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  • Colère marine : l’Algérie, c’est ma chasse gardée !

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    Pour ne pas être dépassée dans la course aux attaques contre l’Algérie, jeu favori d’une classe politique en panne d’idées novatrices, voilà que la Le Pen en rajoute une couche. La Marine n’admet pas qu’un Macron chasse sur son terrain de prédilection : l’Algérie ! Imperturbables, nous regardons passer ces crues passagères d’automne, charriant leurs lots de propos haineux et de mots dégradants contre des peuples qui ont failli être décimés par les aïeuls de ces mêmes castes réactionnaires.

    Il y a un proverbe chez nous qui dit : «Il ne reste dans l’oued que ses galets…» Un autre de là-bas dit : «La caravane passe et les… candidats aboient !»

    L’histoire tronquée

    Pourquoi avoir attendu fin 2021 pour que l’un de nos ministres daigne visiter la place publique romaine où fut exécuté Jughurta, héros d’une nation nommée Numidia qui couvrait une grande partie du territoire algérien actuel ? Hormis la lutte contre la France coloniale, on ignore presque tout de notre histoire romaine, byzantine, vandale, arabe et turque.

    Nos jeunes ne connaissent rien de l’histoire des 60 années d’indépendance. Cette incapacité à évoquer TOUTE notre histoire millénaire, cette impuissance à dérouler le fil des épopées héroïques contre TOUS les envahisseurs finissent par nourrir l’idée de l’absence d’une nation avant la colonisation. Quand la chaîne publique de la mémoire passe son temps à nous prouver que Novembre 54 fut une révolution islamique, ne consacrant aux siècles de résistance et de bravoure que quelques émissions épisodiques, on comprend qu’il faut plus qu’une condamnation des propos de Macron pour imposer l’idée d’une grande nation algérienne ayant existé avant 1830 et après 1962.

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie

  • Algérie-France: Les relations ouvertes à toutes les éventualités

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    L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, qui se trouve depuis une semaine en Algérie après son rappel pour consultation suite aux propos provocateurs du président français contre l’Algérie, a évoqué hier l’état actuel et l’avenir des relations entre les deux pays. Pour l’Algérie, rien n’est encore réglé, surtout que la réponse- faut-il encore qu’elle le soit- de la partie française n’a pas été à la hauteur de l’offensive diplomatique d’Alger.

    Ainsi, dans une déclaration au site d’information arabophone « Al-Tariq News », Mohamed Antar Daoud, interrogé en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, a affirmé que les relations algéro-françaises « sont ouvertes à toutes les éventualités », et que « personne ne sait comment elles le seront à l’avenir ».

    Alors qu’il se trouve toujours en Algérie depuis qu’il a été rappelé, le 2 octobre passé pour consultation au sujet des attaques françaises émanant du représentant politique de la France officielle, Antar Daoud a expliqué que « tout pays rappelant son ambassadeur pour consultation constitue le plus haut niveau de protestation diplomatique ». Diplomatiquement parlant, il n’y a aucun canal de communication avec notre pays. Ce qui signifie en langage commun que le poste d’ambassadeur d’Algérie en France reste vacant, tant que le représentant algérien n’a pas regagné ses fonctions diplomatiques. À ce titre, le même orateur a indiqué qu’actuellement l’ambassade d’Algérie en France est administrée par le chargé d’affaires.

    Quant à la reprise de sa mission diplomatique, Antar Daoud a assuré qu’il « ne connaissait pas la date de son retour pour exercer ses fonctions d’ambassadeur en France » expliquant que la décision « revient au plus haut niveau des autorités algériennes ».

    Il convient de rappeler qu’au lendemain des provocations d’Emmanuel Macron contre l’Algérie, ses Institutions, son peuple et son Histoire, Alger a rappelé son ambassadeur pour consultation. La présidence de la République a exprimé fermement son rejet de toute ingérence dans ses affaires internes. « À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précise la présidence dans un communiqué.

    « Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », ajoute l’Algérie, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 11/10/2021

  • Algérie : Primauté à l’extérieur aussi

    Algérie, Maroc, France, Emmanuel Macron, diplomatie, #Algérie, #Maroc, #France, #Macron, #Diplomatie,

    Serait-il opportun de rappeler à ces mercenaires qui, de l’autre côté de la rive et de la frontière ouest, s’emploient vainement à porter atteinte au pays ? Certainement, quitte à le clamer en boucle et à tue-tête. Et leur rappeler une autre évidence, celle du renouveau institutionnel qui se poursuit avec vigueur et détermination. Celui aussi d’une Algérie plus que jamais résolue à défendre vaille que vaille ses intérêts quels que soient les moyens employés, et Dieu sait qu’en la matière, le choix ne se pose pas. Il ne s’est jamais posé d’ailleurs.

    Cet éclat de force est, aujourd’hui, exprimé sur la scène internationale, avec le retour tant espéré d’une diplomatie engagée et pragmatique, savamment conduite, sous l’égide du président de la République, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Depuis quelques semaines, celui-ci est sur tous les fronts, occupant les devants et parcourant tous les dossiers dans lesquels l’Algérie est de près ou de loin concernée, en tête, d’un côté, les attaques maroco-sioniste, de l’autre la cabale haineuse menée par le locataire de l’Elysée himself.

    Sur ce, Lamamra ne s’est pas borné à ressasser des formules protocolaires. Sur un ton ferme il a exhorté ces parties hostiles à revoir leur copie, sous peine d’une riposte que certains d’eux ont aussitôt accusé, sans piper mot de surcroît. Tout au long de ses pérégrinations, Lamamra s’est évertué à remettre à l’heure les pendules d’une diplomatie que l’ancien régime a réduite à sa plus simple expression.

    Respect de la souveraineté nationale et de la légalité internationale, règlement des crises par voie pacifique, diversification des partenaires avec un notable recentrage vers l’axe Berlin-Moscou-Pékin, qui irrite à la fois Français et Marocains et leurs alliés sionistes.

