Étiquette : MAK
-
El Djeïch : La stabilité de l’Algérie au-dessus de toute considération
Algérie, Maroc, MAK, Rachad,Les terribles incendies criminels que notre pays a connus récemment ont prouvé ce que le Haut commandement de l’Armée nationale populaire avait affirmé à maintes reprises quant à l’exposition de notre pays à des plans malveillants dont les fils sont tissés à l’étranger et exécutés par des traîtres et des agents, dans l’objectif de saper l’unité territoriale et populaire et d’ébranler la cohésion nationale.Indépendamment des intentions et des objectifs qui sont devenus apparents et clairs, l’ampleur de ces incendies a révélé la profonde rancœur de ceux qui les ont fomentés et ceux qui les ont exécutés, envers notre pays, dans une nouvelle et vaine tentative de l’affaiblir, en suscitant la fitna entre les enfants d’un même peuple, du même pays, et le désespoir chez les citoyens.Les enquêtes des autorités sécuritaires spécialisées ont prouvé indubitablement l’implication des deux organisations terroristes «MAK» et «Rachad» dans la guerre féroce menée contre notre pays, et dans les crimes odieux qu’ont été les incendies qui, outre les pertes humaines, ont affecté le patrimoine forestier, la faune et la flore et l’équilibre environnemental dans de nombreuses wilayas du pays, causant ainsi de lourdes pertes à l’économie nationale. Ceci sans oublier la torture barbare et le crime odieux perpétré à l’encontre d’un citoyen algérien innocent.Et comme toutes les fois que le pays avait eu besoin de ses braves enfants, les éléments de l’Armée nationale populaire se sont, dès le début, lancés dans un élan héroïque pour sauver les populations piégées par les incendies, et la fine fleur de ces éléments ont offert leur vie pour la Patrie et pour sauver leurs concitoyens. Par ce sacrifice et cet acte héroïque inestimable, ils ont ainsi fait échec à un des nombreux complots et plans hostiles visant l’Algérie et son peuple.En cette circonstance cruciale, les images éloquentes et expressives de cohésion, de solidarité et de synergie entre l’armée et le peuple dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, en particulier, et du peuple, en général, ont apporté le plus cinglant des démentis aux allégations et mensonges des militants des espaces virtuels et des bonimenteurs ainsi qu’aux rumeurs et désinformation distillées par les traîtres et ceux qui les soutiennent. Elles ont également prouvé la cohésion indéfectible entre le peuple et son armée, la fraternité et la solidarité inouïes entre les enfants du peuple et que les plans hostiles, aussi nombreux et variés soient-ils, se heurteront à la détermination du peuple à les dévoiler, à les rejeter, et à leur faire échec.La référence à des plans hostiles nous amène nécessairement à parler de l’implication du Makhzen, d’une manière ou d’une autre, dans ce crime odieux et impardonnable, en vertu du lien fort et avéré du Maroc avec les deux organisations terroristes susmentionnées, dans la série d’agressions et d’actes hostiles qu’il a menés depuis l’indépendance de notre pays, bafouant les lois et les coutumes internationales et le principe de bon voisinage, de coopération et de confiance mutuelle, que l’Algérie a tenu à établir de bonne foi, pendant que le Makhzen s’entêtait à engager les relations algéro-marocaines dans une impasse de laquelle il serait difficile de sortir.L’Algérie a fait preuve, depuis longtemps, de retenue face aux graves et méthodiques provocations du Maroc contre l’Algérie, dans son insistance à nuire à notre pays. Une des dernières en date a été d’offrir, à partir de son territoire, une tribune à un ministre de l’entité sioniste en l’encourageant à émettre de fausses accusations contre notre pays et à proférer des menaces à peine voilées, ce qui reflète l’extrême hostilité que le Makhzen nourrit à l’encontre de notre pays.Avant cela, il y a eu les déclarations du ministre marocain auprès des Nations unies qui, en violation de tous les usages diplomatiques, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de deux pays «frères», en exprimant le soutien de son pays à un mouvement séparatiste classé terroriste et en appelant à l’atteinte de l’intégrité territoriale de l’Algérie.A cela s’est ajoutée l’inertie du gouvernement marocain par rapport aux demandes d’explications sollicitées par l’Algérie auprès de ce gouvernement quant à sa position officielle vis-à-vis de cette dangereuse dérive.La décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc est souveraine et fondée, intervenant, comme nous l’avons mentionné, suite à des attaques et provocations nombreuses, répétées, attestées et connues de tous. Une décision cruciale et ferme prise par notre pays après avoir longtemps privilégié les valeurs de fraternité, de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins et observé une attitude de retenue et de mesure pendant des décennies face aux actions hostiles et aux provocations constantes du Maroc.L’Algérie, qui est entrée dans une nouvelle ère, est plus que jamais déterminée à marquer son attachement aux exigences de la souveraineté et de l’unité nationale, comme elle est prête à faire face vigoureusement à toutes les tentatives hostiles visant l’Etat et à éradiquer les organisations terroristes qui tentent en vain de saper sa stabilité, l’unité du peuple et du territoire. Ceci, en s’appuyant sur ses positions justes et immuables qui préservent à notre pays ses droits et son prestige, réaffirment l’unité du peuple qui se tient comme un seul homme aux côtés de ses dirigeants face à quiconque se hasarderait à nuire à l’Algérie des Chouhada.El Djeïch nº 698, septembre 2021 -
Maroc-Algérie : Conflit imminent
Maroc, Algérie, Sahara Occidental, MAK, Kabylie,
Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Que va-t-il se passer maintenant ?
Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en a fait l’annonce le mardi 24 août 2021, lors d’un point de presse. Avant d’annoncer cette issue fatale, Lamamra a fait un long exposé dans lequel il a énuméré tous les griefs de son pays envers le Maroc depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Lamamra a commencé par rappeler la guerre des sables, qui a opposé les deux armées maghrébines entre fin 1963 et début 1964. Il a ensuite décrit tous les malentendus entre les deux Etats depuis 60 ans, rappelant bien sûr l’éternel différend sur le Sahara occidental entre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenu par Alger, et le Royaume du Maroc depuis 1975. Il est ensuite passé à l’histoire récente, en évoquant les récentes tensions, qui secouent les deux pays et qui ne sont pas mineures.
