Étiquette : Lobbying

  • France-Maroc : Une amitié très cultivée

    Maroc, France, Lobbying, André Azoulay, Hassan II, Mohammed VI, #Maroc #France


    Le Maroc sait tisser ses réseaux, particulièrement avec la France: Culture, tourisme, politique : une diplomatie riche en paillettes avec des opération de lobbying élevées au rang des beaux-arts.
    Par Vladimir de Gmeline
    L’affaire Pegasus fera-t-elle trembler la belle amitié franco-marocaine sur les bases ? Rien n’est moins sûr. Depuis le milieu des années 1990, les relations entre les deux pays sont faites d’un mélange de séduction, d’estime mutuelle, d’intérêts économiques considérables, d’invitations dans les plus beaux palais, d’échanges culturels, de lobbying intense auprès des politiques, des milieux d’affaires et des journalistes. Et, aussi, un peu d’oubli des atteintes aux droits de l’homme. Une amitié construite de main de maître, comme le raconte le journaliste Omar Brouksy dans son ouvrage La République de Sa Majesté (Nouveau Monde), paru en 2017, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron : « Depuis, le contexte et le cadre de cette relation de connivence n’ont pas changé, fait remarquer cet opposant dont le téléphone, ô surprise, est sur la liste des numéros espionnés par le logiciel Pegasus, DSK est toujours installé dans une maison magnifique à Marrakech, il conseille des chefs d’Etat africains et le roi Mohammed VI, et vous n’entendrez pas BHL et Jamel Debbouze critiquer le souverain ; Il y a 700 entreprises françaises, la mission culturelle française au Maroc est la plus importante au monde, la langue française reste celle de l’élite.Pendant ce temps, on arrête des journalistes sous des prétextes bidon et les militants du Rif sont toujours emprisonnés ».
    Relais influents
    L’année 1990 marque un tournant. La publication du livre de Gilles Perrault Notre ami le roi (Gallimard) révèle que l’élégant et très cultivé Hassan II n’est pas franchement un humaniste chevronné. Le monarque se rend alors compte qu’il ne dispose pas de relais suffisants à Paris ; Avec l’aide ultra-efficace de son conseiller économique, André Azoulay, homme de réseaux formé au Centre de formation des journalistes à Paris, Hassan II va reconstruire son image et celle de son pays. Émissions, reportages et autres contrats avec des groupes hôteliers y contribuent ; A la mort de Hassan II, l’entreprise continue avec la même efficacité, d’autant que Mohammed VI passe à ses débuts pour un héritier emprunté mais sympathique, jouissant d’une réputation de « roi des pauvres » proche de son peuple.
    En parallèle, un autre homme va jouer un rôle clé dans la construction de solides relations entre Rabat et Paris : Mehdi Qotbi, peintre issu d’un milieu pauvre, professeur d’arts plastiques, ami des poètes, sympathique endiable et doté d’un culot à toute épreuve. Il est l’ami de Dominique de Villepin, qui lui ouvre les portes de l’Elysée, et de Jack Lang. Par ailleurs, entre les français nés au Maroc, ceux qui y ont fait leurs études, comme Elisabeth Guigou, la nouvelle génération de Franco-Marocains et les parlementaires membres du groupe d’amitié entre les deux pays (le plus grand de l’Assemblée), le royaume dispose de multiples relais ; Même si, ces derniers temps, l’association n’a pas misé sur le bon cheval : Mustapha Laabid, député apparenté LREM d’Ille-et-Villaine et président du groupe d’amitié, vient d’être déclaré inéligible à la suite de sa condamnation pour abus de confiance.
    Heureusement, le Maroc pourra toujours compter sur Najat Vallaud-Belkacem et Rama Yade, professeures à l’Université Mohammed VI Polytechnique. C’est dans cet établissement, financé par l’Office Chérifien des phosphates, que le fils du roi, Moulay Hassan, poursuit ses études.
    Intérêts communs. Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, les relations entre Paris et Rabat sont au beau fixe. « DSK conseille Mohammed Vi et vous n’entendrez pas BHL et Jamel Debbouze critiquer le souverain », analyse Omar Brouksy. Ci-dessous, le chef de l’Etat et le roi du Maroc, à l’Elysée, le 12 décembre 2017.
    Marianne, 30 juillet au 05 août 2021
  • L’Affaire Pegasus confirme l’emprise du Maroc sur les élites françaises

    Par Sidi Boumaata

    Près de deux semaines après les révélations d’Amnesty International et Forbidden Stories et un consortium international de journalistes concernant l’étendu de l’utilisation du logiciel espion isrélien Pegasus, l’Elysée reste muet malgré les nombreuses demandes de clarifications de la presse.

    En dépit des sollicitations du journal Le Monde, la seule réaction de l’Elysée s’est limité à ces quelques mots prononcés en conditionnel: «Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves». Motus et bouche cousue de la part des autorités françaises, malgré la confirmation des faits par les services de renseignements français.

    En effet, selon The Guardian, « les enquêteurs du renseignement français ont confirmé que le logiciel espion Pegasus avait été trouvé sur les téléphones de trois journalistes, dont un cadre supérieur de la chaîne de télévision internationale France 24 ». « C’est la première fois qu’une autorité indépendante et officielle corrobore les conclusions d’une enquête internationale menée par le projet Pegasus », a-t-il ajouté.

    Selon Edwy Plenel, président de Médiapart, « le silence de l’Elysee dans l’affaire Pegasus est incompréhensible le monde a fait la liste des questions d’intérêt public auxquelles le pouvoir ne répond pas. Il suffit de la lire pour comprendre que ce silence cache quelque chose ».

    Pour d’autres, « l’affaire Pegasus a mis en lumière « les relations toxiques entre la France et le Maroc ». Et la bienveillance de Paris (et de Bruxelles) à l’égard de ses plus hauts responsables. Au nom, notamment, de la lutte anti-terroriste ».

    Ce silence assourdissant confirme encore une fois la complaisance de la classe politique française en général, qu’elle soit de droite ou de gauche. Est-ce parce que les services secrets marocains détiennent, grâce à l’espionnage à travers le logiciel Pegasus, des preuves irréfutables sur les turpitudes des élites françaises à Marrakech et ailleurs sur le sol du royaume chérifien ?

