Étiquette : Macron

  • Hard attack of Medvedev against France president Macron

    Hard attack of Medvedev against France president Macron

    Tags : Russia, France, Ukraine, Macron, Medevedev, China,

    A certain person calling himself the president of France said that Russia had already lost geopolitically, and was transforming into the other countries’ vassal. The president of the Republic was obviously harmed by socializing with the Kiev junkie. He inhaled too much of the warm Paris air mixed with Ukrainian cocaine waste, that his guest was emitting. A geopolitical loss?

    It was back in 2022 that NATO was lazily shooing us away when the matter concerned the security guarantees. Like, leave us alone, no time for you. And now, all of the NATO member states go to bed at night, and wake up in the morning thinking of Russia. Moreover, some of the especially cowardly and suffering from phantom pains, like temporarily occupied Poland and our Baltic provinces, have well soiled themselves.

    So, if there has indeed been a loss, it is that of the primitive NATO politics, with its underlying ambition to play the exceptional role in the 21st century. Speaking of vassal dependence… Look who’s talking! Europe the beauty, including France, has turned into an elderly wench who is especially thoroughly satisfying all of the most perverted whims of Americans.

    And in the process, it is hurting its own economy and ordinary Europeans with masochistic lust.

    As they put it, tel maître, tel valet.

    #Russia #Ukraine #France #Macron #Medvedev

  • Affaire Bouraoui: La presse française à l’index

    Tags : Algérie, France, Macron, Tebboune,

    par El-Houari Dilmi

    La colère d’Alger continue d’enfler après l’exfiltration illégale et clandestine d’une ressortissante algérienne vers la France via la Tunisie. Au niveau communication institutionnelle, c’est le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, qui est monté au créneau pour pointer un doigt accusateur contre la presse française, «qui mène une campagne virulente qui vise à porter atteinte à l’Algérie», appelant les médias algériens, «toutes catégories confondues, à riposter à ces viles campagnes avec un grand professionnalisme». «Ce qu’a fait la presse française ne nous a pas étonnés. Tout était clair bien avant, mais, aujourd’hui, l’affaire de l’exfiltration de la dénommée Amira Bouraoui a fait tomber les masques», a précisé Bouslimani dans un entretien au journal électronique ‘Algérie Maintenant’.

    La presse française «a tenté d’induire en erreur l’opinion publique internationale en qualifiant (Amira Bouraoui) de journaliste, alors que celle-ci n’a aucun lien avec la profession de journaliste et tous les gens du secteur en Algérie le savent», a ajouté le ministre. Amira Bouraoui «exécutait un agenda pour le compte de puissances étrangères connues, preuve en est la position scandaleuse des médias publics français, qui ont lancé une campagne virulente contre l’Algérie, qui n’est pas sans rappeler celles menées à partir des années 1990, lorsqu’ils (les médias français) ont tout mis en œuvre pour faire tomber l’Etat algérien, en s’en prenant clairement à l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de Libération nationale (ALN)», a souligné Bouslimani, ajoutant qu’ «ils étaient derrière la sinistre question «Qui tue qui ?», bien qu’ils savaient pertinemment que l’Etat et le peuple algériens combattaient le terrorisme aveugle».

    «Si la presse française n’avait pas réussi à l’époque ses plans visant à renverser l’Etat algérien qui combattait, seul, le terrorisme, comment pourrait-elle aujourd’hui porter atteinte à l’Algérie nouvelle, considérée de l’avis de tous, comme une puissance régionale, une Algérie unie et indivisible, telle que scandée par les Algériens lors du Hirak béni «Djeïch, chaâb, khawa khawa», a soutenu le ministre. «Les acquis concrets que l’Algérie a réalisés sous la direction du Président Tebboune, dérangent désormais les ennemis de l’Algérie qui parient désespérément sur la déstabilisation de l’Etat et de ses institutions, et nous leur assurons qu’ils ne réussiront jamais à y parvenir», a-t-il souligné.

    Quant à l’éventualité que cette affaire affecte les liens algéro-tunisiens, Bouslimani a affirmé que «les relations entre l’Algérie et la Tunisie se sont tellement consolidées, notamment ces trois dernières années, qu’elles ne seront jamais ébranlées par les gesticulations médiatiques aux objectifs explicites orchestrées par des médias français, ne voulant toujours pas admettre, ni leurs parrains d’ailleurs, que l’Algérie est souveraine dans ses décisions». «L’Algérie a choisi d’être aux côtés de la Tunisie dans tous les sens du terme», a-t-il poursuivi. «Après les tentatives désespérées de la presse française d’exploiter l’affaire honteuse de l’exfiltrée Bouraoui, dans le but de déstabiliser les relations fortes et fraternelles entre l’Algérie et la Tunisie, le Président Tebboune avait enjoint, dans le cadre du raffermissement des liens entre les deux peuples, de faciliter l’accès des citoyens tunisiens en Algérie via les postes-frontières, et aura ainsi fermé la porte à toute tentative».

    Face à tous ces nombreux défis, «les ennemis de la stabilité et de la réussite usent désormais de tous les moyens dont ils disposent, y compris des médias, en vue de briser la courbe ascendante enregistrée par le pays», a estimé le ministre, affirmant que «les médias algériens, toutes catégories confondues, sont appelés à faire face à ces viles campagnes avec un haut professionnalisme». Bouslimani s’est dit confiant en la capacité des médias nationaux à «transmettre la véritable image de l’Algérie au moyen de la plume, du son et de l’image, des armes fatales pour faire face aux forces du Mal qui guettent le pays».

    Le Quotidien d’Oran, 13/02/2023

    #Algérie #France #Macron

  • L’histoire torturée de la France des non-excuses à l’Algérie

    L’histoire torturée de la France des non-excuses à l’Algérie

    Macron, France, Algérie,

    En ce qui concerne l’Algérie, il semble que désolé soit vraiment le mot le plus difficile à prononcer pour le gouvernement français – alors qu’Emmanuel Macron se rend à Alger, nous jetons un coup d’œil à l’histoire compliquée de son voyage.

