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  • Macron se rend en Afrique avec une nouvelle stratégie

    Macron se rend en Afrique avec une nouvelle stratégie

    Tags : France, Emmanuel Macron, Gabon, Afrique, Mali, Burkina Faso, Wagner, Russie,

    La nouvelle stratégie du président français Macron pour l’Afrique comprend la diminution de la présence militaire et l’amélioration des liens économiques. Avant sa visite dans quatre pays africains, la réponse des pays hôtes est mitigée.

    Le président français Emmanuel Macron entame en trombe son voyage de plusieurs jours sur le continent africain : Juste avant son départ pour le Gabon prévu mercredi, Macron a évoqué un changement dans la politique africaine de la France. S’exprimant lundi à l’Elysée, il a esquissé une posture future envers l’Afrique qui ne devrait pas être marquée par la présence militaire, mais par l’humilité.

    Macron a déclaré que la France devait faire preuve d’une « profonde humilité » en Afrique. Cela comprenait la « réduction notable » de sa présence militaire en Afrique , qui devait être mise en œuvre dans les mois à venir. Cette « réorganisation » n’était pas un recul, a souligné Macron. Le président français se rendra en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo, après sa visite au Gabon. Il a également annoncé qu’il prévoyait d’intensifier les relations économiques.

    Macron donne un nouveau ton en Afrique

    Macron avait déjà annoncé un nouveau tournant dans la politique africaine de la France au début de sa présidence : dans un discours largement débattu devant des étudiants au Burkina Faso fin 2017, il avait appelé à un départ de la « Francafrique », l’influence néocoloniale de la France dans l’ancien français et Colonies belges en Afrique. Lundi, Macron a fait référence à ce discours, et les analystes ont établi des parallèles similaires.

    « Le but de Macron était de mettre l’accent sur plus d’humilité que par le passé », a déclaré Alex Vines, responsable du programme Afrique du groupe de réflexion basé à Londres Chatham House, dans une interview avec DW. « C’est un ton très différent d’il y a six ans, lorsque Macron a prononcé son discours d’ouverture sur la politique africaine française à Ouagadougou. » Il a estimé que le nouveau discours montrait que l’administration se rendait compte que la France devrait changer sa politique envers l’Afrique à la lumière des récents revers subis, en particulier dans la région du Sahel.

    Vines a ajouté que l’objectif principal était de placer les bases militaires françaises sur le continent africain sous une plus grande influence africaine. À l’avenir, les bases militaires devaient être gérées en coopération avec les forces locales ou converties en académies militaires. Plus récemment, le nombre de forces françaises sur le continent africain est passé de 5 000 à 3 000 individus .

    Des concepts de sécurité inappropriés pour les conflits en Afrique

    « En réalité, l’idée de convertir des bases en académies militaires n’est pas si nouvelle », a déclaré Niagalé Bagayoko, chef de l’African Security Sector Network (ASSN) au Ghana. « Cette approche rappelle fortement la politique menée par la France à la fin des années 1990 et au début des années 2000 », a déclaré Bagayoko à DW.

    Elle a ajouté: « Même au début de la crise du Sahel, il y a plus de dix ans, les armées africaines étaient dans un état qui aurait dû inciter à reconsidérer cette forme d’entraînement. Cela ne s’est pas produit. » Il était devenu clair, a-t-elle dit, que les concepts de sécurité importés – qu’ils soient français, multilatéraux ou russes – étaient totalement inadéquats pour faire face aux conflits en Afrique .

    Sentiment anti-français en Afrique

    Les anciennes colonies françaises s’agitent depuis un certain temps. Les sentiments anti-français ont cédé la place aux protestations et sont repris par les gouvernements intérimaires qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso après les récents coups d’État.

    Pendant de nombreuses années, les troupes françaises ont été une force majeure dans la lutte contre les groupes terroristes islamistes dans la région. Il y a moins d’un mois, le Burkina Faso a appelé l’ancienne puissance coloniale à retirer ses forces.

    En 2022, la France a mis fin à l’opération Barkhane au Mali, en partie parce que le gouvernement intérimaire y entretient des liens étroits avec la Russie et aurait embauché des mercenaires du groupe russe Wagner .

    En réponse aux critiques répétées des troupes françaises, Macron a déclaré dans son discours de lundi qu’il était « fier » de la performance de ses troupes dans la région du Sahel. Selon Andreas Eckert, spécialiste de l’histoire africaine à l’Université Humboldt de Berlin, la présence militaire de la France a alimenté le sentiment anti-français, qui à son tour a nui aux intérêts économiques. « Macron se rend compte dans une certaine mesure que la France ne pourra plus poursuivre sa politique néocoloniale », a déclaré Eckert.