    Etiquettes : Maroc, France, Pegasus, pédophilie, pédocriminalité, NSO Group, élites françaises, Marrakecho, tourisme sexuel, lobbying, La Mamounia, #Maroc #Pegasus

  • Maroc : Une drôle de façon de remercier la France

    Le Maroc jouit d’un statut de partenaire privilégié. Pour en faire une exception, on l’a appelé « statu avancé ». Au détriment du principe des droits de l’homme imposé aux autres partenaires de l ‘Union Européenne. Les élites politiques, médiatiques et culturelles françaises ferment les yeux sur les dépassements et les exactions du régime monarchique alaouite dans le cadre du régime de faveur que les dirigeants français, de gauche comme de droite, font tout pour maintenir et conserver. Des élites largement dénudées par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi dans leur livre “Paris-Marrakech : sexe, fric et réseaux”.

    Dans cet ouvrage, les deux journalistes dévoilent les méthodes en vue de créer des liens en faire des amis. En plus des cadeaux, le Makhzen joue sur la corde e l’attachement au pays natal des français d’origine juive dont il fera son arme létale pour s’en prendre aux sahraouis et à l’Algérie. « Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France », soulignent-ils.

    Ainsi, des intellectuels, des hommes d’affaires, des industriels, des lobbyistes professionnels, quelques personnalités indéfinissables, et bien évidemment une belle brochette représentative du spectre politique français seront invités « tous frais payés » à diverses manifestations organisées par les autorités marocaines. Il y a de tout, hommes et femmes, gauche et droite, riches et pas riches. Tous au service d’un seul idéal : protéger le régime et vanter ses « mérites ». Autrement, ils seront sévèrement punis par le roi qua accumulé, pendant toutes ces années, des preuves accablantes obtenues grâce aux pratiques d’espionnage que les deux associations Forbidden Stories et Amnesty International ont, dernièrement, mises à la lumière.

    La France, toutes couches confondues, s’est retrouvée ainsi, compromise et kidnappée par le Makhzen. Personne n’ose froisser le Maroc et gouvernants, entrepreneurs, journalistes et personnalités de toute genre sont obligés de protéger le régime et vanter ses prétendus “mérites”.

    En dépit de toutes ces vérités, ironie du sort, le Maroc remercie la France d’une façon très originelle : En espionnant ces élites, y compris le président Macron. Il cherche, ainsi, à renforcer, sa mainmise sur les français malgré leur plus que prouvée allégeance à la monarchie marocaine.

    Etiquettes : Maroc, France, tourisme sexuel, Marrakech, La Mamounia, lobbying, chantage, Sahara Occidental, Algérie, Pegasus, espionnage, statut avancé,

