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  • Algérie. Philosophie économique !

    Algérie. Philosophie économique !

    Loi des finances, subventions, économie – Algérie. Philosophie économique !

    Les députés ont voté mercredi passé le projet de loi de finances 2022, dans laquelle figure la suppression du système de subventions généralisées des produits de base, qui permettait aux citoyens d’accéder à ces produits à bas prix.

    Il est utile de rappeler que toute une série de produits alimentaires , tels que le pain, l’huile, le lait,

    la semoule, la farine ainsi que l’électricité et le gaz, sont subventionnés depuis les premières années de l’indépendance.

    Cette suppression est donc une nouveauté dans le paysage social algérien.

    Si le gouvernement assure que ce système sera remplacé par un ciblage des plus nécessiteux, d’aucuns voient là, une réponse du gouvernement aux injonctions du FMI.

    Constatant la baisse régulière de ses réserves de change , le Fond monétaire international avait appelé l’Algérie à « recalibrer » sa politique économique, et mener des «réformes structurelles».

    Pour le gouvernement, cette politique sociale des subventions qui se chiffre entre 15 et 20 milliards de dollars par an, ajoutée à la baisse globale des recettes des hydrocarbures menaçait, in situ, l’équilibre économique du pays.

    «Il ne s’agit pas de la fin de l’aide sociale mais de l’adoption d’une nouvelle philosophie, visant à cibler par les aides, les familles dans le besoin », a dit le Premier ministre.

    L’argument est fragile, car plusieurs tentatives de réformes, ont fait chou blanc auparavant, et aucune n’a été menée à son terme.

    Quid du futur pouvoir d’achat des algériens qui risque d’être fragilisé comme jamais?

    Et des mécanismes garantissant l’accès aux plus démunis à une compensation monétaire?

    Le flou fait déjà de l’ombre à cette nouvelle «philosophie».

    Questions : A-t-on les moyens techniques pour dire, qui a droit à ce ciblage, ou qui n’en a pas ?

    Des millions d’algériens sont hors statistiques, et constituent déjà le talon d’Achille de la mesure.

    N’y avait-il pas mieux à faire? N’y’ avait-il pas d’autres solutions que celle-là ?

    Nouvelle philosophie, a dit le Premier ministre ! Socrate virant à l’économiste ou au comptable…On ne connaissait pas.

    Réduire la complexité économique d’une mesure inédite à un déterminisme philosophique, a quelque chose qui est proche du désarroi. De la fuite en avant.

    Dernière question : l’état social algérien a-t-il vécu ? La réponse raconte déjà un deuil et des incertitudes.

    Madjid Khelassi

    La Nation, 22/11/2021

    #Algérie #Loi_finances #Subventions

  • Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Algérie, loi des finances, budget, aide sociale – Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Le Premier ministre, Aymène Benabderrahmane, a affirmé hier, à l’Assemblée nationale, que l’État n’a jamais eu l’intention de renoncer à l’aide sociale au profit des couches sociales les plus vulnérables, révélant que cette aide serait à l’avenir en espèces.

    Le Premier ministre, le ministre des Finances, a déclaré en outre, lors de son discours, après le vote des parlementaires à la majorité pour le projet de loi de finances 2022, que l’État algérien est un État social fondé sur les principes de la Déclaration du 1er novembre.

    Le Premier ministre a également révélé que la loi de finances 2022 a alloué 1 942 milliards de dinars algériens à l’aide sociale.

    Aymène Benabderrahmane a ajouté que l’État avait gardé en l’état les subventions alors qu’il savait que cette subvention n’allait pas entièrement à ses propriétaires. Le Premier ministre a également souligné que l’État soutiendra les couches vulnérables fragiles et moyennes. Il veillera également à ce que les subventions vont aller directement à leurs propriétaires, qui seront cette fois-ci en espèces.

    Le ministre a expliqué que le projet de loi de finances pour l’année 2022 vise à encourager les activités qui produisent la richesse et protègent l’économie, ainsi que la bonne canalisation du soutien de l’État pour qu’il arrive à bon port, c’est-à-dire à ceux qui le méritent.

    Pour le Premier ministre, ces mesures viennent protéger le pouvoir d’achat et protéger l’argent et contrecarrer le gaspillage de l’argent de l’Etat, ainsi que son et de « son utilisation à d’autres fins ».