    L’Algérie, pays d’Afrique du Nord, a été envahie et colonisée par la France en 1830 et est restée sous contrôle colonial – souvent brutal – jusqu’en 1962.

    Il a finalement obtenu son indépendance après une guerre brutale au cours de laquelle, selon les historiens français, un demi-million de civils et de combattants sont morts – dont 400 000 algériens – tandis que les autorités algériennes disent que 1,5 million ont été tués.

    Il a fallu près de 40 ans à la France pour reconnaître officiellement que « les événements d’Afrique du Nord » constituaient une guerre et même 60 ans sur le sujet reste exceptionnellement difficile et controversé en France.

    Anciens présidents

    Valéry Giscard d’Estaing a été le premier président français à se rendre en Algérie indépendante en avril 1975, et son successeur François Mitterrand a déclaré, lors d’une visite en novembre 1981, « la France et l’Algérie sont capables de surmonter le traumatisme du passé ».

    Nicolas Sarkozy a reconnu lors de sa présidence 2007-2012 que le « système colonial était profondément injuste ».

    Le président François Hollande l’a qualifié de « brutal » et est devenu en 2016 le premier président français à commémorer la fin de la guerre, suscitant de virulentes critiques de la part de ses opposants de droite.

    Macron, lors de sa campagne électorale de 2017, a également exaspéré la droite en qualifiant la colonisation de l’Algérie de « crime contre l’humanité ».

    Macron

    Premier président français né après la guerre, Macron est sans aucun doute le dirigeant français qui s’est le plus approché des excuses, bien qu’il s’arrête toujours avant le « désolé » crucial, a-t-il déclaré, il est temps que la France « regarde notre passé en face ». ”.

    Lors de sa première visite officielle en Algérie après son élection, il s’est dit venu en « ami » et « prêt » à voir son pays restituer les crânes des résistants algériens tués dans les années 1850, actuellement détenus à Paris.

    En 2018, Macron a reconnu que Maurice Audin, un mathématicien et communiste qui a soutenu la lutte de l’Algérie pour l’autonomie, était « mort sous la torture résultant du système mis en place alors que l’Algérie faisait partie de la France », et a demandé pardon à la veuve d’Audin.

    En janvier 2021, l’historien Benjamin Stora recommandait dans un rapport, commandé par Macron, sur l’héritage colonial la création d’une « commission mémoire et vérité ».

    Macron a déclaré qu’il ferait des « gestes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais a exclu des excuses officielles de l’État.

    En mars de la même année, il a reconnu que l’avocat algérien Ali Boumendjel avait été torturé à mort par l’armée française en 1957, ce que les autorités françaises avaient longtemps nié.

    Et en septembre, il a lancé un appel au pardon pour les « Harkis », des Algériens qui ont combattu pour les Français pendant la guerre d’indépendance, dont beaucoup ont ensuite été exécutés ou torturés en Algérie et en octobre, il a qualifié de « crime inexcusable » le massacre de 1961 des dizaines de manifestants algériens à Paris par la police française.

    En décembre, la France a annoncé qu’elle ouvrirait les dossiers classifiés de la police de la guerre d’Algérie 15 ans plus tôt que prévu.

    Le 26 janvier 2022, Macron a également reconnu que l’assassinat de civils non armés par des soldats français à Alger en 1962 était un acte « impardonnable », tout en reconnaissant un deuxième massacre à Oran la même année.

    Le 8 février, il est devenu le premier président français à rendre hommage à neuf personnes qui ont perdu la vie dans la station de métro Charonne à Paris il y a 60 ans lors d’une manifestation pacifique contre la guerre violemment réprimée par la police.

    Ses gestes, bien que fréquemment condamnés pour ne pas aller assez loin, ont également suscité la fureur de l’extrême droite, en particulier du Rassemblement national dont le fondateur Jean-Marie Le Pen a servi comme parachutiste dans la guerre d’Algérie.

    De nouvelles tensions

    En octobre dernier, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris pendant trois mois après que Macron a accusé le « système politico-militaire » algérien de réécrire l’histoire et de fomenter « la haine envers la France » dans des propos adressés aux descendants de combattants indépendantistes.

    La dernière visite de Macron en Algérie, prévue du 25 au 27 août, a été présentée comme une tentative d’améliorer les liens tendus entre Paris et Alger.

    Le désir de Macron de réparer complètement les relations survient alors que l’Algérie émerge comme un fournisseur de gaz alternatif clé pour l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Les nations européennes cherchent à mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes, donnant à l’Algérie – avec ses pipelines vers l’Espagne et l’Italie – un poids et une importance renouvelés.

    The local, 24/08/2022

    #Algérie #France #Macron

  • Algérie: Il faut une mémoire sur toute la colonisation française

    Algérie, France, colonisation, mémoire, Tebboune, Macron,

    Abdelmadjid Tebboune a fait cette proposition lors d’un entretien avec l’historien Benjamin Stora, qui avait remis un rapport pourtant très critiqué en Algérie sur la mémoire de la colonisation dans le pays à Emmanuel Macron en 2021.

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a proposé un «travail de mémoire» commun sur toute la période de la colonisation française en Algérie, lors d’un entretien avec l’historien français Benjamin Stora, a raconté ce dernier à l’AFP. L’entretien était d’autant plus inédit que le rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, remis en janvier 2021 à Emmanuel Macron, avait été fraîchement accueilli en Algérie.

    L’historien, qui était porteur d’une lettre du président français, a été reçu plus d’une heure lundi à Alger par le président Tebboune, à la veille de la commémoration en grande pompe du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. «C’est la première fois qu’il y avait une discussion au fond» côté algérien sur ces questions mémorielles depuis la publication du rapport, a souligné Benjamin Stora.

