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  • Qu’ont réalisé les forces françaises au Sahel ?

    Qu’ont réalisé les forces françaises au Sahel ?

    Tags : France, Barkhane, Mali, Sahel, Burkina Faso, lutte antiterroriste,

    Les premiers succès ayant arrêté les djihadistes ont été suivis d’années d’échecs sanglants.

    l’armée française n’est pas étrangère au Sahel. La France a colonisé une grande partie de la bande semi-aride au sud du Sahara au XIXe siècle et, en 2013, les soldats du pays sont revenus. Alors que les séparatistes et les djihadistes armés du nord prenaient le contrôle de pans entiers du Mali et se dirigeaient vers Bamako, la capitale, le gouvernement malien a demandé de l’aide. Les avions de combat français ont plongé et stoppé l’avancée des djihadistes. Peu de temps après, François Hollande, alors président français, a triomphalement parcouru les rues de la ville nouvellement libérée de Tombouctou alors que les habitants dansaient et agitaient le drapeau tricolore .

    L’armée française n’est pas étrangère au Sahel. La France a colonisé une grande partie de la bande semi-aride au sud du Sahara au 19e siècle, et en 2013, les soldats du pays sont revenus. Alors que les séparatistes armés du nord et les djihadistes s’emparaient de pans entiers du Mali et déferlaient vers Bamako, la capitale, le gouvernement malien a demandé de l’aide. Des avions de guerre français ont fait irruption et ont arrêté l’avancée des djihadistes. Peu après, François Hollande, alors président de la République française, a parcouru triomphalement les rues de la ville de Tombouctou nouvellement libérée, tandis que les habitants dansaient et brandissaient le tricolore.

    La France a transformé cette intervention en un effort de lutte contre le terrorisme appelé « Opération Barkhane ». L’objectif était d’empêcher les djihadistes du Burkina Faso, du Tchad, du Mali et du Niger de se regrouper dans des zones reculées, d’où ils pourraient lancer des attaques en Afrique de l’Ouest et, ajoutent parfois les responsables français, peut-être même en Europe. L’opération Barkhane a débuté avec quelque 3 000 soldats appuyés par six avions de combat et 20 hélicoptères, entre autres véhicules de soutien, opérant à partir de bases permanentes au Tchad, au Mali et au Niger. Plus tard, le gouvernement français a parlé de la nécessité du développement économique et d’un « retour de l’État » ; en pratique, l’armée a dominé. Barkhane n’a cessé de croître. En 2020, un président frustré, Emmanuel Macron, a demandé aux dirigeants régionaux s’ils voulaient que les forces françaises soient présentes sur place. Lorsqu’ils ont répondu par l’affirmative, il a augmenté le nombre de troupes françaises de 4 500 à 5 100.

    Ceux-ci sont soutenus par un millier de soldats et de drones américains. Environ 15 000 casques bleus des Nations unies patrouillent également au Mali. La France, qui se méfie des perceptions de néocolonialisme, travaille avec les armées régionales (qui ont subi de lourdes pertes) et a essayé d’ »européaniser » l’effort. L’Union européenne a lancé un programme de formation de l’armée malienne et les alliés de la France, dont la République tchèque et l’Estonie, ont envoyé des centaines de commandos dans le cadre d’une mission de forces spéciales appelée Takuba.

    Pourtant, les groupes djihadistes, qui profitent de la colère locale face aux massacres perpétrés par les armées nationales, se sont métastasés et renforcés. L’un d’eux, Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin, est vaguement affilié à Al-Qaïda. En 2016, un nouveau groupe, l’État islamique dans le Grand Sahara, qui a prêté allégeance à l’État islamique, a commencé à lancer des attaques.

    La France s’est souvent vantée d’avoir tué des djihadistes, y compris des chefs de haut rang. Pourtant, ces scalps n’ont pas arrêté leur progression sanglante. En 2016, environ 800 personnes sont mortes dans le conflit ; en 2020, plus de 6 000 ont été tuées (voir graphique). Le nombre de personnes contraintes de quitter leur foyer au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger a bondi d’environ un demi-million en 2016 à environ 3,5 millions aujourd’hui. Les djihadistes se sont étendus du nord au centre du Mali, au Niger et à des pans entiers du Burkina Faso. Désormais, ils menacent également des États côtiers comme le Bénin et la Côte d’Ivoire. La violence a encore déstabilisé la politique dans la région, où les gouvernements ont longtemps échoué à fournir des services de base, sans parler de la sécurité, dans les zones reculées. Au Mali, en août 2020, des soldats ont renversé le gouvernement élu et, après avoir installé quelques personnalités civiles au sein de leur gouvernement, la junte les a rapidement arrêtées lors d’un second coup d’État en mai 2021. En janvier 2022, les soldats du Burkina Faso ont fait de même. Tous deux ont affirmé que leurs actions étaient nécessaires pour mieux combattre les djihadistes.

    À mesure que la sécurité s’est détériorée, la popularité de la France s’est effondrée. En 2021, seul un tiers des Maliens étaient satisfaits, de quelque manière que ce soit, de l’opération Barkhane. Parmi les personnes mécontentes, 45 % pensaient que les Français étaient de mèche avec les terroristes et les séparatistes. La colère populaire contre les soldats français, encouragée par les campagnes russes sur les réseaux sociaux, a fait d’eux une cible utile pour la junte malienne. Après que M. Macron a annoncé en juillet 2021 que la France souhaitait réduire de moitié le nombre de ses troupes dans la région, le Mali a réagi en faisant appel au Groupe Wagner, des mercenaires russes dont le bilan en matière de droits de l’homme est épouvantable, pour un coût estimé à 10 millions de dollars par mois. La junte a récemment expulsé une centaine de soldats des forces spéciales danoises, sous prétexte qu’aucun accord n’avait été conclu pour leur déploiement. Peu après, elle a également expulsé l’ambassadeur français.

    Plutôt que de brandir le tricolore, certains Maliens et Burkinabés le brûlent désormais. Au Mali, des manifestants ont récemment mis le feu à des découpages en carton de M. Macron. Cette semaine, le président français et d’autres personnalités européennes rencontreront leurs homologues du Sahel (bien que les dirigeants en uniforme du Burkina Faso et du Mali brillent par leur absence) afin d’envisager un éventuel retrait du Mali et la suite des opérations dans la région. Un point de départ honnête serait d’admettre que, bien que la France ait empêché Bamako de tomber en 2013, elle n’a pas réussi à contenir une insurrection croissante et a perdu la bataille pour les cœurs et les esprits.

