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  • Sarkozy apporte son soutien à Emmanuel Macron

    Sarkozy apporte son soutien à Emmanuel Macron

    Sarkozy apporte son soutien à Emmanuel Macron – Valery Pécresse, deuxième tour, Les Républicains, LREM, extrême droite,

    Nicolas Sarkozy, qui a obstinément refusé de se prononcer en faveur de la candidate de sa famille politique pour l’élection présidentielle, sort du silence à l’occasion de cet entre-deux-tours pour apporter son soutien à Emmanuel Macron. L’ancien président de la République a indiqué dans un communiqué qu’il voterait pour le président sortant, tout en exhortant son camp de participer à un «rassemblement» autour de Macron. Il explique, par ailleurs, dans un entretien dans la presse, les raisons qui le poussent à soutenir l’actuel président. Principal motif, son positionnement politique : le président candidat aurait évolué «vers le centre droit» tout au long du quinquennat.

    «Une grande partie de ses idées sont maintenant les mêmes que les (leurs)», analyse l’ancien chef de l’État. Un constat qui pousse Sarkozy à exhorter son camp à «accompagner» Emmanuel Macron dans un éventuel second quinquennat. Pointant de manière prononcée le rapprochement idéologique entre sa famille politique et le locataire de l’Élysée, Nicolas Sarkozy s’en réjouit : «Qui peut s’en plaindre ? Pas moi». «Son bon score au premier tour… N’est-ce pas la traduction qu’une partie des électeurs de droite l’ont rejoint ?», fait-il mine de s’interroger, alors qu’Emmanuel Macron est arrivé en tête du premier tour dimanche avec 27,85 % des voix. Une déclaration qui doit faire mal à Valérie Pécresse qui n’a cessé durant des mois d’essayer de convaincre l’ex-président de se tenir à ses côtés, en vain. Le silence de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de Pécresse était même devenu une vraie épine dans le pied de la candidate Les Républicains ces dernières semaines.

    Si l’ancien chef de l’État ne l’a même pas évoquée dans son communiqué publié au lendemain du premier tour, il ne mâche pas ses mots dans «Paris Match» contre celle qui fut sa ministre. «La candidate LR a choisi d’être très dure avec le candidat Macron, mais ses propositions n’arrivaient pas à percer. Valérie ne pouvait pas, en même temps, l’accuser d’être le fossoyeur de la France et dire qu’il nous prenait nos idées», raille-t-il notamment après le très faible score de la présidente de la région francilienne (4,78 %).

    À l’inverse, dans son communiqué, Sarkozy expliquait dans des mots choisis et flatteurs que le président de la République était «le seul en situation d’agir» : «Il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté».

    Face aux critiques qu’il anticipait dans son camp, celui qui fut à la tête de la France entre 2007 et 2012 a enfoncé le clou : «On ne se trompe jamais en choisissant la clarté et la constance». «La fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle», ajoutait-il. Face à cet appui, le président de la République l’a remercié «de sa confiance et de son soutien» : «Cela m’honore et cela m’oblige et donc je pense qu’il faut rassembler très largement».

    Cela fait plusieurs années maintenant que la relation entre Sarkozy et Macron, toujours plus proches, laissait entrevoir un rapprochement idéologique et politique. Reste à voir si les électeurs de droite, encore réticents à franchir le pas, qui ont voté Pécresse au premier tour, seront convaincus par l’ancien chef d’État et mettront un bulletin dans l’urne pour le président sortant ou si, encore plus que lors du premier tour, l’abstention prévaudra.

    Le Jour d’Algérie, 20/04/2022

    #Sarkozy #Macron #Pécresse #LREM #LR

  • Macron réélu ? Il y a des chances si….

    Macron réélu ? Il y a des chances si….

    Macron réélu ? Il y a des chances si…. – France, élection présidentielle, colonisation française, exactions commises contre la population algérienne, Algériens disparus par milliers,

    Le prochain président élu va-t-il pouvoir redorer le blason de son pays en ouvrant, aux historiens et chercheurs, pour la France et pour l’Histoire, en ouvrant les archives de la colonisation française, les opérations de police, de torture, les exactions commises contre la population algérienne, et les Algériens disparus par milliers entre les mains des parachutistes durant la « bataille d’Alger ». Un atout non négligeable pour Macron dans l’entre deux tours pour attirer les bulletins des Franço-Algériens qui voteront au second tour. « Si les Françaises et les Français et le monde entier ont fini par connaître le sort de Maurice Audin, et si Henri Alleg, échappé des griffes de ses bourreaux, a pu faire tant de bruit avec son livre « LA QUESTION », si des juges ont été contraints d’ouvrir des instructions, et si des tribunaux ont pu convoquer des témoins à leur barre, c’est que les accusateurs étaient des Français écœurés, peu nombreux certes, mais courageux, par tant de crimes contre l’Humanité, reconnus par Macron dans une de ses virées politiques en Algérie.

    Pensait-il alors à ces milliers de victimes , la pauvre troupe des militants et des anonymes, des suspects et des innocents, des partisans de la juste cause et de ceux qui n’étaient coupables que de s’appeler d’un nom arabe ou d’habiter la Casbah, la triste, longue et innombrable multitude des misérables aux dents brisées et à la tête fracassée, aux poitrines défoncées, au dos déchiré, aux membres disloqués, cette misérable armée d’éclopés et de bancals, abrutis par les humiliations, ces héros de la honte ou ces naïfs que leurs tortionnaires ont rendu enragés?

    Pensait-il à ces journaliers de la rue Annibal, les boulangers, les manœuvres et les dockers de l’impasse du Palmier, les comptables et les magasiniers, les bijoutiers et les laitiers de la rue de la Lyre, les conducteurs et les receveurs de trolleybus de la rue Caton, les commerçants, les chauffeurs, les imprimeurs de la rue des Coulouglis, les instituteurs, les maîtres d’internat, les médecins et les infirmiers de la rue de Chartres, les menuisiers et les coiffeurs de la rue Kléber, les cafetiers de la rue Bruce, les jardiniers de la rue du Sphinx, les cordonniers de la rue du Chat, les employés d’administration, les caissiers de la rue Salluste, les chauffeurs de taxi de la rue des Abencérages et de la rue du Divan, les bouchers de la rue du Centaure, les gargotiers, les marchands de légumes de la rue Jugurtha, les cheminots, les épiciers, les brocanteurs de la rue Marengo, les laitiers, les forains, les pâtissiers, les tailleurs de la rue de la Gazelle, les fleuristes, les miroitiers, les camelots et les plombiers de la rue de la Girafe et de la rue des Lotophages, tous ceux que les bérets rouges, les bérets noirs ou les bérets bleus allaient cueillir parfois dans les bains maures ou dans les mosquées, déversaient dans les chiourmes de Beni-Messous et de Ben Aknoun, enfermaient dans les grottes des villas des hauts d’Alger et du Sahel, enchainaient quelquefois par le cou et par les mains les uns aux autres comme des bêtes et interrogeaient pendant des nuits et des nuits avec des tenailles, des électrodes et des cigarettes.

