi le nord du Mali, plongeant la région dans une instabilité prolongée.

    Les djihadistes contrôlent ou sont une présence de l’ombre dans des pans du Mali rural et du Burkina Faso et font des percées dans le sud-ouest du Niger. Les opérations françaises de lutte contre le terrorisme intensifiées en 2020 ont porté des coups aux militants, frappant l’affilié local de l’État islamique et tuant plusieurs dirigeants d’al-Qaïda. Combinées aux luttes intestines djihadistes, elles semblent avoir contribué au déclin des attaques militantes complexes contre les forces de sécurité. Mais les frappes militaires et les meurtres de chefs n’ont pas perturbé les structures de commandement ou le recrutement des djihadistes. En effet, plus les militaires étrangers s’empilent, plus la région semble devenir sanglante. Les autorités gouvernementales n’ont pas non plus pu récupérer les zones rurales perdues au profit des militants. Même là où la pression militaire oblige les jihadistes à sortir, ils ont tendance à revenir lorsque les opérations se calment.

    Les conditions dans lesquelles les militants prospèrent sont difficiles à inverser.

    Les conditions dans lesquelles les militants prospèrent sont difficiles à inverser. Les relations des États avec nombre de leurs citoyens ruraux se sont rompues, tout comme les systèmes traditionnels de gestion des conflits. En conséquence, ni l’État ni les autorités coutumières ne sont en mesure de calmer les frictions croissantes entre les communautés, souvent sur les ressources. Les abus des forces de sécurité alimentent le mécontentement. Tout cela est une aubaine pour les militants, qui prêtent de la puissance de feu et offrent une protection aux habitants ou même interviennent pour résoudre des conflits. Les milices ethniques mobilisées par les autorités maliennes et burkinabè pour lutter contre les jihadistes alimentent les violences intercommunautaires.

    Même au-delà des zones rurales, les citoyens sont de plus en plus en colère contre leurs gouvernements. Le coup d’État du Mali en août, résultat de manifestations provoquées par une élection contestée mais soutenu par une plus grande fureur contre la corruption et un régime inepte, est la preuve la plus flagrante. Un mécontentement similaire sévit au Niger et au Burkina Faso.

    Sans des efforts plus concertés pour lutter contre la crise de la gouvernance rurale au Sahel, il est difficile de voir comment la région peut échapper aux troubles actuels. De manière générale, de tels efforts exigeraient que les acteurs étatiques et autres se concentrent d’abord et avant tout sur la médiation des conflits locaux, en discutant avec les militants si nécessaire et en utilisant les accords qui en résultent comme base pour le retour de l’autorité de l’Etat dans les campagnes. Les opérations militaires étrangères sont essentielles, mais les acteurs internationaux doivent mettre l’accent sur le rétablissement de la paix au niveau local et faire pression pour une réforme de la gouvernance. Peu de choses suggèrent que l’approche militaire d’abord stabilisera le Sahel. En fait, au cours des dernières années, il semble avoir contribué à la montée des effusions de sang interethniques et du militantisme islamiste.

    4. Yémen

    La guerre au Yémen a causé ce que l’ONU considère toujours comme la pire catastrophe humanitaire au monde. Le COVID-19 a exacerbé la souffrance des civils déjà harcelés par la pauvreté, la faim et d’autres maladies. Les hauts responsables humanitaires mettent à nouveau en garde contre la famine.

    Il y a un an, il y avait une opportunité pour mettre fin à la guerre, mais les belligérants l’ont gaspillée. Les rebelles houthis parlaient par des canaux secondaires avec l’Arabie saoudite, le principal sponsor extérieur du gouvernement yéménite reconnu par l’ONU et dirigé par le président Abed Rabbo Mansour Hadi. Les Saoudiens faisaient également la médiation entre les factions anti-houthistes qui se disputaient le statut d’Aden, une ville du sud qui est la capitale provisoire du gouvernement et qui est contrôlée par le Conseil de transition du Sud (CTS) sécessionniste soutenu par les Emirats depuis août 2019. Ensemble, ces deux voies de négociation auraient pu servir de base à un processus politique négocié par l’ONU. Au lieu de cela, les combats se sont intensifiés, en particulier à Marib, le dernier bastion urbain du gouvernement Hadi dans le nord. Il a fallu un an de négociations de mauvaise humeur avant que les factions anti-Houthi se mettent d’accord sur la façon dont elles allaient partager les responsabilités en matière de sécurité dans le sud, éloigner leurs forces des lignes de front et former un nouveau gouvernement. Les négociations seront probablement confrontées à de nouveaux obstacles sur la relocalisation du cabinet à Aden. Les efforts de rétablissement de la paix de l’ONU ont également frappé un mur.

    Les Houthis et le gouvernement Hadi ont tous deux des raisons de ralentir. S’ils l’emportent à Marib, les Huthis auront conquis le nord et s’emparer de la centrale pétrolière, gazière et électrique de la province, ce qui leur permettra de générer l’électricité et les revenus dont ils ont tant besoin. Le gouvernement peut difficilement se permettre de perdre Marib, mais il recèle un autre espoir: l’administration Trump sortante pourrait, dans un coup de départ sur l’Iran, désigner les Houthis comme une organisation terroriste, resserrant le nœud économique sur les rebelles et compliquant les négociations avec eux par des acteurs extérieurs. . Une telle mesure augmenterait les risques de famine en entravant le commerce avec le Yémen, qui importe 90% de son blé et tout son riz. Cela pourrait également sonner le glas des efforts de médiation de l’ONU.

    Dans tous les cas, le cadre bipartite de l’ONU semble dépassé. Le Yémen n’est plus le pays qu’il était au début de la guerre; il s’est fragmenté alors que le conflit faisait rage. Les Houthis et le gouvernement n’ont pas de duopole sur le territoire ou la légitimité intérieure. D’autres acteurs locaux ont des intérêts, de l’influence et un pouvoir de gâchage. L’ONU devrait élargir son cadre pour inclure d’autres, notamment le STC et les forces soutenues par les Emirats sur la côte de la mer Rouge, ainsi que les tribus du nord, qui pourraient autrement bouleverser tout règlement qu’elles rejettent. Au lieu de négocier à deux, l’ONU devrait commencer à planifier un processus plus inclusif qui encouragerait la conclusion d’accords entre les principaux acteurs.

    En l’absence de correction de cap, 2021 s’annonce comme une autre année sombre pour les Yéménites, avec la guerre qui traîne, la maladie et potentiellement la famine se propage, les perspectives d’un règlement s’évaporant et des millions de Yéménites deviennent de plus en plus malades de jour en jour.