  • France-Maroc, une relation incestueuse

    UN LIVRE DÉCORTIQUE LES LIENS ENTRE LES DEUX PAYS

    Ali Ammar, fondateur de l’ancien hebdomadaire marocain indépendant Le Journal, et Jean-Pierre Tuquoi, ancien journaliste au Monde, expert du Maghreb, viennent de publier Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux, une enquête fouillée qui démontre les complicités entre le pays royal et la classe politique française, gauche et droite. Ce livre permet de comprendre pourquoi la France est toujours du côté de Rabat dans ses conflits avec Alger. Nous en proposons quelques extraits.
    Le rite ne change pas. Que la France se mette en congé et voilà Marrakech saisie par la fièvre. “Vacances” rime alors avec “effervescence” pour la cité presque millénaire. à l’aéroport international Marrakech-Menara, l’agitation est palpable. Le hall d’arrivée ressemble à un souk. On s’y bouscule gentiment sous l’œil goguenard des policiers de service. Les douaniers aussi sont à leur poste, près de la sortie. S’ils auscultent, palpent, fouillent les valises des Marocains de retour au pays, ils délaissent les bagages des touristes français. Bienvenue “dans le plus beau pays du monde”, comme l’assure la publicité de l’office du tourisme. à deux pas des guichets des passagers “normaux”, la file réservée aux diplomates et aux équipages s’écoule en bon ordre. Qui aurait imaginé qu’autant d’ambassadeurs, actifs ou à la retraite, fréquentent Marrakech ? Peu de têtes connues parmi ceux qui, passeport à la main, valise à roulettes dans l’autre, patientent devant les policiers plantés derrière leur comptoir comme les caissières d’un supermarché. Ni ministre, ni dirigeant politique, ni parrain du CAC40. La raison est simple. à peine débarqués, quelques-uns de ces happy few se sont engouffrés dans une limousine qui les attendait au pied de la passerelle de l’avion ; les autres se sont dirigés tout naturellement vers les salons pour VIP installés un peu à l’écart. Les formalités y sont douces. Traitement de faveur identique pour les clients de la Mamounia et d’une poignée de palaces pris en main et choyés dès leur arrivée. Un salon particulier les accueille avec boissons fraîches et serviteurs en gants blancs. En ce Noël 2010, Marrakech a fait le plein de beau monde. C’est une fin d’année hors du commun. Un cru exceptionnel. Jamais jusqu’alors Kech n’a réuni autant de membres de la France d’en haut. Jamais autant de VIP n’ont débarqué de Paris.
    Premier de cordée, Nicolas Sarkozy a donné le ton. Au départ, le président français et son épouse Carla avaient d’autres projets : changer d’hémisphère, aller en Afrique du Sud pour oublier la France et ses frimas. Marrakech, ils y étaient pour le réveillon 2009. Pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? Mais une offre royale, de celles qu’il est délicat de rejeter, les a contraints à changer de destination. Comme l’année précédente, le monarque mettait à la disposition du couple présidentiel, flanqué d’un des enfants de Carla, Jna Kébir, le dernier-né de ses palais, mélange d’architecture mauresque et de décoration africaine. Caché dans la palmeraie, Jnan Kébir est réputé enchanteur même si l’atmosphère, selon des confidences chuchotées, se révèle un brin ennuyeuse lorsqu’on n’est pas un contemplatif.
    Dans le sillage du président, c’est le noyau dur du sarkoland qui a débarqué à Kech. En tête du cortège, l’indispensable Hortefeux, fidèle comme un chien à son maître, déjà annoncé comme directeur de campagne du candidat Sarkozy en 2012, venu avec madame, Valérie Hortefeux, et les époux Balkany, couple sulfureux et provocateur arrivé tout droit de son fief des Hauts-de-Seine. Entre ceux-là, tous grognards de la sarkozie, que de combats communs, de complots, de bagarres contre la chiraquie, contre son ange noir. Dominique de Villepin, contre la gauche, contre le centre…! Fût-il question de ces années de conquête de l’élysée lors du dîner qui les réunit ? Peut-être, mais alors comme d’une bataille victorieuse dont il fallait tirer les enseignements pour le prochain combat, la présidentielle 2012.
    Rien n’est gagné. à un an et demi de l’élection présidentielle, les sondages d’opinion sont médiocres et la droite en piteux état. Les centristes menacent de s’émanciper et de faire cavalier seul. Candidat malheureux à Matignon, Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre de l’Environnement, laisse dire qu’il pourrait se lancer dans la course à l’élysée, au risque d’affaiblir la droite au profit de la gauche. Un autre ex, Hervé Morin, un temps à la Défense, fait de même et rêve d’un destin national. Ces faux durs, il faut tenter de les amadouer. Pourquoi pas ici à Marrakech, puisqu’ils s’y trouvent. Jean-Louis Borloo, tout juste débarqué avec son épouse, la journaliste de télévision Béatrice Schönberg, d’Essaouira, un autre lieu de villégiature marocain à la mode dans l’élite française, est donc reçu à dîner lui aussi. Sans grand succès. L’ex-futur Premier ministre parle volontiers de Marrakech où il possédait encore il y a peu une maison de 700 m2, agencée par une architecte d’intérieur française et ouvrant de plain-pied sur un golf, mais de ses ambitions élyséennes il ne souffle mot. Quant à Hervé Morin, c’est un Brice Hortefeux qui est désigné pour l’amadouer et lui faire espérer un retour en grâce. Peine perdue également. La diplomatie du tajine appliquée à la cuisine française se révèle décevante.
    Hervé Morin est descendu au Es-Saadi, un établissement cinq étoiles, refuge désuet et hors de prix de la France du bouclier fiscal. La milliardaire Liliane Bettencourt en a longtemps été une inconditionnelle, en particulier de son restaurant, connu depuis un demi-siècle comme la meilleure table du Maroc.
    Le Es-Saadi, pour une partie rénové, doit son attrait à ses neuf hectares de jardin, à sa dizaine de piscines, à ses suites orientales et à ses villas rococo. Chacune est typée : ambiance indienne, persane, romaine, berbère. Il y en a pour tous les goûts. Avec l’hôtel Plaza Athénée à Paris, le Es-Saadi est le seul établissement à abriter dans ses murs un institut de beauté Dior inauguré comme il se doit : des centaines d’invités au dîner de gala — Fanny Ardant, Nadine Trintignant, Jacques Chancel, Yann Arthus Bertrand (…).
    Brice Hortefeux est dans le même établissement, logé et nourri également aux frais de la princesse. Mais impossible de connaître le nom de l’amphitryon. Il s’agit d’un “ami” présent sur place, se contente-t-il de répondre à des journalistes curieux. En revanche, le ministre jure ses grands dieux qu’il est venu à Marrakech avec ses propres deniers, en empruntant un vol régulier.
    Tout dégoulinant de luxe qu’il est, le Es-Saadi n’est pas ce qui se fait de mieux à Marrakech, loin s’en faut. Le summum c’est le Royal Mansour, dans le quartier huppé de l’Hivernage, un palace plus discret que la Mamounia et le seul au fond qui sait faire la différence entre un millionnaire et un milliardaire (…) à l’automne 2010, le couple présidentiel y était arrivé incognito. L’élysée n’avait rien dit, jurant aux journalistes que Nicolas et Carla se reposaient en France, au Cap Nègre où la belle-famille du président possède une résidence. Médiocre mensonge.
    Le Royal Mansour mérite que l’on s’y attarde. Classé en 2011 parmi les hôtels “les plus extraordinaires du monde” par le Conde Nast Traveler, la bible des voyageurs fortunés, il se présente comme une médina reconstituée. Une médina cinq étoiles, flamboyante mais factice, hors sol, une collection de faux-semblants avec ses cinquante-trois riads immaculés, à la fois proches les uns des autres mais indépendants. Un monde clos et désincarné, sans bruit ni agitation, à deux pas de la ville et de la vraie vie (…) C’est une utopie pour milliardaires. Une fois passée la réception, le palace s’ouvre sur une enfilade de salons feutrés, de bars, où des garçons aux gestes étudiés servent des alcools forts plus que centenaires, de fumoirs où l’on propose des havane hors de prix, de restaurants tout justes ouverts et déjà consacrés. Le tout dans une débauche de marbres multicolores marquetés, de fer forgé, de cuirs, de zelliges, de plafonds de bois ouvragés dorés à la feuille, de meubles incrustés de nacre (…)
    En cette fin 2010, un bel échantillon de la France des nantis est à pied d’œuvre. Les ministres, ceux qui l’ont été, ceux qui aspirent à le devenir, on l’a vu, sont en nombre. Mais la gauche est loin d’être absente. Peut-être même est-elle davantage présente grâce à DSK qui, joker des socialistes face à Sarkozy pour quelques mois encore, agit comme un aimant (…)
    à Marrakech, DSK a comme voisin un éphémère secrétaire d’état de l’ère François Mitterrand, Thierry de Beaucé, qui exploite depuis des années avec un ami brésilien, Homero Machry, le riad Madani, l’ancienne demeure du grand vizir, le Glaoui, transformé en maison d’hôtes avec jardin de rêves et piscine en terrasse sur plus de 3000 m2. Le cinéaste François Ozon, la fille de François Mitterrand Mazarine Pingeot, et Bety Lagardère, la veuve de Jean-Luc, s’y rendent à l’occasion.
    Vit surtout, à deux pas de là, Bernard Henri-Lévy, propriétaire lui aussi d’un riad digne de la couverture d’un magazine de décoration avec ses zelliges flamboyants, ses murs intérieurs peints en tadellakt, ses fenêtres voilées par des moucharabiehs (…)
    L’interviewer politique Jean-Pierre Elkabbach est de ceux qui, dans le sillage de Jacques Sanchel, viennent régulièrement à Marrakech. Homme de télévision et candidat perpétuel à la direction de France Télévisions, Guillaume Durand est également un habitué de Marrakech. Jean-René, la patron de Vivendi, a ses habitudes à Marrakech. Des habitudes d’homme très riche. Il possède depuis plus de dix ans une propriété, Dar El-Sadaka, installée dans une oliveraie de 13 ha. Dans cet univers baudelairien où “tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté”, on vit en nabab, servi par un discret ballet de babouches. Pour d’autres, ce sont des plaisirs autrement pimentés qu’ils sont venus chercher à Marrakech. Ils tournent autour du sexe (…). Depuis 2005, les bas-fonds de la ville mais aussi les riads repliés sur eux-mêmes, les palaces étoilés, les bars branchés, les night-clubs baroques, les restos chic, les résidences tapageuses et les villas cossues avec leurs vigiles sourcilleux ont supplanté Bangkok, longtemps destination phare du tourisme sexuel. Aujourd’hui, la capitale thaïlandaise est moins attirante. Trop éloignée de l’Europe. Trop exposée aux tsunamis. Et trop turbulente du point de vue politique. à Marrakech, la paisible, quel que soit le lieu de sortie, le sexe est tarifé et omniprésent et les prix aussi variés que les prestations. Tarif de la soirée pour une ambiance croisée dans un endroit à la mode dans le quartier huppé de l’Hivernage : environ 200 euros (…) Depuis qu’une crise immobilière sévit à Marrakech, des centaines de meublés sont disponibles pour des durées très brèves, parfois une seule nuit. Au total, elles seraient 20 000 âgées de 16 à 30 ans à offrir leurs services dans l’espoir de gagner jusqu’à 15 000 euros par mois pour les plus sollicitées. La passe furtive, elle, se négocie autour de dix euros dans les bosquets attenants aux murs de la Koutoubia, la vénérable mosquée du XIIe siècle, symbole de la cité. Tarifs identiques dans les jardins du centre-ville et sur la fameuse place Djemaa El-Fna, lieu de la drague improbable, rebaptisé le “souk des pédés” par les Marrakechis (…) Partout à Marrakech, il suffit d’un regard de clients étrangers en quête de sexe facile pour que des jeunes proposent leurs services. Sauf qu’ils ont pour la plupart en 15 et 18 ans. Pire, certains d’entre eux se retrouveraient sur le trottoir dès le plus jeune âge, en moyenne à 9 ans. Tous viennent du Mellah, l’ancien quartier juif de la ville. à deux pas de la médina, c’est un réservoir de chair fraîche (…) Il faut l’admettre : une frange de touristes se rendent au Maroc pour le sexe, pour la drogue, pour une gamme de plaisirs qu’ils ne peuvent se permettre aussi facilement dans leur pays d’origine (…)
    Qu’il s’agisse de vendre l’image d’un Mohammed VI démocrate, épris de justice sociale et à l’écoute d’un peuple qui le vénère, de défendre la “marocanité” du Sahara occidental face à l’Algérie et au Front Polisario, ou de célébrer le Maroc “dragon économique de l’Afrique”, les lobbystes ne manquent pas, à droite comme à gauche, prêts à monter en première ligne par intérêt ou par conviction.
    On les voit alors à la télévision, on les entend à la radio, ils signent des tribunes libres et des pétitions dans les journaux, courent les colloques et les séminaires — quand ils ne les organisent pas eux-mêmes — avec un discours bien rodé. Le nombre des thuriféraires du royaume fait honneur au professionnalisme des Marocains, passés maîtres dans l’art de s’attacher des “amis” bien mieux que ne le font leurs voisins algériens.
    Pas de recette unique dans leurs poches. Les Marocains jouent plusieurs cordes. L’attachement au pays natal en est une… Les cadeaux petits ou grands sont une autre façon de s’attacher des fidélités.
    Une invitation tous frais payés à un festival de musique, à un colloque de haute volée, à l’inauguration d’un palace à Marrakech, un bout de terrain constructible, une décoration… rien de tel pour se faire des obligés français qui auront à cœur de renvoyer l’ascenseur (…) La liste des amis de la monarchie a beau être très fournie, elle ne l’est jamais assez vue de Rabat. Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France (…)
    Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi
    Etiquettes : Maroc, France, Marrakech, lobbying, Mohammed VI, Makhzen, La Mamounia, tourisme sexuel, orgies, pédophilie,
  • France 24 supprime l’interview avec le chef de la diplomatie sahraouie

