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  • La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

    La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

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    Les troupes françaises au Mali ont capturé un haut responsable de la filiale sahélienne du groupe Etat islamique, a annoncé mercredi l’armée française.

    « Dans la nuit du 11 au 12 juin, une opération de la force Barkhane a permis la capture d’Oumeya Ould Albakaye, haut responsable de l’ Etat islamique au Grand Sahara (IS-GS) », a déclaré un porte-parole du chef d’état-major à l’AFP.

    La capture intervient alors que la France se prépare à achever son retrait du Mali après près d’une décennie de lutte contre une insurrection djihadiste dans le pays.

    Albakaye sera détenu par les forces françaises pour interrogatoire pendant plusieurs jours puis remis aux autorités maliennes, ont ajouté les militaires.

    Une source de sécurité qui a demandé à ne pas être nommée a déclaré à l’AFP qu’Albakaye avait autrefois été considéré comme un successeur potentiel de l’ancien chef de l’IS-GS Adnan Abu Walid al-Sahrawi, qui a été tué par les forces françaises en août 2021.

    Expert en explosifs , Albakaye était un chef régional du groupe, commandant les régions du Gourma au Mali et de l’Oudalan au Burkina Faso voisin.

    Il est responsable d’un grand nombre d’exactions contre des civils dans ces pays, selon l’armée.

    La France doit achever son retrait du Mali dans les prochains mois lorsque sa principale base militaire de Gao sera rendue aux forces maliennes.

    Les relations entre le Mali et la France se sont effondrées après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako en août 2020.

    La junte a résisté à la fixation d’une date rapprochée pour rétablir le régime civil et a resserré les liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnent comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    France24, 15 juin 2022

    #France #Mali #Sahel #EtatsIslamique

  • L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    France, Mali, Sahel, Menaka, Barkhane, Takuba,

    Paris (AFP) – Les troupes françaises ont restitué lundi une base militaire dans le nord-est du Mali avant un retrait définitif de la nation sahélienne, a annoncé l’armée française, après neuf ans de lutte contre une insurrection djihadiste.

    Et l’émissaire de l’ONU sur place a averti que leur retrait pourrait laisser Menaka, où ils étaient basés, vulnérable à une attaque djihadiste.

    Le départ de la base de Ménaka « s’est déroulé dans le bon ordre, en toute sécurité et dans la transparence », a déclaré à Paris le porte-parole de l’armée française, le général Pascal Ianni.

    Il précède le dernier retrait du Mali « à la fin de l’été », lorsque la principale base militaire française de Gao sera rendue aux forces maliennes, a-t-il ajouté.

    Mais El-Ghassim Wane, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, a averti que le retrait pourrait causer des problèmes à Menaka.

    Il s’était rendu dans la ville il y a deux semaines, a-t-il dit, et les personnes à qui il avait parlé « n’excluaient pas une attaque contre la ville de Ménaka », où 5 000 personnes forcées de fuir les violences dans la région s’étaient réfugiées.

    « Si ce scénario se concrétise, la base de la MINUSMA sera probablement perçue comme le dernier refuge pour les civils fuyant la violence », a ajouté Wane, faisant référence à la base de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali.

    Mais il a averti : « Avec un minimum de forces maliennes dans la région et quelque 600 casques bleus disponibles pour protéger les civils, le personnel et les biens de l’ONU, la capacité de la MINUSMA à organiser une réponse efficace est limitée ».

    Détérioration des relations

    L’ancien dirigeant colonial français a installé l’avant-poste de Menaka en 2018 dans la zone sauvage des trois frontières où le Mali rencontre le Niger et le Burkina Faso. Il abritait des forces spéciales françaises et européennes sous le nom de Takuba chargées de former les troupes locales.

    Le général Ianni a déclaré aux journalistes que l’opération Takuba ne serait pas transférée au Niger voisin.

    La France a lancé des opérations anti-jihadistes au Sahel en 2013, aidant le Mali à étouffer une révolte dans le nord.

    Mais les jihadistes se sont regroupés pour attaquer le centre instable du pays, déclenchant une insurrection enflammée que le président élu Ibrahim Bubacar Keita n’a pas été en mesure d’écraser.

    En août 2020, les manifestations contre Keita ont abouti à un coup d’État de colonels mécontents, suivi d’un deuxième coup d’État militaire en mai 2021.

    Dès lors, les relations avec la France n’ont cessé de se détériorer, poussées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir un régime civil et par les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.