    The Economist, 14/02/2023

    #France #Barkhane #Mali #Sahel #Burkina_Faso

  • Mauritanie : Visite de Sergueï Lavrov

    Tags : Russie, Sahel, Mali, Burkina Faso, Soudan, lutte antiterroriste,

    Lavrov: le président Ghazouani assistera au sommet russo-africain

    Le président Ghazouani a confirmé sa participation au deuxième sommet russo-africain, prévu au mois de juillet prochain à Saint-Pétersbourg, a déclaré ce mercredi 8 février courant, ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

    Nous avons invité le ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzoug à se rendre à Moscou afin de poursuivre la discussion sur les points convenus aujourd’hui, a-t-il ajouté, au cours d’une conférence de presse tenue après ses entretiens avec le président Ghazouani.

    Le ministre russe des Affaires étrangères, qui effectue actuellement une visite à Nouakchott, a été reçu en audience ce mercredi par le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, avec lequel il a eu des entretiens au palais présidentiel dans le centre-ville, rappelle-t-on

    Essahraa, 08/02/2023

    La Russie accepte la demande de la Mauritanie de lui fournir des céréales, engrais et de l’énergie

    Spoutnik a déclaré que la Mauritanie a exprimé son désir d’obtenir des engrais et des énergies russes, selon l’annonce du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aujourd’hui, mercredi, lors d’une conférence de presse dans la capitale, Nouakchott.

    « Nos amis sont intéressés par la livraison de combustibles fossiles, de denrées alimentaires et d’engrais, nous en avons parlé en détail aujourd’hui », a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Mohamed Salem Ould Merzoug.

    « Nous sommes prêts à répondre à cette demande mauritanienne, ainsi qu’aux demandes d’autres pays africains », a ajouté Lavrov.

    Pour sa part, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a affirmé : « La Russie doit occuper sa position distinguée sur la scène internationale et continuer à jouer son rôle important pour assurer la sécurité en Europe ».

    Taqadomy, 08/02/2023

    Sergueï Lavrov : Nous avons invité le Président de la République à prendre part au Sommet Russie-Afrique qui se tiendra à Saint Pétersbourg

    Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a reçu en audience, mercredi au palais présidentiel à Nouakchott, le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergueï Lavrov.

    L’audience a porté sur la coopération entre les deux pays amis et les moyens permettant de la renforcer davantage en plus des questions d’intérêt commun.

    A sa sortie d’audience, le ministre des affaires étrangères de la fédération de Russie a déclaré à l’AMI, qu’il a adressé, au nom de son pays, une invitation au Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour assister au deuxième Sommet Russie-Afrique qui se tiendra du 27 au 29 juillet à Saint Pétersbourg.

    Il a précisé que ses discussions avec le Président de la République ont porté sur les relations mauritano-russes et les moyens de les développer davantage. M. Sergueï Lavrov a salué le niveau de ces relations soulignant la détermination des deux pays à les améliorer afin de toucher les domaines des matières premières et de la prospection.

    Le ministre des affaires étrangères a également ajouté que les discussions ont abordé le renforcement de la coopération dans le domaine de la pêche avant de remercié la Mauritanie pour les facilités accordées aux pêcheurs et navires russes. Il a souhaité la poursuite de ces facilités, précisant que la réunion des hommes d’affaires des deux pays se tiendra après de Sommet de Saint Pétersbourg.

    M. Sergueï Larov a rappelé l’historique des relations sanitaires entre les deux pays, relations marquées par l’envoi d’experts russes dans le domaine de la santé pour former les mauritaniens avant d’assurer que 1.500 étudiants, dont un nombre important occupent d’importantes responsabilités dans les différents structures gouvernementales, sont formés en Russie.

    Le ministre a aussi précisé que la rencontre avec le Président de la République a également porté sur les questions internationales et régionales et la nécessité de redynamiser le dialogue afin de présenter des idées communes, fondées sur le droit international et la Charte des Nations Unies. “Nous avons décidé de poursuivre la coordination dans ce domaine”, a-t-il dit.

    M. Sergueï Lavrov a noté que les échanges ont abordé les situations préoccupantes dans la région du Sahara et du Sahel ainsi que la nécessité de redoubler d’efforts pour faire face avec succès à la menace du terrorisme qui devient de en plus dangereux.

    Le ministre appelé a plus d’efforts pour parvenir à un règlement juste du problème du Sahara occidental avant d’indiquer, au sujet de la guerre en Ukraine, que les deux parties ont évoqué les moyens pouvant empêcher que les deux pays soient affectés par les répercussions négatives de cette guerre, en particulier dans les domaines de l’alimentation et de l’énergie.

    M. Sergueï Lavrov a enfin remercié lui et la délégation qui l’accompagne la Mauritanie pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse dont ils ont été l’objet avant d’inviter son homologue à visiter la Russie le moment qu’il juge favorable.

    L’entrevue s’est déroulée en présence côté mauritanien, du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, du directeur de cabinet du Président de la République, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, de l’ambassadeur de Mauritanie à Moscou, SEM Mohamed Mahmoud Ould Dahi et de M. Harouna Traoré, chargé de mission à la Présidence de la République.

    Et du côté russe, de M. Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du Président de la fédération de Russie pour le Moyen Orient et l’Afrique, vice-ministre des affaires étrangères, de l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Mauritanie, SEM. Boris Zhilko, du chef de la division Moyen Orient et du directeur adjoint du département Proche Orient et Afrique du nord.

    AMI, 08/02/2023

    #Mauritanie #Sergei_Lavrov #Mauritanie #Sahel #Mali #Burkina_Faso #Lutte_antiterroriste

  • Lavrov au Soudan pour une impulsion diplomatique dans le Sahel africain

    Tags : Russie, Sahel, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Soudan, lutte antiterroriste,

    KHARTOUM, 9 février (Reuters) – Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devait rencontrer jeudi des responsables au Soudan, dans le cadre d’une tournée africaine visant à étendre son influence à un moment où les pays occidentaux ont cherché à isoler Moscou avec des sanctions sur la guerre en Ukraine .