    Vendredi dernier, France24 a publié une interview avec le ministre sahraouis des affaires étrangères.

    L’articlé oublié sous le titre de « Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie sahraouie : Il y a une guerre avec le Maroc » a été surrpimé 24 heures après. Un incident qui dit long sur les affinités de la chaîne française avec le régime despotique du Maroc. Affinité dévoilé par Le Canard Enachîné lorsqu’il a publié en juin 2011 les noms de plusieurs patrons de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil en échange d’articles complaisants envers la monarchie marocaine. C’était à l’époque où l’ancien ministre Luc Ferry a révélé sur les antennes de Canal Plus l’existence d’un «  »d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.

    En 2014, le mystérieux hacker connu sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des détails sur la manipulation de plusieurs journalistes français par les services secrets marocains dans cette affaire connue sous le nom de Marocleaks.

    Trois ans plus tard, le magazine Marianne apportait une plongée dans les eaux troubles des relations diplomatiques franco-marocaines, à travers une enquête sur les réseaux d’influences marocains dans l’Hexagone. « Sur fond d’intérêts économiques et stratégiques, de droits de l’homme et de guerre contre le terrorisme, le Maroc n’a cessé d’étendre ses réseaux d’influence en France. L’élection d’Emmanuel Macron n’a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatia parallèle », écrivait Marianne dans son numéro du 24 janvier 2017.

    A force de manger dans le ratelier du Makhzen, les journalistes français sont contraints d’obéïr sous peine de voir ses frasques à Marrakech révélés au grand jour. Avec des preuves graphiques à l’appui!

    Vidéo de l’interview suppprimé


    Etiquettes : Maroc, France, Sahara Occidental, Front Polisario, lobbying, Marocleaks, réseaux d’influence, France24,

  • L’ancien Premier ministre britannique David Cameron détaille le lobbying intensif de Greensill

    Selon des documents publiés mardi, l’ancien Premier ministre britannique David Cameron a contacté à plusieurs reprises des ministres de premier plan sur une période de quatre mois en 2020 afin de faire pression sur la société de financement de la chaîne d’approvisionnement Greensill Capital, aujourd’hui en faillite.

    L’implication de Cameron dans les efforts visant à garantir l’accès de Greensill Capital aux programmes de financement du gouvernement en cas de pandémie a alimenté des questions plus larges sur l’influence des lobbyistes sur les décisions du gouvernement britannique.

    Le journal des communications publié mardi comprend des textes, des messages WhatsApp et des appels téléphoniques au ministre des finances Rishi Sunak, au ministre du cabinet Michael Gove et au ministre de la santé Matt Hancock. Il a également contacté plusieurs fonctionnaires.

    Une fois de plus, Greensill a obtenu un « non » », a écrit M. Cameron à Tom Scholar, haut fonctionnaire du ministère des Finances, le 3 avril 2020, selon des documents fournis par M. Cameron à la commission parlementaire du Trésor.