    En parlant de crimes contre l’Humanité, Macron avait-il connaissance des quatre-vingt-dix malheureux asphyxiés au printemps 1957 dans des cuves à vin de quelques domaines de la Mitidja, et sait-il comment se nomment ceux qu’on trouvait sur les plages et sur les brise-lames du port, ligotés dans des sacs ?

    Peut-il nous dire ce que sont devenus tous ces Abdeddaïn, ces Abou, ces Achache, ces Adder, ces Aït Saada (ce qui veut dire les fils du bonheur), ces Amraoui qu’on a entendu crier toute une nuit, ces Asselah, ces Ayadi et Ben Ali, ces Bachara et ces Benbraham qu’on a ramenés chez eux pour fouiller leur maison, puis rembarqués, ces Barkate et ces Ben Moulay, ces Bendris et ces Baziz, ces Bécha et ces Bouabdallah* et ces Bouchakour, ces Bouderbel et ces Bouzid, ces Chouchi et ces Cheddad, ces Dahmane et ces Djegaoud, ces Diffalah et ces Djafer, ces Djanaddi, ces Douadi dont on a seulement repêché le portefeuille et les papiers, ces Djouder, ces Essghir, ces El Keddim, ces Fadli, ces Gaoua et ces Guenndour, ces Hamdani et ces Hammache, ces Issaadi, ces Kaïm, ces Kadem, ces Kherfi, ces Kherbouche, ces Laghouati, ces Mahieddine et ces Mabed, ces Madjene, ces Mammeri, ces Merouane dont on a volé les économies, ces Mimoun, ces Moktari, ces Nourine et ces Nachef, ces Ouamara et ces Ouaguenouni, ces Rahim, ces Sadfi, ces Sadi, ces Sakani, ces Sifaoui dont les corps ont été arrosés d’essence et brûlés, et tous les Slimi les Taalbi, les Tabarourt, les Tazir, les Touati, les Yaker, les Younsi, les Zouïche, les Zergoug, les Zigara et les Ziane,?

    En quel martyrologe figurent-ils puisque la France que vous avez présidée a ordonné que « le secret le plus absolu » devait être assuré en ce qui concernait « le nombre, l’identité et la qualité des suspects arrêtés » ? Les réponses à toutes ces questions sont dans les archives que vous ne voulez pas « libérer ». C’est dans ces archives que vous bloquez au nom d’un prétendu secret d’Etat que nous trouverons tous ces noms, ces métiers et ces adresses qui sont égrenés ici, dans une terrible litanie, et qui ne sont évidemment pas inventés. Les extrait du Cahier Vert, publié en 1959 par Jacques Vergès, Michel Zavrian et Maurice Courrégé. En août 1959, ces avocats, en dépit de l’obstruction policière, avaient recueilli en quelques jours à l’hôtel Aletti quelque 150 « plaintes » de proches de disparus entre les mains des militaires.

    La justice française n’en ayant cure, ils adressèrent ces plaintes à la Croix Rouge internationale, qui ne semble pas en avoir fait quelque chose. La plupart de ces disparus réclamés par leurs familles avaient été enlevés par les parachutistes à Alger en 1957. Toutes ces victimes et leurs dossiers sont bien cachés et mis au secret même après 62 ans. C’est pour tout cela que le futur président des Français, pourvu qu’il soit honnête avec lui-même et avec l’Histoire, devrait promettre d’ouvrir les archives de cette guerre ignoble qui a clôturé 132 ans de domination coloniale injuste et odieuse s’il veut augmenter ses chances de victoire. Qu’il autorise l’ouverture de ces archives toujours secrètes, que l’on puisse enfin fermer cette plaie encore béante, et qui empêche les citoyens des deux pays de penser à un avenir plus serein. Dire la vérité sur ce drame et contredire les propos de certains nostalgiques de l’Algérie française, à l’image des Le Pen ou encore du général Massu qui s’était offert, avant de disparaître, « un nouveau moment de gloire médiatique » en publiant un livre, assez drolatiquement intitulé « La Vraie Bataille d’Alger. L’ancien commandant de la 10ème Division Parachutiste prenait ainsi la part qui lui revenait de droit dans l’exploitation d’un juteux filon éditorial français : le mythe d’une « bataille d’Alger » remporté sur « le terrorisme » FLN, héroïsant sans vergogne les acteurs d’une sanglante répression de masse de plusieurs mois.

    C’est à cela que pensait Macron en évoquant le crime contre l’Humanité dans l’Algérie coloniale ? Ne pas ouvrir les archives, c’est se faire le complice de Massu, Bigeard, Aussaseres et Le Pen. L’autre promesse que devrait faire Macron s’il veut recueillir les votes des émigrés en droit de voter et dont le nombre n’est pas négligeable, c’est de revoir les relations franco-algériennes qui sont de tous ordres: commerciales, scientifiques, techniques, mais surtout familiales.

    Ce qui nous amène à parler des visas. Parler de visas en Algérie quand on vient de France, ce n’est pas juste parler d’un document administratif. C’est parler d’une histoire longue et douloureuse entre deux pays qui sont liés, l’un à l’autre, par des liens anciens et complexes. Revoir la politique d’octroi de visas pour les Algériens est essentiel. Actuellement, les refus de visa ne sont même pas motivés pour la plupart. Dans l’esprit orienté de certains fonctionnaires des ambassades et consulats français en Algérie, un visa est une faveur, non un droit. Alors que chaque famille vivant en Algérie a des proches, vivant en France, avec la nationalité algérienne ou avec la nationalité française. Ces proches, ce sont des cousins, des neveux mais souvent des fils, des filles, des parents, des conjoints aussi. C’est exercer une forme de chantage politique que de faire jouer la carte des visas.

