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  • Frontière Mali-Niger: Un nouveau sanctuaire pour Daech

    Frontière Mali-Niger: Un nouveau sanctuaire pour Daech

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    Au Sahel, l’Etat islamique est en train de gagner du terrain. Le groupe jihadiste profite d’un contexte troublé pour créer un sanctuaire à la frontière entre le Mali et le Niger. Les explications de Wassim Nasr, journaliste France 24, spécialiste des mouvements jihadistes.

    Wassim Nasr : « c’est une situation qui est évolutive depuis avril dernier. ça fait 4 mois que l’Etat Islamique opère sur cette zone frontalière (…) Ils sont quasiment en contrôle de la frontière. La population est en train de fuire (…) lorsque la population abandonne son bétail, ça veut dire que la situa tion est grave (…) Il s’agit d’une zonr riche en eau, il y a de la végétation et il y a du relief pour pouvoir se cacher…

    France24, 01 juin 2022

    #Mali #Niger #Sahel #EtatIslamique #Daech

  • La France, l’échec

    La France, l’échec

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    La liste des échecs de la France est longue. Le dernier en date est son incapacité d’organiser une rencontre footballistique d’un jour dans une capitale envahie par la saleté, les rats et les drogués. Mais avant cet échec frappant, il y’avait d’autres: la corruption des institutions, la montée des extrêmes, le déclin de la démocratie, la perte de l’influence dans le monde et en Afrique en particulier, les sous-marins australiens, la Libye, les gilets jaunes, les violences policières, la gestion de l’épidémie COVID-19, les masques, le vaccin qu’elle est la seule parmi les grands à ne pas su trouver, le Mali…etc.

    Mais de tous ses échecs le plus grave est son incapacité avérée à gérer ses contradictions. À force de vouloir être originale, elle devient banale, voir menacée dans son existence. Elle a si profondément perverti la notion de laïcité que celle-ci s’assimile désormais chez elle à l’islamophobie. Elle veut une “laïcité à la française” qui n’est plus la laïcité universelle. Elle veut un “Islam de France” qui n’est plus l’Islam universel. Elle veut un traitement de l’immigration par l’intégration qui efface les diversités culturelles. Elle veut tout mais elle n’a rien. Le résultat : le face-à-face prédit par le ministère de l’intérieur Gérard Collomb avant son départ devient une réalité et la guerre civile n’est plus une simple vue de l’esprit, elle est une menace réelle.

    Elle peine à regarder sa réalité en face et à se remettre en cause. Elle s’entête, malgré tout, à croire qu’elle est le meilleur modèle de gouvernance au monde. Elle croit encore à ses lumières qui n’illuminent même pas chez elle.

    Ses malins génies, les Sarkozy, les Zemmour, les Marine le Pen, les Devillier, les Dupont-Aignan, et les Darmanin, ont trouvé la cause de ses déboires: l’ensauvagement et les sauvages. Ils entendent par là que le mal vient des immigrés maghrébins et africains noirs qui polluent la vie tranquille et policée de français de souche, blancs et chrétiens.Il se peut qu’il y’ai une part de vérité dans cette justification malgré son absurdité patente. Mais qui en assume la responsabilité ? Ces immigrés, ces habitants des zones déshéritées, ses “sauvages” dont on rappelle à chaque fois les origines pour s’en dédouaner, ne sont pas venus d’ailleurs, ils sont, en très grande majorité, des natifs de la France, des enfants de la France, formés à l’école républicaine française, par la société française, par la politique française, dans le cadre de l’économie française, qui évoluent dans les villes et les cartiers français et qui ont complètement coupé les liens avec les pays de leurs parents et leurs cultures. Ils sont les victimes de l’intégration et donc les victimes de la France et non de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun où du Niger. Elle les a adopté en leur accordant la nationalité, elle en a par conséquence la garde. C’est elle qui a pris la charge de les former et de les ” civiliser”. Elle n’a pas su le faire. Et pour celà, telle un mère indigne, elle est la seule à blâmer.

    Ces enfants qui râlent et qui cassent ne sont pas des sauvages, ils sont des laissés pour compte, des révoltés. Désormais la France ne peut plus s’en débarrasser, ils font partie d’elle. Ils ne sont pas SON problème, ils ne sont qu’une petite partie de SON problème.

    Mekideche A.

