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  • Sahara occidental, Mali et Libye, générateurs de turbulences

    Sahara occidental, Mali et Libye, générateurs de turbulences

    #Sahara Occidental #Mali #Libye #Sahel #Maghreb #Maroc #Occident #sahraouis #FrontPolisario #Espagne #Russie #Turquie

    Le Maghreb est un espace central dans le monde d’aujourd’hui. Comme dans celui d’hier, d’ailleurs. Occupant la berge sud de la Méditerranée, il donne accès en même temps à l’Europe et à l’Afrique et au Machrek. Or depuis quelques années, les tensions qui le secouent ont atteint ce qu’il convient de qualifier de guerre de « basse intensité ». Le problème central en est le Sahara occidental. L’acteur principal de cette stratégie de surenchère s’appelle le Maroc.

    Dans ces tensions qui rament entre plusieurs eaux, l’Occident a une part de responsabilité. Certainement la plus grande. L’Espagne a généré le problème en abandonnant un espace qu’elle colonisait et sans rien entreprendre qui pouvait laisser aux Sahraouis le choix de décider de leur sort, alors qu’elle devait se comporter juridiquement en tant que puissance administrante de jure du Sahara occidental, ex-colonie espagnole.

    Dans son entreprise néocolonialiste, le Maroc s’est appuyé sur la compromission de pays occidentaux, sans lesquels Rabat n’aura jamais montré une audace aussi insultante à la face du droit international. Récemment encore, le revirement de Madrid en rajoutait une couche.

    De même en Libye, les épisodes d’une guerre civile qui ne dit pas son nom sont les conséquences d’une guerre franco-atlantiste qui avait libéré les fauves de leurs geôles pour les jeter dans l’arène. Et encore aujourd’hui, il faudrait gérer une Cyrénaïque belliqueuse avec un maréchal va-t-en-guerre pour pouvoir espérer arriver à bon port.

    Les Etats Unis, qui ont plus de recul par rapport à l’Europe concernant l’Afrique du nord, ont compris cela. Preuve en est, la visite jeudi dernier, de l’ambassadrice américaine Bisa Williams qui effectue une visite en Algérie, en tant que représentante du « Centre Carter » qui tient le rôle d’ « observateur indépendant » de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. C’est dire combien le Plan d’Alger peut être un parfait palliatif à tous les mécanismes de guerre mis sur pied au Nord-Mali (Serval, puis Barkhane, G5-Sahel, Tabuka, contingents tchadiens, Minusma, etc.) sans apporter le moindre empan de paix aux populations.

    La Russie et la Turquie ont une carte à jouer en Libye ; mais différemment. Or il faudrait converger pour réussir la transition, après dix années de guerre fratricide. Des zones de turbulences plus prononcées dans le triple espace maghrébo-saharo-sahélien n’est pas dans l’intérêt des puissances occidentales, européennes surtout. Les rivages espagnoles, italiens et français sont proches des rivages nord-africains, et toute tension qui perdure et toute déflagration qui éclate aura ses conséquences européennes. Le retour de flammes en sera un juste coût.

    Voilà, en grosses lignes, pourquoi les puissances ont intérêt à en finir avec foyers de tensions politico-sécuritaires au Maghreb et à commencer à réfléchir sérieusement sur une issue rapide et sérieuse pour les dossiers en suspens. A commencer par celui que pose Tripoli.

    L’Express, 16 mai 2022



  • Italie: La Méditerranée pour remplacer le gaz russe

    Italie: La Méditerranée pour remplacer le gaz russe

    Italie: La Méditerranée pour remplacer le gaz russe – Algérie, Libye, Afrique, Europe, Forum Ambrosetti, transition énergétique, Ukraine,

    (Bloomberg) — Le Premier ministre italien Mario Draghi souhaite approfondir les liens et le commerce avec des pays méditerranéens tels que l’Algérie et la Libye, qui sont des partenaires clés dans la ruée de l’Italie pour remplacer les importations énergétiques russes.

    Draghi a signé le mois dernier un accord pour augmenter les livraisons de gaz en provenance d’Algérie et souhaite renforcer la stabilité en Libye, autrefois un partenaire énergétique clé qui a été en proie à des conflits internes. L’Italie peut devenir une plaque tournante cruciale reliant les réserves de pétrole et de gaz en Afrique et dans le bassin méditerranéen au reste de l’Europe.

    « Nous devons renforcer la coopération énergétique entre les pays méditerranéens », a-t-il déclaré dans un discours au Forum Ambrosetti à Sorrente, en Italie. « Nous voulons accompagner la transition énergétique dans toute la région. »

    L’Italie prévoit de dépenser 1,5 milliard d’euros (1,56 milliard de dollars) pour moderniser les ports du sud du pays et promouvoir davantage de commerce en Méditerranée. Draghi s’est également engagé à travailler à l’augmentation des approvisionnements alimentaires, car l’arrêt des expéditions de céréales en provenance d’Ukraine est une menace pour la « stabilité en Afrique et au Moyen-Orient », selon Draghi.