    L’Express, 18/11/2021

    #Algérie #Budget #Loi_finances #Aide_sociale

  • Algérie. Loi des finances approuvée, fin des subventions

    Algérie. Loi des finances approuvée, fin des subventions

    Tags : Algérie, loi des financesn subventions – Algérie. Loi des finances approuvée, fin des subventions

    La loi de finances et le projet de réforme du système des subventions ont reçu, ce mercredi, le quitus de la majorité des membres l’Assemblée populaire nationale (APN), à l’exception du mouvement de la Société pour la Paix qui a voté contre le projet de loi. A cette occasion, le gouvernement a décidé de revoir le système des subventions qui coûte au Trésor public plus de 19 milliards de dollars par an. Des subventions qui ne profitent pas seulement aux couches populaires, mais aussi aux riches.

    Les membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée ont apporté un amendement à l’article 187 du projet de la loi de finance 2022. L’article stipule qu’il est prévu la mise en place d’un mécanisme national de subventions touchant les produits essentiels et orientées aux couches les plus démunies à travers des aides pécuniaires.

    Cet article a été soumis au vote des députés : 144 ont voté oui, 71 ont dit non et sept se sont abstenus.

    La commission des finances s’est alignée sur les propositions du comité de pilotage installé, il y a un peu moins d’un an, en vue de créer un mécanisme d’aides plus équitable et orienté exclusivement vers les couches moins aisées, suivant un barème évolutif. Le comité a proposé un seuil de 120 000 DA pour bénéficier des subventions.

    Les ménages dont les revenus cumulés dépassent 120 000 DA ne sont pas éligibles aux aides publiques sur les produits essentiels au nombre de 12 : le pain, la semoule, la farine, le lait en sachet, l’huile alimentaire de soja, l’eau potable, l’essence, le diesel, le GPL, le gaz butane, l’électricité et le gaz de ville.

    Le Jeune Indépendant, 18/11/2021

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    Système de subventions directes : les députés approuvent les réformes à leur manière

    Alors que le gouvernement voulait une réforme du système des subventions plus radicale, les députés de l’assemblée populaire nationale (APN) ont nuancé la problématique.

    En procédant mercredi au vote du projet de loi de finance 2022, les députés ont choisi de suivre l’amendement apporté par la commission des finances et du budget à l’article 187 du projet de la loi de finance 2022ojet visant la réforme du système des subventions.

    L’article, après amendement, stipule qu’il est prévu la mise en place d’un mécanisme national de subventions touchant les produits essentiels et orientées aux couches les plus démunies à travers des aides pécuniaires.

    Cet article a été soumis au vote des députés : 144 ont voté oui, 71 ont dit non et sept se sont abstenus.

    En somme, la commission des finances s’est alignée sur les propositions du comité de pilotage installé, il y a un peu moins d’un an, en vue de créer un mécanisme d’aides plus équitable et orienté exclusivement vers les couches moins aisées, suivant un barème évolutif. Le comité a proposé un seuil de 120 000 DA pour bénéficier des subventions.

    Les ménages dont les revenus cumulés dépassent 120 000 DA ne sont pas éligibles aux aides publiques sur les produits essentiels au nombre de 12 :   le pain, la semoule, la farine, le lait en sachet, l’huile alimentaire de soja, l’eau potable, l’essence, le diesel, le GPL, le gaz butane, l’électricité et le gaz de ville.

    Cette issue n’était pas encore gagnée jusqu’à hier, puisqu’un bras de fer agitait la commission des finances de l’APN entre les députés se disant en faveur de la réforme proposée par le comité de pilotage composé de 14 ministères, et ceux qui veulent maintenir le système de subventionnement généralisé.

    Celui-là même que le premier ministre a dénoncé lors de la présentation du PLF 2022 devant la première chambre du Parlement. Devant les députés, Aimene Benabderrahmane a déploré que les subventions des produits de consommation courants n’ont pas fait de distinction entre les familles nécessiteuses et celles plus aisées. « Or, cela ne correspond pas avec l’ambition de l’Etat visant à réduire les inégalités sociales», a-t-il clamé.

    Le système algériens des subventions coûte, annuellement au Trésor public plus de 19 milliards de dollars par an.

    Il se trouve que ce système ne fait la différence entre les riches et les pauvres. Tout le monde en profite. Et la façon avec laquelle est géré donne à penser qu’il profite dans la plupart des cas aux riches qu’aux plus nécessiteux.

    C’est la première fois, depuis des décennies de discours, de débats, d’arguments et de contre arguments que l’Etats décide de mettre à exécution sa décision à reformer ce système… Une décision qui va dans les prochains mois affronter une réalité plus que compliquée.

    La Nation, 18/11/2021

    #Algérie #Loi_finances_2022 #Subventions

  • Algérie. Année charnière

    Algérie. Année charnière

    Tags : Algérie, loi des finances, pandémie, croissance – Algérie. Année charnière

    Nous sommes au seuil d’une échéance décisive pour le pays. L’année prochaine sera celle de l’amélioration des indicateurs de la performance de l’économie nationale à la faveur des réformes opérées et des mesures incitatives pour concrétiser l’option pour sa diversification, tout en garantissant toutes les dispositions pour préserver le pouvoir d’achat.
    Dans ses grandes lignes, le projet de loi de finances 2022, voté hier par l’APN, s’inscrit dans cette démarche par le biais de deux axes essentiels : la relance économique et la préservation du caractère social de l’Etat.