    Pour nombre d’observateurs, le récent dérapage du président français s’explique par le redéploiement diplomatique et même économique de l’Algérie pas uniquement dans la région du Sahel où la présence française est rejetée, y compris par le voisin malien, mais plus encore, dans l’Afrique de l’Ouest, chasse gardée de la «Françafrique» menacée, il faut bien le dire, par l’ouverture de l’économie nationale aux marchés de ces pays.

    Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres qui dévoilent l’envergure de l’entreprise diplomatique enclenchée par l’Algérie que le ministre des Affaires étrangères a explicitée, samedi dernier, lors de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie.

    Amine Goutali

  • L’Algérie et la Turquie envoient des messages codés à Paris

    Algérie, Turquie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #Macron, #Turquie, #Histoire, #Mémoire,

    L’Algérie et la Turquie ont signé trois nouveaux contrats pour le développement d’une usine pétrochimique de production de « polypropylène » dans la ville turque de Ceyhan, quelques jours après les déclarations provocatrices du président français Emmanuel Macron, visant à la fois l’Algérie et la Turquie. La signature des contrats s’est déroulée en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, un accord qui a donné lieu à un partenariat entre le géant algérien de l’énergie, « Sonatrach », et son homologue turc, « Renaissance », selon un communiqué publié dimanche par la société algérienne.

    Le premier contrat porte sur la réalisation du projet dans toutes ses étapes, y compris les études d’ingénierie détaillées, la fourniture, l’achèvement et le démarrage. Le deuxième contrat concerne les travaux de maintenance périodique des appareils et des équipements, et le troisième contrat porte sur les services de vente et de commercialisation de la production. Ce sont les contrats qui ont couronné plus de deux ans de travail et de négociations.

    La présence du président turc à la cérémonie de signature des trois contrats est considérée comme des messages cryptés, selon les observateurs, au président français, selon lesquels les relations algéro-turques sont plus fortes que ce que Macron imagine, et elles continuent à se diversifier au détriment de l’influence française en Algérie, qui a beaucoup perdu à cause des politiques françaises aux conséquences non calculées.

    Cet accord intervient deux jours après les déclarations du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans lesquelles il a fait l’éloge de l’État turc et de son rôle dans le processus de soutien au développement de l’Algérie ces dernières années.

    Lamamra a souligné que l’Algérie se réjouit de l’intensification des relations de partenariat et des investissements turcs, et a fait remarquer que l’Algérie et la Turquie ont des relations historiques profondes et des liens moraux forts.

    Le président Abdelmadjid Tebboune a été le premier à envoyer des messages codés à la France, dans sa célèbre interview au magazine français « Le Point », dans laquelle il a reproché à Paris de ne pas être sérieux dans son soutien aux investissements en Algérie, lorsqu’il a déclaré que « l’Algérie entretient d’excellentes relations avec les Turcs, car ils ont investi près de cinq milliards de dollars en Algérie sans aucune exigence politique ».

    Il s’est adressé à ceux qui étaient perturbés par le rapprochement algéro-turc, pour qu’ils « viennent investir comme les Turcs ont investi en Algérie ».

    Pour rappel, Macron avait vivement attaqué la présence turque en Algérie, la qualifiant de colonialisme, selon ce qui a été affirmé dans le quotidien « Le Monde », et s’est étonné de la conviction des Algériens que la présence turque est très différente de l’occupation française de l’Algérie, déclarations auxquelles a répondu M. Lamamra en disant : Quelle que soit la cause du problème entre la France et l’Algérie, je ne pense pas qu’il affectera nos relations avec des pays frères comme la Turquie ».

    La réponse turque au président français n’a pas été en reste. Le ministre des affaires étrangères d’Ankara, Mevlut Cavusoglu, a réagi en qualifiant les déclarations de Macron de « bon marché et inutiles », et M. Oglu a déclaré que « la France a récemment essayé de revoir son histoire coloniale », mais il a averti que « les interprétations erronées sont mauvaises. » Les fausses représentations des questions historiques se sont répandues au cours de la période récente, et les points d’interrogation ont commencé à se multiplier quant au degré de sincérité de la France à cet égard. » Dans le même temps, il a salué la réponse algérienne, déclarant : « L’Algérie a déjà énoncé la réponse nécessaire aux déclarations inacceptables faites ces derniers temps par le président français ».

    Echourouk online, 10/10/2021

  • Algérie: Tebboune refuse toute médiation avec le Maroc

    Algérie, Maroc, Emmanuel Macron, #Maroc, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Histoire, #Mémoire,

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé Paris, dimanche, de mensonges quant au nombre d’Algériens visés par une procédure d’expulsion du territoire français, et a exprimé son refus de toute médiation dans la crise qui oppose son pays au Maroc. Le ministère algérien des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur de France, voici quelques jours, pour lui signifier le rejet de la décision unilatérale de son pays de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens, arguant que les autorités algériennes ont refusé l’accueil de plus de 7000 personnes sous le coup d’une décision judiciaire d’expulsion.

    Dans un entretien avec des médias algériens, diffusé dimanche par la télévision d’État, le président Tebboune a déclaré que les chiffres du gouvernement français sont « faux », et que les autorités algériennes n’ont pris connaissance que de la situation de 94 personnes susceptibles d’être expulsées du territoire français. Il a expliqué que l’Algérie a accueilli 21 ressortissants expulsés, mais qu’elle a catégoriquement refusé d’en accueillir 16 autres, en raison de leurs liens avec le terrorisme, tandis que le sort des autres n’a pas encore été décidé.

    Le président algérien a rappelé que son pays est lié par un accord d’immigration préférentielle avec la France, signé en 1968, et que Paris aurait dû traiter son pays de manière « privilégiée. »

    Pas de médiation avec Rabat

    Concernant la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, Tebboune a exprimé le refus de toute médiation entre son pays et Rabat.

