Étiquette : majorité parlementaire

  • Algérie : Mutualiser les énergies (Edito du Moudjahid)

    Selon les chefs de parti et les candidats indépendants, vainqueurs aux élections législatives, la possibilité d’alliance au sein de la chambre basse du Parlement dans la perspective d’un soutien au programme du président de la République n’est pas exclue ; les raisons sont multiples et se justifient amplement.

    Il faut admettre que cette initiative, pour peu qu’elle aboutisse, pourrait éloigner le spectre des divisions qui feraient obstacle au processus de réformes en cours, à une nouvelle dynamique à l’action de l’APN.

    Une Assemblée regroupée autour de dénominateurs communs, hautement consensuels, n’aura que plus d’efficacité, surtout quand elle place au cœur de ses préoccupations la défense des intérêts supérieurs de l’Algérie, les valeurs de la Révolution de 1954 et sa Proclamation historique, en plus des aspirations citoyennes au changement radical. La conjoncture actuelle plaide nécessairement en faveur d’un tel rassemblement des rangs et d’une mutualisation maximale de tous les efforts, en vue de la préservation de la nation, de la sauvegarde de sa stabilité, du souci majeur de voir émerger une scène politique assainie, en rupture totale avec l’emprise de l’argent sale, les marchandages occultes orchestrés par l’oligarchie et les partisans de la gouvernance parallèle.

    S’exprimant sur une éventuelle alliance du FLN avec d’autres partis au sein du prochain Parlement, le secrétaire général du FLN, Abou Fadhl Baadji, a affirmé que les députés du parti seront au service du peuple pour défendre ses droits, qu’il aura des alliés avec lesquels il partage les mêmes idées et convictions. Le président du MSP, Abderrazak Makri, s’agissant de la participation du Mouvement à la composante du prochain gouvernement, a expliqué que la décision devra être prise par le Conseil consultatif. On imagine bien qu’il reste attentif et disponible pour prendre part aux éventuelles tractations qui s’effectueront dans ce sens.

    Le Rassemblement national démocratique, par la voix de son secrétaire général, Tayeb Zitouni, s’inscrit dans cette démarche et n’a pas écarté la possibilité de s’impliquer dans des alliances au sein du Parlement.

    Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, est aussi favorable à une alliance partisane ou avec des listes indépendantes, pour contribuer positivement à la stabilité de l’Algérie. On retrouve le même état d’esprit chez le président du mouvement El Bina El Watani, Abdelkader Bengrina, qui a appelé à l’adoption d’une vision nationale inclusive reposant sur une approche participative, loin des calculs restreints, sous l’égide du Président Tebboune et en concertation avec les institutions de la République. Des députés indépendants ont annoncé leur soutien et leur appui au programme présidentiel, en vue de consolider l’édification d’une Algérie nouvelle avec des fondements politiques et des pratiques démocratiques qui prônent le développement dans tous les domaines. Ils ont exprimé leur fierté de pouvoir participer à la démarche sincère, du chef de l’État, engagée depuis son élection à la magistrature suprême.

    EL MOUDJAHID, 23 juin 2021

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  • Algérie : Vers une APN morcelée et sans majorité

    Par Nadji Azzouz

    Dans “Le Guépard”, célèbres roman et film éponyme italiens, traçant la vie d’un prince emblématique au milieu des tourments révolutionnaires du Risorgimento (unification italienne au 19ème siècle), un personnage-clé dit ce qui deviendra une citation légendaire : « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change ».

    En somme, il faut que tout bouge pour que rien ne change ! Cette sentence tirée de l’Histoire d’une Italie vivant à l’époque la transition entre un ordre ancien et un nouvel ordre, s’applique parfaitement aux résultats politiques des élections législatives du 12 juin dernier, les premières de l’ère post-Hirak et sous le premier mandat du président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre 2019.

    On croyait l’ancienne Alliance Présidentielle composée du FLN, de son avatar organique le RND et de la version algérienne des Frères Musulmans le MSP, morte et bel et bien enterrée du fait du Hirak, et la voilà électoralement ressuscitée ! Une résurgence certes encouragée par le taux d’abstention record, mais qui n’est pas en soi si étonnante que ça.