    Lavrov est arrivé à Khartoum mercredi soir, cherchant à renforcer les liens économiques des deux pays, en particulier dans les infrastructures, a indiqué l’agence de presse officielle SUNA. La tournée de Lavrov a également inclus l’Irak, la Mauritanie et le Mali , et la semaine dernière, il s’est rendu en Afrique du Sud.

    Le Soudan a été coupé de milliards de dollars de financement international après que les chefs militaires ont renversé un gouvernement de transition soutenu par l’Occident en 2021. En même temps qu’ils recevaient Lavrov, les autorités soudanaises accueillaient cette semaine des envoyés des États-Unis, de Grande-Bretagne et de France, qui vont soutenir les pourparlers pour former un nouveau gouvernement civil démocratique au Soudan.

    Les pays occidentaux s’inquiètent de l’influence croissante de la Russie dans le Sahel africain et ses régions frontalières. Le conseil militaire au pouvoir au Soudan a précédemment envisagé d’autoriser la Russie à ouvrir une base navale sur la côte de la mer Rouge, une région stratégique où les pays du Golfe et la Turquie se disputent également l’influence .

    Reuters n’a pas pu établir immédiatement si la base était à l’ordre du jour de Lavrov lors de la visite.

    Des diplomates occidentaux et des sources officielles ont déclaré que l’entrepreneur militaire privé russe du groupe Wagner a travaillé au Soudan pour développer l’extraction de l’or, entre autres activités.

    Le ministère soudanais des Affaires étrangères a précédemment nié la présence de Wagner , qui appartient à Yevgeny Prigozhin, un allié du président russe Vladimir Poutine.

    A Khartoum, Lavrov devait rencontrer le ministre des Affaires étrangères désigné, Ali al-Sadeq, ainsi que d’autres responsables, a indiqué la SUNA.

    Le Soudan a courtisé le soutien de la Russie au cours des dernières années avant que l’ancien président Omar el-Béchir ne soit renversé lors d’un soulèvement en 2019. Avant le coup d’État d’il y a 15 mois, les partis civils soudanais qui partageaient le pouvoir avec l’armée après le renversement de Bashir avaient noué des liens plus étroits avec l’Occident.

    Le chef adjoint du conseil au pouvoir du Soudan et chef de ses puissantes forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le général Mohamed Hamdan Dagalo, mieux connu sous le nom de Hemedti, s’est rendu en Russie la veille de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022 et s’est dit ouvert à l’accueil d’un base russe.

    Reuters, 09/02/2023

    #Russie #Sahel #Mali #Burkina_Faso #Mauritanie #Soudan

  • DST au Maroc. Le service de tous les secrets

    DST au Maroc. Le service de tous les secrets

    Maroc, DST, services secrets, lutte antiterroriste, DGST, DGSN, DGED, Abdellatif El Hammouchi,

    Qui n’a jamais entendu parler de la DST ? Qui n’a jamais frémi rien à l’évocation de ce sigle qui renvoie à tant de peurs, de traumatismes, de mystères ? La Direction de la Surveillance du Territoire garde au chaud tous vos secrets. TelQuel a percé le sien.

    Casablanca, le 24 février. Un soir comme les autres. La ville dort, la corniche prolonge les plaisirs de la nuit au service des derniers noctambules. Comme cette poignée d’hommes regroupés autour de leur “chef”, un quadra bon teint, costume sombre et cravate rayée, attablés dans un célèbre cabaret sur la corniche casablancaise. Rien ne les distingue des clients habituels de l’endroit, sauf que les “boys” se sont visiblement donné rendez-vous pour fêter un heureux événement. Un mariage, une naissance, une augmentation de salaire ? Rien de tout cela. “Ils allaient mettre le Maroc à feu et à sang, mais nous les avons arrêtés au bon moment. Il faut que tout le monde le sache”, clame le leader de la bande entre deux gorgées de Whisky.

    La phrase n’échappe pas à la curiosité de quelques clients, médusés. Les plus lucides retiennent l’explication chuchotée par l’un des serveurs du cabaret : “Ne faites pas attention, lui est un commissaire principal de la DST. Il célèbre le démantèlement d’un réseau terroriste”. Le réseau en question est celui de Abdelkader Belliraj, dont le démantèlement venait d’être confirmé, trois jours plus tôt, par le ministère de l’Intérieur lors d’une conférence de presse à Rabat.

    Victoire, donc, pour les services de renseignement marocains, intérieurs et extérieurs. Et victoire, d’abord, pour “le service”, le plus important en hommes comme en moyens, la DST (officiellement DGST, Direction générale de la surveillance du territoire).

    Une date a scellé le petit 1-0 remporté par la DST aux dépens des autres services concurrents, DGED (renseignements extérieurs, le pendant de la DST en dehors des frontières marocaines) en tête : celle du 4 mars. Ce jour-là, à Rabat, la salle de conférences du ministère de l’Intérieur grouille de monde. DST, DGED, DST, DGSN, DAG (renseignements liés au circuit du ministère de l’Intérieur, loin de la Sûreté nationale), FAR, Gendarmerie Royale, Forces auxiliaires : tout le gratin sécuritaire du royaume est venu assister à une cérémonie inédite dans les annales du renseignement marocain. Le roi rend hommage, dans le texte, “à la vigilance et à la fermeté des services de sécurité dans la défense de la stabilité du pays”. Lu par le conseiller royal Mohamed Moâtassim, le message de félicitations cite nommément les services sécuritaires du royaume, DST en tête, à l’exception notable de la DAG ou de la DGED. “C’est sans doute la première fois que le roi évoque la DST aussi clairement dans l’un de ses discours. La DGED, pourtant représentée lors de cette cérémonie, a été désignée par la formule laconique d’organe veillant à la sécurité externe du pays”, remarque un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, présent durant l’événement. Dans le microcosme sécuritaire, la nuance ne passe pas inaperçue. Elle suscite même nombre d’interprétations.

    “Personne n’est dupe, le message royal s’adressait surtout à la DST, qui a joué un rôle de première importance dans le démantèlement du réseau Belliraj. Ce message n’a d’ailleurs fait que rattraper une omission lors de la conférence de presse organisée par le ministère de l’Intérieur, dans laquelle le rôle de la DST avait été totalement occulté”, commente un gradé de la Sûreté nationale. “En citant la DST, le roi ne voulait pas seulement saluer son travail. Il tenait à lui donner une caution publique, officielle, qui lui a souvent fait défaut dans le passé”.