    Nous espérons qu’Emanuel Macron, une fois réélu, comprendra qu’il a plus d’intérêts à revoir sa position vis-à-vis de notre pays et répondra déjà à ces deux préoccupations que sont pour nous ces deux thèmes : Ouverture des archives et révision de la politique d’octroi des visas. Et s’il n’est pas réélu, nous n’aurions alors rien à attendre d’une présidente d’extrême droite dont on connaît d’avance le programme et les idées les mêmes que celle d’un Zemmour, dégagé dès le premier tour et qui appelle à voter Marine Le Pen, ce qui nous ferait craindre le pire pour nos compatriotes de l’autre côté de la Méditerranée en cas de victoire de l’extrême droite et des leurs alliances.

    par Youcef Dris

    Le Quotidien d’Oran, 14/04/2022

    #France #Election_présidentielle #Macron

  • Politique étrangère: 2021, l’année de tous les défis

    Politique étrangère: 2021, l’année de tous les défis – Algérie, diplomatie, Maroc, France, Macron, Libye, Tunisie, Sahara Occidental, Mauritanie, Niger, Mali, Sahel

    Est-il possible de rattraper de longues années d’absence sur la scène politique internationale ? C’est la problématique posée et à laquelle l’appareil diplomatique va s’atteler résolument et avec détermination dans plusieurs directions, africaine, arabe et internationale.

    On aura relevé cette « résurrection » depuis les sommets de Berlin I et II sur la crise libyenne à laquelle l’Algérie accorde une grande importance. « Une ligne rouge », déclarera le Président Abdelmadjid Tebboune aux médias. Pour autant, les escales sont nombreuses, aussi sensibles les unes que les autres, où il faudra défendre la doctrine algérienne en politique étrangère, faire entendre sa voix, défendre ses positions dans l’esprit du vivre-ensemble, de paix, de règlement des différends par les moyens pacifiques des crises et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États. Libye, Mali et le Sahel, Sahara Occidental, Palestine sont les dossiers lourds dans lesquels va s’investir la diplomatie algérienne.

    France : la gaffe de Macron
    La nomination de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères, à la suite de Sabri Boukadoum, en juillet 2021, a pour objectif de donner plus de visibilité sur les positions de l’Algérie. De fait, il sera très vite confronté à deux crises d’importance. Tout d’abord avec la France, suite aux propos du Président Emmanuel Macron niant l’existence de la Nation algérienne avec l’invasion coloniale française de 1830 et la mise en avant d’une « rente mémorielle » dont se nourrit le régime algérien.

    Une série de mesures, en représailles, sera prise dont le rappel de l’ambassadeur, l’interdiction du survol des avions militaires français de l’espace aérien notamment. Des mesures qui surprendront les autorités françaises habituées au profil bas des régimes précédents. La réduction de 50% de la délivrance des visas aux Algériens, la volonté d’expulser 13 000 sans-papiers algériens dépasseront les classiques querelles entre les deux capitales. Il n’empêche que c’est dans ce contexte que Ramtane Lamamra fera le déplacement à Paris dans le cadre de la tenue de la Conférence internationale sur la Libye, le 21 novembre dernier.

    Emmanuel Macron ne revient pas sur ces déclarations mais charge son ministre des Affaires étrangères et de l’Europe Jean-Yves Le Drian de procéder à un rétropédalage à partir de Bruxelles, d’abord, où il déclare que son pays respecte « la souveraineté » de l’Algérie. Suivra une visite à Alger, mercredi 8 décembre, en vue d’« apaiser » une relation fortement en crise.

    Outre son collègue des AE, il sera reçu à El Mouradia, par le Président Abdelmadjid Tebboune. En parallèle, Macron multiplie les gestes de réconciliation.

    Maroc, le torchon brûle
    On retiendra que l’année 2021 sera fortement impactée par la brusque mais prévisible tension avec le Maroc. Résultat : rupture de toutes les relations dont celles diplomatiques, annoncée le 24 août dernier par Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse. Les raisons à la base de cette grave crise tiennent des hostilités permanentes marocaines au soutien du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), Rachad et les autres opposants.

    Outre le maintien de la fermeture des frontières déjà actée depuis de nombreuses années, l’interdiction de survol des avions civils et militaires marocains de l’espace aérien de l’Algérie. Plus encore, il s’ensuivra le non-renouvellement du contrat d’acheminement du gaz naturel vers l’Espagne par le gazoduc sur le territoire marocain. Un autre événement donnera une tournure plus dangereuse à la crise suite à l’assassinat, début novembre 2021, de trois chauffeurs algériens en route pour la Mauritanie.

    L’hostilité du Makhzen est maintenant ouverte depuis la « normalisation » avec l’État sioniste d’Israël qui sera suivie, une année plus tard, par des visites des officiels de l’État usurpateur. C’est l’escalade. Le Rubicon est franchi avec la déclaration du ministre de la Défense israélien menaçant, qui plus est du territoire marocain, l’Algérie.
    Par ailleurs, le Makhzen ne s’arrête pas là puisqu’il se fera l’avocat de l’entrée de l’État d’Israël à l’Union africaine (UA). L’Algérie va s’y opposer de toutes ses forces. Ramtane Lamamra se charge de sensibiliser ses homologues africains sur les dangers de l’initiative marocaine.

    Crises en Libye et au Mali
    Compte tenu du contexte historique et géographique, l’Algérie s’est largement impliquée dans la crise libyenne en encourageant les factions libyennes à se rencontrer à Alger et les incitant à trouver une solution politique au conflit qui les oppose. Dernières initiatives en date, il y a d’abord la réunion des sept États du voisinage de la Libye le 8 septembre 2021, suivie, le 1er novembre dernier, de celle de concertation ministérielle afin de sortir une feuille de route pour des élections générales le 24 de ce mois de décembre. Visiblement, la réconciliation n’est pas encore au rendez-vous.

    Au Mali, la diplomatie algérienne est très active et en contact permanent avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. 30 juin 2021, sous la conduite de l’ambassadeur algérien à Bamako, a été tenue la 43e session du CSA (Comité de suivi de l’Accord d’Alger) pour l’actualisation de la feuille de route issue du processus de l’accord.

    Égypte, Tunisie, Mauritanie, Niger
    Les quatre pays sont, directement ou indirectement, impliqués dans la crise du Sahel. Au centre des préoccupations, la lutte contre le terrorisme, le trafic transfrontalier de drogue et d’armes. Il s’agit de mettre en place des mécanismes pour promouvoir la sécurité collective. 31 juillet, Lamamra entreprend une visite de travail au Caire où il sera reçu par le Président égyptien. Cette visite intervient après la « normalisation » entre le Makhzen et l’État sioniste d’Israël et les tentatives de ce dernier de s’introduire dans l’Union africaine. Les discussions ont aussi porté sur les opportunités de coopération économique. C’est d’ailleurs l’objectif d’intenses échanges avec la Tunisie.
    Dernière visite en date, celle du Président Tebboune, le 16 décembre dernier, suivie de la signature de 27 accords touchant plusieurs domaines. Cette visite a été, rappelons-le, précédée par celle du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.