    Et de poursuivre : « Le bourreau et la victime ne peuvent être mis sur un pied d’égalité. Nous avons réagi à une agression, constante depuis notre indépendance en 1962, et dont nous ne sommes pas à l’origine. »

    Tebboune a laissé entendre que la crise avec le Maroc n’irait pas jusqu’au conflit armé, affirmant : « Nous sommes un peuple qui a connu la guerre et qui aspire à la paix, mais nous ne tolérerons pas que l’on nous attaque. »

    Le 24 août, l’Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en raison de ce qu’elle a qualifié d’agissements « hostiles et répétés ». Tandis que Rabat exprimait ses regrets quant à cette décision, qualifiant ses justifications de « fausses ».

    Quelques jours plus tard, les diplomaties égyptienne et saoudienne sont entrées en contact avec les ministres des affaires étrangères de l’Algérie, Ramtane Lamamra, et du Maroc, Nasser Bourita, et évoqué des signes de médiation entre les deux voisins.

    Saïed et Ghannouchi

    S’agissant de la situation en Tunisie, Tebboune a déclaré que l’Algérie s’engage à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures tunisiennes.

    La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle son président, Kaïs Saïed, a pris une série de mesures d’exception, dont le gel des prérogatives du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés et la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois.

    Le président tunisien a ainsi décidé de promulguer des lois par décrets présidentiels, de présider le ministère public et de démettre le Premier ministre pour assumer lui-même l’autorité exécutive avec l’aide d’un nouveau gouvernement.

    Tebboune a ajouté être intimement convaincu que Kaïs Saïed est « un patriote et un démocrate ».

    Il a ajouté que Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha et président du parlement suspendu, devait se rendre en Algérie, sans pour autant révéler si cette visite aura finalement lieu.

    La majorité des forces politiques, dont Ennahdha (qui dispose du plus grand bloc parlementaire avec 53 députés sur 217), rejettent les mesures d’exception décidées par Saïed, et les considèrent comme un « coup d’État contre la constitution ». D’autres forces soutiennent ces mesures, y voyant une « correction de cap de la révolution de 2011 », à la lumière des crises politiques, économiques et sanitaires (« pandémie de coronavirus).

    Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, a déclaré à plus d’une reprise que ses mesures d’exception ne constituaient pas un coup d’État, mais qu’elles s’inscrivaient dans le cadre de la constitution pour protéger l’État contre un « danger imminent », selon son appréciation.

    Élections en Libye

    Concernant la situation en Libye, Tebboune a déclaré que son pays, en raison du peu de temps séparant les élections prévues le 24 décembre, a proposé aux Libyens d’organiser des élections régionales séparées, même si cela prend deux mois de temps.

    Après un conflit armé qui a duré des années, la Libye, riche en pétrole, a connu une percée politique sous les auspices des Nations unies il y a quelques mois.

    Or les tensions sont revenues au premier plan en raison de divergences entre la Chambre des représentants, d’une part, et le Haut Conseil d’État, le gouvernement d’union et le Conseil présidentiel, d’autre part, concernant les questions relatives aux prérogatives et aux lois électorales.

    Anadolou, 11/10/2021

  • Le Maroc, Israël et la France complotent contre l’Algérie

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    Manoeuvres géostratégiques au Maghreb – La volonté d’Alger de changer de partenaire stratégique s’est affirmée avec le développement d’un partenariat dense et fructueux avec Ankara.

    Un recentrage géopolitique majeur est en train de s’opérer dans la région du Maghreb. Des signes probants annonçant la région aux portes d’une nouvelle ère avec se multiplient. La normalisation maroco-israélienne, l’intensification de la guerre de 4e génération menée contre l’Algérie, le soutien plus qu’évident apporté par le Maroc aux mouvements intégriste et séparatiste animé par des intentions terroristes, constituent autant d’indices, voire de preuves tangibles de manoeuvres quasi militaires sous couvert diplomatiques. Le décor planté par le couple israélo-marocain a été complété par l’attitude hostile du président français Emmanuel Macron. Les pseudos démonstrations de force du Makhzen, à travers les sorties de ses diplomates et du roi Mohammed VI, avaient pour objectif d’impressionner Africains et européens, histoire de les amener à reconsidérer la géostratégie de la région et se ranger derrière un Maroc «puissamment» soutenu par les USA et Israël. La clé de voûte de la stratégie devait être la reconnaissance de la «marocanité du Sahara occidental».

    Cette opération, où l’ancien président américain Donald Trump était une pièce maîtresse, a échoué avec sa disqualification électorale. Mais pas seulement, il y a eu l’attitude énergétique, souveraine et proportionnée de l’Algérie. La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, l’interdiction du ciel algérien aux avions du royaume, le non- renouvellement du contrat gazier, auront été autant de coups durs adressés par Alger. La diplomatie algérienne ne s’est pas contentée de ces mesures. Elle a organisé la contre-attaque et remis Rabat à sa place. Au final, la question sahraouie est revenue au-devant de la scène, comme un cas de décolonisation et les Etats-Unis ont agi dans ce sens.

    Dans cette guerre d’influence, l’Algérie a fait jouer ses atouts et l’on s’attend à ce que le strapontin de pays observateur à l’UA, offert à Israël par quelques amis africains du Maroc, lui sera retiré, sur recommandation de l’Algérie, à la prochaine réunion de l’organisation panafricaine. C’est dire que l’axe géostratégique n’a pas bougé et le travail de chahutage mis en branle par le Maroc a lamentablement échoué. Il reste que l’opération franco-maroco-israélienne a laissé des séquelles sur l’équilibre fragile de la région. Et pour cause, qualifié de zone d’influence de la France, le Maghreb est en passe d’échapper à Paris. En tout cas, beaucoup d’indices plaident pour une volonté algérienne de larguer les amarres qui la retiennent dans ladite zone.

    Le non-renouvellement de la quasi-totalité des contrats de service, dans la gestion de l’eau, du métro d’Alger, de l’aéroport, ainsi que la fin proche de l’approvisionnement en blé français, réduisent la présence économique de l’ancienne puissance coloniale en Algérie à sa plus simple expression. La volonté manifestée par Alger de changer de partenaire stratégique s’est clairement affirmée à travers le développement d’un partenariat dense et fructueux avec Ankara. Cela explique les propos insensés de Macron à l’endroit de la Turquie.