Voici les raisons qui ont poussé Alger à rompre ses relations avec Rabat. L’Algérie considère que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020 signifie l’installation d’une « avant-garde sioniste » au Maghreb. Et cela, affirme-t-elle depuis décembre, constitue une menace pour sa sécurité. La récente visite officielle au Maroc du ministre des affaires étrangères et futur premier ministre d’Israël, Yair Lapid, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu.
Bien que l’on ne sache pas encore s’il l’a fait avec l’approbation des autorités marocaines, depuis Raba, Lapid a critiqué le « rapprochement [de l’Algérie] avec l’Iran », exprimant ainsi l’opposition de l’axe Rabat-Tel Aviv au supposé axe Alger-Téhéran. Ce faisant, il a exporté au Maghreb la rivalité géostratégique entre Israël et l’Iran. Cette démarche a été perçue comme une erreur aux yeux de nombreux Marocains qui, malgré une campagne saoudienne amère qui a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, ne considèrent pas l’Iran comme un ennemi.
Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, par le biais du mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie.
Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, à travers le mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie. Mais pour l’instant, malgré quelques rares articles d’opinion dans les médias marocains et étrangers liés au régime marocain, aucune enquête sérieuse n’a pu confirmer ce scénario. Même les Américains, pourtant vigilants vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, n’ont rien détecté.
L’autre bévue marocaine qui a mis le feu aux poudres est la quasi-reconnaissance du MAK, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, soutenu par Rabat et considéré comme une « organisation terroriste » par le gouvernement algérien.
Lors d’une réunion virtuelle des pays du Mouvement des Non-Alignés, qui a eu lieu à New York les 13 et 14 juillet, le représentant permanent de la mission diplomatique marocaine auprès de l’ONU, l’Ambassadeur Omar Hilale, a distribué une note aux Etats membres de l’ONU dans laquelle il décrit le « vaillant » peuple kabyle qui a subi la plus longue occupation étrangère et qui « mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination. » La Kabylie est une région algérienne, et contrairement au Sahara occidental, elle ne figure pas sur la liste des territoires non autonomes qui ont le droit à l’autodétermination.
L’indignation et la réponse menaçante du ministre algérien des affaires étrangères Lamamra témoignent du niveau de tension entre les deux pays. Il a dit que le Maroc utilise une partie du territoire algérien pour dire qu’il mérite l’autonomie, qu’il est occupé, et que c’est quelque chose de très grave qui peut conduire à des choses plus graves comme un conflit armé.
« Conflit armé » a été dit et en public. Puis les choses sont devenues très sérieuses : le président algérien Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) qui s’est terminée par des annonces solennelles et très explicites.
L’Etat algérien annonce sa décision de « revoir » ses relations avec Rabat et d’intensifier le contrôle sécuritaire aux frontières occidentales en raison des « actes hostiles incessants » du Maroc.
Quelques jours plus tard, l’Algérie a déclaré que les feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays ont été causés par des militants du MAK. Pour accroître encore sa pression sur le Maroc, Alger accuse ce dernier d’entraîner les militants du MAK dans des camps militaires.
La rupture des relations diplomatiques n’a été qu’une question de jours. Pour montrer qu’il n’y a pas de retour en arrière et pour signifier que les ponts entre les deux pays sont définitivement coupés, Alger annonce le 26 août qu’elle n’utilisera plus le gazoduc Maghreb-Europe qui relie les champs pétroliers algériens à l’Europe via le Maroc. Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’énergie, a expliqué aux Espagnols que désormais, le gaz algérien passerait uniquement par Medgaz, un autre gazoduc qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, sans passer par le Maroc.
Cette décision algérienne constitue une perte économique pour le Maroc, qui pompait 900 millions de mètres cubes de gaz naturel par an, sans parler des pertes financières que subira Rabat, qui ne percevra plus d’argent de l’Espagne pour l’utilisation de son territoire.
Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques.
Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques. La crainte que les Marocains et les Algériens résidant dans les deux pays soient expulsés de leurs foyers comme ce fut le cas en 1976 au plus fort de la reconnaissance du Front Polisario par Alger est palpable, mais peu probable, à moins que la situation ne s’aggrave.
Aujourd’hui, il n’y a que des escarmouches entre les Forces Armées Royales (FAR) et les indépendantistes sahraouis qui ont rompu le cessez-le-feu avec le Maroc l’année dernière après les événements du poste frontière de Guerguerat qui sépare le territoire contesté du Sahara Occidental de la Mauritanie.
Mais nous sommes toujours dans une situation de pré-guerre qui a le potentiel de se poursuivre. Elle peut également basculer dans un conflit total si l’Algérie autorise et soutient le Front Polisario à aller au-delà des engagements militaires actuels.
Le Maroc et l’Algérie se sont engagés dans une dangereuse course aux armements au cours des dernières décennies. En 2015, le budget militaire de l’Algérie était de 11 milliards de dollars, tandis que celui du Maroc n’était que de 3 milliards de dollars. Le Maroc a rattrapé l’Algérie après avoir lancé un plan de réarmement quinquennal de 22 milliards de dollars en 2017, puis réintroduit le service militaire obligatoire en 2018. Les deux pays ont sans doute atteint un dangereux équilibre militaire qui, selon les experts, se terminera souvent par une conflagration.
Une guerre, même limitée et courte, affaiblirait considérablement les deux économies, déjà mal en point, provoquerait des sentiments, et rendrait lointaine la réconciliation tant attendue. Surtout, elle déstabiliserait toute la région du Maghreb. Cela ne convient pas à l’Union européenne, qui a besoin de l’Algérie et du Maroc pour lutter contre l’immigration clandestine.
Le Maroc et l’Algérie partagent une histoire, des religions et des langues vernaculaires communes. Même si les deux peuples ne se reconnaissent pas dans les querelles diplomatiques et les velléités belliqueuses de leurs dirigeants, un conflit avec mort et destruction briserait ce lien fraternel qui aujourd’hui, malgré les assurances des deux parties, ne tient qu’à un fil.
