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  • Maroc: Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman

    Maroc: Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman

    Maroc : Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman – Marocleaks, lobbying, Etats-Unis, lobby israélien, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie,

    En octobre 2014, sous le compte @chris_coleman24, un hacker publie en vrac sur Twitter des documents confidentiels révélant la manière dont une « diplomatie parallèle » est conduite par le royaume. Des centaines de courriels officiels (câbles diplomatiques, correspondances parfois à caractère privé, etc;) ont ainsi été mis en ligne dans une sorte de Wikileaks à la marocaine.

    On découvre pêle-mêle que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED (Direction générale des études et de la documentation, contre-espionnage), en écrivant des articles favorables à la thèse du « Sahara marocain ».

    L’homme clé dans l’opération de manipulation des journalistes étrangers américains et français est Ahmed Charaï, dirigeant d’un groupe de presse dont on sait maintenant qu’il est une façade des services secrets.

    Qui est Ahmed Charaï?

    Dans son livre La République de Sa Majesté, le journaliste marocain Omar Brouksy rapporte qu’Ahmed Charaï “le porte-serviette » d’Abdelhadi Alami, « son homme à tout faire . Son factotum ».

    Abdelhadi Alami est un ancien ministre d’État sous le gouvernement de Valéry Giscard D’Estaing. Ancien commis de l’État, opérateur économique et homme de presse (Maghreb Magazine, Maghrib Al Yaoum, Le Temps, Al Khabar). Il est a géré pour l’État la société Maroc Tourist de 1967 à 1976 et créa alors la société Dounia Hôtels dont le parcours dure à ce jour.

    En 1993, raconte Brouksy, il est présenté à Hassan II qui avait l’habitude de descendre au Crillon. Alami demande au roi ce qu’il peut faire pour son pays. « Fais un journal », réponde le monarque. Alors, il fonda Maghreb Magazine, un hebdomadaire francophone qui défendait surtout les positions officielles du royaume et assurait la promotion du tourisme au Maroc.

    Mais, ajoute-t-il, « l’expérience Maghreb Magazine fit long feu. Le contenu de cette publication n’est même pas parvenu à emballer la communauté marocaine résidant en France. En 1999-2000, Alami décide de rapatrier toutes ses affaires au « pays » et s’installe à Marrakech. Charaï est dans es bagages ».

    Omar Brouksy poursuit au sujet de Charaï:

    Au Maroc, ce dernier retrouve d’anciennes connaissances datant de son périple parisien et proches de Yassine Mansouri lorsqu’il était à la tête de l’agence officielle marocaine MAP (Maghreb Arab Presse). Ils le mettent en contact avec celui qui deviendra alors son nouveau factotum et qu’il appelle toujours « Sdi Yassine ». Charaï prend du galon et lance un site, L’Observateur du Maroc. En septembre 2008, il publie une information selon laquelle le père de la fille de Rachida Dati serait l’ancien chef du gouvernement espagnol José María Aznar (1996-2004) : « Ce n’est pas un marocain, ni un français non plus, lit-on sur le site de Charaï. C’est un espagnol. Et Il était il y a juste quelques années chef du gouvernement de son pays, avant Zapatero (…). Quant à l’heureux papa, il était premier ministre et suite à sa défaite face au socialiste Zapatero, il a disparu de la scène politique. On sait donc à quoi il occupait ses loisirs.

    Qualifiant cette information de « mensonge total et absolu », Aznar dépose aussitôt une plainte pour diffamation en Espagne, mais le site sera poursuivi au Maroc en vertu des accords judiciaires entre les deux pays. Charaï ne sera jamais inquiété.

    Une ancienne connaissance de « Moulay Ahmed Charaï » le décrit comme « quelqu’un de léger dans sa manière d’analyser les choses. Pas de profondeur, pas de structuration. On s’ennuie rapidement, il n’a rien à raconter. Il ne maîtrise ni le français ni l’anglais. Je me demande comment il fait pour écrire ces articles qu’on lit ici et là. Ou alors les services marocains sont devenue imbéciles, ou alors ils n’ont pas de compétences humaines. On ne peut comparer par exemple Charaï avec quelqu’un comme André Azoulay. Rien à voir. Azoulay, c’est de la haute voltige ».

    Grâce au hacker Chris Coleman, nous avons appris que le groupe médiatique d’Ahmed Charaï n’est qu’une façade de la DGED et qu’il a été arrêté le 14 septembre 2011 par le service des douanes de l’aéroport international de Dulles pour fraude dans la déclaration de devises. En effet, provenant de Paris, Charaï a menti dans le montant d’argent liquide qu’il portait sur lui et qui était destiné à ses agents de lobbying aux Etats-Unis. Alors qu’il portait 50.000 dollars, il n’a déclaré que la cinquième partie (10.000$).

    Bien qu’il ait avoué sa culpabilité devant le juge, Ahmed Charaï a pu être libéré grâce à John J. Hamre, président du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), une entité de lobbyistes pro-marocains dans laquelle est membre Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara Occidental au Maroc.

    Grâce à ses amis du lobby israélien, Charaï a réussi à devenir à infiltrer plusieurs think tanks. Dans cet email, il demande de l’argent pour payer ses contributions en tant que membre du conseil d’administration de ces organisation :


    Ici, Charaï demande des « cadeaux de fin d’année » pour son équipe de lobbystes :

    SOURCE: Marocleaks, 28/12/2021

    #Maroc #Ahmed_Charai #Marocleaks #EtatsUnis #Lobbying #SaharaOccidental #Lobbyjuif #Lobby_israélien

  • Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie – diplomatie marocaine, Sahara Occidental, DGED, lobbying, Front Polisario,

    Des documents officiels le révèlent – Comment le Maroc a engagé journalistes et personnalités étrangères pour déstabiliser l’Algérie

    Parce qu’il considère que l’Algérie est le seul obstacle, le Maroc, déterminé à poursuivre la colonisation du Sahara Occidental, ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre le pays du million et demi de martyrs, coupable de défendre le principe de l’indépendance des pays. Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie restée attachée à ses principes de respect à l’autodétermination des peuples. Une machination qui passe par « l’achat » de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

    Un « Edouard Snowden » marocain dévoile une partie de cette machination. Il se fait appeler Chris Coleman et a révélé des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction Générale des études et de la documentation (DGED) qui est un service de renseignements et de contre-espionnage au Maroc. Ce hacker a dévoilé de nombreuses informations sensibles sur le royaume chérifien, mais, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

    Ce service est rattaché directement au Palais royal. Les documents dévoilés par ce Snowden portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse au Think Tank Républican Center for the National Interest. Dix mille dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifiques des conflit, 25000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques. Chris Coleman a en outre posté un avis de virement de 60,000 dollars au profit du journalistes Richard Miniter du New York Post, accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé un lien entre le Front Polisario et Al Qaïda.

    Il dévoile les méthodes de la DGED pour corrompre les journalistes internationaux. Leur mission est de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises . Chris Coleman décrit avec détails et documents à l’appui comment des personnalités dans le monde, dont des journalistes occidentaux, sont payés par le Maroc pour mener une campagne médiatique contre l’Algérie. Il révèle également des documents sur des activités d’espionnage menées par certains responsables de missions onusiennes.

    Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 ocotbre 2012 et portant la référence HB2626, et adressé au ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération, révélant, également, un complot contre Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, car attaché à une solution juste pour le dossier sahraoui.

    Dans ce document, l’ancien ambassadeur à Genève et représentant actuel du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale révèle dans cette missive que « M. Athar Sultan Khan, chef du cabinet du Haut Commissaire pour les réfugiés, mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross ». Le palais royal marocain tient à se débarrasser de Ross qui refuse de cautionner l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

    Miniter demande de ne pas oublier son « cadeau » de 20.000 dollars

    Dans ce même document, Omar Hilale ajoute que « la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait important pour notre pays ».