    5. Venezuela

    Près de deux ans se sont écoulés depuis que l’opposition vénézuélienne, les États-Unis et des pays d’Amérique latine et d’Europe ont proclamé le législateur Juan Guaidó président par intérim du Venezuela et prédit la disparition de Nicolás Maduro. Aujourd’hui, de tels espoirs sont en lambeaux. Une campagne de «pression maximale» menée par les États-Unis – impliquant des sanctions, un isolement international, des menaces implicites d’action militaire et même un coup d’État avorté – n’a pas renversé Maduro. Au contraire, ces actions l’ont rendu plus fort, car des alliés, y compris dans l’armée, se sont ralliés à lui, craignant que sa chute ne les mette en danger. Les conditions de vie des Vénézuéliens, dévastées par l’ineptie du gouvernement, les sanctions américaines et le COVID-19, ont touché le fond.

    Si Maduro reste retranché, ses adversaires pourraient voir leur fortune politique s’effondrer. Les bases de la revendication présidentielle de Guaidó reposaient sur la majorité parlementaire remportée par les partis d’opposition en 2015, combinée à l’argument selon lequel la réélection de Maduro en mai 2018 était une imposture. Maintenant, l’opposition est faible, divisée et à peine prise à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a remporté les élections législatives de décembre, que tous, à l’exception de quelques petits partis d’opposition, ont boycottées, avec une majorité écrasante.

    Le malaise de l’opposition vient principalement de son incapacité à apporter des changements. Sa stratégie a sous-estimé la capacité de Maduro à survivre aux sanctions et à l’isolement international tout en surestimant la volonté de Washington de faire face à de vagues menaces de force.

    Le soutien des sanctions a également perdu le soutien des rivaux de Maduro, étant donné que ces mesures ont accéléré l’effondrement économique du Venezuela et appauvri davantage ses citoyens. Plus de 5 millions de citoyens ont fui, nombre d’entre eux se déplaçant maintenant dans les villes colombiennes ou dans les régions frontalières violentes. La plupart des familles qui restent ne peuvent pas mettre assez de nourriture sur la table. Des milliers d’enfants souffrent de dommages irréversibles dus à la malnutrition.

    Un nouveau gouvernement américain offre une opportunité de repenser. Le soutien à l’opposition vénézuélienne a été bipartite à Washington. Pourtant, l’équipe de Biden pourrait changer de cap, renoncer à tenter d’évincer Maduro et lancer des efforts diplomatiques visant à jeter les bases d’un règlement négocié avec l’aide des dirigeants de gauche et de droite en Amérique latine.

    Avec l’Union européenne, il pourrait tenter de rassurer les alliés de Maduro tels que la Russie, la Chine et Cuba que leurs intérêts fondamentaux dans le pays survivraient à une transition. Au-delà de la prise de mesures humanitaires immédiates pour atténuer la crise liée au coronavirus au Venezuela, la nouvelle administration pourrait également envisager de reprendre les contacts diplomatiques avec Caracas et de s’engager à lever progressivement les sanctions si le gouvernement prend des mesures significatives, telles que la libération de prisonniers politiques et le démantèlement des unités de police abusives. Des négociations soutenues au niveau international visant notamment à organiser des élections présidentielles crédibles, prévues pour 2024, pourraient venir ensuite, à condition que les deux parties montrent qu’elles sont réellement intéressées par un compromis.

    À l’heure actuelle, le gouvernement de Maduro ne montre aucun signe qu’il tiendrait un vote équitable. La plupart de ses rivaux veulent le renverser et le poursuivre. Un règlement semble plus éloigné que jamais. Mais après deux ans consacrés à des efforts infructueux et néfastes pour provoquer une rupture politique soudaine, la meilleure voie à suivre est de trouver un soutien pour une transition plus progressive.

    6. Somalie

    Des élections se profilent en Somalie au milieu de conflits amers entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed (également connu sous le nom de «Farmajo») et ses rivaux. La guerre contre Al-Shabaab entre dans sa quinzième année, sans fin en vue, tandis que les donateurs s’irritent de plus en plus à payer les forces de l’Union africaine (UA) pour aider à garder les militants à distance.

    L’humeur à l’approche des élections – les élections législatives étaient prévues pour la mi-décembre mais ont été repoussées, et les préparatifs d’un vote présidentiel prévu pour février 2021 sont également en retard – est tendue. Les relations entre Mogadiscio et certaines régions de la Somalie – notamment le Puntland et le Jubaland, dont les dirigeants sont depuis longtemps rivaux de Mohamed et craignent sa réélection – sont tendues, en grande partie en raison de différends sur la répartition du pouvoir et des ressources entre le centre et la périphérie. Une telle discorde tend à opposer les communautés somaliennes les unes aux autres, y compris au niveau du clan, avec une rhétorique de plus en plus amère employée par toutes les parties.

    Al-Shabaab, quant à lui, reste puissant. Le groupe contrôle de grandes parties du sud et du centre de la Somalie, étend une présence de l’ombre bien au-delà de cela et attaque régulièrement la capitale de la Somalie. Alors que les dirigeants somaliens et leurs partenaires internationaux reconnaissent tous, en principe, que le défi d’Al-Shabaab ne peut être relevé avec la seule force, rares sont ceux qui proposent des alternatives claires. Des pourparlers avec des militants pourraient être une option, mais jusqu’à présent, les dirigeants du mouvement n’ont guère donné d’indication qu’ils veulent un règlement politique.

    Pour compliquer davantage les choses, la patience s’épuise avec la mission de l’UA qui lutte depuis des années contre Al-Shabaab. Sans ces forces, les grandes villes, voire Mogadiscio, seraient encore plus vulnérables aux assauts des militants. Les donateurs comme l’UE sont fatigués de se lancer dans ce qui semble être une campagne militaire sans fin. Le plan actuel est de confier la responsabilité principale de la sécurité aux forces somaliennes d’ici la fin de 2021, mais ces troupes restent faibles et mal préparées à diriger les efforts de contre-insurrection. Le risque d’un vide sécuritaire a été aggravé par le retrait soudain des forces éthiopiennes en raison de la crise du Tigray et du plan de l’administration Trump de retirer les troupes américaines de la formation et du mentorat de l’armée somalienne.