    Bel-Abbès Info, 31 mai 2022

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    #France #Extrêmedroite #Discrimination #Laïcité #Immigration

  • Algérie-Sahel : Un rôle majeur

    Algérie-Sahel : Un rôle majeur

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    L’espace sahélo-saharien fait face à d’énormes défis en matière sécuritaire, à cause du terrorisme qui met en danger les États de la région. Du Mali au Burkina Faso, en passant par le Niger et allant jusqu’au Tchad, le contexte est marqué par d’incessantes attaques de groupes extrémistes violents, dont la virulence a profondément affecté les populations, ainsi que les gouvernements. La menace, tel un cancer métastatique, risque d’embraser l’ensemble du continent africain. La situation exige le redoublement des efforts et le renforcement de la coopération entre les États dans leur combat contre ce fléau. Elle requiert également un soutien conséquent de la part de la communauté universelle et des organisations internationales concernées, pour soutenir les capacités des pays du Sahel à surmonter ces défis. L’Algérie y souscrit, parce qu’elle a la conviction que la sécurité et la paix sont la seule alternative pour asseoir les bases du développement.

    Elle est partie prenante dans cette lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier, du fait de sa contiguïté géographique, pas la profondeur de son espace vital et des liens historiques avec les pays de ce voisinage. L’approche de l’Algérie n’est ni partielle ni conjoncturelle. Son expérience en matière de lutte antiterroriste, et sa contribution dans la stabilisation et la sécurisation de la région la prédisposent à jouer un rôle prépondérant, voire de pivot pour maintenir une dynamique de riposte efficace. C’est un atout pour les pays du champ, susceptible de garantir une maîtrise rigoureuse des espaces sahariens et des frontières dans une perspective de déradicalisation et de combat contre les groupes terroristes.

    Pour ce faire, la constitution d’un système de sécurité régionale avec le Mali, la Mauritanie et le Niger, élargi à d’autres pays comme le Burkina Faso, le Tchad et le Nigeria, peut être une avancée notable dans ce front de lutte. Il impose le besoin d’une collaboration plus étroite, lorsqu’on observe qu’aujourd’hui, le G5S est dans sa phase finale, avec la fermeture des bases militaires françaises à Kidal, à Tombouctou et à Tessalit, dans le nord du Mali, ainsi que la réduction des effectifs des forces françaises, pour les faire passer de 5.100 actuellement à environ 2.500 à 3.000 éléments.

    Ce qui porte à croire que la situation actuelle se prête à une reconfiguration des mécanismes de sécurité au Sahel. En cette occurrence, l’Algérie a une mission importante à accomplir dans ce sens, sans intentions belliqueuses et dans le respect de la souveraineté des États. Dans le cadre de l’exercice de son mandat en tant que leader de l’UA en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a soumis un rapport sur l’évolution de la menace terroriste sur le continent et les perspectives de renforcement des réponses qui y sont apportées aux niveaux régional et international.

    Cette initiative participe de l’engagement de l’Algérie dans la riposte organisée de la communauté internationale contre le phénomène du terrorisme, contre ses causes et manifestations, et s’intègre parfaitement dans cette nouvelle dynamique qui devra dicter des solutions africaines aux fléaux du contient.

    El Moudjahid, 30 mai 2021

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    #Algérie #Sahel #Mali #Mauritanie #BurkinaFaso #Nigeria #Niger

  • Des troupes et des armes françaises débarquent au Tchad

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    Selon l’Agence Panafricaine de Presse, « des containers d’armes de guerre et des munitions des troupes françaises sont déjà entrés au Tchad ».

    « À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 50 containers, arrivés à Toubouro, attendent d’être convoyés à Moundou avant de foncer sur N’Djaména », rapporte la même source dans une dépêche publiée ce samedi ».

    La France cherche-t-elle à créer un génocide au Tchad comme au Rwanda en 1994 ? Ou bien cherche-t-elle à livrer la guerre contre le Mali et la RCA à partir du Tchad ? Toutes ces questions trouveront de réponses dans les jours à venir », s’interroge l’APP.

    « Selon une indiscrétion, la personne qui assure le transit de ces matériels se trouve curieusement être un Tchado-libyen. Il s’appellerait Djamal », conclue l’APP.