    Les intérêts économiques français mieux représentés

    Maintenant, Eckert pense que la France essaie de sortir de sa stratégie militaire sans perdre la face. Le mécontentement intérieur a également augmenté, les critiques soulignant que les dépenses militaires étaient trop élevées et les investissements nationaux trop faibles.

    Cependant, alors que l’influence de la France dans ses anciennes colonies s’amenuise, les pays africains restent importants pour Paris. Macron recherche maintenant une coopération économique plus étroite. Andreas Eckert rappelle que Macron avait annoncé à la veille de son discours que les entreprises françaises devaient concurrencer les investissements chinois et russes.

    Nouvelles relations ou retrait d’Afrique ?
    L’itinéraire du président Macron peut donner une indication de la manière dont Paris compte y parvenir. « Il s’agit de reconstruire des relations avec des pays qui ont des liens de longue date avec la France comme le Gabon, qui a des élections cette année, et le Congo-Brazzaville, qui est important pour TotalEnergies », a déclaré l’expert britannique Vines, faisant référence à l’une des principales entreprises mondiales dans les énergies fossiles . carburant basé en France .

    Pour Vines, le voyage est un signal que la France ne se retire pas de l’Afrique, mais veut construire « de nouvelles et meilleures relations » avec des pays comme l’Angola. L’ancienne colonie portugaise du sud-ouest de l’Afrique avait demandé son adhésion au groupe des pays africains francophones, a expliqué Vines, et son adhésion au Commonwealth. La République démocratique du Congo, autrefois colonie belge, était également importante pour la France en raison de ses minéraux et de ses ressources, explique Vines. Ces derniers mois, Macron avait appelé le gouvernement congolais à régler le conflit le long de ses frontières orientales.

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    #France #Afrique #Macron #Gabon #Françafrique #Mali #Burkina_Faso

  • Macron doit réinitialiser la politique africaine de la France

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Gabon, Mali, Burkina Faso, Russie, Wagner,

    L’ancienne puissance coloniale fait face à une concurrence d’influence sur le continent, notamment de la part de la Chine et de la Russie


    Vingt et un pays africains se sont abstenus ou sont restés à l’écart la semaine dernière du vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution demandant le retrait de la Russie d’Ukraine. Parmi eux, six avaient une pertinence particulière, et qui donne à réfléchir, pour la France.

    Le président Emmanuel Macron avait visité deux d’entre eux, le Cameroun et la Guinée Bissau, en juillet dernier. Trois autres – l’Angola, le Gabon et le Congo – l’accueilleront plus tard cette semaine. Macky Sall, le président du sixième, le Sénégal, est considéré comme un ami et était invité à l’Élysée il y a tout juste un mois.

    Pour ajouter l’insulte à l’injure, le Mali, qui s’était abstenu lors d’un vote similaire en octobre dernier, a décidé de voter contre la résolution cette fois, rejoignant la Russie et des pays comme la Corée du Nord et la Biélorussie. Bien que pas tout à fait inattendue, cette décision a été un rappel douloureux des échecs de la France dans un pays où ses forces armées ont perdu 58 hommes combattant des groupes djihadistes, avant d’être expulsées l’année dernière par une junte militaire pour faire place aux mercenaires russes du groupe Wagner. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui se rend fréquemment en Afrique ces jours-ci, s’est rendu début février à la junte à Bamako pour donner ses instructions de vote.

    Un Macron châtié entame cette semaine son 18e voyage en Afrique en tant que président. Il n’a pas renoncé à son ambition de transformer la relation vieille de plusieurs décennies de la France avec ses anciennes colonies ; au contraire, il la considère comme encore plus nécessaire dans le monde fragmenté d’aujourd’hui. Mais le dirigeant français a dû repenser son approche. Une réinitialisation avec l’Afrique est absolument nécessaire.

    Ce sont des moments différents des premiers jours de son premier mandat lorsque, en novembre 2017, Macron a prononcé un discours passionné devant un auditorium bondé à l’université de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En tant que premier président français né après l’ère coloniale, il a déclaré que l’époque de la vieille politique africaine de la France était révolue. Il a promis un nouveau modèle, plus équilibré et respectueux des identités africaines.