    Beaucoup dépend du vote présidentiel de février. Une élection raisonnablement propre, dont les résultats acceptent les principaux partis, pourrait permettre aux dirigeants somaliens et à leurs soutiens étrangers d’intensifier leurs efforts pour parvenir à un accord sur les relations fédérales et les arrangements constitutionnels et accélérer la réforme du secteur de la sécurité. Un vote contesté, en revanche, pourrait provoquer une crise politique qui élargit le fossé entre Mogadiscio et les régions, déclenche potentiellement la violence clanique et risque d’encourager Al-Shabaab.

    7. Libye

    Les coalitions militaires rivales en Libye ne se battent plus et l’ONU a relancé les négociations visant à réunifier le pays. Mais parvenir à une paix durable restera une tâche ardue.

    Le 23 octobre, l’Armée nationale libyenne (ANL) – dirigée par le général Khalifa Haftar et soutenue par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie – et le gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la Turquie, dirigé par Fayez al-Sarraj , a signé un cessez-le-feu mettant officiellement fin à une bataille qui faisait rage à la périphérie de Tripoli et ailleurs depuis avril 2019. Les combats avaient tué quelque 3 000 personnes et déplacé des centaines de milliers de personnes. L’intervention militaire directe de la Turquie pour aider Sarraj au début de 2020 a inversé ce qui avait été l’avantage de Haftar. Les lignes de front sont désormais gelées dans le centre de la Libye.

    Le cessez-le-feu est bienvenu, mais sa mise en œuvre tarde. L’ANL et le GNA se sont engagés à retirer leurs troupes des lignes de front, à expulser les combattants étrangers et à arrêter toute formation militaire étrangère. Pourtant, les deux parties ont fait marche arrière. Leurs forces sont toujours sur les lignes de front et les avions-cargos militaires étrangers continuent d’atterrir sur leurs bases aériennes respectives, ce qui suggère que des soutiens extérieurs réapprovisionnent toujours les deux côtés.

    De même, les progrès ont été freinés dans la réunification d’un pays divisé depuis 2014. Les négociations de l’ONU organisées en novembre ont rassemblé 75 Libyens chargés de s’entendre sur un gouvernement d’unité intérimaire et une feuille de route pour les élections. Mais les discussions ont été entachées de controverses sur la manière dont l’ONU a sélectionné ces délégués, leur autorité légale, les luttes intestines et les allégations de tentative de corruption. Les participants ont accepté des élections à la fin de 2021 mais pas sur le cadre juridique régissant ces scrutins.

    Au cœur de tous les problèmes se trouve un désaccord sur le partage du pouvoir. Les partisans de Haftar exigent qu’un nouveau gouvernement place les camps de la LNA et du GNA sur un pied d’égalité. Ses rivaux s’opposent à l’inclusion de dirigeants pro-LNA dans toute nouvelle dispensation. Les puissances étrangères ont des vues tout aussi contrastées. La Turquie veut un gouvernement ami – sans partisans de Haftar – à Tripoli. À l’inverse, le Caire et Abu Dhabi veulent réduire l’influence d’Ankara et renforcer celle des politiciens pro-LNA. La Russie, qui soutient également l’ANL, tient à conserver son ancrage en Méditerranée, mais on ne sait pas si elle préfère le statu quo qui préserve son emprise à l’Est ou un nouveau gouvernement avec une représentation de l’ANL.

    Il est peu probable que les combats reprennent dans un avenir immédiat car les acteurs extérieurs, bien que désireux de consolider leur influence, ne veulent pas d’une autre série d’hostilités ouvertes. Mais plus les termes du cessez-le-feu ne sont pas respectés, plus le risque d’accidents provoquant un retour à la guerre est élevé. Pour éviter ce résultat, l’ONU doit aider à forger une feuille de route pour unifier les institutions divisées de la Libye et désamorcer les tensions entre les ennemis régionaux.

    8. Iran-États-Unis

    En janvier 2020, l’assassinat par les États-Unis du commandant iranien Qassem Suleimani a amené les tensions américano-iraniennes à un point d’ébullition. En fin de compte, la réponse de l’Iran a été relativement limitée et aucune des deux parties n’a choisi de s’intensifier, même si la température est restée dangereusement élevée. La nouvelle administration américaine pourrait calmer l’une des impasses les plus dangereuses au monde, notamment en revenant à l’accord nucléaire de 2015, également connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA). Mais le faire rapidement, gérer les relations avec l’Arabie saoudite et Israël – tous deux farouchement opposés à l’Iran – et passer ensuite à des discussions sur des questions régionales plus larges ne sera pas une mince affaire.

    La politique iranienne de l’administration Trump a entraîné ce qu’elle appelle une pression maximale. Cela a signifié la sortie du JCPOA et l’imposition de sanctions unilatérales sévères à l’Iran dans l’espoir de forcer de plus grandes concessions sur son programme nucléaire, de tempérer son influence régionale et – certains responsables espéraient – même de renverser le gouvernement de Téhéran.

    Les sanctions ont dévasté l’économie iranienne mais n’ont guère réussi à faire autre chose.

    Les sanctions ont dévasté l’économie iranienne mais n’ont guère réussi à faire autre chose. Tout au long de la présidence de Trump, le programme nucléaire iranien s’est développé, de moins en moins contraint par le JCPOA. Téhéran a des missiles balistiques plus précis que jamais et plus d’entre eux. Le tableau régional est devenu plus, pas moins, chargé d’incidents – du meurtre de Suleimani sur le sol irakien aux attaques contre des cibles de l’industrie énergétique saoudienne largement attribuées à Téhéran – déclenchant de multiples brosses avec la guerre ouverte. Rien n’indique que le gouvernement iranien, malgré des explosions périodiques de mécontentement populaire, soit en danger d’effondrement.

    Même dans ses derniers jours, l’administration Trump a doublé. Les dernières semaines de son mandat l’ont vu imposer davantage de désignations de sanctions. Le meurtre d’un scientifique nucléaire iranien de haut niveau, attribué à Israël, a encore enflammé les tensions et incité l’Iran à menacer d’étendre encore son programme nucléaire. Washington et certains alliés semblent déterminés à infliger un maximum de douleur à l’Iran et à restreindre la marge de manœuvre de la nouvelle administration Biden. Les risques de confrontation avant que Trump ne quitte ses fonctions restent vivants alors que les milices chiites pro-iraniennes ciblent les Américains en Irak.

