Jusqu’a l’ecriture de ces lignes, le projet de loi, » Department of Senate, Foreign Operations and Related Programs Appropriations Act*, 2013″ connu par son numero d’ordre parlemenatiare au Senat, S-3241, est officiellement » Reported By Committee » ( Sortie de la Commission de Juridiction)… Autrement dit, le travail legislatif concernant cette loi est terminé: La Sous-Commission et la Commmission des Appropriations du Senat et de La Chambre l’ont deja approuvé le 24 Mai et le 17 mai respectivement. En principe, Il ne reste que la signature du President pour que cette Bill (Projet de Loi) devienne An Act of Congress( Loi).
Dans le cas la S-3241, il existe plusieurs différences entre le texte approuvé par la Chambre des Representants et celui approuvé par la Commission du Senat… Parmi ces differences, il y a la Résolution Leahy qui impose des conditions sur l’aide financière militaire Americaine destinée au Maroc… A cause de ces differences la S-3241 doit etre sujet d’un processus parlementaire appelé Reconciliation Conference: Ce sont des efforts de la part des deux Commissions des Appropriations, Chambre et Senat, de reconcilier leurs differences avant de soumettre le texte final pour que tout le Congress, Chambre et Senat, puisse voter so » YES » ou son « NO ». Dans le cas du YES, la legislation est envoyee au President pour sa signature.
Plus que 81% des lois approuvées par les Commissions de Juridiction passent par ce processus de reconciliation entre les deux Chambres de Congress… Car a ce stade, ce n’est plus le travail des legislateurs ni de leurs avocats experts (Bill Drafters), mais c’est plutot le devoir des elus (Congressmen et Senateurs) de defendre leurs interets politiques, et les interests de leurs districts electorales.. C’est l’occasion egalement pour lobbiyistes de les influencer pour defendre et promouvoir les interets de leurs clients( corporations, multinationales, gouvernements etrangres, syndicats, associations professionnelles, et meme des individus). C’est le temps golden par excellence pour le deal-making(marchandage) qui a marque la vie politique Americaine depuis le 19eme siecle.
Le passage de la S-3241 par le Congres des Etats Unis represente pour le Maroc un risque politique , une deception diplomatique, et une defaite majeure de son lobbying à Washington. Le pays n’a certainement pas besoin de soucis supplementaires. Quelles sont nos chances de prevenir le passage de > cette loi, ou meme de limiter, mitiger, et contenir ses impacts eventuels?
Malheureusement, a ce tade du processus legislatif federal, et jugeant par les experiences des quatres annees precedentes, nos options ne sont pas tres bonnes…Examinons toutes les possibilites disponibles dans ce systeme parlemenatiare:
1- Intervenir au niveau de la Reconciliation Conference par l’intermediare de nos amis qui sont membres de la Sous-Commmision des Appropriations de la Chambre(Mario Diaz-Ballard(R), et Jessie L. Jackson(D)…Ces amis, si ils ont le soutien du du leadership Republican de la Commission des Appropriations et celui de la Chambre des Representants- peuvent negocier avec leurs collegues du Senat pour modifier le texte de la Resolution Lehay et par consequant mitiger/minimiser/contenir son impact sur le Maroc et la question du Sahara..C’est le devoir des lobbiyistes, Ed Gabriel et ses collaborateurs, d’intervenir a ce niveau.
2-Intervenir au niveau du leadership Republicain de la Chambre des Representants en leur demandant de coller un Ryder favorable au Maroc au texte de la loi S-3241…Un ryder est un amendement formule par les leaders Republicains de La Chambre, sans debat ni notifiication de l’opposition Democratique, qui sera attache au texte approuve par le vote final du Congress..Un ryder peut neutraliser et meme annuler tous les impacts negatifs des Articles qui concernent le Maroc….C’est le devoir des lobbiyitses et des responsables Marocains senior( Ministre des Affaires Etrangers, Chef du Gouvernement, etc) d’intervenir a ce niveau. C’est une operation tres politique et tres sensible.
3-Intervenir au niveau de la Maison Blanche pour que le staff du President Obama charge du suivi des Affaires Legislatives(The Office of Legislative Affairs), et son staff du Conseil de Securite Nationale( The National Security Council) demandent au Senateur Lehay de modifier, mitiger, ou meme de changer le langage de sa Resolution pour des raisons de seurite nationale et d’interets strategiques Americains. Quand La Maison Blanche fait ce genre de demandes, le Congress souvent les prend en consideration car avec toute demande il y a menace implicite d’un veto presidentiel..Le Congres deteste le veto presidentiel…Cette option a ete utilisee cette annee par les lobbiyistes de plusieurs compagnies Americaines qui traviallent dans le development international lorsque le Congress-dans sa premiere version de cette meme loi S-3241- voulait eliminer plusieurs projets internationaux, et reduire d’avantage le budget pour l’aide internationale(The Foreign Aid Earmarks).Dans ce cas, la Maison Blanche a ete interpellee par les compagnies concernees(Tetra Teck, Chemonics, MSI, DPK, IRD, etc) au debut du processus legislatif(fevrier 2012), et les eliminations proposees par le Congres ont ete elles-memes eliminees!!!….Pour cette option, les plus hauts niveaux de l’Etat Marocain, aussi bien que les amis du Maroc aux USA , doivent intervenir!
4-Interpeller le lobby pro-Israel(AIPAC) et lui faire des propositions qu’il ne pourra refuser….Cette option est sure de reussir car en matieres des relations internationales et surtout les relations US avec le Monde Arabe, TOUT le Congress leur appartient!…Mais le Prix pour cette option va etre TROP cher et les risques politiques qui lui sont attaches aussi bien pour le PJD que pour le pays sont dangereux…Pour moi, cette option est la solution ultime et doit etre reservee pour des batailles encore plus serieuse que la S-3241.
A SUIVRE Ali, 0662-888-266
*Loi sur les crédits du département du Sénat, des opérations étrangères et des programmes connexes
Expert Principal en Communication & Visibilité http://amehrez-consultant.com http://maroconsultants.com http://cemcis.org
Mission d’Appui à la Cellule d’Accompagnement du Programme « Réussir le Statut Avancé »
ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION ET DE COMMUNICATION POUR RÉUSSIR LE STATUT AVANCÉ DU MAROC
Problématique Générale :
Le Maroc revendique un partenariat plus équilibré avec l’Europe. Il invite celle-ci à mettre en place une politique de « macro-région », tandis que l’UE estime être dans le flou tant que le Maroc n’a pas défini son ambition. On voit d’emblée l’existence d’une certaine forme de susceptibilité voire d’incompréhension sur la définition et la perception du rôle de chacun en fonction de l’attente de l’autre. D’où la nécessité d’une meilleure communication pour optimiser les convergences et expliquer les divergences sans pour autant bloquer l’avancement et l’aboutissement du processus.
En effet, l’existence d’une volonté politique de décision aussi positive et ambitieuse soit-elle ne suffit en l’absence d’une méthodologie d’action pour définir les modalités d’application et le niveau d’engagement de chacun afin de déterminer les responsabilités et les échéances et les indicateurs de performance.
Par conséquent l’objectif principal de la communication est de rapprocher les positions, de comprendre le fonctionnement respectif des institutions marocaines et européennes, les spécificités culturelles et organisationnelles et expliquer le sens et les conséquences du Statut Avancé et des enjeux exprimés, des défis affrontés, des acteurs mobilisés, des moyens engagés et des avantages escomptés pour le réussir.
Les raisons du choix européen pour le Statut Avancé du Maroc :
Le déclenchement du Printemps Arabe au sud de la Méditerranée a suscité autant d’espoirs de démocratie et de liberté que d’inquiétudes de désordre et de risques d’instabilité qui planent sur la majeure partie des pays arabe de l’Algérie jusqu’en Syrie d’insurrections en guerres civiles, de coup d’état en révolutions inachevées, en mal d’aboutissement ou totalement confisquées.
Dans ce paysage peu rassurant, le Maroc fait réellement exception de par le caractère pacifique et démocratique de ses mutations maitrisées et de ses institutions séculaires stabilisées d’une monarchie capable d’évoluer et de répondre même relativement aux attentes des populations pour éviter la contagion des explosions.
D’autre part la tenue relative du Maroc face à la crise avec une croissance positive malgré les aléas géopolitiques et climatiques, la position stratégique à l’interface des cultures et des civilisations et à la porte de l’Afrique le continent du futur font que ce pays très courtisé reprend peu à peu son rôle régional d’antan et devient incontournable lorsqu’on cherche un pays arabe et africain stable avec autant de facilités, de possibilités et d’accord de libre échange pour conquérir de nouveaux marchés.
Aux deux portes Est et Ouest de la Méditerranée se trouvent aujourd’hui comme au haut Moyen Age les deux puissances régionales qui comptent de par leur voisinage pour l’Europe à savoir le Maroc et la Turquie.
Du côté de l’Union européenne l’enlisement des conséquences de la crise systémique sur l’économie mondiale et sur la cohésion européenne elle-même avec le risque de la dislocation de la zone euro d’une part, les rigidités de la rigueur, la montée du chômage et du populisme, la faiblesse de la croissance et la puissance montante de la concurrence des nouveaux pays émergents amènent l’Europe à reconsidérer son positionnement stratégique en direction du Sud qu’elle avait négligée au bénéfice de son extension à l’Est.
