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  • Sahel: Guerre de l’information entre la France et la Russie

    Sahel: Guerre de l’information entre la France et la Russie – Mali, groupe Wagner, Gossi, Barkhane, Takuba, charnier,

    Sahel : dans la guerre de l’information, l’armée française réplique et accuse le Groupe Wagner
    Les militaires français ont filmé ce qu’ils affirment être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali.

    La guerre de l’information n’a pas encore fixé toutes ses règles, mais le geste de l’armée française répond sans aucun doute à la définition d’une riposte. Fait rare, celle-ci a communiqué auprès de plusieurs médias, dont Le Monde, une vidéo dans laquelle on peut distinguer 11 hommes en tenue militaire entourant un charnier, certains d’entre eux creusant le sable et ensevelissant une dizaine de dépouilles, et dont l’objectif était de faire porter la responsabilité du massacre aux soldats de l’opération « Barkhane ».


    Comme Le Monde a pu le confirmer de manière indépendante, la scène a été filmée dans le nord du Mali, à moins de 4 km de la base militaire de Gossi, que les militaires français avaient quittée deux jours avant. La qualité des images de cette vidéo, prise par des moyens aériens, ne permet pas de déterminer la pigmentation de la peau des personnes qui entourent les cadavres, mais les treillis ne correspondent pas à ceux de l’armée malienne. « Des renseignements très précis nous font dire que ce sont les hommes de Wagner. On n’a aucun doute », affirme l’armée française.

    Selon un officier, cette information est confirmée par des renseignements électromagnétiques, cyber et humains. « Notre mission reste le combat contre les groupes armés terroristes [GAT], pas la surveillance de Wagner, mais l’on se doutait qu’il allait se passer quelque chose après notre départ de Gossi, qu’une manipulation allait se produire. On a donc anticipé », explique-t-il, rappelant les précédentes accusations ayant visé les militaires de « Barkhane » : exactions diverses, trafic d’or ou d’armes à destination des djihadistes, comme lorsqu’un convoi français avait été bloqué à Téra, au Niger, en novembre 2021, provoquant la mort de trois manifestants.

    « Manœuvres de désinformation »
    Pour l’armée, une main se cache derrière « ces manœuvres de désinformation » visant à ternir l’image de la France et l’action de ses soldats qui se retirent du Mali : le groupe russe Wagner, considéré comme très proche du Kremlin, qui, après la Centrafrique, a déployé, selon l’état-major, plus de 1 000 mercenaires aux côtés de la junte malienne depuis le début de l’année.

    Après avoir transféré, mardi 19 avril, à la suite d’un état des lieux « approfondi », la base de Gossi aux Forces armées maliennes (FAMa), l’armée française maintient une surveillance sur la zone et sur les réseaux sociaux. Selon l’état-major, « un capteur français », observe tout d’abord, mercredi en fin d’après-midi, l’installation sur le site de Gossi d’« une dizaine d’individus de type caucasien, appartenant très probablement au Groupe Wagner », et d’un détachement de militaires maliens. Puis une photo aérienne du camp est prise à 21 h 55, montrant un petit groupe de soldats, probablement maliens, dormant à la belle étoile, à côté de tentes.

    « Quand on a vu un premier tweet mercredi à 22 h 06 [évoquant “un crime contre le peuple malien fait par le Français” (sic)], on s’est dit que c’était le premier acte d’une attaque informationnelle, relate l’état-major. Le lendemain vers midi, une première photo est apparue, c’était l’acte 2. » Celle-ci dénonce sur Twitter : « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à Gossi. (…) On peut pas garder le silence sur ça ! » L’acte 3 sera la publication d’une vidéo, jeudi, peu après 16 h 30.

    « La preuve d’une manipulation »
    L’auteur des tweets, Dia Diarra, se présente comme un « ancien militaire/patriote malien/analyste politique » et affiche sur son profil la photo du colonel Assimi Goïta, le président de transition du Mali. Quelques jours plus tôt, Dia Diarra affichait celle d’Alexander Murillo, un Colombien inscrit sur le réseau social russe VKontakte. « Il s’agit très certainement d’un faux profil créé par Wagner », juge l’armée, qui, cette fois, se trouve en mesure de répliquer dans la « guerre informationnelle » qui lui est livrée.

    En effet, jeudi 21 avril à 9 h 50, « par chance », dit-elle, un drone a filmé la scène d’ensevelissement. Outre les coups de pelles de quelques-uns, on peut distinguer au moins un individu filmant ou photographiant l’action. La position et les mouvements de ce dernier correspondent aux photos publiées par Dia Diarra. Pour l’armée, « la preuve d’une manipulation » destinée à incriminer « Barkhane » est faite et l’occasion lui est donnée de mener une contre-offensive pour éviter d’être associée à ce charnier, et couper court aux accusations qui fleurissent sur les réseaux sociaux. La « guerre des perceptions », selon les termes du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, est l’un des chantiers de son institution.

    Mais l’armée française n’a pas voulu communiquer les images de Bounti, où elle est accusée par les Nations unies d’avoir tué au moins 22 personnes, majoritairement des civils, dans le bombardement d’un mariage, le 3 janvier 2021. « A Bounti, on a mené une opération de neutralisation d’un GAT et donc on a mis en œuvre des moyens de détection, d’identification et de frappes, se justifie l’état-major, qui dément toute bavure. Ici, il ne s’agit que d’observation. »

    Allégations d’exactions
    Reste maintenant la question de l’origine des corps filmés à Gossi. Selon l’armée française, les dépouilles « pourraient provenir de l’opération menée par Wagner et l’armée malienne à Hombori, le 19 avril, où près de 600 personnes ont été arrêtées. » Ce jour-là, aux abords de cette localité située à 70 kilomètres au sud de Gossi, un mercenaire de Wagner est mort après que son véhicule a explosé sur une mine. « Ils ont ensuite riposté en lançant une opération dans le village, raconte un humanitaire malien. C’était un jour de foire. Quelques terroristes étaient dissimulés. Il y a eu des échanges de tirs. Puis les soldats s’en sont pris à tout le monde, agressant les habitants, les dépouillant de leurs bijoux, argent et téléphone, pendant que d’autres tiraient dans tous les sens. » Une vingtaine de personnes auraient été tuées au cours de cette opération, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).

    Dans le centre du Mali, les allégations d’exactions commises par les soldats maliens et leurs supplétifs russes se multiplient : depuis le début de l’année, environ 450 personnes ont été tuées lors de leurs opérations conjointes, toujours selon Acled. La plus meurtrière a eu lieu à Moura, un village de la région de Mopti, entre le 27 et le 31 mars. Plus de 380 habitants ont été tués dans cette attaque, qualifiée par l’armée malienne d’« opération d’opportunité aéroterrestre de grande envergure », ayant permis de neutraliser « 203 combattants des groupes armés terroristes ».

    Dans un nouveau tweet, le 22 avril, le compte Twitter Dia Diarra confirme que « les FAMa ont mené une opération à Hombori (un nouveau site de ravitaillement des terroristes) », mais assure que « tous les arrêtés ont été libérés. Les FAMa sont engagées à respecter les droits de l’homme lors des opérations ».