    Ainsi, l’Algérie affiche ses ambitions en apportant au Maghreb un partenaire de taille, mais multiplie les contacts avec l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, histoire de les affranchir de l’idée qu’ils ont de passer par Paris pour traiter avec Alger. Ainsi, le glissement géostratégique est en mouvement, renforçant le poids d’Alger, réduisant celui du Maroc et faisant perdre toute influence de la France dans la région.

    Saïd BOUCETTA

    L’Expression, 11/10/2021

  • Tebboune exige de Paris « le respect total de l’Etat algérien »

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    L’allocution fut concise et sans appel. Macron devrait apprendre le respect dans ses les relations avec d’autres états, s’il souhaite en échange être respecté. Après la crispation sur les visas et les critiques déplacées de Paris, Abdelmadjid Tebboune, le président algérien a exigé le respect total de la France vis à vis de l’état algérien.

    Le week-end dernier, l’Algérie a rappellé son ambassadeur à Paris et interdit les avions militaires français de son espace aérien. La France le survolait pour atteindre ses troupes combattant des militants dans la région du Sahel.

    Après une dispute sur les visas, les mesures ont été suivies par des reportages dans les médias selon lesquels Macron avait déclaré aux descendants algériens de sa guerre d’indépendance de 1954-1962 que l’Algérie était gouvernée par un “système politique et militaire” qui avait “totalement réécrit” son histoire.

    Le bureau du président algérien a répondu aux critiques en déclarant que les commentaires n’étaient pas démentis et constituaient une “ingérence” dans les affaires intérieures du pays. Dimanche était la première apparition publique de Tebboune depuis le débur de la crise avec la France.

    Tebboune a déclaré que le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France est conditionné au respect total du gouvernement algérien.

    Le président de la République a rappelé dans ce contexte que “la France doit oublier que l’Algérie était une colonie”. Puis ” L’histoire ne doit pas être falsifiée.”

    « L’Etat est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple », a ajouté le président Tebboune dimanche.

    Tebboune a déclaré que l’histoire de l’Algérie et le passé colonial français ne peuvent être ignorés.

    Bien que les relations entre les deux pays aient été souvent tendues, elles n’ont jamais atteint un niveau aussi bas que récemment.

    Pas de longue diatribe ni de long discours, une mise au point officielle concise. Si ce n’était un Macron émotif en pré-campagne qui sur l’avis de ses conseillers et à la vue de la montée de la droite a voulu réveiller la bête du colonialisme. Prix à payer: une coopération avec Alger que le monde se dispute dans la région de plus en plus enclin au sentiment anti-français, nn espace aérien stratégique pour l’accès au Sahel perdu et des tensions grandissantes à venir jetant Alger tout droit dans les bras des autres puissances.

    Aldjazair, 11/10/2021

  • Alger exige de Paris le « respect total de l’Etat algérien »

    France, Algérie, Emmanuel Macron, Mémoire, colonisation, #Algérie, #Mémoire, #Colonisation, #Macron,

    Un éventuel retour de l’ambassadeur d’Algérie en France, rappelé au début du mois à Alger après des propos critiques du président Emmanuel Macron, est « conditionné au respect total de l’Etat algérien » par Paris, a déclaré dimanche le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France « est conditionné au respect de l’Algérie, le respect total de l’Etat algérien. On oublie qu’elle a été un jour une colonie française […] L’Histoire ne doit pas être falsifiée », a déclaré Abdelmadjid Tebboune à des médias algériens, dans sa première déclaration publique en réaction aux propos du président français.

    DARMANIN ACCUSÉ DE « MENSONGE » PAR ALGER SUR LE NOMBRE D’IMMIGRÉS CLANDESTINS

    « Darmanin a bâti un gros mensonge » accuse le président algérien

    Après avoir demandé à son ambassadeur de rentrer et interdit le survol par les avions militaires français de son espace aérien, l’Algérie répond à la France par la voix de son président, Abdelmadjid Tebboune.

    « Il n’y a jamais eu 7.000 (Algériens à expulser). La France a évoqué avec nous plus de 94 (Algériens). Jamais il n’y en a eu 7.000 », a-t-il déclaré à plusieurs médias algériens.