    Financial Post, 13 mai 2022

    #Italie #Gaz #Europe #Russie #Ukraine #Méditerranée #Algérie #Libye

  • Pour être crédible il faut être juste

    Pour être crédible il faut être juste

    Pour être crédible il faut être juste – Ukraine, Russie, Vladimir Poutine, OTAN, Occident, Syrie, Libye, Irak,

    Les grands spécialistes des relations internationales, les grands stratèges de la guerre, les grands professeurs des grandes universités, les grands journalistes spécialisés, les docteurs des grandes think- thanks et tout ce que compte le grata intellectuel du monde occidental, nous ont chauffé les oreilles pendant des jours et des jours et pratiquement 24 heures sur 24 heures par leur science infuse, martelant avec grande conviction que Vladimir Poutine va profiter de son discours du 9 mai pour déclarer la guerre officiellement à l’Ukraine et surtout menacer l’Occident d’une guerre totale.

    Il n’en fut absolument rien. Le discours du président russe a été tout autre. Poutine a au contraire appelé à tout faire pour qu’une «nouvelle guerre globale ne se répète pas». Encore une preuve, s’il en faut, qui tord le coup à ces scénarios catastrophiques de cette campagne médiatique ultra- violente et mensongère des médias occidentaux qui ne sont que le miroir de la stratégie des grandes capitales occidentales, à leur tête Washington, qui veut faire de cette guerre en Ukraine, l’opportunité d’affaiblir militairement Moscou, au même moment qu’une autre guerre plus soft est dirigée contre Pékin pour l’affaiblir économiquement.

    Le monde occidental a sorti tout son arsenal médiatique pour «raconter» cette guerre à sa manière et au seul profit de ses intérêts actuels mais surtout futurs. Jamais guerre, depuis la deuxième guerre mondiale, n’a été aussi médiatisée. Et surtout on a découvert un Occident qui a subitement tourné le dos à ses supposés grands idéaux démocratiques de justice et de liberté d’expression. Tout autre point de vue que celui de la logique occidentale est tué dans l’œuf. La fermeture de la télévision internationale russe RT un peu partout dans le monde en est une preuve parmi tant d’autres.

    Pourtant des guerres et des exactions il y en a ailleurs et depuis longtemps d’ailleurs, à commencer par la barbarie sans nom exercée par l’entité sioniste sur le peuple palestinien. Mais ceci n’intéresse pas ce monde occidental qui se prétend juste, alors qu’il laisse faire et soutient même cette barbarie. Et que ce cri de détresse du Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh qui a déclaré, ce dimanche, que «les crimes horribles commis par les soldats de l’occupation israélienne contre notre peuple nécessitent une intervention d’urgence de la communauté internationale, pour mettre fin au terrorisme organisé de l’occupation et fournir une protection internationale à notre peuple», reste un cri inaudible dans ce monde qui désigne les bourreaux et les victimes à sa guise et selon ses intérêts.

    Pour la Palestine comme pour l’Irak, la Libye ou la Syrie, les Occidentaux n’ont pas été justes et donc ils ne peuvent être en aucun cas crédibles.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 11 mai 2022

    #Occident #OTAN #Russie #Ukraine #Irak #Syrie#Libye #Palestine

  • Prix ​​de l’essence : l’Algérie dans le top 5 en Afrique

    Prix ​​de l’essence : l’Algérie dans le top 5 en Afrique

    Prix ​​de l’essence : l’Algérie dans le top 5 en Afrique – Carburants, diesel, tarifs, Angola, Libye, Nigeria, Egypte

    Un rapport de Zutobi, une société internationale de formation à la conduite en ligne, publié le 28 avril 2022, répertorie les pays avec les coûts de carburant les moins chers et les plus chers au monde.

    L’étude, qui examine les prix de l’essence dans plus de 150 pays et territoires, utilise la voiture la plus vendue au monde – la Toyota Corolla – pour calculer la distance qu’un conducteur peut parcourir avec 50 $ de carburant dans le réservoir.

    Pays où le carburant coûte le moins cher
    1 — Venezuela : 0,03 $ le litre (0,11 $ le gallon d’essence)
    Le Venezuela possède les plus grandes réserves connues de pétrole brut au monde. Il n’est donc pas surprenant que l’essence soit si bon marché dans ce pays d’Amérique latine. À 0,11 $ le gallon (3,8 litres), c’est 5,95 $ moins cher que la moyenne mondiale.