    En Mauritanie, où il sera reçu par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghezouani, Ramtane Lamamra effectuera une visite de travail de deux jours, les 7 et 8 septembre. A l’ordre du jour : situation au Maghreb et monde arabe ; les défis dans la région sahélo-saharienne en prévision du Sommet arabe d’Alger.
    Auparavant, le chef de la diplomatie algérienne a présidé le 8e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, à Oran. Devant les ministres des AE africains réunis, il les a invités à parler d’une seule voix au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Diplomatie économique
    En fin, il y a lieu de retenir cette date du 26 février où Sabri Boukadoum, prédécesseur de Lamamra, a eu à présider une rencontre qui a décidé d’une série de mesures portant sur « la création d’un réseau interactif pour les chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques et consulaires à travers le monde, l’ouverture d’un bureau d’information au niveau du ministère des Affaires étrangères pour l’accueil des opérateurs et exportateurs algériens et le renforcement de la Direction de promotion et de soutien des échanges économiques, en tant que structure centrale et axiale de la diplomatie économique ».
    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 30/12/2021

    #Algérie #Diplomatie #Maroc #Tunsie #Libye #Mali #Sahel #Mauritanie #Niger

  • Archives d’Algérie : La boîte de Pandore

    Archives d’Algérie : La boîte de Pandore – France, Macron, Tebboune, Mémoire, crimes coloniaux,

    LA FRANCE DÉCIDE D’OUVRIR LES ARCHIVES JUDICIAIRES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
    La boîte de Pandore
    En décidant d’ouvrir “avec 15 ans d’avance” les archives judiciaires en rapport avec la guerre d’Algérie, la France fournit ainsi du matériau aux historiens pour la connaissance de certains faits et vérités sur une période dont le poids continue à rythmer les rapports entre Paris et Alger.

    En Algérie, l’annonce de la décision du gouvernement français de l’ouverture des archives “judiciaires entre 1954 et 1962” sur la guerre d’Algérie est accueillie comme une bonne nouvelle par les chercheurs et historiens. Ils appellent, dans ce sillage, les autorités algériennes à ouvrir les archives nationales. La France a décidé l’ouverture d’une partie de ses archives sur la guerre d’Algérie avec 15 ans d’avance, alors qu’elles devaient rester classifiées jusqu’en 1937. L’annonce a été faite, hier, vendredi, par la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, deux jours seulement après la visite, en Algérie, du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, après deux mois de crise diplomatique grave.

    “On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité”, a expliqué, sur le plateau de BFMTV, Roselyne Bachelot, après avoir annoncé l’ouverture des “archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police” en rapport avec la guerre d’Algérie (1954-1962). Cette décision qui ne manque pas de symbolique se veut un geste “fort” de Paris à l’adresse de la partie algérienne, irritée par les déclarations du président français, fin septembre, remettant en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation et qualifiant le régime algérien de régime “politico-militaire”. C’est une décision aussi qui correspond à la démarche initiée par le président français portant sur la “réconciliation mémorielle” et dont les travaux ont été confiés à l’historien français Benjamin Stora. “Sur cette question (archives, ndlr) — qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre — je veux qu’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge”, a argué encore la ministre de la Culture française, responsable des archives.

    Pour elle, le devoir de vérité revêt une importance majeure, nécessaire à apaiser les tensions et construire une histoire à partir des faits et non de mensonges. Comment cette décision est-elle perçue en Algérie ? L’historien Amar Mohand Amer ne manque pas de relever d’emblée le caractère “fondamentalement politique” de cette décision, intervenant au lendemain d’une brouille diplomatique sans précédent entre les deux pays. “C’est avant tout un acte fondamentalement politique. Les dernières déclarations d’Emmanuel Macron qui ont offusqué beaucoup de nos compatriotes, sinon la grande majorité, la promotion d’une ‘fausse Histoire’ de l’Algérie en France, notamment par le polémiste Éric Zemmour, ont accentué un climat qui était déjà délétère entre les deux pays. La conséquence de ces tensions mémorielles et politiques est que l’Histoire est prise en otage, encore une fois, par les porteurs de mémoire et des politiques”, explique-t-il à Liberté.

    Et dans ce sens, observe-t-il, l’ouverture par anticipation de ces archives est une initiative du gouvernement français “destinée à rectifier le tir sur le plan politique”. Sur le plan académique, note-t-il par ailleurs, cette décision est une réponse aux demandes récurrentes des historiens d’“affranchir la discipline de toutes les pesanteurs, qu’elles soient politiques mémorielles ou idéologiques”, affirme-t-il. Ce qui permettra, poursuit l’historien, l’ouverture de nouveaux terrains à l’exploration des chercheurs. “Sur le plan académique, des thèses plus documentées seront réalisées”. Amar Mohand Amer espère que les jeunes historiens algériens pourront bénéficier de cette ouverture. Pour lui, “l’État algérien devrait profiter de cette occasion pour financer des séjours scientifiques en France qui seraient destinés aux jeunes historiens, les plus méritants”.

    À l’instar d’Amar Mohand Amer, l’historien Fouad Soufi, également ancien archiviste, pense, lui aussi, que l’ouverture des archives “permettra aux historiens et autres universitaires d’accéder à de précieuses sources d’information dont ils sauront faire l’analyse critique”. Et de ce point de vue, dit-il, une archive constitue toujours un matériau important pour les historiens. Cependant, relève l’ancien archiviste, il ne s’agit pas des archives judiciaires, comme cela a été annoncé par la ministre française de la Culture. “Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas d’archives judiciaires. Ces archives ont été produites par les services de police et par la gendarmerie.

    Les services de police relevaient et relèvent encore globalement du ministère de l’Intérieur et la gendarmerie était encore un corps de l’armée. Si les premières (mais pas toutes) sont depuis toujours versées aux Archives de France, les archives de la gendarmerie relèvent du Service historique de la Défense, mais versées dans les dépôts d’archives de la Gendarmerie nationale. On peut se demander si cette décision concerne les enquêtes de la DST, celles du SDECE et autres services ?”, s’interroge Fouad Soufi, ajoutant, d’un autre côté, que cette annonce “nous concerne tout autant”. Mme la ministre nous dit finalement : “Voilà donc notre décision en France et vous en Algérie ? Faut-il que notre pas en avant soit unilatéral ?” Chez nous, les historiens et autres chercheurs continueront-ils à se demander : “Jusqu’à quand allons-nous devoir écrire notre histoire à partir des archives françaises proprement dites ?”

