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  • L’Algérie, la France, le Maroc et la situation régionale

    L’Algérie, la France, le Maroc et la situation régionale

    L’Algérie, la France, le Maroc et la situation régionale – Abdelmadjid Tebboune, Makhzen,

    La dernière rencontre de Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec les médias nationaux a suscité l’intérêt des milieux régionaux et internationaux, non parce qu’elle est porteuse d’importants messages mais en raison de la clarté et de la rigueur par lesquelles les positions de l’Etat algérien ont été exprimées, notamment à l’adresse des intrigants et des comploteurs.

    Les réponses du Président de la République aux questions des journalistes ont été marquées par la précision et la transparence, dans un cadre répondant à l’ampleur des défis internes et des menaces extérieures, tout comme elles ont dévoilé une vision anticipée et prospective face à l’évolution des événements.

    A l’issue de cette rencontre, les observateur auront relevé l’impact incontestable qu’elle a laissé auprès de nos ennemis et la panique qui s’est emparée de leurs mercenaires parmi les traîtres, conscients de la teneur de chaque mot prononcé et pesé par le président de la République, à travers lesquels il a voulu lever le voile sur les orientations stratégiques de l’Algérie, en réponse à l’évolution de la situation.

    Ces nouvelles orientations ont reflété les aspirations et les ambitions du peuple algérien, loin des slogans et de la langue de bois. Le Président de la République a réaffirmé les positions de l’Etat avec le langage d’un pur Algérien, au point que chaque citoyen s’est senti concerné, contrairement à certaines personnes aux vues étroites, qui ont critiqué le langage du discours, dans une tentative de maquiller les faits et de falsifier le sens et la profondeur des messages forts adressés à l’opinion publique interne ou à certaines parties étrangères.

    Pour comprendre la portée et les objectifs de ces orientations, nous nous arrêterons sur trois axes parmi l’ensemble des questions traitées par le président de la République, et qui ont fait sensation, car intimement liés aux orientations stratégiques de l’Etat. Le premier axe concerne la crise qui marque les relations algéro-françaises, le deuxième, les répercussions des plans hostiles du régime du Makhzen et le troisième, l’avenir de la région et la nature des relations unissant les différents acteurs.

    S’agissant du premier axe, Monsieur le Président a souligné que «nous devons fidélité au serment de nos 5 630 000 Martyrs dont nous tenons à exalter la mémoire». S’il est vrai que les pages de l’Histoire sont tournées, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas déchirées et les crimes de la France coloniale à l’encontre du peuple algérien ne peuvent être effacés ou tus. C’est un héritage colonial sensible qui pèse sur la mémoire collective de la Nation algérienne et constituent une partie de la crise qui caractérise les relations algéro-françaises, qui sont entrées dans une nouvelle ère et une étape de reconstruction.

    L’Algérie, de son côté, a fixé clairement sa position quant à la nature de cette reconstruction ainsi que les conditions objectives pour tout dialogue conduisant à tisser des relations pérennes et solides, selon les exigences que dicte toute relation de bon voisinage. Il est possible de résumer ces points par un total respect de la souveraineté nationale.

    Concernant le deuxième axe, l’Algérie est un solide rempart contre toutes les tentatives désespérées du projet de «sionisation de la région» et elle est prête à faire face à tous les complots sionistes et du Makhzen, y compris aux violations des valeurs et des principes continentaux. Notre pays est prêt à répondre avec force et fermeté à toute menace, en tenant compte de toutes les éventualités et plans, y compris ceux qui cherchent à entraîner la région dans «guerre globale». Le président de la République a été clair en déclarant : «Celui qui nous cherche nous trouve…et si nous commençons, nous n’arrêterons pas» et ce, en réponse à une question posée par l’un des journalistes sur la coopération militaire maroco-sioniste. Si le régime corrompu du Makhzen pense pouvoir compter sur l’aide des sionistes, il se trompe infiniment, sachant que les Algériens n’ont pas peur des alliances de «carton» et, comme dit le vieux adage «L’heure de la colère n’a pas d’aiguilles». L’Algérie dira son mot lorsque l’heure de vérité sonnera et lorsqu’on tentera de lui imposer une autre «logique» qu’elle aurait suivie.

    Le troisième axe est mis en exergue à travers trois indicateurs. Le premier porte sur le refus de l’Algérie d’abriter une quelconque «base militaire» sur son territoire, rejetant ainsi tout chantage ou marchandage sur ce principe. Et s’il s’agit de la lutte contre le terrorisme, notre pays possède une expérience qui lui permettra de vaincre toute activité terroriste. A ce propos, Monsieur le chef d’étatmajor de l’Armée nationale populaire, le général du corps d’armée Saïd Chanegriha, avait affirmé que «l’Algérie a vaincu le terrorisme seule et sans l’aide de personne». Abordant le deuxième indicateur, le Président de la République a tenu à mettre en exergue l’attachement de l’Algérie envers les pays du voisinage, allant jusqu’à affirmer que notre pays est totalement prêt à faire face à quiconque tentera deporter atteinte à la sécurité du pays voisin, la Tunisie. Pour le troisième indicateur, le Président de la République affirme que des relations d’amitié unissent l’Algérie au reste des pays du monde et que notre pays aspire à construire des relations diversifiées et ouvertes avec tous nos partenaires, à l’Est comme à l’Ouest.