    Cyril Bensimon et Morgane Le Cam

    Le Monde, 23/04/2022

    #Mali #Sahel #France #Russie #Wagner #Barkhane #Takuba

  • Sahel: quel rôle pour le Tchad un an après le décès de Déby?

    Sahel: quel rôle pour le Tchad un an après le décès de Déby? – Niger, Mali, Mauritanie, Conseil militaire de transition,

    Un an après le décès d’Idriss Déby, un président très engagé dans la lutte contre le terrorisme, l’insécurité persiste au Sahel.

    La prise du pouvoir par les militaires au Tchad après l’annonce de la mort il y a un an, du président Idriss Déby Itno, a permis d’éviter un « vide institutionnel », selon le chef de la junte dans une allocution à la nation.
    Mahamat Idriss Déby Itno a été nommé à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux, à la suite de l’annonce le 20 avril 2021 de la mort de son père, le Maréchal Idriss Déby.

    L’ancien chef de l’Etat, tué au front contre des rebelles, a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans. Le CMT est intervenu « pour combler le vide institutionnel consécutif à la disparition du Président de la République (…) tombé en défendant la mère patrie », a déclaré Mahamat Idriss Déby, dans son allocution.

    Vêtu d’un treillis militaire, le président de la transition, un général cinq étoiles, de 38 ans, a affirmé que « la transition amorcée (…) évolue de manière satisfaisante » tout en reconnaissant des « ratés à corriger ».

    Mais, les avis restent assez critiques en ce qui concerne le processus de transition au Tchad un an après le décès d’Idriss Déby Itno.

    Si après plus de 30 ans au pouvoir, ce dernier a marqué de différentes manières son peuple en allant par exemple mourir au front alors que ses troupes combattaient des rebelles, sur le plan international également, Idriss Déby Itno était considéré comme l’un des piliers de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

    Quel impact sa disparition a-t-elle eu sur cette lutte ? Ecoutez la réponse de Remadji Hoinathy, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS). Il revient d’abord sur les mérites d’Idriss Déby Itno dans cette lutte.

    DW, 29/04/2022

    #Sahel #Tchad #Mali #Niger #BurkinaFaso #Mauritanie #IdrissDébyItmo

  • Mali: des chefs terroristes tués, dont un franco-tunisien

    Mali: des chefs terroristes tués, dont un franco-tunisien – Samir Al BOURHAN, Ganguel, Mourah, Groupe de Soutien à l’lslam et aux musulmans, GSIM, Russie, terrorisme,

    Une douzaine de terroristes ont été éliminés par des frappes aériennes aux environs de la commune rurale de Mourrah (Djenné) par les Forces armées maliennes FAMA. Parmi les terroristes tués, figure quelques cadres du GSIM dont Samir Al BOURHAN, un chef terroriste franco-tunisien.

    Dans un communiqué, l’état-major général du Mali indique que les Forces armées maliennes (Fama) ont, grâce à deux frappes aériennes exécutées le 14 avril, réussi à « neutraliser une douzaine de terroristes dans la forêt de Ganguel » située à environ 10 kilomètres de la localité de Mourah.

    Selon la DIRPA, l’émir du Groupe de Soutien à l’lslam et aux musulmans (GSIM) avait dépêché dans la zone de Ganguel, 10 Km environ de Mourrah, une délégation, après la débâcle subie par la Katiba Macina, en vue de remonter le moral des combattants de la Katiba et leur apporter les soutiens financiers et logistiques.

    Le travail renseignemental opéré par les forces maliennes faisant état d’un regroupement de terroristes dans la zone, avec la présence d’un émissaire d’lyad Ag GHALY, a révélé le Chef d’État-major général des Armées.

    Pour rappel, ces opérations antiterroristes des FAMA s’ajoutent à celles de Mourrah en mars derniers qui avaient fait un bilan de 203 djihadistes neutralisés, des motos brûlées ainsi que d’autres matériels saisis.

    De nouveaux équipements russe pour renforcer la force de frappe aériennes maliennes
    Depuis quelques mois l’armée malienne a porté des coups affligeants au groupes armés et prend petit à petit le contrôle des territoires auparavant contrôlés par les hordes terroristes. Cette supériorité est consolidée par l’acquisition de nouveaux matériels et la formation intensive des soldats et officiers malien sur des équipements sophistiqués, tels les hélicoptères et les radars de dernière génération.

    Cette semaine le Mali a réceptionné un deuxième lot d’équipement militaire fourni par la fédération de Russie dans le cadre de partenariat entre Moscou et Bamako. il s’agit de deux autres hélicoptères d’attaque et deux radar de 4e génération.

    Bamako a déjà réceptionné le 31 mars deux autres hélicoptères de combat et des radars russes.

    Le ministre de la Défense ainsi que le chef d’état-major de l’armée de l’air, le colonel Alou Boï Diarra, s’étaient rendus discrètement en Russie début mars, en pleine guerre russo-ukrainienne, où ils ont scellés l’accord pour de nouveaux équipements.

    Maghreb facts, 20/04/2022

    #Mali #Sahel #GSIM

  • Le médiateur de la CEDEAO attendu au Mal « très prochainement »

    Le médiateur de la CEDEAO attendu au Mal « très prochainement »

    Le médiateur de la CEDEAO attendu au Mal « très prochainement » – Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Sahel, Goodluck Jonathan, sanctions économiques et financières,

    Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Goodluck Jonathan est attendu « très prochainement » à Bamako, selon des médias maliens.

    Cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite des négociations avec les autorités maliennes en vue de trouver un accord sur la durée de la période de transition politique dans le pays.

    Le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan est attendu à Bamako dans les jours à venir pour amener les parties à « un dialogue franc » en vue de la levée des sanctions économiques et financières contre le Mali, selon des médias maliens.

    A l’issue de la dernière visite du médiateur de la CEDEAO au Mali, les deux parties s’étaient séparées, sans accord. La CEDEAO a invité le Mali à respecter le calendrier de 12 à 16 mois, mais les autorités de la transition ont proposé 24 mois pour la durée de la transition. Qualifiée de « réunion de la dernière chance », cette visite est très attendue.  

    APS

    #Mali #CEDEAO #Goodluck_Jonathan #transition #Sanctions

  • La Russie plus présente au Sahel au détriment de la France

    La Russie plus présente au Sahel au détriment de la France

    La Russie plus présente au Sahel au détriment de la France – Faso Lagam Taaba Zaka, Barkhane, Takuba, coopération militaire, accords de défense coloniale,

    La Russie tente d’accroître son influence dans la région du Sahel, essayant d’exploiter le sentiment anti-français qui se développe dans la région. [1] Après avoir consolidé ses relations avec le gouvernement malien, la Russie courtise désormais le nouveau pouvoir burkinabé. Suite au récent coup d’État du 24 janvier 2022, plusieurs partisans du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, président par intérim du pays, ont déjà appelé à renforcer la coopération avec la Russie et à rompre le partenariat du pays avec la France. [2]

    Manifestation appelant à un partenariat avec la Russie
    Le 27 mars 2022, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaka », qui regroupe plus de 100 organisations de la société civile, a manifesté dans la capitale Ouagadougou, demandant au nouveau gouvernement de développer la coopération militaire et stratégique Burkina Faso-Russie, avec pour principal objectif de contrer les mouvements djihadistes actifs dans la région. Lors de la manifestation, le secrétaire général de la coalition Somaila Nana a déclaré que les autorités devaient diversifier leurs partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en s’alliant avec des pays comme la Russie, la Chine et la Corée du Nord. « Nous critiquons la présence de bases militaires de forces étrangères [c’est-à-dire la France], qui ne méritent plus notre confiance. Nous exigeons l’annulation des accords de défense coloniale », a-t-il soutenu.