Le soutien occidental direct et indirect de régimes dictatoriaux en Tunisie, en Lybie et en Egypte qui a abouti aux révolutions actuelles et le silence du coup d’état militaire contre les élections en Algérie qui a plongé ce pays dans une guerre civile ont été contreproductifs et surtout contraire à l’éthique et aux principes européens affichés de démocratie, de liberté et de droit de l’homme.
Et pour cause, le Maroc était le seul pays qui représentait un partenaire sérieux et stable dans la profondeur géopolitique et stratégique de l’Europe et qui ne pouvait se contenter d’une simple coopération classique et que faute d’adhésion complète il aspirait à une association autant que possible parfaite que le statut avancé semble promettre pour identifier un exemple concret de succès de rapprochement Nord-Sud que l’Union Pour la Méditerranée peut parfaire et transmettre.
Pour toutes ces raisons l’octroi du Statut Avancé au Maroc en 2008 la même année du déclenchement de la crise systémique actuelle n’est pas un hasard mais le fruit d’une lecture prospective pragmatique de l’avenir de l’Europe dans l’espace méditerranéen et du choix judicieux du Maroc pays stable, ouvert et tolérant lorsque d’autres pays se révèlent imprévisibles et turbulents.
Que signifie le Statut Avancé octroyé par l’union Européenne au Maroc ?
Le Statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne lui permet de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre, sauf la participation aux institutions politiques de l’Union. C’est une feuille de route qui permettra au Maroc à terme d’intégrer le marché unique européen.
Ce statut permet également dès maintenant au Maroc pays de participer aux Agences et programmes de l’Union européenne. Les moyens pour atteindre les objectifs du Statut avancé sont le dialogue politique renforcé, l’appui à la modernisation de l’économie, et l’assistance financière notamment par l’appui aux réformes structurelles.
L’une des conditions principales pour la réalisation du Statut avancé pour le Maroc est le rapprochement législatif et la convergence réglementaire avec l’Union européenne. Ceci a été réalisé par les pays est-européens qui ont intégré dans leur législation l’acquis communautaire lorsqu’ils ont adhéré à l’Union européenne.
Pour le Maroc, il s’agit d’une convergence sélective et séquencée, fixée d’un commun accord par les deux parties.
Afin d’atteindre cet objectif, et après un long travail et préparation, a été signée le 23 février 2012 une Convention de financement qui accorde au Maroc un budget de 2 Milliards de dirhams plus de 200 millions d’Euros qui est le plus vaste programme de coopération financé par l’Union européenne au Maroc.
Cette convention a été signée du côté marocain par le ministre de l’Économie et des Finances, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, et aussi pour la première fois par le Secrétaire général du gouvernement renforce l’engagement du Maroc.
La première partie de la convention de financement qui s’élève à un montant de 1 milliard de dirhams couvre neuf secteurs jugés prioritaires, ll s’agit des normes industrielles, des transports, de la pêche maritime, de l’agriculture, de l’emploi, de l’eau, de l’enseignement supérieur, de la protection des consommateurs et de la promotion des droits humains.
Concrètement, des commissions bipartites, composées des ministères marocains concernés, et des représentants de l’Union européenne, vont examiner pour chacun de ces secteurs les textes existants, et tenter de les harmoniser avec ceux de l’Union européenne. C’est un travail exigent, éprouvant et de longue haleine.
Ce travail d’harmonisation des règlementations exige beaucoup de détermination de part et d’autre, un management interculturel du fonctionnement des administrations marocaines et européennes respectives, et pour réussir ce défi cela exige :
-Un effort soutenu de concertation de communication. -Un management interculturel de l’administration. -Une facilitation de l’accès aux sources d’information. -Une optimisation ciblée d’échange des expériences. -Une démystification des objectifs de convergence. -Une assimilation aisée des jargons techniques. -Une interprétation utile des législations respectives. -Une coordination efficace du travail des équipes.
L’Exigence européenne d’une stratégie marocaine pour Réussir le Statut Avancé :
-La clarification de la vision et de la visibilité du Maroc. -La définition de l’ambition exprimée et des moyens engagés. -L’identification des domaines de prédilection de coopération. -La planification actualisée des actions et des délais de réalisation. -Le renforcement de la transparence, de la justice et de l’état de droit. -La consolidation de la trilogie marocaine de gouvernance pour RSA. -L’approfondissement des réformes institutionnelles et administratives. -La qualification et l’amélioration de la gouvernance du Statut Avancé. -La convergence règlementaire des normes de qualité et de sécurité. -La formation de l’administration marocaine à l’application des normes. -La coordination de l’efficience des politiques publiques marocaines. -L’inspiration des bonnes pratiques des nouvelles adhésions à l’Union. -La consécration d’une instance spécialisée des relations européennes. -Le rapprochement règlementaire et transfert de l’acquis communautaire. -L’importance d’associer les opérateurs économiques et financiers. -L’utilité d’impliquer et de mobiliser les acteurs de la société civile. -Le suivi effectif des résolutions et recommandations communes.
La Convention Financière pour Réussir le Statut Avancé du Maroc :
La signature de cette convention financière est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Elle renforce également la mobilité pour les Marocains en ce qui concerne les étudiants, les chercheurs et les doctorants.
Elle intervient alors que le Parlement européen a ratifié le 16 février 2012 l’Accord agricole Maroc-Union européenne, qui va permettre une progression de nos exportations de fruits et légumes.
Elle est en phase également avec le programme indicatif national doté de 580 millions d’euros pour la période 2011-2013.
La prochaine étape sera la finalisation de l’Accord sur le commerce des services et l’élaboration in fine d’un Accord de libre-échange global et approfondi.
Le Maroc se félicite de cette coopération stratégique avec l’Union européenne, qui va lui permettre de capitaliser intelligemment l’expérience et l’acquis européens à tous les veaux du développement institutionnel, politique, économique, social, culturel et stratégique.
Cependant, le Maroc tout en valorisant la motivation politique et financière européenne en sa faveur souligne la nécessité de traduire cette volonté par des efforts plus importants concernant la mobilité des personnes, qui est indispensable pour accompagner l’intégration économique et sociale.
De même, la promotion et l’accroissement des investissements privés européens au Maroc est indispensable, à l’instar de ce qui a été réalisé dans les pays est-européens à la suite de leur adhésion dans l’Union européenne.
Enfin, un dossier qui n’a pas encore été traité est celui de l’accompagnement de l’Union européenne dans la nouvelle politique marocaine de régionalisation avancée. Beaucoup des régions marocaines sont encore pauvres et nécessitent un développement accéléré.
Les revendications marocaine d’un engagement européen pour Réussir le Statut Avancé :
-Une définition claire et engageante du contenu du statut avancé. -Un sens visionnaire de rapprochement euro-marocain stratégique. -Une Synergie politique, économique, culturelle et humaine globale. -Une approche partenariale régionale euro-marocaine intégrée réelle. -Une coordination euro-marocaine efficace régionale et internationale. -Une reconnaissance valorisante des efforts de mise à niveau entrepris. -Un engagement durable équilibré fondé sur la confiance et la responsabilité. -Un élargissement du champ d’application du statut avancé à tous les domaines. -Une dynamique ambitieuse pour une complémentarité économique optimale. -Une mutualisation des intérêts et des solidarités pour la paix et le développement. -Une gestion pragmatique optimale des mobilités et des investissements réciproques. -Un échange des expériences au niveau des politiques sectorielles et stratégiques. -Une levée des entraves techniques à la liberté du commerce marocain en Europe. -Une communautarisation de différents aspects de la coopération euro-marocaine. -Une participation marocaine active aux divers programmes des agences européennes. -Une modélisation exemplaire du partenariat Euro-Marocain pour toute la région.
Ventilations des Attentes du Maroc par Secteur pour Réussir le Statut Avancé :
Ce que le Maroc attend du «statut avancé» et ce qu’il revendique dans ses relations spécifiques avec l’Union Européene se décline à travers l’interaction des volets ci- après détaillés pour améliorer le contenu, la qualité et l’applicabilité du statut avancé.
Ces volets sont les suivants :
Le volet politique : Concertations politiques plus profondes et plus régulières avec les instances communautaires. Faire participer les ministres marocains, sur une base ad hoc, aux réunions ministérielles européennes. Possibilité de participer à la gestion civile des crises dans le cadre de la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense) Coopération plus approfondie dans les domaines judiciaire et des affaires intérieures. Participation aux programmes et aux travaux des agences européennes. Mise en réseau des secteurs d’énergie, de transports et de nouvelles technologies de communication et d’information. Renforcement de la coopération sectorielle dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement, du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies. Respect réciproque de la souveraineté, des institutions et des Etats et application application du principe de non-ingérence.
Le volet parlementaire :
Développer des canaux de contact approfondis entre les Parlements respectifs. Organiser les rencontres et les débats collectifs sur les problématiques d’intérêt commun. Améliorer la connaissance des systèmes et des mécanismes parlementaires respectifs.