    Les trois indicateurs montrent que l’Algérie, en tant que pays pivot, milite pour que la région efface définitivement les séquelles de la colonisation et s’affranchisse des visées hégémoniques. Ceci est possible, et l’occasion est plus que jamais propice, en ce sens que la plupart des théoriciens en relations internationales à travers le monde annoncent l’avènement d’«un nouvel ordre mondial». Sachant que l’objectif principal de la vision de l’Algérie est de sortir notre région de sa triste réalité à travers la fédération des efforts et une action coordonnée avec l’ensemble des partenaires, et ce, pour assurer le développement de la région. Dans ce contexte, l’Algérie œuvre à édifier un modèle économique qui puisse répondre à la nature de ses richesses, et ce, suivant des priorités dont la plus importante est d’assurer la sécurité alimentaire, comme première étape, pour barrer la route à toutes les tentatives visant à mener le pays vers l’endettement. Concernant le commerce extérieur, il est à noter que le pays se dirige vers l’établissement de relations diversifiées et ouvertes avec tous nos partenaires, à l’Est comme à l’Ouest. Il est inconcevable, selon les spécialistes, que depuis l’Indépendance à nos jours, la France continue de dominer dans les échanges commerciaux avec l’Algérie, d’autant plus que ses investissements ne sont pas orientés vers les secteurs producteurs de richesses, une situation qui ne peut en aucun cas durer.

    Il paraît que les ennemis du pays appréhendent ces orientations car elles mettraient fin définitivement à leurs «viles pratiques» et à «leurs plans» visant à semer le désordre et le chaos dans notre pays, ce qui expliquerait leur union, malgré leurs différences, dans une tentative de faire taire la voix de l’Algérie et de souiller l’image de ses institutions, à leur tête, l’Armée nationale populaire, utilisant à cette fin tous les moyens les plus bas. Ils ont mobilisé leurs laquais, parmi ceux qui ont vendu leur conscience et leur Patrie, et révélé au grand jour leur soutien multiforme aux organisations terroristes. Les preuves sont accablantes concernant ces plans. Outre la confirmation de l’acte criminel concernant les derniers incendies, notre pays a déjoué dernièrement un complot dont les auteurs sont des agents et des traîtres à la solde d’une partie connue et dont l’objectif était de saper l’unité du peuple et du pays.

    Enfin, en dépit des menaces qui la guettent, l’Algérie nouvelle va de l’avant vers l’édification de solides piliers d’un Etat puissant, qui aspire à jouer pleinement son rôle pivot dans la région. Et ce, conformément aux impératifs du bon voisinage et de la coopération avec les pays et les peuples de la région, qui souffrent aujourd’hui des effets négatifs de la politique des «deux poids, deux mesures», dans le cadre d’un conflit stratégique opposant certaines puissances pour des intérêts dans la région

  • Maroc : pourquoi la démarche policière répressive

    Maroc : pourquoi la démarche policière répressive – Manifestations, Israël, normalisation,

    Manifestations au Maroc: deux raisons imbriquées face à « une démarche policière répressive »

    Dans un entretien à Sputnik, l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni évoque les raisons des manifestations populaires au Maroc, qu’il classifie en deux catégories: la dénonciation de la normalisation avec Israël et les revendications socioprofessionnelles des enseignants contractuels qui revendiquent leur intégration à la fonction publique.
    Depuis quelques semaines, notamment après la visite le 24 novembre du ministre israélien de la Défense à Rabat, des manifestations populaires ont eu lieu dans plusieurs villes du royaume chérifien. Les plus récentes étaient organisées à l’initiative d’organisations pro-palestinienne pour dénoncer la normalisation des relations avec Israël et demander l’annulation de l’accord sécuritaire signé entre les deux pays. Cependant, d’autres manifestations avaient eu lieu auparavant pour des objectifs socio-économiques.

    Pour faire le point sur les causes de ces mouvements populaires, leurs revendications et les raisons pour lesquelles ils ne sont pas couverts par la presse internationale, notamment occidentale, Sputnik a sollicité l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni, également militant des droits de l’homme et membre du conseil d’administration de l’ONG Transparency International Maroc. Selon lui, « actuellement, il y a deux types de manifestations populaires au Maroc ».

    L’emploi, à cause « de contrats léonins et illégitimes »

    « Il y a d’abord celles initiées par les jeunes candidats à l’embauche dans le secteur de l’Éducation nationale, qui contestaient auparavant le type de contrat sur la base duquel sont recrutés les enseignants actuellement », affirme M.Abdelmoumni, soulignant qu’en « ce moment, nous sommes à une moyenne de 15.000 enseignants recrutés par an avec des contrats que ces derniers considèrent comme léonins et illégitimes. Il en résulte, qu’actuellement, il y a environ 70.000 enseignants contractuels qui ne sont toujours pas intégrés dans la fonction publique et qui demandent leur intégration ».

    Et d’ajouter qu’ »outre ces derniers, il y a surtout des centaines de milliers de diplômés qui attendent également d’avoir l’opportunité d’être recrutés et pour lesquels le ministère de l’Éducation nationale a annoncé qu’il plafonnait l’âge des candidats à 30 ans. Le ministère exige également des candidats d’avoir des mentions très élevées non pas dans leurs études universitaires mais ironiquement au baccalauréat. Il faut savoir qu’il y a des centaines de milliers de candidats qui ont déjà atteint cet âge limite ou qui pensent l’atteindre à la date à laquelle ils pourront candidater à un poste d’enseignant. Ces jeunes considèrent que certaines de ces conditions sont illégitimes, infondées et discriminantes ».

    Quid de la normalisation avec Israël?

    Par ailleurs, l’interlocuteur de Sputnik explique que « le second type des manifestations est effectivement lié aux appels contre la normalisation des relations avec Israël, mais surtout contre la visite du 24 novembre, au Maroc, du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, lors de laquelle un accord-cadre de coopération sécuritaire et militaire a été signé entre les deux pays ».

    Et de rappeler que « ces manifestations ont réuni des dizaines de milliers de Marocains dans un très grand nombre de localités. Cependant, elles ont été souvent soit empêchées par des cordons de sécurité de la police nationale qui ont interdit l’accès aux lieux où elles devaient se dérouler. Soit carrément réprimées dans la violence, quand certains participants ayant pu accéder aux lieux de rendez-vous avaient réussi à les faire démarrer ».

    Dans les manifestations contre la normalisation des relations avec Israël, la majorité des organisations ayant appelé la population à participer, à l’instar de l’Observatoire marocain contre la normalisation, ont estimé que l’accord sécuritaire signé entre les deux pays était un danger certain pour le royaume et toute la région.