    L’effondrement s’est accéléré en 2021 alors que la junte resserrait ses liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    La France ne quitte pas le Sahel

    L’opération française à travers le Sahel comptait à son apogée en 2020 quelque 5 500 soldats avant que Paris ne commence à réduire progressivement les effectifs et à fermer les bases les plus avancées à Kidal, Tessalit et Tombouctou dans le nord du Mali.

    En janvier dernier, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait total du Mali alors que les relations et la sécurité se détérioraient.

    Cependant, l’armée a déclaré lundi que les forces françaises ne quittaient pas la région du Sahel.

    « L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des Etats de la région, à leur demande, reste une priorité absolue », a déclaré le porte-parole.

    © 2022 AFP

    Source : France24, 13/06/2022

    #France #Barkhane #Mali #Takuba #MINUSMA #Ménaka

  • Algérie: cohésion pour faire face aux tensions géostratégiques

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    Les impacts de l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique et les enjeux aux frontières de l’Algérie préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques mondiales et régionales. C’est que cette région connait d’importants trafics qui alimentent le terrorisme risquant de déstabiliser toute la région. L’Algérie est une des pièces maitresses de la stabilité de la région, méditerranéenne et africaine. D’où l’importance d’une coordination internationale pour à la fois favoriser le co-développement et juguler ce fléau qui a des incidences sur toute l’Afrique et l’Europe à travers les flux migratoires.

    Par Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Selon différents experts trois facteurs permettent de comprendre les liens entre trafic et terrorisme : premièrement, l’existence de mouvements communautaires, ethniques et religieux, qui permettent une collaboration entre terroristes et criminels, sur la base de valeurs partagées et de confiance mutuelle. Deuxièmement, la survenance d’un conflit armé. Troisièmement, les contraintes qui jouent lors d’échanges transnationaux complexes de marchandises illégales ; des échanges qui impliquent souvent d’autres parties intermédiaires et de certains segments de l’administration corruptibles.

    Les récentes investigations dans le cadre de la lutte antiterroriste menées par les services de renseignements révèlent de nouvelles données au niveau de la région sahélienne inséparable des conflits au Moyen Orient et dans certaines contrées d’Afrique. La Libye n’est plus la seule menace potentielle, le Mali qui gagne du temps pour appliquer les accords d’Alger. Au Sahel, les groupes armés ont proliféré, accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices, selon des variables complexes. Désormais, une coopération et une convergence rassemblent ces groupes. L’exemple le plus évident de ce type de coopération-convergence, c’est le narco-terrorisme, dont le commerce de la drogue illégale sape les efforts pour poursuivre les réformes politiques et le développement nécessaires pour endiguer la radicalisation et la montée des groupes terroristes. Pour lutter contre le terrorisme et trafiquants en tous genres, il s’agit de mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel et harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme car sans sécurité point de développement.

    Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs. 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. C’est pourquoi il y a lieu d’accorder une attention particulière aux tensions au niveau du Sahel où la ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : l’Algérie (à l’extrême sud) ; le Sénégal ; la Mauritanie (au sud) ; le Mali ; le Burkina Faso (au nord) ; le Niger ; le Nigeria (à l’extrême nord) ; le Tchad (au centre). Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique et sa vulnérabilité est amplifiée par une forte croissance démographique. Le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et compte plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble. A cela se greffent d’importantes inégalités tant internes aux pays développés qu’entre le Nord et le Sud l’intensification de la radicalisation qui est le fruit d’une conjonction de facteurs liés à l’individu, ses relations, sa communauté et son rapport à la société.

    Identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d’un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat. Mais existent des enjeux économiques, le Sahel étant un espace recelant d’importantes ressources minières d’où les ingérences étrangères manipulant différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des nombreuses richesses. L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux.

    « La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance »

    Les différents trafics sont liés à l’importance de la sphère informelle, produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait de la gouvernance, du poids de la bureaucratie qui entretient des relations diffuses avec cette sphère et des distorsions des taux de change, représentant en Afrique sahélienne plus de 80% de l’emploi et plus de 50% du produit intérieur brut. Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats et a au moins cinq caractéristiques en commun.

    Premièrement, largement sur des réseaux souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l’argent circulent. Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication. Troisièmement, leur besoin de traiter de grandes quantités d’argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents. Quatrièmement, criminels et terroristes ont tendance à se doter d’armées privées, d’où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire. Cinquièmement, terroristes et criminels de la zone sahélienne partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d’opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations. Enfin, ces guérillas créent des cellules spécialisées dans l’usage des médias et d’internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications. Ainsi, nous avons différentes formes de criminalité transnationale organisée qui forme une industrie en constante évolution, qui s’adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance, s’agissant d’un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance.

