Étiquette : Maati Monjib

  • Maroc: L’acharnement contre l’historien Maâti Monjib dénoncé

    Tags : Maroc, Maati Monjib, Nasser Zefzafi, Toufik Bouachrine, Soulaiman Raissouni, Omar Radi,

    Des militants des droits de l’homme marocains ont dénoncé, vendredi, les restrictions imposées par le régime du Makhzen contre l’historien et défenseur des droits de l’homme Maâti Monjib, frappé d’une interdiction de voyager.

    La Commission nationale de soutien aux prisonniers d’opinion et aux victimes de violation de la liberté d’expression au Maroc a indiqué que le militant des droits de l’homme, Maâti Monjib, était « interdit de voyager depuis l’automne 2020 sans aucune justification légale ».

    Dans un communique rendu publique, la commission a souligné que cette mesure constitue « une violation manifeste de ses droits fondamentaux ».

    L’historien et militant des droits de l’homme a déclaré, jeudi, qu’ »il faisait l’objet de persécutions politiques depuis 2015″. Il est visé par un certain nombre de décisions illégales prises à son encontre, dont la dernière en date est sa suspension officielle de son travail de professeur d’université.

    Monjib qui observe depuis mercredi, 8 mars, une grève de la faim d’avertissement et qui se poursuivra jusqu’à ce vendredi, a évoqué aussi la suspension de son salaire et le gel de son compte bancaire.

    Il a averti qu’ »il n’était pas le seul à souffrir de persécutions et a appelé les familles des personnes persécutées à lutter et à ne pas avoir peur des sanctions plus sévères pour leurs enfants, et à rester fermes contre l’usurpation des libertés et l’atteinte aux droits ».

    Le militant a affirmé qu’il était ciblé en raison de ses écrits et activités en matière des droits de l’Homme, et de sa critique des autorités devant les médias internationaux, notamment en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’Homme.

    A l’origine de cette cabale contre le militant, sa dénonciation de la détention des militants du mouvement de protestation du Rif, de la torture du leader de ce mouvement Nasser Zefzafi et de son intimidation ainsi que de la condamnation des journalistes qui ont dénoncé la corruption et la tyrannie du régime en l’occurrence, Toufik Bouachrine, Soulaiman Raissouni et Omar Radi.

    Le 29 décembre 2020, Monjib est arrêté à Rabat. Après une grève de la faim, il a obtenu une libération conditionnelle le 23 mars 2021.

    Plusieurs groupes et organisations internationales ont dénoncé son arrestation et fait campagne contre le « harcèlement » auquel il était confronté, notamment Amnesty International et le Parlement européen.

    #Maroc #Maati_Monjib

  • Maroc : Maati Monjib en grève de la faim

    Tags : Maati Monjib, grève de la faim, Makhzen,

    Le Docteur Maati Monjib a entamé jeudi une nouvelle grève de la faim pour protester contre la suspension officielle de son poste de professeur d’université. L’historien et universitaire est puni pour ses prises de position justes à l’égard de la politique répressive du Makhzen.

    De sources médiatiques, M. Monjib est victime de :

    – Interdiction de quitter le territoire pour son contrôle médical en relation avec sa cardiopathie

    – Interdiction de séminaire

    – Séquestre de son compte bancaire

    – Séquestre de son véhicule avec interdiction de sa vente pour subvenir aux besoins quotidiens

    – Espionnage et filatures

    – Emprisonnement

    – Interdiction de l’exercice de ses fonctions d’enseignant universitaire

    #Maroc #Maati_Monjib

  • Média libanais : «Israël» et le Maroc entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes

    Par AlAhed avec sites web

    «Israël» et le Maroc entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes. C’est du moins la révélation faite Jonathan Hempel, spécialiste de l’armée israélienne lors d’une interview accordée au média israélien «Haaretz».

    D’après le spécialiste, dans les années 70, «Israël» a transporté des chars de combat vers le Maroc. L’expert ajoute que de 2002 à 2020, les autorités des deux pays se sont rencontrées à plusieurs reprises et dans le plus grand secret.