    Ainsi, à la question de savoir si ces manifestations pourraient être commanditées de l’étranger, à l’image de celles du Printemps arabe, Fouad Abdelmoumni indique qu’ »à ce moment, il n’y a aucun indice qui permettrait d’accréditer la thèse d’une manipulation venant de l’extérieur du pays. Certes, plusieurs pays ont exprimé leur réprobation envers la politique sécuritaire du Maroc et ses derniers accords signés avec l’État hébreu. Mais tous les slogans scandés pendant les manifestations sont marocains, bien que nous ayons dernièrement remarqué que les slogans anti-régime deviennent de plus en plus présents ».

    Pourquoi le silence de la presse internationale?

    Enfin, concernant l’absence de traitement de ce qu’il se passe actuellement dans la presse internationale, M. Abdelmoumni estime que « probablement, le contexte mondial fait que certains évènements pourraient passer au second rang du traitement de l’actualité. Mais il y a également l’efficacité à court terme de la politique de muselage de la presse par l’État marocain. L’État marocain, dans sa nervosité à l’égard des médias ou des chancelleries, montre qu’il n’admet plus que ses déboires soient mis sur la place publique. Ceci a fait que beaucoup d’organes de presse ou de chancelleries préfèrent traiter ces questions avec beaucoup de précaution et de parcimonie. Nous sommes face à un État qui perd de plus en plus de sa superbe et de sa légitimité en se réfugiant dans une démarche policière répressive de premier rang ».

    En conclusion

    Pour l’économiste, « en signant ces accords avec Israël, il est clair que le royaume perd une partie de son autonomie, à cause de l’implantation des services de renseignement israéliens dans le pays qui auront accès de plus en plus à des informations sensibles le concernant. Ceci en plus des tensions exacerbées dans la région où l’on entend de plus en plus d’appels à la confrontation ouverte avec le Maroc de la part des Sahraouis et d’une partie de l’establishment algérien. Les risques de voir les conflits de basse intensité dans la région se transformer en confrontations de moyenne intensité voir de guerre ouverte sont réels et inquiétants ».

    « Les tensions internes dans le pays, à cause de l’incapacité du gouvernement à répondre aux aspirations de larges pans de la société, ne peuvent pas ne pas monter crescendo avec le temps à cause de l’absence de perspective d’une embellie économique et sociale dans la situation des engagements actuels de l’État marocain », conclut-il.

    Sputnik France, 02/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Manifestations

  • Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable – Israël, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, diplomatie

    Alors que le risque d’un conflit militaire entre Rabat et Alger augmente, il semble peu probable que les deux pays s’affrontent sur ce terrain. L’heure est plutôt à une « guerre froide ».

    L’heure est au comparatif entre les arsenaux militaires du Maroc et de l’Algérie. Au comparatif des alliances aussi. Selon les journalistes, si une guerre avait lieu entre les deux pays, elle pourrait ressembler à un conflit à distance entre la Russie et Israël. Mais dans les faits, difficile de croire en une intervention armée entre les deux pays. Même si l’Algérie et le Maroc se sont déjà affrontés de façon militaire en 1963, lors de la « guerre des sables ». Depuis cette époque, on assiste à une guerre froide qui ne s’est jamais à nouveau traduite sur le terrain.

    Pourtant, depuis décembre, la tension est montée d’un cran. La faute à l’annonce par l’administration Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La région est, depuis longtemps déjà, un sujet de disputes entre les deux pays nord-africains. Et au fur et à mesure que Rabat avance ses pions aux côtés de l’Etat hébreu, le ton monte du côté d’Alger. Jusqu’au 1er novembre, date à laquelle trois Algériens circulant à bord de camion ont été tués lors d’un bombardement qu’Alger a attribué au Maroc.

    Une guerre sur le terrain numérique
    De quoi laisser penser à un conflit armé ? Pour la politologue Khadija Mohsen-Finan, « on s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie ». Selon la spécialiste de la région, si un conflit militaire est à écarter, « les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier ». Difficile en effet de croire que les deux peuples frères vont s’affronter militairement — d’autant que les armées de terre de ces deux pays sont composées de ces mêmes peuples —, même si les déclarations vont dans ce sens. Une séquence d’intimidation logique, qui a pour but pour les deux pays de montrer leur détermination. L’an dernier, la modification constitutionnelle de l’Algérie, dont les textes autorisent désormais le pays à intervenir militairement hors de ses frontières, a servi à prévenir les autres puissances qu’Alger comptait avoir un rôle à l’international.

    Mais dans les faits, le conflit latent a d’ores et déjà pris d’autres formes. Sur l’espace digital, notamment. Fin novembre, rappelle Jeune Afrique, le site de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a été victime d’un piratage informatique, tandis que le groupe de pirates informatiques marocains « MoroccoHack Team » avait attaqué le site du ministère algérien des Finances quelques jours plus tôt. Sur les réseaux sociaux, le Maroc a également lâché ses troupes : l’influence passe aussi par des commentaires positifs sur la relation nouvelle entre le royaume et Israël.

    Diplomatie et lobbying, plutôt que les armes
    Autre terrain de guerre : le front diplomatique. Autrefois amorphe, le régime algérien s’est repris ces dernières années pour discuter à l’international. En se lançant dans la production de vaccins, en passant des accords avec Moscou ou en tentant de faire reculer l’Union africaine suite à l’obtention par Israël d’un statut d’observateur, Alger a quasiment rattrapé son retard sur le terrain de la diplomatie, là où Rabat a perdu de nombreux points en s’alliant avec l’Etat hébreu, qui ne peut en aucun cas être un allié crédible.

    Or, en Algérie, on indique que « ce qui se joue, c’est le leadership en Afrique du Nord », selon une source citée par L’Opinion. C’est exactement de cela dont il s’agit : Alger a tout fait pour retrouver une place de choix dans la région. Et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a permis à Alger d’effectuer un retour rapide sur le devant de la scène. Désormais, il s’agit pour les deux pays de plaider leur cause au sein des instances internationales, notamment dans le dossier sahraoui.