  • Le président Tebboune exige le "respect total" de la France

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    Le président algérien a exigé de Paris ce dimanche « un respect total de l’Etat algérien », soulignant à l’adresse d’Emmanuel Macron que « l’histoire ne peut pas être falsifiée ».
    Emmanuel Macron a déclenché la colère d’Alger après des propos, rapportés samedi 2 octobre par Le Monde, accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».
    Retour de son ambassadeur
    Dans la journée du 2 octobre, Alger a décidé le rappel « immédiat » de son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, et, comme autre mesure de rétorsions, a interdit, dans la foulée, le survol de son territoire aux avions militaires français de l’opération antijihadiste Barkhane au Sahel.
    Le retour de l’ambassadeur algérien « est conditionné au respect de l’Algérie, le respect total de l’Etat algérien », a indiqué dimanche le président Tebboune à des médias algériens, dans sa première réaction publique aux propos français.
    Ne pas « falsifier l’histoire »
    Interrogé pour savoir si la fermeture de l’espace aérien aux appareils militaires est « définitive », le président Tebboune a expliqué que « dans les relations diplomatiques, il n’y a rien d’irréversible ». Mais « actuellement nous sommes agressés dans notre chair, notre histoire, dans nos martyrs, nous nous défendons comme nous pouvons », a-t-il dit.
    « Les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’histoire. L’histoire ne peut pas être falsifiée », a continué le chef de l’Etat algérien, dans des propos jugés plutôt secs par les observateurs.
    « L’Etat est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple », a poursuivi le président Tebboune, également chef suprême des forces armées et ministre de la Défense.
    Vers l’apaisement côté français
    Pour « le reste, il s’agit de leurs affaires internes », a-t-il dit dans une allusion à de possibles visées « électoralistes » des propos critiques d’Emmanuel Macron. « La France doit oublier que l’Algérie a été un jour une colonie française ».
    D’après Le Monde, le président français a également affirmé que « la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question ». Il s’agit de l’un des passages qui ont le plus heurté l’opinion publique algérienne.
    Mardi dernier, le président Macron a assuré souhaiter un « apaisement » sur le sujet mémoriel entre la France et l’Algérie, appelant à « cheminer ensemble » et à « reconnaître toutes les mémoires ».
    « Faillite mémorielle »
    Ignorant ces déclarations, l’influent chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, en déplacement au Mali mardi, a imputé à Paris une « faillite mémorielle », affirmant la nécessité pour certains dirigeants étrangers de « décoloniser leur propre histoire ».
    Les crispations entre Alger et Paris ont coïncidé avec de fortes tensions entre la France et le Mali, voisin de l’Algérie et autre ancienne colonie française.
    Emmanuel Macron a également provoqué l’ire de la Turquie avec ses déclarations, reprises dans Le Monde, où il qualifiait la domination ottomane sur l’Algérie de colonisation. Ankara a dénoncé des déclarations « populistes ».
    Relations tendues avec la Turquie
    Après s’être interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne », le président avait ainsi ajouté: « Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ».
    Sensible sur les questions mémorielles, la Turquie, héritière de l’Empire ottoman qui a contrôlé l’actuelle Algérie pendant trois siècles, répète à l’envi n’avoir « aucune tâche comme la colonisation ou le génocide » dans son histoire.
    En Algérie, beaucoup de commentateurs avaient interprété les propos du chef de l’Etat comme ayant un objectif « électoraliste », à l’approche de la présidentielle d’avril 2022. « Les politiques en France sont en pleine campagne, Macron aussi », avait déclaré à l’AFP Hassen Kacimi, expert algérien en questions migratoires.
    Déception
    D’autres experts comme Hasni Abidi, directeur du centre d’études Cermam à Genève (Suisse), évoquaient plutôt une « déception » face au « retour peu enthousiaste d’Alger à son chantier de reconnaissance mémorielle ». Paris espérait trouver un terrain d’entente autour d’un rapport remis par l’historien français Benjamin Stora. Le président Tebboune a rappelé qu’Alger ne réclame « pas de la repentance » mais une « reconnaissance » des crimes perpétrés en 130 ans de colonisation française.
    Il a dit avoir en 2017 « entendu le président Macron affirmer que ce qu’il s’est passé en Algérie est pire que la Shoah » et que des « crimes contre l’humanité » ont été commis. « Il avait raison. L’Algérie, c’est 5,630 millions » de victimes, a affirmé le chef de l’Etat algérien, soulignant que « l’histoire ne fonctionne pas selon les caprices et selon les circonstances ».
    BFMTV, 11/10/2021
  • L’histoire des épineuses relations entre l’Algérie et la France

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    Le 5 juillet 1830, le souverain d’Algérie, Al-Day Hussein, a remis sa ville aux forces françaises pour commencer l’occupation française du pays, qui s’est terminée après environ 132 ans d’opérations de résistance qui ont commencé avec l’Emir Abdelkader Al-Jazairy, jusqu’au Front de libération, qui a lancé une guerre d’indépendance qui a duré de 1954 à 1962.

    Les répercussions de cette histoire se poursuivent aujourd’hui encore, à tel point que le mot France figure toujours dans l’hymne national algérien.

    Oh France, l’heure du jugement est passée

    Et nous l’avons plié comme un livre se plie.

    Oh France, c’est le jour du jugement.

    Prépare-toi et reçois la réponse de nous

    La révolution dans la séparation de la parole

    Et nous avons décidé que l’Algérie vivrait

    Témoigne… Témoigne… Témoigne… Témoigne…

    Macron et la « Nation Algérienne »

    Nouveau rebondissement dans le dossier des relations franco-algériennes, le président français Emmanuel Macron a provoqué l’indignation de nombreux Algériens après des déclarations rapportées par le journal Le Monde, dans lesquelles il a estimé que l’Algérie s’est constituée après son indépendance en 1962 sur le système des « recettes mémorielles » instauré par le « système politico-militaire » en son sein.

    Le journal français Le Monde rapporte que Macron a fait des déclarations critiques sur l’Algérie lors d’une réunion avec les petits-enfants de figures de la guerre d’indépendance.

    Le journal français cite Macron comme disant que c’est ce régime qui a réécrit l’histoire coloniale française du pays, avec une référence issue de la « haine de la France. »

    Dans le cadre de son discours, qui a été rapporté par « Le Monde », Macron dit : « Y avait-il une nation algérienne avant le colonialisme français ? Telle est la question », faisant référence à l’existence de « processus de colonisation antérieurs. »

    Il ajoute sur un ton sarcastique qu’il est « intrigué de voir la capacité de la Turquie à faire complètement oublier le rôle qu’elle joue en Algérie et la domination qu’elle a exercée », faisant référence à l’Empire ottoman.

    Le président français a ensuite exprimé l’espoir que la tension diplomatique avec l’Algérie s’apaise et que les deux parties reprennent le dialogue.

    « J’espère que nous pourrons calmer les choses, car je pense qu’il vaut mieux que nous parlions pour progresser », dit Macron.

    De son côté, l’ »Organisation nationale des moudjahidines », qui regroupe des anciens combattants de la guerre de libération de l’Algérie, appelle, dans un communiqué, à une « révision des relations algéro-françaises » après les déclarations de Macron, selon l’AFP.

    L’organisation demande souvent à la France de « s’excuser pour les crimes qu’elle a commis » pendant ses 132 ans de colonisation de l’Algérie (1930-1962), qui ont coûté la vie à plus de cinq millions d’Algériens, selon la présidence algérienne.

    Macron a admis en 2018 que la France avait mis en place un « système » de torture systématique pendant la guerre de libération algérienne.