    #Tchad #France #Libye #Mali #Centrafrique #RCA #Sahel




  • Scholz va prolonger la mission de ses soldats au Niger

    Scholz va prolonger la mission de ses soldats au Niger

    Allemagne, Niger, Bundeswehr, armée allemande, Sahel, Mali, MINUSMA,

    Lors d’une visite au Niger, le chancelier allemand Olaf Scholz a décrit la mission de formation de la Bundeswehr dans ce pays d’Afrique de l’Ouest comme un succès. Il a également appelé à un projet de suivi.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a rendu visite lundi aux soldats de la Bundeswehr stationnés au Niger, deuxième jour de son voyage en Afrique .

    Lors d’une visite au camp d’entraînement de Tillia, situé à environ 80 kilomètres (50 miles) de la frontière avec le Mali, Scholz a remercié les soldats allemands pour leur engagement en faveur de la démocratie et de la liberté au Niger.

    Il a décrit la mission de formation de la Bundeswehr comme un succès et a annoncé qu’un projet de suivi serait examiné.

    La formation des forces spéciales nigériennes sur une base militaire à Tillia devrait se terminer à la fin de l’année car elle a rempli sa tâche, a déclaré Scholz.

    Le Niger se félicite d’une éventuelle prolongation

    Environ 200 soldats allemands sont actuellement impliqués dans la mission, qui est opérationnelle depuis 2018 et fait partie de la mission de formation de l’UE EUTM.

    Selon le commandant adjoint du camp, environ 500 membres des forces spéciales de l’armée nigérienne ont été formés pour combattre les militants islamistes dans la région.

    Cette année seulement, 15 instructeurs ont également été formés. « Maintenant, il sera important pour nous d’identifier un bon projet de suivi », a déclaré Scholz.

    Le président nigérien Mohamed Bazoum s’est félicité d’une éventuelle prolongation de la mission. La coopération militaire avec l’Allemagne a « donné de bons résultats et est un modèle », a déclaré Bazoum après s’être entretenu avec Scholz dans la capitale, Niamey.

    « Ancre de stabilité » au Sahel

    Vendredi, le Bundestag a décidé de mettre fin à la participation de la Bundeswehr à la mission EUTM dans le pays voisin du Mali, qui est dirigé par un gouvernement militaire.

    Cependant, la Bundeswehr doit continuer à participer à la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, la MINUSMA, et la limite supérieure des effectifs a même été portée à 1 400 soldats par le Bundestag.

    Le gouvernement allemand a décrit le Niger comme « l’ancre de la stabilité » dans la région du Sahel, qui s’étend au sud du désert du Sahara, de l’océan Atlantique à l’ouest jusqu’à la mer Rouge à l’est. Plusieurs groupes armés y sont actifs, et certains ont prêté allégeance à « l’État islamique » ou à al-Qaïda .

    L’instabilité au Sahel est l’une des raisons pour lesquelles des milliers de personnes de la région se dirigent vers l’Europe.

    Scholz a débuté son premier voyage officiel en Afrique ce week-end avec une visite au Sénégal, qui préside actuellement l’Union africaine.

    DW, 23 mai 2022

    #Niger #Allemagne #Bundeswehr #Sahel

  • Mali: La Russie dénonce la mentalité « coloniale » des Européens

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    Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop,reçu vendredi à Moscou par son homologue russe, Sergei Lavrov. Signe du renforcement des liens entre Moscou et Bamako. Une nouvelle donne en marche depuis l’arrivée des militaires au pouvoir au Mali et la perte progressive de l’influence française dans ce pays.

    La France et l’Europe, accusées par la Russie de vouloir maintenir des pays africains sous leur joug.

     » Nous comprenons, mais nous n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de revendiquer un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions. « , a déclaré Sergei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères.

    Avant d’ajouter :  » Nos collègues français tentent de dicter au Mali avec qui ils peuvent communiquer et avec qui ils ne sont pas autorisés à le faire. C’est inacceptable. »

    Occasion pour Moscou de pousser ses pions. Sergei Lavrov a affirmé que Moscou était prêt à accorder un soutien à Bamako « pour augmenter les capacités de combat des forces armées maliennes », notamment dans la formation des militaires et des policiers. Il a aussi assuré que Moscou allait continuer à livrer au Mali du blé, des engrais minéraux et des produits pétroliers.

    Algérie Medinfo, 20 mai 2022

    #Mali #Russie #France #Colonialisme #Françafrique #Barkhane

  • Est-ce la fin du projet français au Sahel africain ?

    Est-ce la fin du projet français au Sahel africain ?