Ali Lmrabet
Politics Today, 02/09/2021
-
Algérie: Le Maroc poursuit sa politique de tension
Algérie, Maroc, MAK, Ferhat Mehenni, Kabylie, #Algérie, #Maroc,
Le représentant permanent du Makhzen aux Nations Unies ne semble pas être prêt à mettre un terme à ses provocations. Après avoir remis, le 14 juillet dernier, aux Etats membres du mouvement des non-alignés une note dans laquelle il affirmait le soutien de son pays à une prétendue autodétermination de la Kabylie, il vient de récidiver, en commettant un autre dérapage, de nature à faire monter la tension entre les deux pays.Omar Hilale, dont la déclaration est en grande partie à l’origine de la rupture des relations diplomatiques, décision prise par l’Algérie, après avoir attendu vainement des explications de Rabat, est de nouveau revenu à la charge, pour annoncer lors du séminaire du Comité spécial de la décolonisation des caraïbes en Dominique, que le Maroc soutient le MAK de Ferhat Mehenni, mouvement séparatiste très minoritaires en Kabylie, dont les principaux animateurs vivent en France.Reprochant à l’Algérie ses positions de principe en faveur du libre choix du peuple sahraoui en lutte pour son autodétermination, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU n’a pas hésité à faire le parallèle entre le Sahara occidental et la Kabylie !Aveuglé par une haine sans limite, il est allé jusqu’à contredire le chef du gouvernement marocain, qui a déclaré le 26 août que la note verbale présentée par Omar Hilale « n’était pas une position politique, mais une réaction dialectique ». Mais, coup de théâtre, moins d’une semaine plus tard, le même Omar Hilale récidive, et réclame la présence du MAK aux réunions du Comité spécial de la décolonisation.Considérant que l’autodétermination est un droit onusien, il n’a pas hésité à excepter de ce droit le peuple sahraoui, en soutenant contre toute logique que le Sahara occidental fait partie intégrante du territoire marocain.Chargés de ramener les feux de l’actualité sur eux, pour empêcher que le roi Mohamed VI ne soit exposé aux critiques, du moins aux questionnements, le chef du gouvernement et le représentant du Palais royal à l’ONU se sont attelés à leur mission avec beaucoup de zèle, quitte à se donner en spectacle aux médias à travers leurs déclarations contradictoires.En réalité, les deux serviteurs du Makhzen sont de simples exécutants d’une politique de tension, dont le but principal est de détourner l’attention de l’opinion publique marocaine de ses problèmes majeurs, ainsi que de la réalité qui prévaut au Sahara occidental.Mohamed VI, qui a officialisé le statut du Maroc en tant que pays vassal à la solde d’Israël, a besoin de points de fixation pour faire diversion. En un mot, il a vendu tout ce qui lui restait de souveraineté au Mossad, en attendant qu’en contrepartie, il recevrait tout le soutien nécessaire pour se maintenir et maintenir sa politique expansionniste, qui lui permettrait d’éloigner son armée de la politique, comme cela lui fut inculqué par son père, le roi Hassan II.Le syndrome du général Oufkir est toujours présent dans l’entourage du monarque. Celui-ci est devenu avec le temps l’otage de ses conseillers, dont certains sont arrivés à le manipuler, sans qu’il ne se rende compte.A l’inverse de son père, il n’est pas arrivé à s’imposer totalement après 22 ans au trône. C’est donc en toute logique que Tel Aviv en a fait un pion pour s’introduire dans l’espace Maghreb.Mohamed M.
L’Est Républicain, 02/09/2021 -
Algérie : Ferhat Mehenni sera-t-il lâché ?
Algérie, Ferhat Mehenni, #Algérie, MAK, Kabylie,Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre : Ferhat Mehenni sera-t-il lâché ?Le procureur de la République près la cour d’Alger, Sid Ahmed Merad a annoncé, jeudi, l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre les commanditaires du meurtre de Djamel Bensmaïl à Larbaâ n’Ath Irathen, et à leur tête Ferhat Mehenni.S’exprimant lors d’une conférence de presse animée au siège de la cour d’Alger consacrée à la présentation de détails sur ce crime, il a indiqué que 29 individus étaient actuellement en état de fuite avec l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre certains d’entre-deux, souhaitant que les pays où se trouvent ces individus coopèrent pour les extrader dans les plus brefs délais.La décision était attendue depuis que l’Etat a classé le MAK comme une organisation terroriste. Ferhat Mehenni sera-t-il donc extradé par la France où il bénéficie du statut de réfugié politique ?Selon un article de Jeune Afrique, publié en mai 2012, le fondateur du mouvement séparatiste faisait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt. Vrai ou faux ?Durant cette année, il s’était rendu en Israël où il a été pris en charge par le Mossad. Les services de renseignements israéliens l’ont par la suite intégré dans leurs plans, en lui traçant une feuille de route à laquelle il s’est conformé avec beaucoup de zèle.Un rôle qu’il a assumé et assume toujours à partir de Paris et de Rabat où il entretient des rapports plus que poussés avec les conseillers du monarque marocain.En plus de Ferhat Mehenni, les Israéliens avaient réussi à « accrocher » un autre algérien, l’écrivain Boualem Sansal, dont certaines œuvres ont été traduites à l’hébreu.Tel Aviv comptait énormément sur ces deux hommes pour noyauter l’élite francophone et les militants ultras du particularisme identitaire et culturel. Mais à l’inverse de l’écrivain, qui, tout en assumant son voyage à Jérusalem, est resté dans son créneau, Ferhat Mehenni ne s’est nullement gêné, pour passer du statut d’un homme politique à celui d’élément subversif, qui n’hésitait pas à comploter contre un pays qu’il ne considère plus comme le sien.Triste itinéraire d’un fils de chahid, qui a contribué à la création du RCD avant de prendre ses distances avec Saïd Sadi, et dont le processus de radicalisation demeure une énigme entière.De nombreuses zones d’ombre l’entourent, et aucune source, bien informée soit-elle, ne saurait prédire si les autorités françaises iront jusqu’à répondre positivement aux sollicitations algériennes.Ferhat Mehenni sera-t-il lâché par ses protecteurs ? Toutes les options sont sur la table.M. M.L’Est Républicain, 28/08/2021 -
Algérie-Maroc : L’exigence de justice