    Nul doute qu’il recevrait aujourd’hui un accueil encore moins enthousiaste de la part des étudiants de Ouagadougou. Après le Mali, l’instabilité politique, l’insécurité, le ressentiment anti-français et les campagnes de désinformation russes se sont propagées au Burkina Faso, qui a également demandé aux forces françaises de quitter le pays. Meurtrie mais réticente à se retirer complètement de la région du Sahel alors que la violence et l’insécurité menacent désormais même les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, la France redéploie ses forces et adapte sa stratégie à une présence plus discrète. Un responsable de l’Éllysée décrit cette « nouvelle philosophie » comme « la fin d’un cycle où la France s’est mise en première ligne. On passe à un cycle où on va plutôt travailler en arrière-plan. » 

    Cela a été une leçon d’humilité. Le programme de transformation de Macron s’est rapidement heurté aux réalités sur le terrain. Il voulait que la France se débarrasse de son habit colonial ; mais lutter contre le terrorisme, aux côtés des gouvernements locaux, impliquait de maintenir des bases militaires qui étaient, en fait, des vestiges de son passé colonial. Ce n’est pas facile de faire semblant d’être parti alors qu’on est encore là.

    Par souci de stabilité, le président français a fini par contredire ses propres idéaux professés. Il a assisté aux funérailles du président tchadien Idriss Déby en 2021, approuvant ainsi implicitement le transfert de pouvoir hautement antidémocratique au fils de Déby. Mais la France n’avait-elle pas besoin de conserver une base aérienne à N’Djamena pour ravitailler ses troupes dans la région ?

    Son soutien au président ivoirien Alassane Ouattara, élu en 2020 pour un troisième mandat que l’opposition considérait comme inconstitutionnel, rappelait aussi les vieilles habitudes françaises. Mais qui voulait faire face à une autre crise dans un pays clé d’Afrique de l’Ouest ?

    Alors que la France s’enlisait dans sa réponse militaire à la propagation des assauts djihadistes, le continent changeait. Avec l’impact de la mondialisation, les pays d’Afrique ont vu le monde différemment et le monde les a vus différemment.

    La France n’est devenue qu’un acteur de plus parmi de nombreuses puissances concurrentes. La Russie, jouant sur les liens étroits que l’Union soviétique entretenait avec les élites africaines, revient en force, ciblant directement l’influence française. La Chine et la Turquie sont de grands acteurs sur le continent, avec des agendas allant bien au-delà de leurs intérêts économiques. Les gouvernements africains ont maintenant toute une gamme de partenaires parmi lesquels choisir et ne prendront pas conseil auprès de leurs anciens « protecteurs ».

    Ainsi, lors du prochain voyage de Macron, attendez-vous à beaucoup d’accent sur la biodiversité, des propositions d’aide à la lutte contre le changement climatique, des offres sur la coopération agricole ainsi que des partenariats culturels. Convaincue que l’Afrique et sa diaspora en Europe sont trop importantes pour être laissées de côté, la France tente à nouveau.

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    #France #Macron #Afrique #Françafrique #Gabon #Mali #Burkina_Faso

  • Algérie : Tebboune reçoit les leaders de l’Azawad malien

    Tags : Algérie, Mali, Azawad, MNLA, CMA,

    Ce dimanche, le Président Teboune a reçu au siège de la Présidence des représentants du Mali.

    L’audience s’est déroulée au siège de la Présidence de la République, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, et du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, M. Abdelaziz Khellaf.

    Intervenant en marge de l’audience accordée par le Président Tebboune, le porte-parole des mouvements politiques du Mali a salué le rôle de l’Algérie pour la concrétisation du processus de réconciliation et de paix au Mali

    « Nous saluons le rôle de l’Algérie pour la paix et la stabilité au Mali. Un rôle assumé depuis plus de 50 ans. A travers la rencontre d’aujourd’hui, nous nous sommes rendu compte que l’engagement de l’Algérie est plus fort, cela grâce à la nouvelle dynamique pour la paix et la stabilité dans toute la région » a-t-il déclaré.

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    #Algérie #Mali #Azawad #Sahel #MNLA #CMA

  • Mali : La solution ne viendra plus de Paris

    Mali : La solution ne viendra plus de Paris

    Tags : France, Mali, Sahel, terrorisme, Occident,

    Par Mahamadou Camara*

    Avec l’aimable autorisation de son auteur, nous publions la réflexion de Mahamadou Camara, ancien ministre malien, sur le réveil de l’Afrique, notamment les pays anciennement sous domination coloniale française. Une puissance qui, à l’exemple de tout l’Occident, assiste impuissante au changement du monde.

    De Kurukanfuga à la tribune des Nations-Unies, la grande marche du Mali et du Mandé vers la liberté et la dignité suit son cours. Dès l’aube des indépendances, la France appuyée par le bloc occidental avait fait le pari de produire pour les anciennes colonies des dirigeants assimilés et corrompus, véritables nègres de service.