    « Je suis sincèrement déconcerté… Cela semble fou. J’appelle maintenant CX, Gove, tout le monde. Meilleurs voeux. Dc. »

    « CX » fait référence à Sunak.

    Cameron faisait pression sur le gouvernement pour permettre à Greensill, fondée par le banquier australien Lex Greensill en 2011, d’accéder à un plan de financement COVID-19.

    La Banque d’Angleterre a déclaré en avril qu’aucun changement n’avait été apporté au mécanisme de financement des entreprises Covid à la suite de la communication entre M. Cameron et les responsables de la Banque.

    M. Cameron a nié avoir enfreint un code de conduite ou des règles gouvernementales et le gouvernement a répété à plusieurs reprises que le résultat de ses discussions sur les propositions de Mme Greensill concernant l’accès à un programme de prêts COVID-19 n’a pas été pris en compte.

    Néanmoins, le parti travailliste de l’opposition affirme que l’implication de M. Cameron est la preuve d’une culture plus large dans laquelle ceux qui ont un accès privilégié aux ministres peuvent obtenir un avantage injuste.

    L’actuel Premier ministre Boris Johnson fait également l’objet d’enquêtes concernant sa conduite sur plusieurs questions sans rapport avec les dons et les financements. Il nie tout acte répréhensible.

    PAS DES AMIS

    Plus tard dans la journée de mardi, Lex Greensill a comparu pendant plus de trois heures devant une commission d’enquête parlementaire sur l’effondrement du cabinet et ses efforts de lobbying.

    Greensill a été engagé en tant que conseiller du gouvernement alors que Cameron était Premier ministre britannique de 2010 à 2016.

    Interrogé sur sa relation avec Cameron, il a déclaré que les deux n’étaient pas proches pendant qu’il travaillait pour le gouvernement.

    « Je ne dirais pas que M. Cameron et moi étions amis », a déclaré Greensill. « Je l’ai rencontré une ou deux fois à l’époque où je travaillais au Cabinet Office ».

    Après avoir quitté ses fonctions, M. Cameron est devenu conseiller de Greensill Capital, qui a demandé la protection contre l’insolvabilité en mars.

    Les données publiées montrent que M. Cameron a contacté six ministres différents et un nombre similaire de fonctionnaires du gouvernement et de la Banque d’Angleterre. Les messages allaient de l’organisation d’appels à l’énumération des mérites de l’entreprise Greensill.

    « Je suis sûr que la bonne volonté et le bon sens peuvent résoudre ce problème. En fin de compte, c’est le fond qui compte (l’aide aux PME) – la forme peut toujours être réglée », disait un message de Cameron à Sunak.

    La commission du Trésor interrogera Cameron jeudi.

    Reuters, 11 mai 2021

    Etiquettes : Royaume Uni, David Cameron, Greensill Capital, lobbying,

  • Maroc Leaks : C&I touchait 120.000€ par an pour espionner l’Algérie

    Maroc, Marocleaks, C&I, Communication&Institution, lobbying, Algérie, #Maroc, #Algérie,

    « COMMUNICATION&INSTITUTION »

    Olivier Le Picard et Gaëtan De Royer sont les responsables de la société de conseil en lobbying « COMMUNICATION &INSTITUTION », sise au 105 Boulevard Haussmann 75008 Paris, Cette société sert, depuis plusieurs années, de couverture aux activités de la DGED marocaine en France, activités dirigées contre l’Algérie et le Polisario, sous forme de campagnes médiatiques hostiles.

    Des documents récupérés dans une des boites mails, utilisées par Mourad El ghoul, Chef de cabinet du tortionnaire Yassine Mansouri, ont permis d’apprendre que les responsables de cette société travaillent depuis 2005 directement avec la DGED – le bureau marocain de renseignement extérieur – sous les clauses d’un contrat appelé « Programme de communication institutionnel en France pour le Royaume du Maroc ». (Voir contrat ci-dessous)

    “Monitoring sur l’Algérie” est le nom de code donné par la societé de lobbying “Communication & Institution” au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.

    Ils facturent aussi le « monitoring presse (alertes, commandes de vidéo et pages de textes), les « frais correspondant au sondage réalisé par TNS Sofres », la « revue de presse quotidienne » et la « mission assistance conseil », toute une panoplie de services pour lesquels ils touchent des sommes faramineuses.

    Les deux lascars recevaient des directives de Mourad El Ghoul, ainsi que de Mohamed Bellahrach, Laarbi Boucharaa, Youness Idrissi et Salem Mrani.

    A l’instar de tous les français qui faisaient du lobbying pour Mohammed VI, ils étaient récompensés aussi avec des « luxueux » tours dans les villes touristiques du Maroc où ils pouvaient, en toute liberté, s’adonner aux pratiques interdites à l’Hexagone (tourisme sexuel, pédophilie, adultère, etc).

    Ils étaient aussi invités à participer aux festivités du trône, aux rendez-vous sportifs tels que les trophées de Golf Hassan II ainsi qu’aux festivals de cinéma de Marrakech où ils étaient dans les hôtels les plus huppés du royaume.


    Budget 2010

    Programme de communication institutionnelle en France pour le Royaume du Maroc

    Le présent budget est établi sur la base des précédents budgets annuels et des missions définies par le Royaume du Maroc. Il comprend des honoraires pour les missions de conseil et d’accompagnement, ainsi que des frais liés au développement du programme en France (hors billets d’avion et logement au Maroc).

    1. Mission « Maroc »

    1.1. Assistance conseil :
    • mise à disposition d’une équipe de consultants sous la direction de MM. Olivier Le Picard et Gaëtan de Royer ;
    • contribution à l’élaboration de la stratégie de communication institutionnelle ; adaptation de la stratégie en fonction du contexte français (rédaction de notes / conseils) ;

    • études thématiques ponctuelles (analyse de perception de sujets liés à l’actualité politique et économique du Royaume auprès des prescripteurs et relais d’opinion ; évolution de cette perception dans le temps) ;
    • identification des circuits de propagation de l’information (rumeurs, polémiques,…) ;
    • construction d’argumentaires ;
    • entretien d’un réseau de contacts (leaders d’opinion, ONG, journalistes, universitaires et think tanks,…) alimentation de ce réseau en informations (plan de contacts à l’occasion de déplacements à Paris de personnalités marocaines,…) ;
    • communication de crise (polémiques intérieures ; événements exceptionnels…) ;
    • réunions de coordination à Paris et à Rabat.