    « La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord »

    Je rappelle les différents éléments de trafics liés à la compréhension de la sphère informelle que j’ai développée longuement par ailleurs. Premièrement, nous avons le trafic de marchandises. Pour l’Algérie, existent des trafics de différentes marchandises subventionnées comme le lait et la farine achetés en devises fortes, le trafic de carburant représenterait un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de dollars pour le Trésor public, c’est énorme. Cela est lié globalement à la politique des subventions généralisées sans ciblage et à la distorsion des taux de change par rapport aux pays voisins. Deuxièmement, nous avons le trafic d’armes. Le marché « noir » des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché « blanc » puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Tandis que le trafic de drogues est réprimé internationalement, le trafic d’armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d’armes s’effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics.

    Troisièmement, nous avons le trafic de drogue. La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leurs marchandises ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars. Quatrièmement, nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle ou à l’exploitation par le travail. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. Cinquièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Sixièmement, nous avons la cybercriminalité. Elle est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d’information et peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu’économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l’activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais. Septièmement, nous avons le blanchiment d’argent C’est un processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent.

    « L’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes »

    Face à cette situation complexe et en perpétuelle mutation, la stratégie diplomatique et militaire de l’Algérie est guidée par des principes fondamentaux : la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays de Cham ; la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et en cas exceptionnel prévu dans la constitution adoptée le 01 novembre 2020, l’ article 91 consacre, que le chef de l’état « chef suprême les forces armées de le république » et « responsable de le défense nationale peut décider « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger ».

    Mais cette décision est subordonnée à l’approbation à la majorité les deux tiers de parlement, tout en déterminant le cadre de participation des forces militaires algériennes en dehors les frontières. Selon la nouvelle constitution, dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats, « l’Algérie peut, dans le cadre les Nations unies, de l’Union africaine et de le Ligue des Etats arabes participer au maintien de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ». La justification de cet amendement est que cela est pleinement conforme à la politique étrangère de l’Algérie qui repose sur les principes « fermes et immuables », à savoir « le rejet du recours à la guerre et prôner la paix, le non-ingérence dans les affaires internes des états ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par les voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales. Car dans le cadre de ces turbulences régionales, l’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes.

    Car, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. Celle avec le Mali est de 1376 km ; la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km ; la frontière Algérie Niger de 956 km et la frontière Algérie Tunisie est de 965 km… Toutes à surveiller. Aussi, malgré la situation budgétaire difficile l’Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières pour faire face à l’instabilité chronique de l’autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. Espérons pour atténuer certaines tensions, préjudiciables à la sécurité de la région, que le conflit du Sahara occidental trouve une issue rapide dans le cadre de la résolution des Nations unies, afin de pouvoir consolider l’intégration maghrébine, pont entre l’Europe et l’Afrique, la non-intégration faisant perdre à l’UMA plus de 3% de taux de croissance soit au PIB 2019 environ 15 milliards de dollars/an sans compter les effets positifs indirects.

    « La stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable »

    En conclusion, la lutte contre les trafics et le terrorisme implique, outre une coopération internationale pour unifier le renseignement sans lequel l’action opérationnelle risque d’être inefficiente, et une nouvelle gouvernance afin de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Pour l’Algérie, l’objectif stratégique est de traduire en termes concrets ses potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et les défis de la transition numérique et énergétique. Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementée depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l’a fait maintes fois face à l’adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.

    C’est pourquoi, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable en faveur des réformes. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, et à trouver les raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.

    *Professeur des universités, docteur d’Etat 1974- expert international -Membre du conseil scientifique de l’organisation panafricaine Cafrad/Unesco et du Forum Mondial du Développement Durable

    ANA

    #Algérie #Sahel #Mali #Libye #Maroc #SaharaOccidental

  • La CEDEAO regrette la décision de transition de 24 mois au Mali

    La CEDEAO regrette la décision de transition de 24 mois au Mali

    Mali, CEDEAO, transition,

    BAMAKO, 7 juin (Reuters) – La CEDEAO, bloc régional d’Afrique de l’Ouest, a dit mardi regretter la décision du gouvernement intérimaire du Mali de prolonger de 24 mois la transition vers le retour à un régime civil alors que les négociations entre les deux parties sont en cours.

    La junte au pouvoir au Mali, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en août 2020, a publié un décret lundi fixant le calendrier de 24 mois, à compter de mars 2022.

    La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui compte 15 membres, a fait pression pour une prolongation plus courte, de 16 mois au maximum. La CEDEAO a imposé des sanctions sévères en janvier après que la junte a déclaré qu’elle n’organiserait pas d’élections démocratiques le mois suivant comme prévu initialement.