    Ces bruits de couloir attestent au moins de l’intention royale de restaurer définitivement l’image de son premier service de sécurité. Et de lui accorder un léger avantage sur ses nombreux concurrents. Actualité oblige.

    Un œil sur tout ce qui bouge

    Alors, la DST est-elle devenue, par les grâces d’un message royal, une administration comme les autres ? Non, pas vraiment. Son siège central à Témara, niché dans une zone verte à quelques kilomètres de Rabat, est probablement l’un des endroits les mieux gardés de tout le royaume. Nul ne peut s’en approcher. Ses “délégations” régionales, désignées sous le générique de brigades, implantées dans les principaux centres urbains du pays, sont parfaitement anonymes, sans enseigne officielle, sans aucun signe distinctif. Ses agents, quand ils ne célèbrent pas une victoire à la Pyrrhus, sont aussi discrets que nombreux, craints, à la limite intouchables, évités ou courtisés selon les circonstances.

    Que ce soit dans les universités, les établissements publics, les hôtels, les restaurants, les cafés, voire même les hammams et les salles de sport, la DST a la réputation d’être partout et de garder un œil sur tout. Via ses agents bien sûr, mais aussi par le biais de ses innombrables informateurs recrutés aussi bien parmi les petites gens, que dans les classes hautes et moyennes. “Quand on dit informateur, les gens pensent aussitôt au petit indic, au cordonnier, au concierge ou au dealer du coin. Ce qui est un peu vrai. Mais il y a également des professeurs universitaires, des artistes connus ou des hommes d’affaires, et même des figures politiques, parmi nos indics”, se remémore un ancien agent de la DST. “En plus des opposants et personnalités politiques, nous recevions chaque jour des milliers de rapports sur de parfaits anonymes. Et il suffisait parfois d’une blague déplacée sur le roi pour déclencher les opérations…”.

    Car tout mène au roi, invariablement. Hier comme aujourd’hui. Notre source raconte, avec une pointe d’humour : “Un jour, nous avons fini par recevoir quelqu’un qui prétendait détenir des informations très sensibles. Il disait qu’il ne pouvait s’en ouvrir qu’au roi en personne. Pour nous, il n’en était évidemment pas question. Mais notre homme n’en démordait pas, il disait vouloir parler au roi, et rien qu’à lui, puisqu’il était à ses yeux, comme il l’a appelé, le patron. Alors on a fini par trouver un stratagème ; on a amené un portrait grandeur nature du roi, et on a dit à notre client : le roi est là, maintenant tu peux parler. Et il a parlé…”. L’anecdote, qui remonte à l’époque du défunt Hassan II, s’arrête là. Notre source n’a pas pipé mot sur la nature des “informations” en question, ni sur le sort réservé à leur auteur. Mais tous les aveux obtenus par les limiers de la DST ne reposent pas sur des méthodes “douces”, et c’est là où le bât a souvent blessé pour le premier service de sécurité du royaume.

    Bienvenue aux sous-sols du service

    “La DST n’arrête personne, elle enquête et prépare des dossiers, c’est tout”, résume cet officier à la centrale de Témara. L’affirmation est avérée, mais partielle. Elle ne dit pas tout. Théoriquement, les enlèvements et la torture n’existent pas, les arrestations sont du seul ressort de la police judiciaire (PJ ou BNPJ). Mais théoriquement seulement. Depuis sa création, le “service” a toujours disposé de sous-sols dédiés aux séances dites d’examen de situation. Traduisez “interrogatoire et plus, si affinités”. Dans les caves du CAB1, ancêtre de la DST, ou dans les “silounate” du complexe de police de l’Agdal à Rabat, qui a abrité son siège jusqu’à l’édification de la forteresse de Témara dans les années 1990, voire dans les villas et appartements mis à sa disposition, la DST a vu défiler des milliers de pensionnaires malgré eux. Toujours pour les besoins d’“enquêtes” plus ou moins approfondies.

    Certains en sont sortis indemnes, d’autres pas. “On m’a enlevé dans la rue, bandé les yeux, torturé, séquestré, sans jamais me dire que c’était la DST. Mais il n’y avait pas besoin, je savais”, confie cet ancien détenu politique, qui a connu le sous-sol du complexe de l’Agdal dans les années 70. Les années passent, les étiquettes restent. “Ce n’est pas un secret : quand quelqu’un disparaît, on pense d’abord à la DST. Surtout s’il a une quelconque activité politique” est une affirmation qui peut revenir dans la bouche de Monsieur tout le monde.

    Les enlèvements, pratique tout à fait illégale mais bien courante dans les services du monde entier, sont du ressort d’un département bien particulier, celui de “l’action”, anciennement appelé “les opérations techniques”. Ses hommes, choisis parmi les plus “physiques” du service, se servent de rapports de filatures et d’écoutes téléphoniques, avant de jeter leur dévolu sur la cible choisie. Département-clé, il est un peu l’exécutant des basses besognes, au service de la direction la plus importante du service : celle de la contre-subversion. C’est là, précisément, que réside le cœur et la raison d’être de la DST : traquer le renseignement politique, cerner les profils de ses “acteurs”, au besoin anticiper sur un quelconque danger pour la stabilité du royaume.

    Ecoutes, filatures, infiltrations

    “Quand on est missionnés pour filer quelqu’un, on peut guetter le moment où il sort de chez lui des heures durant sans bouger, en ignorant tout ce qui nous entoure”, explique cet agent actif, voué au terrain. La filature, souvent employée en complément aux écoutes téléphoniques, reste le B.A.-BA de l’espion, à l’ancienne comme à la nouvelle école. “Une filature peut être discrète, ou alors voyante. Dans ce dernier cas, elle fait partie d’une guerre psychologique menée contre la cible”. Le même recours à la guerre des nerfs peut affecter les écoutes téléphoniques, dont le but n’est pas seulement de capter les échanges verbaux, mais aussi, au besoin, de les rendre difficiles. Le procédé (bips sonores en pleine conversation téléphonique, fritures sur la ligne, etc.) vise clairement à déstabiliser le quotidien de la “cible” du service. Il est d’autant plus efficace, nous explique-t-on, “qu’il touche à des conversations intimes, personnelles, sans lien avec l’activité (supposée subversive) de la cible”.