    S’agissant de la relance de l’économie, l’accent est mis sur l’encouragement des investissements et des jeunes entrepreneurs à entreprendre pour créer de la richesse et du travail.
    Leurs activités seront exonérées totalement de l’Impôt sur le revenu global, de l’impôt sur le bénéfice des entreprises et de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour une période de trois ans.
    Le PLF 2022 prévoit également des mesures incitatives pour favoriser les exportations hors hydrocarbures et s’affranchir progressivement de la monoexportation du gaz et du pétrole.

    La question du renforcement du pouvoir d’achat constitue l’une des préoccupations du président de la République et fait partie de ses 54 engagements électoraux.
    C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la nature des dispositions importantes qu’il a prises lors d’un Conseil des ministres consacré à l’examen de l’avant-projet de loi de Finances 2022.

    L’Etat assumera son devoir en permanence malgré une conjoncture économique marquée par une baisse des prix des hydrocarbures et une crise sanitaire marquée par la Covid-19.

    Au regard de cette situation pour laquelle une énergique réaction de l’Etat est amplement revendiquée par les Algériens, il est également question d’une action d’immunisation du front social en le mettant hors de portée de toute tentative d’instrumentalisation.
    Pour traduire dans les faits le principe de l’égalité devant l’impôt, le PLF 2022 propose une refonte totale du barème de l’impôt sur le revenu global pour alléger la pression fiscale sur les revenus des ménages et le remplacement des subventions publiques par un dispositif de compensation.

    Selon le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, la réforme fiscale escomptée vise le renforcement de la justice fiscale par une répartition plus juste de la charge fiscale entre les acteurs économiques, les individus et les ménages.

    La réforme du système de subvention sociale se fera par le passage au virement au profit des familles nécessiteuses qui bénéficieront d’un revenu supplémentaire pour supporter la hausse des prix engendrée par la suppression des subventions directes. Cette réforme vise un meilleur ciblage de la subvention publique.

    En effet, l’expérience acquise par l’Etat dans la politique sociale a démontré que la majorité des dispositifs généralisés sont abusifs, du fait qu’ils profitent essentiellement aux couches de populations aisées,ce qui, d’un point de vue économique est une aberration.

    El Moudjahid, 18/11/2021

    #Algérie #2022 #Loi_finances_2022

  • Ce sont les familles riches qui profitent des subventions

    Tags : Algérie, loi des finances, budget, subventions – Ce sont les familles riches qui profitent des subventions

    Aimene : les familles riches bénéficient de 100 milliards de dinars de subventions – Dans notre pays, ce sont les familles riches qui sont les plus avantagées avec 100 milliards de dinars de subventions généralisées. On vous éclaire à ce sujet

    Qui profite réellement des subventions liées aux produits de première nécessité de l’État ? En effet, la question a toujours suscité des controverses. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement, dans son projet de la Loi de finances 2022, œuvre à mieux cibler les familles dans le besoin. Car, à ce propos, les riches seraient ceux qui profiteraient le plus des subventions étatiques en Algérie avec 100 milliards de dinars.

    C’est le Premier ministre qui a avancé ce chiffre. En réalité, seulement 76 milliards de dinars atteignent les familles à faible revenu, précise Aimene Benabderrahmane. Ainsi, le responsable a exposé ces données au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), ce 13 novembre 2021. C’est afin de mettre au clair la levée de la subvention inscrite dans le PLF de la nouvelle année.

    De ce fait, les 17 milliards de dollars alloués à la subvention ne parviennent pas exclusivement à ceux qui les méritent, souligne Benabderrahmane. Dans ce sens, il explique que des intermédiaires en tirent également profit. Ces derniers touchent annuellement 152 milliards avec les transferts sociaux, a-t-il ajouté.

    Les subventions cibelées contribueront-elles au développement du pays ?

    À cause des subventions généralisées en Algérie, le budget déduit du revenu global de l’État n’aide pas réellement les nécessiteux. Cela, en sachant que l’ensemble des citoyens algériens bénéficient des mêmes avantages. Dans cette optique, le Premier ministre a soutenu que son gouvernement veut supprimer les aides inefficaces.

    C’est en utilisant l’argent public d’une manière plus étudiée. Et en limitant ce soutien financier aux plus démunis. Ce faisant, l’Algérie permettra d’économiser l’argent de sa Trésorerie pour son développement, a-t-il mis en évidence. D’ailleurs, 13 % du revenu global de notre pays a été dédié à ces subventions en 2019, a-t-il noté.