Le volet économique : Coopération tous azimuts dans un large éventail de domaines porteurs de croissance tels que le tourisme, les transports, les infrastructures, l’agriculture, les télécoms, les connexions énergétiques et les technologies de l’information. Une levée des entraves techniques à la liberté de circulation dans les deux sens des biens et des personnes et des capitaux. Facilitation de la recherche développement et des transferts de technologie civiles. Une aide communautaire accrue (réponse à cette sollicitation : les actions de l’UE sont actuellement encadrées dans le budget communautaire 2007-2013, que les marges de manœuvre sont très difficiles).
Le volet socioculturel : Circulation des personnes. Le Maroc a demandé à ce que, notamment les étudiants, les chercheurs, les hommes d’affaires mais aussi les jeunes Marocains, puissent circuler librement dans les pays membres de l’UE. Coopération accrue dans les domaines clés que sont l’emploi des jeunes et l’éducation. Dialogue des cultures, tolérance et lutte contre toutes les formes de discrimination, de xénophobie et d’atteinte à la liberté et à la dignité humaine. Dynamique de la société civile, organisations non-gouvernementales et syndicats. Participation au comité de régions européens et accompagnement de la nouvelle régionalisation au Maroc. Echanges au niveau du Conseil Economique et Social marocain et européen.
Objectifs Généraux de la Communication pour Réussir le Statut Avancé : L’objectif principal de la stratégie de communication vise à générer, notamment auprès du grand public, une meilleure compréhension des politiques et programmes de développement inhérents à la mise en application du Statut avancé.
Pour ce faire, la communication agit à deux niveaux, à savoir :
1- Le niveau institutionnel, technique et gouvernemental pour faire travailler ensemble les intervenants européens et marocains sur les objectifs d’harmonisation des règlementations et d’intégration des législations pour améliorer le partenariat.
2- Le niveau économique, social et civil pour impliquer les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile dans l’appropriation et la mise en œuvre des finalités du Statut Avancé en termes de rapprochement européen et marocain, d’intégration de l’espace économique et de solidarités.
Par conséquent pour élaborer la communication afin de réussir le statut avancé doivent s’articuler autour des objectifs suivants :
1- Instaurer un climat de confiance, de respect et de transparence. 2- Adopter une approche constructive pour simplifier les démarches. 3- Comprendre la logique et l’exigence des institutions européennes. 4- Apprécier la valeur ajoutée de l’expérience et de l’exception locale. 5- Faciliter les échanges des informations utiles dans les deux sens. 6- Ecouter et répercuter les attentes des populations marocaines. 7- Elargir la concertation euro-marocaine autour du statut avancé. 8- Sonder la position des opinions publiques en Europe et au Maroc. 9- Evaluer l’opportunité et l’utilité des actions de sensibilisation. 10- Adapter les bonnes pratiques européennes à la réalité marocaine. 11- Adopter un langage direct, simple, compréhensible et pratique. 12- Identifier des actions novatrices et motivantes des publics. 13- Elaborer d’outils adéquats d’évaluation et de suivi des actions. 14- Capitaliser les meilleures pratiques de coopération internationale. 15- Etablir un calendrier précis de mobilisation et de sensibilisations.
Approche Globale de la Communication Pour Réussir le Statut Avancé : Ainsi pour réussir le statut avancé on doit mieux communiquer pour améliorer en amont les le contenu et les priorités conséquences de ce statut, et communiquer en aval pour apprécier les résultats et les conséquences de l’aboutissement de ce statut sur l’amélioration et l’approfondissement des relations euro-marocaines exprimées à travers les diverses réalisations concrètes qui donne un sens réel à l’avancement de ce statut.
Il s’agit, d’une part, d’annoncer et d’expliquer les choix stratégiques et opérationnels du statut avancé qui sont toujours inspirés par la recherche d’une plus grande efficacité de l’aide au développement et, de l’autre, de montrer et rendre compte des résultats accomplis et, le cas échéant, restant à accomplir.
La communication externe pour réussir le statut avancé vise des publics et des partenaires directs concernés ou mobilisés au Maroc et au sein de l’Union Européenne par ce statut.
A cet effet les médias et les vecteurs choisis pour la communication doivent refléter un souci de clarté, d’accessibilité, d’efficacité, de proximité et de réactivité pour communiquer et traduire fidèlement et objectivement les réalisations, les propositions, les ambitions les critiques, les réserves, les convergences et les divergences marocaines et européennes relatives à l’élaboration du statut avancé à la définition de son ampleur, de sa teneur et de sa durabilité en élargissant le champ de l’écoute, de la concertation et de l’appréciation à tous les acteurs, les destinataires et les bénéficiaires officiels et officieux de la nouvelle dynamique du statut avancé.
Dans cette logique, l’approche de communication pour réussir le statut avancé s’inspire sur le plan technique des exigences du guide européen de communication et de visibilité, et sur le plan pédagogique elle adopte une approche partenariale de consultation, d’explication et d’association des acteurs et des publics concernés et sur le plan stratégique elle obéit aux orientations et aux accords négociés et réciproquement approuvés et consolidés qui régissent et organisent les relations euro-marocaines depuis leur commencent antérieur jusqu’à leur aboutissement actuel.
Le Management Interculturel des Méthodes de Communication :
Cependant cette communication doit se faire dans la nuance pour ménager de part et d’autre les éventuelles susceptibilités et autres filtres culturelles d’interprétation ou d’extrapolation des concepts et des comportements pour éviter toutes formes de blocages ou de vexation. Ainsi, exigence ne doit pas signifier rigidité, suivisme ou influence de subordination car le principe de coopération et encore celui de partenariat signifie une forme d’équivalence favorable à l’échange et à la complémentarité dans les deux sens.
Conclusion :
Des valeurs de respect, de dignité, d’humilité, de partage et de modestie doivent être au cœur du dispositif de communication pour réussir le statut avancé car la finalité comme les révolutions arabes ou les manifestations en Europe nous le rappelle c’est bien l’homme, ses droits, ses devoirs et son ambition légitime à une qualité de vie meilleure, à la paix et à la sécurité tout aussi valable, vitale et nécessaire pour le Nord comme pour le Sud de la Méditerranée berceau de l’humanité et des civilisations.
Maroc, Marocleaks, diplomatie, lobbying, Etats-Unis, hacker Chris Coleman, Sahara Occidental,
Par Abderrahman Chalfaouat
Abderrahim Chalfaouat, candidat au doctorat en publicité et communication à l’Université Hassan II, discute des incitations pour les dénonciateurs qui observent la stratégie diplomatique marocaine, en pesant les risques et les avantages à surveiller le traitement des données souveraines.
————————————————— Avec la numérisation croissante des documents et des communications, en particulier dans le domaine des politiques étrangères et des relations internationales, la concentration massive des données a facilité l’accès aux informations publiques lorsqu’un initié parvient à tirer la sonnette d’alarme. Il est vrai que le stockage et la concentration des données font l’objet de mesures de protection strictes dans le cadre de la souveraineté virtuelle et de la territorialité d’un État donné. La protection devient encore plus stricte lorsqu’il s’agit de données souveraines, dont la révélation peut ternir la réputation d’un pays ou exposer des big data secrètes à des adversaires étrangers. Pourtant, le potentiel de dénonciation inclut la révélation aux yeux du public de la mauvaise gestion officielle ou des paradoxes de l’élaboration des politiques, malgré le risque que cela peut comporter pour le dénonciateur lorsque les lois de protection font défaut.
La souveraineté que les États accordent aux données devient une arme à double tranchant lorsque des documents classifiés sont divulgués. Le secret et la sensibilité des documents deviennent une exposition d’agendas illégaux, de réunions malhonnêtes, de relations corrompues et de méfaits officiels ou d’abus de pouvoir, lorsqu’ils sont perçus du point de vue de la défense des droits. Pour l’opinion publique, la dénonciation sert « à protéger l’intérêt public et à défendre les droits de l’homme », comme le dit John Devitt, directeur général de la section irlandaise de Transparency International.
Dans la politique marocaine, différentes fuites de données internationales classifiées ont mis à jour des stratégies de diplomatie dynamiques et hyperactives, mais pas nécessairement efficaces. Dans les fuites de câbles diplomatiques américains de 2010, connues sous le nom de « Cablegate », les affaires politiques marocaines ont été mises en évidence, principalement les relations du Maroc avec les États-Unis en ce qui concerne les changements économiques, y compris l’oscillation de la démocratisation, l’affaire du Sahara, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
Ces révélations de 2010 n’ont pas créé beaucoup de débats politiques ou d’agitation sociale pour de nombreuses raisons, notamment le contexte international des fuites. Les informations divulguées étaient généralement internationales, vastes et diverses. Il est possible que des complexités diplomatiques plus graves dans d’autres pays aient empêché l’effet attendu au Maroc. Deuxièmement, le débat politique au Maroc à l’époque était axé sur le « projet de monopole » en vue des élections parlementaires de 2012. Dans les quelques années qui ont précédé le printemps arabe, les politiciens marocains étaient occupés à discuter et à essayer de comprendre les objectifs du Parti pour l’authenticité et la modernité (PAM) nouvellement fondé par la monarchie. Le PAM a été créé pour freiner la montée des islamistes au pouvoir, en essayant de reproduire le modèle tunisien qui a asséché le terrain de la diversité politique lors des élections de 2012. Ainsi, la fuite de données sur les aspects cachés des relations maroco-américaines ne pouvait éclipser la densité d’une telle préoccupation locale. Enfin, les médias sociaux dans le Maroc d’avant le Printemps arabe étaient principalement axés sur le divertissement. La diffusion de documents classifiés sur ces plateformes n’a pas attiré beaucoup d’attention.