    « La CEDEAO regrette qu’alors que les négociations sont toujours en cours pour parvenir à un consensus, les autorités maliennes aient pris cette décision sur la transition », a déclaré le bloc dans un communiqué.

    Elle a indiqué qu’un négociateur de la CEDEAO continuerait à engager les autorités maliennes pour parvenir à un « calendrier convenu mutuellement ».

    Les chefs d’État des pays membres de la CEDEAO se sont réunis ce week-end au Ghana, où ils ont décidé de ne pas lever les sanctions contre le Mali, à moins que la junte ne propose une transition plus courte. Ils devraient tenir un autre sommet avant le 3 juillet.

    Reuters, 08/06/2022

    #Mali #CEDEAO #Transition

  • Deux casques bleus de l’ONU tués vendredi au Mali

    Deux casques bleus de l’ONU tués vendredi au Mali

    Mali, ONU, MINUSMA, Sahel, casques bleus,

    NATIONS UNIES, 3 juin (Reuters) – Deux soldats de la paix des Nations Unies ont été tués vendredi au Mali et deux autres blessés lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

    « Il s’agit du sixième incident au cours duquel un convoi de maintien de la paix de l’ONU est touché depuis le 22 mai », a déclaré Dujarric.

    Un soldat de la paix de l’ONU a été tué et trois autres blessés lors d’une attaque au Mali mercredi.

    Reuters

    #Mali #ONU #MINUSMA #Sahel

  • L’Occident pour le retour de la machine de guerre au Nord-Mali

    L’Occident pour le retour de la machine de guerre au Nord-Mali

    Mali, Sahel, Barkhane, France, Takuba, G5-Sahel, Wagner, Russie, Algérie,

    Depuis l’éviction de Barkhane du Mali, la machine de guerre occidentale mise sur rails dans le Sahel se détraque pièce par pièce. Fin de Barkhane, fin de Tabuka et fin du G5-Sahel. A l’inverse, le Mali gagne des points, même si la machine de guerre de propagande occidentale fait des dégâts sur le plan médiatique.

    C’est la France qui mène la locomotive médiatique contre les Russes au Mali, point de fixation de l’Elysée. La société Wagner est diabolisée à l’outrance, jusqu’à la faire passer pour un autre groupe terroriste, non affilié à l’Etat islamique mais située dans la proche périphérie. De toute évidence, les pays de l’Europe, solidaires, suivent la politique africaine de la France, quoi qu’il leur en coûte. Cependant, « face à Moscou qui déploie ses mercenaires sur le terrain et qui mène une campagne de propagande efficace sur les réseaux sociaux, la France semble pour le moment enregistré des revers dans la bataille de l’opinion », s’afflige « Le Monde » dans son édition d’hier.

    L’image de ces jeunes maliens se prenant en photo devant une affiche du président russe Vladimir Poutine, lors de la manifestation portée par le mouvement Yerewolo contre la présence militaire française au Mali, place de la Tour de l’Afrique, à Bamako, le 4 février 2022, a fait le tour des salles de rédaction des quotidiens français et semble avoir fait mal. De même que les drapeaux russes brandis pendant que ceux de la France flambent dans les manifestations de l’opposition au Tchad.

    L’Algérie est directement intéressée par ce qui se passe à ses portes sud : les accords d’Alger, leur application, après la dernière réunion du groupe international menée par l’Algérie, l’agitation saharo-sahélienne contre la présence française, etc.

    En réalité, la France perd pied au Sahel ; cela leur fait mal et le ressenti se répercute sur tous les articles de la presse occidentale spécialisée. Comme pour la guerre Russie-Ukraine, vous ne lirez sur la presse internationale mainstream que ce qui va dans le sens souhaité par ces capitales occidentales.

    A décrypter avec le maximum de précautions…

    L’Express, 30 mai 2022

    Lire aussi : Mali: L’UE mise sur le rôle central de l’Algérie

    Lire aussi : Frontière Mali-Niger: Un nouveau sanctuaire pour Daech

    Lire aussi : Mali: La Russie dénonce la mentalité « coloniale » des Européens

    #Algérie #Mali #Sahel #G5Sahel #Barkhane #Takuba #France #Occident

  • Des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique

    Des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique

    Algérie, Ramtane Lamamra, Emanuela Claudia Del Re, Mali, Sahel, Afrique,

    La réponse au terrorisme et aux autres crimes doit être davantage économique et sociale que militaire.