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental, MAK, Ferhat Mehenni,Par Larbi ChaabouniLe scénario du pire planifié par le Makhzen et exécuté par l’organisation terroriste dénommée le MAK a volé en éclats. Il s’est fracassé sur l’élan de solidarité remarquable de l’Algérie citoyenne attachée aux valeurs d’unité nationale et de fraternité, traduites par le sursaut patriotique du mouvement populaire du 22 février.De Miliana, terre de l’un des héros de la Bataille d’Alger, Ali la Pointe, à la Kabylie, terre d’Abane Ramdane et du colonel Amirouche, le socle unitaire a encore une fois prouvé sa profondeur. «Vous êtes chez vous, dans votre famille», a affirmé, en patriote avéré, le père du martyr Djamel Bensmaïl, à la délégation des élus, des représentants des autorités religieuses et des citoyens de Larbaâ Nath Irathen, venue présenter ses condoléances.«L’Algérie au-dessus de tous», proclamé par le père du défunt, est sortie plus forte de l’épreuve de la fitna provoquée par le MAK peu représentatif des valeurs de la région et totalement discrédité.Le piège de la félonie se referme sur cette organisation séparatiste, dont les membres ont reconnu leur responsabilité dans les incendies criminels et les atrocités commises sur le jeune Bensmaïl. L’étau se resserre.De façon prompte, la justice a réussi de démêler l’écheveau, en engageant des poursuites judiciaires contre 83 éléments sur les 88 arrêtés et à l’émission des mandats d’arrêt internationaux contre les 29 suspects en fuite à l’étranger, dont le président du MAK, Ferhat Mehenni.Il est attendu, au regard de la gravité du crime, une coopération étroite avec les pays signataires du traité d’extradition avec l’Algérie.La déroute est totale. Elle se confirme dans le reniement du chef de gouvernement marocain, Saâd-Eddine El Othmani, sacrifiant l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar El Hilali, coupable d’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie incompatible avec la convention de délimitation des frontières, signée à Ifrane en 1969, et du traité de Rabat instituant, en 1972, le principe d’intangibilité des frontières héritées de l’indépendance.Au lendemain de la rupture des relations diplomatiques, l’aveu tardif du chef du gouvernement, couvert par le silence assourdissant de la monarchie, est un leurre qui voile une duplicité inscrite dans un long parcours chaotique, dont le refus des engagements internationaux dont le respect des accords de paix de septembre 1991, contractés avec le Front Polisario, est l’expression concrète.Malgré les tergiversations et les blocages, la nomination du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, en la personne d’Alexandre Ivanco de la Fédération de Russie, favorise le retour à la table des négociations entre les deux belligérants fortement exigé par la communauté internationale.Au cœur des travaux du comité de décolonisation, la question sahraouie reprend ses droits pour rendre justice à un peuple opprimé et victime d’une violation massive des droits de l’homme dans les territoires occupés.Horizons, 29/08/2021 -
« L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité »
Maroc, Algérie, MAK, Rachad, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,
Rupture des relations avec le Maroc: «L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité»
A entendre des diplomates en parler, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc plonge la région dans une atmosphère de suspicion et d’inquiétude qui laisse présager les pires des situations.Avant tout, ils reconnaissent que «si l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc c’est parce qu’elle veut éviter le pire à ses territoires et à la région». Le pire, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger l’a évoqué mardi dans sa longue conférence de presse durant laquelle il a répondu à des questions dont un nombre important était lié à cette décision de rupture des relations avec un pays voisin. Les réponses de Ramtane Lamamra laissent apparaître qu’Alger a épuisé toutes les circonstances atténuantes qui pouvaient lui permettre de pardonner au Maroc « ses bévues et ses actes hostiles ».
Le MAE en a d’ailleurs énuméré plusieurs en commençant par convoquer l’acte 1 du Maroc contre l’Algérie au lendemain de sa libération du joug de la France coloniale. C’est en toute évidence «la guerre des sables» déclenchée par le Royaume en octobre 1963 pour réclamer des territoires algériens. « Sept ans, ça suffit ! Notre plaie n’est pas encore guérie (Sebaa snin barakat, djorhna mazal ma bra…)», avait lancé Ahmed Ben Bella alors président de la République. Soutenue notamment par l’Egypte et Cuba, après un mois de lutte armée qui lui a coûté 850 martyrs, l’Algérie a réussi à panser ses blessures et à étouffer les velléités expansionnistes d’un « Grand Maroc » exprimées violemment par Rabat.
De 1969 et jusqu’à 1988, l’Algérie a voulu tourner la page de ce que Lamamra a qualifié d’«animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté». Le MAE estime ainsi que «malgré les blessures béantes laissées par cette confrontation armée, l’Algérie a patiemment bâti des relations d’Etat à Etat avec son voisin marocain. Un Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane en 1969 et à Rabat en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances». Sauf qu’en 1976, rappelle-t-il, « le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique ».
Quand le Maroc renie ses engagements
Douze ans après, continue-t-il d’énoncer, « les deux pays ont décidé en 1988 de normaliser leurs relations et de les inscrire dans une perspective historique centrée sur la «communauté de destin des peuples algérien et marocain» et sur une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Lamamra n’omet pas de souligner que «cette normalisation est intervenue après les efforts méritoires déployés par des chefs d’Etat de bonne volonté dont le Serviteur des deux Lieux saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz, dont l’engagement personnel dans une médiation active avait permis de créer un climat politique favorable à une évolution positive de la situation ». Il fait état du «communiqué commun du 16 mai 1988 qui sert de fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, (est) rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable». Communiqué qui comporte « 4 paramètres essentiels qui constituent autant d’engagements inter-reliés que le Royaume du Maroc a acceptés, faute de quoi la normalisation des relations entre les deux pays n’aurait pas été possible: Une volonté de promouvoir entre les deux peuples algérien et marocain des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays. Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe, une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El-Qods, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte».
Mais encore une fois, le Maroc écrase tout sur son passage en « reniant en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, ses quatre engagements fondamentaux, qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays », tel que souligné par Lamamra. Il complète d’ailleurs sa liste des événements fâcheux et hostiles envers l’Algérie par « la guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure menée par les services marocains de sécurité et de propagande contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires ».