    Les promoteurs de la manifestation ont montré des affiches avec des photos du président par intérim du Burkina Faso Damiba et du président russe Vladimir Poutine, soulignant leur soutien également à la junte militaire malienne et à son chef, le colonel Assimi Goita, un officier militaire qui occupe le poste de président par intérim depuis le putsch du mois de mai de 2021. Au cours de l’événement, la coalition a souligné que l’opération anti-insurrectionnelle Barkhane, dirigée par la France, qui s’étend sur cinq pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, devrait prendre fin. [3]

    Il convient de noter que la manifestation  » Faso Lagam Taaba Zaka  » devait auparavant avoir lieu sur la Place De La Nation (« Place de la Nation »), au centre-ville de Ouagadougou, mais la coalition n’a pas pu obtenir l’autorisation nécessaire et a plutôt organisé l’événement. au sein du Conseil Burkinabè des Chargeurs (« Conseil Burkinabè des Chargeurs »). [4]

    Le 10 avril 2022, lors d’une conférence à Ouagadougou sur la sécurité au Burkina Faso, « Faso Lagam Taaba Zaka » a déclaré qu’il n’est pas possible de gagner une guerre avec quelqu’un qui n’a jamais gagné de guerre. « La France n’a jamais gagné une guerre, elle s’est toujours accordée des victoires. La France n’a jamais gagné une guerre, nous l’avons chassée partout. » Le mouvement déclarait alors : « Nous disons avec [l’officier burkinabé, révolutionnaire marxiste et président panafricaniste du Burkina Faso] Thomas Sankara que ‘seuls rompre avec les faux amis et réorienter notre politique étrangère vers d’autres horizons peuvent nous garantir des partenaires fiables et sincères’. avec qui nous pourrons relever les défis du moment afin d’atteindre une réelle indépendance. » Il a ensuite conclu que le Burkina Faso avait besoin d’un nouveau partenariat avec la Russie, la Chine, ou Cuba. [5]

    Les intérêts de la Russie au Burkina Faso

    Le média russe Gazeta.ru a interviewé plusieurs experts russes sur les relations russo-burkinabè. Natalia Piskunova, politologue africaniste et professeure agrégée à l’Université d’État de Moscou, a déclaré qu’il y a déjà une « présence assez importante » d’entreprises russes au Mali, au Nigeria et en Guinée, et que Moscou augmente maintenant sa présence au Burkina Faso. Piskunova a ajouté que le Burkina Faso n’est pas le pays le plus riche en termes de ressources, mais il est important pour sa position géographique, qui relie le Mali au Niger et à d’autres pays africains. [6]

    L’expert russe a également mentionné l’importance du Burkina Faso dans le développement de la route transsaharienne, un projet qui a été suggéré dans les années 1962, certains tronçons ayant été construits dans les années 1970, mais que ce n’est que maintenant que les entreprises chinoises semblent intéressées à le relancer. et y investir. [7]

    Piskunova a déclaré: « Le Burkina Faso est important précisément en tant qu’État de transit pour la mise en œuvre du grand projet de transport de l’autoroute transsaharienne, qui permettra le transfert rapide de marchandises à travers tout le continent africain, de la côte est à la côte ouest. Une telle étape serait une suite logique de la politique de Moscou en Afrique de l’Ouest, où, au cours des deux ou trois dernières années, il y a eu un renforcement systématique de la présence politique, économique et militaire de la Russie, dans le cadre de la politique générale de la Russie. tournez-vous vers l’Est,’ qui inclut l’Afrique. » [8]

    Conclusion

    Soulignant que la Russie est un acteur relativement inconnu pour les nouveaux dirigeants en Afrique (qui ont peut-être eu des relations avec l’Union soviétique, mais pas avec la Russie d’aujourd’hui), Piskunova a déclaré que la Russie n’avait surtout pas de bilan « négatif » dans la région. Pour ces raisons, Moscou est perçue comme la meilleure alternative à Paris. « Au Burkina Faso, la recherche d’une alternative à la présence et à l’influence de la France dure depuis longtemps, donc pour eux un acteur sans passé colonial et avec de grands moyens est naturellement attractif. »

    L’ancien ambassadeur de Russie au Yémen, en Libye et en Tunisie, Veniamin Popov, a déclaré que les avantages de la coopération avec la Russie étaient « de plus en plus compris » dans la région ces derniers temps. « C’est de Moscou que viennent l’aide, la solidarité et le véritable soutien. Car, contrairement aux États-Unis ou à la France, la Russie ne s’immisce pas dans les affaires intérieures des États africains. La Russie offre son aide et ne pose aucune condition ; c’est très important pour les Africains. En conséquence, de plus en plus d’États africains se tournent vers Moscou pour demander de l’aide dans un domaine ou un autre, ce processus prend de l’ampleur », a souligné l’ancien diplomate. [9]

    Selon le média russe Gazeta.ru, la vraie question concernant le Burkina Faso est de savoir dans quelle mesure les nouvelles autorités seront stables pour conclure des accords avec la Russie. Entre-temps, le 2 mars 2022, l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté une résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et le Burkina Faso faisait partie des pays africains dont le vote n’a pas été enregistré, avec le Cameroun, l’Éthiopie, l’Eswatini, la Guinée, la Guinée Bissau, Maroc et Togo. [dix]

    En avril, le Premier ministre burkinabé Albert Ouedraogo a souligné que le Burkina Faso devait diversifier ses alliances. « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire. En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et sur la sincérité », a-t-il souligné. .

    *Anna Mahjar-Barducci est directrice du MEMRI Russian Media Studies Project.

    [1] Voir MEMRI Inquiry and Analysis Series No. 1632, A Brief Review Of Russia’s Influence Over Mali – To France’s Detriment , 14 avril 2022.

    [2] Il convient de noter que, selon le journaliste nigérian Philip Obaji Jr., juste avant le coup d’État, Paul-Henri Sandaogo Damiba, promu un mois plus tôt pour superviser la sécurité dans la capitale Ouagadougou, a tenté à deux reprises de persuader les Burkinabé Président Roch Kaboré pour engager le groupe Wagner dans le pays. Cependant, Obaji a écrit dans le Daily Beast que Kabore avait rejeté l’idée. Thedailybeast.com/burkina-faso-president-ousted-after-refusing-to-pay-wagner-mercenaries, 25 janvier 2022.

    [3] Globinfos.net/cooperation_militaire_franco_burkinabe-la-coalition-faso-lagam-taba-zaaka-nen-veut-plus/?fbclid=IwAR0W7PGYHsESeARm-XSJXG4zZ7C3paTSqvEDRYTaUnGTwXD2hNh9ZUJUfgM, 27 mars 2022.

    [4] Facebook.com/RealiteTv/photos/a.2060223827543291/3202659366633059/, 28 mars 2022.