    Biden a signalé qu’il changerait de cap, accepterait de rejoindre le JCPOA si l’Iran revenait à se conformer, puis chercherait à négocier un accord de suivi sur les missiles balistiques et la politique régionale. Téhéran a indiqué qu’il était également prêt à adhérer mutuellement à l’accord nucléaire existant. Cela semble le pari le plus sûr et le plus rapide, même si les obstacles ne manquent pas. Les gouvernements américain et iranien devront se mettre d’accord sur une séquence d’étapes entre l’allégement des sanctions et les restrictions nucléaires et également sur les sanctions à lever. La fenêtre pourrait être courte, avec des élections présidentielles en Iran prévues pour juin et un candidat plus radical devrait gagner.

    Mais s’ils reviennent au JCPOA, le plus grand défi sera de résoudre les tensions régionales et la polarisation qui, laissées à s’aggraver, continueront de compromettre l’accord et pourraient déclencher un conflit. Les gouvernements européens explorent la possibilité d’inciter l’Iran et les États arabes du Golfe à s’engager dans un dialogue pour réduire les tensions régionales et empêcher un déclenchement involontaire de guerre; l’administration Biden pourrait mettre tout son poids diplomatique derrière un tel effort.

    9. Russie-Turquie

    La Russie et la Turquie ne sont pas en guerre, souvent de mèche, mais soutiennent fréquemment des camps opposés – comme en Syrie et en Libye – ou se disputent le pouvoir, comme dans le Caucase. Ils se considèrent souvent comme des partenaires, compartimentent la discorde sur une question par rapport aux discussions sur les autres et coopèrent alors même que leurs alliés locaux s’affrontent. Pourtant, comme le montrent la destruction par la Turquie d’un avion russe en 2015 près de la frontière turco-syrienne et les meurtres en 2020 de dizaines de soldats turcs lors de frappes aériennes par les forces syriennes soutenues par la Russie, le risque d’affrontements inattendus est élevé. Alors que le président turc Recep Tayyip Erdoğan et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont jusqu’à présent révélés capables de gérer de tels incidents, toute brouille pourrait exacerber les conflits dans lesquels ils sont tous deux enchevêtrés.

    Les contradictions des relations Ankara-Moscou sont les plus claires en Syrie. La Turquie fait partie des antagonistes étrangers les plus féroces du président Bachar al-Assad et un fervent partisan des rebelles. La Russie, quant à elle, a jeté son poids derrière Assad et, en 2015, est intervenue pour tourner de manière décisive la guerre en sa faveur. La Turquie a depuis renoncé à évincer Assad, plus préoccupée par la lutte contre les Unités de protection du peuple (YPG), la ramification syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection contre la Turquie depuis près de quatre décennies et qu’Ankara (et États-Unis et Europe) considère une organisation terroriste.

    Un accord de mars 2020 concocté par Moscou et Ankara a mis fin au dernier combat à Idlib, la dernière poche détenue par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, et a montré à quel point les deux puissances ont besoin l’une de l’autre. La Russie attend de la Turquie qu’elle applique le cessez-le-feu d’Idlib. Ankara reconnaît qu’une autre offensive du régime, qui pourrait conduire des centaines de milliers de Syriens supplémentaires en Turquie, repose sur le soutien aérien russe, qui donne à Moscou un droit de veto virtuel sur une telle opération. Mais le statu quo est ténu: la guerre syrienne n’est pas terminée et une autre offensive soutenue par la Russie à Idlib reste possible.

    En Libye également, la Russie et la Turquie sont opposées. Les entrepreneurs russes soutiennent la LNA de Haftar, tandis que la Turquie soutient la GNA basée à Tripoli. Un cessez-le-feu fragile a eu lieu depuis octobre. Mais il est loin d’être clair qu’un accord puisse garantir à la Turquie les dirigeants libyens amicaux qu’elle souhaite tout en donnant à la Russie le pied qu’elle cherche.

    La Russie et la Turquie ont également été mêlées à la récente guerre du Haut-Karabakh. La Russie a une alliance militaire avec l’Arménie mais a évité de choisir son camp et a finalement négocié le cessez-le-feu qui a mis fin aux combats. La Turquie a prêté un soutien diplomatique et militaire à l’Azerbaïdjan, les drones turcs (et israéliens) aidant à supprimer les défenses aériennes arméniennes. Malgré leur concurrence dans le Caucase du Sud, Moscou et Ankara ont gagné cette fois-ci. La Russie a déployé des soldats de la paix et a considérablement accru son influence dans la région. La Turquie peut prétendre avoir joué un rôle important dans la victoire de l’Azerbaïdjan et bénéficiera d’un corridor commercial établi par l’accord de cessez-le-feu.

    Tout comme Moscou et Ankara s’affrontent sur un nombre croissant de champs de bataille, leurs liens sont plus forts qu’ils ne l’ont été depuis quelque temps.

    Paradoxalement, tout comme Moscou et Ankara s’affrontent sur un nombre croissant de champs de bataille, leurs liens sont plus forts qu’ils ne l’ont été depuis quelque temps. Leur «frenmité» est symptomatique de tendances plus larges – un monde dans lequel les puissances non occidentales repoussent de plus en plus les États-Unis et l’Europe occidentale et sont plus affirmées et plus disposées à conclure des alliances fluctuantes.

    La Russie a vu les tensions avec l’Occident monter sur fond de guerres en Ukraine et en Syrie, des accusations d’ingérence électorale et d’empoisonnement d’opposants sur le sol étranger, ainsi que des sanctions américaines et européennes. La Turquie s’irrite du soutien américain aux YPG et du refus d’extrader Fethullah Gülen – le religieux Ankara accuse d’avoir organisé une tentative de coup d’État en 2016 – ainsi que des critiques européennes de son recul démocratique et de ses prétendus préjugés dans le conflit chypriote. Les sanctions imposées par Washington en réponse à l’achat et aux tests par Ankara du système de défense antimissile russe S-400 résument ces tensions. En concluant des accords bilatéraux dans diverses zones de conflit, la Russie et la Turquie voient le potentiel de gain.

    Pourtant, les liens nés d’opportunités ne durent pas toujours. Avec leurs forces respectives si proches de plusieurs lignes de front, les points d’éclair potentiels abondent. Un ralentissement de leurs relations pourrait causer des problèmes aux deux nations et à plus d’une zone de guerre.