    1.2. Monitoring « Maroc »

    • identification des sujets d’intérêt des médias concernant le Maroc ;
    • analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité marocaine (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;
    • examen des éléments de perception / Royaume du Maroc ;
    • suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

    1.3. Opérations exceptionnelles :

    • organisation d’opérations de communication dans le cadre du programme, selon les besoins du Royaume du Maroc et/ou en cas de crise (voyage de presse, édition,…) ;

    TOTAL HONORAIRES ANNUELS « MAROC »

    1.1. Honoraires / Assistance conseil……………………………………..90 000 €
    1.2. Honoraires / Monitoring.…………………………..………………. 90 000 €
    Total « Maroc »………………………………………………………………. 180.000 €

    1.3. Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité
    (réserve opérationnelle) ……………………………………………………………30.000 €

    Les frais spécifiques (déplacements au Maroc, hébergement, etc.) ou relevant d’opérations exceptionnelles (sondage, location de salle pour rencontres avec la presse, travaux d’impression, frais de surveillance en cas de circonstances exceptionnelles…) sont refacturés sur justificatifs à l’euro près, après acceptation préalable de devis par le responsable du budget.

    2. Mission de surveillance « Algérie »

    2.1. Monitoring « Algérie »

    • identification des sujets d’intérêt des médias concernant l’Algérie ;
    • analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité algérienne (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;
    • examen des éléments de perception / République algérienne ;
    • comparaison des données obtenues entre le Maroc et l’Algérie ;
    • identification des circuits de propagation de l’information ;
    • études thématiques ponctuelles ;
    • suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

    TOTAL HONORAIRES ANNUELS « SURVEILLANCE ALGERIE »

    Total « surveillance Algérie »………………………………………120.000 €

    3. RECAPITULATIF ANNUEL (Honoraires + Frais)

    Honoraires « Maroc »…(assistance conseil et monitoring)………………………………………………………………… 180 000 €

    Honoraires « surveillance Algérie »………………………………120.000 €
    Frais courants forfaitaires………….……………………………………30.000 €
    Total réglé en quatre virements trimestriels de 85.000 € ……330.000 €

    + Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité
    (réserve opérationnelle) …………………………………………………30.000 €



  • La France et le Maroc : Une alliance stratégique contre l’Algérie et la RASD

    Lors de l’indépendance de l’Algérie en 1962, le sentiment anti-algérien était limité aux membres de l’OAS et aux harkis. Aujourd’hui, ce sentiment semble avoir évolué, tel une tache d’huile, pour englober toute la société française. Certes, de nombreuses personnalités et journalistes se trouvent prisonniers du piège de la diplomatie de La Mamounia, mais il faut des raisons plus solides pour justifier l’amour débordé des français pour le Maroc et la haine viscérale qu’ils vouent à l’Algérie.

    Le pouvoir occulte de l’Etat français a joué un rôle fondamental via ses médias en vue de configurer l’opinion publique française et ses sentiments envers son ancienne colonie. L’Algérie a été diabolisée aux yeux des français en vue de créer le terrain propice aux plans stratégiques conçus conjointement avec le Makhzen dans le but de casser le sentiment nationaliste dans la région du Maghreb dont l’Algérie constitue la pointe de fer et qui constitue le seul obstacle devant les desseins colonialistes des alliés franco-marocains.

    Ce sentiment cultivé par l’Etat français a facilité la tâche aux services secrets marocains qui se trouvent à l’Hexagone comme un poisson dans l’eau, notamment s’il y a de l’argent au milieu. Les documents confidentiels de la diplomatie marocaine corroborent ce fait. Les agents de la DGED n’ont eu aucune difficulté à mobiliser la presse et les élites françaises contre l’Algérie et son allié le Front Polisario. Ce dernier sera présenté comme un mouvement identifiable aux mouvements terroristes qui agissent dans les déserts du Mali. Non sans raison, la chaîne France25 est truffée de journalistes marocains dont le seul plaisir est de régler leurs comptes avec Alger.

    Même la chaîne LCI n’a pas manqué à l’appel de guerre contre la Mecque des Révolutionnaires. Dans ses journaux télévisés et émissions animées par le journaliste Vincent Hervouet, LCI n’a pas hésité à inviter Ferhat Mehenni et ses acolytes du MAK en vue de sémer la zizanie entre les différentes composantes de l’Algérie. Hervouet ira jusqu’à attribuer à des membres du Front Polisario l’enlèvement des trois coopérants espagngols et italiens qui travaillaient à Rabouni pour des ONG internationales.

    Parmi les noms cités avec Hervouet se trouvent des journalistes de L’Express, Le Point et Libération. Tous ont accepté de viser l’Algérie avec leur plumes empoisonnées et déverser leur haine en échange d’alléchantes rémunérations qu’ils ont reçu de la main d’Ahmed Charaï, un haut responsable de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement marocain. Ce dernier a été condamné en 2011 par la justice américaine pour fausse déclaration douanière. En effet, le 14 septembre 2011, à son arrivée à l’aéroport international de Dulles (Washington DC), il avait déclaré 10.000 dollars en argent liquide. Aprèes con,trôle; il s’est avéré qu’il avait sur lui cinq fois plus dans des enveloppes fermées et libellées. L’argent était destiné au paiement des lobbystes pro-marocains dont une grande majorité est d’origine juive et sont mobilisés par le réseau pro-sioniste très actif aux Etats-Unis où le Makhzen a déboursé 20.000 dollars pour un simple article rédigé par le journaliste Richard Miniter et où il attaque violemment l’Algérie et le mouvement de libération sahraoui.

    Dans l’état actuel des choses, le lobbying marocain anti-algérien en France et aux Etats-Unis a de beaux jours devant lui en attendant que les algériens et les sahraouis acceptent de se soumettre au diktat d’un Elysée en perte de vitesse au continent africain en raison de sa politique colonialiste.

    Source : Maroc Leaks, 2 jan 2021

    Tags : Algérie, France, Maroc, Front Polisario, RASD, lobbying, colonialisme, Sahara Occidental,

  • Maroc Leaks : Conseils de C&I au sujet de l’expulsion d’Aminatou Haidar

    Aminatou Haidar, la militante sahraouie la plus récompensée à l’échelon international, a été arrêtée par des fonctionnaires de la sécurité marocains à son arrivée à l’aéroport de Laâyoune (la capitale du Sahara occidental) le 13 novembre 2009. Mme Haidar revenait d’un voyage aux États-Unis, où elle s’est vu remettre le Civil Courage Prize 2009. Elle a été interrogée et son passeport lui a été confisqué parce qu’elle n’aurait pas rempli les formalités administratives afin de pouvoir entrer dans le pays. Elle serait libérée si elle reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qu’elle a refusé de faire. Après quoi, elle a été mise contre son gré sur un avion à destination de Lanzarote (îles Canaries). Selon la version marocaine, elle aurait «nié sa nationalité marocaine et confirmé son appui aux idées séparatistes». À son arrivée à Lanzarote, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement dont elle a fait l’objet et contre son expulsion.