    2 — Libye : 0,04 $ le litre (0,15 $ le gallon d’essence)
    Un autre pays riche en pétrole arrive en deuxième position. Les hydrocarbures représentent 97% des exportations libyennes. Cette abondance permet à l’essence d’être très bon marché, donc son coût par gallon n’est que de 0,15 $ (0,04 $/L).

    3 — Iran : 0,06 $ le litre (0,23 $ le gallon d’essence)

    L’Iran a le troisième prix du carburant le plus bas au monde. Dans ce pays d’Asie centrale, le coût d’un litre d’essence n’est que de 0,06 $. Bien que la production pétrolière du pays soit affectée par les sanctions internationales, elle reste à un niveau élevé, ce qui maintient le prix bas.

    Pays où le carburant est le plus cher
    1 — Hong Kong : 3,45 $ le litre (13,10 $ le gallon d’essence)
    Hong Kong a les prix de l’essence les plus élevés au monde. Un litre d’essence dans la région administrative spéciale coûte 3,45 dollars. C’est plus du double de la moyenne mondiale.

    2 — Pays-Bas : 3,10 $ le litre (11,75 $ le gallon d’essence)
    Les Pays-Bas sont le deuxième pays le plus cher au monde pour l’essence. Le prix du litre d’essence y est actuellement de 3,10 $, ce qui en fait le pays le plus cher du monde occidental.

    3 — Norvège : 3 $ le litre (11,36 $ le gallon d’essence)
    La Norvège, juste derrière les Pays-Bas, est le troisième pays où le prix de l’essence est le plus élevé au monde. Les Norvégiens doivent payer en moyenne 3 dollars le litre.

    Les 5 pays africains avec les prix du carburant les plus bas

    Voici la liste des 5 pays africains où le carburant coûte le moins cher. On note que l’Algérie, avec le prix de 0,38 $ le litre (1,46 $ le gallon), se classe 2e et position, juste derrière la Libye.

    Libye (0,04 $ par litre)
    Algérie (0,38 $ par litre)
    Angola (0,42 $ par litre)
    Nigéria (0,48 $ par litre)
    Égypte (0,62 $ le litre)

    A noter que lors de la loi de finances complémentaire (LFC) 2020, le gouvernement algérien a décidé d’augmenter les prix des différents carburants « pour réduire leur gaspillage », selon les propos du ministre des Finances de l’époque, Abderrahmane Raouya.

    Ainsi, les nouveaux prix des carburants sont les suivants :

    Gazole (Diesel) : 29,01 DA/L (+5,95 DA)
    Essence super 45,97 29,01 DA/L (+4 DA)
    Essence normale : 43,71 29,01 AD/L (+4,76 AD)
    Essence sans plomb : 29,01 DA/L (+4 DA)
    GPL : 9 après JC

    California18, 12 mai 2022

    #Algérie #Essence #Carburants #Pétrole #Nigeria #Libye #Angola #Egypte

  • Lavrov en Algérie pour parler de l’Ukraine et la Libye

    Lavrov en Algérie pour parler de l’Ukraine et la Libye

    Lavrov en Algérie pour parler de l’Ukraine et la Libye – Russie, Moyen Orient, énergie, Palestine,

    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé aujourd’hui en Algérie pour une visite au cours de laquelle il discutera des crises ukrainienne et libyenne, de la situation au Moyen-Orient et de l’évolution des marchés de l’énergie.

    Des sources ont indiqué que Lavrov sera reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune et s’entretiendra avec son homologue algérien Ramtane Lamamra.

    Les sources ont également noté que les responsables discuteront « des relations bilatérales stratégiques et des développements internationaux et régionaux ».

    Plus tôt lundi, le chef du comité d’amitié algéro-russe au sein de l’Assemblée populaire nationale, Abdeslam Bashaga, a déclaré que cette visite vise à approfondir le partenariat stratégique et à confirmer la solidité des liens qui remontent à 60 ans.

    Bashaga a noté que cette visite, qui intervient à un moment où la crise ukrainienne se poursuit, sera l’occasion pour l’Algérie d’affirmer sa position appelant à « trouver une solution politique au conflit en cours ».

    MEMO, 10 mai 2022

    #Algérie #Russie #Lavrov #Energie #Gaz #Pétrole #Ukraine #Libye #Palestine

  • L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ? – Méditerranée, Union Européenne, gaz, GNL, Libye, Russie,

    Des décisions opportunes, des engagements à long terme et une vision plus large pourraient aider l’Union européenne à renforcer ses liens avec la Méditerranée occidentale. L’Algérie, avec ses importantes réserves, pourrait renforcer la sécurité énergétique de l’Union.