    10. Changement climatique

    La relation entre la guerre et le changement climatique n’est ni simple ni linéaire. Les mêmes conditions météorologiques augmenteront la violence dans une zone et pas dans une autre. Si certains pays gèrent bien la concurrence induite par le climat, d’autres ne la gèrent pas du tout. Tout dépend du fait que les États sont gouvernés de manière inclusive, sont bien équipés pour arbitrer les conflits sur les ressources ou peuvent subvenir aux besoins des citoyens lorsque leur vie ou leurs moyens de subsistance sont bouleversés. L’ampleur de la violence liée au climat en 2021 est incertaine, mais la tendance générale est assez claire: sans action urgente, le danger d’un conflit lié au climat augmentera dans les années à venir.

    Sans action urgente, le danger de conflit lié au climat augmentera dans les années à venir.

    Dans le nord du Nigéria, les sécheresses ont intensifié les combats entre éleveurs et agriculteurs au sujet de la diminution des ressources, qui en 2019 a tué deux fois plus de personnes que le conflit Boko Haram. Sur le Nil, l’Égypte et l’Éthiopie ont échangé des menaces d’action militaire contre le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, en partie en raison des craintes du Caire que le barrage aggrave la pénurie d’eau déjà grave. Pour l’instant, l’Afrique voit sans doute les pires risques de conflit liés au climat, mais certaines parties de l’Asie, de l’Amérique latine et du Moyen-Orient sont confrontées à des dangers similaires.

    Dans les pays fragiles du monde entier, des millions de personnes connaissent déjà des vagues de chaleur records, des précipitations extrêmes et irrégulières et une élévation du niveau de la mer. Tout cela pourrait alimenter l’instabilité: par exemple, en exacerbant l’insécurité alimentaire, la pénurie d’eau et la concurrence des ressources et en poussant davantage de personnes à fuir leurs maisons. Certaines études suggèrent qu’une augmentation de la température locale de 0,5 degré Celsius est associée, en moyenne, à un risque accru de conflit meurtrier de 10 à 20%. Si cette estimation est exacte, l’avenir est inquiétant. Les scientifiques de l’ONU estiment que les émissions d’origine humaine ont réchauffé la Terre d’un degré depuis l’époque préindustrielle et, avec l’accélération du rythme, prévoient un autre demi-degré dès 2030. Dans de nombreuses zones les plus instables du monde, cela pourrait se produire plus rapidement encore.

    Les gouvernements des pays à risque doivent réglementer pacifiquement l’accès aux ressources, qu’elles soient rares ou abondantes, à l’intérieur ou entre les États. Mais les pays en développement menacés de conflits ne devraient pas faire face seuls aux pressions d’un climat changeant.

    Il y a lieu d’être optimiste. La nouvelle administration américaine a placé la crise climatique au sommet de son agenda, et Biden a appelé à une action plus rapide pour atténuer les risques d’instabilité associés. Les gouvernements et les entreprises occidentaux se sont engagés à fournir aux pays les plus pauvres 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation au changement climatique à partir de 2020. Ils devraient respecter ces engagements: les pays en développement méritent un soutien accru de la part de ceux dont l’intempérance des combustibles fossiles a provoqué la crise en premier lieu.

    Publié à l’origine dans Foreign Policy: 10 conflits à surveiller en 2021

    *Président de ICG

    Source : International Crisis Group, 30 déc 2021

    Tags : Vénézuela, Soudan, Liban, Etats-Unis, Joe Biden, Afghanistan, Ethipie, Sahel, Mali, Niger, Nigeria, Burkina Faso, Yémen, Somalie, Afrique, Libye, Iran, Russie, Turquie, Changement climatique, environnement,




  • Maghreb : La région a besoin de paix

    La sortie de crise dans le dossier libyen semble enregistrer d’importantes avancées qui coulent dans le sens d’une sortie de crise négociée et loin de la tension qui a marquée ce pays il y a quelques mois. De plus en plus, l’ONU semble avoir bien repris les choses en main et mène une politique de rapprochement entre les différents acteurs libyens qui se plient au jeu de la négociation et des pourparlers.

    Comme préconisé par l’Algérie, la sortie de crise ne peut se faire que par les Libyens eux-mêmes, et loin des différentes ingérences de certains pays qui n’ont d’autres soucis, dans leur agenda, que de servir leurs intérêts, quitte à sacrifier ceux des Libyens. Mais la tendance a bien changé aujourd’hui, et les Libyens se parlent directement et semblent tous privilégier une sortie de crise venant de l’intérieur du pays.

    Et le dernier développement notable dans ce dossier a été l’annonce faite ce vendredi par l’ONU sur l’accord trouvé par les négociateurs libyens sur la date des élections qui a été fixée au 24 décembre 2021. Une avancée majeure quand on sait que jusque là, chacune des parties en conflit ne pensait régler la crise qu’à travers la supériorité militaire et l’appui des forces étrangères.

    Et il faut convenir que ce sont les meilleures nouvelles que l’on enregistre dans ce pays depuis un peu plus de neuf longues années. Une bonne nouvelle pour la Libye, mais aussi pour toute la région sahélo-maghrebine qui a été gravement impactée par ce conflit, qui a vu l’implantation de plusieurs groupes terroristes qui menaçaient sérieusement la paix dans la région.

    Mais en face de ces importantes évolutions dans le dossier libyen, il reste regrettable que dans la même région, des apprentis sorciers à l’image du Maroc font tout pour maintenir la région dans un état d’instabilité et de dangers permanents, avec leur politique aventurière et guerrière qui posent plusieurs questions, sur le jeu malsain que joue Rabat dans la région.

    Le Maroc se place clairement comme un acteur déstabilisateur du Maghreb et doit de ce fait être condamné avec la plus grande vigueur par la communauté internationale qui doit mettre fin à la politique guerrière et déstabilisatrice de ce pays qui veut détourner l’attention sur ses multiples problèmes internes, quitte à menacer sérieusement la paix dans la région.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 16 nov 2020

    Tags : Afrique du Nord, Algérie, Maroc, Libye,

  • Les enjeux de la Méditerranée occidentale

    27/10/20 – HR/VP Blog – La Méditerranée occidentale a de tout temps été une région clé pour l’Europe et elle le restera. Mais pour que les relations entre les deux rives de la Méditerranée se développent de façon mutuellement profitable, il nous faudra réussir à combler ensemble le fossé qui tend à se creuser entre elles, notamment sur le plan économique.

    La semaine dernière, j’ai été invité à participer à la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe dit des 5+5 de Méditerranée occidentale. Ce Forum rassemble depuis trente ans maintenant, 5 pays de l’Union, l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, et 5 pays du Sud de la Méditerranée, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.