    Pour la gestion de cette affaire, les autorités marocaines se sont payé les services du cabinet Communication&Institutions. Ci-après, les documents élaborés par ce cabinet à ce sujet :


    Lundi 14 décembre 2009

    ELEMENTS D’INFORMATION
    SUR L’ACTION ENGAGEE
    PAR MME AMINATOU HAIDAR


    I- MME AMINATOU HAIDAR, UNE MILITANTE AU SERVICE DE L’ALGERIE ET DU FRONT POLISARIO

    II- LES FONDEMENTS DE LA DECISION DES AUTORITES MAROCAINES

    A- Au regard du droit marocain

    B- Au regard du droit international

    Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar
    à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)

    Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.

    Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.

    1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario

    Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.

    Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..

    Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).

    Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.

    . Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée

    Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.

    Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.

    * * *

    ANNEXE 1

    Encadrement de Mme AMINATOU HAIDAR par l’Algérie et les responsables du Polisario

    Encadrement par des responsables du Polisario

    Belgique :

    Le 2 juin 2006, entrevue d’Aminatou Haidar avec l’ambassadeur algérien dans la capitale belge, Halim Ben Attalah, en présence de Mohamed Sidati, « Ministre Conseiller, Délégué de la Rasd en Europe ».

    Le 13 octobre 2007, le prix « Silver Rose 2007 » lui est décerné à Bruxelles, en présence de Mahfoud Ali Beiba.

    Italie :

    Le 14 juin 2006, participation d’Aminatou Haidar à une conférence de presse à Rome, en présence de Omar Mih, représentant du Polisario en Europe, dans la capitale italienne.

    France :

    Visite, le 31 mai 2006, d’Aminatou haudar au Parlement Européen à Strasbourg en compagnie de Mohamed Sidati.
    Le 8 octobre suivant, elle est accueillie à Mantes-La-Jolie par le représentant du polisario à Paris, Sadafa Ahmed Bahia.

    USA :

    Le 2 janvier 2007, Aminatou Haidar est accueillie à New York par Ahmed Boukhari en vue de prendre part à des groupes de travaux sur la condition féminine.
    Le 1er février, elle participe, à Washington, en compagnie de Ahmed Boukhari et de Mouloud Said, représentant dans la capitale américaine, à l’évènement religieux « Breakfeast Prayers ».

    Royaume-Uni :

    Le 7 octobre 2007, Aminatou Haidar a été reçue, ainsi que Khadija Hamdi, par la section locale d’Amnesty International.

    Autriche :

    Aminatou Haidar assiste, le 18 octobre 2008, en compagnie de Mahfoud Ali Beiba, à une conférence-débat de l’Institut Renner.

    Nigeria :

    En octobre 2008, Aminatou Haidar a participé à Abuja, en compagnie de « l’Ambassadeur » Ubbi Bouchraya Bachir, à une semaine de solidarité avec le FP.

    A. Haidar avec Abdellah Baâli ambassadeur d’Algérie auprès des Etats-Unis d’Amérique à la résidence d’Algérie à Washington

    A. Haidar avec Halim Benatallah, ambassadeur d’Algérie en Belgique et Mohamed Sidati, représentant du polisario en Europe (à l’Ambassade d’Algérie à Bruxelles)
    A. Haidar avec Halim Benatallah, Ambassadeur d’Algérie en Belgique
    A. Haidar avec Mahfoud Ali Beiba, « président du parlement de la rasd » et chef de la délégation du polisario pour le processus de négociation et Khalil Sid Ahmed « ministre des territoires occupés » (chargé de la subversion)
    A. Haidar avec Mouloud Said représentant du polisario aux USA

    Mouloud Said représentant du polisario à Washington assurant la logistique pour les activités d’A. Haidar aux Etats-Unis

    Aminatou Haidar arborant le drapeau de la « rasd »

    ANNEXE 2

    Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine

    ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE

    A- Au regard du droit marocain :

    1- Passeport, une pièce d’identité marocaine :

    a. Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;
    b. Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;
    c. C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.

    2- Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :

    a. Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.

    b. Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.

    3- Négation de la nationalité marocaine :

    a. Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;

    b. L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;

    c. C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.

    d. Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.

    e. La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.

    f. Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.

    B- Au regard du droit international :

    1- Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.

    2- La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).

    3- Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.

    4- La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    5- Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    Liste de diffusion pour la note de synthèse sur l’affaire Haidar.

    Journalistes

    Le Monde
    Jean-Jacques Bozonnet, correspondant à Madrid
    bozonnet@lemonde.fr
    Florence Beaugé
    beauge@lemonde.fr

    Libération / RFI ,…
    Léa-Lisa Westerhoff
    lea_westerhoff@yahoo.fr

    Le Figaro
    Thierry Oberlé
    toberle@lefigaro.fr
    Diane Cambon, correspondante à Madrid
    dianecambon@yahoo.fr

    La Tribune
    Thierry Maliniak, correspondant à Madrid
    maliniak@telefonica.net

    Les Echos
    Richard Hiault, chef du service International
    rhiault@lesechos.fr

    Le Point
    Mireille Duteil
    mduteil@lepoint.fr

    L’Express
    Dominique Lagarde
    dlagarde@lexpress.fr

    AFP Bureau de Madrid
    00 34 91 575 53 80 (fax)
    afp.madrid@afp.com

    Parlementaires

    Assemblée Nationale
    126, rue de l’Université
    75355 Paris 07 SP

    M. Axel Poniatowski
    Président de la Commission des affaires étrangères
    aponiatowski@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 42 94

    Mme Martine Aurillac
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    maurillac@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 51 29

    M. Michel Destot
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    mdestot@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 95 84

    M. Renaud Muselier
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    rmuselier@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 54 71

    M. François Rochebloine
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    frochebloine@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 33 89

    M. Guy Teissier
    Président de la commission de la défense nationale et des forces armées
    gteissier@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 41 92

    M. Jack Lang
    Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées
    jlang@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 03 85

    M. Hervé de Charette
    Membre de la commission des affaires étrangères
    Ancien ministre des Affaires étrangères
    hdecharette@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 78 78