    Une bataille à distance au Sahara occidental ?
    Actuellement, Rabat tente de convaincre l’Union européenne de faire reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce qui est techniquement impossible, le royaume devant convaincre chaque pays européen d’effectuer cette démarche. Pendant ce temps, Alger plaide sa cause auprès de l’ONU. L’Algérie déplore l’« approche fondamentalement déséquilibrée » des Nations unies dans ce dossier, alors que l’instance internationale s’est toujours positionnée en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En attendant, si une intervention militaire peut effectivement avoir lieu, ce ne sera dans aucun des deux pays mais au Sahara occidental. Entre le mur de sable construit par le Maroc et la présence du Front Polisario dans l’est, le conflit armé peut éclater. Mais tout dépendra des velléités du Maroc : si Rabat ne bouge pas, le calme sera assuré dans la région. Si le royaume, en revanche, tente de déployer ses troupes sur tout le Sahara occidental, nul doute qu’Alger interviendra pour aider le Front Polisario. Mais on n’en est pas encore là, car Rabat n’a aucun intérêt à envoyer ses forces terrestres sur place. Car l’Algérie est largement supérieure sur ce plan.

    Le journal de l’Afrique, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • Le Maroc et Israël main dans la main contre l’Algérie

    Le Maroc et Israël main dans la main contre l’Algérie – Sahara Occidental, Espagne, Ceuta, Melilla

    Le Maroc a accueilli le 24 novembre dernier le ministre israélien de la défense Benny Gantz pour sceller un accord militaire et sécuritaire sans précédent entre les deux pays et inédit dans le monde arabe.

    Le mémorandum d’entente Israël-Maroc couvre un spectre large de coopération : « Echange d’expériences et d’expertise, transferts technologiques, formation, coopération dans le domaine de l’industrie de défense. » Il a été question à Rabat, entre autres, d’entraînements et de manœuvres conjoints entre les deux armées, de drones sophistiqués, de radars Elta, missiles, systèmes antidrones ainsi que de la modernisation de la flotte des avions F5. Le point saillant de l’accord-cadre est cependant l’acquisition par les FAR du système de défense aérienne Lightning 8 installé sur les avions, et qui se décline également dans une version terrestre. Mais les FAR auraient déjà acquis le Skylock Dome israélien. Transaction annoncée par le journal israélien Globes dans un article soulignant l’intérêt pour les solutions de défense israéliennes au dernier salon aéronautique de Dubaï. Le Skylock est présenté comme offrant une large protection contre la menace croissante des drones d’attaque. Cette acquisition est destinée essentiellement à faire face à la menace stratégique représentée par l’arsenal de drones d’attaque et de drones chasseurs de tanks et de surveillance algérien.

    Grâce donc à l’ennemi stratégique israélien, le Makhzen, voisin géographique et historique belliqueux, va donc s’équiper massivement de technologies militaires israéliennes. Cette coopération militaire étendue permettra à Israël de développer une industrie locale de production de drones, ce qui renforcerait évidemment les capacités aériennes des FAR qui disposent déjà de drones turcs, israéliens et américains. Elle permettrait aussi aux Israéliens de produire des drones en grande quantité et à un prix inférieur au Maroc, afin de bien se positionner sur les marchés d’exportation, notamment en Afrique.

    Par ailleurs, et selon des sources médiatiques espagnoles, la coopération maroco-israélienne accrue comprendra de même la construction d’une base militaire près de l’enclave espagnole de Melilla, distante d’Alger, à vol d’oiseau, d’environ 560 kilomètres. La coopération entre le Maroc et Israël pourrait aller au-delà de la sécurité et de la défense pour parvenir à un accord de renseignement, en bonne et due forme, qui scellerait 60 ans de coopération en matière d’espionnage et de contre-espionnage dans le monde arabe et en Europe.

    Cet accord de coopération militaire et sécuritaire tous azimuts a déjà, d’autre part, une traduction sur le plan économique, Rabat devant accorder prochainement des licences à une entreprise israélienne pour explorer le pétrole et le gaz en zone offshore dans le sud du Maroc et au Sahara Occidental occupé.

    Cet accord stratégique n’est en rien surprenant. Il était parfaitement prévisible depuis la reprise officielle des relations diplomatiques, dans le cadre des Accords d’Abraham, et concrétisée par l’ouverture d’ambassades dans les capitales respectives. Le discours diplomatique provocateur de Rabat, les menaces israéliennes contre l’Algérie, proférées à partir de la capitale du Maroc, avec l’assentiment du palais royal, l’assassinat à l’aide d’un drone de trois camionneurs algériens en zones libérées du Sahara Occidental, et l’agression numérique caractérisée des services de renseignement marocains, via le système de vaste intrusion cybernétique Pegasus, laissaient entrevoir une rapide conclusion d’un accord militaire et sécuritaire stratégique.

    Rien d’étonnant donc. Reste à savoir si cette attitude ultraoffensive et guerrière du Makhzen à l’égard de l’Algérie, pensant prendre part à sa prise en tenaille géostratégique via ses vastes frontières, déboucherait ou non sur une guerre totale, une guerre de drones ou une guerre indirecte à travers l’embrasement du front militaire sahraoui ? Si une revivification du champ de bataille sahraoui est possible, une guerre totale ou un conflit armé par drones interposés qui aurait pour théâtre d’opérations l’Algérie et le Maroc, paraissent à ce stade assez improbables. Une guerre aux portes de l’Europe entre deux armées dotées des ressources militaires nécessaires aurait des conséquences très lourdes en matière de flux migratoires et de garantie des approvisionnements énergétiques du sud de l’Europe. Elle opposerait en outre deux pays qui sont dans des alliances stratégiques avec l’OTAN, les USA, la France et Israël pour le Maroc, et la Russie et la Chine s’agissant de l’Algérie. Ces puissances ne pourraient pas accepter, in fine, que l’allié stratégique en question puisse subir des dommages à grande échelle.