    [5] Lefaso.net/spip.php?article112554, 10 avril 2022.

    [6] Gazeta.ru/politics/2022/01/28/14473555.shtml?updated, 28 janvier 2022.

    [7] Asiatimes.com/2019/11/trans-saharan-highway-project-on-track/, 13 novembre 2019.

    [8] Il convient également de noter que le mineur d’or russe Nordgold a récemment annoncé qu’il devait fermer la mine du Burkina Faso, invoquant des raisons de sécurité dans le pays. Sowetanlive.co.za/business/2022-04-12-russias-nordgold-shuts-burkina-faso-mine-due-to-security-threats/?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0mtilOBXLbYjdA5C4Nw8C5GFs-1_FNgYeRYOslBNuqxwfTHfAQUxJCxv0 April 12, 2022.

    [9] Gazeta.ru/politics/2022/01/28/14473555.shtml?updated, 28 janvier 2022.

    [10] Voir MEMRI Special Dispatch No. 9850, African Continent’s Reactions To Russia’s Invasion Of Ukraine – Part I – South Africa’s Head Of Public Diplomacy : « Tout comme la Russie ne tolérera pas les missiles de positionnement de l’OTAN près de son territoire, les États-Unis ne toléreront jamais la Russie. Déploiement de missiles dans son voisinage », 24 mars 2022 ; Dépêche spéciale du MEMRI n° 9854, Réactions du continent africain à l’invasion de l’Ukraine par la Russie – Partie II – Ancien ministre nigérian : « Je blâme Zelensky et ses alliés et amis occidentaux pour cette tragédie en cours », 25 mars 2022 ; Dépêche spéciale MEMRI n° 9856,Réactions du continent africain à l’invasion de l’Ukraine par la Russie – Partie III – Média du Zimbabwe : « Seuls les Zelensky politiquement naïfs de ce monde s’attendraient à un soutien sincère et authentique de la part des États-Unis » , 28 mars 2022.

    19 avril 2022 | Par Anna Mahjar-Barducci*

    MEMRI, 19/04/2022

    #France #Mali #BurkinaFaso #Russie #Barkhane #Takuba

  • Le Mali reçoit davantage d’équipements militaires de la Russie

    Le Mali reçoit davantage d’équipements militaires de la Russie

    Le Mali reçoit davantage d’équipements militaires de la Russie- Wagner, Sahel, armée, Barkhane, Takuba,
    -M. Diarra a qualifié le soutien de la Russie au Mali de « manifestation d’un partenariat très fructueux ».
    -La présidence a partagé une vidéo montrant l’équipement livré par un vol cargo russe à l’aéroport de la capitale Bamako.

    Le Mali a reçu un autre lot d’équipements militaires de la Russie après que l’Union européenne a suspendu son programme de formation militaire avec la nation sahélienne.

    Le chef des forces armées maliennes, le général de division Oumar Diarra, a reçu deux hélicoptères de combat et des radars de surveillance, a déclaré la présidence malienne dans un communiqué.

    La présidence a partagé une vidéo montrant l’équipement lors de sa livraison par un vol cargo russe à l’aéroport de la capitale Bamako.

    M. Diarra a qualifié le soutien de la Russie au Mali de « manifestation d’un partenariat très fructueux ».

    Le mois dernier, le Mali a reçu deux hélicoptères de combat et des radars de fabrication russe, peu après que son ministre de la défense et le chef de l’armée de l’air se soient rendus « discrètement » à Moscou.
    Les médias d’État ont fait une large publicité à cette réception et ont salué le soutien croissant de la Russie au Mali dans ses opérations anti-insurrectionnelles.

    Le Mali a défendu ses relations avec la Russie après le tollé international provoqué par la décision de déployer des mercenaires de la société paramilitaire controversée Wagner en décembre.

    Cette décision a déclenché le retrait en cours des forces françaises de l’opération Barkhane et des troupes européennes de la Task Force Takuba.

    Les combattants de Wagner et l’armée malienne ont été liés à des allégations de violations flagrantes des droits de l’homme lors d’opérations conjointes de contre-insurrection ces derniers mois, ce que le Mali dément.

    STAR, 19/04/2022

  • La Russie vacille en Ukraine mais redouble d’efforts au Mali

    La Russie vacille en Ukraine mais redouble d’efforts au Mali – France, Sahel, Wagner, Barkhane, UE,

    Le 30 mars, alors que les forces russes poursuivaient leur lutte pour conquérir les villes ukrainiennes, les fournisseurs d’armes russes ont livré à Bamako, la capitale malienne, une paire d’hélicoptères d’attaque Mi-35M menaçants et un système de radar aérien avancé, à des milliers de kilomètres de là, en Afrique de l’Ouest.

    Malgré le fait que le Kremlin ait rappelé un réseau international de mercenaires nationaux et étrangers pour combattre en Ukraine, dont certains quittent les champs de bataille en Syrie et en Afrique pour le faire, la Russie a largement maintenu sa présence au Mali, où est déployée une force d’environ 1 000 fonctionnaires russes et instructeurs du groupe mercenaire russe, populairement connu sous le nom de Groupe Wagner, selon des diplomates basés aux Nations unies. Quelque 200 membres des services maliens et neuf officiers de police reçoivent actuellement une formation en Russie, a récemment déclaré un diplomate russe au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Cette évolution suggère que, malgré ses revers militaires en Ukraine, la Russie cherche à préserver ses intérêts diplomatiques et militaires croissants en Afrique, où des forces russes irrégulières ont fourni des formations et des forces de combat aux gouvernements et aux mouvements rebelles, de la République centrafricaine à la Libye. Elle se positionne pour combler un vide politique au Mali, alors que les forces et les formateurs français et européens commencent à se retirer du pays, mettant fin à un effort français de près de dix ans dans son ancienne colonie pour contenir la propagation du terrorisme et ouvrir la voie à un accord de paix unifiant le pays politiquement divisé. Pour le Mali, l’accord fournit à la junte militaire un partenaire capable de lutter contre les mouvements islamistes antigouvernementaux du pays, sans avoir à subir les demandes de l’Occident de respecter les droits de l’homme et de poursuivre un accord démocratique de partage du pouvoir avec la minorité touareg du nord du pays.
    « La Russie a des intérêts considérables en Afrique, que [le président russe Vladimir] Poutine utilise », a déclaré J. Peter Pham, l’ancien envoyé spécial américain pour la région du Sahel sous l’administration Trump. « Ce n’est pas un élément majeur de la politique étrangère russe, mais c’est comme beaucoup de choses que Poutine a faites tout au long de ses 20 ans au pouvoir, à savoir utiliser les choses de manière opportuniste. »

    Le gouvernement malien a entamé des discussions avec le Groupe Wagner à la fin de l’année dernière, ce qui a déclenché une mise en garde du gouvernement français aux dirigeants militaires du Mali pour qu’ils reconsidèrent le partenariat, selon le récit d’un diplomate basé à l’ONU qui connaît bien le rôle de la Russie au Mali. Paris, note le diplomate, a prévenu que la France devrait reconsidérer son engagement à poursuivre l’opération Barkhane, la mission militaire française basée au Tchad qui a mené la lutte contre les extrémistes islamistes dans tout le Sahel, si les Russes étaient invités. Fin décembre 2021, les instructeurs militaires du Groupe Wagner ont commencé à se déployer au Mali.