    Le rapport, sur lequel Emmanuel Macron s’est appuyé pour sa politique mémorielle, ne préconise ni excuses ni repentance, ce qui a été très critiqué en Algérie, notamment par les associations d’anciens combattants.

    Les relations franco-algériennes ont aussi connu un gros coup de froid lorsque en septembre 2021, le président Macron a reproché au système «politico-militaire» algérien d’entretenir une «rente mémorielle» autour de la guerre d’indépendance.

    «Conquête meurtrière»

    L’entretien témoigne du réchauffement en cours dans les relations franco-algériennes depuis quelques semaines. «Je pense qu’il y a une volonté, de relancer je ne sais pas si c’est le mot, mais de poursuivre un dialogue», estime Benjamin Stora, en notant un «changement de ton» entre Paris et Alger.

    Le président Tebboune lui a expliqué «l’importance majeure d’un travail de mémoire sur toute la période de la colonisation», au-delà de la seule guerre d’Algérie (1954-1962), un avis partagé par l’historien.

    «La guerre de conquête a été très longue et très meurtrière. Elle a duré pratiquement un demi-siècle», de 1830 à 1871, rappelle Benjamin Stora. Elle a été marquée par une «dépossession foncière et identitaire» – «lorsque les gens perdaient leur terre, ils perdaient leur nom» – et par la mise en place d’une «colonie de peuplement», avec au final un million d’Européens sur neuf millions d’habitants.

    Autant de traumatismes qui perdurent jusqu’à aujourd’hui dans la perception réciproque des deux peuples et qui «expliquent la difficulté des relations franco-algériennes», dit-il. «Les gens ne connaissent pas ce qu’il s’est passé. C’est le problème de la transmission aux jeunes générations et du travail en commun», souligne Benjamin Stora.

    «Polarisation sur 1962»

    «En Algérie, l’accent a été mis essentiellement sur la guerre de libération nationale. Il y a eu en France comme en Algérie une polarisation extrême sur l’unique séquence de la guerre et même de la fin de la guerre, les années 1960 à 1962», note-t-il. Avec en toile de fond les «affrontements de groupes mémoriels» autour des différents massacres, l’exode des pieds noirs, les luttes de pouvoir à l’intérieur du nationalisme algérien.

    «On s’est tous focalisés sur 1962», des accords d’Evian en mars à l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet, dit-il. Mais «on ne peut pas rester prisonnier d’une seule date, 1962, il faut élargir le champ de réflexion», considère-t-il.

    Le président Tebboune n’est pas revenu durant l’entretien sur les propos controversés d’Emmanuel Macron, qui s’était également interrogé sur l’existence d’une «nation algérienne» avant la colonisation française. Le sujet mémoriel pourrait être l’objet de prochains échanges entre les deux chefs d’État.

    Dans la missive remise par Benjamin Stora, le président français appelle au «renforcement des liens déjà forts» entre les deux pays et réitère son «engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires». Il évoque aussi une «prochaine» visite en Algérie.

    Source: Le Figaro, 10 jui 2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire #Tebboune #Macron

  • Algérie : Benjamin Stora chez Tebboune

    Algérie : Benjamin Stora chez Tebboune

    Algérie, France, Tebboune, Macron, 60e anniversaire,

    Chaque commémoration de la date du 5 juillet 1962 ou celle du 1er novembre 1954, le dossier du contentieux inhérent à l’histoire et du rapport à l’ancienne puissance coloniale reviennent inéluctablement sur le devant de la scène nationale.

    Il en a été ainsi cette fois-ci encore lorsque l’Algérie a commémoré le soixantième anniversaire de l’Indépendance du pays ou les Algériens ont mis en exergue les atrocités du colonialisme. C’est dans ce contexte que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu en audience l’historien français Benjamin Stora. « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu l’historien français, M. Benjamin Stora, en visite en Algérie pour assister à la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, qui lui a remis, à cette occasion, un message écrit du président français, M. Emmanuel Macron », a indiqué hier un communiqué de la présidence de la république. Aucun autre détail n’a été donné sur la teneur de l’entretien entre le président Tebboune et l’historien français, mais il est aisé de comprendre qu’il a été
    principalement question du lourd dossier mémoriel et du contentieux relatif à l’histoire commune entre l’Algérie et la France.

    Benjamin Stora, un historien français né en Algérie, s’intéresse essentiellement à l’histoire du colonialisme français et l’histoire de l’Algérie. Rappelons qu’il a été choisi par le président français pour se pencher sur cette question de la mémoire. Il a ainsi écrit un rapport sur la mémoire de la colonisation et la guerre d’Algérie qu’il a remis, au mois de janvier 2021, au président français, Emmanuel Macron. Un rapport comprenant plusieurs recommandations, 22 au total, afin que la France impulse des initiatives communes avec l’Algérie sur la question de l’histoire. Comme il a recommandé à la France de faire quelques gestes symboliques allant dans le sens de l’apaisement.

    Ce rapport n’a pas suscité l’adhésion des Algériens car il a été considéré comme une affaire interne à la France. Abdelmadjid Chikhi, a été lui aussi désigné par le président Tebboune en tant que représentant de l’Algérie pour mener le travail en cours avec l’Etat français sur les dossiers inhérents à la mémoire nationale et à la récupération des archives nationales. Il n’a pas jugé bon d’élaborer un rapport, mais lui aussi n’a pas été emballé par le rapport de Benjamin Stora.

    C’est dire que la France doit faire beaucoup plus pour satisfaire la partie algérienne qui demande notamment la repentance et la reconnaissance des crimes coloniaux. Benjamin Stora a aussi remis au président Tebboune un message écrit de son homologue Emmanuel Macron. Il n’a pas été rendu public. Mais tout porte à croire, circonstance oblige, qu’il a une forte teneur lié à l’histoire. Macron a déjà adressé ses voeux de félicitations au peuple algérien à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance.