    En dépit de l’irruption significative des « Indépendants », qui raflent la seconde place en termes de sièges additionnés, la nouvelle architecture parlementaire de l’Assemblée populaire nationale (APN) est finalement conforme à la sociologie politique algérienne et à la culture du vote légaliste dans le pays. On vote en Algérie, peu ou prou, depuis l’Indépendance, pour les forces et les candidats qui symbolisent le pouvoir établi, à l’exception de la parenthèse ouverte par l’expérience du Front islamique du salut (FIS). Une vérité historique, une réalité politique et un phénomène électoral.

    Comme en 2017, 2012, 2007 et 2002, l’ex-parti unique FLN reste la première formation à l’APN malgré son net recul en nombre de sièges, ce qui l’amènerait, comme lors des précédentes consultations, à négocier la mise en place d’une coalition devant composer la future majorité. Au vu des résultats préliminaires fournis par l’Agence nationale indépendante des élections (ANIE), les anciens partenaires de la défunte Alliance présidentielle bouteflikienne, respectivement première, troisième et quatrième forces dans l’Hémicycle, pourraient constituer à eux seuls la prochaine majorité, sans être pour autant obligés de parlementer avec les « Indépendants » (78 sièges). A moins d’une mésentente politique sans issue. Avec 105, 64 et 57 sièges, le FLN, le MSP et le RND cumuleraient en effet 226 sièges, soit largement plus que la moitié des 407 qui constituent l’actuelle APN.

    Cette question de la future majorité constitue l’inconnue politique des prochains jours. On se demande par conséquent si les futurs partenaires de la prochaine majorité à l’Assemblée nationale pourraient s’entendre pour peser sur le choix du futur gouvernement qui sera issu, d’une manière ou d’une autre, d’une APN constituée d’une mosaïque de treize partis, plus les « Indépendants ». Dans la nouvelle configuration, on retrouve, outre le trio FLN-MSP-RND, dix autres formations sans ancrage électoral et sans audience politique réelle, certaines d’entre elles étant de parfaits inconnues, car de création récente.

    Face au FLN-MSP-RND, outre les partis d’Abdelaziz Bélaid et d’Abdelkader Bengrina, les deux anciens candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, on retrouve des particules organiques ayant obtenu trois, deux ou un seul siège. Huit petites formations totalisent seulement quinze sièges, alors que les partis de Bélaid et Bengrina comptent respectivement 48 et 40 sièges. On voit donc bien que les chiffres officiels mais non encore consolidés de l’ANIE dessinent déjà une nouvelle assemblée sans parti dominant et sans courant politique fort, encore moins hégémoniques.

    En Algérie, les catégories politiques en cours ailleurs, comme de définir les partis en formations de gauche, de droite, de centre-gauche, de centre-droite et d’extrême-droite, ou encore en libéraux et conservateurs, ne sont pas tout à fait applicables à la réalité politique du pays. Tout au plus pourrait-on classer les uns et les autres en partis nationalistes ou islamistes, plus ou moins libéraux dans le domaine économique et tous conservateurs ou réactionnaires du point de vue sociétal. En tout cas, tous démagogiques et populistes. Bref, des partis-fourre-tout, opportunistes à souhait et clientélistes certainement. Le plus souvent sans programmes politiques clairs, sauf à soutenir le pouvoir en place ou à s’opposer de quelque façon que ce soit à lui.

    Bien malin celui qui parviendrait à définir aujourd’hui, avec une certaine précision, le FLN de l’avocat Baâdji Abou El Fadl, le RND de Tayeb Zitouni, El Bina de Abdelkader Bengrina et le Front El Mostakbal d’Abdelaziz Bélaid, pourtant des partis un peu familiers dans le paysage politique. Encore moins les illustres inconnus que sont le PLJ, le Parti de la liberté et de la justice, le FAN, alias le Front de l’Algérie nouvelle, ou encore El Karama (la dignité), El Fajr El Jadid (aube nouvelle) et le FBG, le Front de la bonne gouvernance. Des comètes surgies du néant galactique ou encore des OPNI, des objets politiques non identifiés mais électoralement récompensés !