    Tout porte à croire que le Maroc et Israël, désormais alliés stratégiques au grand jour, marcheront main dans la main pour affaiblir systématiquement l’Algérie, et sur tous les plans. Faire en sorte à ce que ses capacités immunitaires soient sans cesse diminuées. Favoriser alors le rôle du ver dans la pomme en encourageant tout mouvement d’opposition et de sédition internes, affaiblir ses positions diplomatiques partout où l’Algérie aurait une quelconque influence, porter atteinte à ses intérêts diplomatiques et mener contre elle une guerre d’intox noire et une guerre de déstabilisation psychologique sur tous les fronts du monde numérique !

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 01/12/2021

    #Maroc #Israël #Algérie #Sahara_Occidental #Front_POlisario #Makhzen

  • Maroc: Le Front anti-normalisation s’enflamme

    Maroc: Le Front anti-normalisation s’enflamme

    Maroc, Israël, Palestine, sionisme – Maroc: Le Front anti-normalisation s’enflamme

    La visite du ministre sioniste de la Défense au Maroc a suscité l’ébullition du Front social, qui s’est mis en ordre de bataille pour dénoncer la politique du fait accompli imposée par le régime du makhzen, à travers d’innombrables messages de dénonciation et des appels à manifester.

    La visite de Benny Gantz a fait l’objet de nombreuses critiques au Maroc. Le Groupe d’action marocain pour la Palestine voit dans cette visite un «crime majeur de normalisation», intervenant dans la succession de crimes de normalisation enregistrés récemment.
    Il appelle à cet effet le peuple marocain à «œuvrer pour faire échouer la normalisation».
    «La visite du ministre de la Défense sioniste terroriste, Benny Gantz, au Maroc, constitue un pas extrêmement dangereux quant à la position et à la responsabilité de l’État marocain, envers la cause palestinienne et la présidence du Comité El-Qods, mais aussi envers la position du peuple marocain qui rejette catégoriquement la normalisation», a déploré le Groupe d’action, dans un communiqué. Pour lui, la visite du ministre sioniste à Rabat, pour «doter» le Maroc des technologies terroristes sionistes dans le cadre de conventions militaires, «est une démarche inadmissible», d’autant que l’entité sioniste a échoué à se protéger de la résistance palestinienne en dépit des moyens modestes de ses hommes.

    Dans ce même contexte, le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, a souligné, mardi dans un communiqué, qu’il «avait déjà exprimé de façon claire et solennelle son rejet de toute visite d’un responsable sioniste sur le sol marocain», faisant remarquer que sa position «traduit celle du peuple marocain qui refuse depuis toujours tout rapprochement ou normalisation avec les sionistes, et qu’il est et restera toujours aux côtés des Palestiniens et de leur juste cause».

    Il a appelé à un sit-in, hier, devant le Parlement à Rabat, «pour exprimer en force le rejet de la visite du ministre sioniste de la Défense» au Maroc, invitant «tous les défenseurs de la cause palestinienne à venir en masse à ce sit-in, afin d’exprimer leur rejet de la politique de normalisation initiée par les autorités marocaines».

    Et le journaliste marocain Ali Lahrouchi a indiqué, mardi, que la visite du ministre israélien de la Défense à Rabat constitue une provocation flagrante et dangereuse à l’égard du peuple marocain qui rejette la normalisation et une menace pour toute la région, en particulier l’Algérie, à cause de son opposition à l’intrusion de l’entité sioniste sur le continent africain. Ali Lahrouchi a, dans ce sens, mis en garde contre les répercussions des accords de coopération miliaire entre le régime du makhzen et l’entité sioniste.

    À cet égard, il a relevé que le régime du makhzen n’a osé rendre publique la normalisation avec l’entité sioniste «qu’après avoir réussi à détourner l’attention du peuple marocain et à le disperser, entre ceux qui réclament du pain et du travail, ceux qui réclament des droits et des liberté, et ceux qui ont été trompés par le prétexte fallacieux de la défense de la patrie». Même son de cloche du côté des réseaux sociaux, où le peuple marocain, à travers plusieurs messages de dénonciation, a réagi avec véhémence à la visite du ministre sioniste, alors que plusieurs manifestations populaires sont prévues dans nombre de villes et régions du Maroc, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre.

    Le Makhzen et l’entité sioniste signent un accord sécuritaire

    Le régime du makhzen marocain et l’entité sioniste ont conclu, hier, un accord-cadre visant à «renforcer la coopération sécuritaire entre les services de renseignement marocains et israéliens», un an à peine après la normalisation de leurs relations. L’accord, signé par le ministre délégué chargé de l’administration de la Défense nationale marocaine, Abdellatif Loudiyi, et Benny Gantz, comprend, notamment, «la réglementation de la coopération en matière de renseignement, les achats de sécurité, la formation conjointe et les liens étroits entre les industries». Les deux hommes ont signé un protocole d’accord qui lance formellement la coopération sécuritaire «sous tous ses aspects» (planning opérationnel, achats, recherche et développement, etc.) entre le Maroc et l’entité sioniste, selon des médias proches des cercles militaires marocains.

    El Moudjahid, 25/11/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Palestine #Sionisme

  • Maroc: l’économie dominée par quelques familles riches

    Maroc, économie – Maroc: l’économie dominée par quelques familles riches

    ALGER – L’économie marocaine reste dominée par quelques familles qui s’agglutinent autour de l’Etat, accaparant les richesses et les capacités du pays dans le cadre d’un « système rentier, corrompu et autoritaire », indique l’économiste marocain, Fouad Abdelmoumni. « L’un des plus importants blocages structurels de l’économie marocaine réside dans le fait qu’elle n’est ni dirigiste volontariste, ni libérale compétitive », relève Abdelmoumni dans un entretien accordé récemment à l’agence Sputnik. Cette situation empêche le » vrai décollage en matière de création de richesses et d’emplois », déplore ce militant des droits de l’homme.