Les fautes marocaines de trop
Si jusque-là l’Algérie a toujours laissé passer toutes les frasques marocaines même en leur ajoutant «l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers» ainsi que « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013, cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien (qui) n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, «complaisamment qualifié d’»atteinte à propriété privée», elle considère par contre que les événements récents sont des fautes marocaines de trop contre lesquelles elle se doit d’agir fermement. Parce qu’a dit son MAE, «la provocation a atteint son paroxysme ». Ceci, « à propos d’un plénipotentiaire du Royaume (qui) s’est illustré en juillet dernier par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Après qu’elle ait fait « preuve de retenue en demandant publiquement une clarification de la part d’une autorité marocaine compétente », comme affirmé par le MAE, l’Algérie a estimé que «le silence assourdissant de la partie marocaine à ce propos qui persiste depuis le 16 juillet dernier, traduit clairement la marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine ». Pire encore, Lamamra relève avec regret le fait que « le Royaume du Maroc (ait) fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie ». Les dernières en date concernent, note-t-il, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables ». Il fait remarquer que «il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a jamais été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe, cette performance inégalable de l’Etat marocain, contraire à la cohérence de l’Histoire, est révélatrice d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites ». Il dénonce ainsi le fait pour les autorités marocaines «d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin ».
Ce qui constitue, dit-il, « un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du 16 mai 1988 ». Il ajoute à toutes ces dérives, « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et Rachad dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayate du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects de notre compatriote Djamel Bensmaïl ». En plus de « l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus (qui) a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains ».
Pour les autorités algériennes, «le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme », comme le dit Lamamra. Il souligne que «l’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation. Cette attitude hypothèque dangereusement le présent et l’avenir de nos peuples. La mise en cause publique et solennelle de ladite attitude par l’Algérie met en évidence la nécessité urgente de la prévalence de la raison en lieu et place du pari sur le pire qui semble animer la posture du Royaume du Maroc envers l’Algérie ». En tout état de cause, dit le MAE, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international ». Il affirme alors que «c’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat ». Il a cependant précisé que les consulats des deux pays géreront les affaires courantes de leurs ressortissants respectifs de sorte que la dimension humaine ne soit pas atteinte.
«Ce sont les volets secrets de la diplomatie»
Le MAE a préféré indiquer à propos de l’affaire Medgaz dont une partie transite par le Maroc, qu’elle relève de la responsabilité de Sonatrach et de ses partenaires. Mais des sources avancent déjà que le contrat ne sera pas renouvelé au Maroc. « L’Algérie a déjà pris ses précautions pour assurer la livraison de son gaz à travers ce qu’elle a construit comme pipes depuis la rallonge de Remchi à Tlemcen », rappelle-t-on. Lamamra a pris le soin de noter plus loin que jamais l’Algérie n’a rompu ses relations diplomatiques avec un pays quelconque excepté quand il s’est agi pour elle d’honorer une décision prise dans ce sens par une entité régionale dont elle est membre.
Tout au long de ses précisions sur la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le MAE a comme refusé de cracher sur l’avenir. Il semble qu’il a opté pour une sorte de pondération dans tous ses propos. « Je ne veux pas aller plus loin, ce sont les volets secrets de la diplomatie », a-t-il lancé à un certain moment pour éviter de trop s’étaler sur cette épineuse et contraignante question. Il est toutefois admis que cette rupture va provoquer des remous au sein du monde arabe et en particulier dans la région. Elle devrait en principe susciter des tentatives de médiation de certains pays dont le rôle dans le règlement des conflits est reconnu. Des diplomates pensent qu’il en sera ainsi parce que, soutiennent-ils, «le pire n’est pas encore arrivé, la détérioration de la situation sécuritaire partout dans le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique ne va pas s’arrêter de sitôt, il est craint de nouvelles guerres fratricides un peu partout(…) ».
Dans toutes ses réponses aux questions relatives à la médiation de l’Algérie dans le conflit qui divise l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ses inquiétudes à propos de la crise tunisienne, ses efforts pour aider la Libye à sortir de l’impasse politique et militaire, la réunion que l’Algérie va abriter les 30 et 31 août, la crise au Mali et le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne, la cause palestinienne, le conflit sahraoui, le statut de membre observateur d’Israël au sein de l’UA, Lamamra a fait preuve d’une remarquable sérénité. «La réunion à Alger des MAE des pays voisins sur la Libye est une étape importante dans l’assainissement de ce qui entrave la progression sereine du processus de la tenue des élections en décembre prochain, il y a certaines difficultés techniques liées à la sécurité de la Libye à lever avant, pendant et après les élections, on est conscient qu’il est plutôt difficile de lever tous les obstacles(…), mais on doit poursuivre l’effort pour réunir un consensus des forces libyennes et des différentes parties, il faut donner les possibilités et les moyens aux Libyens pour régler leurs problèmes », a-t-il noté.
Le pire est à craindre
« C’est clair qu’il y a des ambitions et des situations de droits acquis(…), l’Algérie a décidé avec les pays voisins de ne pas baisser les bras(…), l’Algérie se trouve à égale distance de toutes les sensibilités libyennes, nous restons tout à fait engagés, la situation demande des efforts constants, persévérants, la contribution de l’Algérie est encouragée, son intervention attendue, le règlement de la crise relève de la responsabilité libyenne et aussi celle des pays voisins », a-t-il précisé calmement. Il a affirmé au sujet de la crise au Mali qu’«il s’agit de préparer la réconciliation nationale, l’expérience de l’Algérie est reconnue par tous(…) ». Il note par ailleurs que « l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie nous font confiance, la médiation continue en coordination avec les entités régionales (UA et Ligue des Etats arabes), nous sommes en contact permanent avec le président de l’UA, nous échangeons des informations (…) ». La Tunisie, a-t-il déclaré aussi, «passe par une phase particulière de son histoire, l’Algérie coopère avec la Tunisie sur la sécurité et le partage de renseignements mais respecte sa souveraineté et son indépendance territoriale et refuse que des parties étrangères s’ingèrent dans ses affaires internes, elle refuse que des ordonnances soient dictées au peuple tunisien, il est le seul à décider de l’ordre constitutionnel à mettre en place pour régler ses problèmes(…) ». «L’Afghanistan est otage de politiques qui le dépassent », a-t-il encore lancé. A propos de la présence d’Israël au sein de l’UA, il a indiqué que « c’est une décision administrative, la question est politique et stratégique, le nombre des pays africains qui la rejette est en augmentation(…) ». Mais avant, il a avoué à propos du Mali qu’ «on s’est engagé à faire appliquer l’accord d’Alger(…), les dangers menacent toute la région entre autres l’Algérie ». Lamamra doit certainement sous-entendre le pire qui est craint par tous.