    MH

    Le Réveil d’Algérie, 14/11/2021

    #Algérie #Subventions #Loi_finances

  • Algérie. A petits pas…

    Tags: Algérie, loi des finances, budget, subventions – Algérie. A petits pas…

    Plus l’année 2022 approche, plus les inquiétudes grandissent. Elles sont multiples certes, mais celles qui toucheront directement les citoyens sont les plus appréhendées. Et parmi elles, il y a les changements attendus de l’application de la loi des fi nances 2022. L’intervention hier du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, devant les députés a été une occasion de voir plus clair. «Clair» n’est cependant pas le terme le plus adéquat.

    Effectivement, le Premier ministre a rappelé les grandes lignes des changements qui devront toucher les subventions, avec la refonte annoncée depuis plusieurs mois, mais il reste, et il faut le préciser, les détails. Et ces derniers sont (et le seront jusqu’à leur divulgation) très attendus. Ça concerne les ménages qui pourront profiter des transferts monétaires, présentés comme l’alternative aux subventions généralisées appliquées jusqu’à ce jour. Comment seront établis ces listes ?

    Le Premier ministre a indiqué qu’une commission sera installée pour mettre en application ce saut qui va sans aucun doute susciter de nombreux remous. L’histoire est là pour rappeler qu’à chaque fois qu’il a été question d’établir des listes (l’exemple pas lointain de celles des bénéfi ciaires des logements sociaux reste encore dans les mémoires), l’anarchie était rendez-vous. D’où le poids énorme qui est déjà sur les épaules de ceux qui vont devoir siéger dans cette commission.

    Ce qui est sûr, c’est que cette réforme des subventions va rester encore longtemps au devant de la scène. Pour le moment, les citoyens n’ont encore rien de concret, et sont en situation d’attente. D’autant plus que ni la classe politique ni les syndicats ne semblent donner de l’importance à ce dossier.

    Le gouvernement sera également surveillé sur sa promesse de canaliser la politique sociale sur les secteurs de la santé et de l’éducation, tout en soutenant les salaires.

    De changements radicaux sont donc en gestation au niveau des bureaux et que devront affronter les citoyens dans quelques semaines.

    Yazid Miloudi

    Reporters, 14/11/2021

    #Algérie #Budget #Loi_Finances #Subventions

  • Algérie : Le début de la fin des subventions ?

    Tags : Algérie, subventions, loi des finances – Algérie : Le début de la fin des subventions ?

    Pourrait-on vraiment appliquer dès le début de l’année 2022 la révision de la politique des subventions directes de l’Etat, qui concerne des services et des produits de larges consommations, alors qu’à priori, la préparation du changement à la base demeure, à première vue, très aléatoire ? En l’absence de paramètres palpables, malgré l’inscription de cette révision dans le projet de Loi de finances (LF) 2022, la question reste objet de supputations, voire de diversions au sein de l’Assemblée populaire nationale lors du débat des députés autour des articles de cette LF 2022.

    On sait pertinemment que les autorités sont décidées à emprunter cette voie de la libération de certains produits de la subvention généralisée, mais on sait également que cela ne peut se faire sans mettre en place un dispositif adéquat, qui peut prendre du temps selon l’aveu du président de la République, lui-même. Et, à moins d’estimer que le dossier a pris le temps nécessaire, c’est là où cet article 187 de la LF 2022 suscite l’incompréhension. L’article 187 prévoit, en effet, la libération de certains produits de base de la subvention généralisée, et en parallèle la mise en place d’un dispositif de ciblage des subventions de l’Etat permettant une compensation monétaire au profit des ménages à faible et à moyen revenu, mais sans connaître avec précision ni les produits et services qui seront touchés par cette levée des subventions ni les ménages éligibles à la compensation monétaire. Les députés sont presque unanimes à soutenir que cette disposition «ne peut être appliquée en cette conjoncture», mais nécessite de la mettre en œuvre «progressivement» pendant plusieurs années avec l’élaboration d’un fichier national précis.

    Si on se fie, donc, à pareilles considérations, on serait tenté de croire que le gouvernement a introduit à la légère cet article 187 dans la LF 2022, tout juste pour donner la pertinence aux députés d’exiger son retrait pur et simple. Pourtant, cet article pourrait bien être retenu dans la LF 2022, en attendant de lui associer les modalités d’application, qui comportent notamment ce fameux fichier national des tranches de populations éligibles à l’aide monétaire ou transferts monétaires directs après la levée partielle ou totale des subventions aux prix, ainsi que la désignation des produits et services concernés.