    Résolument pessimiste, l’économiste explique que le Maroc a atteint « les limites de ses capacités de mobilisation de fonds sur les marchés financiers internationaux » en raison da la baisse drastique de sa croissance économique en 2020 et son important endettement extérieur. « Dans le contexte où l’Etat et ses élites refusent de remettre en cause les fondements de l’économie qui ont généré cette situation, le Maroc ne peut pas décoller économiquement », prévient l’activiste, également membre du conseil d’administration de Transparency International Maroc.

    Il faut mettre fin à « la prédation et l’accaparement de la richesse du pays par une petite élite autour du roi et à la mauvaise gestion et la corruption du système administratif marocain », plaide Abdelmoumni, qui déplore l’absence de volonté politique de  » prendre à bras le corps ces blocages majeurs de l’économie et de la société marocaines ».

    Selon les chiffres fournis par cet économiste, « plus d’un million et demi de chômeurs, trois millions d’aides familiales non rémunérées et trois millions de travailleurs dans le secteur informel ne disposent d’aucune sécurité sociale ».

    L’argent coule à flots autour du sérail

    Et  » actuellement, pas moins de 55% de marocains se sentent pauvres à cause de l’érosion du pouvoir d’achat », alerte l’activiste, ciblé par Pegasus, le logiciel espion israélien utilisé par le Maroc pour surveiller des militants et des journalistes.

    Alors que le peuple marocain, dans sa majorité, vit dans la précarité, au sommet de la monarchie l’argent coule à flots. Les dernières élections législatives, organisées le 8 septembre dernier, ont abouti à la victoire du Rassemblement national des indépendants (RNI), à sa tête le richissime Aziz Akhannouch, nommé par la suite Chef de gouvernement.

    Avec une fortune dépassant les 2 milliards de dollars, l’homme d’affaires est l’actionnaire majoritaire du Groupe Akwa, l’une des plus importantes entreprises familiales au Maroc.

    Bien avant les élections ayant conduit le chef du RNI à la tête du gouvernement, plusieurs partis politiques marocains avaient dénoncé « l’usage illégal » de l’argent durant la campagne des élections, notamment par le parti d’Azziz Akhannouch.

    « Nous accusons le RNI d’inonder la scène politique avec l’argent », dénonçait Abdellatif Ouahabi, secrétaire général de la deuxième force politique du royaume, le parti Authenticité et Modernité (PAM), tandis que le parti de la Justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement de 2011 à 2021, avait condamné « l’utilisation obscène de fonds pour attirer les électeurs et certains superviseurs des bureaux de votes ».

    Au lendemain de ces mêmes élections, Transprency International Maroc a, pour sa part, critiqué « l’usage massif » de l’argent pour l’achat de voix et les candidatures d’anciens élus impliqués dans des affaires de corruption et dilapidation de deniers publics.

    L’organisation avait, alors, appelé le pouvoir judicaire à » instruire, dans les plus brefs délais, les dossiers de corruption impliquant les élus et à ouvrir des investigations sur les pratiques illégales qu’avaient connues ces élections ».

    APS, 23/11/2021

    #Maroc #Economie #Fouad_Abdelmoumni

  • Pays-Bas: Les rifains s’insurgent contre « le long bras de Rabat »

    Pays-Bas: Les rifains s’insurgent contre « le long bras de Rabat »

    Maroc, Pays Bas, Rif, maroco-néerlandais – Pays-Bas: Les rifains s’insurgent contre « long bras de Rabat »

    Aujourd’hui, la Chambre basse débat de l’ingérence indésirable et du financement étranger. Habituellement, il est surtout question de la Turquie et des États du Golfe. Mais un groupe de Néerlandais d’origine marocaine demande à la Chambre basse de s’intéresser de plus près à l’ingérence marocaine également.

    Aujourd’hui, ils ont présenté le manifeste « Stop the Long Arm of Rabat » à la commission parlementaire permanente des affaires sociales, qui couvre également les questions d’intégration. Dans le manifeste, ils accusent le Maroc d’engager la diaspora contre les intérêts de l’Europe.

    Le Maroc opère de manière beaucoup plus subtile que l’Iran ou la Turquie », déclare Habib el Kaddouri, l’un des auteurs du manifeste, sur le site d’opinion de l’ASBL Joop (BNNVARA). Pourtant, les institutions néerlandaises sont également infiltrées par le gouvernement marocain et les Néerlandais marocains occupant des postes clés sont mis au service de la cause marocaine.

    Il cite à titre d’exemple « l’espionnage et l’intimidation par le biais des mosquées, l’aliénation délibérée des jeunes Néerlandais d’origine marocaine aux Pays-Bas en présentant la politique et les médias néerlandais comme l’ennemi et le recrutement de fonctionnaires d’origine marocaine ».

    Le rapport évoque également le mouvement Hirak dans le Rif, né au Maroc en 2016 mais réprimé depuis, ainsi que l’espionnage et l’intimidation des militants néerlandais du Rif. Entre autres choses, le Maroc aurait élaboré une liste des organisateurs d’actions de soutien au Rif aux Pays-Bas.

    Le manifeste : « Le bras long de Rabat s’est également manifesté lors de sit-in et de réunions aux Pays-Bas. Divers témoins oculaires ont surpris des informateurs de l’ambassade et des consulats du Maroc en train de photographier et de filmer des manifestants pendant les protestations. De nombreux militants du Hirak ayant participé aux enquêtes ont également indiqué qu’ils ne souhaitaient pas se rendre au Maroc par crainte d’y être arrêtés.

    Le bras long de Rabat n’est pas seulement l’affaire des Néerlandais d’origine marocaine, mais concerne toute la société », déclare M. El Kaddouri, car un bras long sape « des valeurs importantes telles que la liberté, la démocratie et l’égalité ».