    France, Sahel, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso, Barkhane, Françafrique,


    Le 15 mai 2022, la junte militaire au Mali a annoncé qu’elle ne ferait plus partie de la plateforme du G5 Sahel. Le G5 Sahel a été créé à Nouakchott, en Mauritanie, en 2014, et a réuni les gouvernements du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger pour collaborer sur la détérioration de la situation sécuritaire dans la ceinture du Sahel, la région située juste en dessous du désert du Sahara en Afrique. — et d’accroître les échanges entre ces pays. Dans les coulisses, il était clair que la formation du G5 Sahel était encouragée par le gouvernement français et que, malgré tous les discours commerciaux, le véritable objectif du groupe allait être la sécurité.

    Début 2017, sous la pression française, ces pays du G5 Sahel ont créé la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), une alliance militaire pour lutter contre la menace sécuritaire posée par les séquelles de la guerre civile algérienne (1991-2002) et les détritus de La guerre de l’OTAN en Libye en 2011. La Force conjointe du G5 Sahel a reçu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies pour mener des opérations militaires dans la région.

    Le porte-parole militaire du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré le 15 mai que son gouvernement avait envoyé une lettre le 22 avril au général Mahamat Idriss Déby Itno, président du conseil militaire de transition du Tchad et président sortant du G5 Sahel, l’informant de la décision du Mali ; l’immobilisme dans la tenue de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel, qui devait avoir lieu au Mali en février, et la passation de la présidence tournante du FC-G5S au pays, ont contraint le Mali à prendre le parti de partir à la fois le FC-G5S et la plateforme G5 Sahel, a déclaré le colonel Maïga à la télévision nationale.

    Le départ du Mali était inévitable. Le pays a été déchiré par les politiques d’austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et par les conflits qui parcourent ce pays de plus de 20 millions d’habitants. Deux coups d’État en 2020 et 2021 au Mali ont été suivis de promesses d’élections, qui ne semblent pas se profiler à l’horizon. Des organismes régionaux, tels que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont également imposé des sanctions sévèrescontre le Mali, ce qui n’a fait qu’exacerber les problèmes économiques déjà rencontrés par le peuple malien. Les ministres de la défense du G5 Sahel se sont réunis pour la dernière fois en novembre 2021, et la réunion des chefs d’État des pays membres du G5 Sahel en février 2022 a été reportée. Le Mali était censé prendre la présidence tournante du G5 Sahel, mais les autres États qui font partie de la plateforme n’étaient pas favorables à ce transfert (le Tchad a poursuivi la présidence).

    Pouvoir extra-régional

    La déclaration de l’armée malienne a imputé la dérive institutionnelle du G5 Sahel aux « manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali ». Cet « État extra-régional », c’est la France qui, selon le Mali, a tenté « d’ instrumentaliser » le G5 Sahel pour des objectifs français.

    Les cinq membres du G5 Sahel sont tous d’anciennes colonies françaises, qui ont chassé les Français par des luttes anticoloniales et ont tenté de construire leurs propres États souverains. Ces pays ont subi des assassinats (comme celui de l’ancien dirigeant du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987), ont fait face aux programmes d’austérité du FMI (comme les mesures prises contre le gouvernement de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré de 1996 à 1999) et ont fait face à la réaffirmation du pouvoir français (comme lorsque la France a soutenu le maréchal tchadien Idriss Déby contre Hissène Habré en 1990). Après la guerre de l’OTAN initiée par la France contre la Libye en 2011 et la déstabilisation qu’elle a provoquée, la France est intervenue militairement au Mali à travers L’opération Barkhane, puis, avec l’armée américaine, elle est intervenue dans tout le Sahel dans le cadre de la plateforme G5 Sahel.