    C’est pourquoi tous les leaders africains qui avaient affiché une ambition souverainiste ont été combattus sans répit : Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Kwamé N’Krumah, Sékou Touré, Modibo Kéita, Amilcar Cabral et plus récemment Muhammar Kadhafi. Si la lutte contre le communisme avait servi d’alibi au temps de la guerre froide, avec la chute du mur de Berlin la politique néocoloniale va apparaître dans toute son arrogance et sa laideur. Comment s’en étonner lorsqu’on connaît les raisons profondes de la conception, la mise en œuvre et l’exécution de la nébuleuse aventure coloniale ?

    En effet, les anciens pays colonisateurs n’ont jamais accepté que l’homme africain, le noir, puisse s’émanciper et se conduire en être pensant et responsable. Certains présidents africains choisis sur mesure ont malheureusement contribué à donner du crédit à cette thèse loufoque teintée d’un profond mépris. Ainsi, en parlant de l’esclavage des nègres dans « L’esprit des Lois », Montesquieu persifle et ironise les esclavagistes : « On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir ». Et que dire du manque de relativisme qui transpire abondamment dans les « Lettres Persanes » ? Pour couronner le tout, un homme d’Etat français, le nommé Jules Ferry, n’a-t-il pas justifié au 19ème siècle la colonisation par le devoir pour les races supérieures de civiliser les races inférieures ? Les héritiers de Jules Ferry qui sont légion en Occident ne font qu’emboucher la même trompette, se contentant de changer d’habillage par endroits et par moments.

    Même si les présidents qui se sont succédé à la tête de l’État malien de 1992 à 2020 n’ont pas lu Sénèque, ils savent tous ce qu’est le stoïcisme dont Assismi Goïta vient de nous sortir avec brio et sans aucune ambiguïté. Les maliens qui ne sont pas dupes savent pertinemment que la solution aux questions de développement ne viendra jamais ni de Paris ni des autres capitales occidentales qui vivent du système de prédation colonial et ont intérêt à son maintien ad vitam aeternam. En assassinant Kadhafi et en déstabilisant la Libye avec comme objectif l’implantation du terrorisme dans le Sahel, les bornes ont été franchies. À titre de rappel, le terrorisme contemporain est d’abord l’œuvre des mouvements d’extrême gauche des années 1970-80 et il est d’inspiration révolutionnaire pour contester l’ordre établi.

    Un basculement important va se produire en pleine guerre froide en 1979, quand les États Unis ont soutenu et encouragé les combattants afghans contre les Soviétiques, alors même que les oulémas qui prônent le Jihad contre les Soviétiques sont du courant Salafiste ou Wahhabite. Les Soviétiques quittent l’Afghanistan en 1989. Les combattants afghans ainsi que d’autres aventuriers aguerris et désœuvrés vont porter le Jihad ailleurs au gré des fortunes. Lorsque les États Unis attaquent l’Irak en 2003 après les évènements tragiques du 11 septembre 2001, le terrorisme flambe au Moyen Orient et devient difficile à maîtriser. Pour protéger les intérêts occidentaux, il fallait trouver le moyen de détourner les terroristes vers d’autres cieux et l’attaque de la Libye va les conduire au Sahel. Le reste de l’histoire est en train de s’écrire en lettres de sang sous les ailes d’une actualité macabre. Ce terrorisme n’est donc pas une génération spontanée.

    Les terroristes qui sévissent dans le Sahel étant des instruments au service d’une recolonisation à peine voilée, d’autres choix de partenaires et d’options s’imposent aux pays ciblés pour être déstabilisés. L’industrie chinoise qui était taxée d’imiter grossièrement et de ne produire que de la pacotille brille désormais au firmament du commerce mondial. L’ours soviétique qu’on croyait à l’article de la mort a donné naissance à la Russie qui, militairement est devenue le cauchemar de l’Occident. Leur alliance stratégique avec d’autres pays émergents au sein du BRICS ouvre la voie à une nouvelle offre qui se positionne comme une alternative aux institutions de Breton Woods. Quelle aubaine pour les pays appauvris et endettés à dessein !

    En Afrique, les « damnés de la terre » longtemps tenus à la gorge et dépenaillés sont en train de se réveiller, annonçant des moments d’incertitude pour leurs propres dirigeants. La France métropolitaine qui avait pu s’appuyer sur des politiciens chevronnés et sur ses affidés dans les anciennes colonies était parvenue facilement à faire main basse sur celles-ci. Aujourd’hui, le mal est en train de revenir à sa source. Les « missi dominici » de la France sont plus que discrédités auprès des peuples africains, tandis que l’offre politique en France même est devenue si médiocre après Mitterrand et Chirac que leurs successeurs peinent à s’imposer et à se faire respecter sur la scène internationale. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, dit-on. Tant pis pour elle si la France ne change pas rapidement de logiciel, mais comment pourrait-elle le faire en restant aussi dépendante de l’OTAN, prête à la broyer dès qu’elle tentera d’en sortir ?