    En gestation depuis au moins quatre ans, le fichier national des ménages à faibles revenus serait fin prêt selon des sources proches de ce dossier. Et puis, le fichier en question resterait objet de perpétuels changements avec l’arrivée ou la sortie des ménages ciblés, selon l’évolution des situations sociales, et on pourrait, ou on devrait, de ce fait lui apporter les correctifs nécessaires en cours de route pour éviter de porter atteinte à l’équité sociale.

    Rien n’est mieux que de sortir des hésitations pour se lancer dans l’application partielle de la levée des subventions aux prix qui, de l’avis général, ne profite pas qu’aux pauvres. Entre un gouvernement bien décidé d’en finir avec les tergiversations sur ce dossier de la levée des subventions aux prix et des députés qui craignent de cautionner cet article 187, pouvant s’apparenter à leurs yeux à une politique sociale immuable, la LF 2022 a peut être trouvé son seul point de discorde.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 13/11/2021

    #Algérie #Loi_finances #Budget #Subventions

  • Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures

    Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures – La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars

    La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars, alors que pour le FMI, l’équilibre budgétaire pour 2022 nécessite plus de 150 dollars le baril, contre 141,3 dollars en 2021 et 83,6 pour 2020, rendant urgentes la rationalisation et des actions ciblées de la dépense.

    1.- Le PLF 2022 prévoit des exportations des hydrocarbures de 32,4 mds de dollars fin 2021 et hors hydrocarbures à environ 5 milliards de dollars. Mais le document le plus fiable n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services donnant un déficit estimé à -5,3 mds de dollars (3.3% du PIB), contre -16,4 mds de dollars fin 2020, soit un recul de 67,5%. Le PLF 2022 table sur des recettes budgétaires qui s’élèvent à 5.683,22 milliards de dinars. Quant aux dépenses, le PLF 2022 prévoit un budget de fonctionnement de 6.311,53 milliards de dinars et un budget d’équipement de 3.546,90 milliards de dinars. Au total, nous avons des dépenses de 9.858,43 milliards de dinars donnant un déficit budgétaire de 4.175,21 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar 30,47 milliards de dollars alors que dans la loi de finances 2021, le déficit budgétaire était estimé à 2.784 milliards de dinars, soit 22 milliards de dollars au cours de 2020.

    Pour les subventions, il est prévu 1.942 milliards de dinars, soit 19,7% du budget de l’Etat contre 24% en 2021 et 8,4% du PIB où en plus pour alimenter les caisses de retraite de retenir 3% de la taxe pétrolière, ce qui donne environ 63 milliards de dinars. Pour le gouvernement, ce déficit sera financé en recourant aux mécanismes du Trésor et au Fonds de régulation des recettes (différence entre le prix réel et 45 dollars) et ne recourra pas à la planche à billets ni à l’endettement extérieur, proposant de ne pas toucher au profit de Sonatrach et Sonelgaz afin de leur permettre de relancer l’investissement. Or, Sonelgaz ne fait pas de profit connaissant un déficit structurel d’environ 70 milliards de dinars pour 2020 qui a besoin, selon le rapport officiel du groupe et nécessitant entre 1,5 et 2,2 milliards de dollars/an au cours actuel entre 2021/2030 pour financer ses projets d’investissement et satisfaire la demande croissante en énergie. Quant à Sonatrach, en matière d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz, ses besoins en investissements pour les cinq prochaines années se situent entre 70/80 milliards de dollars. Mais pour la rentabilité de ces gisements, tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité.

    Avec la flambée du prix du gaz, qui connaît avec le coût du transport en Asie un cours dépassant les 30 dollars le MBTU, l’équivalent de 150 dollars le baril de pétrole, et entre 15/20 dollars en Europe et le cours du pétrole à plus de 85 dollars le Brent. A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021, les exportations sont passées à plus de 1,2-1,5 million de barils/j, entre 2007/2008 à environ 450.000/500.000 barils/en octobre 2021, et pour le gaz, plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte consommation intérieure, près de 40/50% de la production pour le pétrole et le gaz entre 2019/2020 et devant s’accélérer entre 2021/2030, laissant peu pour les exportations. Les études du ministère de l’Energie montrent clairement que la consommation intérieure horizon 2030 dépassera les exportations actuelles, d’où l’importance à la fois de revoir la politique des subventions des carburants, dossier très complexe, de développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pour pouvoir honorer les engagements internationaux. C’est que l’Algérie ne s’est pas adaptée, faute de prévisions, aux nouvelles mutations gazières mondiales avec la percée du marché libre dit spot, ayant privilégié les contrats à moyen et long terme avec un prix fixe qui ne peut être révisé en cas de hausse ou baisse des prix qu’au bout d’une certaine période, après négociations.