    Depuis la rentrée de l’armée française dans la région, elle a conduit un programme qui semble être plus axé sur la satisfaction des besoins de l’Europe que sur ceux de la région du Sahel. Le principal argument avancé en faveur de l’intervention française (et américaine) au Sahel est qu’ils veulent s’associer aux militaires de la région pour lutter contre le terrorisme. Il est vrai qu’il y a eu une montée du militantisme, en partie enracinée dans l’ expansion des activités d’Al-Qaïda et de l’État islamique au Sahel. Des conversations avec des responsables des États du Sahel révèlent cependant qu’ils ne croient pas que la lutte contre le terrorisme soit le principal enjeu de la pression française sur leurs gouvernements. Ils estiment, même s’ils hésitent à s’exprimer publiquement, que les Européens sont davantage préoccupés par la question des migrations que par celle du terrorisme. Plutôt que de permettre aux migrants – dont beaucoup d’Afrique de l’Ouest et d’Asie de l’Ouest – d’atteindre la côte libyenne et de tenter de traverser la mer Méditerranée, ils veulent construire un périmètre au Sahel pour limiter le mouvement des migrants au-delà ; La France a, en d’autres termes, déplacé la frontière sud de l’Europe du nord de la Méditerranée au sud du Sahara.

    L’endroit le plus pauvre de la Terre

    « Nous vivons dans l’un des endroits les plus pauvres de la planète », m’a dit l’ancien président malien Amadou Toumani Touré avant de mourir en 2020. Environ 80 % des habitants du Sahel vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, et la croissance démographique dans ce pays La région devrait passer de 90 millions en 2017 à 240 millions d’ici 2050. La ceinture du Sahel a une dette énorme envers les riches détenteurs d’obligations des États de l’Atlantique Nord, qui ne sont pas préparés à l’annulation de la dette. Lors du septième sommet du G5 Sahel en février 2021, les chefs d’État ont appelé à une « restructuration profonde de la dette des pays du G5 Sahel ». Mais la réponse qu’ils ont reçue du FMI a été assourdissante.

    Une partie du problème budgétaire réside dans les demandes faites à ces États par la France d’augmenter leurs dépenses militaires contre toute augmentation de leurs dépenses d’aide humanitaire et de développement. Les pays du G5 Sahel consacrent entre 17 et 30 % de leur budget à leurs armées. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, trois des cinq pays du Sahel ont augmenté astronomiquement leurs dépenses militaires au cours de la dernière décennie : le Burkina Faso de 238 %, le Mali de 339 % et le Niger de 288 %. Le commerce des armes étouffe ces pays. Avec l’ entrée potentielle de l’OTAN dans la région, cette forme illusoire de traiter les problèmes du Sahel comme des problèmes de sécurité ne fera que persister. Même pour les Nations Unies, les questions de développement dans la région sont devenues une réflexion secondaire par rapport à l’accent principal mis sur la guerre.

    Le manque de soutien aux gouvernements civils pour faire face aux vrais problèmes de la région a conduit à des coups d’État militaires dans trois des cinq pays : le Burkina Faso, le Tchad et le Mali. La junte militaire au Mali a expulsé l’armée française du territoire malien le 2 mai, une semaine avant son départ du G5 Sahel. Des signes d’inquiétude concernant la politique française tourbillonnent dans la région. L’exemple du Mali sera-t-il suivi par l’un des autres pays faisant partie du groupe G5 Sahel, et le véritable projet de la France au Sahel – pour limiter la migration des personnes du Sud vers l’Europe – finira-t-il par s’effondrer avec la sortie du Mali du G5 Sahel ?

    Par Vijay Prashad / Globetrotter

    Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est rédacteur et correspondant en chef chez Globetrotter. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur de Tricontinental : Institute for Social Research . Il est chercheur principal non résident à l’ Institut Chongyang d’études financières de l’Université Renmin de Chine. Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations . Son dernier livre est Washington Bullets , avec une introduction par Evo Morales Ayma.


    Scoop Media, 20 mai 2022

  • Sénégal : Le combat politique par la culture

    Sénégal : Le combat politique par la culture

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    Si les peuples africains au Tchad, au Mali et au Burkina Faso ont opté par la confrontation directe avec la puissance coloniale, la France en l’occurrence, leurs frères sénégalais suivent la même voie mais avec des armes culturelles.

    Dès sa nomination à la tête de la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko, a annoncé la rebaptisation des cinq rues portant jusqu’alors des noms français. Ces noms ont été catégoriquement remplacés par des noms africains de vaillants hommes et de vaillantes femmes qui ont marqué l’histoire du Sénégal. Ainsi, le maire de la municipalité de Ziguinchor, Ousmane Sonko, a procédé au changement des noms des rues et des boulevards de la ville qui portaient des noms coloniaux. La rue du Général de Gaulle s’appelle désormais, rue de la Paix. La Rue de France, rue de l’Union Africaine. Et ainsi de suite.