Les fuites de Coleman
Dans sa communication stratégique, le Maroc a promu une image d’exception dans la région. Chaque fois qu’une vague politique submergeait la région, le Maroc s’adaptait plutôt que de l’adopter sans modification. Dans l’ère post-Snowden, un Maroc qui se numérise rapidement a été confronté à une fuite de documents classifiés en septembre 2014 lorsque l’email de Mme MbarkaBouaida, ministre déléguée aux affaires étrangères et à la coopération, aurait été piraté. Le Maroc a cessé d’être une exception lorsqu’un pirate, utilisant un faux compte Twitter sous le nom du manager de football gallois Chris Coleman, a commencé à partager des documents classifiés sur la politique étrangère du Maroc.
Compte tenu des problèmes soulignés dans les documents partagés, l’État algérien ou un partisan du Polisario[2] était le coupable potentiel des fuites. Avec ces fuites, le Maroc a perdu un certain contrôle sur la souveraineté des données et les informations exposées ont mis en évidence des informations personnelles telles qu’un courriel du ministre marocain des affaires étrangères demandant au ministre français des affaires étrangères de trouver un emploi pour sa fille. Plus important encore, les 6 Go de données souveraines ont mis en évidence des activités de renseignement militaire et diplomatique avec des lobbies américains et des fonctionnaires de l’ONU.
Un compte Facebook a commencé à divulguer ces informations, mais le gouvernement marocain a apparemment bloqué ce compte peu après le début des fuites. Depuis octobre 2014, le compte Twitter « Chris Coleman » a relancé les dénonciations. Le compte, qui est maintenant suspendu, a partagé des données et des nouvelles principalement sur l’affaire du Sahara et le différend géopolitique maroco-algérien pour gagner la confiance internationale afin de diriger la région. Sans surprise, les fuites se sont produites après que l’AFP a mis en lumière un rapport d’enquête de 2007 rédigé par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) sur l’aide humanitaire de l’UE aux camps de réfugiés contrôlés par le Polisario dans le sud de l’Algérie. Dans un sens, la politique étrangère de l’internet croise la politique étrangère du monde réel par le biais de dénonciations échangées contre des attaques.
Les fuites se concentrent sur les relations maroco-américaines, le Maroc essayant de protéger ses intérêts par le biais des lobbies américains, des politiciens et des fonctionnaires de l’ONU. Les zones de contact, par lesquelles le Maroc doit approcher le cartel des parties prenantes internationales, concernent principalement les affaires maroco-sahariennes, les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, le processus de démocratisation interne, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions arabes.
Une question clé révélée dans les fuites est le désaccord entre le Maroc et les États-Unis sur l’inclusion des violations des droits de l’homme dans l’extension du mandat de la MINURSO. En 2014, les États-Unis ont mené les efforts internationaux pour l’extension du mandat. Les fuites révèlent que le désaccord a atteint son point culminant lors de la visite du roi du Maroc à la Maison Blanche. Un accord a été conclu lors de la réunion de Washington. Les informations divulguées illustrent le rôle des acteurs internationaux dans la dynamique de la politique marocaine et le soutien que les responsables marocains reçoivent dans les affaires internes.
Une autre question révélée était le financement par le Maroc des politiciens américains. Le groupe de membres du Congrès qui soutient le Maroc est le plus important. En outre, il a été révélé que le Maroc a offert au moins un million (USD) à la candidate présidentielle Hillary R. Clinton comme parrainage pour sa réunion de Marrakech Clinton Global Initiative. L’aide financière accordée à la Fondation Clinton a suscité un tollé social et a conduit la Fondation à modifier sa politique en matière de dons étrangers[3]. La campagne de Clinton a également omis de répertorier le Maroc comme un lobbyiste enregistré contribuant à sa campagne.
Malgré ce coup de projecteur sur la politique marocaine, le scandale Coleman n’a pas attiré beaucoup d’attention publique au Maroc, peut-être parce que le dénonciateur a choisi un compte Twitter plutôt qu’un compte Facebook. La communauté Facebook marocaine est l’une des plus actives du monde arabe. Selon les statistiques de 2014, plus de sept millions de Marocains sont sur Facebook, ce qui les place au quatrième rang en Afrique pour le nombre d’abonnés à Facebook[4]. Un autre obstacle potentiel est que les fuites n’ont pas porté sur des questions liées à la sécurité ou à l’immoralité – des questions clés pour la population marocaine qui suscitent généralement une attention considérable sur les médias sociaux.
Aller de l’avant : Protéger les lanceurs d’alerte
L’effet démocratisant de la révélation des méfaits officiels ou de la dénonciation de la corruption ou du despotisme documentés nécessite deux amendements à la loi. Le premier consiste à garantir aux lanceurs d’alerte une protection juridique et une sécurité pour leur contribution à la transparence, à l’accès à des informations sérieuses et à la démocratisation de l’information.
Bien que « Chris Coleman » n’ait été ni retrouvé ni poursuivi, les cas précédents envoient des signes alarmants. En 2007, MounirAgueznay, ou Targuist Sniper, originaire de la ville de Targuist, dans le nord du Maroc, a mis en ligne quatre vidéos montrant des policiers recevant des pots-de-vin d’automobilistes. Cette révélation a également encouragé d’autres révélations liées à des affaires de corruption et de pots-de-vin. Agueznay est resté anonyme jusqu’en février 2013, mais a été la cible d’un harcèlement policier en raison de l’absence de protection des dénonciateurs. Le frère d’Agueznay a également été condamné à deux ans de prison – prétendument pour avoir vendu de la drogue – et Agueznay a été contraint de quitter le Maroc en mai 2013 pour éviter de nouvelles représailles. Aujourd’hui, de manière assez surprenante, il a rejoint le PAM qui est connu pour défendre les trafiquants de drogue dans le Nord du Maroc, peut-être à la recherche d’une protection politique.
Ali Anouzla, directeur du site d’information Lakome.com, a été le premier à révéler l’amnistie royale dont avait bénéficié le pédophile espagnol. Lorsque le scandale s’est calmé, Ali Anouzla a été poursuivi en justice au titre du code du terrorisme pour encouragement au terrorisme, lorsque son site d’information a cité un lien hypertexte vers une vidéo d’AQMI. La condamnation nationale et internationale de son arrestation a conduit à sa libération après quelques semaines de détention.
Le deuxième amendement rendu nécessaire par les méfaits officiels de ce type consiste à considérer la dénonciation comme un droit public, similaire au droit d’accès à l’information ou à la liberté d’expression. Lorsque le public est privé du droit à la dénonciation, les décideurs peuvent être plus enclins à poursuivre la corruption ou la nonchalance envers l’intérêt public.
La dénonciation et la collecte de données sont confrontées à des défis éthiques considérables, notamment la sensibilité des données et la frontière floue entre sécurité et transparence des documents classifiés. Quelle est la limite entre l’encouragement à la transparence et la mise en péril de la sécurité publique ? Dans les pays tristement célèbres pour leur négligence des droits individuels ou leur exploitation des informations privées, la quantité de données stockées sur les militants, par exemple, peut être préjudiciable aux individus. En ce sens, la dénonciation pourrait entraîner la fuite d’informations personnelles telles que des photos privées, même si le dénonciateur n’a pas cherché à révéler ces données de manière malveillante. Un autre défi est le dilemme potentiel entre l’encouragement de l’accès à l’information et les atteintes illégales à la sécurité. Dans le cas des fuites de Coleman, les informations révélées ont fourni aux journalistes et aux militants des droits de l’homme des informations sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour plaider en faveur d’un moindre gaspillage des fonds publics.
En outre, les fuites qui révèlent des réunions secrètes provoquent généralement un tollé public lorsqu’elles sont couvertes par les médias. La révélation conduira très probablement les fonctionnaires à éviter ces réunions à l’avenir, mais la dénonciation sélective et l’utilisation des informations piratées pour nuire aux intérêts de l’État font douter qu’il s’agisse du travail de dénonciateurs bien intentionnés ou d’agences d’espionnage d’États opposés dans une région géopolitique tendue.
Pour le Maroc, les dénonciateurs continueront à faire surface, étant donné la corruption et le despotisme dont le pays souffre depuis des décennies. Si l’on n’inclut pas la protection des dénonciateurs dans la future loi sur le droit à l’information et si l’on n’intègre pas la dénonciation dans les efforts de plaidoyer visant à atténuer la corruption et le despotisme, ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui sera restreinte. Plus important encore, c’est le Maroc qui manquera le potentiel d’apporter plus de démocratisation dans la sphère publique.