    Aussi, la remontée des prix pour 2021, étant prévu un cours moyen entre 70/80 dollars pour 2022) peut permettre une recette de Sonatrach entre 32/33 milliards de dollars, un gain de 6/8 milliards de dollars par rapport aux recettes de 2020, les opérateurs attendant toujours les décrets d’application de la loi des hydrocarbures et le code des investissements. Encore qu’il faille se méfier du juridisme, l’objectif étant de profondes réformes structurelles pour dynamiser l’économie. Aussi, il serait utile, ayant écarté l’endettement extérieur, restant les seules solutions, d’accroître la productivité et puiser dans les réserves de change, via les recettes de Sonatrach (98% des recettes en devises du pays avec les dérivés) en fonction de différents scénarios, d’évaluer les réserves évaluées au 01 janvier 2014 à 194 milliards de dollars, fin 2019 à 62 milliards de dollars, fin 2020, 48 et mai 2021 44 milliards de dollars.

    2.-La loi de finances prévisionnelle PLF 2022 prévoit une dépréciation progressive du dinar par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 qui permet d’atténuer le montant de ce déficit budgétaire car si on avait un dollar à 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d’au moins 37% le déficit, ce qui donnerait un montant supérieur à 42 milliards de dollars. Cela pose le problème du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15% des impacts d’actions spéculatives sur les devises, sur le taux d’inflation et de l’opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme.

    Cette dépréciation accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, amplifiant la sphère informelle, servant de soupapes sociales, qui représentent hors hydrocarbures plus de 50% de la superficie économique, idem pour l’emploi, et contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la République lors de sa conférence de presse, du fait de l’effritement du système d’information, fin 2020 entre 6.100 et 10.000 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44,52 et 72,99 milliards de dollars. Les mesures adoptées via la finance islamique ont permis de drainer seulement 100 milliards de dinars, soit à peine 1% si l’on prend le montant de 10.000 milliards de dollars. (Voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour l’Institut français des relations internationales -IFRI- Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb).

    Avec le processus inflationniste interne où la majorité des produits importés, excepté ceux subventionnés, connaissent une hausse entre 50/100%, l’indice officiel de l’ONS non réactualisé depuis 2011, le besoin étant historiquement daté. Sans s’attaquer aux réformes, la vieille recette tant du Fonds de régulation (différence entre le prix du marché réel moyen de l’année et le prix fiscal de 45 dollars) étant un artifice comptable, vision purement monétariste qui n’a fait ses preuves par le passé et la dépréciation du dinar, sans réformes structurelles, il est impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures. Pour preuve, la cotation du dinar a été de 5 dinars un dollar vers les années 1970, 70/75 dollars vers les années 1980, 90/120 dinars un dollar entre 2000/2018 et le cours le 01 novembre 2021 officiel selon la Banque d’Algérie à 136,884 dinars un dollar et 159,4727 un euro, avec un cours sur le marché parallèle le 31 octobre 2021 à 213 dinars un euro à la vente et 21.500 dinars à l’achat, sans dynamiser les exportations hors rente, le blocage étant d’ordre systémique.

    Contrairement à certaines supputations, ignorant la pratique des relations internationales où n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, avec la concurrence internationale, un des marché les plus difficiles à pénétrer supposant des entreprises publiques et privées compétitives en termes de coût/qualité, est l’Afrique où d’ailleurs l’on devra analyser les impacts de l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre-échange avec le monde arabe, l’Afrique et pas seulement avec l’Union européenne qui nécessitent des dégrèvements tarifaires, l’adhésion à l’OMC dont les contraintes sont plus dures n’étant pas pour demain. Après analyse sur les 3,1 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour les neuf premiers mois de 2021, le constat est que 75/80% sont constituées de dérivés d’hydrocarbures et de produits semi-bruts. L’important est d’avoir la balance devises nettes, devant soustraire les matières importées en devises, les exonérations fiscales, les matières subventionnées par l’Etat et aligner le prix de cession du gaz/pétrole sur le prix international pour voir si les entreprises sont compétitives en termes de coûts/qualité : plus de 85% des entreprises publiques et privées étant selon les données du registre du commerce, des unités personnelles ou petites Sarl peu compétitives.