    Alors que l’UE se détourne des ressources naturelles russes, la Méditerranée apparaît comme l’une des régions les plus importantes pour la sécurité énergétique de l’Union. Dans la partie sud de la Méditerranée, les réserves de pétrole et de gaz sont abondantes. Environ 10 % des importations de l’UE proviennent d’Algérie.

    Le mois dernier, la compagnie pétrolière et gazière italienne ENI a utilisé ses liens et signé des accords pour importer du GNL d’Égypte et 9 milliards de mètres cubes (mmc) supplémentaires de gaz par an en provenance d’Algérie. Les deux pays d’Afrique du Nord détiennent les plus grandes réserves prouvées de gaz de la région, devant même la Libye.

    L’Union européenne, qui sait qu’elle ne peut pas dépendre de deux fournisseurs seulement, comprend que ces deux pays joueront un rôle central dans sa sécurité énergétique, mais ne constitueront pas une solution miracle.

    Le choix du moment est crucial

    Les champs d’hydrocarbures et les infrastructures ont besoin de plus d’un an pour se développer, alors que le moment le plus critique pour l’Europe devrait survenir au cours de la prochaine saison de chauffage.

    « La région est actuellement incapable de fournir un substitut complet aux volumes importés de Russie, du moins en ce qui concerne le pétrole et le gaz, mais elle peut apporter des contributions importantes si les producteurs tirent pleinement parti des infrastructures existantes, comme les terminaux GNL en Algérie et en Égypte, les pipelines en Algérie et en Libye », a déclaré à la DW Nadim Abillama, responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

    Spécificités régionales

    « Il y a une chance raisonnable que les besoins énergétiques de l’Europe puissent donner à l’Algérie un certain levier pour jouer les pays européens les uns contre les autres sur la base de leurs concessions et positions politiques et économiques sur la question du Sahara occidental, qui a récemment resurgi », a déclaré Marco Giuli, chercheur à la Brussels School of Governance, à DW.

    Le renouvellement et le renforcement de liens anciens, qui dans le cas de l’Italie sont antérieurs à l’indépendance de l’Algérie, pourraient créer des tensions. Transmed, le premier pipeline en eau profonde au monde, a relié l’Algérie et l’Italie en 1983. L’ère Berlusconi mise à part, les deux pays ont connu des relations solides.

    Pourtant, la récente décision de l’Algérie de signer un accord avec l’Italie a hérissé certaines plumes en Espagne. Les experts voient dans la révision des politiques espagnoles sur le Sahara occidental une raison de cette décision. En novembre, l’Algérie a fermé l’un des deux gazoducs acheminant le gaz vers la péninsule ibérique en raison des tensions avec le Maroc. D’autres ont perçu une bonne dose d’opportunisme du côté italien.

    Malgré les différentes interprétations, un aspect est indéniable : Les pays exportateurs peuvent choisir leurs partenaires et offrir du gaz supplémentaire dans le cadre d’une collaboration plus large, qui comprendra également des aspects politiques et technologiques.

    « Les entreprises espagnoles ne peuvent pas offrir le même niveau de savoir-faire technique en matière d’exploration, de construction d’usines de GNL et de pose de gazoducs sous-marins que leurs homologues italiennes », a déclaré à DW Francis Ghiles, chargé de recherche principal au Centre des affaires internationales de Barcelone.

    M. Ghiles, ancien correspondant du Financial Times pour l’Afrique du Nord, explique que la France, le Japon et les États-Unis ont également joué un rôle dans l’industrie pétrolière et gazière du pays et continueront à le faire. L’Allemagne est un autre acteur clé potentiel.

    « L’Allemagne a la réputation d’être fiable en Algérie, ce qui remonte aux usines de tracteurs et de moteurs qu’elle a construites dans les années 1970 », note M. Ghiles. « Alors que les plaques tectoniques de l’énergie se déplacent, le moment est peut-être venu pour l’Allemagne et l’Algérie de relancer une conversation sur le gaz et les énergies renouvelables », a-t-il suggéré.

    Des changements en cours

    Mais l’Algérie n’est pas le seul pays concerné. La région de la Méditerranée orientale connaît des changements importants – avec la réintégration de la Turquie dans le système énergétique régional, parrainée par les États-Unis ces derniers mois, et les découvertes capitales au large des côtes d’Israël, de Chypre et de l’Égypte au cours de la dernière décennie.

    « L’Égypte est redevenue un exportateur de gaz naturel », a déclaré M. Abillama de l’AIE, expliquant que les exportateurs de la Méditerranée orientale devront compter sur les terminaux GNL, contrairement aux exportateurs de la Méditerranée occidentale qui peuvent se rabattre sur les pipelines existants.