    Karim Benamar

    Liberté, 11/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Archives #Mémoire

  • France-Algérie: Paris fait un premier pas

    France-Algérie: Paris fait un premier pas

    France-Algérie: Paris fait un premier pas – Archives, mémoire, Guerre d’Algérie, crimes coloniaux,

    Grosse surprise dans le dossier Algérie-France. Paris a annoncé hier la prochaine ouverture des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre de Libération nationale, un fait totalement inattendu dans ce contexte extrêmement tendu entre les deux pays.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette annonce a été faite par la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a tenu à préciser que l’ouverture de ces enquêtes judiciaires «de gendarmerie et de police» allait s’effectuer «avec 15 ans d’avance», un fait rendu possible grâce à une décision politique de Macron d’alléger les procédures dans le dossier mémoriel, car, ajoute-elle, «nous avons des choses à reconstruire avec l’Algérie, et cela ne pourra se faire que sur la vérité». «C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines.

    À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, nous pouvons construire une autre histoire, une réconciliation», poursuit la ministre française. Roselyne Bachelot qualifie la question de « troublante, irritante », et «où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre», et signifie la volonté française de pouvoir «la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », dit-elle avant d’apporter une réponse très révélatrice de la tendance actuelle à une question qui lui a été posée. «Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, rapporte l’AFP, la ministre de la Culture a déclaré : c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître.»

    Ces derniers propos sont à l’évidence les plus forts en provenance de Paris depuis les premiers regrets exprimés par l’Élysée pour tenter d’apaiser la profonde crise suscitée par les propos de Macron lors de sa rencontre avec de jeunes Franco-Algériens autour de questions de mémoire. La déclaration lue par le chef de la diplomatie française à l’issue de sa rencontre, ce mercredi, avec le Président algérien a d’ailleurs très bien traduit l’ampleur des tensions entre les deux pays. Jean-Yves Le Drian a en effet évoqué le souhait et la volonté de son pays d’aller «à une reprise des échanges politiques entre les deux gouvernements en 2022», signifiant ainsi que cette crise avait induit une rupture profonde, radicale, marquée par une cessation de tout échange au niveau politique, diplomatique bien sûr, et qu’elle avait probablement atteint d’autres dimensions. L’échéance que la France se fixe pour une relance du dialogue politique indique aussi que l’Algérie attend des gestes concrets et réels de Paris et que sa colère ne s’apaisera pas avec des mots. La visite de Le Drian a d’ailleurs permis de cerner la démarche algérienne sur cette question et sa volonté de ne pas accepter la main tendue de Paris sans aplanir auparavant les problèmes de fond qui alimentent cette crise.
    L’on a vu, par exemple, une différence évidente dans la terminologie utilisée par les deux pays dans les communiqués annonçant la visite de Le Drian. Alors que le Quai d’Orsay annonçait une «visite de travail, d’évaluation et de relance des relations algéro-françaises d’ici», l’Algérie évoquait, elle, une «visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales».

    La différence est de taille et marque le bémol algérien dans le processus en cours. Les discussions vont être très franches et cela se ressent dans la déclaration du MAE français qui s’est aligné sur la terminologie algérienne en indiquant à son tour que sa visite était destinée à «évaluer les relations bilatérales».

    La décision annoncée par Roselyne Bachelot semble ainsi constituer le premier geste concret résultant du déplacement de Jean-Yves Le Drian à Alger. L’ouverture des archives sur les enquêtes judiciaires durant la guerre de Libération s’apparente à une offrande faite à l’Algérie afin de l’amener à décolérer. Un geste concret qui pourrait être suivi d’autres actions toutes aussi concrètes de la a 2022…

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 11/12/2021

    #Algérie #France #Mémoire #Archives #Tebboune #Macron

  • Visite de Benny Gantz: Tebboune ne ménage pas le Maroc

    Algérie, Maroc, Israël, France, Macron – Visite de Benny Gantz: Tebboune ne ménage pas le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé vendredi, sur la visite du ministre de l’entité sioniste au Maroc. Le chef de l’Etat qui qualifie cet acte d »’infâme et déshonorant », pour le voisin de l’ouest, affirme qu’il « était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc) ».

    Lors d’une entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a déclaré que « c’est la première fois, depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe. Un tel acte entache d’opprobre le pays hôte ».

    Faisant allusion à un contrat de coopération sécuritaire signé entre le Maroc et l’entité sioniste, Tebboune a dénoncé une visite « de la honte » et parlé d’ »une menace » visant l’Algérie. Le president algérien a par ailleurs critiqué la visite sans précédent effectuée la semaine passée, par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz au Maroc.

    Concernant les relations avec la France, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé que « il faut bien que ces relations reviennent à la normale, à condition que l’autre partie (la France) les conçoive sur une base d’égal à égal, sans provocation », a-t-il déclaré vendredi.

    Abdelmadjid Tebboune a prédit « un retour à la normale » des relations entre les deux pays. À condition qu’elles se fassent sur une base d’ »égal à égal ». « Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit », a-t-il déclaré.

    Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France connaissent une crise sans précédent qui dure depuis plusieurs semaines. Tout était parti suite à des déclarations controversées contre l’Algérie tenues le 30 septembre dernier par le président français, Emmanuel Macron. Ce jour-là, le président français n’a pas du tout été tendre avec les dirigeants algériens. Pis encore, le locataire de l’Elysée est allé jusqu’à remettre en cause l’existence même de l’Etat algérien avant 1830.

    Cette sortie n’a pas été pour plaire à Alger. Sa réaction a été, le moins que l’on puisse dire, très musclée. Le chef de l’Etat algérien et son gouvernement ont tout de suite rappelé l’ambassadeur de l’Algérie à Paris pour « consultations ». Ils ont également fermé l’espace aérien pour l’aviation française.

    Quelques jours après, l’Elysée a affirmé que « le président de la République (Macron) regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et « il est fortement attaché au développement de la relation ». De son coté, Abdelmadjid Tebboune a tenu des propos forts à l’encontre de Macron où il a notamment affirmé qu’il ne fera jamais le premier pas pour remettre les relations entre les deux pays sur rails.

    #Algérie #Maroc #Tebboune #France #Macron #Israël

  • Macron : la situation en Guadeloupe est « très explosive »

    France, Macron, Guadeloupe – Macron : la situation en Guadeloupe est « très explosive »

    PARIS, 22 novembre (Reuters) – Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que les protestations contre les restrictions du COVID-19 dans la région française d’outre-mer de la Guadeloupe ont créé une situation « très explosive ».