    C’était « l’occasion pour le président de la République d’adresser par une lettre au Président Tebboune ses voeux au peuple algérien et de dire son souhait que se poursuive le renforcement des liens déjà forts entre la France et l’Algérie », a indiqué le communiqué de l’Elysée. Macron « réitère, en outre, son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français », a ajouté la présidence française.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 09 jui 2022

    #Algérie #France #Macron #Tebboune #60anniversaire

  • Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

    Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

    France, Macron, Mélenchon, élections, NUPES, Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, gauche, extrême droite, Assemblée Nationale, Parlement, Rassemblement national, Marine Le Pen,

    Par Cole Stangler*

    MARSEILLE, France – Pendant une grande partie de sa présidence, Emmanuel Macron s’est concentré sur l’extrême droite. À chaque fois, il a cherché à neutraliser sa menace, en donnant alternativement la priorité à certains de ses thèmes préférés et en se présentant comme le seul rempart possible contre elle.

    Aujourd’hui, il doit s’inquiéter d’autre chose. Après le premier tour des élections législatives de dimanche, le plus grand défi au pouvoir de M. Macron ne vient pas de la droite mais de la gauche. Au cours des prochaines années, c’est l’autre côté de l’échiquier qui pourrait déterminer en grande partie l’orientation politique du pays.

    C’est le résultat d’un pragmatisme à toute épreuve. Pour la première fois depuis 1997, les principaux partis de gauche français ont mis de côté leurs différences et présenté une liste unique de candidats. Cette coalition, connue sous le nom de NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), a fait un bond en avant la semaine dernière. En obtenant 26 % des voix, ce qui la place pratiquement à égalité avec la coalition de M. Macron, elle a une petite chance d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale après le deuxième tour de scrutin de ce dimanche. Même si cela s’avère hors de portée, la gauche – sous une bannière commune – deviendra la principale force d’opposition au Parlement.

    Les effets seront profonds. Tout d’abord, cela devrait réorienter les termes du débat national, en mettant l’accent sur des questions telles que le financement des services publics, la lutte contre le changement climatique et la justice fiscale, et mettre la pression sur M. Macron. Pourtant, l’avancée de la gauche pourrait faire encore plus. En s’opposant au système présidentiel très personnalisé de la France et à l’engagement de l’Union européenne en faveur de la rectitude fiscale, la coalition pourrait secouer la politique dans le pays et sur le continent. Il s’agit là d’un développement extraordinaire.

    Certes, une présence plus forte à l’Assemblée nationale serait en soi un accomplissement majeur pour les parties concernées. Grâce à l’accord qu’ils ont conclu, ils sont sur le point d’augmenter leur part actuelle de 60 sièges seulement, bénéficiant d’un grand nombre de nouveaux députés du parti de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et des Verts, tout en veillant à ce que les communistes et les socialistes en difficulté vivent un jour de plus. La perspicacité et l’instinct de conservation sont deux des principaux facteurs qui rendent l’unité possible.

    Mais en conquérant de nouveaux territoires au Parlement, les partis de gauche pourraient également priver M. Macron d’une majorité absolue. Si la coalition du président n’est pas en mesure d’obtenir au moins 289 des 577 sièges de l’Assemblée nationale, elle pourrait être contrainte de gouverner avec le soutien de députés rivaux, ce qui donnerait naissance à un gouvernement fragile dont le sort dépendrait de sa capacité à faire des compromis. Alors que le Rassemblement national de Marine Le Pen, parti d’extrême droite, est susceptible de renforcer son poids au Parlement, le système français du « winner-take-all » donne un avantage aux Républicains, plus traditionnels, qui seraient des partenaires de gouvernement plus naturels pour M. Macron. Dans tous les cas, le NUPES serait la première force d’opposition au Parlement.

    Cela créerait un paysage politique radicalement différent de celui d’aujourd’hui, où le programme de M. Macron a tendance à être adopté sans trop de résistance par une Assemblée nationale favorable. Dans un sens, la coalition prendrait l’opposition publique qui existe déjà contre une grande partie du programme du président et la porterait dans les couloirs du Parlement. Les projets de M. Macron de relever l’âge de la retraite et de remanier un programme d’aide aux personnes à faibles revenus pourraient devenir plus difficiles à réaliser.

    Pourtant, la possibilité d’une majorité parlementaire NUPES ne peut pas être exclue non plus. Pour ce faire, la coalition a besoin que sa base se rende aux urnes en bien plus grand nombre qu’elle ne l’a fait au premier tour – qui a connu une participation historiquement faible dans tous les domaines – mais surtout parmi les électeurs à faibles revenus et les jeunes. Si ces groupes apportent une majorité au NUPES, les effets seraient véritablement sismiques.

    Sous pression, M. Macron serait contraint de nommer un premier ministre soutenu par la majorité de gauche, une situation connue sous le nom de « cohabitation », qui implique le partage du pouvoir exécutif. Les trois fois où cela s’est produit sous la Cinquième République française – en place depuis 1958 – les présidents ont largement contrôlé la politique étrangère, mais le Premier ministre a supervisé la majeure partie de l’agenda national. L’alliance de gauche a déjà son homme pour ce poste, M. Mélenchon.

    Dans un contexte de sondages serrés et d’anxiété croissante, M. Macron et ses alliés ont cherché à exploiter les craintes de ce scénario, en revenant à l’appât rouge. Le ministre des finances a comparé M. Mélenchon à un « Chavez gaulois » qui « collectiviserait » l’économie et mettrait la France en faillite, tandis qu’un député de premier plan du parti de M. Macron a mis en garde contre un « retour à l’ère soviétique ». Le chef du principal lobby des entreprises françaises a déclaré que M. Mélenchon risquait de pousser le pays « au bord du gouffre ».