    Les moyens de faire pression sur une “cible” ne se ressemblent pas. Parce que les objectifs, non plus. Mais il y a les classiques du genre, dont l’incontournable “comment faire tomber sa cible (et l’obliger à collaborer) en faisant appel à l’arme du sexe”. Une source proche du service raconte : “Il y a quelques années, la DST a réussi à piéger, en vue de le recruter, l’un des représentants du consulat d’un pays arabe (ndlr : le renseignement collecté auprès des consulats et ambassades accrédités au Maroc relève du service “contre-espionnage” de la DST). L’astuce a été de le mettre dans le lit d’une jolie femme et de le filmer dans des positions compromettantes”. La suite coule de source. Sous la menace de diffuser les images, le diplomate cède au chantage. Il “collabore” mais, pas de chance : les services secrets de son pays ne tardent pas à découvrir son double-jeu. Résultat : il est condamné dans son propre pays à quatre ans de prison ! Ce genre d’opérations “sales” reste monnaie courante, il est un peu intégré dans la rubrique pertes et dégâts collatéraux. Les risques du métier, en quelque sorte.

    À la recherche du point G

    Mais de qui dépend la DST, et à qui rend-elle compte ? Flash-back. La DGST a été créée par Dahir royal, le 12 janvier 1973 en même temps que sa cousine, la DGED. Publiés le même jour sur le Bulletin officiel et contresignés tous les deux par Ahmed Osman, le Premier ministre de l’époque, les Dahirs qui ont créé ces deux directions comportent cependant plusieurs différences. La DGED est rattachée au Conseil suprême de la Défense nationale avec pour mission de “participer” à la protection et à la sauvegarde de la sûreté de l’Etat et de ses institutions. La DGST, elle, est “chargée” de veiller sur la protection et la sauvegarde de l’Etat et de ses institutions, sous la tutelle (bien théorique) du ministère de l’Intérieur. Dès 1974, la DGST perd son “G”, pour devenir DST tout court, et passer du coup de la tutelle directe de l’Intérieur à celle de la Sûreté nationale, ou DGSN.

    Le changement de statut dénote un subtil glissement administratif, rien de plus. “Le seul lien qui existait à l’époque entre la DST et la DGSN était d’ordre budgétaire. Les salaires des agents et les frais de fonctionnement de la DST étaient en effet déduits du budget de la DGSN”, nous explique un gradé de le Sûreté nationale. “Et encore, la DST disposait et dispose toujours de plusieurs caisses noires, qui lui permettent de financer ses nombreuses activités clandestines”, poursuit la même source. En réalité, la mise de la DST sous la tutelle de la DGSN avait pour seul but de lui octroyer une couverture légale pour l’exercice d’opérations… souvent illégales.

    Ce n’est que récemment, sous le nouveau règne, que la DST a regagné son G, sans que l’opération ne soit jamais tirée au clair. S’agit-il d’un nouveau, et simple, glissement administratif ? Ou alors, comme on le prévoyait du temps de Laânigri déjà, de l’amorce d’une réorganisation générale des services spéciaux du royaume ?

    Super-flics, super-primes

    L’anecdote, survenue il y a quelques mois, a pour théâtre le Tribunal de Salé. Une affaire, une de plus, liée au terrorisme. Un témoin raconte : “Le juge a décidé d’évacuer la salle pour réduire l’agitation qui régnait dans les lieux. Les policiers se sont employés à la tâche avec le zèle habituel. Au fond de la salle, deux individus sont restés impassibles, indifférents, comme s’ils étaient rivés au banc. Le juge demande leur évacuation, mais l’un des policiers en faction se précipite vers lui, et lui chuchote quelque chose à l’oreille… Et le juge sourit avec un air entendu, portant la main à son coeur comme dans un geste de soumission, et décide de poursuivre les audiences avec les deux individus du fond comme seul public”. Question : qui sont ces deux mystérieux témoins, qui ont réussi à amadouer l’autorité du sourire ? “Ils n’arrêtaient pas de prendre des notes, ils ne pouvaient être que des agents de la DST !”. Possible, possible. Mais très improbable !

    La consignation des minutes des procès, ainsi que de multiples tâches domestiques, sont souvent confiées aux agents des RG, l’équivalent de la DST propre à la Sûreté nationale. “La RG”, comme on les appelle communément, ratissent large et ramènent tout dans leur filet de pêche, les gros poissons comme les grosses pierres. Les limiers de la DST peuvent, au besoin, récupérer le fruit des investigations de “la RG”, avant de filtrer les renseignements, de les recouper, et de leur donner éventuellement une suite.

    C’est que la DST peut fonctionner en réceptacle du travail non fini émanant d’autres services de renseignements plus classiques. Mais qui sont donc ces hommes, qui sont un peu considérés comme le corps d’élite des enquêteurs ? Qui les recrute, et sur quels critères ? Combien sont-ils ?

    En l’absence de chiffres officiels sur l’étendue de ses effectifs, il reste les estimations dont les plus fiables varient dans une fourchette de 8000 à 10 000 permanents. Sans oublier les “antennes” et les collaborateurs externes, généralement rémunérés par des caisses propres au service.

    “Aujourd’hui et à grade égal, un agent de la DST perçoit un salaire supérieur de deux à cinq mille dirhams par rapport à un fonctionnaire de la DGSN”, nous confie un commissaire de police. La différence de traitement s’explique par la prise de risques, mais aussi par la formation, plus musclée, chez les policiers du “service”. “A la base, un policier reste un policier”, rappelle notre source. Traduisez : un élément de la Sûreté ou du service se présentent au même concours d’accès (à l’Académie de police). Ce n’est que quatre mois avant la fin du cursus que les futurs agents sont repérés dans la masse, et invités à intégrer une autre académie, celle de Témara, où ils poursuivent une formation plus spécialisée.