À propos de l’auteur
Abderrahim Chalfaouat est doctorant au département de publicité et de communication de l’université Hassan II de Casablanca. Il travaille sur les intersections entre la fiction télévisée, la politique culturelle et la démocratisation au Maroc. Il a obtenu une maîtrise en études américano-marocaines en 2011 et une licence en linguistique anglaise en 2000 à l’Université Hassan II. Les intérêts de recherche d’Abderrahim comprennent les médias et la société, la politique culturelle, la politique de la région MENA, la démocratisation et les droits de l’homme.
Références 1. http://www.alaraby.co.uk/english/features/2014/12/23/moroccan-wikileaks-rattles-rabat 2. Chalfaouat, A. A paraître. L’Internet sous le printemps marocain : du divertissement à l’activisme. Dans Coban, Baris (ed.) Forthcoming. Social Media R/evolution. Istanbul. [1] Doctorant à l’Université Hassan II de Casablanca, Maroc. Chercheur dans le domaine des médias, de la politique culturelle et des affaires de la région MENA, il écrit et commente fréquemment les questions marocaines et arabes et est un ancien élève d’AnOx 2015. [2] Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro, soutenu par l’Algérie. Pour le Maroc, le Polisario est un groupe séparatiste qui résulte de la guerre froide des années 1970. Le Polisario cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, tandis que ce dernier propose un plan d’autonomie pour la région. [3] En conséquence, le nombre de pays acceptant de faire des dons à la Fondation Clinton a été limité à six, sans compter le Maroc. [4] On s’attend à ce que ce nombre atteigne dix millions avec l’introduction des installations 4G dans le pays.
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Un « hacker » révèle des documents secrets du gouvernement pen
dant deux mois
JAVIER CASQUEIRO
L’affaire Chris Coleman est en train de se transformer en un intrigant scandale au Maroc de révélation de secrets compromis pour l’Etat, mais il n’a généré aucune déclaration officielle ni procès, pas même un mot dans la presse locale. Dans un pays où le contrôle policier est intense, un utilisateur de Twitter dévoile depuis début octobre sur le compte @chris_coleman24 —appelé Le Makhzen en référence au puissant appareil de l’État marocain— des documents provenant de ministères, d’ambassades, voire de pots-de-vin à journalistes pour acheter leur soutien dans des affaires aussi délicates que le différend sur le Sahara.
Ce Twitterleaks marocain a été comparé à l’ affaire Wikileaks , et Coleman à Edward Snowden . Le récit de Le Makhzen est devenu un sujet de conversation dans le pays, malgré le fait qu’un peu plus de 3000 personnes s’identifient comme ses partisans. Ses publications combinent des vérités avérées (documents, négociations et pressions internationales qui n’étaient pas connues), plusieurs demi-vérités et de nombreuses inconnues. Interrogés sur le scandale, les responsables de l’un des départements concernés, par exemple le ministère des Affaires étrangères, répondent seulement qu’il s’agit d’un sujet sensible et que le pirate a piraté l’un de leurs comptes de messagerie.
La seule personnalité qui s’est exprimée publiquement sur le sujet est la vice-ministre des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, car le compte a publié des photos privées sans intérêt avec son mari. Bouaida accusait notamment Coleman d’ »être un élément du Polisario au service de l’Algérie » et avançait qu’il allait porter plainte. Cela ne fut plus jamais connu.
Le récit mélange de véritables rapports de ministères avec des accusations sans fondement
Le ministre des Affaires étrangères, Salahedín Mezouar, a été l’une des principales cibles des attaques. Mezouar, qui n’a pas voulu proposer sa version à EL PAÍS, est l’un des hommes politiques les plus projetés aux prochaines élections et le secrétaire général du Regroupement national des indépendants (RNI), une formation de centre-droit. Le compte dénonce qu’il a encouru du trafic d’influence en accordant plusieurs millions de dollars au cabinet de conseil nord-américain McKinsey pour préparer une étude sur la relance de l’économie marocaine en échange de l’embauche de sa fille. La fille travaille pour McKinsey, mais le ministre maintient cela sur ses propres mérites.
Depuis le 3 octobre, le compte publie également des écrits et des lettres de hauts responsables étrangers, ambassadeurs à Washington, à Genève ou à l’ ONU faisant leur travail, c’est-à-dire recueillant des soutiens pour défendre la position du Maroc, notamment sur le Sahara et contre l’Algérie et le Polisario. Cependant, le ton de certains de ces entretiens est incisif et dénigrant, par exemple contre Christopher Ross, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, accusé d’être alcoolique, bien qu’il ait soutenu le plan dans sa jour d’autonomie que le Maroc a offert au Sahara.
La diplomatie exposée à travers les courriers des ambassadeurs
La publication de ces documents révèle une grave faille de sécurité à l’Extérieur. L’une des grandes révélations de Coleman tourne autour de l’accord secret conclu en novembre 2013 dans le bureau ovale de la Maison Blanche lors de la visite du roi Mohamed VI à Barack Obama. Puis le président américain a apporté son soutien au plan d’autonomie prévu par le Maroc pour le Sahara, et les Etats-Unisil n’incluait pas la surveillance des droits de l’homme parmi les tâches de la MINURSO, la mission de l’ONU sur le terrain. Un succès pour le Maroc. Le pacte désormais découvert par Coleman, et non démenti par personne, ajoute des conditions supplémentaires : un plan de visites dans la région par de hauts responsables, la fin des procès de civils devant des tribunaux militaires et la légalisation des ONG sahraouies indépendantes. Le Maroc a déjà rempli les deux premières promesses.
Un autre aspect sinistre du scandale est celui des pots-de-vin à des journalistes internationaux pour qu’ils écrivent en faveur de thèses marocaines sur le Sahara. Le médiateur présumé de ces privilèges serait le journaliste marocain Ahmed Charai, directeur de l’hebdomadaire L’Observateur, personnage influent lié aux services secrets marocains, ayant une affinité non dissimulée pour le roi, le gouvernement et des contacts dans des think tanks américains et juifs.
Les tweets de Coleman fournissent comme preuve un reçu d’un journaliste américain, Richard Miniter, lié à l’American Media Institute, avec un transfert de 60 000 dollars. Miniter et Charai ont fourni des lettres de leurs banques indiquant que cette opération n’a jamais été réalisée.
Charai soutient que tout est faux, et qu’un hacker incité par l’Algérie et le Polisario a piraté sa messagerie informatique avec ses contacts alors même qu’il est entré fin septembre dans un hôpital pour y subir une opération. Il regrette que le gouvernement marocain n’enquête ni ne dénonce la situation, qu’il assure avoir remise entre les mains de ses avocats à New York et en Espagne pour différentes plaintes.
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J’ai parfois l’impression d’avoir rajeuni de quatre lorsque, dans ce sous-sol de l’immeuble d’El País, je cherchais des informations en parcourant ces 400000 câbles du département d’État que Wikileaks a divulgués à une demi-douzaine de grands journaux du monde, sur papier et sur ordinateur, sans connexion internet pour des raisons de sécurité.
De nombreux soupçons journalistiques ont été confirmés par leur lecture, et étayés par une avalanche de données, mais aussi de nombreuses nouvelles ont été dévoilées ! Les histoires que nous avons glanées dans l’énorme masse de télégrammes diplomatiques que nous avions imprimés et qui étaient empilés sur les tables de la pièce sans fenêtre dans laquelle nous travaillions au coup par coup et en surnombre.
Bien qu’il s’agisse d’une expérience journalistique de laboratoire, avec peu d’ingrédients extérieurs, c’est l’un de mes meilleurs souvenirs professionnels.
Le 2 octobre, un petit Wikileaks a émergé à l’échelle du Maghreb. Sous le profil de Chris Coleman, un tweeter anonyme a divulgué des centaines de documents et d’e-mails provenant de la diplomatie marocaine, des services de renseignement et même de l’administration de la défense marocaine. Les autorités marocaines n’ont pas démenti l’authenticité de ces fuites.
Jusqu’à présent, seule la vice-ministre marocaine des affaires étrangères, Mbarka Bouaida, a dénoncé publiquement « une opération menée par des éléments pro-Polisario avec le soutien de l’Algérie et dans l’intention d’entraver la diplomatie marocaine ». Bien que Rabat enquête, il n’a pas été en mesure de prouver cette accusation.
Tous les matins ou tous les soirs, le twittos ne respectant pas d’horaire, je me rejouis de rendre compte professionnellement de l’accord verbal secret de novembre 2013 entre Barack Obama et le roi Mohammed VI sur le Sahara; des chamailleries entre Rabat et le secrétaire général de l’ONU ; des cadeaux de valeur distribués par l’ambassade du Maroc à New York aux diplomates et correspondants de presse amis ; de la description de Christopher Ross, l’envoyé de Ban Ki-moon pour le Sahara, qualifié d’alcoolique, maladroit dans ses mouvements au point d’avoir du mal à enfiler sa veste.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a pris les fuites tellement au sérieux que, samedi, son porte-parole a annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur la collaboration présumée quelque peu excessive d’un de ses hauts fonctionnaires avec les autorités marocaines.