    La fragmentation de la Méditerranée reste un problème dans le secteur énergétique régional. Néanmoins, une leçon peut être tirée : La proximité culturelle, les liens de longue date et la compréhension mutuelle sont des atouts diplomatiques précieux, qui permettront de maximiser la contribution de la Méditerranée à la sécurité énergétique de l’UE.

    Le potentiel fossile et renouvelable de l’Algérie

    L’Algérie fait partie des 11 premiers pays en termes de réserves prouvées de gaz. Selon les données de l’Administration américaine d’information sur l’énergie, l’Algérie possède les troisièmes plus grandes ressources récupérables de gaz de schiste après la Chine et l’Argentine.

    Les entreprises américaines voient des opportunités dans la coopération en matière de gaz de schiste dans le pays, tandis que l’Allemagne s’intéresse aux projets de renouvelables.

    Dans le cadre du partenariat énergétique germano-algérien, l’agence de développement allemande GIZ a été chargée d’étudier le potentiel d’hydrogène vert du pays.

    « En 2021, la GIZ a présenté une étude sur le potentiel des technologies Power to X en Algérie d’ici 2050 », a déclaré un porte-parole à la DW. « Selon l’étude, le pays peut produire beaucoup d’électricité à partir de l’énergie solaire qui est nécessaire pour la production d’hydrogène vert. »

    Power-to-X est un terme générique pour un certain nombre de voies de conversion et de stockage de l’énergie qui utilisent le surplus d’énergie électrique provenant des énergies renouvelables, généralement le solaire et l’éolien.

    La GIZ explique que l’Algérie est également bien placée pour exploiter son expertise pétrolière et gazière et ses gazoducs, qui pourraient transporter l’hydrogène après quelques ajustements techniques.

    Les investissements de l’UE dans des projets verts dans la région pourraient également accroître l’électrification au niveau national, ce qui impliquerait une diminution de la consommation de gaz dans la région et une augmentation des bénéfices tirés des exportations.

    L’Agence internationale de l’énergie note que le développement des énergies renouvelables nécessite d’importants investissements du secteur privé, ce qui mettrait la pression sur l’Algérie pour qu’elle garantisse un environnement d’investissement attractif. Certains changements réglementaires ont été apportés, notamment des réformes visant à encourager la propriété étrangère des entreprises basées en Algérie.

    DW, 04/04/2022

    #Algérie #UE #UnionEuropéenne #Energie #Gas

  • La solution ibérique pourrait offrir plus de gaz à l’Europe

    La solution ibérique pourrait offrir plus de gaz à l’Europe

    La solution ibérique pourrait offrir plus de gaz à l’Europe – Espagne, Algérie, Libye, UE, Maroc, Sahel, Russie

    Francis Ghiles (Vía Fair Observer*) – La crise ukraino-russe a mis à nu la dangereuse dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe. Mais elle a également ouvert de nouvelles opportunités pour l’exportation du gaz libyen et algérien.

    Jamais la question de savoir d’où viennent les approvisionnements étrangers en gaz de l’Europe et s’il existe des alternatives à la dépendance du continent vis-à-vis de la Russie n’a été autant débattue que ces dernières semaines. Un sujet habituellement réservé aux spécialistes est devenu l’objet de discussions sans fin. Existe-t-il d’autres sources d’approvisionnement en gaz pour l’Union européenne ?

    La réponse immédiate est qu’il y en a très peu aujourd’hui en dehors de la Russie même, d’où la forte hausse des prix du gaz constatée ces derniers temps. À moyen terme, cependant, la Libye et l’Algérie ont amplement la possibilité d’augmenter leurs approvisionnements vers l’UE.

    Approvisionnements de Libye et d’Algérie

    La Libye possède des réserves de gaz prouvées de 1 500 milliards de mètres cubes (bcm). Sa production est d’un modeste 16 mmc. L’Algérie possède 4 500 milliards de mètres cubes de réserves prouvées et 20 à 25 billions de mètres cubes (tcm) de réserves de gaz non conventionnel, les troisièmes au monde après les États-Unis et la Chine (et l’Argentine dont les réserves prouvées sont liées à l’Algérie). La quantité de gaz que cela pourrait produire est une énigme, mais nous parlons d’un chiffre de l’ordre de dizaines de bcm.

    L’Algérie produit aujourd’hui 90 milliards de m3, dont 50 milliards de m3 ont été exportés. Une autre caractéristique de l’Algérie est l’énorme capacité de stockage – 60 milliards de m3 – du champ gazier de Hassi R’Mel, son plus ancien et le plus grand par rapport à la capacité de stockage de l’UE de 115 milliards de m3.