    Source: Marocleaks, 22/12/2021

    #Algérie #Maroc #Marocleaks #Richard_Miniter #Christopher_ross #Athar_Khan

  • Mensonges de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie -07/04/2014-

    Mensonges de l’ambassadeur Ed Gabriel sur l’Algérie-07/04/2014- – Maroc, Algérie, Edward Gabriel, Marocleaks,

    Ancien ambassadeur des Etats-Unis à Rabat dans les années 1990, Edward Gabriel a servi d’informateur au Maroc. Il envoyait régulièrement des rapports à la DGED sur la situation en Algérie et dans la région. Il a poursuivi son travail de lobbying pour le Maroc sous le post de directeur exécutif du Centre Américain Marocain pour la Politique (MACP)
    Voici un rapport envoyé le 07/02/2014

    ALGERIE / SÉCURITÉ
    02/07/14
    « AQMI Central Region » jure allégeance au chef d’ISIS Abou Bakr Al-Baghdadi
    Dans un message audio de huit minutes posté sur YouTube le 26 juin, Abou Abdallah El Âssemi[1], présenté comme « Qadi [juge religieux] d’AQMI-Région centrale », a prononcé un long chant de louanges à l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS), le groupe dissident d’Al-Qaïda qui, avec une alliance de forces sunnites irakiennes, a pris les villes de Mossoul et de Tikrit à la mi-juin. Trois jours plus tard, le 29 juin – qui est aussi le premier jour du mois sacré du Ramadan -, ISIS a publié une déclaration proclamant la « restauration » du califat islamique et exigeant l’allégeance (bay’a) de tous les musulmans à son chef, Ibrahim Al-Badri, alias Abu Bakr Al-Baghdadi, en tant que nouveau « calife Ibrahim ». Cette déclaration a été suivie, aux premières heures du matin du 30 juin, par ce qui est censé être un court communiqué écrit du Conseil de la Choura de la région centrale, signé par tous ses membres[2], déclarant officiellement l’allégeance du groupe au « vénérable cheikh et serviteur de Dieu, Ibrahim Bin Awad Al-Quraishi Al-Baghdadi Abu Bakr, le calife des musulmans ». Ces développements pourraient avoir de sérieuses implications pour le mouvement djihadiste en Algérie.

    Déjà en mars de cette année, un communiqué écrit avait été publié au nom d’AQMI-Région centrale[3], qui déclarait son soutien à ISIS et exhortait ses combattants à rester fermes et à « obéir au Commandeur des Croyants Abu Bakr Al-Baghdadi Al-Quraishi ». Cette déclaration est intervenue à un moment où Al-Baghdadi avait effectivement été désavoué par le chef international d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, après les affrontements entre ISIS et un autre affilié d’Al-Qaida, le Front Nusra, en Syrie. Dans la mesure où la déclaration d’AQMI-Région centrale prend la défense d’ISIS, elle pourrait être considérée comme prenant le parti de Baghdadi contre Zawahiri et, par extension, contre la propre direction nationale d’AQMI, qui doit allégeance à Zawahiri. Notant que le document est difficile, voire impossible, à authentifier, nous avons évoqué à l’époque la possibilité qu’il s’agisse d’une fabrication du DRS. Cette hypothèse ne peut toujours pas être entièrement écartée : On sait qu’AQMI a eu du mal à concurrencer le djihad plus « à la mode » en Syrie pour les recrues depuis un certain temps, publiant une déclaration en mars 2013 dans laquelle elle implorait « la jeunesse musulmane du Maghreb » de ne pas partir pour prendre part au djihad dans d’autres pays sans l’autorisation des « chefs du djihad dans votre région », et on peut penser que de ce point de vue, il serait logique que les autorités algériennes amplifient les succès d’ISIS afin de détourner les jihadistes algériens potentiels d’AQMI. Et que le DRS ait ou non contribué à faire connaître ISIS, il existe des preuves récentes que des réseaux algériens, vraisemblablement sans aucun lien avec la direction d’AQMI, ont effectivement continué à recruter des combattants pour la Syrie.

    Et pourtant, il y a des raisons de croire que les diverses déclarations de la « région centrale » peuvent être authentiques. Si le DRS est sans aucun doute bien versé dans les arts sombres des opérations sous faux drapeau, il connaît également bien le problème du  » blowback  » : les rapatriés du conflit en Afghanistan ont formé l’épine dorsale du GIA et d’autres groupes islamistes armés au début des années 1990 et des schémas similaires se sont répétés dans de nombreux autres pays depuis lors, au point que le rapport coût/bénéfice négatif de l’envoi de jihadistes wanabee à l’étranger est devenu un principe central de la théorie du contre-terrorisme. En outre, il est peut-être significatif que la direction nationale d’AQMI ne semble pas avoir publié de déclaration condamnant les messages attribués à sa région centrale comme étant des fabrications du DRS (comme on aurait pu s’attendre à ce qu’elle le fasse, de manière préventive, si elle avait des raisons de croire qu’il s’agissait de faux préparés dans une intention hostile). D’autre part, la direction d’AQMI a implicitement reconnu l’existence de vives controverses au sujet d’ISIS et de son rôle en Syrie et en Irak ainsi que dans le mouvement djihadiste mondial dans un communiqué légèrement antérieur (daté du 22 juin) saluant les victoires d’ISIS en Irak mais l’appelant, ainsi que les groupes djihadistes rivaux en Syrie et en Irak, à mettre de côté leurs différends et à coopérer les uns avec les autres, et suppliant tous les  » partisans des moudjahidines de cesser leurs campagnes de dénigrement dans les forums en ligne et les médias sociaux « .

    Certains éléments indiquent également que, bien qu’il n’existe aucune communication indépendante connue de la  » région centrale  » avant mars de cette année, la structure elle-même n’est pas imaginaire. En février 2008, des sources de renseignement européennes ont suggéré que, lors de sa transformation en AQMI l’année précédente, l’ancien GSPC[4] avait remanié ses structures internes, les réduisant à deux zones seulement, l’une couvrant tout le nord de l’Algérie et l’autre une vaste zone s’étendant au sud à partir d’environ Biskra et comprenant pratiquement tout le Sahara algérien et une partie du nord du Mali. Dans le même temps, cependant, les sources de renseignement européennes ont admis que les combattants d’AQMI semblaient toujours observer les anciennes formes d’organisation – ce qui suggère que la refonte est peut-être restée lettre morte dans une large mesure dans la pratique. Les rapports ultérieurs (plus ou moins bien informés) des médias algériens ont évoqué une structure à quatre régions, le noyau dur des combattants d’AQMI étant concentré dans la région centrale. Selon diverses sources, cette région comprendrait les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, Béjaïa, M’sila et Djelfa (Le Soir d’Algérie, mai 2008), ou Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa (L’Expression, mars 2009), ou encore Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira (Al-Akhbar Alaan TV, 2012) – une réduction de l’empreinte qui semble cohérente avec les pertes subies par l’organisation sous la pression des forces de sécurité au milieu et à la fin des années 2000.

    De plus, selon Al-Akhbar Alaan, la région centrale était composée de trois djounds (brigades ou régiments) : Djound El I’tissam, Djound El Ahouel et Djound El Ançar. Djound El I’tissam est mentionné dans des rapports datant de 2003 sur la structure et le développement connus du GSPC dans la Wilaya de Boumerdes, qui indiquent qu’il était à un moment donné à la fin des années 1990 ou au début des années 2000 dirigé par un certain Omar Chaouch, alias Abou Khaled[5]. En 2006, le même Omar Chaouch/Abou Khaled aurait commandé Djound El Ahouel dans la région de Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdes ; les mêmes rapports affirment que l’émir national du GSPC, Abdelmalek Droudkal alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, aurait placé un certain Abou Houraïra (nom réel inconnu) à la tête d’une brigade opérant  » à l’ouest  » (sans autre précision). Les noms de guerre djihadistes sont très hétéroclites, les mêmes éléments étant fréquemment réutilisés par différents individus, ce qui rend l’identification sur la seule base d’une konya[6] quelque peu hasardeuse. Il est néanmoins intéressant de noter que parmi les signataires du communiqué de mars 2014 et de la déclaration d’allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi du 30 juin figurent un Abou Khaled Abderrahmane et un Abou Houraïra Thabet. Bien que fragmentaires, ces détails semblent suggérer qu’il pourrait y avoir un certain degré de continuité entre la région centrale du GSPC/AQMI telle qu’elle était au milieu des années 2000 et le groupe qui a commencé à publier des déclarations au nom de la région centrale en mars de cette année.

    Bien que cela ne soit pas totalement inédit, le fait d’annexer à un communiqué une liste de plusieurs signataires plutôt que le seul nom de l’émir du groupe ou le simple nom de l’organisation n’est pas une pratique habituelle dans la mouvance jihadiste algérienne[7]. L’inclusion de telles listes à la fin du communiqué de mars et de la déclaration d’allégeance du 30 juin est peut-être révélatrice de la gravité de la controverse sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’ISIS : en supposant qu’au moins certains des noms de guerre soient connus au sein du mouvement djihadiste au sens large (comme on pourrait s’y attendre si, comme nous l’avons postulé, certains sont des figures  » historiques  » du GSPC/AQMI), les citer serait en soi une sorte d’argumentum ad verecundiam. Les légères différences entre la liste des signataires du communiqué de mars et celle de la déclaration d’allégeance du 30 juin peuvent également être significatives. Quatre noms figurant dans la première sont absents de la seconde : Abou Souheïb Oussama (identifié en mars comme l’émir du groupe), Sheikh Ahmed (son trésorier), Abou Fadl Oussama (son responsable des médias) et Abou Youssef Abdelkahar (le chef de son diwan, ou secrétariat). On peut en déduire qu’ils n’étaient peut-être pas disposés à faire le saut final en prêtant allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi, une étape particulièrement grave dans la mesure où elle semble avoir consommé la scission avec AQMI : dans sa déclaration du 30 juin, le groupe ne s’identifie plus comme AQMI-Région centrale mais comme « Maghreb islamique – Région centrale (Front algérien[8]) ».