J’ai également lu avec avidité les courriels faisant état de paiements effectués par les services de renseignement, apparemment par le biais d’un intermédiaire, à des groupes de réflexion et à des journalistes aux États-Unis, en France et ailleurs, afin qu’ils écrivent au nom du Maroc. Je connais certains d’entre eux depuis des décennies. Je me demande si des noms de compatriotes espagnols engagés n’apparaîtront pas bientôt dans un autre courriel.
L’Espagnol qui apparaît est, en 2012, l’ambassadeur à Rabat. Il a promis à ses interlocuteurs marocains le plein soutien de l’Espagne au sein du Groupe des Amis du Sahara, qui se préparait pour la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en avril de la même année.
Parmi les joyaux postés par ce qui est devenu mon twitter préféré figure un câble daté du 7 juillet du chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc à Madrid, Baddredine Abd el Moumni – l’ambassadeur était absent – dans lequel il informe Rabat avec un certain regret que j’ai entamé une collaboration avec El Mundo.
« Cembrero rejoint ainsi l’équipe d’un des mastodontes de la sphère journalistique en Espagne », écrit le Chargé d’Affaires. « Fondé en 1989, El Mundo est le deuxième journal le plus lu (…) », ajoute-t-il. « Il a acquis sa réputation grâce à une ligne inspirée du modèle d’investigation américain ». Au passage, le diplomate m’accuse d’être « hostile au Maroc et de soutenir les thèses des séparatistes » [Front Polisario].
Pourtant, à plus d’une occasion, lors de séminaires ou de débats, j’ai affirmé qu’un large accord d’autonomie est aujourd’hui la moins mauvaise des solutions pour le Sahara. Parmi les câbles découverts par Chris Coleman, certains sont également préjudiciables aux indépendantistes sahraouis du Polisario, qui sont au plus bas. C’est l’un des cinq articles, la plupart dans ce blog, que j’ai consacré jusqu’à présent aux câbles mis en lumière par le tweeter.
Mais la manne des télégrammes diplomatiques a aussi son côté journalistique amer. Il y a quatre ans, Wikileaks était une œuvre partagée avec d’autres grands quotidiens ou hebdomadaires, comme le New York Times, The Guardian, Le Monde ou Der Spiegel. Parfois, en lisant ces articles à l’époque, je faisais l’éloge de l’approche anglo-saxonne ou allemande de tel ou tel sujet, que mes collègues d’El País et moi-même n’avions pas remarquée ; à l’occasion, je m’irritais aussi en voyant à quel point ils avaient peu exploité tel ou tel autre sujet.
Puis je me suis sentie accompagnée à distance. Maintenant, j’écris sur les Wikileaks marocains sans aucun miroir européen dans lequel comparer mes chroniques. Un mois et demi après le début des câbles, la presse espagnole l’ignore et, à l’exception d’Arrêt sur Images, la presse française fait de même. Maintenant, je n’ai personne avec qui rivaliser, personne de qui apprendre, à l’exception du site américain Inner City Press, spécialisé dans les reportages sur les Nations unies.
Le Maroc s’est révélé faible parce que son système de communication gouvernemental, les e-mails de ses agents secrets ont été massivement piratés pendant des mois, voire des années. Le Maroc est fort parce qu’il a réussi que personne n’en fasse l’écho, même si les ambassades et les ministères des affaires étrangères qui traitent avec Rabat gardent un œil sur ce que Chris Coleman publie.
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A veces tengo la impresión de haber rejuvenecido cuatro años cuando en aquel sótano del edificio de El País buscaba noticias rastreando en papel y en un ordenador, sin conexión a Internet por motivos de seguridad, entre esos 400.000 cables del Departamento de Estado que Wikileaks filtró a media docena de grandes diarios mundiales.
¡Qué de sospechas periodísticas quedaron confirmadas al leerlos, y avaladas además por una avalancha de datos, pero también qué de novedades afloraron! Cuantas historias extrajimos de esa ingente masa de telegramas diplomáticos que habíamos impreso y se apilaban sobre las mesas del cuartucho sin ventanas en el que trabajamos a destajo y hacinados.
Aunque fue una experiencia periodística de laboratorio, en la que apenas de necesitaban ingredientes externos, constituye uno de mis mejores recuerdos profesionales.
El 2 de octubre pasado ha surgido un pequeño Wikileaks a escala magrebí. Bajo el perfil de Chris Coleman un tuitero anónimo divulga cientos de documentos y correos de la diplomacia, de los servicios de inteligencia y hasta de la Administración de la Defensa de Marruecos. Las autoridades marroquíes no han desmentido la autenticidad de esas filtraciones.
Solo hasta ahora la ministra adjunta de Asuntos Exteriores marroquí, Mbarka Bouaida, ha denunciado públicamente « una operación ejecutada por elementos pro Polisario con el apoyo de Argelia y con la intención de poner trabas a la diplomacia marroquí ». Aunque lo está investigando, Rabat no ha podido demostrar esta acusación.
Cada mañana o cada noche, el tuitero no cumple un horario, disfruto profesionalmente informándome del acuerdo verbal y secreto, de noviembre de 2013, entre Barack Obama y el rey Mohamed VI sobre el Sáhara; de las broncas entre Rabat y la secretaría general de la ONU; de los valiosos regalos que la embajada marroquí en Nueva York distribuye a diplomáticos y corresponsales de prensa amigos; de la descripción que hacen de Christopher Ross, enviado de Ban Ki-moon para el Sáhara, como un alcohólico, torpe en sus movimientos hasta el punto de que le cuesta ponerse la chaqueta.
El Alto Comisionado de la ONU para los Derechos Humanos se ha tomado tan en serio las filtraciones que, el sábado, su portavoz anunció que se había abierto una investigación sobre la colaboración, supuestamente algo excesiva, de uno de sus altos funcionarios con las autoridades de Marruecos.
Leo también ávidamente los correos en los que se mencionan los pagos que el servicio de inteligencia hace, aparentemente a través de un intermediario, a think-tanks y periodistas de EE UU, Francia etcétera par que escriban a favor de Marruecos. A algunos de ellos les conozco desde hace décadas. Me pregunto si saldrán pronto, en otro email, nombres de compatriotas españoles comprometidos.
El español que sí aparece es, en 2012, el embajador en Rabat. Promete a sus interlocutores marroquíes todo el apoyo de España en el seno del Grupo de Amigos del Sáhara que se disponía a preparar la reunión del Consejo de Seguridad de la ONU de abril de ese año.
Entre las joyas colgadas por el que se ha convertido en mi tuitero favorito figura un cable, con fecha del 7 de julio, del encargado de Negocios de la Embajada de Marruecos en Madrid, Baddredine Abd el Moumni -el embajador estaba ausente- en el que informa a Rabat con cierto pesar de que he iniciado una colaboración con El Mundo.
« Cembrero se une así al equipo de uno de los mastodontes de la esfera periodística de España », escribe el encargado de Negocios. « Fundado en 1989, El Mundo es el segundo diario más leído (…) », añade. « Ha adquirido su reputación gracias a una línea inspirada del modelo de investigación americano ». De paso, el diplomático me tacha de elemento « hostil a Marruecos y que apoya a las tesis los separatistas » [Frente Polisario].
En más de una ocasión, en seminarios o debates, he afirmado, sin embargo, que una amplia autonomía pactada es ahora la menos mala de las soluciones para el Sáhara. Entre los cables desvelados por Chris Coleman hay además alguno perjudicial para los independentistas saharauis del Polisario que están en horas bajas. Así lo he recogido en una de las cinco piezas, la mayoría en este blog, que he dedicado hasta ahora a los cables sacados a la luz por el tuitero.
Pero el maná de los telegramas diplomáticos tiene también su lado periodístico amargo. Hace cuatro años Wikileaks era un trabajo compartido con otros grandes diarios o semanarios, como The New York Times, The Guardian, Le Monde o Der Spiegel. A veces, al leer entonces esos rototativos, ensalzaba el enfoque anglosajón o alemán de algún tema, en el que yo y mis compañeros de El País no habíamos caído; en alguna ocasión me irritaba también al comprobar el poco partido que habían sacado de algún otro asunto.
Entonces me sentía acompañado desde la distancia. Ahora escribo sobre el Wikileaks marroquí sin ningún espejo europeo en el que comparar mis crónicas. Mes y medio después de que empezase el goteo de cables la prensa española lo ignora y, con la excepción de Arrêt sur Images, la francesa también. Ahora no tengo a nadie con quién competir, de quién aprender, excepto la web norteamericana Inner City Press especializada en informar sobre la ONU.
Marruecos ha resultado ser débil porque su sistema de comunicación gubernamental, los correos de sus agentes secretos han sido masivamente hackeados durante meses, acaso años. Marruecos es fuerte porque ha logrado que nadie se haga eco de ello aunque en las embajadas y en los ministerios de Exteriores que tratan con Rabat estén pendientes al minuto de lo que publica Chris Coleman.
« Le Snowden du Maroc » diffuse des informations classifiées et des mensonges.
Au cours des trois derniers mois, un compte Twitter anonyme a divulgué des documents diplomatiques marocains classifiés, au grand désarroi du gouvernement du pays africain.