    En juillet de l’année dernière, l’historien Benjamin Stora a été chargé de préparer un rapport sur l’héritage colonial français en Algérie et la façon dont la France l’a traité.

    Mais Macron a refusé les excuses de la France pour ses crimes coloniaux en Algérie, comme le demandent les Algériens, après soixante ans qui n’ont pas réussi à calmer la tension entre les deux pays.

    Et si les nouvelles déclarations de Macron ont été publiées en octobre de cette année, le même mois de 1961, un « massacre » a eu lieu contre les Algériens dans la capitale française, Paris, et en octobre 2002, le général français Jacques Masso, qui a mené une répression, est mort. Révolution algérienne.

    Mais quelles sont les étapes les plus marquantes de l’histoire des relations entre les deux pays ?
    Première étape : l’incident de l’éventail
    Trois ans avant l’occupation, plus précisément en 1827, se produit l’incident de « l’éventail du Dey », que la France considère comme une insulte à son égard et, par conséquent, entame un siège de trois ans sur l’Algérie.

    Certaines références historiques mentionnent que le Dey Hussein a frappé le consul français au visage avec son éventail à trois reprises lorsque le consul n’a pas répondu à la question du Dey concernant les dettes de la France envers l’Algérie.

    La France prend cela comme une insulte et impose un blocus à l’Algérie.

    Les Français cherchaient à cette époque à restaurer le prestige de la monarchie et l’expansion coloniale. Bien que la révolution ait renversé le règne de la dynastie des Bourbons en 1830, la France a poursuivi ses plans pour l’Algérie et l’occupation a eu lieu.

    En conséquence, de nombreux immigrants européens, notamment des agriculteurs et des ouvriers du sud de l’Italie, d’Espagne et de France, affluent en Algérie. Les autorités coloniales confisquent les terres des tribus, des villages et des dotations et les redistribuent aux immigrants.

    La deuxième étape : le mouvement de l’Emir AbdelKader

    En 1832, les Algériens prêtent allégeance à l’Emir Abdelkader pour leur leadership contre l’occupation, il prend alors la ville de Mascara comme capitale, et commence à former une armée et un état, puis oblige les Français à conclure une trêve avec lui, et l’accord de Tafna de 1838 dans lequel Paris reconnaît sa souveraineté sur l’Algérie occidentale et centrale.

    Après cet accord, l’Emir Abdelkader s’est attelé à former un gouvernement, à organiser l’Etat et à lutter contre la corruption.

    Mais cet accord est l’occasion pour la France de souffler un peu, de continuer à se battre ensuite, de faire tomber les bastions du Prince, un par un.

    Après une résistance acharnée, lui et ses partisans sont contraints de se rendre en 1847, à condition qu’on lui permette de s’installer à Alexandrie ou à Acre. Mais il est emmené en France et y est emprisonné.

    Selon l’Encyclopedia Britannica, la manière dont la domination française s’est établie en Algérie entre 1830 et 1847 a été caractérisée par la violence et un manque de compréhension mutuelle entre les dirigeants et les dirigés.

    Un nombre croissant de colons français (également connus sous le nom de Pieds noirs) réclament les privilèges de la minorité au pouvoir.

    Lorsque l’Algérie a finalement été intégrée au système juridique français, cela n’a fait qu’accroître le pouvoir des colons, qui ont envoyé des délégués au Parlement français.

    Les colons n’ont pas imposé leur hégémonie sur l’Algérie avant la chute de Napoléon III en 1870 et l’avènement de la Troisième République en France.

    Jusque-là, l’Algérie était largement sous administration militaire, et le gouverneur général de l’Algérie était un officier jusqu’aux années quatre-vingt du XIXe siècle, mais avec l’avènement de la Troisième République, la domination des colons s’est accrue.

    Les colons ont imposé un vaste programme de confiscation des terres arables après avoir écrasé la résistance pour rendre la colonisation possible.

    Les colons étaient d’origine européenne mixte. Les Espagnols étaient principalement concentrés dans et autour d’Oran, tandis que les Français et les Italiens se concentraient dans le centre et l’est.

    La troisième étape : la guerre de libération

    En mars 1943, le leader algérien, Farhat Abbas, présente la déclaration du peuple algérien à l’administration française, et 56 leaders algériens et internationaux la signent. La déclaration demandait une constitution garantissant une participation immédiate, légale et égale des Algériens.

    L’histoire du premier président de l’Algérie, d’un officier de l’armée française à la présidence, puis à la prison et à l’exil.

    La France reconnaît avoir torturé et tué le combattant algérien Ali Boumenjel pendant la guerre de libération.

    Les Algériens ont organisé une marche en 1945 à laquelle les Français ont fait face avec violence, et des milliers d’Algériens sont morts lors de ces événements.

    En 1947, l’Assemblée nationale française approuve une loi prévoyant la création d’un parlement algérien à deux chambres, l’une représentant les Européens et l’autre les Algériens, ce que les Algériens rejettent.

    Commence alors la guerre d’indépendance, le 1er novembre 1954, à laquelle la France fait face avec violence. Le nombre de forces françaises en Algérie s’élève à environ 400 000 en 1956.

    En janvier 1959, Charles de Gaulle devient président de la Cinquième République et se rend ensuite en Algérie.

    De là, il annonce dans la ville de Constantine, dans l’est du pays, son vaste projet économique visant à créer des emplois, distribuer des terres aux agriculteurs, construire des logements et réaliser le développement. Sur le plan politique, il a donné aux Algériens le droit de se présenter et de voter d’une manière équivalente à ce qui est accordé aux Français.

    Mais les Algériens rejettent toutes ces tentations et poursuivent leur révolution.

    En septembre de la même année, de Gaulle parle du droit à l’autodétermination pour les Algériens, ce que les colons français considèrent comme une trahison à leur égard, ils lancent donc une rébellion en Algérie, soutenue par quelques unités de l’armée. Cependant, la rébellion échoue, ce qui représente un tournant dans la position officielle de la France.