Le Quotidien d’Oran, 26/08/2021
-
Algérie-Maroc : La rupture arrive au pire moment
Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, MAK, Kabylie, Pegasus,
La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc « arrive au pire moment pour Rabat », estime le journaliste et ancien diplomate marocain, Ali Lmrabet précisant que le Palais royal est aujourd’hui particulièrement affaibli.
« La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc arrive au pire moment pour Rabat. Les vents ne sont pas favorables au régime. Le palais royal et ses services secrets sont sortis affaiblis des multiples fronts qu’ils ont ouverts ces derniers mois », soutient l’auteur dans un article publié sur le site Middle East Eye.
« Les violations systématiques des droits humains et les grossières accusations visant des journalistes indépendants ont donné une bien piètre image d’un Maroc allié et soutien de l’Occident », assure-t-il ajoutant que « les deux offensives diplomatiques contre l’Allemagne et l’Espagne ont tourné court ».
« Le bras de fer avec Madrid après l’hospitalisation du chef du Front Polisario Brahim Ghali en Espagne et le déferlement provoqué par Rabat de citoyens marocains sur Ceuta a aussi été remporté par l’Espagne », constate-t-il affirmant que « le roi du Maroc a dû annoncer il y a quelques jours une « étape inédite » dans les relations hispano-marocaines. Il n’y a plus d’exigences ».
Cette crise a poussé, en revanche, les Espagnols à exiger une redéfinition des relations entre les deux pays.
Le Maroc a également essuyé un revers face à l’Allemagne après une crise liée à la position de Berlin vis-à-vis de la question sahraouie.
« Berlin a résisté aux pressions de Rabat sur le conflit du Sahara occidental et refuse de faire pression sur sa magistrature pour que des poursuites criminelles soient engagées contre le Germano-Marocain Mohamed Hajib, bête noire des services secrets marocains », note l’auteur de l’article.
De son côté, « l’administration Biden, en dépit de gestes amicaux envers le Maroc, ne va pas ouvrir un consulat à Dakhla, comme cela avait été promis par Donald Trump, ni reconnaître explicitement la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », indique le journaliste.
« Récemment, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, s’est permis de tirer les oreilles aux autorités marocaines sur les déficiences en matière de liberté de la presse dans le royaume, citant nommément les cas des journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni, dont les procès ont été émaillés de telles irrégularités que même des médias marocains s’en sont fait l’écho », explique-t-il.
L’avenir du GME est compromis
« Plus grave encore, Rabat s’attend à un arrêt imminent de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) qui confirmerait définitivement, selon les avocats du Front Polisario, l’illégalité de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne », poursuit Ali Lmrabet.
Sur le plan de la coopération économique, la décision de l’Algérie de rompre ses relations avec le Maroc porte un coup dur au royaume à moins de deux mois de l’expiration du contrat relatif au gazoduc Maghreb-Europe qui relie l’Algérie à l’Espagne via le territoire marocain.
« Lors de son point de presse, Lamamra a renvoyé la balle à la Sonatrach mais le renouvellement (du contrat) sera difficile si les ponts entre les deux Etats continuent à s’écrouler les uns après les autres », prédit le journaliste.
D’un autre côté, « la santé du roi Mohammed VI inquiète. Lors de son discours du Trône fin juillet, qui a été prononcé avec une journée de retard, le souverain est apparu amaigri et très fatigué », fera-t-il remarquer.
Selon Lmrabet, il ne s’agit pas là des « seules déconvenues » que connaît le régime alaouite. « La lente et inexorable détérioration de la situation sociale n’est niée par personne et les perspectives de voir le pays sortir rapidement de la crise économique s’estompent au fur et à mesure que l’on découvre les chiffres alarmants de la hausse des infections dues au Covid-19 et son corollaire, la prorogation sans fin du couvre-feu », estime-t l’ancien diplomate.
Selon Lmrabet, ce sont les critiques émises contre l’Algérie par le ministre des Affaires étrangères israéliens, en visite à Rabat, qui ont mis le feu aux poudres. Un « impair » qui vient s’ajouter au soutien affiché par la diplomatie marocaine au MAK et à la position marocaine concernant la question sahraouie.
« L’incroyable impair commis par le ministre israélien des Affaires étrangères et futur Premier ministre, Yaïr Lapid, qui a critiqué
ouvertement l’Algérie depuis Rabat, où il était en visite officielle, a fait sauter la poudrière. Une bien fâcheuse sortie israélienne qui n’a plu, évidemment, à personne au Maroc, mais dont on ne sait pas si elle a été expressément provoquée par la diplomatie marocaine, dont la ligne de conduite est chapeautée par le cabinet royal, ou simplement tolérée », relève-t-il.
« Cette provocation a incontestablement attisé un feu déjà vaillant au moment où Alger réfléchissait à une riposte après les révélations sur l’affaire Pegasus, et l’implication, selon Amnesty International et Forbidden Stories, des services secrets marocains dans l’espionnage de 6.000 numéros de téléphones portables appartenant, notamment, à de hauts responsables algériens grâce à un logiciel espion de fabrication israélienne », rappelle-t-il.
-
Algérie-Maroc: Vaine hostilité (Edito du Moudjahid)
Algérie, Maroc, incendies, MAK, Kabylie, guerre de quatrième génération, Algérie, #Maroc,
L’esprit de Novembre 1954 reste vivace dans le cœur des Algériens. Il attise leur patriotisme, leur dévouement, galvanise leur union, dès lors que l’Algérie est menacée par des attaques et des complots d’où qu’ils viennent, quels que soient leurs instigateurs et leur degré de nuisance.
Face à de telles circonstances, nos compatriotes ont appris, à travers les enseignements du passé, que le resserrement des rangs, la prise de conscience dans les moments les plus cruciaux, la cohésion, sont un rempart infranchissable. Les Algériens se sont soulevés à l’appel du FLN pour être au rendez-vous de l’histoire, ne déposant les armes que lorsque l’indépendance fut arrachée de haute lutte.