    Toujours selon l’expert, les relations entre Rabat et «Tel Aviv» se sont principalement focalisées sur le renseignement mais aussi les ventes d’armes.

    «En 2013, Israël avait fabriqué et vendu trois drones Heron à l’Air Force Marocaine pour un montant estimé à 50 millions de dollars», ajoute-t-il.

    «Un logiciel israélien utilisé par le Maroc pour traquer les dissidents»

    Dans le domaine de la surveillance, «Israël» a fourni au Maroc ces dernières années des outils très sophistiqués pour traquer les dissidents anti-monarchie.

    En juin dernier, Amnesty International avait accusé «Israël» d’avoir fourni au Maroc un logiciel connu sous le nom de «Pegasus» qui a servi à traquer plusieurs opposants dont le journaliste Omar Radi ou encore l’activiste Maati Monjib.

    Info Alahed, 24 mars 2021

    Tags : Maroc, Israël, Jonathan Hempel, Haaretz, drones Heron, Amnesty International, Pegasus, logiciel espion, Omar Radi, Maati Monjib,

  • Maroc : Communiqué des détenus d’opinion Soulaïmane Raïssouni et Omar Radi

    Prison locale Oukacha, Casablanca Le 26/03/2021

    Communiqué des détenus d’opinion Soulaïmane Raïssouni et Omar Radi
    C’est avec une extrême satisfaction que nous avons pris connaissance, en notre lieu d’incarcération, de la nouvelle de la libération de notre ami l’historien et militant pour les droits humains, Docteur Maati Monjib. Il avait passé presque 3 mois en détention préventive et engagé une longue grève de la faim en protestation contre son incarcération arbitraire et sa condamnation en son absence dans une autre affaire.

    Nous félicitons notre ami Maati pour avoir recouvré sa liberté et pour son retour dans le giron de sa famille et de ses amis, camarades et collègues, et nous espérons que cette nouvelle soit annonciatrice d’une avancée vers une ouverture réelle, sur les plans politiques et des droits humains dans notre pays. En cette occasion, nous tenons à exprimer ce qui suit :

    • Nous remercions le professeur Maati Monjib pour avoir renouvelé son engagement à nous défendre et sa lutte pour l’équité et la vérité dans les affaires auxquelles nous sommes confrontés, ainsi que pour les autres affaires liées à la détention pour délit d’opinion et la détention politique. Nous affirmons par ailleurs notre fierté pour les positions analogues exprimées par de nombreuses honorables personnalités, toutes tendances intellectuelles confondues.

    • Nous saluons de manière très appuyée nos familles pour ce qu’elles endurent à cause de notre détention et pour leur résistance face à cette situation, tout comme nous saluons chaleureusement les membres de nos collectifs d’avocats qui n’ont eu de cesse de contribuer à notre défense. De même, nous remercions toutes les personnes qui ont exprimé leur solidarité avec nous et l’ensemble des instances de droits humains, politiques et syndicales qui nous ont adoptés et on cru à la légitimité de notre cause en tant que détenus d’opinion dans ces dossiers dont la nature n’échappe heureusement plus à l’opinion publique.

    • Nous renouvelons notre solidarité avec l’ensemble des détenus d’opinion et des détenus politiques dans notre pays. Nous mentionnons en particulier les activistes pour les droits humains, les journalistes, les blogueurs, et les détenus à cause ou à l’occasion des mouvements sociaux et à leur tête les détenus du Hirak du Rif.

    • Nous réaffirmons notre innocence des accusations portées contre nous et notre engagement et disposition à nous en défendre jusqu’à ce que justice soit rendue et que la vérité soit mise en lumière, ce dont nous sommes absolument certains qu’elle émergera tôt ou tard.