    M. Macron s’entretenait avec des journalistes avant une réunion entre le Premier ministre français et les législateurs de l’île des Caraïbes prévue plus tard dans la journée de lundi.

    « Nous devons expliquer, expliquer, expliquer et convaincre, convaincre, convaincre, convaincre, parce qu’il ne faut pas jouer avec la santé des peuples », a déclaré Macron.

    Il a qualifié la situation en Guadeloupe de « très explosive, qui a un contexte très local et des tensions que nous connaissons, qui sont historiques. »

    Des violences ont éclaté la semaine dernière après des débrayages organisés par les syndicats du territoire pour contester les restrictions locales du COVID-19, telles que la vaccination obligatoire des personnels de santé. lire la suite

    La police locale a arrêté au moins 38 personnes et des dizaines de magasins ont été pillés. Les médias français ont rapporté dimanche que des émeutiers avaient pénétré dans un dépôt d’armes dans la ville côtière de Pointe-a-Pitre et pris des fusils.

    « Nous ne savons pas jusqu’où cela va encore aller », a déclaré le maire de Pointe-a-Pitre à la radio France Info plus tôt dans la journée de lundi.

    La Guadeloupe a déjà été touchée par des manifestations violentes par le passé, mais il a déclaré qu’il y avait « de grandes inquiétudes » sur l’île maintenant parce que les émeutiers avaient des armes.

    Au cours du week-end, la France a annoncé qu’elle allait envoyer des forces spéciales de police pour rétablir l’ordre dans ce territoire français d’outre-mer. L’autorité scolaire locale a déclaré dimanche que toutes les écoles de Guadeloupe seraient fermées lundi.

    Signe que les troubles pourraient s’étendre à d’autres territoires français d’outre-mer dans les Caraïbes, les syndicats ont appelé à une grève générale sur l’île de la Martinique à partir de lundi, selon les médias français.

    Reuters, 22/11/2021

    #France #Guadeloupe #covid19 #Coroanvirus

  • Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Macron – Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    Les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du Président français, Emmanuel Macron…

    Ce dernier avait accusé « le système politico-militaire algérien d’entretenir une rente mémorielle en servant à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ». Le Président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui a déclenché la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président de la République,

    Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la nation algérienne. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas » « Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », a indiqué le Président Tebboune. « Si Zemmour (polémiste de l’extrême droite française, ndlr) dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation distincte, c’est très grave », a-t-il dit. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas », a déclaré le chef de l’État. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés », a-t-il expliqué. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », a ajouté le Président Tebboune. « Pourquoi (Emmanuel Macron) a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a-t-il estimé. « C’est le même discours que le journaliste d’extrême droite

    Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation », a-t-il dit. Selon Tebboune, « avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Existe-t-il une perspective de dénouement avec la France ? l’interroge Der Spiegel. « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire 9 heures de vol au lieu de 4 », rétorque Tebboune, assurant toutefois qu’une « exception serait faite pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », prévientil, accusant Macron d’avoir « porté atteinte à la dignité des Algériens ».

    Macron regrette les malentendus avec l’Algérie

    Quelques jours plus tard, le Président français avait « regretté les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie, et assuré avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne et son Histoire ». Le président de la République est « fortement attaché au développement de la relation entre la France et l’Algérie », a précisé un conseiller Afrique et Moyen-Orient du Président français, au cours d’un popint de presse consacré à la conférence sur la Libye organisée le 12 novembre à Paris.

    Selon le même conseiller, Emmanuel avait également invité le Président Tebboune pour prendre part à cette conférence. Si les déclarations du Président français ont été saluées par Alger, le Président Tebboune ne s’est toutefois pas rendu à Paris, pour participer à la conférence sur la Libye. ll y a été représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Ramtane Lamamra avait indiqué que « les conditions ne sont pas réunies pour y participer personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement (Président) au rôle actif de l’Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu’au règlement pacifique et démocratique souhaité de la question libyenne ».

    Paris plaide pour une « relation apaisée »

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est à nouveau exprimé, ce vendredi 19 novembre, sur la crise entre l’Algérie et la France. Dans un entretien publié dans le journal Le Monde, Jean-Yves Le Drian a été interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Le MAE français, qui n’a pas répondu directement, a rappelé que le Président Macron « a pris des initiatives fortes, notamment dans le domaine sensible de la mémoire et que l’Algérie et la France ont des liens ancrés dans l’histoire. »

    C’est « logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut aller au-delà pour retrouver une relation de confiance », a-t-il dit. « C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République. Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays. Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a soutenu Le Drian. Mardi, à l’Assemblée nationale française, Le Drian a fait savoir que « des efforts ont été engagés afin de rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    Le Midi Libre, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Ledrian

  • Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Tags: France, Algérie, colonialisme, mémoire, Macron – Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Excuses et reconnaissance : les Algériens se souviennent de l’histoire coloniale de la France
    Cette détérioration s’est également produite à l’extérieur par le déclin continu du rôle français en Afrique, la perte complète de son rôle au profit de la Russie en République centrafricaine et au Mali, et la perte de son influence en Libye et en Algérie au profit de la Turquie.

    La déclaration d’Emmanuel Macron sur l’histoire et la mémoire coloniales françaises en Algérie et sa vive critique du régime algérien ont déclenché une crise politique entre les deux pays, liés à plus de 130 ans d’histoire coloniale. La déclaration de Macron n’est pas nouvelle pour l’élite politique française, qui depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 a joué à chaque fois la carte de l’histoire coloniale pour la consommation politique interne en France. Compte tenu de la taille de la communauté algérienne en France, l’Algérie a toujours occupé une place importante dans l’agenda sociopolitique.
    Plus de quatre millions d’Algériens vivent en France et plus d’un million d’Algériens français ont le droit de voter aux élections françaises. Lors de sa visite en Algérie en 2007, à la veille des élections françaises, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été le premier chef d’État français à prononcer des paroles de reconnaissance et d’excuses pour les crimes coloniaux français.

    Cependant, plus tard, il a explicitement retiré sa déclaration lors d’une visite présidentielle en décembre de la même année. Ce qui est nouveau dans la déclaration du président Macron, c’est la critique de l’élite dirigeante en Algérie, son ciblage direct d’elle, et la référence à la structure militaire du régime malgré les bonnes relations qui unissent ces élites à la France à la fois publiquement et en coulisses.