    Objectif islamistes

    C’est bien connu : la force d’un service du renseignement réside dans sa capacité d’infiltration. La DST a traversé les décennies et changé de “cibles” (hier les gauchistes, aujourd’hui les islamistes). Des agents “barbus” ont donc essaimé parmi les mouvements reliés tant à l’islam politique qu’au terrorisme. Ils fréquentent assidûment les mosquées, là où leurs devanciers écumaient les bars. Et ils infiltrent, ils infiltrent.

    Mais si certaines opérations ont été des succès, expliquant le noyautage, voire le démantèlement de plusieurs réseaux, d’autres ont été de franches déceptions. Qui prêtent parfois au sourire. Exemple de cette anecdote : “La DST a longtemps essayé de déstabiliser un des ténors d’Al Adl Wal Ihsane. Au point que celui-ci a fini, un jour, par découvrir un micro dans son domicile, implanté là par un maçon, recruté (par la DST) à cette fin”, confie ce proche de la Jamaâ de Cheikh Yassine.

    Les “efforts” consentis par le service pour contrer les mouvements islamistes lui ont valu, en retour, de se transformer parfois en cible terroriste. “Rappelez-vous que l’un des kamikazes d’avril 2007 avait cherché désespérément le siège de la brigade de la DST à Casablanca, avant de renoncer et de finir par exploser quelques dizaines de mètres plus loin, mais sans le savoir exactement !”, s’exclame encore notre source.

    Là aussi, cela s’appelle les risques du métier. “Le recours à de nouveaux visages pour infiltrer les mouvements islamistes a malgré tout donné ses fruits”, se réjouit ce responsable sécuritaire. Il pense sans doute aux super-équipements, très hi-tech, dont s’est doté le service, surtout depuis l’ère Laânigri : des armes sophistiquées, un système d’écoutes téléphoniques ultramoderne livré clefs en main par un célèbre opérateur téléphonique, etc. Au point de faire dire à notre source, dans ce qui ressemble à une blague sans en être forcément une : “Avant même l’inauguration du nouveau siège de l’USFP à Hay Riad, à Rabat, la DST avait réservé un local mitoyen pour pouvoir garder à portée de vue (et d’oreille !) les socialistes”. Qui dit mieux ?

    Par Majdoulein El Atouabi et Karim Boukhari avec Lahcen Aouad

    TelQuel, 2008

    #DST #DGST #DGSN #DGED

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  • Maroc: Abdelhak Khiam, ancien chef du BCIJ n’est plus

    Maroc: Abdelhak Khiam, ancien chef du BCIJ n’est plus

    Maroc, Abdelhak Khiam, BCIJ, lutte antiterroriste, El Hammouchi, DGSN,

    Rabat, 23 août (EFE).- L’ancien chef du Bureau central d’enquêtes judiciaires (BCIJ), la plus grande agence antiterroriste du Maroc, Abdelhak Khiam, est décédé ce mardi à l’âge de 64 ans des suites d’une longue maladie.

    Une source sécuritaire a informé Efe que les funérailles de Khiam seront organisées cet après-midi au cimetière de Casablanca en présence de hauts responsables de la sécurité du pays.

    Khiam a été le premier directeur du BCIJ – qui dépend de la Direction Générale de la Sûreté Nationale et de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGSN-DGST) – depuis sa création en 2015 jusqu’en novembre 2020 où il a été remplacé par Habboub Cherkaoui, actuel chef de ce organisme.

    Durant le mandat de Khiam (qui était aussi le bras droit d’Abdelatif Hammouchi, directeur de la DGSN-DGST), le BCIJ a démantelé environ 80 cellules terroristes, pour la plupart fidèles au groupe jihadiste État islamique (EI).

    « Au BCIJ, Khiam était au cœur de la coopération sécuritaire avec les pays étrangers, notamment avec la France et l’Espagne. C’est aussi lui qui a initié la communication sur les actions anti-terroristes du Maroc, qui est toujours en vigueur aujourd’hui », écrit le portail marocain. « ledesk.ma » sur le défunt.

    Sur ses comptes de médias sociaux, la DGSN a publié un message de condoléances pour la mort de khiam. EFE

    Source : Swissinfo, 23/08/2022

    #Maroc #Abdelhak_Khiam #BCIJ

  • Exercices militaires algéro-russes à Béchar

    Exercices militaires algéro-russes à Béchar

    Algérie, Russie, lutte antiterroriste,

    L’Algérie et la Russie organiseront en novembre prochain leurs premiers exercices militaires antiterroristes. Les manœuvres impliqueront des mouvements tactiques pour rechercher, détecter et détruire les groupes armés illégaux. Dans le cadre des préparatifs de cet événement baptisé Bouclier du désert 2022, la deuxième et dernière réunion de préparation des exercices militaires antiterroristes conjoints s’est tenue dans la wilaya de Béchar. La première réunion de préparation avait eu lieu en avril dernier dans la ville de Vladivostok, en Russie.

    Ces exercices interviennent dans un contexte d’insécurité aux frontières algériennes, comme c’est le cas au Mali où l’Algérie met tout en œuvre pour faire aboutir l’accord de paix dans ce pays au moment où il connait des attaques terroristes soutenues, ou encore en Libye, pays plongé dans une instabilité politique et sécuritaire, sans oublier des relations très tendues et même hostiles aux frontières Ouest avec le Maroc. L’Algérie et la Russie préparent donc les exercices de novembre, qui auront lieu à Hammaguir, dans la wilaya de Béchar dans le sud-ouest du pays. Ce sera la première manœuvre conjointe sur le territoire algérien, après celle de l’année dernière qui s’est déroulée, en octobre 2021, en Ossétie du Nord, en Russie et auquel ont pris part quelque 200 soldats russes et algériens, selon les agences de presse.

    Au programme de ces exercices sont inscrits «des déplacements tactiques visant à rechercher, détecter, traquer et procéder à l’élimination des groupes terroristes», a-t-on indiqué. Environ 80 soldats de la région militaire du sud de Russie et 80 militaires algériens seront mobilisés. Les représentants de la Région militaire Sud de Russie et de l’Armée nationale populaire (ANP) ont «approuvé le calendrier, le concept et le scénario de l’exercice, la composition des forces et des équipements, et ont défini le thème, les objectifs, les tâches et les phases de l’exercice conjoint», selon les mêmes sources.