    De Kanttekening, 22/11/2021

    #Maroc #PaysBas #Rif #Hirak #Espionnage #Ingérence

  • Cohésion nationale face aux menaces du Maroc et ses alliés

    Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie, Israël – Impératif de renforcer la cohésion nationale face aux menaces du Makhzen et de ses alliés

    Des experts en sécurité et chercheurs en histoire ont mis l’accent, samedi a Alger, sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale pour protéger la sécurité nationale des menaces du Makhzen et de ses alliés qui mènent “une attaque féroce” contre l’Algérie, soulignant que “faire face au danger extérieur, y compris la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste est “une affaire d’Etat” qui exige la mobilisation de tous pour faire avorter les plans qui ciblent l’unité nationale.

    Ces experts intervenaient lors du Forum du quotidien El Hiwar qui a organisé une conférence, a laquelle ont pris part l’ancien colonel Ahmed Adhimi, le chercheur en histoire, Djamel Yahiaoui et le penseur Lakhdar Rabhi sous le thème “Protection de la sécurité nationale” pour jeter la lumière sur les dangers extérieurs qui menacent l’Algérie.

    Dans sa communication intitulée “le danger du Makhzen et le Sahara occidental”, M. Adhimi a souligné que “lorsqu’il s’agit des intérêts de l’Etat et de sa sécurité extérieure, tous doivent s’unir contre le danger extérieur”, ajoutant que “le Makhzen et ses alliés représentent un véritable danger pour notre pays, c’est pourquoi nous devons faire preuve d’un haut degré de conscience et de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres”.

    La question de la protection de la sécurité nationale “ne relève pas de la seule responsabilité de l’Armée. Elle est du ressort de tous les Algériens, quelles que soient leurs tendances et leurs appartenances, car perdre le pays c’est perdre la vie”, a-t-il soutenu, soulignant que “le peuple algérien est un peuple pacifique”.

    L’hostilité du Makhzen envers l’Algérie s’explique, entre autres, par ses visées expansionnistes dans la région, le royaume du Maroc et l’entité sioniste étant les seuls dans le monde dont les frontières ne sont pas délimitées, a-t-il précisé, rappelant que le Maroc “n’a pas encore présenté sa carte a l’ONU comme l’a fait l’Algérie, en raison de sa politique expansionniste au détriment de ses voisins”.

    Le Maroc ne possède pas de convoitises seulement envers l’Algérie, mais avec le reste de ses voisins, a savoir : la Mauritanie et notamment le Sahara occidental en occupant une partie de son territoire en violation flagrante de toutes les chartes internationales, a-t-il fait remarquer.

    Le même expert a expliqué comment le régime marocain a parié, dans sa politique expansionniste, au détriment des frontières algériennes, sur la situation de l’Algérie post-indépendance, de même qu’il a misé, durant la décennie noire que le pays a connue et a soutenu des groupes terroristes. Or, poursuit-il, tous ses plans ont échoué, investissant, dès lors, dans une guerre non déclarée visant a noyer l’Algérie par des tonnes de “venins”, pour engourdir le peuple.

    M.Adhimi a attribué la lâche attaque marocaine contre deux camions algériens sur l’axe reliant Ouargla a Nouakchott, ayant coûté la vie a trois Algériens, a “la tentative du Makhzen d’intimider les commerçants algériens et les dissuader d’accéder aux marchés mauritanien et africain”.

    La haine que prouve le régime du Makhzen contre l’Algérie s’était manifestée par les déclarations de l’ancien consul du Maroc a Oran en mai 2020, dans lesquelles il a qualifié l’Algérie de “pays ennemi”, a-t-il indiqué.

    L’intervenant a dénoncé le fait que le régime marocain ait amené l’entité sioniste au seuil des frontières algériennes, pointant du doigt la détermination du Maroc a signer des accords de sécurité avec l’entité et a mettre en place une éventuelle base militaire.

    Déplorant, par ailleurs, la tentative d’entamer l’unité du pays en évoquant de la prétendue “République de Kabylie” en la comparant a la cause sahraouie, M. Adhimi a avancé “la Kabylie se situe au cœur de l’Alger et est indissociable, tandis que le Sahara occidental est un territoire distinct, et est situé au sud du Maroc”.

    Historiquement, l’Algérie a adopté la politique du bon voisinage avec le Maroc, et n’a jamais eu de problème avec le peuple marocain. Cependant le Makhzen développe un complexe envers l’Algérie et use de tous ses moyens pour cibler notre pays, a-t-il souligné.

    Et de faire part de cette guerre médiatique menée contre l’Algérie par le Maroc et l’entité sioniste, afin de ternir son image a l’étranger et la promouvoir comme étant un “pays de répression et de terrorisme”. Une telle situation requiert une véritable riposte a cette guerre, a-t-il conclu, appelant a “raffermir la cohésion nationale et hisser le niveau de conscience des individus”.

    Echourouk online, 21/11/2021

    #Algérie #Maroc #Makhzen #Sahara_Occidental #Israël

  • Mort de 3 Algériens: Un acte calculé, selon des politologues

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, camionneurs algériens,

    L’agression perpétrée par les forces d’occupation marocaine sur l’axe routier Ouargla-Nouakchott et ayant ciblé trois Algériens exerçant une activité commerciale est un acte calculé derrière lequel se cachent de nombreux objectifs.
    Le politologue Ismaïl Debèche a estimé que le Maroc vit une crise interne multidimensionnelle et fait tout pour détourner l’attention de son opinion locale des véritables problèmes socioéconomiques auxquels il est confronté et qui se sont accentués dans le pays par la décision d’Alger de couper le robinet du gaz.

    «A travers cet agression, le royaume chélifien veut masquer ses échecs politiques, sociaux et diplomatiques. Sa préoccupation majeure est d’appliquer à la lettre les plans de l’entité sioniste dans la région», souligne-t-il. Et d’ajouter que cette provocation de trop ne doit pas resté impunie. «La riposte algérienne doit être ferme», ajoute-t-il. Dans ce sillage, il a salué la réaction responsable de l’Algérie qui a saisi à cet effet les institutions internationales et régionales. Il a soutenu que ces dernières doivent faire preuve de plus de «détermination» et de «fermeté» à l’égard du Maroc et de ses pratiques relevant du «terrorisme d’Etat».