« Le Makhzen », ou @chris_coleman24, est couramment appelé dans la presse régionale « le Snowden du Maroc », en référence au lanceur d’alerte de l’Agence de sécurité nationale Edward Snowden , et est communément comparé à WikiLeaks et à son fondateur Julian Assange . Le compte a commencé à diffuser des documents classifiés et de la correspondance du ministère des Affaires étrangères et de la Direction générale des études et des documents du gouvernement au début du mois d’octobre de cette année. Certaines des «fuites», cependant, contiendraient de fausses informations fabriquées.
Le 17 décembre, après trois mois et des milliers de fuites, Twitter a suspendu Le Makhzen, mais pas avant qu’un autre compte similaire n’émerge pour prendre le relais. Début décembre, le compte d’origine comptait plus de 3 200 abonnés.
Le gouvernement marocain n’a émis aucune réponse officielle aux fuites, encore moins pour nier leur authenticité, jusqu’au début de ce mois.
Lors d’une récente conférence de presse dans la capitale du pays, Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar a accusé l’Algérie de perpétuer les fuites, ajoutant que son gouvernement avait l’intention de présenter des preuves prouvant « l’implication de l’Algérie ». Cependant, cette preuve est encore à venir.
Les relations algéro-marocaines sont glaciales depuis que les deux pays ont obtenu leur indépendance de la France dans les années 1950 et 1960 ; leurs frontières mutuelles sont fermées depuis la guerre civile en Algérie en 1994.
Les tensions entre les voisins nord-africains sont les plus volatiles sur le territoire contesté, le Sahara occidental, sur lequel les deux pays revendiquent la souveraineté. La région a son propre mouvement indépendantiste en plein essor, dirigé par le mouvement séparatiste du Front Polisario , que le gouvernement marocain a également blâmé pour les fuites.
Le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar a récemment accusé l’Algérie « d’alimenter le conflit sur le Sahara marocain », ajoutant que la provocation n’empêcherait pas le Maroc de sécuriser ses frontières ou d’assurer sa sécurité nationale.
Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El Khalfi, a déclaré que les fuites présumées de l’Algérie auront peu d’impact, avertissant que « ces tentatives désespérées ne nous empêcheront pas d’avancer vers le maintien de l’intégrité territoriale et la défense de la nation et de ses institutions ».
Certaines des révélations les plus incriminantes de la fuite suggèrent que des responsables gouvernementaux ont soudoyé des diplomates et des journalistes étrangers pour qu’ils soutiennent la vision du gouvernement marocain du conflit au Sahara occidental, qui s’est parfois avéré armé et violent.
En outre, les documents révèlent des détails sur le lobbying du gouvernement marocain auprès du gouvernement des États-Unis dans le but de jeter un éclairage plus positif sur le bilan douteux du Maroc en matière de droits de l’homme . Des fuites montrent également des communications du gouvernement marocain avec les services secrets israéliens – embarrassantes en partie parce que le Maroc fait partie d’une cohorte de pays à prédominance musulmane qui ne reconnaissent pas officiellement Israël – et des allégations selon lesquelles des ministres marocains auraient tenté d’obtenir des emplois de consultant pour leurs enfants en France avec l’aide de diplomates Français.
Brian Whitaker, ancien rédacteur en chef du Guardian Middle East et l’un des rares journalistes internationaux à commenter les fuites, a écrit que les documents n’ont pas réussi à gagner du terrain en dehors du Maroc parce qu’ils ont révélé peu d’informations qui ne sont pas déjà de notoriété publique ou du moins. soupçonné du gouvernement marocain.
Les détails incriminants de la corruption institutionnalisée au Maroc sont devenus un domaine public avec les câbles divulgués de l’ambassade des États-Unis en 2010, publiés par WikiLeaks, qui ont révélé que la royauté marocaine utilisait les institutions gouvernementales pour « contraindre et solliciter des pots-de-vin » du secteur privé.
En octobre, le journaliste français Jean-Marc Manach a enquêté sur des centaines de documents divulgués par Le Makhzen, découvrant que certains étaient probablement fabriqués. Il écrit : « [L]’analyse de centaines de documents postés par le mystérieux lanceur d’alerte… révèle que cette opération, selon les meilleures règles du genre, mêle habilement documents authentiques et manipulés ».
Les fuites n’ont pas encore révélé les détails des problèmes nationaux les plus pertinents du Maroc, y compris les détails de son bilan douteux en matière de droits de l’homme ou l’urgence à laquelle il est confronté sur le nombre croissant de sa population voyageant pour combattre aux côtés de l’ État islamique (également connu sous le nom d’ ISIS ou ISIL) ; selon les chiffres de l’ONU et de la BBC , pas moins de 1 500 ressortissants marocains se battent avec l’État islamique en Irak et en Syrie.
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Pas de tremblement de terre, mais de petites secousses régulières qui, semaine après semaine, finissent par ébranler l’édifice. Depuis deux mois, un hacker anonyme publie sur Twitter – sous le compte @chris_coleman24 – des révélations sur les dessous de la diplomatie du Maroc. Celles-ci auraient été obtenues par le piratage des messageries de hauts responsables marocains : des agents des services secrets, des diplomates, des journalistes, jusqu’à celles du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de la ministre déléguée, Mbarka Bouaida. Depuis le 3 octobre 2014, des centaines de documents ont ainsi été mis en ligne (câbles diplomatiques, courriels privés, documents confidentiels) dans une sorte de WikiLeaks marocain qui, s’il n’a ni l’ampleur ni le sérieux de son aîné américain, malmène la politique d’influence menée par le royaume chérifien.
La grande majorité des documents confirment avant tout l’obsession du Maroc pour le dossier du Sahara occidental, un territoire qu’il revendique et occupe à 80 % contre les visées indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine. Cette « question nationale » semble être au cœur d’une foisonnante diplomatie parallèle, destinée à s’assurer le maximum de soutiens dans le monde sur le sujet et à contrer les plans de l’adversaire. Pour cela, Rabat déploierait toute une palette de jeux d’influence : auprès de journalistes et de centres de recherche afin qu’ils relaient les points de vue marocains ; de groupes de pression, dont le lobby israélien au Etats-Unis, de gouvernements étrangers ou dans les organisations internationales.
Précieux relais à l’ONU
Les documents mis en ligne dévoilent la relation tendue que le Maroc entretient avec le secrétariat général de l’ONU. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, préconise une nouvelle stratégie contre « la tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara » menée par le secrétariat général, à l’origine d’un « véritable complot ». Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, semble particulièrement détesté. Il faut, écrit M. Hilale, « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». M. Ross est décrit dans un autre document comme un « vieil alcoolique ».
Le royaume déploie beaucoup d’énergie en direction de ses alliés traditionnels occidentaux, les Etats-Unis en premier lieu. Nombre de documents se réfèrent à l’épisode d’avril 2013, lorsque Washington avait présenté une résolution proposant d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (la Minurso) aux droits de l’homme. Le projet avait échoué mais décidé le Maroc à redoubler d’initiatives alors que les pays du Maghreb « semblent être relégués à une position de moindre importance sur l’échiquier des intérêts stratégiques de la diplomatie américaine ». De « petits » pays a priori très éloignés du conflit au Sahara occidental sont eux aussi courtisés. Ainsi l’Argentine, le Chili, appelés à siéger au Conseil de sécurité. En octobre 2013, on espère obtenir du nouveau gouvernement du Paraguay le « retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD » (République arabe sahraouie démocratique). Rien ne semble laissé au hasard.
Au sein du système onusien, le Maroc disposerait de précieux relais pour défendre les intérêts du royaume et être informé des faits et gestes de l’adversaire. Ainsi, la visite de Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève en mai 2013 fait l’objet d’une intense activité de lobbying. « Les démarches que j’ai effectuées, particulièrement auprès de mes interlocuteurs au sein des deux Hauts-Commissariats aux droits de l’homme et pour les réfugiés », ont permis de faire de cette visite « un échec à tous les égards », se félicite en juin 2013 Omar Hilale, alors ambassadeur auprès de l’ONU à Genève.
La sphère médiatique n’est pas épargnée par Chris Coleman. Mis en ligne le 29 décembre, des échanges de courriels fournis visent Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M, apparemment en cheville avec un interlocuteur qui pourrait être le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets extérieurs.
« Opération des services algériens »
Trois mois après le début de l’affaire, l’authenticité des documents publiés continue à faire débat. Le journaliste Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de cybersécurité, a publié deux enquêtes sur le sujet pour le site Arretsurimages. Après avoir dénoncé dans un premier temps une « intox », il a estimé à la mi-décembre, après consultation de 58 courriels dans leur format original, qu’une bonne partie étaient « techniquement impossibles [à] authentifier » mais qu’une vingtaine d’entre eux étaient authentiques. « Vu la masse de documents et leur niveau de précision, il est exclu que ce hacker ait pu tout inventer ex nihilo. En outre, s’ils étaient faux, le gouvernement aurait protesté. Celui qui se cache derrière Chris Coleman a bien piraté un certain nombre de boîtes mail, même s’il n’est pas exclu qu’il ait modifié certains messages », estime le journaliste marocain Ahmed Benchemsi.