    Le Jeune Indépendant, 19 juin 2021

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  • Algérie : Coudées franches pour Tebboune

    par Mohamed Kebci

    Visiblement, le président de la République aura toute la latitude de composer son gouvernement sur la base d’une majorité parlementaire à la lumière des résultats préliminaires du scrutin législatif anticipé de samedi dernier.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Abdelmadjid Tebboune a les coudées franches pour composer l’exécutif qui aura à poursuivre sa feuille de route. La configuration de la Chambre basse du Parlement issue des élections législatives anticipées de samedi dernier lui donne, en effet, toute la latitude de composer son gouvernement sans trop d’encombres. Les partis sortis grands vainqueurs de ce scrutin ont tous, ou presque, signifié bien avant ces élections, et viennent de la réitérer, leur disponibilité à accompagner le chef de l’État dans son chantier de la nouvelle Algérie.
    Ainsi, le parti du Front de la libération nationale, premier à l’issue de ces élections avec 105 sièges parlementaires, le Rassemblement national démocratique avec 57 sièges et le Front el Moustakbal avec 48 sièges, qui, à eux seuls, peuvent constituer une majorité parlementaire d’appui au chef de l’État, ont d’ores et déjà signifié leur disponibilité pour ce faire.

    «Nous l’avons clairement dit bien avant ces élections et nous l’avons réitéré maintes fois durant la campagne électorale et nous le répéterons encore aujourd’hui : nous sommes partie intégrante de l’Alliance présidentielle», a, en effet, répondu le secrétaire général du RND, hier mercredi, dans une conférence de presse au lendemain de la proclamation des résultats préliminaires des législatives anticipées de samedi dernier, à une question sur la probabilité de voir le parti prendre part au prochain gouvernement. Pour Tayeb Zitouni, «l’urgence de lancer de grands chantiers pour la relance de la machine économique dicte de ne pas trop perdre de temps, le pays étant presque paralysé». Pour sa part, Abdelaziz Bélaïd s’inscrit dans la même démarche.

    Le président du Front el Moustakbal, arrivé en quatrième position derrière le FLN, le RND et le MSP avec 48 sièges, a rappelé, hier, lors d’une conférence de presse, que son parti «s’inscrit pleinement dans la démarche du président de la République en apportant son soutien à sa feuille de route marquée par la révision de la Constitution, les législatives, en attendant les élections locales pour, a-t-il dit, parachever l’édifice institutionnel».

    Ceci dit, Bélaïd fait part de discussions en vue, une fois la nouvelle Assemblée populaire nationale installée, «entre les différents partis représentés à l’APN et une concertation avec le président de la République en prévision de la formation du gouvernement pour aller vite dans l’enclenchement des réformes économiques et sociales qui urgent».
    Du côté du MSP, arrivé en troisième position avec 64 sièges parlementaires, on dit «ne pas précipiter les choses et que la question sera abordée au moment opportun». Mais les lauriers que le président du Mouvement de la société pour la paix ne cesse de tresser au chef de l’État, ne laissent point de doute quant à la probabilité forte de voir le MSP reprendre sa place au sein d’une nouvelle alliance présidentielle.

    Hier, mercredi, encore à l’occasion d’une conférence de presse, Abderrezak Makri s’est dit disposé à soutenir et à appuyer le président de la République dans sa «lutte implacable contre la corruption». Mais pas que cela, puisqu’il soutient que les priorités de l’heure sont une «réforme profonde de l’économie, la défense de l’identité du pays, sa souveraineté et son unité, le renforcement des libertés démocratiques, la liberté de réunion, l’indépendance de la justice».

    Quant au Mouvement el Binaa, arrivé en cinquième position avec 40 sièges parlementaires, son président a clairement signifié, lors de la campagne électorale pour ces législatives anticipées, que le parti se «rangerait derrière le président de la République juste après les élections législatives».

    Quant au FLN, le grand vainqueur de ces élections avec 105 sièges, sa disponibilité à appuyer le chef de l’État ne date pas d’aujourd’hui.

    Autant de données favorables qui indiquent que le chef de l’État n’aura pas de difficultés à nommer son Premier ministre, et ce, conformément à l’article 103 de la Constitution, certain de se constituer une plus que confortable majorité présidentielle.
    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 17 juin 2021

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  • Algérie-Legislatives: retour à la case départ

    Par Mohamed Kouini

    S’il est vrai que ces législatives se sont tenues dans un contexte très particulier, accablé par deux crises économique et sanitaire, organisées presque à la hussarde dans un laps de temps assez court, et caractérisées par une forte abstention, attendue du reste, de plus des deux tiers de l’électorat, le fait est là. Têtu, cynique et sans équivoque. La prochaine Assemblée populaire nationale reconduira les mêmes acteurs, les mêmes forces, voire les mêmes profils politiques qui ont accompagné sans coup férir l’ancien régime honni de Bouteflika pendant plus de deux décennies.