    • Nous espérons que la libération de notre ami Maati Monjib, venu corriger un processus mal engagé, constitue l’amorce d’une décrispation humanitaire et politique, avec la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et des détenus politiques du pays, en concrétisation des valeurs d’équité et en écho à la voix de la raison et du droit, et afin de permettre l’édification de la patrie à laquelle aspirent nos concitoyennes et concitoyens, sur les valeurs de liberté, de dignité, d’équité et d’égalité

    Source : Free Omar Radi, 26 mars 2021

    Tags : Maroc, Omar Radi, Soulaïmane Raïssouni, Maati Monjib,

  • Maâti Monjib accuse la « police politique » marocaine d’avoir « fabriqué » des accusations contre lui

    RABAT – « Les accusations portées contre moi sont fabriquées par la police politique », a déclaré l’historien et défenseur des droits de l’Homme marocain Maâti Monjib à sa sortie de prison après avoir bénéficié d’une mise en liberté provisoire.

    « La raison directe de mon arrestation est un article intitulé +Une structure secrète menace la sécurité des Marocains+ », a affirmé l’intellectuel emprisonné en décembre dernier pour « fraude » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

    La « structure secrète » dont il est question, a-t-il expliqué, est formée « d’officiers de la sécurité, d’hommes politiques, de quelques membres du système judiciaire auquel ils sont étrangers, à l’origine, ainsi que des journalistes. Ils coordonnent leurs efforts pour terroriser la classe politique et la société civile marocaine ».

    Maâti Monjib a promis, en outre, de profiter de la période de sa mise en liberté provisoire pour « militer en vue de la libération des autres détenus d’opinion », citant les noms d’intellectuels emprisonnés récemment mais également ceux de militants du Hirak marocain.

    L’historien marocain a été jugé et condamné en même temps que six militants et journalistes. Le 4 mars courant, il avait entamé une grève de la faim exigeant sa mise en liberté, ce qui a fortement fragilisé son état de santé.

    En janvier dernier, un comité de soutien créé pour défendre Maâti Monjib avait entamé des démarches pour recruter une équipe internationale d’avocats pour appuyer la défense de l’intellectuel au Maroc, engager des procédures en France et au niveau international.

    Il y a quelques jours, Maâti Monjib qui détient également la nationalité française, avait fait déposer une plainte à Paris contre les autorités marocaines. Celles-ci sont accusées de « harcèlement moral », de « mise en danger de la vie d’autrui » et « d’atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique ».

    L’intérieur sous la coupe de la DST et la DGED

    Les propos tenus par l’historien, à sa sortie de prison, ont fait réagir le ministère de l’Intérieur marocain qui a critiqué « les déclarations irresponsables » du dénommé Maati Monjib.

    Dans un communiqué rendu public le lendemain de la libération de Monjib, le ministère de l’Intérieur a nié catégoriquement l’existence « d’une structure secrète menaçant la sécurité des Marocains ». Le ministère s’est évertué à critiquer le militant des droits de l’Homme qu’elle a accusé de vouloir ternir l’image du Maroc au niveau international.

    De son côté, l’opposant marocain, Ali Lmrabet a vertement critiqué le communiqué du ministère de l’Intérieur aussi bien sur la forme que sur le fond.

    « Le ministère de l’Intérieur s’en prend au « dénommé » Maâti Monjib, l’accuse « d’irresponsabilité » et de porter atteinte à « l’image » du Maroc.

    Pourtant, s’il y a un « dénommé », c’est bien ce ministère qui est sous la coupe de la police politique (DST et DGED) », a-t-il affirmé jeudi dans un tweet.

    « Pourquoi la police politique s’est fâchée et a « télécommandé » le ministère de l’Intérieur? Parce que Monjib a parlé d’une structure secrète formée de flics, de juges et de journalistes qui élaborent des dossiers et des persécutions contre les dissidents », a-t-il ajouté.

    Interpellé le 29 décembre 2020 dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « blanchiment de capitaux », l’intellectuel a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’Etat » au terme d’un procès ouvert en 2015.

    En janvier dernier, l’ONG de défense des droits de l’Homme, Amnesty international avait appelé , à la libération « sans condition » de l’historien.

    « Les autorités marocaines doivent libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Maâti Monjib et abandonner toutes les accusations portées contre lui, y compris celles qui découlent d’un précédent procès en cours depuis 2015, en relation avec son travail sur la liberté d’expression », avait indiqué l’ONG dans un communiqué.