    La promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, et plus particulièrement dans la région sahélo-saharienne, ont constitué les principaux sujets abordés par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et l’Envoyé spécial de l’Union européenne(UE) pour le Sahel, Emanuela Claudia Del Re, qui effectue une visite en Algérie. Une visite entrant dans le cadre du dialogue politique sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Les discussions ont porté sur les perspectives de renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’UE pour la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, et plus particulièrement dans la région sahélo-saharienne qui fait face à d’immenses défis d’ordre politique, sécuritaire et économique», ajoute le même document. Dans sa plaidoirie, Ramtane Lamamra a préconisé une approche globale posant les bases d’une vision continentale basée sur une histoire commune. L’objectif est de favoriser «des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique». Toutefois, le «soutien plus actif des partenaires étrangers, dont notamment l’UE» est plus que souhaité, notamment en matière de financement et de transfert de technologie. En effet, gagner la guerre contre le terrorisme dans le Sahel ne passera pas sans une reprise en main réelle des souverainetés touchées par le conflit. La réponse au terrorisme et aux autres crimes doit être davantage économique et sociale que militaire. Il appartient aux populations locales de se saisir du problème. D’autant que la solution armée n’a jamais été la réponse au terrorisme. Pas de paix durable sans emplois, sans diversification économique et sans savoir.

    Au-delà de la seule réponse en matière de sécurité, le développement, l’État de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité dans la région. Une approche valable, justement le Mali dont la situation a été abordée par Ramtane Lamamra et Emanuela Claudia Del Re, à la lumière «des efforts en cours visant, d’une part, à redynamiser le processus de mise en oeuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger et, d’autre part, favoriser le consensus sur la période de transition en vue de la restauration d’un ordre constitutionnel démocratique dans ce pays».

    Saluant le rôle important de l’Algérie en sa double capacité de chef de la Médiation internationale et de président du Comité de suivi de l’accord, et son engagement sincère en faveur d’un Mali uni, stable, démocratique et prospère, les deux parties «sont convenues de la nécessité de renforcer le dialogue et la concertation entre l’Algérie et l’UE sur ces questions d’intérêt commun et de multiplier les contacts à tous les niveaux», conclut le ministère.

    Lamamra reçoit le directeur exécutif d’Afripol

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a reçu mardi à Alger, le directeur exécutif d’Afripol, le docteur Tarek Sharif, qui lui a rendu une visite d’adieu à l’occasion de sa fin de mission. À l’occasion, Dr. Sharif a relevé des progrès réalisés dans le cadre de l’opérationnalisation pleine et effective d’Afripol en tant qu’institution de coopération policière africaine dont le rôle est primordial dans la lutte contre le crime transnational et le terrorisme. De son côté, Ramtane Lamamra a réitéré le soutien de l’Algérie au mandat et aux activités d’Afripol, ainsi qu’à tous les cadres de l’action africaine commune dans tous les domaines.

    Smaïl ROUHA

    L’Expression, 02 juin 2022

    #Afrique #Mali #Sahel #UE #Algérie #EmanuelaDelRe

  • Mali: L’UE mise sur le rôle central de l’Algérie

    Mali, Union Européenne, UE, Algérie, Sahel, Emanuela Claudia Del Re,

    L’envoyée spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emanuela Claudia Del Re, a lors de sa visite hier, à Alger, mis l’accent sur le rôle central que peut jouer l’Algérie dans la réussite du processus de transition démocratique au Mali. Et ce, compte tenu de sa capacité de dialoguer avec l’ensemble des pays du Sahel, a-t-elle précisé.

    En abordant différents sujets, elle a fait part, autour d’un petit déjeuner avec des journalistes de différents organes de presse à l’hôtel El Aurassi, de ses échanges tenus avec Ramtane Lamamra sur des questions relatives à la stabilité dans la région. Entre autres, la crise alimentaire et ses retombées sur les populations. Mais surtout ses liens avec les flux migratoires. Des échanges qu’elle qualifie de « sérieux » sur différents sujets notamment de l’heure tenus lors d’une réunion importante. Mme Del Re a fait part du souhait de l’UE que l’Algérie joue un rôle plus important dans la région du Sahel. Elle dira que « le rôle de l’Algérie est central notamment du point de vue géographique, c’est carrément un pont entre le Sahel et l’Europe », précise-t-elle. Elle dira que l’UE mise sur le concours de l’Algérie en affirmant que «l’Algérie a une grande expérience, un pays qui a la capacité de dialoguer avec l’ensemble des pays du Sahel, et que c’est un pays capable de développer et faciliter le processus de transition démocratique au Mali».