    Cet exercice aura pour scénario «la traque, l’encerclement et l’annihilation d’une large concentration de terroristes en milieu désertique». Lors du précédent exercice, les deux armées avaient confronté leurs expériences dans le domaine de «la lutte anti-insurrectionnelle et terroriste en milieu montagneux et forestier». En matière de lutte antiterroriste, un rapport américain repris par l’APS a estimé que «l’Algérie a réussi à contrer la menace terroriste et à contrecarrer les plans des différentes organisations terroristes qui ont tenté de prendre pied dans le pays, grâce à l’action sécuritaire proactive et au large rejet populaire de la pensée extrémiste».

    Ce rapport est de l’Institut «American Enterprise», qui évoque les groupes terroristes en Afrique, a tenté de faire la lumière sur l’activité de ce qui est communément appelé «salafisme djihadiste», en soulignant que «des Etats africains, à l’instar de l’Algérie, sont parvenus à contenir la menace des groupes terroristes qui représentent encore une source de risque chez leurs pays voisins», et ce, «en dépit du danger imminent de l’expansion du mouvement des terroristes dans la région». Et au même Institut de rappeler que l’Algérie a fait face à une violence terroriste extrême mais «est parvenue, dans une large mesure, à lutter contre cette menace».

    Reporters, 11 August 2022

    #Algérie #Russie #Lutte_antiterroriste

  • Le Tchad sollicite l’aide de l’Algérie

    Le Tchad sollicite l’aide de l’Algérie

    Algérie, Tchad, sécurité, lutte antiterroriste, Idriss Dokony Adker,

    En visite de travail e n Algérie, le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration, M. Idriss Dokony Adker, a été reçu aujourd’hui à Alger, par le ministre de l’Intérieur M. Kamel Beldjoud.

    S’exprimant à l’issue de cette rencontre, le ministre tchadien a indiqué que sa visite en Algérie s’inscrit dans le cadre de la coopération dans le domaine sécuritaire, soulignant la volonté de son pays de bénéficier de l’expérience acquise par l’Algérie en la matière : « La visite a pour objectif de discuter et d’échanger les expériences avec l’Algérie qui a su faire face à des situations difficiles notamment dans les années 1990.

    Actuellement le Tchad traverse une période transitoire suite au décès de son chef de l’Etat, M. Dokony Adker. Dans ces moments difficiles, il va de soi de solliciter l’aide de la part de pays amis et proches » a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ainsi, je voudrai, à travers cette visite, voir dans quelle condition le ministère de l’Intérieur algérien puisse nous accompagner pour concrétiser l’ensemble de ces démarches ».

    De son côté, M. Beldjoud a indiqué avoir évoqué avec le ministre tchadien l’expérience algérienne dans le domaine sécuritaire depuis les années 1990, précisant que M. Dokony Adker tient à s’inspirer de l’exemple de l’Algérie dans ce domaine.

    M. Beldjoud a affirmé que les deux pays ont convenu de relancer les accords signés entre les secteurs de l’Intérieur des deux pays en 2016.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 12/06/2022

    #Algérie #Tchad



  • Le sommet de Malabo a rejeté la proposition marocaine

    Le sommet de Malabo a rejeté la proposition marocaine

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Sommet de Malabo, lutte antiterroriste, MUJAO, trafic de cannabis, Amar Belani,

    Sahara Occidental et attaques contre l’Algérie : Belani démonte la propagande du Makhzen

    Dans un entretien accordé aujourd’hui au site d’information « La Patrie News », l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, M. Amar Belani, est revenu sur de nombreuses questions, notamment concernant le processus politique pour la libération du Sahara Occidental mais aussi sur la multiplication des provocations marocaines à l’encontre de l’Algérie, notamment sur la scène régionale et mondiale.

    Ainsi et concernant le déroulement du récent sommet de l’Union Africaine contre le terrorisme qui s’est tenu à Malabo (Guinée équatoriale), qui a vu la participation des représentants du Sahara Occidental, M. Belani dira que les propositions marocaines n’ont même pas été prises en considération par les Chefs d’Etats Africains : « A Malabo, le ministre marocain des affaires étrangères, rongeait son frein en rasant les murs car sa délégation n’avait pas réussi à faire avaliser un paragraphe préfabriqué sur cette question, la majorité des participants ne se sont pas laissés berner par cette imposture ridicule… Contrairement à la teneur triomphaliste des dépêches de l’agence officielle de presse marocaine, il n’a même pas prononcé son discours qui a fait l’objet d’un simple dépôt…Ceci explique aussi sa posture particulièrement embarrassée sur la photo de famille dudit sommet alors que le président de la RASD représentait fièrement son peuple en se tenant dignement au premier rang en compagnie de ses pairs africains », a-t-il déclaré.

    « Qui est derrière la création du MUJAO ? »

    Interrogé à propos des tentatives du Maroc pour inscrire le front de Polisario, dans les listes des mouvements terroristes, M. Belani, dira qu’il s’agit d’une fuite en avant du Maroc : « A grand renforts de pseudo experts et pseudo think-tanks, grassement payés pour la circonstance, le Maroc essaye effectivement risiblement de cataloguer le Front Polisario comme organisation terroriste en feignant d’oublier que les Nations unies et la cour de justice de l’UE reconnaissent le Front en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui et que ce dernier a la capacité diplomatique, pour négocier, et juridique pour ester en justice au nom du peuple sahraoui. Il convient de rappeler que le même Maroc a négocié des années durant avec le Front Polisario en co-signant avec lui des accords contraignants. Vous voyez bien qu’il s’agit d’une fuite en avant car ce pays redoute que des pressions internationales ne l‘obligent à revenir à la table des négociations, lui qui multiplie les faits accomplis pour faire perdurer un statu quo qui lui est momentanément profitable. Troisièmement, s’agissant du nexus avec le terrorisme, il est de bon aloi de se poser les bonnes questions : qui contribue à irriguer et à financer les réseaux terroristes, notamment dans la région du Sahel, à travers le très juteux trafic de cannabis ? Qui est derrière la création du MUJAO, un groupe terroriste criminel qui avait ciblé l’Algérie ? La réponse est, on ne peut plus édifiante. Les allégations mensongères sur de prétendues connexions du Front Polisario avec des groupes terroristes sont tout simplement ridicules » a-t-il ajouté.