La plateforme du Congrès de la Soummam a été une autre étape particulièrement significative d’un rassemblement de courants politiques à l’effet d’insuffler une dynamique au mouvement de Libération. Les dirigeants du Mouvement national et les chefs militaires, dans leur écrasante majorité, dans la diversité de leurs stratégies de conquête de la souveraineté spoliée, ont mis leurs divergences de côté pour ne s’en tenir qu’à l’essentiel, en dépit des manœuvres de diversion, du travail de sape, de la propagande mensongère de la presse coloniale et des services d’action psychologique.
Insister sur cet indéfectible sentiment d’appartenance des Algériens à la nation, leur intransigeance à l’égard de la défense de l’Algérie, de ses valeurs, renseigne sur l’esprit de corps qui anime les Algériens. Il ne serait guère envisageable de sous-estimer ce formidable potentiel national ou courir le risque de se refuser à en prendre acte. Ce serait verser dans l’illusion et le désenchantement. Les récents incendies qui ont ravagé l’espace forestier de plusieurs wilayas, meurtri les populations, la fabuleuse solidarité des citoyens et de la diaspora ont été un exemple retentissant à marquer d’une pierre blanche.
Ce rappel indique combien l’hostilité du régime marocain, qui ne cessait de monter en cadence, est vaine, même si elle s’adosse à son allié sioniste. Ses provocations flagrantes et répétées, ses tractations éhontées ne pourront trouver qu’une réponse cinglante des Algériens, des partis politiques, du mouvement associatif qui jugent unanimement qu’à l’égard d’un régime aussi hostile, aussi vindicatif, qui ne respecte plus rien, la réaction de l’Algérie mérite un soutien franc et une ferme adhésion.
La décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec la monarchie marocaine a été bien accueillie par les Algériens, car en harmonie avec les positions d’un État souverain. Ce n’est pas verser dans l’alarmisme ou brandir un épouvantail que d’affirmer que le pays est confronté à une guerre de quatrième génération, dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer.
En témoigne la toute dernière étude publiée par la revue Afrique-Asie. Cette étude met le doigt sur une évidente ingérence dans la politique intérieure de l’Algérie. En plus de l’institution présidentielle, c’est l’institution militaire qui a été dénigrée par le rapport Graphika.
El Moudjahid, 26/08/2021
-
Algérie-Maroc : La goutte qui a fait déborder le vase
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, MAK, Rachad, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental,Rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat : Ramtane Lamamra annonce le divorcePar : Med WaliLe ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé, hier, la rupture immédiate des relations diplomatiques entre Alger et Rabat. Depuis plusieurs mois, les tensions entre les deux pays s’étaient accentuées.En plus du dossier litigieux du Sahara occidental – territoire contesté sur lequel le Maroc réclame la souveraineté et pour lequel l’Algérie demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU – s’est greffé un autre motif de désaccord : la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le soutien du régime du » Makhzen » aux mouvements terroristes, » MAK » et » Rached « , était la goutte qui a fait déborder le vase.Le ministre des Affaires étrangères a révélé dans une conférence de presse tenue, hier, au Centre international des conférences (CIC) à Alger, que l’Algérie refuse de se soumettre à des comportements et des actions inacceptables qu’elle condamne fermement dans la question de ses relations avec le Royaume du Maroc.Lamamra a assuré que » le Maroc a utilisé son territoire comme base pour planifier et mettre en œuvre des actes d’hostilité contre l’Algérie, le dernier étant les menaces lancées par le ministre sioniste des Affaires étrangères depuis Rabat contre l’Algérie en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita « , et d’enchaîner » depuis 1948, nous n’avons entendu aucun membre du gouvernement israélien émettre des jugements ou envoyer des messages agressifs depuis le territoire d’un pays arabe contre un autre pays arabe « , a-t-il indiqué.Dans son discours, le chef de la diplomatie a souligné » Nous avons des preuves qui attestent la coopération du Maroc avec les deux organisations terroristes, le « MAK » et » Rached « , qui ont été impliquées dans les derniers incendies odieux qui ont ravagé la région de la Kabylie.En s’exprimant sur les préjugés du Royaume du Maroc envers l’Algérie, Lamamra a expliqué que » l’Algérie rejette la logique du fait accompli et les politiques unilatérales avec leurs conséquences désastreuses pour les peuples du Maghreb.« Pour la riposte concernant Israël et le Maroc, le MAE a indiqué qu’ » il est clair que l’Algérie a été patiente concernant les actions du Maroc.On a toujours cru que le Maroc allait se réviser et qu’il allait avoir un comportement positif, mais en vain « , poursuit-il » Je ne peux pas prédire ce qui va se passer à l’avenir mais j’espère que les raisons se réveilleront. «Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays, dans ce contexte perplexe, Ramtane Lamamra a fait savoir que » tous les Algériens, autorité et peuple, attendaient la réponse à notre question du 16 juillet « , il s’interroge » est-ce que les propos de l’ambassadeur marocain à l’ONU engageaient sa personne ou l’État marocain ? »Dans son discours du 31 juillet, le roi n’a pas répondu à notre question.S’agissant de l’histoire du Gazoduc Maghreb-Europe, il a fait savoir qu’ » une décision adéquate sera prise en fonction de l’évaluation qui sera faite. «M. W.Le Maghreb, 25/08/2021 -
L’Algérie rompt avec le Maroc : Il était temps !
Maroc, Algérie, MAk, Rachad, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie,
L’ALGÉRIE ROMPT SES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LE MAROC : Il était temps !
Face à un voisin qui démontre chaque jour que Dieu fait son hostilité innée lorsqu’encore il fait mine d’ignorer royalement son entreprise belliqueuse à son égard, l’Algérie, dont la patience aura été de trop, rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. Cette décision souveraine à bien des égards a été annoncée hier, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse organisée au CIC d’Alger.
« Dans le prolongement de l’annonce par le Haut Conseil de Sécurité de sa décision concernant les relations algéro-marocaines, je voudrais, au nom de Monsieur le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et au nom du gouvernement algérien, faire la déclaration suivante », a d’emblée indiqué Lamamra, avant d’exposer les méfaits dont s’est rendu coupable le Maroc, assumés au plus haut niveau de responsabilité du Royaume, sachant qu’il n’a pas fait écho à l’appel officiel de l’Algérie quant à clarifier officiellement sa position sur les dernières provocations en date de son représentation diplomatique à l’ONU. Mais ce n’était là qu’une agression d’une longue série rappelée de fil en aiguille par le chef de la diplomatie nationale.