    L’Irak revêt une importance particulière pour le mouvement djihadiste algérien depuis une bonne décennie. Après tout, c’est à la suite de ses contacts directs avec Al-Qaïda en Irak (probablement établi par des volontaires algériens combattant les forces américaines en Irak) que la direction du GSCP a décidé de rejoindre Al-Qaïda en septembre 2006 et de changer officiellement le nom du groupe en Al-Qaïda au Maghreb islamique en janvier de l’année suivante. Il est possible qu’Abdelmalek Droudkel ait choisi sa konya actuelle pour imiter le fondateur et chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al-Zarqaoui, dont la propre organisation, depuis sa mort en juin 2006, est devenue ISIS. Mais la direction nationale d’AQMI et la région centrale ne sont pas seulement en désaccord sur une question d’attachement sentimental. Leur différend est en train d’évoluer pour englober des différences substantielles sur des questions de tactique, de stratégie et même de théologie : quel degré de priorité accorder à quel théâtre du djihad (leur territoire national ou la lutte plus dynamique et apparemment plus prometteuse en Syrie et en Irak) ; la pertinence du maintien de l’allégeance à la direction internationale d’Al-Qaida ; si oui ou non le moment est opportun pour tenter de restaurer le califat, en théorie le but ultime de beaucoup, sinon de tous les mouvements djihadistes ; et ainsi de suite.

    Si l’on part du principe que les communiqués de la région centrale sont authentiques, ces différences semblent déjà avoir conduit à une scission organisationnelle entre les deux tendances. Si l’on en juge par l’histoire des insurrections en général et du mouvement djihadiste algérien en particulier, la prochaine étape logique semble être la confrontation physique entre les groupes rivaux – une perspective qui serait d’autant plus probable si, comme on le suppose généralement, la direction nationale d’AQMI est toujours basée dans le cœur historique de l’organisation dans les forêts et les montagnes de Kabylie, réparties dans les Wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdes, c’est-à-dire le territoire présumé de la Région Centrale.

    Ambassador Edward M. Gabriel, Ret.
    President and CEO
    The Gabriel Company, LLC
    1220 L Street NW, Suite 411
    Washington DC, 20005
    Phone: +1 202.887.1113
    Fax: +1 202.887.1115
    Email: ed.gabriel@thegabrielco.com
    Website: http://thegabrielco.com

    [1] “El Âssemi” meaning “from the capital”, indicating that he hails from Algiers.
    [2] Abou Slimane Khaled, Abou Abdallah Athmane [clearly the same individual as Abou Abdallah El Âssemi], Abou Meriem Abdallah, Abou Amama Yaacoub, Abou Houraïra Thabet, Abou Oussama Laayachi, Abou Khaled Abderrahmane and Abou Abdallah Lokmane, “together with all the mujahidin”.
    [3] The list of signatories is slightly longer and more detailed than for the June 30 statement of allegiance, comprising: Abou Soheïb Oussama (Emir of the Central Region), Abou Abdallah Athmane (Qadi of the Central Region), Abou Amama Yaacoub (head of the Sharia Committee), Abou Slimane Khaled (head of the Military Committee), Abou Khaled Abderrahmane Zitouni (in charge of training), Abou Meriem Abdallah (in charge of arms manufacturing), Abou Houraïra Thabet (in charge of communications), Sheikh Ahmed (Treasurer), Abou El Fadl Oussama (in charge of media), Abou Oussama Laayachi (head of the medical department), Abou Youssef Abdelkahar (head of the Secretariat of the Central Region).
    [4] Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, or Salafist Group for Preaching and Struggle.
    [5] Born in Algiers in 1967, joined the islamist insurgency as of 1993.
    [6] The “Abou X” part of the pseudonym.
    [7] Intriguingly, Abdelmalek Droudkel a.k.a. Abou Moussab Abdelouadoud, still nominally the national emir of AQMI, has not signed a communiqué since late 2012. He last appeared in a video message issued in early December 2012.
    [8] Thaghr Al-Jaza’ir – the word thaghr in Islamic jurisprudence designating a zone situated between the territory ruled by the Muslim community or state and the lands of the infidels

    #Ed_Gabriel #Maroc #Marocleaks #Algérie #Lobby_marocain

  • Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle-

    Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle-

    Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle- Etats-Unis, Parti Démocrate, Administration Obama,

    Dans cette note du 15/10/2013, le Maroc souligne les conséquences du départ de Hillary Clinton sur les relations avec les Etats-Unis, notamment avec le Parti Démocrate. Il remarque aussi l’importance des visites au Maroc des responsables américains.

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    L’établissement du dialogue stratégique, le 13 septembre 2012, entre le Maroc et les Etats-Unis d’Amérique, a permis de donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales, concrétisée par le renforcement de la coordination entre les deux pays sur de nombreuses questions régionales d’intérêt commun. Ce dialogue couvrant tous les aspects des relations bilatérales historiques et profondes, est décliné en quatre axes mejeures de coopération, politique, sécuritaire, économique et culturel, a également permis le raffermissement des relations économiques à travers la tenue de la première Conférence maroco-américaine sur le Développement des Affaires.

    Or, les changements qu’a connus l’administration américaine, notamment le départ de l’ancienne Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, allié important du Royaume au sein de l’administration Obama, et le nomination de John Kerry, qui n’a jamais visité le Maroc, et a tenu à certaines occasions des positions qui n’étaient pas toujours favorables à notre pays, a eu une certaine incidence sur le développement des relations bilatérales, notamment en ce qui concerne notre cause nationale.

    La suite:

    Source : Marocleaks, 16/12/2021

    #Maroc #Amérique_Latine #EtatsUnis #HillaryClinton

  • Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable – Israël, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, diplomatie

    Alors que le risque d’un conflit militaire entre Rabat et Alger augmente, il semble peu probable que les deux pays s’affrontent sur ce terrain. L’heure est plutôt à une « guerre froide ».

    L’heure est au comparatif entre les arsenaux militaires du Maroc et de l’Algérie. Au comparatif des alliances aussi. Selon les journalistes, si une guerre avait lieu entre les deux pays, elle pourrait ressembler à un conflit à distance entre la Russie et Israël. Mais dans les faits, difficile de croire en une intervention armée entre les deux pays. Même si l’Algérie et le Maroc se sont déjà affrontés de façon militaire en 1963, lors de la « guerre des sables ». Depuis cette époque, on assiste à une guerre froide qui ne s’est jamais à nouveau traduite sur le terrain.

    Pourtant, depuis décembre, la tension est montée d’un cran. La faute à l’annonce par l’administration Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La région est, depuis longtemps déjà, un sujet de disputes entre les deux pays nord-africains. Et au fur et à mesure que Rabat avance ses pions aux côtés de l’Etat hébreu, le ton monte du côté d’Alger. Jusqu’au 1er novembre, date à laquelle trois Algériens circulant à bord de camion ont été tués lors d’un bombardement qu’Alger a attribué au Maroc.

    Une guerre sur le terrain numérique
    De quoi laisser penser à un conflit armé ? Pour la politologue Khadija Mohsen-Finan, « on s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie ». Selon la spécialiste de la région, si un conflit militaire est à écarter, « les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier ». Difficile en effet de croire que les deux peuples frères vont s’affronter militairement — d’autant que les armées de terre de ces deux pays sont composées de ces mêmes peuples —, même si les déclarations vont dans ce sens. Une séquence d’intimidation logique, qui a pour but pour les deux pays de montrer leur détermination. L’an dernier, la modification constitutionnelle de l’Algérie, dont les textes autorisent désormais le pays à intervenir militairement hors de ses frontières, a servi à prévenir les autres puissances qu’Alger comptait avoir un rôle à l’international.

    Mais dans les faits, le conflit latent a d’ores et déjà pris d’autres formes. Sur l’espace digital, notamment. Fin novembre, rappelle Jeune Afrique, le site de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a été victime d’un piratage informatique, tandis que le groupe de pirates informatiques marocains « MoroccoHack Team » avait attaqué le site du ministère algérien des Finances quelques jours plus tôt. Sur les réseaux sociaux, le Maroc a également lâché ses troupes : l’influence passe aussi par des commentaires positifs sur la relation nouvelle entre le royaume et Israël.