    3.- Le PLF 2022 prévoit une croissance de 3,3% et hors hydrocarbures de 3,7% à prix courants, un taux de croissance se calculant par rapport à la période précédente, un taux positif en 2021, rapporté à 2020, moins de 6% donnant un taux faible, en termes réels entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. On ne peut tout restreindre, quitte à aller vers une dérive économique, uniquement pour le BTPH plus de 150.000 pertes d’emplois selon les organisations patronales, la majorité des unités fonctionnant à peine à 50% de leurs capacités, 85% des matières premières, entreprises publiques et privées fonctionnent avec des importations en devises. Il faudra tenir compte, avec la faiblesse du taux de croissance d’un indicateur souvent oublié, la pression démographique où la population active dépasse en 2021 12,5 millions sur une population totale résidente de 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 et du déficit financier de la Caisse nationale de retraite (CNR) qui devrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, la CNR enregistrant un taux de cotisation de sécurité sociale, estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité et pour un équilibre, le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. C’est que la situation économique actuelle est complexe devant entre 2022-2025 créer plus de 350.000-400.000 emplois par an, qui s’ajoutent au taux de chômage, impliquant pendant plus de 5 à 7 ans un taux de croissance en termes réels entre 8/9%. Cela influe sur le taux de chômage, qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle.

    L’Algérie possède encore des marges de manœuvre (voir notre interview quotidien gouvernemental Horizon 28/10/2021), mais de plus en en plus étroites, le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations de biens et services est estimé à 1% à fin 2020, le ratio du stock de la dette extérieure rapporté aux exportations était de 20% en 2020, contre 14% en 2019 et le ratio du stock de la dette extérieure rapporté au revenu national brut est estimé à 4% en 2020, à 3% en 2019. Mais selon la Banque mondiale, l’Algérie a peu attiré l’investissement étranger avec une baisse de 21,3%, 1,073 milliard de dollars en 2020, contre 1,364 milliard de dollars en 2019. Mais l’on devra éviter des promesses reposant sur l’utopie. Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1.000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait dû être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.

    Selon les données officielles du Premier ministère (source APS), l’assainissement du secteur public marchand durant les 25 dernières années a coûté au Trésor l’équivalent de 250 milliards de dollars et le coût des réévaluations entre 2005/2020, 8.900 milliards de dinars, soit au cours moyen de 135 dinars un dollar, environ 66 milliards de dollars : continuer sur cette voie est un suicide collectif. Evitons les utopies par un langage de vérité : si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa commencent leur production en 2022, l’investissement de ces deux projets étant estimé à environ 15 milliards de dollars ainsi que le projet du gazoduc Algérie dont le coût est estimé par l’Europe, principal client, nécessitant son accord en plus des pays riverains, entre 19/20 milliards de dollars, la rentabilité ne se fera que dans 5/7 ans.

    En conclusion, toutes les dépenses économiques et sociales prévues auront un impact sur les équilibres macroéconomiques de 2022 qui sont fonction des recettes des hydrocarbures qui, directement et indirectement via la dépense publique, irriguent une grande partie de la société. Malgré ses importantes potentialités, après plusieurs décennies d’indépendance politique en ce mois de novembre 2021, tant sur le plan économique que diplomatique, Sonatrach c’est toujours l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach.

    PR  Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités docteur d’Etat en sciences économiques 1974, expert international

  • Algérie : Le temps des vaches maigres

    L’ère des pétrodollars débordants n’est plus qu’un souvenir d’un baril flambant au-delà de 100 dollars dont l’Algérie, sous Bouteflika, n’a malheureusement pas profité. Désormais, les temps sont durs. Après une longue période de vaches grasses, l’Algérie va devoir faire face à un contexte économique et social extrêmement délicat avec un baril de pétrole qui a bien du mal à dépasser la barre des 60 dollars ; donc nettement insuffisant pour subvenir à nos besoins incompressibles.

    Le projet de loi de finances complémentaire (LFP) pour 2021 porte, comme il fallait bien s’y attendre, le sceau de la rigueur. Il décline par les chiffres le drame de notre système économique rentier qui fonctionne comme un tube digestif relié à Hassi Messaoud. Ainsi, le budget de la LFC 2021 table sur des recettes d’exportation somme toute bien modestes de l’ordre de 24 milliards de dollars contre des importations absolument incompressibles qui s’élèvent à hauteur de 30,4 milliards de dollars.

    En termes simples, nous allons dépenser nettement plus que ce que nous allons gagner. La balance des paiements affichera en effet, d’après les prévisions de la LFC, un déficit qui avoisine les 4 milliards de dollars. Et, forcément, la valeur de notre pauvre dinar va sans doute dévisser. Ce tableau de bord confirme que malgré la compression substantielle des importations, la facture reste encore lourde. La faute aux transferts sociaux et autres subventions des produits de large consommation qui grèvent le budget de l’État mais aussi à l’augmentation du budget de l’équipement qui a connu depuis deux ans une stagnation qui aura lourdement impacté l’investissement.