    M. C.

    * Ancien ministre malien de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication du gouvernement Moussa Mara (12 avril 2014 au 10 janvier 2015), M. Camara a été le Directeur de Cabinet du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (septembre 2013 à avril 2014).

    Mahamadou Camara est issu de la diaspora malienne de France, ayant un parcours d’entrepreneur, chef d’entreprise et homme politique au Mali. Il dirige en 2020 un groupe d’entreprises qu’il a fondées, dans le secteur de la communication, et plus précisément dans les domaines du conseil, de la presse, de l’affichage et de l’édition.

    Mahamadou Camara parle le malinké, le français, l’anglais et l’espagnol.

    Mahamadou Camara est le cofondateur (janvier 2018) et coordinateur général du mouvement citoyen Transformons le Mali! (www.transformonslemali.org), à la fois think-tank et incubateur citoyen. Le 23 juin 2018, le Mouvement présente » Le projet pour la Transformation du Mali « , qui sera proposé à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de juillet-août 2018. Certaines idées seront reprises dans les programmes de certains candidats.

    En juillet 2018, Mahamadou Camara participe de nouveau à la campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta, président sortant. Il dirige le pôle communication, composé d’une trentaine de membres, et joue également le rôle de porte parole. IBK est réélu au second tour avec plus de 67% des voix.

    Après l’élection, Mahamadou Camara choisit de se consacrer au développement du Mouvement Transformons le Mali ! et au développement de son groupe de communication, notamment à travers le lancement de la chaîne de télévision TM1 et de la radio RM1.

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    #Mali #Sahel #France #Burkina_Faso #Terrorisme

  • Présence militaire française au Sahel : après le Mali, le Burkina Faso

    Présence militaire française au Sahel : après le Mali, le Burkina Faso

    Tags : France, Mali, Burkina Faso, Sahel, Barkhane, terrorisme,

    Contestée par les populations des pays du Sahel, la présence de l’armée française ne sera peut-être plus qu’un vague souvenir au Mali et, dans un mois tout au plus, au Burkina Faso. A moins d’un retournement d’alliances…

    En proie à une vague de violences terroristes sans précédent, le Mali et le Burkina Faso avaient conclu des accords de défense avec la France pour lutter contre les mouvements armés radicaux qui menaçaient leur sécurité, voire leur existence en tant qu’États. Cependant, les unités militaires françaises dépêchés par l’ancienne puissance colonisatrice ont été incapables de rétablir l’ordre et la sécurité, poussant les populations des deux pays à revendiquer avec force leur départ immédiat.

    Ainsi, emboitant le pas au Mali, le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi 18 janvier dernier, l’accord qui régit depuis 2018, la présence des Forces armées françaises sur son territoire. C’est ce qu’a annoncé l’agence d’information Burkinabè (AIB) sur son site.

    Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023, donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè, indiquent les sources de l’AIB.

    L’agence rappelle que, depuis plusieurs mois, des citoyens manifestent régulièrement pour demander le départ des militaires de l’opération « Sabre », stationnés à Kamboinssin, au Nord-Est de Ouagadougou.

    Ces protestataires accusent la France tantôt de ne pas faire assez pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques terroristes, tantôt d’être de mèche avec les agresseurs.

    Le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022, a affiché son ambition à maintes reprises, de reconquérir l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale.

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    #Mali #France #Sahel #Burkina_Faso

  • Mali : les FAMa visés par des «attaques simultanées» à Nara et Segou

    Tags : Mali, Sahel, terrorisme, Nara, Ségou, Katiba Macina, Al-Qaïda, Algérie,

    Les Forces armées maliennes (FAMa) ont affirmé mercredi avoir été visées par des «attaques simultanées» dans les régions de Nara et Segou, précisant avoir riposté sur «tous les mouvements suspects».

    «Attaques simultanées tôt ce matin mercredi sur les postes FAMa de Kalumba, non loin de Mourdiah, région de Nara et celui de Sokolo, à proximité de Diabaly dans la région de Segou», ont tweeté les FAMa.

    «Des tentatives d’infiltrations terroristes ont également visé l’un des check-points du camp Hamadoun Bocary Barry dit Balobo et de la cité de l’Armée de l’air à Sevaré, aux environs de 1h», a ajouté la même source, précisant que «les ripostes ont été faites sur tous les mouvements suspects».