    C’est la raison pour laquelle les autorités algériennes ont vivement réagi à Macron, notamment lorsqu’il a évoqué le laxisme du régime algérien vis-à-vis du mouvement populaire (le mouvement Hirak) qui a éclaté le 22 février 2019. Par ailleurs, Macron a mis en doute l’existence avant le colonialisme français d’une nation algérienne en premier lieu. En clair écho aux orientalistes français du XIXe siècle, il a ignoré la longue histoire de l’Algérie et son émergence en tant qu’État, l’État de Numidie, mille ans avant que l’État français n’existe.

    En fait, la machine culturelle et scientifique française a travaillé dur pour justifier l’occupation de l’Algérie et la dissolution de sa structure politique suite à sa colonisation en 1834, la revendiquant comme sol français et ses habitants comme musulmans français. Dès lors, la France emploie l’appareil religieux de l’Église catholique sous prétexte de « civiliser » les Algériens en les éduquant.

    Derrière la déclaration de Macron se cache le fait que les élections présidentielles françaises approchent et selon les sondages d’opinion, des candidats d’extrême droite comme Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, et Éric Zemmour, candidat indépendant d’extrême droite d’origine algérienne, ont de meilleures chances aux élections.

    Ainsi, la décision de réduire le nombre de visas accordés aux Algériens en septembre 2021 et la décision de Macron de s’excuser auprès des Harkis algériens le même mois, s’inscrivent dans ce contexte. Les excuses françaises pour les Harkis ont été précédées de l’honneur d’un certain nombre d’entre eux en septembre 2018, ainsi que de l’approbation du projet de loi sur le « séparatisme islamiste » par la Chambre des représentants et le Sénat français en août 2021.

    Toutes ces décisions contredisent l’image construite par Macron lors de sa visite en Algérie dans le cadre de sa campagne électorale en février 2017, dans laquelle il reconnaissait que la colonisation française de l’Algérie avait été témoin de crimes contre l’humanité et soulignait son souci de trouver une formule consensuelle qui répondrait aux attentes algériennes et de hâter la signature du traité d’amitié entre l’Algérie et la France, qui a été retardée pendant des décennies.

    En outre, Macron a fait de multiples déclarations positives sur la force de la relation entre les deux, et en juillet 2020, en coordination avec la présidence algérienne, a formé un comité d’historiens. Le comité était représenté par Benjamin Stora du côté français, et Abdelmajid Chikhi, historien, du côté algérien, et chargé de rechercher les événements de la Révolution algérienne (1954-1962) et les moyens d’en surmonter les futures répercussions.

    Stora a présenté son rapport en janvier 2021 à Macron, comprenant des recommandations pratiques pour combler le fossé politique et culturel entre les deux pays. Macron a également remis les crânes de 24 dirigeants de la résistance algérienne du XIXe siècle contre le colonialisme français – sur les 500 crânes que la France conserve – après 170 ans de leur exposition au Musée de l’Homme à Paris. C’était une première dans l’histoire des relations franco-algériennes, et cela s’est produit à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie en juillet 2020.

    Ces mesures de Macron visaient à montrer à de nombreux Algériens qu’il était sérieux face aux crimes commis pendant la domination coloniale française. La récente déclaration de Macron, cependant, a ramené la question à la case départ et a intensifié la position algérienne, qui insiste sur des excuses complètes pour les crimes du colonialisme dans la période de 1832 à 1962. Le gouvernement algérien exige trois conditions pour combler le fossé : ( 1) remettre à l’Algérie les documents d’archives actuellement conservés en France ; (2) l’ouverture du dossier français des explosions nucléaires dans le sud algérien ; et (3) verser des indemnités et récupérer intégralement les crânes des résistants algériens détenus à Paris.

    La France envisage les relations bilatérales à travers une mémoire et une logique colonialiste, qui monte et descend au gré de la force du régime algérien. Lorsque le régime algérien était fort dans les années 1970, les politiciens et intellectuels français étaient réticents à soulever des problèmes sérieux contre l’Algérie en référence à la mémoire coloniale. La France a cherché à maintenir une relation solide et calme avec l’Algérie dans un effort pour préserver ses intérêts économiques comme stipulé dans les accords d’Évian de 1962 qui ont accordé l’indépendance à l’Algérie.

    La France a en effet signé un accord avec l’Algérie en 1968, avec lequel elle accordait des privilèges exceptionnels aux Algériens vivant en France. Cependant, la faiblesse du régime algérien, à partir du coup d’État militaire de 1992, a laissé la porte ouverte à la France pour faire chanter les Algériens, qui avaient un besoin urgent du soutien français dans les forums internationaux. La France a lancé une campagne pour annuler l’accord de 1968 de son contenu et y a apporté un amendement unilatéral en 1994 avec le décret n° 1103/94. La France a fait un autre amendement en 2001, qui a réduit les privilèges dont jouissent les Algériens en France, restreignant la liberté de circulation des Algériens entre la France et l’Algérie.

    La France a également commencé à discuter de questions épineuses entre les deux pays, comme les droits des Pieds-Noirs, les colons français en Algérie, qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance, et le droit de retour dans leur patrie des Algériens Harkis, les Algériens qui ont combattu avec la France dans la guerre de 1954-1962 et qui ont fui avec l’armée française en 1962, notamment en leur accordant une grâce totale. La France a exercé toutes formes de pressions sur l’élite dirigeante algérienne pour renverser la politique d’arabisation menée par l’Algérie depuis 1972, qui visait à obtenir l’indépendance culturelle de la France et à renforcer l’identité algérienne fondée sur trois piliers principaux : l’islam, l’arabisme et l’identité amazighe.

    Il est étrange que la France ait réussi, à travers ses lobbies francophones, à infiltrer l’administration algérienne, à bloquer la loi d’arabisation de 1991 et la loi de 1997, et à stopper toute tentative de renforcer le rôle de la langue anglaise dans le système éducatif algérien. La France a également entravé tous les efforts visant à faire passer une loi criminalisant l’héritage colonial de la France par le parlement algérien. Le premier projet a été mis en discussion en 2009. Mais, avec la forte influence de la France sur la prise de décision interne algérienne, le régime algérien n’a pas réussi à décoloniser la mémoire coloniale, que le régime et le peuple algérien considèrent comme l’un des enjeux centraux du réaménagement des relations bilatérales avec la France.

    Les politiques françaises successives d’entrave à la présence des Harkis algériens , qui ont combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’indépendance d’Algérie, sur le sol français s’intensifie lors des campagnes électorales, et ont renforcé et consolidé la position officielle et populaire algérienne. La meilleure preuve est peut-être la loi n° 2005-158, qui glorifie le colonialisme et a été votée par l’Assemblée générale française en février 2005 à l’époque du président Jacques Chirac.