    En mai 1961, les pourparlers d’Évian commencent entre le gouvernement français et le Front de libération et aboutissent aux accords d’Évian, qui fixent un délai de trois ans au terme duquel les Européens devront choisir entre la nationalité algérienne ou le statut d’étranger.

    Le 3 juillet 1962, le décret d’indépendance de l’Algérie est signé, mais le Front de libération fait du 5 juillet le jour de l’indépendance pour effacer de l’histoire le souvenir de l’occupation.

    Un général qui réprime les révolutionnaires

    Selon le journal britannique The Guardian, le général Jacques Massu, né le 5 mai 1908, est l’une des figures militaires françaises les plus célèbres de l’histoire moderne. Il a participé à la libération de Paris, à la crise de Suez, aux guerres françaises en Indochine, et notamment en Algérie.

    Lorsque le maréchal Pétain demande l’armistice aux Allemands en juin 1940 et que le général Leclerc commence à rallier les colonies à la cause de de Gaulle pour une France libre, Massu, alors capitaine, le rejoint au Tchad, en Libye et en Tunisie.

    Lorsque la 2e division blindée débarque en France en août 1944 et se dirige vers la libération de Paris, Massu joue un rôle important dans les combats.

    Après la Seconde Guerre mondiale, il sert en Indochine, suit une formation de parachutiste et effectue des missions en Tunisie et en Afrique occidentale. Promu général en 1955, il forme la dixième division de parachutistes, qu’il dirige lors des attaques sur Port Saïd et Port Fouad pendant la guerre de Suez en 1956.

    Se sentant amer que la guerre de Suez ait été finalement réglée par la diplomatie, Massu devient convaincu que certains Français désespérés sont prêts à renoncer aux véritables intérêts de leur pays.

    Au début de 1957, l’Algérie est sur le point de déclencher une guerre d’indépendance.

    Le 7 janvier de cette année-là, alors que le Front de libération nationale appelle à une grève générale, Massu est nommé responsable de la capitale, Alger, qui est un centre d’activité de la résistance.

    N’appréciant pas la gestion des crises par la police, il prend la direction du service d’information de la police et organise ses forces pour superviser tout ce qui se passe dans la Casbah.

    Les Français ont réprimé la grève sans pitié, obligeant les commerçants à ouvrir leurs magasins et forçant les autres à reprendre le travail. Les fournitures d’armes ont également été saisies, et des milliers de personnes ont été arrêtées et interrogées.

    Le résultat est qu’en octobre, l’activité de la résistance a pratiquement cessé et les restaurants et les cinémas de la ville sont revenus à la normale.

    Masso et ses parachutistes s’illustrent dans ce qui sera connu comme la bataille d’Alger.

    Mais bientôt un scandale international éclate à propos de l’utilisation de la torture par Masso dans la répression de la Casbah, et pour aggraver les choses, il semble certain que le gouvernement français dirigé par le socialiste Guy Mollet est au courant de ces méthodes et les approuve.

    La crise divise l’establishment français, le général Paris de Boulardier est condamné à 60 jours de prison pour avoir souligné que les parachutistes portent atteinte aux valeurs morales de la France.

    Néanmoins, la torture se poursuit et, en fait, lorsque Masso publie le premier des cinq volumes de ses mémoires, La véritable bataille d’Alger, en 1971, il accepte la responsabilité de cette pratique, affirmant que c’était le seul moyen pour lui d’obtenir une connaissance préalable des plans de la résistance.

    Et bien qu’il craignait que Paris soit sur le point d’abandonner l’Algérie, Masso n’a pas pris part aux intrigues politiques de droite qui ont affligé la France en 1958.

    Maso accepte la rébellion du 13 mai et accepte de prendre la tête du Comité de sécurité publique. Il nie qu’il s’agisse d’un coup d’État, et approuve également la résurrection militaire, selon laquelle ses parachutistes pourraient atterrir à l’aéroport de Villacoublay, près de Paris, et de cette façon, le général de Gaulle serait contraint d’assumer la présidence comme les politiciens de Paris étaient contraints de l’accepter.

    Le 24 mai, les parachutistes de Masso s’emparent de l’île de Corse, mettant fin à la IVe République.

    De Gaulle refuse de condamner cette invasion, mais le 27 mai, il donne des instructions officieuses pour que le processus du Baas soit abandonné.

    Une fois au pouvoir, il prend ses distances avec le Comité de salut public, à l’exception de Massou, qui devient gouverneur d’Alger et se voit confier cette région militaire la plus importante, où il est promu général en juillet 1958.

    Mais Masso se sent mal à l’aise face à l’incertitude qui entoure la politique de de Gaulle et à son discours sur « l’autodétermination ».

    En janvier 1960, il parle de ces controverses à un journaliste allemand, ignorant apparemment que sa conversation a été enregistrée.

    Lorsque l’interview est publiée, il est immédiatement relevé de ses fonctions.

    Mais Masso refuse toujours de participer à des complots contre de Gaulle ou à des tentatives de prise de pouvoir à Paris.

    Finalement, Masso accepte l’indépendance de l’Algérie et vote pour un référendum en janvier 1961.

    Cependant, Masso n’a jamais pu échapper à son passé en Algérie.

    En juin 2000, Louisa Iguile Ahrez a publié le récit de sa participation à la résistance en septembre 1957, lorsqu’elle a été capturée par les forces françaises et emmenée au quartier général de Masso à Alger.

    Louisa Ahreez a déclaré avoir été torturée pendant 3 mois et avoir 20 ans à l’époque. Maso a reconnu que l’histoire était vraie et a exprimé ses regrets.

    Il est mort en octobre 2002.

    Puis, en décembre 2013, le général Paul Aussaresses, qui était l’un des hommes les plus en vue du général Jacques Masso en Algérie, est décédé.

    Aussaresses avait défendu l’usage de la torture par les forces françaises lors de la guerre d’indépendance de l’Algérie.