Les autorités marocaines ont longtemps gardé le silence sur l’affaire, sans toutefois nier, avant de pointer du doigt l’ennemi de toujours : l’Algérie. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a dénoncé mi-décembre une « opération des services algériens » d’être derrière cette tentative de « déstabilisation ».
Si l’identité du hacker reste inconnue, sa sympathie pour la cause indépendantiste du Sahara occidental est évidente. La plupart des observateurs jugent sa démarche très éloignée de celle d’un Edward Snowden ou d’un Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte avaient agi à visage découvert et fait appel à plusieurs médias pour authentifier et trier les documents détournés, avec un objectif affiché de transparence. Chris Coleman publie lui en vrac courriels, câbles diplomatiques mais aussi photos d’ordre privé et commentaires parfois acerbes, apparemment sans logique véritable, mêlant le vrai et le faux, dans le but de « déstabiliser le Maroc », a-t-il expliqué. « Après ça, la diplomatie marocaine va devoir reconfigurer ses réseaux d’influence. Elle est certes fragilisée mais elle retombera vite sur ses pattes », estime Ahmed Benchemsi.
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« Seuls deux hommes peuvent sauver le Maroc maintenant et sauver la promesse du printemps arabe. L’un est le roi du Maroc, l’autre le président des États-Unis. Pendant des années, la principale force libérale a été le roi lui-même. Mohammed VI est un jeune dirigeant raffiné qui est aussi à l’aise en français qu’en arabe, dans les sphères européennes et arabes. Cela lui a donné la capacité unique de défendre les cultures traditionnelles et tribales tout en voyant la sagesse de développer une économie diversifiée et moderne basée sur l’accomplissement individuel ».
Cette affirmation texte appartient au journaliste américain Richard Miniter, un auteur qui se décrit comme « journaliste d’investigation et auteur à succès ». Il a été publié le 25 avril 2012 sur le magazine Forbes sous le titre de « Le printemps arabe est-il mauvais pour les investisseurs ? ». Miniter n’a ménagé aucun effort en vue de redorer l’image du roi du Maroc à un moment où le vent du « Printemps Arabe » menaçait les régimes dictatoriaux dans le monde arabe. Pour mériter le cadeau qu’Ahmed Charaï lui avait promis : 20.000 dollars.
Selon un email envoyé le 3 novembre 2010, Richard Miniter avait déjà effectué une visite dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf à l’invitation du Front Polisario. Après son recrutement par la DGED, il sera chargé de la mission d’écrire sur les prétendus liens du mouvement sahraoui avec Al Qaïda.
Son manque de professionnalisme et son allégeance aveugle à la DGED lui a valu une punition de la part du Groupe de l’Institut Hudson. La raison? Son analyse sur les élections marocaines de 2011 qui ont permis aux islamistes d’accéder au pouvoir. « Malgré les nombreux rappels adressés à l’éditeur qui sont restés sans réponse à ce jour de votre part, concernant l’analyse que vous avez traitée dans la publication des statistiques relatives aux élections législatives au Maroc, engageant les autorités américaines sans preuve convaincante, nous vous notifions par la présente qu’une décision a été prise par le conseil d’administration de suspendre notre collaboration, à titre disciplinaire, pour une durée de trois mois, à compter du 1er janvier 2012 jusqu’au 30 mars 2012 », lui avait écrit Weinstein Kenneth, président du groupe.
Miniter demande, alors, une indémnisation à son contact marocain dans un email daté du 21 janvier 2012 dont voici le texte:
Vous savez combien je vous respecte et combien je vous fais confiance… MAIS l’article que j’ai publié le 26 octobre dans le Hudson Institute m’a créé un sérieux problème (voir ci-dessous le courriel du président du Hudson Institute).
Une décision disciplinaire du conseil d’administration de l’Institut a été prise pour arrêter ma collaboration en tant que membre et rédacteur en chef de l’Institut Hudson pendant 3 mois. La raison était le fait que j’ai utilisé l’expression suivante dans mon article (et comme vous le savez je n’avais AUCUN document pour justifier cette expression). « Selon une ANALYSE CONFIDENTIELLE D’UNE SOURCE AMÉRICAINE FIABLE…. Le RNI, devrait commander au moins 12% du vote…. Le PJD islamiste, ne devrait pas élargir sa part de la chambre basse du parlement »…… Le résultat : Le PJD est arrivé en tête, remportant 107 des 395 sièges… C’est une véritable claque pour ma crédibilité Ahmed.
Nina essaie de rétablir la confiance du conseil d’administration à mon égard. MAIS, je vais définitivement perdre plus de 60 000 dollars sur 3 mois.
Ahmed, je serai à Paris les 30 et 31 janvier pour une conférence. J’ai besoin de votre aide pour me sortir de cette situation.
A l’instar des autres journalistes invités au Maroc, la DGED payait ses réservations des chambres dans les hôtels les plus luxueux au Maroc en plus des billets aller-retour dans la classe business:
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Depuis octobre dernier, un compte Twitter nommé Chris Coleman (chris_coleman24, un pseudo, bien sûr) publie quantité de documents confidentiels émanant du ministère des Affaires étrangères et des services marocains. On voit apparaître dans ces échanges nombre de think tanks, de personnalités et de journalistes (notamment français), visiblement dévoués à Sa Majesté et à la cause marocaine, et rétribués en espèces bien sonnantes ou en vacances ensoleillées…
Les télex, courriels et autres comptes rendus émanant de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, service lié au Palais) rendus publics par Coleman sont à cet égard accablants… Et les pouvoirs marocains n’ont pas démenti l’authenticité des documents. Tout juste ont-ils avancé qu’il s’agissait d’un coup de « certains éléments du front Polisario » avec l’aide des services algériens.
Malgré leur importance, ces fuites, sur les rives de la Seine, ne font pas grand bruit. Pourquoi ? « Parce que les chiens ne mangent pas les chiens », répond le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, qui fait toujours l’objet de poursuites devant les tribunaux de la part de l’État marocain. Entendez par là que tellement de Français sont impliqués que personne ne tient à lever l’omerta. Comme l’a écrit le magazine marocain TelQuel « Coleman, un WikiLeaks dont personne ne parle ». Et puis cette affaire pose un autre problème : celui de l’identité du lanceur d’alertes et de ses mobiles. Dans le cas d’un Bradley Manning ou d’un Edward Snowden, les intentions sont assez claires et politiquement correctes ; l’un et l’autre ont voulu dénoncer des abus, des écoutes et d’autres crimes. Dans le cas de Coleman, on ne sait rien de celui ou de ceux qui se cachent derrière ce pseudo. À une question posée par Jean-Marc Manach, auteur d’un autre article ici-même, Coleman a répondu qu’il voulait « fragiliser le Maroc, et notamment son appareil diplomatique ».
De plus, ce Coleman se montre parfois antiaméricain et antisioniste. Tout cela a suffi pour jeter le doute. Ainsi, Jean-Marc Manach, dans sa chronique sur Arrêt sur image, tout en jugeant peu probable que ces documents aient été trafiqués, met en doute la qualité du lanceur d’alertes, et va jusqu’à qualifier Coleman de « barbouze » du fait que son mobile est politique : « C’est aussi à cela que l’on distingue un lanceur d’alertes d’un barbouze. Le premier veut faire éclater la vérité. Le second est, sinon en service commandé, tout au moins disposé à manipuler la vérité, à instiller le doute, voire à créer de fausses preuves. »
Pourtant, nombre de spécialistes du Maroc, comme Cembrero, pensent que les documents sont tout à fait authentiques. Il y a d’ailleurs un détail qui ne trompe pas : les autorités marocaines, au lieu de démentir, cherchent à étouffer l’affaire. D’abord en évitant toute publicité dans les médias parisiens. Mais aussi en enlevant à Coleman ses moyens de s’exprimer. « C’est vrai que depuis quelques jours [début décembre 2014], le Makhzen [le Palais] a multiplié ses menaces pour me décourager », note Coleman lui-même sur son compte Twitter. « Il a mobilisé d’importantes ressources, notamment financières, pour empêcher la diffusion des informations ; d’ailleurs il a réussi à acheter la suspension de mes comptes sur Dropvox, Mediafire et 4shared. Le déballage va se poursuivre, même au risque de ma vie. » De fait, les moyens utilisés par les pouvoirs américains contre Snowden ou Assange ne sont pas éloignés.
« En tout cas, deux ou trois choses sont sûres, maintenant, écrit le magazine Demain online (animé par le journaliste franco-marocain Ali Lmrabet depuis Barcelone). Cet empêcheur de tourner en rond ne se trouve pas au Maroc. Il n’est sûrement pas seul. Il a préparé son coup depuis longtemps, et enfin, les documents ne sont pas des faux. Ils n’ont pas été manipulés, comme veulent le faire croire certains collaborateurs des services secrets. Car, s’ils l’avaient été réellement, le Maroc aurait eu beau jeu de dénoncer cette grossière falsification. »
Plusieurs lanceurs d’alerte ont proposé leur aide à Coleman et, en cas de trop grande difficulté, ce dernier pourrait être tenté, comme le conclut Demain online, de tout balancer à WikiLeaks.