    Dimanche, l’armée malienne avait affirmé avoir déjoué une nouvelle attaque contre un camp militaire du centre du pays. Elle intervenait, deux jours après l’attaque de Kati, au cœur de l’appareil militaire malien, revendiquée par les terroristes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda. Cette attaque suicide commise avec deux camions piégés a tué au moins un soldat malien, fait six blessés, dont un civil, tandis que sept assaillants ont été «neutralisés» et huit autres arrêtés.

    Et jeudi, une série de raids quasi-simultanés attribués à des terroristes avaient frappé six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Segou et Mopti (centre).

    Bamako souhaite que l’Algérie continue d’avoir un rôle moteur au Mali

    Le Mali se réjouit de l’intérêt qu’accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la relation entre Alger et Bamako, a indiqué dimanche soir le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale malien, Abdoulaye Diop, soulignant que son pays souhaitait que l’Algérie continue d’avoir un rôle moteur au Mali.

    «Je me réjouis de l’intérêt et de l’importance qu’accorde le président Tebboune à la relation entre le Mali et l’Algérie qui doit être toujours un facteur pour la paix et la stabilité dans la région», a affirmé M. Diop à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.

    «Nous nous sommes particulièrement réjouis dernièrement aussi des déclarations fortes tenues par le président Tebboune qui a réaffirmé  l’attachement de l’Algérie à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali (et) à l’importance pour les parties maliennes d’avancer plus vite et plus en profondeur par rapport à l’application de l’Accord pour la paix et la  réconciliation issu du processus d’Alger, qui est d’abord dans l’intérêt des Maliens eux-mêmes», a-t-il souligné.

    Outre l’Accord d’Alger, le ministre malien a relevé avoir échangé avec son homologue algérien «sur la nécessité de travailler davantage à une  réactivation des cadres et mécanismes de concertation et de dialogue».

    «Je crois que le comité bilatéral stratégique que nous avons mis en place s’est déjà réuni 17 fois et a permis de créer, dans un cadre souple et pragmatique, des consultations régulières sur des questions politiques et de développement et sur une autre lecture de la situation d’ensemble dans  la région», a-t-il expliqué.

    Selon M. Diop, l’Algérie et le Mali regardent dans la même direction et  partagent les mêmes préoccupations, soulignant que le président Tebboune et le président de transition malien Assimi Goïta «sont conscients du lien fort, séculaire, géographique, historique et même culturel qui unit les  deux pays ».

    APS

    #Mali #Sahel #Terrorisme

  • La France se cherche en Afrique

    La France se cherche en Afrique

    Tags : France, Sahel, Mali, Burkina Faso,Niger, Afrique, Françafrique,

    par Abdelkrim Zerzouri


    Le président français Macron ne s’avoue pas vaincu sur le continent africain. Après le retrait des troupes militaires françaises du Mali et du Burkina Faso, accompagné d’un sentiment antifrançais au sein des populations locales, qui a influé négativement sur la relation et le rôle de la France en Afrique, Macron revient à la charge avec une nouvelle stratégie pour l’Afrique, du moins pour le temps qui lui reste de son second mandat. Il fera étalage de cette nouvelle stratégie dans un discours annoncé par l’Elysée pour le 27 février, qui sera suivi par une conférence de presse avec des journalistes français et africains. Mais selon les gros titres de ce discours, livrés par un conseiller du président français, on parle d’une « vision du partenariat » avec les pays africains qui sera expliquée lors de discours. La nouvelle stratégie du président Macron est basée sur l’approfondissement de ce partenariat entre la France, l’Europe et le continent.

    Notons que ce discours sera prononcé deux jours avant le début d’une tournée qui le mènera au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo. Une tournée qui ne s’avère pas de bon repos pour le président français sur plusieurs plans, dont celui de l’hostilité de la société civile dans ces pays à l’égard de sa visite, notamment dans les pays qui se préparent à organiser des élections présidentielles et qui croient que l’arrivée du président français en pareille période est toute faite pour apporter son soutien à un candidat aux dépens d’autres en lice. Pourra-t-il vraiment regagner la confiance des populations locales, guérir les maux profonds causés par la France coloniale, et par la suite par les politiques suivies par de précédents gouvernements en Afrique ? Le président Macron est déterminé à reconquérir la place de la France en Afrique, avec l’Europe. Malgré la concurrence avec les Chinois et les Russes, qui se sont implantés en Afrique, le président Macron est loin de s’avouer vaincu.