    Bien que cette structure soit informelle, elle permet de confronter les points de vue et de développer des partenariats autour d’une région, la Méditerranée occidentale, qui a joué dans le passé, joue aujourd’hui et jouera encore demain un rôle essentiel pour l’Union Européenne.

    Les écarts se creusent entre l’Union et le Maghreb

    Au cours de cette réunion j’ai été impressionné par la description qu’ont faite mes collègues des difficultés que traversent actuellement les pays du Sud de la Méditerranée. Les écarts de richesse entre les deux rives de notre mer commune, déjà considérables, s’accroissent. Les 102 millions d’habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée représentent un peu moins du quart de la population de l’Union mais leur PIB cumulé est 60 fois moins élevé que celui de l’Union. Autrement dit la richesse produite par habitant y est 13 fois plus faible qu’en Europe. Et même si on corrige cette différence des niveaux des prix, qui sont nettement plus bas de l’autre côté de la Méditerranée, l’écart des niveaux de vie reste encore quasiment de un à cinq.

    Et surtout, le mouvement de rattrapage qu’on avait pu observer jusqu’au milieu des années 2000 s’est inversé depuis : en 2005, le niveau de vie moyen des habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée était 3 fois plus faible que celui des Européens, aujourd’hui il l’est presque 5 fois plus.

    Une démographie dynamique

    Cette stagnation des niveaux de vie n’est pas simplement liée aux difficultés des économies du Sud de la Méditerranée, elle est due aussi aux dynamiques démographiques : entre 1990 et 2019, la population des 5 pays du Maghreb s’est en effet accrue de 57 % quand celle de l’Union ne progressait que de 6%. La croissance des économies a eu du mal à suivre ce rythme.

    De plus, ces chiffres se rapportent à l’année 2019. En 2020, la pandémie de COVID-19 a profondément affecté les économies du Maroc ou de la Tunisie, qui dépendent beaucoup du tourisme, de la sous-traitance automobile ou encore du textile. Tandis que la baisse du prix et des volumes des ventes d’hydrocarbures frappe durement celle de l’Algérie. Et tous les pays de la région souffrent de la forte diminution des transferts en provenance de leurs émigrés présents en Europe du fait de la crise.

    « La Covid-19 s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ». Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires Etrangères

    Comme l’a indiqué justement mon collègue, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, au cours de notre rencontre : « la Covid-19 a durement frappé la Méditerranée occidentale. Elle s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ».

    Tant que le niveau de vie stagnera au Sud de la Méditerranée et que l’écart se creusera entre ses deux rives, il sera difficile d’éviter le développement de l’instabilité politique et sociale sur l’autre rive et les mouvements migratoires vers l’Europe. Il est donc dans l’intérêt des Européens de contribuer activement à inverser cette tendance, dans le respect bien entendu de la souveraineté de chacun.

    « Les profondes difficultés de cette région tiennent en particulier au « non Maghreb ». Celui-ci reste en effet l’une des régions les moins intégrées en termes économiques. »

    Les causes de ces profondes difficultés sont nombreuses. Elles tiennent néanmoins pour une part importante au « non Maghreb ». Cette région reste en effet l’une des moins intégrées au monde en termes économiques : les échanges entre les pays du Maghreb sont estimés à un quart de leur potentiel. En 2012, nous avions proposé un large éventail de mesures pour favoriser cette intégration régionale et encourager une coopération plus étroite avec l’UE.

    Les conflits persistent

    Huit ans plus tard, les relations bilatérales certes ont gagné en maturité et la coopération s’est étendue à des questions essentielles comme le changement climatique. Néanmoins, les efforts déployés n’ont eu que des effets limités. Les conflits persistants et les intérêts divergents entre les pays de la région ont prévalu sur les efforts de coopération en vue de résoudre des difficultés communes. Cela n’a pas permis en particulier de répondre aux attentes d’une population jeune et éduquée en pleine croissance.

    Pour ne rien arranger, les relations commerciales avec l’Europe ne se sont pas développées. Elles ont au contraire sensiblement décliné depuis la fin de la décennie 2000. Aujourd’hui le commerce extérieur avec ces pays ne représente que de l’ordre de 3 % du total des échanges de l’Union. Les exportations de l’Union vers le Maghreb pèsent 8 fois moins par exemple que celles vers les Etats Unis.

    Une dynamique à inverser d’urgence

    Il nous faudra impérativement réussir à inverser ensemble cette dynamique pour faire en sorte que la sortie de la crise du COVID-19 soit à la fois numérique, écologique et équitable des deux côtés de la Méditerranée. Notre coopération avec le Maghreb se développe dans un contexte international de plus en plus incertain – voire conflictuel: relocalisations et souveraineté économique sont désormais devenus des thèmes dominants dans le monde entier.

    « L’Europe n’a pas l’intention de se replier sur son pré-carré. Notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique peut être une chance pour le Maghreb. »

    Mais notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique pour l’Europe peut être un atout pour le développement du Maghreb. L’Europe n’a pas l’intention en effet de se replier sur son pré-carré : il s’agit de produire des richesses en lien étroit avec nos voisins immédiats pour tirer profit de nos complémentarités et améliorer ensemble notre niveau de vie et le nombre de nos emplois. Il reste cependant encore beaucoup à faire, notamment en termes de réformes politiques et économiques, pour réussir à attirer les investisseurs étrangers dans les pays du Maghreb.

    Une instabilité politique et sécuritaire croissante

    Ces difficultés économiques et sociales persistantes sont allées de pair avec une instabilité politique qui s’est traduite en particulier par les affrontements internes en Libye et le déploiement du terrorisme islamique dans tout le Sahel. Cela a amené l’Union à développer sa coopération avec la région en matière de sécurité.

    L’Algérie la Tunisie et le Maroc participent à plusieurs programmes européens en matière de lutte contre le terrorisme. La coopération se poursuit aussi en matière de lutte contre la criminalité organisée. Aux côtés des pays de la région, l’Union participe enfin activement au processus de Berlin pour la Libye, piloté par les Nations unies, pour rétablir la paix et la stabilité en Libye. En mars dernier, l’UE a ainsi lancé l’opération Irini pour contribuer à faire respecter l’embargo sur les armes, décidé par les Nations unies, mais aussi pour combattre la contrebande et le trafic d’êtres humains.

    « Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. »

    Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. Elle l’emportera si les Libyens parviennent à trouver par eux-mêmes des solutions. Les Nations Unies et l’Union européenne apporteront tout le soutien nécessaire à leurs efforts de compromis. Nous avons évidemment bien conscience cependant que ces défis sécuritaires ne pourront être relevés dans le long terme que si on s’attaque en même temps à leurs causes structurelles à travers de profondes réformes politiques et socio-économiques.

    Les migrations doivent se faire de façon ordonnée

    Nos sociétés et nos peuples sont étroitement liés, des millions de citoyens des pays du Maghreb vivent légalement dans les pays de l’Union Européenne. Ces pays sont confrontés également de pressions migratoires venant de pays d’Afrique subsaharienne. Nous devons renforcer davantage notre coopération avec les pays d’origine et de transit pour assurer que ces mouvements migratoires se fassent de façon ordonnée. C’est le but des dialogues migratoires que nous chercherons à développer avec les pays du Maghreb, en s’appuyant sur les coopération solides qui existent déjà dans ce domaine.

    Cette réunion informelle m’a permis de mieux cerner les graves difficultés que traversent actuellement nos voisins du Sud de la Méditerranée et les énormes enjeux liés au développement de nos relations. Elle ne constituait cependant qu’une première étape avant une autre échéance importante : le Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée qui se tiendra le 27 novembre prochain.

    Le 27 novembre : les 25 ans du processus de Barcelone

    Avec nos partenaires de l’ensemble du pourtour méditerranéen cette fois, nous dresserons le bilan de 25 années du processus de coopération régionale dit de Barcelone. A cette occasion, l’Union confirmera sa détermination à faire de la Méditerranée une région plus sûre, plus prospère et plus stable. J’ai pleinement conscience que les actions menées en ce sens depuis un quart de siècle n’ont eu que des résultats limités et que la tâche s’annonce particulièrement rude pour les mois qui viennent…

    Source : EEAS, 27 oct 2020

    Tags : Mediterranée, Union Europea, UE, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Union pour le Méditerranée, UpM, Processus de Barcelone,

  • Carte des Berbères au Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mali

    Les Berbères revendiquent une présence au Maghreb vieille de plus de cinq mille ans. Leur communauté s’étend sur près de cinq millions de kilomètres carrés, de la frontière égypto-libyenne à l’Atlantique et des côtes méditerranéennes au Niger, au Mali et au Burkina.

    Leur culture, leur identité et leurs droits ont longtemps été méprisés, leurs revendications étant assimilées d’abord au « parti colonial », puis plus tard interprétées comme sécessionnistes.

    Mais l’on assiste à une renaissance du mouvement berbère, notamment au Maroc, où un tiers de la population parle le Tamazight, langue berbère.

    Sources : L’Etat du Maghreb, La Découverte, Paris, 1991 ; Abdallah Laraoui,

    L’Histoire du Maghreb, Ed. François Maspéro, Paris, 1970 ;

    Encyclopédie berbère, Edisud, Aix-en-Provence, 1992 ;

    Géographie du Maroc, Hatier, Paris, 1967 ;

    Les Kabyles : éléments pour la compréhension de l’identité berbère en Algérie,

    Groupement pour les droits des minorités, Paris, 1992 ;

    Salem Chaker, Berbères d’aujourd’hui, L’Harmattan, Paris, 1989.

    Source : Le Monde diplomatique

    Tags : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mali, touaregs, berbères, amazighs, chleuhs,


  • Alger, carrefour diplomatique de la paix

    Le ballet diplomatique suscité par l’initiative d’Alger pour le règlement de la crise libyenne a incontestablement produit une plus grande visibilité de l’Algérie sur la scène politique régionale et internationale, longtemps absente pour des raisons inhérentes à la situation interne induite par la chute de l’ancien régime. Les références phares de ce regain d’activité diplomatique sont les escales de la Conférence de Berlin le 19 janvier dernier, et la récente réunion annuelle de l’Union africaine (UA) d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

    Par deux fois, le Président Abdelmadjid Tebboune a eu à prononcer des allocutions dans lesquelles il a réaffirmé – en sa qualité de nouveau Président élu – les principes qui régissent les relations de l’Algérie dans le concert des nations, dont la permanence de ses engagements pour la paix à travers le dialogue et le règlement pacifique des différends.

    Devant ses pairs africains, il a annoncé la création d’une Agence algérienne pour la coopération africaine et internationale, une initiative qui va dans le sens des préoccupations de développement inscrites à l’ordre du jour du 33ème Sommet de l’UA. Car s’il faut bien faire taire les armes, encore faut-il que les effets soient l’amélioration des conditions socioéconomiques des populations africaines, durement affectées par la pauvreté qui pousse à l’exode massif transfrontalier. Un décret à paraître dans le Journal Officiel sera promulgué prochainement.

    Cette agence des modèles de coopération inter-États existe, mais son actualisation s’impose. Par ailleurs, en échos au discours de Abdelmadjid Tebboune, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, vient de nommer un envoyé spécial pour le Sahara Occidental. Il s’agit de l’ancien ministre slovaque des Affaires étrangères, Miroslav Lajkac, appelé à succéder à Horst Kohler, après des mois de vacance du poste. Le volet économique a ainsi fait l’objet, jeudi dernier, de discussions élargies aux deux délégations, au ministère des Affaires étrangères, entre les ministres algérien Sabri Boukadoum et mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui a été auparavant reçu par le chef de l’État.

    A une question du Soir d’Algérie, invitant l’envoyé spécial mauritanien à livrer son sentiment sur le niveau des relations économiques algéro-mauritaniennes, il a insisté sur leur excellence ainsi que l’importance stratégique des rapports qu’entretiennent les deux pays. A titre d’exemple, il rappellera la tenue récemment à Nouakchott de la Foire consacrée aux produits algériens qui fut, selon ses dires, un franc succès. Prix et qualité ont été les arguments qui ont suscité un grand engouement des consommateurs mauritaniens.

    Une grande caravane, partie d’Algérie, a acheminé ces produits sur le marché mauritanien, voire même au Sénégal, nous dit Ould Cheikh Ahmed qui a profité de l’occasion pour annoncer la construction d’une ligne de chemin de fer qui reliera le Sud algérien à Nouadhibou, deuxième grande ville de Mauritanie.

    Dans le point de presse tenu conjointement avec son homologue algérien, il a abordé d’autres questions de politique régionale, notamment la crise libyenne, au sujet de laquelle il soulignera une convergence de vues avec les positions de l’Algérie ,et que son pays soutiendra les démarches dans tout le processus de règlement.