    Pierre Terzian, le fondateur du groupe de réflexion énergétique français Petrostrategies, rappelle que quatre gazoducs sous-marins relient ces deux producteurs directement au continent européen : le premier relie les champs gaziers libyens à l’Italie ; les seconds champs gaziers algériens vers l’Italie via la Tunisie ; le troisième champ gazier algérien au sud de l’Espagne ; et le quatrième les mêmes gisements de gaz vers le sud de l’Espagne via le Maroc.

    Cette dernière est fermée depuis le 1er novembre 2021, en raison de la détérioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, mais cela n’a pas affecté l’approvisionnement en gaz de la péninsule ibérique. L’Algérie dispose également de deux terminaux majeurs de gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui ajoute de la flexibilité à sa politique d’exportation. Ses exportations vers la France et le Royaume-Uni se font en méthaniers.

    La première cause de la crise actuelle est structurelle puisque, selon Terzian, la production intérieure de gaz de l’UE a diminué de 23 % au cours des 10 dernières années et ne couvre plus que 42 % de la consommation, contre 53 % en 2010. Cette baisse est la conséquence, notamment, de la fermeture du champ gazier géant de Groningen, qui est bien engagée et qui s’achèvera d’ici 2030.

    L’Europe a beaucoup fait pour étendre le réseau de transport de gaz entre les pays de l’UE, mais certaines grandes péninsules gazières subsistent. En 2018, il a été suggéré que les connexions entre la péninsule ibérique et le reste de l’Europe devaient être développées. L’Espagne dispose d’un tiers de la capacité d’importation de GNL en Europe, dont une grande partie est inutilisée, et est reliée à l’Algérie par deux grands pipelines qui pourraient être prolongés.

    Comme Alan Riley et moi-même l’avions noté il y a quatre ans, « le principal obstacle à l’ouverture des voies d’approvisionnement du marché ibérique de l’énergie vers le reste de l’UE est la route restreinte au-dessus de la frontière franco-espagnole. Une seule conduite de gaz de 7 milliards de mètres cubes est disponible pour acheminer le gaz vers le nord… Le principal facteur de blocage a été le pouvoir politique d’Électricité de France, qui cherche à protéger les intérêts de l’industrie nucléaire française. Une solution ibérique, avons-nous ajouté, non seulement « bénéficierait à la France et à l’Espagne, mais aussi à l’Algérie, en créant des incitations supplémentaires à explorer de nouveaux gisements de gaz et peut-être à lancer une révolution nationale des énergies renouvelables », ce qui encouragerait un passage de la consommation du gaz au solaire. en Algérie.

    Allemagne, Pays-Bas et Italie

    L’Allemagne, pour sa part, n’a jamais mis son argent à sa bouche à l’égard de l’Algérie. En 1978, Ruhrgas (désormais absorbée par E.ON) a signé un important contrat de fourniture de GNL à l’Allemagne. L’Allemagne n’a jamais construit le terminal GNL nécessaire pour faire démarrer ce contrat. Jusqu’à présent, c’est le seul grand pays européen à ne pas avoir de terminaux d’importation de GNL, même s’il peut s’appuyer sur les installations existantes aux Pays-Bas et en Belgique.

    En 1978, les Pays-Bas se sont également engagés à acheter du gaz algérien. L’Algérie a abandonné le contrat au début des années 1980 en raison du refus de l’Allemagne d’aller de l’avant. Plus tard dans les années 1980, Ruhrgas a de nouveau exprimé son intérêt à acheter du gaz algérien, mais le prix proposé était trop bas et parce que Ruhrgas voulait ancrer le gaz via la France, qui insistait sur des frais de transit très élevés. En se débarrassant du gaz algérien, l’Allemagne s’est liée à la bonne volonté russe.

    L’Italie, comme l’Allemagne, gros importateur de gaz russe, s’est positionnée beaucoup plus adroitement. En décembre 2021, Sonatrach, le monopole d’État algérien du pétrole et du gaz, a augmenté la quantité de gaz pompé par le gazoduc TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie et le détroit de Sicile à la demande de ses clients italiens. Cela faisait suite à une visite d’État très réussie du président italien Sergio Mattarella en Algérie début novembre. Le 27 février, Sonatrach a confirmé qu’elle pourrait pomper du gaz supplémentaire vers l’Europe, mais sous réserve du respect des engagements contractuels actuels.

    Les relations entre l’énergéticien italien ENI et Sonatrach sont historiquement étroites en raison du rôle important joué par le fondateur de l’entreprise italienne, Enrico Mattei, en tant que conseiller du gouvernement provisoire de la République algérienne dans ses négociations avec la France, qui ont abouti à l’indépendance de l’Algérie. en juillet 1962.