    En fait, le programme actuel de la coalition est loin d’être révolutionnaire. Il s’inspire davantage de l’âge d’or de la social-démocratie européenne que des bolcheviques. Les deux propositions phares de la coalition en matière de politique économique – une augmentation du salaire minimum à 1 500 euros, soit environ 1 560 dollars, par mois et un plafonnement des prix des produits de première nécessité – sont des mesures modestes à une époque où l’inflation augmente rapidement.

    Il est vrai que les plans visant à augmenter les impôts des riches et à stimuler les investissements dans les écoles, les hôpitaux et les réseaux de transport contrastent avec l’attitude de M. Macron à l’égard du secteur privé. Pourtant, il s’agit de politiques progressistes populaires et standardisées en Europe. Les propositions audacieuses de l’alliance en matière de climat – un plan quinquennal d’investissement vert de 200 milliards d’euros, soit près de 209 milliards de dollars, basé sur le principe de la « planification écologique » – ont conduit le ministre de l’écologie à accuser le NUPES de « jouer sur les peurs des jeunes ». Mais il est difficile de voir ces plans comme autre chose qu’une tentative de s’attaquer de front à la crise climatique. Le coût de l’inaction serait de toute façon beaucoup plus élevé.

    Les alarmistes ont peut-être raison, sur une chose, peut-être : Une gauche renforcée dans l’un des pays les plus influents du monde pourrait avoir des répercussions à l’étranger. Elle pourrait être une source d’inspiration pour des partis idéologiquement similaires en Europe, qui luttent pour le pouvoir depuis les beaux jours de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne. Qui plus est, un gouvernement français prêt à repousser avec force les restrictions de l’Union européenne en matière de dépenses publiques et d’intervention de l’État dans l’économie pourrait encourager Bruxelles à évoluer. À l’heure où l’Europe est aux prises avec les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine, cela pourrait constituer une évolution importante.

    Pourtant, les conséquences de l’élection seront plus immédiatement visibles à l’intérieur des frontières françaises. La coalition appelle à la création d’une Sixième République qui limiterait le pouvoir présidentiel et ramènerait la France à un régime parlementaire plus standard – et les résultats du premier tour montrent qu’une grande partie de l’électorat est d’accord. Même si un changement de cette ampleur semble peu probable pour l’instant, l’échec de M. Macron à obtenir une majorité claire quelques mois seulement après sa réélection serait plus qu’un revers personnel. Il s’agirait d’un coup dur pour la présidence elle-même, qui a été initialement conçue pour le héros national et homme fort Charles de Gaulle. La structure même de la Cinquième République pourrait être remise en question.

    Cela pourrait être, en fin de compte, l’un des messages les plus puissants et les plus durables envoyés par les électeurs français. Dans un pays aussi complexe, vaste et diversifié que le leur, un système politique conçu pour concentrer l’autorité entre les mains d’un seul chef d’État n’est peut-être pas le meilleur moyen de refléter la volonté populaire. Et peut-être, après 64 ans, est-il temps d’essayer quelque chose de nouveau.

    *Cole Stangler (@ColeStangler) est un journaliste basé en France qui écrit sur le travail, la politique et la culture.

    The Washington Post, 16 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Electionsr


  • Macron zappe les massacres du 8 mai 1945 en Algérie

    Macron zappe les massacres du 8 mai 1945 en Algérie

    Macron zappe les massacres du 8 mai 1945 en Algérie – France, deuxième guerre mondiale, nazis, fascisme, Sétif, Guelma, Kherrata,

    Si Emmanuel Macron soutient que l’Europe était libérée le 8 mai 1945 du fascisme et de souffrances humaines indescriptibles, il occulte en revanche les massacres perpétrés par l’armée coloniale française en cette même date en Algérie.

    “Le 8 mai 1945, l’Europe était libérée du fascisme et de souffrances humaines indescriptibles “, a écrit le président français réélu pour un second mandat sur Twitter sans pour autant dire un mot sur les dizaines de milliers de civils algériens tués par les soldats français a Sétif, Guelma et Kherrata.

    “77 ans plus tard, poursuit-il, la paix sur notre continent est mise en péril par la Russie qui a fait le choix d’agresser et d’envahir un pays souverain, l’Ukraine”.

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a déclaré que les atrocités subies par les Algériens le 8 mai 1945 “continueront de témoigner d’horribles massacres, qui ne peuvent être oubliés”.

    “Cette date restera gravée avec ses horribles tragédies dans la mémoire nationale, et dans la référence historique sur laquelle a été fondée la lutte de notre peuple authentique contre l’oppression du colonialisme”, a ajouté le chef de l’Etat.

    Investiture: Fabius se trompe sur le nombre de voix obtenues par Macron

    Le président du Conseil constitutionnel français a indiqué, après un moment d’hésitation, que le chef d’Etat réélu avait reçu 18.678.639 voix lors du second tour. Il en a en réalité recueilli 18.768.639.

    Dans le protocole bien rodé de la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron ce samedi, un grain de sable est venu gripper la mécanique prévue par les services de l’Elysée.

    Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a commis une erreur alors qu’il proclamait le nombre de voix recueillies par Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle, selon BFMTV.

    Un écart de 90.000 voix

    La séquence laisse d’ailleurs apercevoir l’hésitation de l’ancien ministre des Affaires étrangères lors de la cérémonie. Face a Emmanuel Macron, il commence son intervention dans la salle des fêtes de l’Elysée, déclarant: “Monsieur le président de la République, au second tour de l’élection présidentielle, vous avez recueilli 18 millions…”, avant de marquer un silence de quelques secondes.

    Il lève alors les yeux au ciel, comme pour réfléchir, puis continue, “678.000 et 639 voix. C’est-a-dire la majorité absolue des suffrages exprimés.”

    Macron fait le “serment de léguer une planète plus vivable” et “une France plus forte” lors de son investiture

    Sauf que Laurent Fabius vient d’inverser deux chiffres. Emmanuel Macron, lors du second tour qui l’a opposé a Marine Le Pen le 24 avril, n’a pas reçu 18.678.639 voix, mais 18.768.639 voix, comme on peut le vérifier sur le site du Conseil constitutionnel. Soit un écart de 90.000 voix.