Ainsi, Lamamra relève qu’il est établi « historiquement et objectivement » que le Royaume du Maroc n’ « a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie ». Cette animosité, aux caractères systématique, méthodique, prémédité et documenté, avait débuté avec l’agression marocaine de 1963 contre l’Algérie. Cette guerre engagée par les forces royales avec des armements et des équipements lourds et meurtriers a coûté la vie à 850 martyrs algériens, qui ont défendu vaillamment l’intégrité territoriale de leur patrie.
Malgré le prix fort payé par notre pays et « les blessures béantes laissées par cette confrontation armée », rappelle Lamamra, l’Algérie s’est engagé à bâtir des relations d’Etat à Etat avec son voisin. Ainsi, il rappelle le Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières conclus à Ifrane et à Rabat. Des textes qui ont consacré le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances.
En 1976, lorsque l’Algérie et d’autres pays ont reconnu la souveraineté à la République arabe sahraouie démocratique, le Maroc revient à la charge et rompt alors brutalement ses relations diplomatiques avec l’Algérie. En 1988, rappelle Lamamra, les deux pays ont décidé à nouveau de « normaliser leurs relations » et projeter sur une « perspective historique » focalisée sur le destin commun entre les peuples algérien et marocain et sur « une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Le communiqué commun rendu à l’issue de ces efforts sert de « fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, est rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable ». Bref, selon Lamamra, il y avait volonté commune de promouvoir entre les deux peuples des relations « permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays ». Un effort qui allait même booster la construction du Grand Maghreb Arabe en vue de resserrer les rangs des pays arabes, le tout autour de la question palestinienne, son droit à un Etat tout comme la libération de tous les pays arabes. Également, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte ».
La propagande médiatique et le concours du MAK et Rachad
Passant en revue ces éléments qui fondent preuve à l’appui la politique hostile du Maroc à l’égard de notre pays, Lamamra a rappelé que l’Algérie « s’interdit par principe de s’ingérer dans les affaires intérieures du Royaume du Maroc et des attitudes de sa part, historiquement bien établies, en ont fait l’ample démonstration, singulièrement dans le contexte de graves crises politico-militaires qui ont ébranlé la stabilité et la sécurité du Royaume. » Allusion faite au double coup d’Etat opéré au Maroc dans les années 70. Mais, malgré cela, la machine sécuritaire et de propagande du Maroc, notamment le Makhzen, mène une « guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires », dénonce le chef de la diplomatie nationale, mettant l’accent sur le plus grave méfait en date opéré par l’ambassadeur Omar Hillale à l’ONU : « Un plénipotentiaire du Royaume s’est illustré par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu « droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle », admoneste-t-il ce qui est aujourd’hui un soutien à deux organisations terroristes, le MAK et Rachad, mises à contribution dans les derniers incendies criminels et meurtriers en Algérie. « La provocation a atteint son paroxysme », charge Lamamra, estimant que l’Algérie a fait preuve de retenue lorsqu’elle a demandé officiellement une clarification de la part du Maroc à ce sujet. Mais, « le silence est assourdissant de la partie marocaine », et lequel persiste depuis le 16 juillet dernier. Ce qui, aux yeux de l’Algérie voire une suite logique des choses, « marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine. »
Partant de ces faits et méfaits, l’Algérie relève l’évidence selon laquelle le Royaume du Maroc « a renié, en totalité ou en partie », de manière « grave et répétée », les quatre engagements fondamentaux sur lesquels est basé le principe de normalisation des relations entre les deux voisins.
Base-arrière des actions hostiles contre l’Algérie
Revenant sur la dernière visite du Mae israélien à Rabat, lequel n’a pas manqué de provoquer l’Algérie à cause de son rapprochement avec l’Iran qui met l’entité sioniste dans tous ses états, Lamamra pointe du doigt le Royaume comme étant une base-arrière qui abrite les ennemis dirigés contre le pays. Autrement, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables. »
Pour mémoire, depuis 1948 aucun membre d’un gouvernement israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe », relève Lamamra. Ce qui est révélateur « d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites. »
En effet, souligne le chef de la diplomatie nationale, le fait que le Maroc fasse entrer une puissance militaire dans la région et d’inciter son MAE à tenir des propos provocateurs à l’égard de l’Algérie constituent « un acte grave et irresponsable sur le plan sécuritaire, notamment suivant le Traité conjoint du 16 mai 1988. Pas que, Lamamra rappelle l’action hostile concernant « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et RACHAD » dont il rappelle le crime des derniers incendies en Algérie et l’assassinat odieux du jeune Djamel Bensmail. Il y a également l’affaire non moins grave du scandale Pegasus dont le Maroc est impliqué jusqu’au cou dans l’espionnage de centaines d’Algériens entre citoyens et responsables de l’Etat.
Dans cette longue liste, l’imposition du visa aux ressortissants algériens depuis 1994 suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers alors que le Maroc a accusé gravement, à tort et injustement l’Algérie qui avait alors procédé à la fermeture de ses frontières. Non sans rappeler « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013 », qui est tout aussi une grave dérive diplomatique.
La question sahraouie
À propos de la question du Sahara occidental, il n’y pas lieu de revenir sur la violation flagrante du droit international à travers la rupture par le Maroc du cessez-le-feu, novembre 2020, en agressant militairement les Sahraouis. Un acte par lequel le roi Mohammed VI a renié l’engagement solennel de son prédécesseur Hassan II comme consignés dans les documents officiels de l’OUA et de l’ONU.
À propos de la construction de l’UMA, il s’avère encore que c’est le Maroc qui « a ratifié le plus petit nombre d’accords avec exclusion des accords structurants », rappelle Lamamra à celui qui prétend que c’est l’Algérie qui bloque le processus. « Le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération », charge Lamamra ciblant la « très lourde responsabilité » des dirigeants du Royaume dans la succession de crises.
En tout état de cause, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins », tranche le chef de la diplomatie nationale. Encore plus, l’Algérie « refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international. »
Farid Guellil
Le Courrier d’Algérie, 25/08/2021