    La poursuite de politiques énergétiques très libérales depuis le début du siècle par la Commission européenne a bouleversé les politiques de contrats d’achat de gaz et de GNL à long terme, qui étaient jusqu’alors la norme dans les échanges internationaux de gaz. Pourtant, la sécurité de l’approvisionnement ne repose pas sur un tel libéralisme dévoyé. De nouvelles réserves de gaz ne peuvent être trouvées, et encore moins des gisements de gaz mis en production si les producteurs et les clients européens sont, comme le souligne Terzian, « à la merci de prix déterminés par des plateformes d’échange qui ont une liquidité douteuse (et peuvent être influencées par des acteurs majeurs). ” C’est une attitude, ajoute-t-il, « qui frise l’irresponsabilité ».

    La politique énergétique allemande a puissamment contribué à la crise actuelle. Il a allègrement poursuivi la fermeture des centrales nucléaires du pays, augmenté sa dépendance au charbon dans le secteur de l’électricité et avec cela une augmentation conséquente des émissions de carbone.

    Dialogue sérieux

    En considérant le gaz caspien comme une alternative au gaz russe, j’ajouterais un autre pays, la Turquie, qui a une politique très agressive et indépendante en tant que transit clé pour le gaz. Cependant, peu d’observateurs soutiendraient qu’une telle solution augmenterait la sécurité de l’Europe.

    S’engager dans un dialogue stratégique sérieux à long terme avec l’Algérie donnerait un effet de levier à l’Espagne et à l’UE. Cela pourrait aider à construire de meilleures relations entre l’Algérie, le Maroc et aussi la zone troublée du Sahel. Lorsque vous essayez de comprendre la politique de différentes nations, suivre l’argent offre souvent un bon guide. On pourrait aussi suivre le gaz.

    *[Cet article a été initialement publié par Arab Digest, une organisation partenaire de Fair Observer.]

    The Corner, 02/05/2022

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    #Espagne #Russie #Gaz #Algérie #Libye #UE #Maroc #Sahel

  • Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc – Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye, Sahara Occidental, Union du Maghreb Arabe, frontières,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.

    Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021.Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguer que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume les échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutons, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de le fusion régionale et de le valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour le complémentarité maghrébine. On contrepartie, le Maroc, s’est engager dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 et bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA – Lundi 08 Novembre 2021

    Bel Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #SaharaOccidental

  • Libye: le soutien algérien à Dbeibah vivement critiqué à l’Est

    Libye: le soutien algérien à Dbeibah vivement critiqué à l’Est

    Libye: le soutien algérien à Dbeibah vivement critiqué à l’Est – Fathi Bashagha, Parlement libyen, Youssef al-Aqoury, Gouvernement d’Union Nationale,

    Le Parlement libyen critique l’Algérie pour avoir refusé de reconnaître le gouvernement de Bashagha

    Le parlement libyen basé à l’est a critiqué le gouvernement algérien pour ne pas avoir reconnu le gouvernement de stabilité dirigé par Fathi Bashagha.


    Alger a plutôt choisi de continuer à soutenir le gouvernement d’union nationale, dirigé par Abdulhamid al-Dbeibah.

    C’est la première fois que le parlement critique ouvertement l’Algérie dans sa défense du gouvernement Bashagha, qu’elle a soutenu par un vote de confiance en mars.


    Le Chef de la commission parlementaire des affaires étrangères, Youssef al-Aqoury a considéré le refus continu de l’Algérie de reconnaître le gouvernement de Bashagha et de continuer à soutenir le GNU comme une ingérence dans les affaires intérieures de la Libye et une violation de la souveraineté du pays.


    Il a noté que la position algérienne « n’a jamais soutenu la stabilité du peuple libyen », alors que les deux voisins entretiennent des relations historiques et sociales.

    De plus, il a souligné comment la Libye s’est tenue aux côtés du peuple algérien dans sa lutte contre la colonisation.

    « Nous remettons donc en cause la position du gouvernement algérien, qui a complètement rejeté toutes les relations fraternelles et la souveraineté de la Libye », a-t-il ajouté.


    Dbeibah s’était rendu en Algérie le 18 avril où il s’était entretenu avec le président Abdelmadjid Tebboune.

    Tebboune a déclaré à l’époque que son pays soutenait le gouvernement libyen soutenu par la communauté internationale, c’est-à-dire le GNU.


    Il ne peut y avoir de solution en Libye sans retour au peuple, a-t-il ajouté.

    Il a insisté sur la nécessité pour la Libye d’organiser des élections législatives afin que la légitimité puisse être restaurée au peuple.


    Seul le parlement décide de la forme du nouveau gouvernement, a-t-il ajouté.

    Aqoury a rejeté les déclarations, affirmant que le GNU avait perdu sa légitimité lorsque la confiance lui avait été retirée et que son remplaçant avait été élu.