    VIDEO: A peine réélu, Macron visé par un jet de tomate

    Au cours de sa visite d’un marché a Cergy (région île-de-France), le président français -qui vient d’être réélu- a été visé ce mercredi par un jet de tomates, sans pour autant être directement touché.

    En visite a Cergy pour sa première sortie depuis sa réélection, Emmanuel Macron a été visé par un jet de tomates cerises alors qu’il discutait avec des habitants venus a sa rencontre, selon BFMTV. Le chef de l’Etat n’a toutefois pas été touché.

    L’incident a eu lieu au cours de sa déambulation dans les allées bondées d’un marché de la préfecture du Val-d’Oise, une visite que l’Elysée n’a annoncé que ce mercredi matin. Le service de sécurité a brièvement écarté le président réélu, ouvrant un parapluie au-dessus de sa tête, mais le déplacement a très rapidement repris son cours.

    Echouroukonline, 09 mai 2022

    #Algérie #France #8mai1945 #Macron #Nazis

  • Emmanuel Macron boude le Maroc

    Emmanuel Macron boude le Maroc

    Emmanuel Macron boude le Maroc – Espionnage, Pegasus, Mohammed VI, Espagne, Pedro Sanchez, Algérie,

    Après sa réélection, Emmanuel Macron s’entretient avec sept dirigeants étrangers de la Turquie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Sénégal ou l’Algérie notamment – pour faire le point et relancer les relations après sa réélection tout comme les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, sénégalais Macky Sall, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, algérien Abdelmadjid Tebboune, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et comorien Azali Assoumani.

    Fait marquant : Le roi Mohammed VI ne figure pas dans la liste malgré le clin d’œil lancé par Maroc Hebdo sous le titre de « Le Maroc, socle de la politique française au Maghreb ».

    En effet, le président français boude le Maroc depuis le scandale d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus. Le téléphone portable du locataire de l’Elysée figurait parmi les cibles des services secrets de Sa Majesté.

    Un scandale dans les feux ont été rallumés par le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Depuis plusieurs jours, l’affaire fait la une des journaux ibériques. Selon The Guardian, en plus du téléphone de Sanchez, plus de 200 personnalités espagnoles ont été espionnés par le Maroc.

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    #Maroc #France #MohammedVI #Macron #Pegasus #Espionnage #Algérie

  • Politique étrangère de Macron : Quel bilan?

    Politique étrangère de Macron : Quel bilan?

    Politique étrangère de Macron : Quel bilan? – Europe, Sahel, guerre en Ukraine

    Europe, Sahel, guerre en Ukraine… Quel bilan tirer de la politique étrangère menée par Emmanuel Macron?
    Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales. Son dernier ouvrage est Guerres invisibles, éd. Tallandier, 2021.

    FIGAROVOX. – Emmanuel Macron s’est-il inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, ou a-t-il fait prendre une direction nouvelle à la diplomatie française ?

    Thomas GOMART. – Emmanuel Macron a essayé de faire preuve d’un classicisme agile. Il s’est inscrit à la fois dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en tentant d’apporter des éléments de disruption. Il a pris des risques plus ou moins payants. La continuation par rapport à ses prédécesseurs de la Vème République s’observe dès ses premiers pas en tant que président. Tout d’abord, le volet occidental à travers la relation très spécifique entre Washington, Londres et Paris, par l’invitation faite à Donald Trump d’assister au défilé du 14 juillet 2017. Il sait que l’embryon d’alliance atlantique apparaît à la fin de la Première Guerre mondiale. Ensuite, la relation franco-allemande par le conseil des ministres franco-allemands, qui a décidé d’un certain nombre de programmes d’armement structurants. Enfin, l’importance accordée à la relation avec Moscou, notamment par l’invitation de Vladimir Poutine à Versailles. En ce sens, il réalise des figures imposées, tout en cherchant à imposer son style.

    Puis, l’aspect disruptif, l’ «agilité» pour reprendre un terme qu’il affectionne, c’est d’avoir beaucoup investi sur des rendez-vous censés nourrir le multilatéralisme. Cette tendance a été accentuée après les décisions de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris, et de l’accord sur le nucléaire iranien. Elle s’est traduite par une multiplication d’événements multilatéraux et multifacteurs qui correspondent au souci d’Emmanuel Macron d’apparaître comme agile. Il a aussi multiplié les prises de parole dans différents formats avec une volonté évidente de moderniser l’image de la France.

    Cette stratégie a-t-elle permis d’affirmer la France comme un acteur influent et crédible sur la scène internationale, ou au contraire doit-on lire, par exemple l’incapacité à s’imposer face aux États-Unis dans la crise des sous-marins, ou comme un médiateur face à Poutine dans le conflit ukrainien, comme une baisse de l’influence française ?

    Si l’on essaye de faire le bilan de ce que sa diplomatie a produit, il y a plusieurs déceptions profondes. La plus importante est sans doute l’issue de son dialogue continu avec Vladimir Poutine qui n’a pas empêché l’agression russe en Ukraine. La deuxième déception est la découverte de l’alliance Aukus nouée par les « trois démocraties maritimes » ainsi que ces pays se définissent, alors que l’Australie était considérée comme un des principaux points d’appui dans tout le discours français sur l’Indopacifique. Il y a également des déceptions liées à sa tentative de modifier la situation politique au Liban, et une très grande question sur la politique française au Sahel avec la décision d’arrêter l’opération Barkhane. Ce sont des éléments qui montrent les difficultés, les revers rencontrés par la diplomatie française.