    La représente de l’Union européenne a affirmé que « Lamamra était ferme, lors des échanges, en précisant que l’Algérie est toujours pour l’ordre constitutionnel, avec l’adhésion de la CEDEAO». Et de préciser que Lamamra a critiqué les sanctions économiques de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qualifiées de dures, imposées au Mali, ui ont affecté beaucoup plus la population que le gouvernement. «L’Algérie a un rôle à jouer au Mali du fait qu’elle est convaincue de trouver des solutions concrètes et pragmatiques», dit-elle. Et d’affirmer que l’Algérie a déjà fait des propositions dans ce sens, selon Lamamra. Elle a rappelé que l’UE est un partenaire du Mali ainsi que d’autres pays du Sahel. En s’appuyant ainsi sur le rôle de l’Algérie dans le cadre du dialogue pour transmettre des messages positifs aux Maliens.

    L’envoyée spéciale s’est dite pour des solutions qui doivent venir des acteurs de la région, «mais il y a la contribution des pays étrangers et plus particulièrement des pays européens qui sont pour la progression». Et de souligner qu’on doit travailler ensemble et ce n’est pas un travail facile. «Il y a les problèmes de la pauvreté, l’explosion démographique et la difficulté de trouver du travail aux jeunes». L’envoyée spéciale de l’UE a exprimé le soutien de son organisation et sa disposition à soutenir davantage « fripol » dont le siège est en Algérie.

    Pour l’envoyée spéciale de l’UE, la présence de la Russie au Mali «est une ligne rouge». En affirmant que le gouvernement malien connaît la position de l’UE sur cette question. «Il a donc nié la présence de Wagner au Mali jusqu’à la dernière minute».

    Elle précise clairement que la présence de Wagner au Mali, alors que l’entreprise privée n’est même pas enregistrée en Russie et qui n’a pas de règles d’engagements «est inacceptable» à ses yeux. Elle a affirmé avoir évoqué devant M. Lamamra que la présence des tiers étrangers peut influencer négativement sur le processus de transition démocratique au Mali. Elle a tenu à affirmer qu’on doit beaucoup faire attention à cette question car «il s’agit d’une question d’équilibre dans le monde, une question de géopolitique».

    La représentante de l’UE a défendu un des membres de l’Union, en l’occurrence la France. Et ce, en affirmant que « la France demeure un géant de développement dans la région du Sahel, et sur le plan militaire, la France s’est beaucoup engagée grâce à ses interventions. Ils ont obtenu des résultats importants en neutralisant des groupes terroristes».

    «Mais, ils ont parallèlement enregistré des pertes, 58 militaires français au Mali et au Sahel, selon le dernier bilan. Ce qui est pesant pour l’opinion publique et le Parlement». Et de préciser que la France peut prendre des décisions bilatérales mais au niveau de l’Union européenne, «on travaille en famille». Elle a affirmé que l’UE a réalisé beaucoup de choses, avec le Mali, notamment sur le plan militaire. «Nous avons formé 18.000 soldats maliens, en regrettant le fait que ces soldats n’aient pas les moyens nécessaires pour faire face à la difficulté du terrain». Elle ouvre une parenthèse pour affirmer que ceux qui sont sur le terrain interviennent alors qu’ils n’ont ni nourriture, ni de l’eau à boire, ni même des kits sanitaires.

    «Ils meurent simplement parce qu’ils sont blessés et ne trouvant pas des kits sanitaires de secours». En matière de développement local, l’UE a fait beaucoup de choses importantes mais cela reste invisible et parfois insuffisant vu les défis, précise-t-elle. L’envoyée spéciale a exprimé, par ailleurs, le soutien de l’UE pour un possible renouvellement du mandat de la mission onusienne et sa mise en œuvre au service de la population malienne. Pour ce qui est de la stabilité sécuritaire au Sahel, elle a affirmé que les efforts du Niger sont énormes « mais il reste très difficile de contrôler les territoires dans le Sahel car la menace est diversifiée, elle n’est pas seulement liée au terrorisme», dit-elle.

    par M. Aziza

    Le Quotidien d’Oran, 02 juin 2022

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  • Mali: L’UE demande l’aide de l’Algérie pour sortir de la crise

    Mali: L’UE demande l’aide de l’Algérie pour sortir de la crise

    Mali, Algérie, Union européenne, Emanuela Claudia del Rey, Sahel,

    L’Union européenne a lancé un appel à l’Algérie pour l’aider à sortir de son « dilemme » dans la région du Sahel, plus précisément au Mali, où les forces françaises sont plus que jamais tenues de quitter le sol malien, après les soupçons du gouvernement de Bamako sur la possibilité que l’armée française exerce des pratiques en dehors de la mission qu’elle est censée effectuer, selon ce qui a été déclaré plus tôt par le chef du gouvernement de Bamako.