    En février, la France a annoncé qu’elle entamait le processus de réduction progressive de sa présence et qu’elle serait partie dans six mois. Les formateurs militaires européens, détachés auprès de la Takuba Task Force – qui sert sous commandement français et fournit des conseils et une assistance aux forces armées maliennes et à une force régionale de lutte contre le terrorisme, connue sous le nom de G5 Sahel – doivent également partir. Sans le soutien de la France, qui sert en quelque sorte de garant de la sécurité des soldats de la paix européens et de l’ONU au Mali, la coalition antiterroriste dirigée par la France risque de s’effilocher.

    La fourniture par la Russie d’hélicoptères d’attaque et de radars avancés risque de saper le contrôle européen du ciel au Mali, exposant les casques bleus de l’ONU à un plus grand danger sur le terrain. Les Nations unies ont déjà tenté sans succès d’acquérir des hélicoptères d’attaque. Pour l’instant, la France est prête à faire voler des avions à partir d’une base au Niger voisin pour dissuader les attaques contre les casques bleus de l’ONU, mais on ne sait pas si le Mali continuera à accorder un accès aérien aux Français après le retrait de leurs troupes du pays.

    Le Groupe Wagner défie les définitions conventionnelles d’un entrepreneur militaire privé. Pour autant que les experts puissent le dire, il n’existe pas de société enregistrée unique appelée Groupe Wagner. Ce terme est plutôt devenu un raccourci, lié à la mythologie, pour décrire un réseau de sociétés et de groupes de mercenaires que les gouvernements occidentaux considèrent comme étroitement liés à l’État russe.

    Après s’être fait les dents pendant les combats en Ukraine en 2014, les agents de Wagner ont été envoyés dans plusieurs pays du monde, mêlant souvent activité mercenaire et extraction de ressources naturelles. Leur nature obscure a permis au Kremlin de nier tout lien avec le groupe.

    « Wagner n’est pas une force antiterroriste. Wagner est un outil du gouvernement russe pour essayer de faire avancer ses objectifs de politique étrangère », a déclaré Joseph Siegle, directeur de recherche au Centre africain d’études stratégiques de la National Defense University. « Ils sont là pour maintenir la junte au pouvoir parce que la junte sert les intérêts de Moscou en déplaçant la France et l’UE. »

    Bien que les responsables gouvernementaux au Mali aient décrit les Russes comme des instructeurs, les responsables occidentaux et les observateurs des droits de l’homme craignent que leurs activités s’étendent bien au-delà de la formation. Des centaines de Russes associés au Groupe Wagner ont été envoyés en République centrafricaine en 2017 sous le couvert d’une mission de formation approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU, en alléguant qu’ils n’étaient pas armés. Les experts de l’ONU ont documenté une série d’allégations accablantes contre le groupe, notamment des meurtres aveugles, des viols et des violences sexuelles.

    La perspective d’un retrait français du Mali a alarmé les États-Unis, qui ont cherché à persuader les Français de rester au Mali. Mais un autre diplomate occidental a déclaré qu’il n’y avait pas de sentiment d’urgence à ce que « nous sortions Wagner du Mali en raison de ce qui se passe en Ukraine. » Alarmée par la présence de la Russie, la secrétaire d’État adjointe américaine Michele Sison s’est récemment rendue au Mali pour évaluer la viabilité de la mission de l’ONU au Mali, connue sous le nom de MINUSMA, après le départ des Français.

    « Ils sont revenus de la mission très inquiets », a déclaré un diplomate basé à l’ONU. Le diplomate, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que les États-Unis s’inquiètent du fait que la mission de l’ONU risque d’être utilisée par inadvertance pour faire avancer les objectifs d’une junte militaire qui cherche à assurer son avenir – et ceux d’un groupe de mercenaires russes qui étendent l’influence de Moscou et cherchent à se faire payer. Washington a également exprimé son inquiétude quant au fait que la mission de l’ONU, qui a pour mandat de soutenir les autorités maliennes, pourrait être placée dans la position délicate de soutenir un gouvernement engagé dans des atrocités de grande ampleur ou de fournir un avantage involontaire au Groupe Wagner, a déclaré le diplomate.

    « Comme d’autres, les États-Unis sont profondément troublés par l’évolution de la situation au Mali », a déclaré Richard Mills Jr, représentant adjoint des États-Unis auprès des Nations unies, au Conseil de sécurité de l’ONU le 7 avril. « Les trois derniers mois ont été marqués par des récits alarmants de violations des droits de l’homme et d’abus contre des civils par des groupes armés terroristes et les forces armées maliennes avec des individus liés au Groupe Wagner soutenu par le Kremlin. »

    Un haut fonctionnaire du département d’État américain a déclaré que la décision du régime malien de contracter des combattants Wagner était motivée par son propre sentiment d’isolement régional et international ainsi que par la nécessité d’assurer sa propre sécurité.

    Mais les Russes n’ont guère la capacité de surpasser les dizaines de milliers de troupes internationales et de soldats de la paix qui ont combattu les terroristes de la région au cours de la dernière décennie.

    « Un millier de Wagner ne vont pas combler le vide sécuritaire au Mali », a déclaré le haut fonctionnaire du département d’État, ajoutant que les Russes ont réussi à vendre un « faux discours » selon lequel ils assurent la sécurité du Mali. « Ils tuent peut-être des terroristes, mais ils tuent aussi tellement de civils ».

    « Combien de nouveaux terroristes créent-ils ? », a ajouté le responsable.

    Le Mali, autrefois loué comme un modèle de démocratie naissante en Afrique, est devenu une importante plaque tournante du terrorisme dans les années qui ont suivi l’intervention militaire de l’OTAN en 2011 en Libye, au milieu d’une révolution contre le gouvernement du dirigeant de l’époque, Mouammar Kadhafi, qui a conduit à l’éviction et à la mort de Kadhafi et a ouvert la voie à la propagation des armes et des extrémistes dans tout le Sahel.

    Un groupe terroriste islamiste a détourné une insurrection de la minorité touareg malienne, pris le contrôle du nord du Mali et commencé à préparer un assaut sur la capitale de l’ancienne colonie française. Alarmée par cette évolution, la France a lancé l’opération Serval en janvier 2013 pour écraser les islamistes et ouvrir la voie à un règlement politique entre les gouvernements du sud du Mali et les Touaregs du nord. En août de l’année suivante, les Français ont remplacé cette opération par l’opération Barkhane, avec un mandat plus large pour combattre les extrémistes dans toute la région.

    Au fil des ans, la France a essayé de rassembler une coalition de forces spéciales ouest-africaines et européennes, travaillant en étroite collaboration avec une mission de maintien de la paix de l’ONU, pour l’aider à contenir la menace terroriste au Mali, à rétablir la sécurité dans le pays et à soutenir les négociations politiques menées par les Africains afin de sortir le pays de l’impasse politique.

    Les relations de l’Occident avec le Mali se sont fortement détériorées depuis août 2020, lorsque le chef militaire malien, le colonel Assimi Goïta, a organisé le premier de deux coups d’État militaires, le second devant avoir lieu en mai 2021, et a rapidement renié ses promesses de rétablir un régime démocratique civil au Mali.