    Diplomatie et lobbying, plutôt que les armes
    Autre terrain de guerre : le front diplomatique. Autrefois amorphe, le régime algérien s’est repris ces dernières années pour discuter à l’international. En se lançant dans la production de vaccins, en passant des accords avec Moscou ou en tentant de faire reculer l’Union africaine suite à l’obtention par Israël d’un statut d’observateur, Alger a quasiment rattrapé son retard sur le terrain de la diplomatie, là où Rabat a perdu de nombreux points en s’alliant avec l’Etat hébreu, qui ne peut en aucun cas être un allié crédible.

    Or, en Algérie, on indique que « ce qui se joue, c’est le leadership en Afrique du Nord », selon une source citée par L’Opinion. C’est exactement de cela dont il s’agit : Alger a tout fait pour retrouver une place de choix dans la région. Et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a permis à Alger d’effectuer un retour rapide sur le devant de la scène. Désormais, il s’agit pour les deux pays de plaider leur cause au sein des instances internationales, notamment dans le dossier sahraoui.

    Une bataille à distance au Sahara occidental ?
    Actuellement, Rabat tente de convaincre l’Union européenne de faire reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce qui est techniquement impossible, le royaume devant convaincre chaque pays européen d’effectuer cette démarche. Pendant ce temps, Alger plaide sa cause auprès de l’ONU. L’Algérie déplore l’« approche fondamentalement déséquilibrée » des Nations unies dans ce dossier, alors que l’instance internationale s’est toujours positionnée en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En attendant, si une intervention militaire peut effectivement avoir lieu, ce ne sera dans aucun des deux pays mais au Sahara occidental. Entre le mur de sable construit par le Maroc et la présence du Front Polisario dans l’est, le conflit armé peut éclater. Mais tout dépendra des velléités du Maroc : si Rabat ne bouge pas, le calme sera assuré dans la région. Si le royaume, en revanche, tente de déployer ses troupes sur tout le Sahara occidental, nul doute qu’Alger interviendra pour aider le Front Polisario. Mais on n’en est pas encore là, car Rabat n’a aucun intérêt à envoyer ses forces terrestres sur place. Car l’Algérie est largement supérieure sur ce plan.

    Le journal de l’Afrique, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • Sahara: Lobbying, normalisation, feuilleton sioniste du Maroc

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, – Sahara: Lobbying, normalisation, feuilleton sioniste du Maroc

    Dénoncé par les ONG marocaines : l’axe rabat-tel aviv et ses menaces pour l’algérie
    La collaboration étroite entre la monarchie marocaine, son makhzen, et notamment les services de renseignement marocains alaouites est un secret de polichinelle. Elle remone, d’ailleurs, au règne de Hassan II, qui n’avait pas hésité à trahir les secrets d’un sommet arabe décisif, celui de Rabat précisément, pour la protection de l’ennemi sioniste. Cette étroite coopération s’est consolidée avec Mohammed VI qui s’en remet de plus, y compris, à Israël, son «savoir-faire» pour déstabiliser l’Algérie et lui faire payer son soutien, inconditionnel, au peuple sahraoui.

    Ce sont les lobbies sionistes, à Washington et Paris, qui volent au secours de Rabat, lors des grands rendez-vous diplomatiques internationaux, et face aux désastres de la diplomatie marocaine qui ne fonctionne que par la corruption et la subornation. Ce qui est intéressant et nouveau, c’est que ce son les ONG marocaines qui dénoncent la collusion entre la monarchie alaouite et Israël. Ils n’hésitent pas à parler de Maroc-Israël connexion, en évoquant les relations qu’entretient le Maroc avec l’entité sioniste, tellement elles sont étroites. Le président américain, Barack Obama, ne s’est pas trompé de destinataire en s’adressant au roi de Maroc pour lui demander d’agir pour rompre l’isolement d’Israël au sein de monde arabe et faire accepter l’entité sioniste, comme partenaire à part entière, au détriment, naturellement, des droits de peuple palestinien victime quotidiennement d’actes criminels de la part de le soldatesque israélienne.

    Le fait que le gouvernement marocain soit dirigé par l’islamiste Benkirane (du PJD, Parti de la Justice et du Développement), n’a rien changé à la colleboration entre le Makhzen et l’entité sioniste. Les ministres islamistes du gouvernement Benkirane font bon ménage avec les représentants officiels de l’entité sioniste, à l’occasion de renconres internationales. Fin mai, Abdelileh Benkirane, lui-même, a participé à un forum économique, en Jordanie, en s’affichant non loin de l’ex-président israélien, Shimon Pérès. Peu après, lors d’une réunion internationale dans le capitale française sur le transport, c’est le ministre délégué, chargé les transports, Mohamed-Najib Boulif, qui a côtoyé une délégation israélienne, conduite par Moshe Kamhi, haut cadre du ministère des affaires étrangères du gouvernement Netanyahou.

    Les analystes on toutes les raisons de continuer à présenter le royaume marocain comme un exécutant de la politique israélienne, dans le monde arabe et musulman. Le Makhzen n’a pu opposer aucun argument sérieux à cette accusation. En paroles, le gouvernement marocain affirme n’avoir aucune relation commerciale officielle avec l’entité sioniste, mais, dans la réalité, c’est autre chose : les affaires vont bon train et le Maroc est classé parmi les premiers partenaires économiques d’Israël en Afrique, à travers une société israélienne ZIM.

    Dans la population marocaine, il y a un fort courant, dans l’opinion, hostile à cette normalisation des relations du Maroc avec Israël. En mai dernier, l’annonce d’une visite de l’ex-président israélien, Shimon Pérès, au Maroc pour participer à la conférence de la Fondation Clinton, qui s’est tenue à Marrakech, a entraîné la mobilisation d’’ONG locales, syndicats et associations professionnelles regroupés au sein d’une «coalition marocaine pour chasser la société de transport maritime sioniste, ZIM, de notre pays», qui se sont opposés à cette visite. Les associations marocaines, qui ont qualifié Shimon Pérès de «criminel de guerre» et de «tueur d’enfants» et appelé à lui interdire l’entrée au Maroc, ont finalement réussi à conraindre le dirigeant sioniste à renoncer à sa visite.

    En même temps, ces ONG on dénoncé le commerce qui se déroule dans le plus grand secret entre le Maroc et Israël. Dans sa politique étrangère, et particulièrement dans le dossier du Sahara Occidental, le maroc est fortement lié au lobby sioniste aux Etats-Unis, dans le but de tenter d’influencer les dirigeants américains sur cette question. Les documents confidentiels, publiés par le hacker Chris Coleman, ont établi ces relations concrétisées par les visites régulières, faites au Maroc, de responsables de l’American Jewish Committee, un lobby juif américain parmi les plus influents outre-atlentique, et par les renconres avec le chef du gouvernement marocain et d’autres organisations politiques du royaume.

    La compromission avec Israël, directement ou à travers le lobby sioniste aux Etats-Unis, n’est pas étrangère à la voloné du Maroc d’empêcher l’aboutissement normal de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. C’est ce combat, perdu d’avance, qui pousse également le Makhzen à s’aventurer dans les opérations d’espionnage des institutions de l’onu, comme le révèlent de nombreux documents confidentiels, et notamment le contrat passé avec une société italienne -Hacking Team- pour espionner et harponner les correspondances officielles des responsables onusiens. Dans le même temps, et grâce à la société française Amesys, le Maroc surveille étroitement toutes les communications sur son territoire et ses propres citoyens.
    M. B.

    Algérie 360, 02/07/2015

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    Pour l’Algérie, le cyberespionnage marocain est-il la goutte qui a fait déborder le vase?

    Quelques jours après la dernière flambée entre l’Algérie et le Maroc sur l’épineuse question du Sahara occidental , le scandale Pégase tend encore plus les relations entre les deux voisins nord-africains.

    Pour de nombreux observateurs, le cyber-espionnage à grande échelle par le Makhzen marocain,  ou État profond, ciblant des responsables algériens et des militants de la société civile à l’aide du logiciel espion Pegasus de fabrication israélienne  n’a pas été une surprise.

    « Les autorités marocaines ont infiltré les communications à travers le monde, n’épargnant ni leurs rivaux, comme l’Algérie, ni leurs alliés, comme la France »

    L’enquête menée par Forbidden Stories , un réseau de journalistes dédié à la protection des journalistes et à la lutte contre la censure, a révélé comment les autorités marocaines ont largement utilisé Pegasus.

    Ils ont infiltré les communications à travers le monde, n’épargnant ni leurs rivaux, comme l’Algérie, ni leurs alliés, comme la France. Même le président français Emmanuel Macron a été visé . 

    Dans un communiqué, le gouvernement marocain a déclaré qu’il « rejette et condamne catégoriquement ces allégations infondées et fausses », et poursuivra à la fois Amnesty International et Forbidden Stories pour diffamation.

    Qui utilise le logiciel espion Pegasus ?

    Pegasus est un logiciel espion développé en 2013 par une société israélienne, NSO Group , en collaboration avec le ministère israélien de la Défense.