    Inutile de relire les chiffres des répartitions des sièges, le FLN et le RND partagent la tarte parlementaire. L’intrusion des indépendants n’y changera rien à nouvelle-ancienne carte de l’échiquier politique compte tenu du fait que de nombreux candidats indépendant sont des transfuges du FLN et RND. Ces deux partis traditionnellement toujours amarrés autour des cercles des pouvoirs décisionnels, peuvent légitimement constituer cette majorité parlementaire qui leur permettra de constituer un gouvernement de coalition, en attirant un autre mouvement qui nage dans les mêmes mers, celui du Moustakbel de Belaid Abdelaziz.

    Donc, on prend les mêmes et on recommence. Phrase qui revient comme un leitmotiv, expliquant d’une manière laconique la situation de statu quo politique qui domine l’actualité nationale. Pour de nombreux analystes, la bouderie des urnes par une large frange de la jeunesse algérienne aura été pour beaucoup dans ces scores, presque incroyables, deux ans après le début d’un vaste mouvement de contestation populaire et citoyenne. Pourquoi une aussi faible participation? S’agit-il d’une démobilisation ou d’une dépolitisation ou d’une rupture définitive entre le gouvernant et le gouverné?

    Certains expliquent que les conditions sociales n’ont guère favorisé le succès de ces élections. Une société fatiguée, exténuée par la pandémie et son stress, au seuil de la pauvreté pour les couches moyennes, un pouvoir d’achat malmené et laminé au gré des saisons, un chômage endémique, une croissance qui patine et une monnaie en perte de vitesse. Trop de facteurs qui s’ajoutent à la déception politique et à la perte de confiance entre le citoyen et son élu.

    A vrai dire, on peut facilement dire qu’il s’agit moins d’une revanche de la part des partis symboles du régime déchu de Bouteflika, que d’un échec patent de la propre démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. On se souvient que le chef de l’Etat a construit sa feuille de route électorale, en se basant sur une implication des acteurs de la société civile.

    Pour lui, il fallait renouveler complètement la composante humaine des institutions élues, particulièrement le Parlement, socle de tout changement démocratique.
    Indépendant lors de sa candidature aux présidentielles de 2019, c’est tout à fait naturel qu’il a été pour beaucoup dans l’élaboration d’un code électoral, avantageant les listes indépendantes, allant jusqu’à les octroyer des aides financières substantielles, puisées du Trésor public. Ces listes incrustées par des noms d’activistes, de meneurs et de figures emblématiques du mouvement associatif et intellectuel, n’ont pas réussi à bousculer l’ancienne et traditionnelle hiérarchie politique. Les indépendants n’ont obtenu qu’un maigre butin, qui ne leur permettra pas de jouer un rôle prépondérant dans les prochaines joutes parlementaires. Ils ne seront d’aucun secours pour Tebboune, quand il s’agira d’engager ses délicates réformes économiques et sociales.

    Tebboune croyait dur comme fer que le hirak du 22 février signifiait la faillite des partis et des organisations, telles que le FLN, le RND, Taj et autre MPA. D’après ses discours antérieurs, ces appareils trainaient un fort déficit de légitimité, notamment au sein de cette APN, largement contestée et contestable par les agissements de ses membres et députés. Tout le monde connaissait les scandales du FLN, dont deux SG ont connu la prison, et se ventes des têtes de listes” à coup de milliards, dont le procès est en cours. Tout le monde savait comment lors des marches hebdomadaires , les manifestants réclamaient la mise au musée du sigle FLN, en raison des pratiques de ses dirigeants. Le RND n’échappaient pas à la vindicte populaire, tout comme Taj et le MPA dont leurs patrons croupissent en prison et poursuivis pour plusieurs affaires.