    La Russie a profité de ce désaccord en proposant de fournir un soutien militaire et une formation à l’armée malienne. La Russie s’est positionnée comme un champion diplomatique de la junte militaire malienne, faisant l’éloge des opérations antiterroristes maliennes soutenues par la Russie qui, selon les critiques du pays, ont entraîné des violations à grande échelle des droits de l’homme.

    Après le coup d’État d’août 2020, l’ambassadeur de Russie au Mali, Igor Gromyko, petit-fils de l’ancien ministre soviétique des Affaires étrangères Andrei Gromyko, est devenu le premier dignitaire étranger à rencontrer publiquement la nouvelle junte militaire, alors que les diplomates américains et européens s’efforçaient d’élaborer leur propre réponse. Gromyko a émergé de la réunion devant une petite foule de partisans agitant des drapeaux russes, ce qui a conduit les diplomates occidentaux à soupçonner que tout ce spectacle était un coup de relations publiques chorégraphié pour que Moscou ait un avantage dans son influence auprès des nouveaux dirigeants.

    « Il est difficile d’acheter des drapeaux maliens de qualité à Bamako, et encore moins des drapeaux russes de qualité », a déclaré M. Pham. « Comment trouver des drapeaux russes de bonne qualité à Bamako ? »

    Plus récemment, Moscou a fourni une couverture diplomatique au Mali pour le massacre de quelque 300 civils dans la ville de Moura, au Mali, le mois dernier, qui, selon les défenseurs des droits de l’homme, a été perpétré par les forces maliennes avec l’aide possible de mercenaires russes. (Les autorités maliennes ont déclaré qu’il s’agissait d’une opération antiterroriste qui a « neutralisé » des combattants djihadistes). La Russie, soutenue par la Chine, a bloqué la demande du Conseil de sécurité des Nations unies d’ouvrir une enquête indépendante sur ce massacre.

    « La coopération entre la Russie et le Mali a une longue histoire et une tradition », a récemment déclaré Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie, au Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous travaillons à améliorer leurs capacités, à former les membres de l’armée et des forces de l’ordre ».

    « Nous notons l’engagement de l’état-major malien à respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire », a-t-elle ajouté. « Nous saluons les efforts de Bamako pour enquêter sur les incidents de violations des droits de l’homme signalés. Quant à la campagne d’information sur les prétendus mercenaires russes, nous considérons qu’elle fait partie d’un jeu géopolitique malveillant. »

    Le départ de la France soulève des inquiétudes plus profondes quant au rôle de l’Occident au Mali et à la viabilité d’une mission de maintien de la paix de l’ONU dont les casques bleus les mieux formés et les mieux dotés en ressources proviennent d’Europe, notamment d’Allemagne et du Royaume-Uni. Bien que les forces françaises opèrent indépendamment de la mission de l’ONU, les Français fournissent des services essentiels, notamment un hôpital dans la ville de Gao, au Mali, ainsi qu’un soutien aérien rapproché pour les casques bleus soumis à des attaques armées et des services d’évacuation médicale pour les casques bleus blessés. Les principales puissances européennes réexaminent actuellement leur rôle au Mali.

    Ce mois-ci, le plus haut diplomate de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré : « Nous mettons un terme aux missions de formation des forces armées et de la garde nationale [maliennes] ». Borrell a fait part de ses inquiétudes quant à la présence du Groupe Wagner, qui, selon lui, pourrait être « responsable de certains événements très graves, qui ont conduit à la mort de dizaines de personnes au Mali ces derniers temps ». Il a toutefois insisté sur le fait que l’Union européenne reste engagée à participer aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

    Pour le moment, la Grande-Bretagne et l’Allemagne continuent de servir dans la mission de l’ONU au Mali, mais elles pourraient reconsidérer leur engagement à la lumière du rôle croissant de la Russie, selon des diplomates basés à l’ONU.

    Les États-Unis et leurs homologues européens sont également préoccupés par la détérioration potentielle des relations entre les forces maliennes et la mission de maintien de la paix de l’ONU. Le 22 mars, un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près d’une unité de reconnaissance britannique dans l’est du Mali. Le gouvernement malien a déclaré avoir confondu les forces britanniques, qui servent dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’ONU, avec des terroristes qui, selon lui, opèrent dans la région.

    Mais un diplomate basé à l’ONU a déclaré que l’unité de renseignement de la mission de l’ONU n’avait pas détecté de présence terroriste dans la zone avant l’attaque, et un diplomate européen a déclaré que la zone pouvait se trouver dans un territoire contrôlé par l’armée malienne et le groupe Wagner, et qu’ils ne voulaient donc pas de soldats de la paix de l’ONU dans la zone.

    L’attaque, a déclaré Mills, est « un affront à tous ceux qui servent dans les missions de maintien de la paix de l’ONU ».

    Mills s’est dit particulièrement préoccupé par « les récits extrêmement troublants de centaines de personnes tuées la semaine dernière dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali ».

    L’organisation Human Rights Watch, basée à New York, qui a mené une enquête sur ces meurtres, a cité plusieurs sources anonymes selon lesquelles les forces maliennes et les soldats russes ont exécuté plusieurs centaines de personnes, commettant ainsi la pire atrocité au Mali depuis une décennie.

    « Le peuple malien mérite des réponses sur ce qui s’est passé à Moura cette semaine du 28 mars et sur ce qui a conduit à l’effroyable exécution de plus de 35 personnes le 2 mars dans la région de Ségou, ainsi que sur les responsables », a déclaré M. Mills. Il a noté que les autorités maliennes ont déclaré qu’elles allaient ouvrir une enquête et accorder à la mission des Nations unies l’accès à ses propres investigations.

    « Cette augmentation des rapports de violations des droits de l’homme est exactement la raison pour laquelle les États-Unis continuent de mettre en garde les pays contre tout partenariat avec le groupe Wagner lié au Kremlin », a déclaré Mills. « Les forces Wagner ont été impliquées dans des violations des droits de l’homme, notamment des meurtres de type exécution, en République centrafricaine et ailleurs. »

    Foreign Policy, 14/04/2022

    #Russie #Mali #Ukraine #Sahel #Barkhane #UE #France

  • La France, la Russie et les sables mouvants du Sahel

    La France, la Russie et les sables mouvants du Sahel – Mali, Barkhane, Takuba, Niger, Burkina Faso,

    Eromo Egbejule*
    Le retrait des troupes françaises du Mali intervient après neuf ans de lutte contre l’insurrection islamiste.

    Le 17 février, la France et ses alliés européens ont annoncé qu’ils commenceraient à retirer leurs troupes du Mali après près de neuf ans de lutte contre une insurrection islamiste. Cette décision fait suite à une rupture des relations avec la junte au pouvoir au Mali, qui a pris le pouvoir lors du coup d’État de mai 2021, et est l’aboutissement de la montée du sentiment anti-français dans le pays.
    Le Niger voisin a salué le projet de la France de redéployer des troupes sur son territoire, mais d’autres pays de la région – comme le Burkina Faso et la Guinée – seraient également en train d’évaluer leurs relations avec la France.