    Quant aux « utilisateurs/clients » du groupe NSO et d’Israël, il existe un modèle de régimes d’extrême droite qui divisent, comme la Hongrie et l’Inde, et des gouvernements autoritaires dans le monde musulman, comme le Maroc, l’Arabie saoudite et l’Azerbaïdjan, en en plus des dizaines de dictateurs d’Afrique subsaharienne.

    Le dénominateur commun de tous ces régimes est leur volonté d’espionner leurs propres citoyens.

    L’utilisation du Pégasus par le Maroc en Algérie

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères , les autorités algériennes ont dénoncé l’espionnage à grande échelle des citoyens et des fonctionnaires algériens, qualifiant la pratique d’ »illégale, importune et dangereuse ».

    Forbidden Stories et Amnesty International ont révélé que 6 000 téléphones algériens ont été identifiés comme cibles du logiciel espion Pegasus. Certaines de ces cibles sont des hauts fonctionnaires, des officiers militaires de haut rang, des militants politiques, des universitaires, des journalistes, ainsi que des membres de divers services de renseignement. 

    Le Maroc a réussi à mettre sur écoute un large éventail d’opérateurs politiques, dont la famille proche de l’ancien président Bouteflika, divers ministres des Affaires étrangères, l’ambassadeur d’Algérie en France et son attaché militaire, l’ancien Premier ministre Nourreddine Bedoui, l’avocat et président du parti UCP Mme Zoubida Assoul , anciens chefs des services secrets, l’actuel chef d’état-major le général Saïd Chengriha, l’ancien chef d’état-major Gaïd Salah, son fils, et son secrétaire particulier.

    « Le Maroc a réussi à mettre sur écoute un large éventail d’opérateurs politiques, dont la famille proche de l’ancien président Bouteflika, divers ministres des Affaires étrangères, l’ambassadeur d’Algérie en France et son attaché militaire »

    Tensions Maroc-Algérie

    Malgré un conflit frontalier de 1963, appelé la guerre des sables, qui a coûté la vie à des centaines de personnes et a finalement défini les relations acrimonieuses des deux pays frères, l’Algérie et le Maroc partagent un héritage historique et culturel commun.

    Pourtant, les régimes post-indépendance des deux pays n’ont pas réussi à traduire cette solidarité en politiques efficaces et constructives.

    Certains se demandent, avec des relations déjà tendues entre les deux pays, quelles seront les conséquences des opérations d’espionnage de grande envergure sur les relations entre l’Algérie et le Maroc ?

    Leur dernière bagarre s’est produite il y a deux semaines à New York lorsque l’ambassadeur du Maroc aux Nations Unies a remis une note aux pays membres du Mouvement des non-alignés, les exhortant à soutenir « l’autodétermination du peuple kabyle » en Algérie.

    Le séparatisme kabyle est une ligne rouge pour le gouvernement algérien et, à la suite de cette décision, Alger a immédiatement rappelé son ambassadeur au Maroc et a fait allusion à d’éventuelles mesures supplémentaires. 

    En réponse aux allégations d’espionnage marocain, le gouvernement algérien s’est dit « profondément préoccupé », et l’ Agence de presse algérienne a indiqué que le procureur de la République avait ordonné une enquête préliminaire concernant ce qu’il a qualifié de « violation manifeste des communications ».

    Selon Tewfik Hamel, chercheur en histoire militaire et de défense, cet espionnage expansif va au-delà des hostilités verbales habituelles du Maroc. « Les deux pays pourraient être au bord de la guerre », a-t-il déclaré au New Arab .

    « Le gouvernement algérien a opté pour une riposte sobre, car les opérations Pegasus révèlent les limites de son propre système de surveillance »

    Alors pourquoi le gouvernement marocain s’est-il lancé dans une opération aussi intensive contre l’Algérie ? Le différend de plusieurs décennies sur la souveraineté marocaine concernant le territoire du Sahara occidental semble être un motif.

    Le roi Mohammed IV n’a jusqu’à présent pas réussi à vendre son projet d’autonomie de la région annexée du Sahara occidental. L’Algérie, quant à elle, a soutenu le Front Polisario qui se bat pour établir un État indépendant depuis le retrait de l’Espagne en 1975 – l’ancienne puissance coloniale -, le Maroc considérant Alger comme un acteur actif du conflit.

    Le deuxième motif est vraisemblablement la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. L’accord, négocié par l’administration Trump, qui a accepté de reconnaître la domination marocaine sur le Sahara occidental, et que l’administration Biden a approuvé, a exacerbé les frictions avec l’Algérie.

    Comment le régime algérien va-t-il réagir ?  

    Lorsque les révélations ont été portées à la connaissance du public, le gouvernement algérien a opté pour une réponse modérée. Il a essayé de minimiser l’impact du « Pegasus Project », car le scandale a révélé les limites de son propre système de surveillance. 

    L’Algérie avait déjà reconnu la détérioration de ses relations avec le Maroc, alors que les pays penchent vers des puissances mondiales opposées. En 2019, la Russie représentait 66% des importations d’armes algériennes, faisant du pays son premier client africain . De l’autre côté de la frontière, le Maroc a opté pour des jets américains de pointe et un satellite espion de construction française de 700 millions de dollars.

    Bien que l’inimitié vieille de près de 50 ans entre les deux pays ait atteint son paroxysme avec le scandale Pégase, il est peu probable que l’Algérie et le Maroc s’engagent dans un conflit à part entière, car les opérations de cyber-espionnage de Rabat sont révélatrices d’un changement dans la guerre moderne.

    La cyberguerre ne consiste pas à détruire des forces militaires sur un champ de bataille, mais à dicter sa volonté à un rival déjoué. Et c’est exactement ce que les autorités marocaines ont tenté de réaliser en Algérie en utilisant la technologie israélienne de pointe.

    Dr Abdelkader Cheref, universitaire algérien et un journaliste indépendant basé aux États-Unis. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université d’Exeter, Institut d’études arabes et islamiques. Ses intérêts de recherche sont principalement la politique dans la région MENA, les processus de démocratisation, l’islam et l’islamisme, et la violence politique avec un accent particulier sur le Maghreb (Afrique du Nord).


    The News Arab, 29/11/2021

    #Maroc #Algérie #Marocleaks #Israël #Pegasus #Espionnage

  • Une nouvelle feuille de route pour la diplomatie algérienne

    Tags : Algérie, diplomatie, feuille de route, lobbying,

    Les diplomates algériens en poste à l’étranger ou qui viennent d’être nommés pour l’être, devront être destinataires d’une feuille de route dont les grandes lignes leur seront tracées aujourd’huipar le président de la République à travers son discours inaugural de la conférence qui se tient à cet effet au Palais des Nations et qui s’étalera en principe sur trois jours.

    Comme annoncé dans notre édition du samedi 6 novembre en page 4, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger réunira aujourd’hui et pendant trois jours les chefs des missions diplomatiques et consulaires au Palais des Nations de Club des pins, à Alger.

    La conférence regroupera, comme indiqué par des sources diplomatiques, «tous les ambassadeurs et les consuls généraux actuellement en poste ou nouvellement désignés, les cadres du MAECNA et certains membres du gouvernement».

    Il est attendu que le président de la République prononce un discours qui devra recadrer les missions de l’ensemble des diplomates algériens en poste à l’étranger en vue de défendre les intérêts nationaux quelles qu’en soient les conjonctures, les circonstances et les difficultés.

    L’intitulé même de la conférence « La diplomatie algérienne et les défis internationaux» porte en effet en lui toutes les complications et les obstacles qui pourraient empêcher l’Algérie de progresser voire de se préserver contre toute sorte de provocations et de menaces. Encerclée par des guerres géostratégiques, par de lourds conflits armés, sécuritaires, militaires, tribaux, ethniques, économiques, sociaux, l’Algérie ne peut plus se contenter de réagir par des rodomontades contre des provocations ou des bravades que certains responsables étrangers se plaisent à lui lancer de temps à autre. « Ce n’est pas avec des piètres artifices de communication, marqués par une grande légèreté et désinvolture, que l’on croit pouvoir continuer à anesthésier et à tromper l’opinion publique sur des résultats décevants (…), au moment où se dessinent les nouvelles cartes géostratégiques et géopolitiques de la région», écrivait en août dernier un spécialiste des relations internationales dans ces mêmes colonnes. Il avait relevé que « l’absence d’encadrement ou d’accompagnement diplomatique a lourdement impacté négativement, certains dossiers cruciaux notamment, lorsque l’Egypte et les Emirats et non les Etats-Unis, comme le pensent certains, se sont mobilisés pour bloquer la nomination, par le secrétaire général de l’ONU, de Ramtane Lamamra en qualité d’Envoyé spécial en Libye. Aujourd’hui, le contexte international est en ébullition avec le retour du soft power américain et le rebond du multilatéralisme après le traumatisme des années Trump et son piétinement du droit international».