    Lors de son discours le 27 février, et à l’occasion de sa tournée africaine, il va présenter les nouveaux contours de la présence militaire française sur le continent. Son conseiller parle d’une « philosophie » et de « coopérer autrement » à propos de ces nouveaux contours de la présence militaire française en Afrique. « On sort d’un cycle où la France a eu besoin ou tendance à se mettre en première ligne. Nous rentrons dans un cycle où nous allons travailler en deuxième rideau », a déclaré la même source à un média français. Que veut dire « travailler en deuxième rideau » ? Pour le moment, on n’en sait pas plus que ce qu’a voulu divulguer le conseiller du président français à propos de cette nouvelle stratégie de la France sur le continent, mais on est sûr d’une chose, rien ne sera plus comme avant pour la France en Afrique.

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    #France #Afrique #Françafrique #Mali #Burkina_Faso #Sahel #Niger

  • Intransigeance et souplesse

    Tags : Union Africaine, Burkina Faso, Mali, Guinée, Soudan, Tchad,

    par Abdelkrim Zerzouri


    La décision est tombée plus vite que ce qui était prévu, soit dès la fin du 36e sommet de l’UA, dimanche dernier, en retenant en l’état la suspension de ses rangs du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan. Ce qui dénote de l’unanimité qui a régné au sein du conseil «paix et sécurité» de l’UA, qui a tranché la question du maintien ou de la levée de la suspension introduite par les délégations de trois pays concernés, à savoir le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, d’une manière qui réaffirme sa « tolérance zéro » face aux «changements anticonstitutionnels» de gouvernement. La démocratie doit être «protégée» et «s’enraciner» et l’Union africaine «demeure intransigeante contre toute accession non démocratique au pouvoir», a laissé entendre Bankole Adeoye, le commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité.

    Pour rappel, le Mali, la Guinée et le Soudan avaient été suspendus par l’Union africaine en 2021, et le Burkina Faso en 2022, après la prise de pouvoir dans ces pays par des militaires. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé également de maintenir ses sanctions contre les trois pays dirigés par des militaires à l’issue de coups d’Etat en Afrique de l’Ouest. La décision a été prise au cours d’une Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation en marge de la 36e Session ordinaire de l’Assemblée de l’UA à Addis-Abeba en Éthiopie. Plus encore, la Cédéao a décidé « d’imposer une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires des trois pays ». L’UA et la Cédéao restent intransigeants face aux auteurs des coups d’Etat. Pourtant, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a laissé croire que la levée de la suspension des pays en question n’était qu’une simple formalité.

    Le conseil «paix et sécurité» de l’institution se réunirait, à une date non précisée, pour décider d’une éventuelle levée de la suspension de ces trois pays, a-t-il déclaré samedi, considérant que «ces sanctions ne semblent pas produire les résultats escomptés». Moussa Faki Mahamat encore désavoué comme il l’a été concernant sa demande, en novembre 2022, de sanctionner les autorités tchadiennes pour « sauvegarder un minimum de crédibilité » à l’UA et pour être « cohérent » avec les autres pays africains dans le même cas, selon les termes de son rapport ? Malgré la logique de sa plaidoirie, le Tchad, pays d’origine du président de la Commission de l’UA, a été souple sur la question, a bénéficié de « souplesse » de l’UA dans le sillage du changement anticonstitutionnel de son gouvernement. Les militaires au pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ont toujours demandé la levée de leur suspension de l’UA en soulevant le « cas tchadien », similaire à leur situation, mais qui n’a pas été inquiété. Une défense de la démocratie à géométrie variable ? « Que va-t-on dire demain au Burkina Faso, au Mali, à la Guinée et au Soudan ? », avait répliqué Moussa Faki Mahamat après la décision du conseil « sécurité et paix » de l’UA de ne pas sanctionner le Tchad.

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    #Union_Africaine #Tchad #Mali #Burkina_Faso #Guinee

  • Les prémices d’un nouvel ordre sahélien en gestation, selon un conseiller marocain

    Les prémices d’un nouvel ordre sahélien en gestation, selon un conseiller marocain

    Tags : Maroc, Sahel, Mali, Burkina Faso, Tchad, Barkhane, France, terrorisme,

    #Maroc #Sahel #France #Tchad #Mali #Burkina_Faso #Barkhane

  • Pour Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique

    Tags : France, Afrique, Françafrique, Mali, Sahel, Tchad, Burkina Faso, Guinée Conakry,

    Depuis le début de l’année, le président français se montre très actif sur le front diplomatique africain. La France ne veut plus laisser la propagande russe prospérer et entend pour cela renouer ses liens politiques, économiques et sécuritaires avec ses partenaires.