    Debèche a précisé que les trois civils algériens on été assassinés au Sahara occidental, près de la frontière mauritanienne et non sur le sol algérien, sinon la «réponse de notre pays aurait été immédiate». Il a soutenu que les arguments marocains expliquant cet assassinat sont «injustifiés et irrecevables».

    Pour sa part, Idriss Attia, maître de conférences à la Faculté des sciences politiques et des relations internationales à l’université d’Alger, a estimé que le Maroc veut conduire notre pays dans une guerre régionale. «Le royaume vit une situation interne difficile, confronté à différents types de crises : économique, politique et sociale, accentuée par la décision de l’Algérie de lui couper le gaz», note-t-il.

    «Le Maroc veut détourner son opinion locale des véritables problèmes», signale-t-il. En commettant cet «acte terroriste», le régime marocain exécute un agenda que lui est dicté par l’entité sioniste et la France.

    Aussi l’expert relève que cet assassinat s’inscrit dans une série d’agressions initiées par Rabat depuis sa normalisation avec l’entité sioniste afin de provoquer une réponse militaire algérienne.

    Assassinat des ressortissants algériens : L’ONU dément les mensonges marocains sur le lieu du bombardement

    L’assassinat, par le Maroc, de trois camionneurs algériens par un armement sophistiqué meurtrier a eu lieu dans le territoire sahraoui, près de Bir Lahlou, a confirmé vendredi l’ONU, apportant un démenti cinglant aux mensonges relayés par les médias marocains sur le lieu de l’agression pour occulter la responsabilité du Maroc dans ce crime.

    « Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse. « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

    Les précisions apportées par l’ONU démasquent les médias marocains qui ont tenté, en vain, de dégager la responsabilité du Maroc dans cette attaque ignoble contre des civils, en prétendant que les trois camionneurs algériens se trouvaient dans la zone tampon démilitarisé, sous surveillance de l’ONU, qui divise le Sahara Occidental.

    Des mensonges grossiers, si on considère que la zone de Bir Lahlou est située à plus de 70 Km du mur de sable érigé par le Maroc d’où commence la zone tampon, précise à l’APS l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar.

    Le bombardement des camionneurs algériens s’est produit exactement à  Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou, plus loin encore de la zone tampon et du mur de la honte marocain.

    Selon le diplomate sahraoui, l’accord militaire n1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997 d’une part, et la Minurso et le  Maroc en janvier 1998 d’autre part, a institué une zone tampon de 5 kilomètres à l’Est du Mur où toute présence ou activité militaire y est interdite en plus de zones restreintes de 25 kilomètres à l’Est et 30 kilomètres à l’Ouest du Mur qui sont également soumises à plusieurs restrictions, relatives notamment aux activités et au renforcement des infrastructures militaires, précise le diplomate sahraoui. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le « lâche  assassinat » de trois ressortissants algériens par les forces d’occupation marocaines a eu lieu dans le territoire sahraoui libéré.

    « L’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au  Sahara Occidental et dans toute la région », a indiqué la diplomatie algérienne.

    Et dans le cadre du suivi des prolongements internationaux de cette agression, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra,  a saisi  les Nations Unies, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Organisation de la coopération islamique.

    Horizons, 07/11/2021

  • Qui gère le Maroc?

    Qui gère le Maroc? – Le royaume donne l’impression d’un bateau ivre qui déroute les observateurs au point de s’interroger: «Qui tire les ficelles au Maroc?»

    On est loin du raffinement sémantique et de la stricte discipline qu’incarnait le roi Hassan II, encore très loin de la bienséance héritée de la longue tradition makhzenienne. Par la multiplication des décisions irresponsables, hasardeuses et à hauts risques, le royaume hallucine. Il donne l’impression d’un bateau ivre qui déroute les observateurs au point de s’interroger: «Qui tire les ficelles au Maroc?»

    On ne compte plus les bêtises du Makhzen qui, depuis une année, s’est illustré par des guerres diplomatiques tout aussi vaines qu’inutiles: en mars dernier, le Maroc de Bourita s’en prend à la puissante Allemagne. Parce que Berlin n’a pas caché sa réprobation sur la décision de Donald Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur les territoires occupés du Sahara occidental en échange d’une normalisation avec l’entité sioniste. C’est donc sous une forme de « sanction» que le Maroc a réagi envers un pays qui, 2 mois plus tôt, lui signe un chèque de 1,387 milliard d’euros pour l’aider à se relever de la pandémie de Covid-19. Après l’Allemagne, c’est l’Espagne. Encore une fois parce que l’Espagne a refusé de cautionner la démarche marocaine. En toute logique, Madrid s’est alignée sur la position de l’ONU et, comme le reste de l’Europe, elle mise, sinon sur un référendum d’autodétermination, du moins sur une solution négociée pour achever la décolonisation.

    Toujours à cause des positions des uns et des autres vis-à-vis de la question du Sahara occidental. Un dossier obsessionnel au point de devenir une schizophrénie nationale. Le Makhzen en fait un baromètre du patriotisme et une ligne de conduite pour la diplomatie du Maroc. Au moins trois thèses sont avancées pour ce dangereux égarement du Royaume.

    La première est que l’état de santé de celui qui règne sur le Maroc depuis 1999 est déclinant. Soufrant d’une arythmie cardiaque et d’une maladie pulmonaire chronique et après plusieurs interventions chirurgicales, Mohammed VI ne gouverne plus. La seconde thèse, la plus plausible, est l’arrivée des sionistes qui se sont incrustés au coeur du pouvoir marocain.

    La troisième explication qui est la conséquence des deux premières, le transfert des pouvoirs détenus par le roi vers les services de renseignement marocains. C’est exactement ce que reproche le royaume qui fait croire à une prééminence de l’armée algérienne dans les décisions politiques du pays. Dans l’arène du mensonge, il est très difficile de rivaliser avec le Makhzen qui a décroché toutes les médailles.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 06/11/2021