    Les impératifs «de la perspicacité, la clairvoyance et du discernement»

    Depuis quelque temps, faut-il le rappeler, ce sont carrément les bruits de bottes qui se font entendre au niveau de toutes ses frontières nationales. Des échos en provenance des différentes régions militaires avancent que l’état d’urgence est décrété par le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire dont les troupes se tiennent prêtes pour réagir promptement à tout imprévu. «Les signes ne sont pas bons», a lâché un des dignitaires habitant aux frontières ouest après l’assassinat le 1er novembre dernier de trois ressortissants algériens à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara Occidental. Dans notre édition du samedi, nous écrivions que pour nos diplomates, la conférence d’aujourd’hui vient à point nommé pour redéfinir la feuille de route aux personnels des chancelleries algériennes accrédités à l’étranger, appelés à défendre les intérêts du pays avec tous les moyens légaux et de lobbying nécessaire. « La dernière offensive marocaine, avec beaucoup d’agressivité contre l’Algérie, oblige aujourd’hui notre diplomatie à déployer de grands efforts pour sortir le pays de l’encerclement qui lui est imposé par des forces qui veulent lui nuire à lui et à toute la région», soutiennent nos sources. Bien que certains milieux nationaux et étrangers s’attendent à ce que l’Algérie riposte avec la même force et les mêmes moyens lourds qui ont perpétré l’assassinat de ses ressortissants en territoires sahraouis, « il est de la sagesse de la Nation qu’elle a été tout au long de son histoire, qui respecte les peuples, leurs principes, leurs valeurs et leur dignité, de ne pas sombrer dans l’adage œil pour œil et dent pour dent, un Etat digne de ce nom doit garder son sang-froid et affronter les défis avec tout ce que cela exige comme courage, perspicacité et clairvoyance», soutiennent des stratèges d’institutions de l’Etat. L’appel au «discernement entre qui fait quoi dans chaque escalade contre les intérêts nationaux, par quelles voies et pour quels objectifs» en est pour nous sources un préalable impératif à toute décision politique, diplomatique ou militaire.

    L’initiation au lobbying

    Pour l’heure et pour toujours, pour reprendre notre éditorialiste, la parole doit être donnée à la diplomatie même s’il est évident que les hautes instances sécuritaires du pays prônent la vigilance et veillent sur tous les fronts. Les diplomates algériens sont instruits pour anticiper les défis régionaux et internationaux auxquels l’Algérie devra faire face avec une grande vigilance et beaucoup d’attention tant ils s’annoncent dangereux, difficiles et même destructeurs de l’Etat et de la Nation. Les nouveaux représentants permanents auprès des Nations Unies, de la Ligue des Etats arabes et d’autres organisations régionales, les ambassadeurs accrédités auprès des pays puissants, doivent désormais se préparer à affronter des campagnes féroces contre l’Algérie. L’ouverture des hostilités par de nombreux Etats n’est plus à prouver. L’Algérie est poussée à l’esseulement au fur et à mesure que les Etats arabes officialisent leurs relations avec Israël et que les Occidentaux continuent de verser dans le néocolonialisme en se disputant ce qu’ils appellent le tiers monde. «C’est un contexte régional inflammable marqué par des turbulences et des crises où les puissances régionales et internationales se livrent avec acharnement y compris dans les pays voisins en crise, à des luttes féroces pour préserver et gagner des zones d’influence géopolitique et des espaces géostratégiques ne laissant aucune place à l’amateurisme, à la mollesse diplomatique ou à l’improvisation », a encore écrit le spécialiste.

    Il estime ainsi que «dans cet environnement tendu, les signes d’une nouvelle géopolitique arabe voire méditerranéenne apparaissent notamment avec le rétablissement des relations diplomatiques de certains pays arabes avec l’entité sioniste ou les acteurs notamment régionaux se déploient dans de nouvelles stratégies d’alliance pour se positionner et gagner des zones d’influence, même au prix de la déstabilisation des États. La tenue récemment du Sommet du G7 et celui de l’OTAN augure de l’émergence de ce qui semble être un directoire mondial avec des nouvelles formes de conflictualité dominées notamment par la rivalité sino-américaine sur l’innovation technologique».

    La «remontada diplomatique»

    Comme il l’a avancé, il est urgemment attendu de Ramtane Lamamra d’«entreprendre une véritable remontada diplomatique (terme connu par les amateurs de football)» pour que l’Algérie puisse tenir bon «face à ces vastes zones de turbulences internationales avec leurs enjeux et défis majeurs».

    Le MAECNA se doit « de reconstruire un secteur stratégique largement laminé de ses compétences et renouer avec une diplomatie active, réactive et d’influence pour permettre à notre pays de retrouver son rôle d’acteur clé d’équilibre, crédible pour peser de tout son poids dans la solution des crises régionales».

    L’on apprend que Lamamra voulait organiser depuis longtemps une conférence comme celle d’aujourd’hui pour avoir en face tous les diplomates algériens en poste à l’étranger et leur donner les orientations nécessaires. L’on sait que beaucoup d’entre eux ont manqué de perspicacité dans une conjoncture où des pays sans grande envergure ont senti « le bon moment» pour (re)bondir et se placer en interface pour contenir de profonds antagonismes.

    L’on pense qu’aujourd’hui (propos du spécialiste) qu’avec «la grande capacité d’anticipation de Lamamra et sa vision de prospective stratégique, l’Algérie peut percevoir les évolutions et les développements géopolitiques et géostratégiques en vue de les accompagner et tenter de les infléchir dans le sens de ses intérêts, ainsi la voix de notre pays cessera d’être inaudible dans une région considérée comme notre profondeur géostratégique, où les risques d’instabilité aux frontières sont importants et où les rapports de force se redéfinissent brutalement».

    Le sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu en février prochain sera un véritable test pour Lamamra et ses équipes diplomatiques pour tenter de rejeter l’intrusion d’Israël au sein de l’organisation panafricaine. La tenue du sommet arabe à Alger en sera autant sinon plus, parce que l’Algérie aura la lourde responsabilité d’atténuer des empressements de nombreux pays arabes qui veulent renverser les équilibres en faveur de l’entité sioniste au détriment de la cause palestinienne.

    Et aussi de peser pour obliger la Ligue à se réformer et à se débarrasser de ses vieux carcans. Des tests certes très difficiles mais qui devront au moins permettre à la diplomatie algérienne de se repositionner d’une manière pertinente dans les arcanes régionaux et internationaux et pratiquer le lobbying, la diplomatie de l’ombre et celle parallèle qui en sont devenus la règle.

    Le Quotidien d’Oran, 08/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Relations #Lobbying

  • Marocleaks/ Maroc-USA : Les enjeux d’un lobbying fallacieux

     