    Si on regarde les réussites, Emmanuel Macron est le seul en 2017 à être élu sur un discours pro-européen. À la différence de tous ses autres compétiteurs, il n’a jamais varié sur cet engagement. De ce point de vue, il a obtenu un certain nombre de transformations au sein de l’Union européenne. La mutualisation de la dette, le fait que la notion de souveraineté européenne ou souveraineté technologique soit devenue plus centrale, et le fait que l’Union européenne ait réussi à participer à la crise sanitaire dans sa gestion à la fois sanitaire, vaccinale et économique font partie des réussites diplomatiques.

    La deuxième réussite est d’avoir construit un discours sur le multilatéralisme à l’attention des acteurs désireux de ne pas être piégés par la rivalité sino-américaine, tout en étant parfaitement clair sur son système d’alliance. C’est un discours qui s’est adressé à des pays comme l’Inde, à une volonté de renouveler les termes des échanges avec des pays africains, les pays du Golfe ou encore l’Indonésie. La France a joué un rôle moteur pour les enjeux liés aux biens communs, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou la perte de la biodiversité. Elle s’est montrée active dans la mise en œuvre des ODD (objectifs de développement durable).

    Le troisième aspect, le plus important, est sa lucidité sur de la rapidité de dégradation de l’environnement stratégique. C’est le premier président qui assume ouvertement le réarmement. Il a clairement rompu avec l’héritage de ses prédécesseurs, qui avait négligé le budget de la défense, tout en décidant d’interventions extérieures. Parallèlement, il s’est employé à convaincre ses alliés européens de la nécessité de réarmer.

    Au final, pour produire des effets à moyen et long termes, une politique étrangère dépend de la solidité économique du pays. Le problème fondamental de la France est le suivant : son positionnement diplomatique connaît un rendement décroissant au moment où sa sécurité exige des coûts croissants. L’effet ciseaux est prévisible : une propension plus élevée à prendre des coups et une capacité plus limitée à en porter.

    La fin du quinquennat a été marquée par la fin de la présence française au Mali commencée sous François Hollande, quel bilan tirer de ces 9 ans de présence et de ce départ poussé par le nouveau pouvoir malien ?

    Il faut commencer par noter qu’Emmanuel Macron a résisté à la tentation des interventions militaires extérieures. Le Mali est un héritage de la présidence Hollande, comme vous l’avez rappelé. Sur le plan militaire, cela a été une opération qui a régulièrement permis de « neutraliser » des djihadistes, et donc de limiter leur progression. Ces opérations se sont accompagnées d’efforts pour encourager le « 3D » c’est-à-dire des actions combinées de défense, de diplomatie et de développement. Cela a eu aussi pour vertu de faire comprendre aux Européens que la situation au Sahel concernait leur propre sécurité, ce qui a entraîné un certain nombre d’européens à participer de manière modeste à l’effort.

    Le bilan négatif est qu’évidemment en dépit d’une présence sur le terrain, Paris n’a pas vu venir les deux coups d’État, a sous-estimé le sentiment anti-français qui s’est développé dans la sphère informationnelle, l’a négligé et a dû faire face à une activité informationnelle qui s’est retournée contre Paris. De plus, ces opérations ont abouti à une usure de l’outil militaire puisqu’elles ont mobilisé plus de cinq mille hommes, sans parvenir à distinguer entre une mission qui, initialement était de stopper les djihadistes (donc qui relevait d’éléments uniquement militaires et qui était réussie), et l’ambition trop importante de contribuer à la reconstruction de l’État malien, ce qu’une opération militaire ne peut pas faire, surtout de cette taille.

    La réflexion qui devrait guider l’indispensable retour d’expérience est de comprendre comment nous sommes passés d’une logique de contre-terrorisme à une logique de reconstruction d’État.

    La France a-t-elle redéfini son rôle au sein de l’Europe, notamment depuis le départ d’Angela Merkel ?

    Oui et non. Oui, dans la mesure où Paris est une des rares capitales européennes où on est encore capable d’avoir une pensée globale sur le monde. C’est de plus en plus rare au sein de l’Union européenne. Paris conserve une capacité d’initiative, malgré les difficultés que nous connaissons. Son positionnement est sans doute meilleur au sein de l’Union européenne en 2022 qu’il ne l’était en 2017, mais le Brexit a entraîné une dégradation préjudiciable de la relation de la France avec Londres.

    Non, dans la mesure où il y a un sous-investissement français, qui s’explique par une culture administrative, une absence de mobilisation de moyens, et une difficulté à exercer de l’influence. Exercer de l’influence est un métier, qui demande une vision, des moyens et surtout de la constance. Il ne suffit pas d’avoir des idées et de penser que tout le monde va s’y ranger tellement elles sont intelligentes. Il y a un sous-investissement structurel dans les institutions européennes, dans le jeu européen de la France, par rapport à d’autres acteurs qui maîtrisent beaucoup mieux les rouages bruxellois en particulier parlementaires. Le problème de la France est d’avoir envoyé à Bruxelles des parlementaires qui, pour une large partie d’entre eux, sont contre le projet européen. De ce point de vue, il y a une grande difficulté de la France: d’un côté Emmanuel Macron assume un positionnement européen, affirme qu’il faut aller plus loin dans la construction européenne et, de l’autre, il fait face à des forces politiques très hostiles à l’Union européenne.

    Pensez-vous que la suppression du corps diplomatique par la réforme de la haute fonction publique risque d’influer sur cette capacité à « avoir une pensée globale sur le monde » que vous décrivez ?

    Dans les atouts de la France, il y a incontestablement une forte culture militaire et une forte culture diplomatique. Les deux vont de pair. Est-ce que cette réforme va altérer ce savoir-faire, ou permettre d’accélérer une adaptation, une modernisation de l’outil diplomatique français ? Très franchement, il y a une spécificité du métier de diplomate qui porte notamment sur la maîtrise de langues rares, l’art de la négociation, la capacité à naviguer dans différents milieux, de vivre dans des pays difficiles. Les diplomates doivent conserver ces traits spécifiques au cœur de leur identité, tout en se formant au cours de leur carrière. Une réforme est toujours difficile.