    Amnesty International avait affirmé aussi que « les accusations portées contre lui sont liées à des activités protégées par le droit à la liberté d’association qui ne justifient ni poursuites ni placement en détention ».

    Maâti Monjib a également bénéficié du soutien d’une vingtaine d’ONG tunisiennes des droits de l’Homme et auxquelles il a rendu hommage à sa sortie de prison.

    Tags : Maroc, Maati Monjib, répression, presse, journalistes, Makhzen, DST, DGED, services secrets,

  • Le Maroc estime que l’historien Maati Monjib «porte atteinte à l’image du royaume»

    Le ministère marocain de l’Intérieur a accusé, mercredi 24 mars dans la soirée, l’historien franco-marocain Maati Monjib de «porter atteinte à l’image du royaume en matière des droits de l’Homme» avec des «déclarations irresponsables» faites à sa sortie de prison.

    «Ces manœuvres abjectes ne sauront dissuader les institutions de l’État de poursuivre l’application correcte et ferme des dispositions juridiques à l’encontre de tous ceux qui croient bénéficier de l’immunité juridique pour le simple fait qu’ils détiennent la double nationalité», a averti le ministère dans un communiqué.

    Incarcéré depuis trois mois pour des accusations de fraude, le défenseur des droits humains a été remis en liberté provisoire mardi 23 mars sur décision du juge d’instruction, après 19 jours de grève de la faim. À sa sortie de prison, l’intellectuel connu pour ses critiques ouvertes contre le pouvoir a affirmé que son arrestation était liée à un article récent intitulé «l’infrastructure secrète qui menace la sécurité des Marocains» dans lequel il évoquait notamment «l’État parallèle» qui «cible» les militants au Maroc.

    «Les accusations contre moi sont fabriquées par la police politique maintenant que je jouis de la liberté provisoire, je vais militer pour la libération des autres détenus» d’opinion, a déclaré le sexagénaire, visiblement amaigri mais toujours combatif. Le ministère de l’Intérieur a «réfuté catégoriquement» ces «allégations tendancieuses» dans son communiqué. Monjib «a porté atteinte aux institutions de l’État», en évoquant «de mauvaise foi et loin de la réalité des concepts comme la « police politique », la « sécurité politique » et « l’existence d’une structure secrète menaçant la sécurité des Marocains »», dit ce texte.

    Les propos de l’historien ont été largement partagés sur les réseaux sociaux et sa libération a été saluée par ses soutiens au Maroc et à l’étranger : l’ONG Human Rights Watch a notamment appelé à «rester vigilants, car ce n’est pas fini», tandis que RSF demandait «l’abandon de toutes les poursuites iniques lancées contre des journalistes au Maroc». Monjib, 60 ans, avait été interpellé fin décembre dans le cadre d’une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux», une arrestation «abusive», selon lui.

    Le Figaro, 285 mars 2021

    Tags : Maroc, Maati Monjib, presse, journalistes, répression,

  • Maroc : RSF exprime « sa joie et son soulagement » après la libération de Maati Monjib

    Maroc : Maâti Monjib enfin libre après 20 jours de grève de la faim !

    Reporters sans frontières (RSF) exprime sa joie et son soulagement après la libération du journaliste franco-marocain Maâti Monjib qui observait, au péril de sa vie, une grève de la faim depuis près de trois semaines.
    Alors que son état de santé se dégradait dangereusement après 20 jours de grève de la faim, le journaliste et historien franco-marocain Maâti Monjib a été libéré ce mardi 23 mars.

    “Nous sommes tellement heureux d’apprendre la libération de Maâti Monjib, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. L’iniquité évidente de la procédure et son état de santé le réclamaient. Toutes les poursuites engagées contre lui et contre les autres journalistes marocains accusés à tort doivent être abandonnées au plus vite, avant que d’autres vies ne soient mises en danger.”

    Cette libération survient quatre jours après l’opération de soutien menée par les équipes de RSF devant les grilles de l’ambassade du Maroc à Paris. Visiblement amaigri, Maâti Monjib est sorti peu avant 20 heures (heure locale) de la prison d’Al Arjat 2 près de Rabat, où il était incarcéré depuis le 29 décembre 2020. A ce stade, selon les informations recueillies par RSF, sa libération ne serait pas assortie d’une interdiction de sortie de territoire.