    Insécurité au Sahel

    L’insurrection islamiste dans le nord du Mali a commencé en 2012. Elle a depuis déplacé environ un demi-million de personnes et fait des centaines de morts. La France a déployé pour la première fois des troupes au Mali en 2013 pour une célébration populaire. Son intervention a d’abord réussi à endiguer l’avancée des rebelles et à remettre des villes clés telles que Tombouctou sous le contrôle du gouvernement.

    Au fil des ans, cependant, les militants armés se sont regroupés et ont élargi la portée de leurs opérations. La recrudescence des attaques au Burkina Faso depuis 2015 environ, par exemple, a contribué à une crise humanitaire qui a maintenant contraint 1,7 million de personnes à quitter leur foyer. Selon l’Armed Conflict Location & Event Data Project , le Burkina Faso est désormais l’épicentre du conflit, comme en témoigne l’attaque du 5 juin 2021 au cours de laquelle des hommes armés ont tué environ 160 personnes dans la ville septentrionale de Solhan.

    L’instabilité politique a à la fois ajouté à cette insécurité dans la région et en a résulté. Depuis 2019, il y a eu quatre coups d’État réussis au Sahel (Burkina Faso, Tchad, Guinée et Mali) et deux échecs (Guinée Bissau et Niger). Certains analystes suggèrent que le succès perçu de certains coups d’État dans la région a contribué aux tentatives d’autres. Selon Paul Melly du programme Afrique de Chatham House, la montée des coups d’État a « généré un sentiment plus large de déstabilisation » et que « les soldats qui envisagent des tentatives de putsch peuvent de plus en plus se sentir habilités à le faire ».

    Les coups d’État ont également eu des facteurs communs. Le renversement au Burkina Faso en janvier dernier, par exemple, a suivi la montée des protestations populaires contre l’incapacité perçue du gouvernement à arrêter les attaques armées. Comme le souligne Mvemba Phezo Dizolele, directeur du programme Afrique au Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) basé aux États-Unis, le Burkina Faso a déjà connu des coups d’État militaires, mais le coup d’État de 2022 était remarquable pour « se produire en même temps que augmentation des attentats terroristes ».

    Les coups d’État au Mali ont également été motivés en partie par la perception que le gouvernement n’a pas réussi à gérer l’insurrection islamiste, et de nombreux citoyens ont soutenu les renversements dans l’espoir que les nouveaux gouvernements feront mieux pour lutter contre l’insécurité. Dans le même temps, les coups d’État maliens ont entraîné une détérioration des relations avec la France. Cette aigreur a commencé après le coup d’État d’août 2020 et s’est aggravée après le coup d’État de mai 2021, conduisant finalement la France à annoncer son retrait militaire.

    Le rapport pays 2022 sur le Mali dans l’indice de transformation (BTI) de la Bertelsmann Stiftung souligne à quel point cette instabilité politique a conduit le Mali à régresser. Son indice de gouvernance , qui mesure la constance des élites dans la poursuite d’une démocratie fondée sur l’État de droit et une économie de marché, est passé de 5,19 (sur 10 possibles) en 2020 à 4,66 en 2022. Et, comme le résume le rapport : « Aujourd’hui, La situation politique et sécuritaire ne diffère guère de celle de 2012, les deux tiers du territoire du pays étant toujours hors du contrôle de l’État malgré l’intervention de la communauté internationale depuis 2013. »

    Vers la Russie ?

    Le retrait d’environ 2 400 soldats français au Mali intervient à un moment où le groupe Wagner, un groupe paramilitaire russe, fait de plus en plus d’incursions dans le pays. La société militaire privée, créée en 2014 pour soutenir les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, a noué des liens plus étroits avec la junte malienne. Il a également des opérations dans des pays comme la République centrafricaine, le Tchad et le Mozambique.

    Malgré les affirmations de Bamako et de Moscou selon lesquelles les Russes au Mali ne sont que des entraîneurs et non des mercenaires, de plus en plus de rapports font état de combattants de Wagner vus dans tout le pays. Le mois dernier, des mercenaires russes présumés travaillant avec l’armée malienne auraient tué environ 300 personnes en cinq jours dans la région nord de Mopti.

    Pour de nombreux pays africains, la Russie offre une alternative intéressante à la France et à l’Occident. Pour le Mali, cela rend plus gérable le retrait annoncé de son ancien maître colonial. Le soutien de la Russie est assorti de peu de conditions et de moins de bagages historiques que les anciennes puissances coloniales et les États-Unis. C’est en partie pourquoi, lors du vote de l’Assemblée générale des Nations unies pour condamner les actions de la Russie en Ukraine, 17 pays africains – environ un tiers – se sont abstenus.

    Selon le Council on Foreign Relations, en optant pour une relative neutralité face à l’invasion russe, les dirigeants africains « mettent en balance leur engagement philosophique envers la souveraineté et l’intégrité territoriale avec le soutien matériel et militaire concret d’un dirigeant dont ils soupçonnent les intentions, mais dont le soutien sans les chaînes attachées sont devenues utiles. »

    *Eromo Egbejule est un journaliste nigérian. Entre autres, il écrit pour le Blog Bertelsmann Stiftungs BTI.

    African arguments, 13/04/2022

    #Sahel #Mali #Niger #BurkinaFaso #France #Barkhane #Takuba

  • Le Maroc, sponsor attitré du crime transfrontalier au Sahel

    Le Maroc, sponsor attitré du crime transfrontalier au Sahel

    Le Maroc, sponsor attitré du crime transfrontalier au Sahel – Algérie, Mali, Sahel, Niger, Tchad, Burkina Faso,

    Narcotrafic et terrorisme: Au bord de la faillite économique, le makhzen sponsor attitré du crime transfrontalier
    Aux prises avec une incertitude interne qui secoue ses frêles structures, le makhzen en déperdition économique établie s’investit à faire de l’Algérie, une cible à déstabiliser, par excellence. Il mobilise pour ce faire le diable et ses alliés pour torpiller tout ce que la diplomatie algérienne a réussi, contre vents et marées à bâtir, notamment au Mali.

    La voix et l’influence de l’Algérie qui signe par la paix son grand retour sur la scène internationale notamment continentale auront surpris aussi bien le Maroc que ses nouveaux partenaires choisis pour la circonstance dans un but tout avoué qui vise à livrer l’Afrique au pire ennemi des causes justes. Le Maroc ne s’embarrasse plus de s’associer aux vils criminels classés et aux narcotrafiquants dont il soustraite les activités et qu’il utilise comme agents de déstabilisation de la région moyennant refuge et couverture. Le jeu trouble du makhzen se précise et prend la forme d’un vaste réseau de narcotrafic entretenu par ses services.

    En proie à de graves ennuis économiques qui annoncent inéluctablement un état de cessation de paiement d’ici quelques mois, avec une lourde dette atteignant les 90 milliards de dollars, le Maroc peine à trouver d’alternative et se hasarde davantage dans une politique suicidaire.

    Économie en sursis, grogne sociale, pénuries et inflation, chômage et montée en puissance de la colère populaire doublement alimentée par la cherté de la vie et l’alliance avec l’Etat sioniste, le pays traverse un malaise sur tous les fronts. La facture d’importation de l’énergie explose à plus de 19 milliards de dollars alors que celle des céréales dépasse les 2 milliards en ces temps de sécheresse. Climatique et financière.