    Sabri Boukadoum, qui nous a confié qu’il retrouve en la personne de Smail Ould Cheikh Ahmed un vieux compagnon de sa présence à l’Onu, a eu aussi à revenir sur le problème libyen et sa dernière visite à Benghazi appelée à être suivie, dans les prochains jours, par une escale à Tripoli, capitale du Gouvernement d’union nationale. Il en a profité pour rendre compte de la complexité libyenne de la crise et notamment du fait du rôle des divers acteurs, dont les tribus. C’est d’ailleurs un point essentiel abordé par le chef de la diplomatie grec, Nico Dendia, à l’occasion de sa visite de travail à Alger où il a été reçu à la présidence, compte tenu de ses démêlés avec la Turquie à propos de Chypre, qui se dit concernée par les événements qui ont lieu en Méditerranée orientale. Le maréchal Khalifa Haftar a rendu visite à ce pays à la veille de la tenue de la Conférence de Berlin le 19 janvier dernier. Le ministre des Affaires étrangères grec, qui abordera aussi la question de la relance des échanges économiques avec l’Algérie, n’a pas manqué de noter la convergence de vues sur la question de la Libye avec pour maître mot, le dialogue.

    Ainsi, l’offensive diplomatique enclenchée avec l’implication directe dans la recherche d’une solution au conflit libyen et la sécurité au Sahel, marque des points, preuve s’il en est, qu’Alger est en passe de devenir La Mecque des bonnes volontés…

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 15 fév 2020

    Tags : Algérie, Libye, Maghreb, Afrique du Nord, diplomatie,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 février 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Déplacements du Secrétaire général

    Le Secrétaire général quittera New York plus tard dans la journée pour se rendre à Addis-Abeba où il assistera au Sommet de l’Union africaine le week-end prochain.

    Ce sera l’occasion pour le Secrétaire général de discuter des efforts du continent pour « faire taire les armes », ainsi que des travaux communs des Nations Unies et de l’Union africaine pour relever l’éventail des défis mondiaux. Il doit rencontrer de nombreux dirigeants africains présents au Sommet.

    Le Secrétaire général sera de retour au Siège des Nations Unies mardi prochain.

    Conseil de sécurité

    Ce matin, le Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Premier Ministre albanais Edy Rama, a fait un exposé aux membres du Conseil de sécurité sur le partenariat entre l’ONU et l’OSCE.

    Cet après-midi à 15 heures, le Conseil de sécurité se penchera sur la situation en Syrie. L’Envoyé spécial des Nations Unies, Geir Pedersen, et le Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, feront le point de la situation avec les membres du Conseil.

    Libye

    L’ONU reste préoccupée par les effets persistants des combats en Libye sur les civils. Les tirs de roquette et les tirs d’artillerie lourde se sont poursuivis hier dans les districts d’Abusliem et de Salaheddine à Tripoli. Au moins un civil a été tué et cinq autres blessés.

    Les écoles locales du district d’Abusliem devraient rouvrir la semaine prochaine. L’ONU rappelle à toutes les parties leur obligation, en droit international humanitaire, de veiller constamment à épargner les civils et les infrastructures civiles, y compris les écoles.

    Les combats en cours à Syrte et aux alentours, qui font suite au changement de contrôle territorial dans la région de Syrte depuis début janvier, poussent de plus en plus de résidents à prendre la fuite, en particulier dans la zone de front d’Abu Qurain. Plus de 2 000 personnes ont fui la région, selon les comités de crise locaux libyens.

    Les partenaires humanitaires soutiennent les efforts nationaux de riposte en fournissant une assistance aux personnes déplacées, notamment en livrant des paniers de nourriture, des kits d’hygiène, des couvertures, des matelas et d’autres articles non alimentaires, notamment à Misrata, Houn et Al Jufra.

    République centrafricaine

    Dans un message vidéo diffusé à Bangui, lors d’une cérémonie marquant le premier anniversaire de l’Accord pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, le Secrétaire général a félicité le peuple du pays et son gouvernement d’avoir accompli de réels progrès. Il a noté la réduction du nombre d’incidents violents au cours de l’année écoulée, ainsi que le démarrage du processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration et le redéploiement des forces de sécurité.

    En dépit de ces développements positifs, le Secrétaire général a fermement condamné la violence commise actuellement et s’est dit préoccupé par les retards dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Il a appelé tous les signataires à respecter leurs engagements et a réitéré que le peuple centrafricain doit être au cœur du processus de paix.

    Dans une déclaration commune, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et l’ONU ont réitéré leur soutien à la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix, qui, selon eux, est la seule voie viable pour établir une paix durable dans le pays.

    Prix mondiaux des denrées alimentaires

    Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont augmenté pour le quatrième mois consécutif en janvier selon l’indice des prix alimentaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette hausse a atteint en moyenne 182,5 points, soit 0,7% de plus qu’en décembre dernier et 11,3% de plus que le même mois l’an dernier. Les huiles végétales, le sucre et le blé ont été les principaux responsables de cette augmentation des prix.

    La FAO a également publié une nouvelle prévision de la production céréalière mondiale en 2019, selon laquelle on aurait atteint un niveau record de 2 715 millions de tonnes, soit une augmentation de 2,3% par rapport à l’année précédente.

    Mutilations génitales féminines

    Plus de 200 millions de filles et de femmes aujourd’hui en vie ont subi des mutilations génitales féminines, a déclaré le Secrétaire général dans un message à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Cette année, a-t-il précisé, plus de quatre millions de filles sont en danger.

    Alors que l’ONU s’engage dans une Décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable, le Secrétaire général a appelé à faire également de cette décennie celle qui mettra un terme à la pratique des mutilations génitales féminines.

    Les Chefs du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), d’ONU-Femmes, d’UNICEF et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont également publié leur propre appel pour un leadership politique et des engagements forts en vue de mettre fin à cette pratique, ajoutant que les jeunes d’aujourd’hui peuvent jouer un rôle essentiel.

    L’OMS a lancé un nouvel outil interactif de modélisation montrant que si l’on traitait toutes les conséquences médicales des mutilations génitales féminines dans le monde, cela coûterait 1,4 milliard de dollars par an.

    Contributions financières

    Les Maldives et Tuvalu ont intégralement payé leurs contributions au titre du budget ordinaire, faisant ainsi passer à 41 le nombre d’États Membres qui ont à ce jour payé la totalité de leurs cotisations pour 2020.

    UN PRESS RELEASE, 6 fév 2020

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