    Chirac considère la colonisation de l’Algérie et du reste des peuples africains comme une fierté française.

    Chirac considère la colonisation de l’Algérie et du reste des peuples africains comme une fierté française. Le quatrième article de la loi comporte un paragraphe stipulant que les programmes scolaires doivent vanter le rôle positif joué par la présence française à l’étranger, notamment en Afrique du Nord. Comme prévu, cette loi a provoqué une profonde rupture dans les relations algéro-françaises.

    Même si la récente déclaration de Macron était une démarche stratégique pour les prochaines élections présidentielles afin de gagner le soutien de l’extrême droite française et de briser la popularité du Rassemblement national, elle reflète une profonde conviction française de ne pas reculer devant la position française sur le question de la mémoire coloniale en Algérie.

    Pour les Algériens, la meilleure option est une pleine reconnaissance du colonialisme français et de sa brutalité. Cependant, la seule façon de changer la position française et d’obtenir des excuses complètes est étroitement liée à la mise en place d’un gouvernement fort et cohérent en Algérie. Les déclarations positives et les promesses de Macron faites avant septembre 2021 et son retrait reflètent un état de confusion parmi les élites politiques françaises qui a commencé depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007, et s’est encore aggravé après qu’Emmanuel Macron est devenu président en 2017 – une évolution qui a secoué le système politique français.

    Cela s’est également produit en interne, à travers le mouvement des gilets jaunes, qui a débuté en mai 2018. Le mouvement a détérioré l’image de la France à l’international et déstabilisé son système politique face à la montée de la rhétorique populiste et d’extrême droite et à la crise économique.

    Cette détérioration s’est également produite à l’extérieur à travers le déclin continu du rôle français en Afrique, la perte complète de son rôle au profit de la Russie en République centrafricaine et au Mali , et la perte de son influence en Libye et en Algérie au profit de la Turquie .

    De plus, le déclenchement de manifestations populaires massives contre la France au Sénégal et au Burkina Faso et la crise des sous-marins australiens avec les États-Unis ont tous deux ébranlé ses relations historiques, même avec ses alliés occidentaux.

    Tarek Abdel Salam

    Tarek Abdel Salam est chercheur et expert des questions maghrébines. Il a auparavant enseigné l’histoire et la civilisation islamique à l’Université de Malaisie en Malaisie.

    Politics Today, 11/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Mémoire #Colonialisme #Repentance #Reconnaissance #Harkis

  • France : Désaccords

    France : Désaccords

    Tags: France, élections présidentielles, Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, sondages – France : Désaccords

    Si en France la classe politique continue d’attaquer l’extrême-droite comme un courant politique marginal, les sondages continuent, eux, à démontrer qu’au contraire avec Éric Zemmour et Marine Le Pen elle constitue près de 35 % de l’électorat. Loin d’être marginale elle aurait même ainsi la capacité en cas d’union de l’emporter largement au premier tour, Emmanuel Macron, lui, se situant autour des 24 % d’intentions de vote dans les études d’opinions. Sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos, l’ex-députée Marion Maréchal a plaidé pour ne pas avoir à choisir entre les deux et que la campagne permette de créer une «candidature unique derrière le mieux placé». «Je pense que l’efficacité doit conduire cette candidature unique», a ainsi déclaré la directrice de l’Issep Lyon.

    «La campagne va être une bonne manière de départager les uns et les autres puisque, dans les semaines à venir, on va bien voir si la dynamique s’installe ou non», a-t-elle poursuivi, rappelant sa qualité d’«observatrice de tout cela». Pour œuvrer à cette entente, l’ancienne élue du Vaucluse s’est donc appliquée à souligner les points de convergence entre Marine Le Pen et le polémiste. D’abord sur leur entente autour de «la question identitaire». Si les deux protagonistes ont des «nuances», ils semblent s’accorder pour dire que c’est une «question essentielle». Ensuite, sur la notion de «grand remplacement», souvent employée par Éric Zemmour. «Je ne crois pas qu’il y ait un désaccord de fond sur le constat (…), je pense qu’il y a une différence sur la manière de le verbaliser. (…) Sur le fond, je pense que la menace migratoire est admise par les deux», a défendu Marion Maréchal. Enfin, sur le thème du pouvoir d’achat, mis en avant par la prétendante du RN mais mis de côté par l’essayiste, «l’un et l’autre ne sont pas incompatibles». «Je considère que ce sont des adversaires du même camp», a-t-elle conclu.

    Concernant Éric Zemmour, Marion Maréchal a tout de même esquissé un point de nuance. Ainsi, l’ancienne députée estime que les sorties du presque-candidat sur Pétain ne sont pas forcément «pertinentes». Ce qui ne l’empêche pas de défendre une approche «intéressante», qui consiste à «regarder différents pans de l’histoire (…), pouvoir en débattre, apporter de la nuance, ne pas avoir une vision monochromatique».

    Les propos du polémiste affirmant que François Hollande «a préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des ‘’migrants’’ de venir en France» concernant l’attentat du Bataclan n’ont pas non plus dérangé Marion Maréchal, qui ne «comprend même pas la polémique».

    «Je crois à aucun moment qu’il y ait eu l’intentionnalité de François Hollande de causer la mort de qui que ce soit», a-t-elle précisé. Avant d’ajouter : «Néanmoins, son irresponsabilité à l’époque est une irresponsabilité criminelle. (…) Son intention naïve (d’accueillir des migrants) a entraîné des choses gravissimes». Sur ce même attentat, Marion Maréchal a reconnu au RN d’avoir été à l’époque «le seul parti à alerter sur la situation dans l’indifférence générale». Mais il n’est pas certain que ces paroles qui semblent pleines de bon sens soient écoutées par les principaux intéressés qui se livrent au contraire ces dernières semaines à une guerre froide qui divise plus que jamais un seul et même électorat.

    Une guerre froide qui consume leurs efforts et qui surtout offre la possibilité à leurs adversaires d’avancer dans leurs campagnes. Reste à voir s’ils finiront tous deux à se présenter au scrutin présidentiel, ou si d’ici avril prochain les sondages offriront un avantage incontestable à l’un des deux candidats, forçant l’autre à se retirer sous peine de saboter son propre camp.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 15/11/2021

    #France #Elections_présidentielles #Eric_Zemmour #Marine_le_pen #Macron #Extrême_droite #Racisme #Migration