    Que va faire Tebboune maintenant? Face aux résultats qui seront validés par le Conseil constitutionnel dans quelques jours, il ne pourrait que se résigner à accepter une cohabitation avec des partis qu’ils ne voulaient pas pour poursuivre son mandat. Dans son entourage, on est sûr d’une chose: le prochain gouvernement sera constitué de ses quatre ou cinq partis, en plus d’une intrusion d’un ou deux indépendants. Une alliance présidentielle sera le prochain chantier des nouveaux députés.

    En 2004 et jusqu’au 2012, le FLN, le RND et le MSP ont crée une coalition pour soutenir l’ex président Bouteflika. Après le retrait du MSP, c’est un dissident de ce parti islamiste qui prend le relais avec son TAJ, rejoint plus tard par le MPA, aujourd’hui disparu. Il est clair qu’on va vers la même configuration. Alliance présidentielle? Un scénario qui rappelle de mauvais souvenirs.

    Le Jeune Indépendant, 16 juin 2021

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  • Algérie : «Nul ne peut imposer ses diktats au peuple» (Tebboune)

    «En ma qualité de président et de citoyen, je crois résolument à l’article 7 de la Constitution stipulant que le peuple est la source de tout pouvoir, qui l’exerce à travers ses élus», souligne le chef de l’Etat.

    Smaïl ROUHA

    «Qu’importe le taux de participation, pourvu que ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d’exercer le pouvoir législatif» a affirmé le président de la République Abdelmadjid Tebboune, s’inspirant ainsi d’Alfred de Musset. Pour le chef de l’Etat, les chiffres comptent peu, l’essentiel réside dans l’«intégrité» et la «transparence» du scrutin, relevant que le taux de participation aux élections législatives est «souvent inférieur à celui enregistré lors des élections présidentielles ou d’autres échéances».

    Lors d’une visite, effectuée jeudi, au siège de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), à l’invitation de son président, Mohamed Charfi, le chef de l’Etat avait, déjà, affirmé que «quel que soit le taux de participation aux élections, nous exigeons qu’elles soient intègres, transparentes et fassent ressortir celui qui mérite la confiance du peuple», insistant sur le fait que «le 12 juin, le citoyen sera souverain dans le choix de ses représentants à la prochaine Assemblée populaire nationale», réitérant ainsi son engagement quant à la régularité et à la transparence de ce scrutin que manqueront les partis de la mouvance démocratique.

    Une mise en garde réitérée aux partisans du boycott et du report des élections, hier, au sortir du bureau de vote au niveau de l’école Ahmed aroua à Staouéli (Alger Ouest) où il a accompli son devoir électoral. «Ceux qui ont choisi le boycott, c’est leur droit, à condition qu’ils n’imposent pas leur décision aux autres», car «tout le monde est libre dans ce pays, mais dans le respect de l’Autre» a-t-il indiqué. «Des personnes cherchent à imposer leurs diktats sans que nous sachions qui elles représentent. Aucune personne ni aucun groupe ne peut imposer ses diktats à un peuple tout entier», a martelé le chef de l’Etta, ajoutant que «ceux-là sont libres dans leurs déclarations, mais le peuple voulait ces élections et elles ont eu lieu».

    Dans ce contexte, il a évoqué l’un des principaux fondements de la démocratie qui «veut que la majorité respecte la minorité, mais la décision demeure entre ses mains», tout en rappelant que voter se veut «un devoir national». Estimant que les élections législatives constituent une étape dans le processus «du changement et d’édification d’une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen qu’avant», le président Tebboune a affirmé que «je pense que nous sommes sur la bonne voie» en attendant la tenue «prochainement», a-t-il poursuivi, des élections locales (APW et APC), qui se veulent «le dernier jalon» de ce processus.

    Concernant justement la composition du nouveau gouvernement, le chef de l’Etat a indiqué que quels que soient les résultats des élections, avec une majorité pour l’opposition ou les pro-gouvernementaux, il prendra des décisions conformes à la démocratie. «La Constitution a tranché à ce sujet, c’est-à-dire en cas de majorité parlementaire ou présidentielle, et dans les deux cas, nous allons prendre une décision consacrant la véritable démocratie» a-t-il précisé. L’article 103 de la Constitution stipule que le gouvernement doit être dirigé par un «Premier ministre dans le cas où les élections législatives aboutissent à une majorité présidentielle ou un chef du gouvernement dans le cas où les élections aboutissent à une majorité parlementaire».

    L’Expression, 13 juin 2021

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