    L’envoyée spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emanuela Claudia del Rey, qui a terminé une visite en Algérie, a déclaré mercredi dans une interview à la presse à l’hôtel El-Aurassi dans la capitale Alger, que Bruxelles estime que « l’Algérie a un rôle clé dans la région du Sahel, en tant que garant politique de l’accord de paix d’Alger au Mali, ainsi que d’être un pays faisant partie de la région du Sahel, cette région souffre de problèmes liés au manque de stabilité au niveau sécuritaire.

    Concernant le rôle que l’Algérie peut jouer dans la région du Sahel et au Mali en particulier, la responsable européenne a indiqué qu’elle parie sur l’Algérie pour travailler avec les autorités de transition à Bamako afin de raccourcir la durée de la période de transition, et elle a reçu des responsables algériens qu’elle a rencontrés lors de cette visite, notamment le ministre des Affaires étrangères et l’envoyé spécial pour le Sahel, Boudjemaa Delmi, tiennent à contribuer à la recherche de « solutions concrètes et pragmatiques à la crise malienne ».

    D’autre part, Lamamra a critiqué les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Mali, car elles aggravent encore la situation dans ce pays blessé, selon le responsable européen, qui a également évoqué les efforts déployés par l’Algérie. d’exhorter les autorités au pouvoir au Mali à raccourcir la durée de la période de transition, et l’activation du mécanisme électoral pour établir les institutions constitutionnelles, une option qui est conforme à l’engagement de l’Algérie à respecter les institutions constitutionnelles, comme l’a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.

    Dans ce contexte, Emanuela Del Rey a prôné la mission militaire de l’Union européenne dans la région du Sahel, comme contribuant à établir la sécurité dans cette région, qu’elle considère comme la frontière sud de l’Union européenne, et a souligné que les dangers qui menacent cette région nuisent L’Algérie, parce que l’instabilité apporte des ravageurs liés à la contrebande, au crime organisé, à l’immigration clandestine et au terrorisme, surtout à la lumière des circonstances mondiales actuelles, qui menacent le monde d’une crise alimentaire qui peut être difficile à surmonter.

    Del Rey a évoqué la décision de l’Union européenne d’arrêter toutes ses opérations au Mali, et a souligné que ce que font les Européens aujourd’hui ne va pas au-delà de la coordination et du soutien à la force « MINUSMA » des Nations unies, dont l’Allemagne garantit l’armement, mais en retour, elle considérait la présence russe au Mali et dans la région du Sahel comme une «ligne rouge», une préoccupation qu’elle a dit avoir transmise au chef du Conseil militaire au Mali, le colonel Asmi Ghoita, lors d’une récente réunion.
    En réponse aux critiques, le responsable italien a déclaré que ce que l’Union européenne avait fait répondait aux demandes des pays de la région, et que « la stratégie de l’Union définie l’année dernière est basée sur la bonne gouvernance », mais quand nous regardez la situation sécuritaire, on trouve qu’on n’est pas à l’aise avec ce qui se passe, il y a des attentats ». Elle a également défendu les critiques adressées à la France au Mali, déclarant : « La France a une grande expérience dans la région en raison de considérations historiques, notamment au niveau militaire, et elle a fait des progrès dans la lutte contre le terrorisme. Il y a tué des terroristes et y a perdu des soldats en retour ».

    Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé que le responsable européen a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, et les deux parties ont évoqué les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale « afin de promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, notamment dans la région du Sahel, qui fait face à des défis majeurs de nature politique, sécuritaire et économique, dans le but d’adopter des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique avec un soutien plus efficace des partenaires étrangers, notamment de l’Union européenne ».

    Mohamed Meslem

    Echouroukonline, 01 juin 2022

    #Algérie #Mali #Sahel #UE #EmmanuelaDelRe

  • ONU: Il faut avancer dans le « processus de paix » au Sahara

    Jean-Pierre Lacroix, ONU, Opérations de Paix, Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, Mali, Ukraine,

    Le secrétaire général des Nations unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, considère qu’il est « extrêmement important » d’obtenir des « progrès » dans le « processus de paix » au Sahara occidental, où une guerre de basse intensité s’est intensifiée ces derniers mois. Dans une interview accordée à Efe lors de sa visite à Madrid, où il a rencontré des représentants du gouvernement espagnol pour analyser la participation de Madrid aux missions de maintien de la paix de l’ONU, le diplomate français a évoqué la situation actuelle dans cette ancienne province espagnole du nord de l’Afrique occupée par le Maroc depuis 1975. « Depuis un an et demi, nous avons constaté une plus grande tension sur le territoire, en partie à cause de cette impression qu’il n’y a pas eu de progrès et d’effort », reconnaît le fonctionnaire de l’ONU, réticent à entrer dans de nombreux détails de la mission. Selon lui, la nomination de Staffan de Mistura au poste de Représentant du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental a permis de « diminuer cette tension sur le territoire », même s’il rappelle que la situation « reste fragile et a un impact sur la mission ».