    « Nous avons le devoir de réconciliation avec la mémoire africaine et la mémoire de nos pères et mères qui se sont battus pour nous et pour la dignité. Nul part en France, vous verrez une « Rue Hitler » parce qu’il a été un poison pour l’histoire française. Pourquoi, chez nous au Sénégal, on doit donner les noms de tous ceux qui ont tué nos pères, nous ont colonisés, forcés à la soumission et tué toux ce qui bouge », a-t-il déclaré au média Africa24

    #Tchad #Mali #BurkinaFaso #Sénégal #Ziguinchor #Ousmane_Sonko #Françafrique #Colonisation

  • Alger-Ankara: l’alliance qui fait trembler l’axe Rabat-Tel-Aviv

    Alger-Ankara: l’alliance qui fait trembler l’axe Rabat-Tel-Aviv

    Algérie, Turquie, Maroc, Israël, Sahara Occidental, Palestine, Mali, Sahel,

    L’accueil auquel a eu droit le Président Tebboune à son arrivée à Ankara a été suivi d’une campagne féroce nourrie exclusivement de fake news, orchestrée par des parties hostiles à l’Algérie. Le Maroc, Israël et leurs relais, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont tenté et espéré, à l’aide de photos retouchées, et d’une armée de «mouches électroniques», minimiser l’impact de cette visite, dans le but de réduire le rôle, pourtant évident, du Président algérien dans les évènements internationaux, mais pas que. L’axe Rabat-Tel-Aviv est comme contrarié, voir même apeuré par la consolidation des relations algéro-turques, et ce, à bien des égards.

    Accueilli par le vice-président turc à l’aéroport d’Istanbul, le Président Tebboune a été attaqué sur le fait qu’il n’a pas eu les honneurs qui sied à son rang. Affirmation vite démentie, le lendemain par la réception majestueuse du Président algérien par son homologue, Recep Erdogan au palais présidentiel comme le veut le protocole turc et comme ce fut le cas avec, sinon mieux, tous les invités étrangers, de Poutine à Merkel en passant par le Président israélien lui-même, trivialement accueilli par un protocole au passage ! Comme leurs précédentes, la polémique s’était vite dégonflée, mais les deux questions qui restent sans réponse sont : pourquoi Tebboune est la cible de ces attaques à chacun de ses déplacements internationaux et surtout, pourquoi cette visite inquiète, plus que les autres, ces gens-là ?

    A propos du Président, il est clair que sa gestion des crises régionales au Mali, en Libye et en Tunisie et la médiation sur le conflit du barrage de la Renaissance, en plus de son affirmation face à la Françafrique, lui ont fait prendre de la hauteur en Afrique et même au-delà. Mais son épaisseur diplomatique, il l’a acquise et renforcée par le deal gazier avec l’Europe, le bras de fer avec l’Espagne, l’ouverture sur les pays du Golfe persique et le dialogue d’égal à égal avec la puissance étasunienne. Rien que la semaine dernière, Tebboune a eu des consultations au sommet avec la Russie sur une crise qui menace le monde et son équilibre, le tout en refusant de faire le compromis de la normalisation tout en maintenant sa politique neutraliste et équilibrée et l’agenda de la tenue du sommet arabe à Alger. Aujourd’hui, on peut, sans aucun doute l’affirmer, sous Tebboune, le poids de l’Algérie s’est vu décuplé en à peine deux années. Cette dimension mondiale retrouvée est accréditée, si besoin est, par le niveau des attaques, notamment leurs auteurs.

    A propos de l’alliance Alger-Ankara et la panique qui a visité Rabat et Tel-Aviv, faisant escale dans quelques capitales européennes où sont cachés quelques subversifs et bloggeurs rémunérés par Rabat, elle peut être expliquée par l’importance des accords signés, la nature des échanges et des relations existants entre les deux pays et aussi, le poids de ces deux Nations réunies dans la résolution des conflits régionaux, tels que le Sahara Occidental, la Palestine, le Mali et le Sahel. Il est important aussi de noter la politique monétaire d’Erdogan, très contestée par le voisin de l’Ouest, qui a porté -et continue toujours- un coup dur à l’économie marocaine.