    Il va sans dire que le budget de la LFC 2021 prévoit une coquette somme pour la tenue des élections législatives surtout que le président Tebboune a décidé, pour la première fois, de faire prendre en charge par l’Etat les dépenses de tous les candidats âgés de moins de 40 ans. Et pour cause ! En termes financiers, cette lourde dépense va sûrement avoir un effet sur le déficit global du budget qui va atteindre selon les prévisions de l’avant-projet de la LFC la bagatelle de 4000 milliards de dinars.

    De fait, les perspectives s’annoncent d’ores et déjà brumeuses pour les finances publiques et plus généralement pour l’économie nationale. On devine aisément le souci des pouvoirs publics d’éviter les décisions qui choquent à la veille d’un scrutin législatif extrêmement sensible qui plus est dans un contexte politique, le moins que l’on puisse dire, vicié. Pour autant, et au train où vont les choses, l’Algérie aura du mal à échapper à l’iceberg de la planche à billets ou pire encore à l’endettement extérieur assimilé par la doxa officielle à une « perte de souveraineté économique ».

    Imane B.

    L’Est Républicain, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, crise économique, crise financière, pétrole, chute des prix, LFC 2021, loi des finances, budget,

  • Algérie/ Le gouvernement dispose d’une maigre marge de manœuvre face à une double crise économique et sanitaire

    Pour accroître sa marge de manœuvre financière, l’Exécutif doit s’occuper des deux éléments de l’équation du déficit, soit les recettes et les dépenses. Or, avec des revenus pétroliers en chute libre, entraînant une diminution de la fiscalité pétrolière, il a peu de leviers pour élaborer un budget en équilibre, stimuler l’activité économique, la magnifier.

    Le gouvernement, confronté à une crise économique, doublée d’une crise sanitaire, voit ainsi sa marge de plus en plus rétrécie.

    En fait, le budget du pays est caractérisé par un déséquilibre structurel entre recettes et dépenses. Il est vrai qu’au cours de ces vingt dernières années, les chiffres de l’économie se sont rétablis, mais grâce à la rente pétrolière.

    Cela n’a apporté qu’une “prospérité” de courte durée. Aujourd’hui que la rente est en baisse, l’économie s’est mise à tanguer, affichant des chiffres bas pour de nombreux agrégats. Les chiffres sont têtus. Et, l’Exécutif ne peut rien y changer.

    L’avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2021 donne un avant-goût de la situation à laquelle le pays aura à faire face. Il y est, en effet, indiqué, que la fiscalité pétrolière budgétisée s’élèverait à 1 927,05 milliards de dinars, contre 1919,2 milliards de dinars dans la LF 2021, soit une petite augmentation.

    Quant aux ressources ordinaires, elles se situeraient à 3 404,8 milliards de dinars dans l’APLFC pour 2021, contre près de 3 409,0 milliards de dinars dans la LF 2021. Il n’y a pas de quoi pavoiser !

    Les exportations d’hydrocarbures devraient, elles, atteindre 23,63 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, contre 23,21 milliards de dollars prévus dans la LF 2021. Alors que les importations de biens devraient se situer à 30,42 milliards de dollars, contre 30,05 milliards de dollars (CAF) prévues dans la LF 2021.

    Il est souligné dans l’APLFC 2021 que sous l’effet de la baisse combinée des prix moyens à l’exportation du brut algérien (-35,07%) et des volumes (-10,91%), les exportations d’hydrocarbures ont fléchi, à fin décembre 2020, pour se situer à 20,19 milliards de dollars, contre 33,34 milliards de dollars à la même période de 2019, soit une moins-value de 13,14 milliards de dollars (-39,42%).

    Les exportations hors hydrocarbures ont, également, enregistré un repli de 325 millions de dollars durant l’année 2020, passant de 2,6 milliards de dollars à fin décembre 2019 à 2,2 milliards de dollars à fin décembre 2020.

    Le gouvernement tente toutefois de rassurer, en mettant en avant le fait que l’APLFC 2021 comporte deux agrégats (exportation d’hydrocarbures et fiscalité pétrolière) revus, légèrement, à la hausse, et ce, pour tenir compte du niveau des quantités exportées affichées dans le cadre du plan de développement de Sonatrach (2021-2025).

    Étant donné ces nouveaux éléments, les principaux indicateurs de l’APLFC pour 2021 du présent cadrage macroéconomique et financier, se présentent comme suit : la croissance économique prévue dans l’APLFC 2021 s’établirait à 4,21% contre 3,98% prévu dans la loi de finances initiale, tandis que la croissance du PIB hors hydrocarbures, se situerait à +3,18% dans l’APLFC 2021, contre +2,42% prévu dans la LF 2021.

    Youcef SALAMI

    Liberté, 20 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, crise économique, crise sociale, crise financière, prix du pétrole, dette, FMI, budget, loi des finances,