    Les révélations de Chris Coleman ne semblent laisser échapper aucun détail. Le marocain Snowden a dévoilé les zones d’ombre qui recouvrent le lobbying se déroulant au pays de l’oncle Sam, les États-Unis d’Amérique. 
    Suite à la publication d’un de ses documents confidentiels, la malédiction est tombée cette fois sur la tête du Centre marocain américain (MAC). 
    L’indiscrétion a été commise par Chris Coleman sur le site DROPOX puis relayée via son compte twitter. Pris à son propre piège, le centre a envoyé un e-mail mouvementé pour revendiquer des droits de propriété, obligeant le site DROPOX à supprimer le document.
    Histoire d’un lobbying déguisé
    Le Maroc s’est plongé dans le monde du lobbying par le biais d’organisations aux noms anodins, comme le ‘Moroccan American Cultural Center’, ‘Moroccan American Trade and Investment Council’, et le ‘Moroccan American Center for Policy’ mais en réalité, ils ne sont plus que ramifications du Centre Marocain Américain (MAC). 
    Tout en prétendant afficher l’image d’organisations culturelles ou d’ONG indépendantes, elles sont en réalité un véhicule pour embellir l’image du régime marocain médiéval et obtenir un soutien pour son occupation du Sahara occidental. La société « The Gabriel Company » avait le gouvernement marocain comme client depuis 2002 avec un chiffre d’affaires de 3,7 millions de dollars.
    Cependant, le MAC n’a été enregistré dans le Foreign Agents Registration Act (FARA) qu’en 2004, et depuis lors, il a commencé à utiliser tous les moyens pour obtenir un soutien à la question la plus délicate pour le royaume marocain, le Sahara Occidental occupé. Après s’être enregistré, le Maroc a immédiatement commencé un financement somptueux des lobbyistes afin de rester dans les bonnes grâces de l’administration américaine. 
    Selon les archives du FARA, le Maroc a employé neuf cabinets de lobbying depuis 2007 et a dépensé environ 20 millions de dollars sans compter les enveloppes rembourrées remises sous les tables comme dans le cas d’Ahmed Charai. La somme que le régime de Rabat verse aux bureaux de lobbying le classe en tête des pays sollicitant un tel service dépassant respectivement les pays du pétrodollar.
    Le MAC : défendre l’occupation à tout prix
    Dans le document classé confidentiel, on comprend bien pourquoi le Maroc fait appel à neuf cabinets de lobbying différents. C’est en effet pour viser un certain objectif qu’une certaine entreprise est considérée comme son point fort. 
    Cette tactique telle qu’elle apparaît dans le document est une recommandation d’une certaine agence de lobbying ayant une expertise sur les enjeux du lobbyisme qui se déroule à Washington DC.
    Le Sahara Occidental était au cœur de la stratégie du MAC en 2012 qui devait ensuite être mise en œuvre à travers quatre campagnes. La première campagne était « la campagne des faits sur le terrain » qui visait à mettre en œuvre l’aide financière que l’USAID a fournie au gouvernement marocain, y compris le territoire occupé du Sahara Occidental. Cependant, cette campagne était prématurée car le département d’État américain a été chargé de valider cette décision après 90 jours.
    La deuxième campagne a pris le nom de « Campagne de fermeture des camps » comme résultats attendus pour générer un élan à Washington pour fermer les camps de réfugiés sahraouis pour des raisons de sécurité et pour conditionner les fonds américains au HCR et au PAM. 
    Le lobbying devrait être appliqué dans une propagande à grande échelle pour calomnier le Front Polisario dans la presse, à travers certains membres du Congrès américain collant l’étiquette de liens terroristes mortels entre le Polisario et le terrorisme djihadiste. Néanmoins, Daniel Benjamin, le coordinateur du Département d’État américain pour la lutte contre le terrorisme a démenti ces allégations et a qualifié les rapports faisant état de liens du Polisario avec AQMI de « faux ».
    La troisième campagne était de continuer à positionner le Maroc comme un modèle dans la région dans tous les domaines allant des droits de l’homme à la coopération en matière de sécurité et de réforme démocratique pacifique. En d’autres termes, transmuter le visage dégoûtant d’un régime dictatorial en un havre de démocratie pour cacher ses crimes odieux commis au Maroc et au Sahara occidental. 
    Pendant ce temps, la quatrième campagne « le déploiement des ambassadeurs » devait ouvrir la voie au nouvel ambassadeur du Maroc pour s’adresser à des publics importants et, ainsi, promouvoir les campagnes pertinentes pour les différents groupes afin qu’ils puissent soutenir la thèse expansionniste du Maroc.
    Au vu de ces campagnes, on peut conclure que la stratégie marocaine de lobbyisme aux USA vise principalement à défendre son occupation du Sahara Occidental ; un emmerdeur du régime de Rabat. 
    La stratégie du MAC en 2012 a mis en évidence l’obsession centralisée et pathologique de la politique étrangère du Maroc qui cherche à maintenir à tout prix une occupation qui s’est avérée coûteuse et contre-productive. En attendant, les millions de dollars que gaspille le régime marocain font encore douter de leurs sources suspectes.
    Khalil Asmar
    Source: Marocleaks, 05/03/2017
  • Maroc: « Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux » ou comment Rabat fait chanter les décideurs français…

                                    Sahara Occidental, Maroc, France, tourisme sexuel, lobbying,

    Parution du livre « Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux » : Ou comment Rabat fait chanter les décideurs français…
    Par Mohamed Abdoun
    Certes, la question relève du secret de polichinelle. Le Maroc a, depuis toujours, usé de procédés délictueux, carrément crapuleux, pour faire chanter une bonne partie des décideurs, hauts fonctionnaires et hommes politiques français.
    C’est ce qui explique en très grande partie le laxisme, voire l’encouragement, de Paris, à l’endroit des actes criminels de Rabat, comme le trafic de drogue planétaire ou bien l’occupation illégale du Sahara Occidental doublé du pillage de ses ressources.
    Le secret de ce silence intrigant et complice de la part de la France, déjà abordé dans un précédent article très fouillé, réside dans la corruption, d’une part et le chantage de l’autre. Luxe et luxure font bon ménage dans cette entreprise où le Makhzen s’échine à mettre les petits plats dans les grands.
    Le logiciel sioniste d’espionnage Pegasus aidant, Rabat peut aujourd’hui plus que jamais se livrer à son sport favori, puisque même le président Macron, ainsi que son ex-Premier ministre en ont été les victimes. Le livre en question en parle avec un luxe de détails, et sans jeu de mot aucun.
    Le livre en question est le produit des deux journalistes, experts du Maghreb, Ali Amar et Jean-Pierre Turquoi. Il s’appesantit sur les séjours de luxe auxquels ont droit la plupart des hauts responsables et hommes politiques français dans des « Ryad » dignes des contes des milles et une nuits. Les « nourritures terrestres » évoquées par Gide y sont disponibles profusion. Reste à préciser que ce paradis sur terre, où tous les plaisirs interdits sont permis, comporte un « mortel bémol ».
    Tous les faits et gestes de ces hôtes de marque sont scrutés, détaillés et, le cas échéant, carrément enregistrés. Aucun de ces responsables n’a dès lors plus de secrets pour le Maroc.
    Tous ses points faibles relèvent de véritables lieux communs. La plupart des décideurs français en deviennent de véritables pantins entre les mains des gens du Makhzen. «Marrakech, une ville française?», s’interrogent les auteurs de ce livre dans l’introduction de l’ouvrage pour planter le décor d’une ville que l’ancien Premier ministre britannique, le glorieux Winston Churchill, peintre à ses heures perdues, avait qualifiée de « Paris du Sahara». Ici tout est hypocritement toléré.
    Même la pédophilie. Cela génère au finish une armée d’obligés français. L’avocat Joseph Breham avait déjà évoqué ce sujet sensible après l’éclatement du scandale Pegasus, dont il avait lui-même été la victime.
    Pour cet homme de loi hexagonal, qui connaît mieux que personne la complexité des relations quasi-incestueuses qui lient très étroitement le Makhzen à la plupart des hauts responsables français depuis De Gaulle jusqu’à Macron en passant par Chirac, Mitterrand et les autres, les non-dits sont autrement plus parlants et explicites que tous les mots et discours du monde.
    Cet avocat, qui a eu à défendre Naâma Asfari militant sahraoui arbitrairement condamné dans les incidents de Gdeim, et sauvagement torturé par les services de sécurité marocains Izik, un royaume comme le Maroc ne s’encombre d’aucun scrupule quand il s’agit de ses intérêts étroits.
    Rabat, avec ses gros rangers, semble agir sous la protection d’un blanc-seing lui assurant une totale impunité et protection franco-sioniste en dépit de son usage « immodéré» du logiciel Pegasus. Rabat, en effet, en acquérant ce logiciel pour la bagatelle de 10 millions de dollars auprès de ses alliés et complices sionistes, n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat, et à franchir le Rubicon.
    Des milliers de numéros de téléphones dont les détenteurs ne sont pas des citoyens lambda, ont découvert abasourdis que leurs vies et leur intimité avaient été violées depuis des mois, ou peut-être des années par les barbouzes d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de renseignement et de sécurité marocains. Joseph Breham suggère plus qu’il ne le dit, que la France officielle, à commencer par celle de Macron, est soigneusement « muselée» par le Maroc.
    « La position de la France est déplorable mais pas étonnante. Elle est parfaitement en phase avec l’agenouillement français dans le cadre des relations avec le Maroc. Sous Hassan II et à partir de François Mitterrand, il y a eu globalement une politique pensée et organisée par le Maroc pour créer de bonnes relations avec la France ».
    C’est ce qu’assène cet avocat en parfaite connaissance de cause. Cela sans oubli que cette prise de contrôle discrète n’a sans doute été rendue possible que grâce au concours de cette armée d’agents sionistes qui infestent le palais royal marocain.
    L’avocat évoque à ce propos la « mamounisation»du personnel politique français. Entendre par là l’octroi de privilèges indus, des séjours touristiques dans des sites idylliques, de la monnaie sonnante et trébuchante, u carrément des plaisirs sexuels dont seul le Maroc détient le secret : « Cette stratégie s’est mise en place à plusieurs niveaux. La politique, ce que l’on a appelé la « mamouniasation» de la classe politique française [en référence à La Mamounia, mythique hôtel de luxe de Marrakech qui voit défiler des personnalités politiques françaises], de ses décideurs ou de chefs d’entreprise, consiste à les inviter, leur offrir des cadeaux voire assurer un financement de la vie politique française à un niveau assez conséquent ».
    Le terme « assez conséquent», n’est qu’un euphémisme quant on se penche sur la frilosité et le silence gêné de l’Elysée par rapport à ce scandale qui, gageons-le, n’en est encore qu’à ses débuts.
    Il s’agissait de créer un mélange de liens institutionnels très forts et de liens personnels, voire de compromission, avec un certain nombre de membres de la classe dirigeante française.
    « Je peux parler d’un exemple tiré de mon expérience d’avocat. En 2014, au nom d’un certain nombre de clients dont Claude Mangin et Nâama Asfari, nous déposons des plaintes pour torture contre différentes personnes dont Abdellatif Hammouchi, directeur de la DGSN [Direction générale de la sûreté nationale, la police marocaine]. Dans le cadre de ces plaintes, j’indique à la juge d’instruction que M. Hammouchi, qui se trouve alors en France, va être interviewé dans les heures qui suivent à Neuilly-sur-Seine, par des journalistes. En temps normal, nous ne sommes jamais informés de la venue de M. Hammouchi sur le sol français. Il se déplace sous de faux noms. Je demande à la juge de saisir l’occasion pour l’interroger. Elle envoie alors une convocation à l’intéressé pour l’entendre dans le cadre des plaintes en question. Non seulement Abdellatif Hammouchi ne viendra pas, mais le Maroc fera un énorme scandale à ce sujet. Les amis français du Maroc entrent dans la danse. Le Maroc suspend la convention judiciaire bilatérale avec la France ».
    On sait que Paris a, par la suite, fini par s’aplatir face à Rabat, un peu de la même manière qu’elle le fait dans ce grand et grave scandale. « Il s’agit selon moi d’un point fondamental. L’État marocain exercerait une pression sur un certain nombre de décideurs français ».
    La Patrie News, 18/09/2021
  • « Rabat fait chanter nombre de hauts responsables hexagonaux» (Joseph Breham)