    Ce sont les organisations marocaines elles mêmes qui tirent la sonnette d’alarme à l’instar des professionnels du tourisme qui évoquent quelques 16 milliards de dollars de manque à gagner et des dégâts inédits dans ce secteur jadis source de revenus. La courbe du danger s’accélère au gré d’une faillite économique incontournable. Pour autant le makhzen n’a pu se résoudre à tenter de trouver réponses à cette situation. Il persiste à jouer avec le feu et s’embourber dans un terrain dangereux en tentant de jouer l’embrasement et l’instabilité dans le Sahel.

    Du Mali au Niger, du Tchad au Burkina Faso et la Libye, la main complice et souvent active laisse des empreintes sans failles dans une vaste opération de déstabilisation de la région en réponse à des desseins bien conçus dans les labos des services obscurs d’un makhzen désormais aux abois. L’implication des services du renseignement du makhzen dans la promotion du narcotrafic et son corollaire le terrorisme a été largement mise en évidence par les faits.

    Investis pleinement dans le trafic de drogue ainsi que le blanchiment d’argent lié aux activités terroristes, les services marocains ont montré le vrai visage de cette politique qui prône la déstabilisation au Sahel en allant jusqu’à offrir refuge et repli aux terroristes notoires de la région. Il ne passe plus un jour sans voir les services de sécurité algériens intercepter des quantités de drogue qui se comptent en centaines de kilos émanant du Maroc. Des tentatives répétées d’empoisonnement à travers des opérations à grande échelle auxquelles s’adonnent des trafiquants de drogue activant pour le compte du voisin de l’ouest.

    L’implication des services marocains et la bénédiction du makhzen ont été maintes fois démontrées par les forces de sécurité algériennes qui n’ont eu de cesse de déjouer ce vaste plan à l’évidence tout réfléchi. Et le makhzen qui persiste à nier sa pleine responsabilité par la voix officielle de ses représentants notamment lors de la récente sortie du chef de la police. D’aucuns auront compris le fond caché de cette stratégie qui consiste à inonder le voisin en drogue, entretenir les terroristes et les engager à semer les troubles et l’insécurité notamment dans le nord du Mali . Là où la France a échoué et s’est vue chasser par une prise de conscience locale qui a saisi le sens des enjeux. Finis les faux prétextes de la lutte contre le terrorisme , artifice dépassé qui offrait aux Français le mobile politique pour inscrire sa présence militaire dans ce tableau aujourd’hui dévoilé.

    Les Maliens dans un sursaut inédit ont compris que le salut tant attendu ne pouvait provenir de cette intervention autrement intéressée d’une France plus portée par le gain et la domination que par un autre enjeu. Les chaînes de télévision françaises payeront d’ailleurs le prix de leur désinformation et le traitement orienté des Fake news qu’elles diffusaient. Les Maliens rejetteront au final tout ce qui pouvait provenir de cette France devenue persona non grata. L’échec est total pour la puissance française. En revanche le makhzen de son côté compte sur une vision plus large. Celle qui le pousse à recourir aux services des narcotrafiquants et des terroristes de la région qu’il mobilise afin de faire régner l’insécurité au nord Mali et provoquer le retour du chaos dans la région.

    Le plan du makhzen vise à provoquer l’effervescence et à semer les troubles sur une échelle plus vaste qui englobe le Tchad, Niger , Mali, libye et le Burkina Faso afin de justifier l’intervention de forces étrangères notamment françaises d’une part et de permettre politiquement de frayer un chemin en faveur d’Israël dans l’organisation africaine. Sinon comment expliquer la présence paisible au Maroc qui héberge le dénommé Cherif Ould Tahar ce narcotrafiquant notoire qui fait l’objet d’une recherche active par Interpol et des autorités américaines ?

    Détenant la double nationalité algéro-malienne, ce personnage est connu pour son implication dans le terrorisme et la contrebande également, lui qui loue ses services aux plus offrants. Il est réputé agent à la solde du makhzen qui lui offre refuge et sécurité en contre partie des actions qu’il mène dans la déstabilisation du Mali et de la région. Le makhzen ne s’arrête pas là puisque sa vision diabolique consiste à soutenir ces terroristes notoires en les aidant à gagner les institutions officielles de leurs pays. À l’image de Ghoumnar Boudika que le makhzen a sponsorisé via ses services secrets pour en faire un élu du sénat au Niger. La démarche repose sur l’infiltration de ces pays et le makhzen espère ainsi placer ses hommes dans ces structures officielles et parvenir par la suite à s’en servir comme moyen de pression et de contrôle sur ces gouvernements. L’objectif étant d’avoir la main mise sur la décision politique dans ces pays. C’est dire que le makhzen voit loin. Beaucoup plus loin que le danger qui le guette sur son propre territoire….

    Karim Alem

    Le Jour d’Algérie, 25/03/2022

    #Maroc #Algérie #Mali #Sahel #Tchad #Niger #BurkinaFaso #Barkhane #Terrorisme

  • La UEMOA ordonne la levée de certaines sanctions contre le Mali

    La UEMOA ordonne la levée de certaines sanctions contre le Mali

    La UEMOA ordonne la levée de certaines sanctions contre le Mali – tribunal de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO,

    BAMAKO, 24 mars (Reuters) – Le tribunal de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a ordonné jeudi la suspension des sanctions contre le Mali imposées en janvier par la junte après le report des élections par la junte.

    Les sanctions ont coupé l’accès du Mali aux marchés financiers régionaux et ont contribué à son défaut de remboursement d’environ 180 millions de dollars de dettes et de pertes d’emplois.

    Il n’était pas immédiatement clair si l’UEMOA suivrait la décision du tribunal.

    « La décision a été rendue ce matin. Il s’agit d’une mesure de suspension dans l’attente d’une décision détaillée du tribunal », a déclaré à Reuters la porte-parole Aminata Mbodj.

    L’UEMOA a ordonné à toutes les institutions financières sous son égide de suspendre le Mali après que la junte a décidé de retarder les élections destinées à rétablir le régime démocratique après les coups d’État de 2020 et 2021.

    Les mesures ont été imposées en conjonction avec des sanctions par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), composée de 15 nations, qui ont gelé les avoirs de l’État malien, fermé ses frontières et suspendu les transactions financières non essentielles.

    Les autorités maliennes ont demandé à plusieurs reprises la levée des sanctions et déposé une plainte auprès du tribunal de l’UEMOA le mois dernier, affirmant qu’elles auraient de graves conséquences pour la population.

    Une source bancaire régionale a déclaré que la décision de dégeler les avoirs maliens ne peut être prise que par les chefs d’État qui ont imposé les sanctions.

    Les chefs d’État de la CEDEAO doivent se rencontrer vendredi au Ghana pour discuter de la situation post-coup d’État au Mali, ainsi qu’en Guinée et au Burkina Faso, qui ont également connu des coups d’État militaires l’année dernière.

    Le président par intérim du Mali, Assimi Goita, qui a été invité à assister à la réunion en personne, a répondu jeudi en disant qu’il ne pouvait participer que virtuellement mais qu’il enverrait deux ministres-représentants.

    Aucune raison n’a été donnée pour cette décision.

    Reuters, 24/03/2022

    #Mali #Sahel #UEMOA #CEDEAO