    Restrictions de mobilité pour la MINURSO

    Jean-Pierre Lacroix regrette que la MINURSO rencontre des « limitations » à sa liberté de mouvement sur le territoire, mais assure qu’ils « font tout leur possible pour réduire l’impact sur la mission ». Malgré cela, ils continuent « à avoir de bonnes relations avec les parties (Maroc et POLISARIO), des interactions régulières ». Cependant, il indique que « la situation de la MINURSO reflète une situation plus générale dans presque toutes les missions de maintien de la paix, où ils ont un environnement politique et sécuritaire qui s’est détérioré au cours des deux dernières années. » Quelque chose qui rend ces missions « plus importantes que jamais car les situations sont plus fragiles et plus tendues. »

    Lacroix évite de commenter le récent changement de position de l’Espagne avec lequel il est allé soutenir le Maroc dans son projet de transformer le territoire en une province autonome au sein du pays et de ne pas poursuivre sur la voie de l’organisation d’un référendum d’indépendance. « Hier, j’ai parlé avec le FM José Manuel Albares et il a confirmé que l’Espagne continue de soutenir les efforts de paix menés par l’ONU et le PESG, il est extrêmement important de poursuivre dans cette voie », dit-il. Ainsi, il fait allusion au fait que les résolutions approuvées par l’organisation internationale « sont très claires » : « nous avons une opération pour surveiller la situation sécuritaire au Sahara Occidental et nous allons mettre en œuvre le mandat ». « Il est extrêmement important d’avoir un mandat de paix qui avance, car lorsqu’il n’y a pas de progrès et que les efforts de paix s’arrêtent ou qu’il y a cette perception que ces efforts ne bougent pas, cela a un impact sur la situation sécuritaire du territoire, nous l’avons vu l’année dernière », a-t-il déclaré.

    Situation « fragile » au Liban et au Mali

    L’USG analyse la situation « fragile » actuelle au Liban et au Mali, où travaillent respectivement la FINUL et la MINUSMA, et assure qu’ »aujourd’hui plus que jamais, elles sont nécessaires » dans les deux territoires. Lacroix apprécie la « contribution et le soutien » de l’Espagne, notamment dans son travail au commandement de la mission libanaise « en temps de guerre en Europe » avec le conflit en Ukraine et apprécie que ces professionnels « maintiennent le lien avec des parties qui ne se parlent pas directement », le Liban et Israël. « Il est très important d’éviter toute escalade des incidents qui se produisent souvent, chaque jour ou chaque semaine, et qui peuvent dégénérer très rapidement s’il n’y a pas de capacité de réaction de la FINUL », affirme-t-il.

    Conscient de la réalité au Mali, le fonctionnaire regrette son récent départ du G5-Sahel, une organisation intergouvernementale dans laquelle le pays était avec le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie et le Niger pour générer des politiques de développement et de sécurité. « Nous pensons que le G5-Sahel a été une initiative très positive dans le sens où les pays les plus touchés par la sécurité ont décidé de prendre en main leur réponse avec le soutien international et avec la certitude qu’il s’agit de problèmes régionaux », explique-t-il. Pour cette raison, il espère que l’organisation « peut se réinventer et qu’elle a un avenir » : « Nous continuerons à soutenir tous les efforts des pays de la région pour répondre non seulement avec des moyens militaires mais aussi pour résoudre les causes et les racines de la situation, qui Elle a à voir avec le développement et l’impact du changement climatique ou du terrorisme mondial », souligne-t-il.

    « Très prématuré » de savoir s’il y aura une mission de maintien de la paix en Ukraine

    L’ONU compte actuellement quatorze missions de maintien de la paix déployées dans le monde, dont deux seulement sont encore actives en Europe, au Kosovo et à Chypre. Face à l’éventuelle nécessité d’en générer une nouvelle pour l’Ukraine, le fonctionnaire appelle à la prudence, compte tenu de la situation actuelle du conflit et estime qu’il serait encore « très prématuré de spéculer sur une opération quelconque » dans le pays. « Dans le cas d’une opération de maintien de la paix ou de cessez-le-feu, il doit y avoir un accord de paix à respecter, malheureusement ce n’est pas ce que nous voyons », ajoute-t-il.

    La Voz de Galicia, 01 juin 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #MINURSO #JeanPierreLacroix