    « De consulats fantômes payés sur les deniers publics »

    Commentant l’ouverture de consulats de plusieurs pays, dans les territoires sahraouis occupés, M. Belani dira qu’il s’agit de ‘’victoires fictives’’ visant à susciter un semblant de soutien diplomatique international aux propositions marocaines : « Il s’agit de consulats fantômes payés sur les deniers publics au moment où le peuple marocain descend dans la rue pour crier ses revendications légitimes en termes de pouvoir d’achat et de vie décente. Certains de ces pays qui ont ouvert ces consulats fictifs ont perdu leur droit de vote au sein des organisations internationales car, faute de ressources financières, ils n’ont pas été en mesure d’honorer leurs arriérés de contributions obligatoires. Quant aux victoires diplomatiques fantasmées, il suffit de rappeler la dernière gifle cinglante reçue par la délégation parlementaire marocaine à Bogota, où elle a tenté désespérément de faire adopter par le parlement andin une motion de soutien en faveur du ‘’plan d’autonomie’’. Grâce à la mobilisation de l’appareil diplomatique algérien en Amérique latine et à la sensibilisation des différentes associations de soutien à la cause du peuple sahraouie, cette délégation est rentrée bredouille et dépitée, sa manœuvre ayant été mise sèchement en échec. Bien entendu, les officiels et les médias marocains feront tout pour passer sous silence cette énième avanie. Il en va de même pour la célébration de la journée de l’Afrique dans certaines capitales latino-américaines, à l’instar de Santiago du Chili, ou les diplomates marocains se sont retrouvés exclus des cérémonies commémoratives organisées par nos ambassadeurs en présence des représentants des autorités des pays d’accréditation » a-t-il ajouté.

    « Centre à Dakhla : une manœuvre grossière »

    M. Belani est enfin revenu sur la récente ouverture d’un centre spécialisé pour les enfants au niveau de la ville de Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, en assurant qu’il s’agit d’une nouvelle manœuvre grossière du Maroc, qui vise à nuire à l’image du Polisario : « Effectivement, il s’agit d’une manœuvre grossière qui vise à nuire au Polisario en essayant de lui accoler mensongèrement une pratique proscrite par les conventions internationales. Ces allégations sont sans fondement et elles ont été sèchement démenties par le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies lors de la visite du représentant personnel, Staffan De Mistura dans les camps de réfugiés à Tindouf. Si les autorités marocaines avaient vraiment à cœur le sort des enfants, ils devraient plutôt songer à créer des dizaines de centres pour sauver les chérubins innocents de la prédation et du tourisme sexuel » a-t-il martelé.

    L’Algérie aujourd’hui, 30 mai 2022

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    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Polisario #Terrorisme #Sommet_de_Malabo #MUJAO

  • Experts nigériens-Terrorisme : Il fallait écouter l’Algérie

    Experts nigériens-Terrorisme : Il fallait écouter l’Algérie

    Afrique, Algérie, lutte antiterroriste, Abdelmadjid Tebboune, Sahel,

    Selon des experts nigériens : « Si on avait écouté l’Algérie, on aurait réalisé une avancée significative en matière de lutte antiterroriste »

    Le renforcement des mécanismes de lutte contre le terrorisme est au menu du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) qui s’est achevé à Malabo (Guinée Equatoriale).

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a présenté, hier, un exposé sur le rapport soumis par le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à ce sommet.

    L’Algérie propose de nouvelles pistes dans le cadre de cette lutte, notamment la création d’un Fonds et la mise en place d’une liste africaine des entités et individus terroristes.

    « L’Algérie demeure leader de par son expérience et doit être associée dans les stratégies de lutte antiterroristes particulièrement dans le Sahel », estime des experts et analystes politique nigériens, contacté par la chaine 3 de la Radio Algérienne, ajoutant que toutes les opérations étrangères qui ont jusque-là intervenu en Afrique ont été un échec total (…) Et si on avait écouté l’Algérie, on aurait réalisé une avancée significative ».

    L’Evénement, 29 mai 2022

    #Afrique #UnionAfricaine #UA #Terrorisme #Algérie

  • L’Algérie accuse le Maroc d’escroquerie diplomatique

    L’Algérie accuse le Maroc d’escroquerie diplomatique

    L’Algérie accuse le Maroc d’escroquerie diplomatique – Sahara Occidental, Daech, Etat Islamique, lutte antiterroriste,

    L’Algérie a dénoncé le détournement par le Maroc de l’objet de la Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech, qui vient de se tenir à Marrakech, pour en faire un évènement consacré à la question du Sahara Occidental.

    “La Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech qui vient de se tenir à Marrakech a donné lieu à un vacarme de déclarations orchestrées par le pays-hôte qui s’est employé à faire dudit rassemblement un évènement consacré au Sahara Occidental”, a dénoncé le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans une déclaration rendue publique jeudi.

    “Cet exercice de vente concomitante dans lequel certains participants étrangers ont été entraînés a manifestement détourné la Conférence de son objet annoncé et l’a transformée en une tentative pernicieuse de donner une actualité artificielle à une formule morte à sa naissance même en 2007”, affirme le ministère.

    “Cet entêtement marocain à démarcher à grande échelle un mort-né politique en usant d’une escroquerie diplomatique prétendument dédiée à la lutte anti-terroriste a surpris la bonne foi de certains participants et a mis en évidence les contradictions d’intérêts d’autres participants que la partie marocaine aspire à mutualiser dans sa quête vaine d’une dénaturation de la question du Sahara Occidental qui est et demeure une question de décolonisation engageant pleinement les Nations Unies”, affirme le ministère.

    “Le fait pour la diplomatie marocaine de courir derrière le fantôme d’une fausse solution dite d’autonomie et de tenter de pervertir la lutte anti-terroriste globale en la mettant au service de calculs étroits et égoïstes ne sert aucunement les objectifs légitimes de la communauté internationale en la matière”, soutient la même source.

    “L’Algérie, qui a payé un lourd tribut au terrorisme et qui l’a défait, condamne les amalgames que l’occupant marocain tente de propager. Elle invite les Nations Unies et les Etats membres permanents du Conseil de Sécurité à redoubler d’efforts pour promouvoir la décolonisation effective du Sahara Occidental dans la transparence et la conformité au droit international”, conclut le ministère dans sa déclaration.

    Le Jeune Indépendant, 12 mai 2022

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