    Pour conclure quels enjeux principaux en politique étrangère attendent le vainqueur du scrutin de dimanche ?

    Ce sont clairement la suite et les conséquences de la guerre d’Ukraine. C’est le sujet systémique. Le prochain président ou la prochaine présidente va devoir très vite agir pour la sécurité européenne au sens dur du terme. Et n’aura pas droit à l’erreur.

    Le Figaro, 22/04/2022

    #France #Macron #Politique_étrangère #Ukrane #Sahel #Europe


  • Macron a une opportunité historique de régler des dossiers sensibles avec l’Algérie

    Macron a une opportunité historique de régler des dossiers sensibles avec l’Algérie

    Macron a une opportunité historique de régler des dossiers sensibles avec l’Algérie – Mémoire, essais nucléaires, Guerre d’Algérie

    Mohamed Meslem

    Le président français Emmanuel Macron a remporté le second tour des élections présidentielles françaises, en battant sa rivale d’extrême droite, Marine Le Pen, par une marge confortable, réalisant un deuxième mandat, en tant que deuxième président à réaliser cet exploit depuis l’ancien président Jacques Chirac en 2002.
    Macron a remporté une nette victoire sur son adversaire d’extrême droite avec 58 % du total des suffrages exprimés, pour la deuxième fois consécutive, contre environ 42 % pour son rival, le candidat du « Parti républicain », sachant que les deux candidats s’étaient déjà affrontés il y a cinq ans, et Le Pen a perdu la course.
    Le second mandat est le dernier pour Macron à l’Elysée, selon les exigences de la loi électorale française, ce qui signifie que l’ancien cadre de la « Banque Rothschild » s’est davantage affranchi des contraintes des comptes pour préserver son avenir politique, qui en 2027 deviendra son successeur.

    Depuis que le détenu de l’Elysée a annoncé sa candidature à un second mandat, aucune déclaration n’a été publiée par la partie algérienne exprimant son intention de soutenir l’un des candidats. L’Algérie s’est plutôt distanciée de se présenter aux élections avant le premier tour, et cela s’est manifesté par ses réserves à recevoir le Premier ministre français, Jean Castex, pour ne compter sur aucun des candidats à l’Elysée, mais sur les résultats des première étape de la course a décidé, bien qu’implicitement, la position algérienne, en faisant obstacle au candidat d’extrême droite, dans l’intérêt de Macron.

    Cette position a été démontrée par l’appel du doyen de la mosquée de Paris, Shams El-Din Hafeez, à ne pas rester neutre et à voter en faveur de Macron, un appel qui n’est pas sorti de nulle part puisqu’il a été annoncé deux jours seulement après la visite du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en Algérie, ainsi qu’un autre indice, qui est que la Mosquée de Paris est affiliée à l’Algérie dans le financement et dans la nomination de son doyen, ce qui responsabilise ses positions d’une manière ou d’une autre à l’Etat algérien.

    Après que Macron a remporté le second mandat, la question sur les lèvres de beaucoup en Algérie est devenue : le président réélu osera-t-il prendre des mesures audacieuses et ouvrir des dossiers sensibles qu’il n’a pas pu ouvrir lors du premier mandat, concernant des questions qui concernent l’Algérie ? ? Ou va-t-il continuer son slogan pour les cinq prochaines années ?
    L’ancien diplomate, Mustapha Zaghlache, estime que la continuité sera le mot d’ordre du président réélu dans son second mandat : ​​« Macron est connu pour avoir été soutenu par certains milieux financiers lors des élections de 2017 comme lors des dernières élections. Je pense qu’il a une marge de manœuvre régie par les lignes tracées par ces cercles pour lui.

    Quant aux relations algéro-françaises, Zaghlache a déclaré, dans une déclaration à Echorouk, que les relations bilatérales sont régies par la continuité en vertu des liens historiques, sociaux, économiques et commerciaux. L’Algérie ne peut pas abandonner ces relations, ni Paris ne peut ignorer ces liens.
    S’agissant de la question de la mémoire, ajoute l’oratrice, il est possible de revenir sur le rapport préparé par l’historien Benjamin Stora, à la demande de la présidence française, alors qu’il parle de résoudre progressivement les arcanes de cet épineux dossier.

    Zaghlache dit : « Je pense que la partie algérienne est consciente de la sensibilité du dossier de la mémoire ramifiée à d’autres dossiers, à savoir les archives, les restes des martyrs et les répercussions des explosions nucléaires… Cependant, la réélection de Macron contribuer à avancer sur cette voie, ce qui est dans l’intérêt de la stabilité des relations bilatérales qui étaient fortement tendues.

    Malgré cela, l’ancien diplomate ne voit pas beaucoup d’avancées dans le domaine de la mémoire, car les positions françaises sur ce dossier ne peuvent franchir certaines lignes, quel que soit le parcours du nouveau président, qu’il soit de gauche, de droite ou d’une autre sensibilité politique.

    Macron, dit Zaghlache, est condamné à travailler pour son parti « La France en avant » pour obtenir une nouvelle victoire aux élections législatives de juin prochain, afin qu’il puisse travailler avec un grand confort loin des pressions de l’extrême droite, et cela nécessite de prendre des positions. qui préservent ses intérêts politiques.

    Une autre question qui reste sujette à anticipation dans la position française est la question sahraouie, et ici l’ancien diplomate s’attend à ce que la continuité prévale, mais l’Algérie insiste pour que la position française soit favorable à la légitimité internationale représentée dans l’autodétermination du peuple sahraoui, dans la réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, et contribuer à la décolonisation du territoire pour ne pas perdre la face avec un pays de la taille de l’Algérie.

    Echourouk Online, 26/04/2022

    #Algérie #France #Mémoire #Guerredalgérie #Essais_nucléaires