    Maâti Monjib avait cessé de s’alimenter depuis le 4 mars 2021 afin de dénoncer sa condamnation à un an de prison ferme et à une amende de quinze mille dirhams (1400 euros) pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « fraude ». Ses avocats et son comité de soutien avaient dénoncé ce jugement rendu le 27 janvier dernier par le tribunal de première instance de Rabat en son absence, et sans que ses avocats n’aient été ni convoqués, ni même prévenus. L’audience d’appel aura lieu le 6 avril prochain. La justice doit aussi se prononcer dans les prochains jours sur l’opportunité ou non de donner suite à une autre affaire de “blanchiment d’argent” pour laquelle il est poursuivi et qui lui avait valu son arrestation fin décembre.

    Figure du combat pour les droits de l’homme au Maroc, Maâti Monjib, âgé de 59 ans, est aussi un journaliste et éditorialiste reconnu. Membre du comité de rédaction du magazine papier et en ligne Zamane, il signait jusqu’à son arrestation un éditorial bimensuel sur le journal Alquds Alarabi, publié à Londres. Maâti Monjib est également le fondateur du Centre Ibn Rochd d’études et de communication et de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI) et a, à ce titre, contribué à la formation de plus de 450 journalistes marocains.

    Ses activités en faveur de la liberté de la presse au Maroc et des droits de l’homme ont fait de lui une cible du régime marocain depuis plusieurs années. En octobre 2015, Maâti Monjib avait déjà observé une grève de la faim de 21 jours pour protester contre son interdiction de quitter le territoire pour se rendre à des colloques internationaux.

    Le Maroc occupe le 133e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

    RSF, 24 mars 2021

    Tags : Maroc, Maati Monjib, RSF,

  • TV5 Monde : RSF manifeste devant l’ambassade du Maroc pour la libération de Maati Monjib

    L’ONG Reporters sans frontières a réclamé vendredi la libération « urgente » du journaliste et historien Maâti Monjib, incarcéré au Maroc depuis trois mois et en grève de la faim depuis le 4 mars, lors d’une action symbolique devant l’ambassade du Maroc à Paris.

    Une dizaine de personnes s’étaient ainsi rassemblées à la mi-journée dans le XVIe arrondissement, brandissant 16 panneaux au « 16e jour de la grève de la faim » entamée par l’intellectuel franco-marocain pour dénoncer « son arrestation abusive » fin 2020.

    « Jour 1: Spasmes gastriques », « Jour 6: céphalées », « Jour 16 : délires »… Chaque panneau représente chaque « étape d’une mise en danger de plus en plus grande », a expliqué le secrétaire général de RSF Christophe Deloire.

    Maâti Monjib, 59 ans selon les précisions de son épouse Christiane Dardé-Monjib, « commence à être très fatigué », a indiqué cette dernière, « inquiète pour sa santé ». D’autant qu’il « est diabétique » et souffre d’ »une arythmie cardiaque ».

    « Je ne comprends pas le silence des autorités françaises », a-t-elle déploré, comme le comité français de soutien à son époux.

    « Il y a urgence », a ajouté M. Deloire, dénonçant une « incarcération arbitraire au terme d’une procédure absolument inique ».

    Militant des droits humains, le journaliste est détenu dans la prison d’El Arjat, près de Rabat. Il a été arrêté le 29 décembre dans une enquête pour « blanchiment de capitaux », des faits qu’il conteste.

    Cet opposant a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’Etat » au terme d’un procès ouvert en 2015. Celui-ci concernait des accusations de malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d’investigation.

    Ses avocats et son comité de soutien se sont indignés que le jugement ait été rendu en son absence, sans convocation de sa défense, quand les autorités judiciaires marocaines affirment qu’il a bénéficié d’un « procès équitable ».