    Cette dépréciation de la livre turque se traduit par une amélioration de la compétitivité-coût des produits et services turcs, qui, à l’export vont se vendre beaucoup moins cher que les biens marocains du même genre, toute chose étant égale par ailleurs. Cela crée un effet d’éviction étant donné que les produits exportés par la Turquie sont assez similaires à ceux du Maroc. Dans les secteurs tels que le textile, la Turquie est en train d’asphyxier le Maroc. La même chose peut être dite du tourisme, ou la destination Turquie est depuis quelques années plus prisée que le Maroc, toujours à cause de la politique monétaire prônée par Erdogan. Au milieu de tout ça, l’Algérie continue son avancée, puisque dans une dizaine de jours, le Président Tebboune devra se rendre en Italie, la porte d’entrée qu’il a lui-même choisie pour l’UE, pour un nouveau challenge et de nouveaux horizons.

    Pour terminer, on rappellera ce qu’a dit Paul Gauguin dont les toiles ne souffrent d’aucune retouche : « La vérité ne se dégage pas de la polémique, mais des œuvres qu’on a faites».

    S. H.

    L’Algérie aujourd’hui, 17 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Maroc #Israël #SaharaOccidental #Palestine #Mali #Libye



  • Sahara occidental, Mali et Libye, générateurs de turbulences

    Sahara occidental, Mali et Libye, générateurs de turbulences

    #Sahara Occidental #Mali #Libye #Sahel #Maghreb #Maroc #Occident #sahraouis #FrontPolisario #Espagne #Russie #Turquie

    Le Maghreb est un espace central dans le monde d’aujourd’hui. Comme dans celui d’hier, d’ailleurs. Occupant la berge sud de la Méditerranée, il donne accès en même temps à l’Europe et à l’Afrique et au Machrek. Or depuis quelques années, les tensions qui le secouent ont atteint ce qu’il convient de qualifier de guerre de « basse intensité ». Le problème central en est le Sahara occidental. L’acteur principal de cette stratégie de surenchère s’appelle le Maroc.

    Dans ces tensions qui rament entre plusieurs eaux, l’Occident a une part de responsabilité. Certainement la plus grande. L’Espagne a généré le problème en abandonnant un espace qu’elle colonisait et sans rien entreprendre qui pouvait laisser aux Sahraouis le choix de décider de leur sort, alors qu’elle devait se comporter juridiquement en tant que puissance administrante de jure du Sahara occidental, ex-colonie espagnole.

    Dans son entreprise néocolonialiste, le Maroc s’est appuyé sur la compromission de pays occidentaux, sans lesquels Rabat n’aura jamais montré une audace aussi insultante à la face du droit international. Récemment encore, le revirement de Madrid en rajoutait une couche.

    De même en Libye, les épisodes d’une guerre civile qui ne dit pas son nom sont les conséquences d’une guerre franco-atlantiste qui avait libéré les fauves de leurs geôles pour les jeter dans l’arène. Et encore aujourd’hui, il faudrait gérer une Cyrénaïque belliqueuse avec un maréchal va-t-en-guerre pour pouvoir espérer arriver à bon port.

    Les Etats Unis, qui ont plus de recul par rapport à l’Europe concernant l’Afrique du nord, ont compris cela. Preuve en est, la visite jeudi dernier, de l’ambassadrice américaine Bisa Williams qui effectue une visite en Algérie, en tant que représentante du « Centre Carter » qui tient le rôle d’ « observateur indépendant » de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. C’est dire combien le Plan d’Alger peut être un parfait palliatif à tous les mécanismes de guerre mis sur pied au Nord-Mali (Serval, puis Barkhane, G5-Sahel, Tabuka, contingents tchadiens, Minusma, etc.) sans apporter le moindre empan de paix aux populations.

    La Russie et la Turquie ont une carte à jouer en Libye ; mais différemment. Or il faudrait converger pour réussir la transition, après dix années de guerre fratricide. Des zones de turbulences plus prononcées dans le triple espace maghrébo-saharo-sahélien n’est pas dans l’intérêt des puissances occidentales, européennes surtout. Les rivages espagnoles, italiens et français sont proches des rivages nord-africains, et toute tension qui perdure et toute déflagration qui éclate aura ses conséquences européennes. Le retour de flammes en sera un juste coût.

    Voilà, en grosses lignes, pourquoi les puissances ont intérêt à en finir avec foyers de tensions politico-sécuritaires au Maghreb et à commencer à réfléchir sérieusement sur une issue rapide et sérieuse pour les dossiers en suspens. A commencer par celui que pose Tripoli.

    L’Express, 16 mai 2022