    Certains pays ont exploité le chaos en Libye en pillant ses richesses pétrolières et minérales, a-t-il poursuivi, sans nommer de pays en particulier.

    Ces parties espèrent voir la crise persister en Libye afin qu’elles puissent réaliser leurs intérêts étroits, a-t-il ajouté.

    L’histoire témoignera de ceux qui ont contribué à rétablir la stabilité et la paix en Libye, a-t-il souligné.

    Asharq Alawsat, 01/05/2022

    #Libye #Parlement_libyen #Dbeibah #Bashagha #Algérie

  • L’autre enjeu de la guerre: le Sud

    L’autre enjeu de la guerre: le Sud – Russie, Ukraine, OTAN, Occident, Syrie, Libye, Afghanistan, Palestine, Sahel, crimes de guerre, massacres,

    Des “intellectuels” du sud (arabes et africains de diverses et multiples nationalités, obédiences tribales ou confessionnelles…) ont été invités à manifester leur soutien au camp occidental qui arme les soldats ukrainiens et autres mercenaires venus d’un peu partout des casernes occidentales.

    On les fait larmoyer sur le sort assurément terrible des populations qui subissent ce conflit qui aurait pu être évité mais que les atlantistes ont tout fait pour qu’il soit déclenché.

    Les massacres, les carnages très récents en Afghanistan, en Irak, en Palestine, en Syrie, en Somalie, au Soudan, au Sahel… des œuvres américaines et européennes (sans remonter aux siècles passés), les victimes des désordres écologiques et de l’échange inégal, dont le nombre s’accroît tous les jours sont oubliés ou subrepticement glissés dans de vagues généralités tragiques.

    Pas un mot sur ce monde désordonné, outragé, dévasté, sinon pour consolider les aiguillons émotionnels entièrement formatés par une campagne totalitaire qui dégouline de sentiments (technique manipulatoire facile) et qui prive les citoyens de l’information exacte, de l’analyse distanciée et de l’articulation rigoureuse des causalités, sans parti pris.

    Pourquoi les fait-on pétitionner à la queue leu leu ? Parce que, dans ce conflit, le « reste du monde » est un enjeu. Parce que loin d’être isolée la Russie n’est pas condamnée par la majorité de l’humanité.

    Il faut donc battre militairement la Russie en Ukraine et aussi l’endiguer via la guerre médiatique que l’Occident a entreprise dans les pays belligérants et dans tout le reste de la planète.

    Nos pays sont pauvres, mais ils comptent politiquement et demain économiquement. Et l’Occident et ses supplétifs se rétrécissent.

    Pourtant, les commanditaires de cette pétition se trompent. Les signataires de ce mot sont aphones, inaudibles et inexistants dans leurs pays d’origine. Et d’abord parce qu’ils en méconnaissent la réalité de leur condition.

    Pourquoi ces « intellectuels-là » ont-ils acceptés la charité de leurs noms ?

    Parce que beaucoup d’entre eux sont en équilibre instable, hébergés dans les pays occidentaux où beaucoup d’entre eux occupent des strapontins et vivent de chutes de table.

    Cependant, tous ne portent pas le même uniforme. De plus, il y a la signature et il y a l’intention…

    J’avoue ne pas comprendre ce que fait Leila Shahid dans cette galère. Aucune reconnaissance, pétition, aucune émouvante compassion -et il y en a eu depuis 1948- n’apportera le moindre soulagement au terrible sort de son peuple. Ceux qui aujourd’hui arment l’Ukraine (qui sera en fin de compte la principale victime de cette guerre) sont les mêmes qui étranglent la Palestine.

    Concéder vaguement ne pas l’ignorer ne change rien à l’affaire.

    A tous ceux-là il conviendrait d’envoyer cet entretien qu’un ami a eu l’amitié de me transmettre.

    Jacques Baud : Jacques Baud, sur le conflit Ukrainien : “En quoi ce conflit est plus sanctionnable qu’un autre ?”

    Malheureusement, la plupart d’entre eux sont des cyniques qui connaissent parfaitement les termes de ce débat, les causes de cette guerre et les rouages qui l’ont conçue et menée et qui, pour l’essentiel portent la responsabilité des abominations qu’ils dénoncent.

    Aussi légitime que pourraient le penser les Russes qui ont pris l’initiative de ce mode barbare de résolution de conflits, ne pourront pas -en les imputant aux autorités ukrainiennes- se sortir indemnes des conséquences humaines et morales de leur guerre.

    Djeha, D.

    Bel Abbès Info, 24 avril 2022

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    #Ukraine #Russie #OTAN #Occident #Crimes_de_guerre #Colonisation #Afghanistan #Syrie #Libye #Somalie