    « Le Royaume du Maroc est 133e » sur 180 pays au classement de la liberté de la presse de RSF, « cinq journalistes » y étant détenus « pour des motifs abusifs », a rappelé M. Deloire.

    Citoyen français, M. Monjib a porté plainte la semaine dernière à Paris pour détention arbitraire.

    En 2015 déjà, « interdit de quitter le territoire » marocain, il « avait cessé de s’alimenter » pendant une vingtaine de jours, obtenant la « levée de cette interdiction », rappelle RSF.

    TV5 Monde, 19 mars 2021

    Tags : Maroc, Maati Monjib, RSF, presse, journalistes,

  • Les dirigeants mondiaux doivent réglementer les logiciels espions et mettre fin à la surveillance des journalistes.

    La campagne du CPJ documente les liens entre l’espionnage et d’autres violations de la liberté de la presse

    New York, le 15 mars 2020 – À la lumière de dizaines d’incidents au cours desquels des journalistes et leurs proches ont été ciblés par des logiciels espions, le Comité pour la protection des journalistes a lancé aujourd’hui une campagne appelant les gouvernements à mettre fin à l’utilisation de logiciels espions et à prendre des mesures pour empêcher les États ayant un mauvais bilan en matière de liberté de la presse de se procurer de tels outils.

    Le CPJ a cartographié des dizaines d’incidents dans lesquels des journalistes et leurs proches ont été ciblés par des logiciels espions depuis 2011. Le projet s’appuie sur des recherches publiées et des entretiens du CPJ pour démontrer les implications mondiales pour la liberté de la presse de la surveillance à l’aide d’outils avancés vendus aux gouvernements pour l’application de la loi et la collecte de renseignements.

    « Une industrie secrète de logiciels espions a permis aux puissants d’espionner les journalistes et leurs proches et nous avons un besoin urgent de transparence et de responsabilité », a déclaré Robert Mahoney, directeur exécutif adjoint du CPJ. « C’est pourquoi nous demandons aux gouvernements d’interdire les attaques de la presse par des logiciels espions, et de sanctionner ceux qui continuent à les autoriser, à les mener ou à les faciliter – y compris les entreprises et les tiers qui fournissent la technologie et l’expertise derrière des portes closes. »

    De nombreux pays soupçonnés d’espionnage sont connus pour réprimer les médias, et les recherches du CPJ montrent que certains des journalistes ciblés, ou ceux qui ont un lien avec eux, ont également fait l’objet d’arrestations et de violences physiques en représailles de leur travail.

    Points clés :

    -Les logiciels espions peuvent exposer les communications avec les sources, suivre les mouvements d’un journaliste ou voler des informations privées, exposant ainsi les cibles à des attaques physiques et à d’autres formes de censure.
    -La carte interactive du CPJ répertorie 38 journalistes, commentateurs et leurs proches collaborateurs ciblés par des logiciels espions – souvent avec succès – ainsi que les États suspectés dans chaque cas et les entreprises qui les auraient fournis.
    -Les chercheurs ont attribué les attaques à des acteurs situés aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Maroc, en Éthiopie, au Mexique et en Inde.
    -Les cibles des logiciels espions étaient situées dans neuf pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la France.
    -Quatre sociétés accusées d’avoir fourni les logiciels espions sont basées en Israël, en Italie et en Allemagne.
    -Certaines des cibles ont été emprisonnées pour leur travail, notamment Omar Radi et Maati Monjib au Maroc, selon les recherches du CPJ.
    -Parmi les cibles non journalistiques figurent Griselda Triana, veuve du journaliste mexicain assassiné Javier Valdez, et Omar Abdulaziz, confident du chroniqueur saoudien assassiné Jamal Khashoggi du Washington Post.

    Les recommandations du CPJ aux gouvernements et aux entreprises sur la manière de mettre fin à l’utilisation abusive des logiciels espions sont disponibles dans une note d’orientation détaillée. Le CPJ propose également des conseils de sécurité numérique aux journalistes sur la manière de protéger leurs informations, ainsi que des conseils spécifiques sur le logiciel espion Pegasus de NSO Group.