    Maroc, France, Sahara Occidental, Pegasus, Espionnage, lobbying, Joseph Breham, #Maroc 


    Joseph Breham, avocat français, le suggère quasi ouvertement : « Rabat fait chanter nombre de hauts responsables hexagonaux»
    Pour cet homme de loi hexagonal, qui connaît mieux que personne la complexité des relations quasi-incestueuses qui lient très étroitement le Makhzen à la plupart des hauts responsables français depuis De Gaulle jusqu’à Macron en passant par Chirac, Mitterrand et les autres, les non-dits sont autrement plus parlants et explicites que tous les mots et discours du monde.
    Cet avocat, qui a eu à défendre Naâma Asfari militant sahraoui arbitrairement condamné dans les incidents de Gdeim, et sauvagement torturé par les services de sécurité marocains Izik, un royaume comme le Maroc ne s’encombre d’aucun scrupule quand il s’git de ses intérêts étroits.
    Rabat, avec ses gros rangers, semble agir sous la protection d’un blanc-seing lui assurant une totale impunité et protection franco-sioniste en dépit de son usage « immodéré « du logiciel Pegasus. Rabat, en effet, en acquérant ce logiciel pour la bagatelle de 10 millions de dollars auprès de ses alliés et complices sionistes, n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat, et à franchir le Rubicon.
    Des milliers de numéros de téléphones dont les détenteurs ne sont pas des citoyens lambda, ont découvert abasourdis que leurs vies et leur intimité avaient été violées depuis des mois, ou peut-être des années par les barbouzes d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de renseignement et de sécurité marocains.
    Pour la petite histoire, je fais peut-être partie des personnes ciblées pour avoir entretenu des contacts étroits et quasi quotidiens avec Claude Mangin et Oubi Bouchraya, formellement identifiés parmi les victimes de ce terrible logiciel.
    Une fois fermée cette parenthèse, Joseph Breham suggère plus qu’il ne le dit, que la France officielle, à commencer par delle de Macron, est soigneusement « muselée « par le Maroc.
    Or, comment Rabat aurait-elle pu obtenir cela alors que sa position est des plus inconfortables qui soit depuis l’éclatement de ce scandale désormais planétaire, et que Paris, en revanche, était censée jouer sur du velours ? La réponse en est toute simple. Le Maroc, déjà adepte de la corruption et du trafic de drogue, donne l’air de ne pas dédaigner non plus toutes les formes de chantages que l’on pourrait imaginer ou soupçonner.
    Chronique d’une «mamounisation » annoncée. Et dénoncée aussi…
    S’il n’a pas hésité à espionner le président français lui-même, ainsi qu’une palette impressionnante de journalistes et de défenseurs des droits de l’Homme, c’est qu’il devait être sûr de son fait, et que ce scandale ne dépasserait pas le simple stade d’une tempête dans un verre d’eau.
    « La position de la France est déplorable mais pas étonnante. Elle est parfaitement en phase avec l’agenouillement français dans le cadre des relations avec le Maroc. Sous Hassan II et à partir de François Mitterrand, il y a eu globalement une politique pensée et organisée par le Maroc pour créer de bonnes relations avec la France ».
    C’est ce qu’assène cet avocat en parfaite connaissance de cause. Cela sans oubli que cette prise de contrôle discrète n’a sans doute été rendue possible que grâce au concours de cette armée d’agents sionistes qui infestent le palais royal marocain.
    L’avocat évoque à ce propos la « mamounisation» du personnel politique français.
    Entendre par là corrompre celui-ci par des privilèges indus, des séjours touristiques dans des sites idylliques, de la monnaie sonnante et trébuchante, u carrément des plaisirs sexuels dont seul le Maroc détient le secret : « Cette stratégie s’est mise en place à plusieurs niveaux.
    La politique, ce que l’on a appelé la « mamouniasation» de la classe politique française [en référence à La Mamounia, mythique hôtel de luxe de Marrakech qui voit défiler des personnalités politiques françaises], de ses décideurs ou de chefs d’entreprise, consiste à les inviter, leur offrir des cadeaux voire assurer un financement de la vie politique française à un niveau assez conséquent ».
    Le terme « assez conséquent», n’est qu’un euphémisme quant on se penche sur la frilosité et le silence gêné de l’Elysée par rapport à ce scandale qui, gageons-le, n’en est encore qu’à ses débuts.
    Il s’agissait de créer un mélange de liens institutionnels très forts et de liens personnels, voire de compromission, avec un certain nombre de membres de la classe dirigeante française.
    La politique de la « mamouniasation « s’est élargie à différentes personnalités du monde des arts, des lettres, du cinéma… Sous Jacques Chirac, cela a commencé à porter ses fruits et s’est perpétué avec tous les présidents suivants ».
    Cette « mamounisation « du personnel politique et décisionnel français ne va évidemment pas sans que des affaires compromettantes ne soients retenues contre les concernés.
    Discret et efficace, le procédé a en quelque sorte été percé à jour avec l’assourdissant silence élyséen en dépit e l’énormité du scandale Pegasus. Ahurissant, et inquiétant à la fois.
    L’affaire Abdellatif Hammouchi, que nous avons souvent évoquée dans de précédents articles suffit à étayer de pareils soupçons.
    « Je peux parler d’un exemple tiré de mon expérience d’avocat. En 2014, au nom d’un certain nombre de clients dont Claude Mangin et Nâama Asfari, nous déposons des plaintes pour torture contre différentes personnes dont Abdellatif Hammouchi, directeur de la DGSN [Direction générale de la sûreté nationale, la police marocaine]. Dans le cadre de ces plaintes, j’indique à la juge d’instruction que M. Hammouchi, qui se trouve alors en France, va être interviewé dans les heures qui suivent à Neuilly-sur-Seine, par des journalistes. En temps normal, nous ne sommes jamais informés de la venue de M. Hammouchi sur le sol français. Il se déplace sous de faux noms. Je demande à la juge de saisir l’occasion pour l’interroger. Elle envoie alors une convocation à l’intéressé pour l’entendre dans le cadre des plaintes en question. Non seulement Abdellatif Hammouchi ne viendra pas, mais le Maroc fera un énorme scandale à ce sujet. Les amis français du Maroc entrent dans la danse. Le Maroc suspend la convention judiciaire bilatérale avec la France ».
    On sait que Paris a, par la suite, fini par s’aplatir face à Rabat, un peu de la même manière qu’elle le fait dans ce grand et grave scandale. « Il s’agit selon moi d’un point fondamental. L’État marocain exercerait une pression sur un certain nombre de décideurs français ».
    Et d’ajouter plus loin : « c’est la méthode du kompromat [faire chanter ses ennemis avec des informations compromettantes]. Quand on détient le téléphone portable de quelqu’un, on sait tout de cette personne.
    Quand une personnalité loue une villa à Marrakech, vous savez si elle vient avec des amis jeunes ou non, si elle a perçu de l’argent ou non, etc. Inutile d’en dire plus sans doute les faits sont assez parlants et accablants d’eux-mêmes.
    Mohamed Abdoun
    La Patrie News, 07/08/2021