    M. Jean Roatta
    Président du groupe d’amitié France-Maroc
    jroatta@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 79 29

    Sénat
    Palais du Luxembourg
    15 rue de Vaugirard
    75006 Paris

    M. Josselin de Rohan
    Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
    j.de-rohan@senat.fr
    (fax) 01 42 34 46 50

    M. Christian Cambon
    Président du groupe d’amitié France-Maroc
    Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
    c.cambon@senat.fr
    (fax) 01 42 34 47 03

    Conseillers de cabinet

    Présidence de la République
    Palais de l’Élysée
    55 rue du faubourg Saint-Honoré
    75008 Paris

    M. Jean-David Levitte
    Conseiller diplomatique et sherpa

    Matignon
    Hôtel Matignon
    57 rue de Varenne
    75007 Paris

    M. Charles Fries
    Conseiller diplomatique

    Ministère des Affaires étrangères
    37 quai d’Orsay
    75700 Paris

    M. Fabrice Mauries
    Conseiller Afrique du Nord, Proche et Moyen Orient, Union pour la Méditerranée

    Mme Hélène Dantoine
    Conseiller Nations unies, Affaires globales, Affaires économiques internationales, Droits de l’Homme et affaires humanitaires

    Proposition de courrier d’accompagnement

    « Civilité »,

    Depuis le 13 novembre 2009, Madame Aminatou Haidar, militante au service du Polisario, effectue une grève de la faim à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries.

    Elle conteste la décision des autorités marocaines de ne pas l’accepter sur le territoire marocain, après la provocation préparée à laquelle elle s’est livrée à son arrivée à l’aéroport de Laâyoune : refus de remplir les formalités de police et négation de sa nationalité marocaine.

    Compte-tenu des proportions médiatiques que prend cette affaire et des messages mensongers parfois véhiculés, je me permets de vous faire parvenir une courte note apportant des précisions essentielles à la bonne compréhension des enjeux diplomatiques.

    En effet et fort malheureusement, l’action engagée par Mme Aminatou Haidar ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé par le Royaume du Maroc avec le Polisario, sous l’égide des Nations-Unies.

    Me tenant à votre disposition pour tout éclairage complémentaire, je vous prie d’agréer, « Civilité », l’expression de ma considération distinguée.


    Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    A : Faïçal Laraichi
    De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer
    Le : 18 décembre 2009

    1. Couverture en France

    Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)
    1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :

    la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;
    la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;
    la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.
    1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.

    Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.

    Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.

    2. Enseignements

    Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.

    Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.

    Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :

    d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;
    de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;
    de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.
    La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.

    DRAFT

    En-tête Ambassade

    Paris, le 18 décembre 2009

    Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain

    Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.

    Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.

    Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.

    Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.

    Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.

    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Communication&Institution #Lobbying #AminatouHaidar

  • Quand le Maroc recrute des cyber-mercenaires pour nuire à l’image de l’Algérie

    Le Makhzen a recruté deux cyber-mercenaires pour nuire à l’image de l’Algérie : Des voyous au service de sa Majesté

    Chris Coleman ne parle pas en l’air, il donne l’adresse de l’entreprise et les deux responsables à l’origine des fake news ciblant l’Algérie. En effet, le siège de la boite de com se situe au 105 boulevard Haussman à Paris, et les principaux gérants répondent aux noms d’Olivier Le Picard et Gaétan de Royer.
    Une bonne partie des fake news concernant l’Algérie sont fabriqués à Paris pour le compte du Maroc. Le Makhzen paye grassement deux cyber-mercenaires français pour attenter à l’image de l’Algérie dans les réseaux sociaux. Ce n’est pas une déduction, mais un fait probant révélé par un hacker américain.
    Chris Coleman, c’est de lui qu’il s’agit, a mis à jour un plan démoniaque mis en œuvre par le Makhzen, dont le seul objectif est de diffamer l’Algérie et s’en prendre à sa stabilité. Le dispositif monté par les services de renseignements du roi Mohamed VI a d’abord consisté à créer une entreprise de communication basée à Paris. Sa mission est on ne peut plus simple : mener des campagnes d’hostilités à l’encontre du voisinage, notamment contre l’Algérie. Chris Coleman ne parle pas en l’air, il donne l’adresse de l’entreprise et les deux responsables à l’origine des fake news ciblant l’Algérie.
    En effet, le siège de la boite de com se situe au 105 boulevard Haussman à Paris, et les principaux gérants répondent aux noms d’Olivier Le Picard et Gaëtan de Royer.

    Le Haker américain abat donc les cartes et confond les initiateurs du projet et démonte l’organisation. Il met en évidence, preuve à l’appui, l’existence d’une coordination entre les responsables de la société et des hauts gradés marocains. «Bien des rencontres périodiques sont tenues entre les deux parties, et lors desquelles s’échangent les instructions et les rapports», souligne Chris Coleman. Il affirme que «les responsables de cette société sont depuis 2005 sous les ordres des renseignements extérieurs marocains, dans le cadre d’un contrat intitulé +programme de communication institutionnelle entre la France et le Royaume du Maroc+».
    Ce n’est pas sorti de son imagination, puisqu’il met en ligne des documents trouvés dans un des courriels utilisés par le fonctionnaire de la Cour royale, Mourad El Ghoul, instruisant de la nécessité de «surveiller l’Algérie». Dans le système Chris Coleman a décodé une phrase indiquant l’impératif de ternir l’image de l’Algérie et du Polisario.

    Par ailleurs, Olivier Le Picard et Gaëtan de Royer ont été chargés d’effectuer d’autres missions, notamment «le suivi de l’actualité et de l’évolution de la situation en Algérie, de ses relations avec les pays et de toutes ses activités politiques et économiques, ainsi que l’analyse et la fabrication de vidéos avec des images et des actualités, en sus d’autres tâches liées à l’examen et à la propagande». Un véritable travail d’analystes et de propagandistes au service du Makhzen. Le Haker US détient des preuves que les deux cyber-mercenaires français sont grassement rémunérés, en plus d’autres privilèges tels les appartements de luxe dans les tours des villes touristiques marocaines où ils sont autorisés à se livrer à des pratiques interdites comme «le tourisme sexuel et la toxicomanie», révèle le Hacker. Ces révélations montrent l’impact de la propagande marocaine anti-Algérie qui ne date pas d’hier.
    Anissa Mesdouf
    Ouest Tribune, 29 déc 2020
    Tags : #Maroc #Algérie #Espionnage #Lobbying #CommunicationAndInstitution