    Ce général français, décédé à l’âge de 95 ans, est le premier officier français de premier plan à admettre avoir tué et torturé 24 prisonniers de guerre algériens dans un livre publié en 2001 sur la guerre d’indépendance en Algérie.

    En 2002, un tribunal français l’a condamné pour torture.

    Aussaresses a également été déchu de l’Ordre d’honneur, l’une des plus hautes distinctions de la France, à la suite de la publication du livre.

    Paul Aussaresses n’a jamais regretté le recours à la force. « Son utilisation est légitime lorsque la situation l’exige », a-t-il déclaré.

    Il a affirmé que le gouvernement français de l’époque était au courant de l’ordre de torture et l’a approuvé.

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    Quatrième étape : les essais nucléaires

    Tôt le 13 février 1960, des milliers de soldats français se rassemblent dans le désert algérien pour assister à la « gerboise bleue », un essai nucléaire quatre fois plus puissant que la bombe nucléaire qui a explosé au-dessus d’Hiroshima au Japon.

    L’Algérie a obtenu son indépendance en 1962. Toutefois, un traité signé par le président français Charles de Gaulle pour mettre fin à la domination française a permis à l’Algérie de continuer à mener des expériences dans le désert jusqu’en 1966.

    Depuis 1961, la France a effectué 17 explosions nucléaires à Ain Akre, où elle a procédé à des explosions nucléaires souterraines à l’intérieur de la montagne, et dans la région désertique de Reggane, où les explosions ont été réalisées en surface.

    Le moment où la France a obtenu sa dissuasion nucléaire a été une grande victoire pour le président français de l’époque, Charles de Gaulle, mais les essais nucléaires ont eu des effets mortels sur les soldats participants et la population de la région.

    Cinquième étape : Le « massacre » de Paris

    Le 17 octobre 1961, la capitale française, Paris, est témoin du massacre de centaines d’Algériens aux mains de la police française.

    Le Front de libération nationale algérien, qui menait une guerre contre les autorités coloniales françaises, avait appelé les travailleurs algériens à effectuer des marches pacifiques dans Paris pour protester contre le couvre-feu, qui leur était imposé précisément de vingt heures trente le soir à cinq heures trente le matin, par le directeur de la police de l’époque, Maurice Papon.

    Des dizaines de milliers de manifestants algériens pacifiques, dont des femmes et des enfants, sont sortis des bidonvilles pour descendre dans les rues de Paris, à l’appel du Front de libération nationale, malgré la prévention des autorités françaises, qui semblent avoir donné des instructions aux services de sécurité pour réprimer les manifestants par tous les moyens.

    Mais le dispositif de répression les a accueillis à l’entrée des rues principales, selon les historiens, qui ont relayé les récits de témoins et de participants aux manifestations. Des affrontements sanglants éclatent rue Saint Michel et Saint Severin, et des scènes sanglantes se répètent dans d’autres quartiers de Paris et de sa banlieue.

    La répression a été extrêmement féroce et brutale, selon les historiens britanniques, Jim House et Neil McMaster, qui ont décrit ce que les Algériens ont subi le 17 octobre dans leur livre « Les Algériens, la République et la Terreur de l’État », comme « la répression la plus violente d’une manifestation en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine. » .

    Les historiens et les écrivains qui ont été témoins des événements mentionnent que la police a arrêté environ 12 000 Algériens et les a détenus dans des commissariats de police et dans des camps qu’elle a spécialement aménagés pour eux, au Palais des Sports de Paris et au Palais des Expositions, et qu’ils y ont été interrogés, humiliés, battus, torturés et tués, selon les témoins.

    Les autorités françaises ont également expulsé des milliers de travailleurs algériens de Paris et de sa banlieue vers l’Algérie, en raison de leur participation aux manifestations.

    Les relations franco-algériennes en bref

    1830 – La France occupe l’Algérie, mettant fin à 3 siècles d’autonomie au sein de l’Empire ottoman.
    De 1939 à 1945 – l’effondrement de la France et son occupation par les Allemands, et l’occupation anglo-américaine de l’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale ravivent les espoirs d’indépendance des Algériens.
    1945 – Des manifestations pour l’indépendance éclatent à Sétif, et des milliers de personnes sont tuées lorsque les Français répriment les troubles qui ont éclaté après les manifestations.
    Janvier 1957 – La bataille d’Alger commence lorsque les parachutistes français utilisent la torture pour obtenir des informations sur le Front de libération.

    Mai 1958 – L’armée française soutient le soulèvement des colons, l’effondrement de la Quatrième République en France et le retour au pouvoir du général Charles de Gaulle.
    Janvier 1960 – Les colons se rebellent contre les démarches de de Gaulle pour négocier avec le FLN.
    L’échec de la tentative de coup d’État d’avril 1961 par des généraux de l’armée française à Alger.
    Mars 1962 – La France et le Front de libération nationale signent un armistice. Et l’organisation de l’armée secrète, composée de colons et de déserteurs, met le feu aux villes algériennes pour tenter d’empêcher l’indépendance.

    Juillet 1962 – L’Algérie déclare son indépendance, et un million d’Européens appelés « pieds noirs » fuient vers la France. Et l’Algérie annonce qu’un million d’Algériens sont morts pendant la guerre.
    1975 – Valéry Giscard d’Estaing devient le premier président français à se rendre en Algérie indépendante. En 1982, Chadli Bendjedid effectue sa première visite officielle en France.
    Mars 2003 – L’ancien président français Jacques Chirac reçoit un accueil chaleureux en déclarant que le passé troublé doit faire place à la réconciliation.
    Juillet 2006 – L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika déclare dans un discours que la domination de la France sur l’Algérie était l’une des « formes de colonialisme les plus barbares de l’histoire ».
    Juillet 2007 – Le président français élu Nicolas Sarkozy défend son refus de s’excuser pour les pratiques coloniales, affirmant que les dirigeants doivent se concentrer sur l’avenir.
    Novembre 2007 – Le leader des anciens combattants, Mohamed El-Said Abado, demande à Paris de s’excuser pour son passé colonial.

    BBC, 09/10/2021