    Le 18 mars à 12 heures EDT, le CPJ partagera les résultats de ses recherches et discutera de l’impact des logiciels espions sur la liberté de la presse et la sécurité des journalistes lors d’un événement en ligne, « Une menace invisible : La liberté de la presse et les dangers des logiciels espions », avec des experts du CPJ, le blogueur saoudien Omar Abdulaziz, la journaliste d’Al-Jazeera Ghada Oueiss, et Bryan Fogel, directeur de « The Dissident ». Cliquez ici pour plus de détails et pour confirmer votre présence à l’événement.

    La méthodologie de la carte et de la recherche, compilée par Jonathan Rozen, chercheur principal du CPJ pour l’Afrique, peut être consultée ici.

    Committee to protect journalists, 15 mars 2021

    Tags : Logiciels espions, espionnage, répression, presse, journalistes, NSO, Pegasus, Whatsapp, Maroc, Maati Monjib, Omar Radi,

  • Maroc: AI appelle à la libération "sans condition" de l’historien Maati Monjib

    LONDRES- Amnesty international a appelé, mardi, à la libération « sans condition » de l’historien et militant des droits de l’Homme marocain Maati Monjib détenu depuis fin décembre, dénonçant une campagne pour restreindre le droit à la liberté d’expression.

    « Les autorités marocaines doivent libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Maati Monjib et abandonner toutes les accusations portées contre lui, y compris celles qui découlent d’un précédent procès en cours depuis 2015, en relation avec son travail sur la liberté d’expression », indique l’ONG dans un communiqué rendu public.
    Amnesty International estime que « les accusations portées contre lui sont liées à des activités protégées par le droit à la liberté d’association qui ne justifient ni poursuites ni placement en détention ».
    « Depuis qu’il a donné une interview à un média de premier plan dans laquelle il critiquait les services de renseignement marocains qui répriment les opposants politiques, Maati Monjib a subi le harcèlement de la police et subit aujourd’hui un procès pour l’exemple », a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.
    Il s’agit, selon Amensty, « du dernier volet de la campagne menée par le gouvernement (marocain) pour restreindre son droit à la liberté d’expression et le persécuter afin de le réduire au silence ». « Nous leur demandons de mettre un terme immédiat et définitif aux actes de harcèlement et d’intimidation visant ce courageux défenseur des droits humains en abandonnant toutes les charges retenues contre lui et en ouvrant une enquête solide, indépendante et transparente sur la surveillance numérique illégale dont il fait l’objet depuis des années ».
    Souvent critique à l’égard des violations des droits humains imputables au gouvernement marocain, l’universitaire Maati Monjib, arrêté le 29 décembre dernier, avait déjà fait l’objet d’accusations forgées de toutes pièces et de poursuites en 2015 en lien avec la perception de fonds étrangers destinés à financer des sessions de formation au profit des journalistes, selon la même source.
    Le 7 octobre 2020, le parquet du tribunal de première instance de Rabat a ouvert une nouvelle enquête sur Maati Monjib pour présomption de détournement de fonds et de blanchiment de capitaux.
    « Nous engageons les autorités marocaines à cesser d’utiliser la loi pénale ou les réglementations administratives sur la réception de fonds étrangers comme moyens de cibler les associations indépendantes qui défendent les droits humains ou les journalistes, et à faire en sorte que les organisations de la société civile puissent travailler dans un environnement sûr et favorable », a déclaré Amna Guellali.
    L’autre chef d’accusation, « exercice d’une activité non précisée dans les statuts » de l’association, n’est pas reconnu comme une infraction par le droit international.
    La prochaine audience devant un juge d’instruction est fixée au 27 janvier. Ses avocats se sont vus refuser d’avoir une copie du dossier, ce qui constitue une violation des normes internationales relatives au procès équitable, a dénoncé l’ONG dans le communiqué.
    L’arrestation de Maati Monjib intervient alors que le bilan en termes de droits humains du Maroc continue de se détériorer, le gouvernement ayant poursuivi en justice des dizaines de personnes au cours des deux dernières années, dont des journalistes, des YouTubeurs, des artistes et des militants.
    APS, 28 jan 2021