    Le président du Tchad Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, reçus à l’Élysée respectivement les 6 et 7 février, précédés du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le 25 janvier : en ce début d’année 2023, Emmanuel Macron s’active sur le front diplomatique vis-à-vis de l’Afrique. Et ce n’est pas tout : le chef de l’État doit se rendre début mars au Gabon, en République démocratique du Congo (RDC), en Angola et au Congo-Brazzaville.

    « L’ours russe a réveillé le coq gaulois », constate le journaliste et écrivain Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique et co-auteur du livre « Le piège africain de Macron » (Fayard, 2021), en référence à la place prise par la Russie, et en particulier par le groupe paramilitaire Wagner, sur le continent africain.

    « Lors de son premier mandat, à l’exception du Sahel et de la Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron voulait éviter le traditionnel pré carré français en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, poursuit Antoine Glaser. Le début de son second mandat est marqué par un réinvestissement dans les pays qu’il avait jusqu’ici un peu boudés. C’est le retour de la realpolitik pour défendre les intérêts français stricto sensu. »

    La première tournée africaine du président français après sa réélection – au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau en juillet 2022 – a parfaitement illustré cette volonté. Le Cameroun occupe une place stratégique entre l’océan Atlantique et le Tchad, où sont positionnées les troupes françaises dans la région. Or, Yaoundé a signé un accord de coopération militaire avec la Russie en avril 2022. Y voyant une menace pour les intérêts de la France, Emmanuel Macron n’a cessé de dénoncer, dans les trois pays visités, les agissements de la Russie en Ukraine, l’accusant d’être « l’une des dernières puissances impériales coloniales ».

    « Contrecarrer la propagande russe »

    Le but poursuivi est clair : contrecarrer la propagande russe qui dépeind la France comme une puissance coloniale. En 2017, lors de son premier déplacement en Afrique, Emmanuel Macron avait pourtant misé, dans un discours prononcé à Ouagadougou, sur le « soft power » français. C’est le contraire qui s’est produit. Un sentiment anti-français s’est développé dans plusieurs anciennes colonies, comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger ou au Sénégal, entraînant des manifestations et, in fine, le départ des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso.

    Le président français est donc désormais à l’offensive. Dans son discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le 1er septembre 2022, Emmanuel Macron a exhorté les diplomates à être « plus réactifs » face à la propagande hostile à France sur les réseaux sociaux, distillée par un « narratif russe, chinois ou turc » qui prétend que « la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et qui installe son armée » sur le sol de pays africains.

    Il s’agit également, pour le chef de l’État français, de redynamiser les liens économiques. Car le constat d’échec est tout aussi frappant dans ce domaine, même si le recul de la France s’est amorcé bien avant l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Les parts de marché des entreprises françaises présentes en Afrique sont ainsi passées de 10,6 % en 2002 à 4,4 % en 2021, quand celles des entreprises de chinoises ont, dans le même temps, bondi de 3,8 % à 18,8 %, selon des chiffres rapportés par le magazine Challenges.

    La France espère toutefois renforcer à l’avenir sa présence dans les secteurs de l’agriculture, de l’automobile, du transport ferroviaire, de la pharmacie, des télécommunications et de la transition énergétique.

    « La France, qui avait une position centrale en Afrique dans la deuxième moitié du XXe siècle, ne s’est pas aperçue au tournant du XXIe siècle que l’Afrique changeait, explique Antoine Glaser. Elle n’a pas vu l’Afrique se mondialiser et a laissé d’autres puissances gagner en influence. »

    « Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné »
    En revenant à une diplomatie africaine plus classique et en misant davantage sur les liens politiques, économiques et sécuritaires, Emmanuel Macron espère rattraper le temps perdu. Au Bénin, en juillet dernier, il parlait ainsi de « partenariat gagnant-gagnant », mettant en avant le soutien de Paris à Porto Novo en matière de sécurité, en particulier pour le renseignement et les équipements.

    « Même si Emmanuel Macron ira au Gabon pour le One Forest Summit, ce voyage sera beaucoup plus géostratégique que ce qui est annoncé, estime Antoine Glaser. Les positions de la France sont affaiblies. Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné. La France veut reprendre sa place, mais ses marges de manœuvre sont très étroites car désormais, les chefs d’État africains ont le monde entier dans leur salle d’attente. »

    D’autant que cette future tournée africaine ne manquera pas de susciter des critiques. Le Gabon et la RD Congo sont en année électorale. Les oppositions aux présidents Ali Bongo et Félix Tshisekedi pourraient accuser Emmanuel Macron de vouloir apporter, par sa visite, un soutien au président sortant dans chacun de ces deux pays. Et ainsi de vouloir raviver la Françafrique.

    France24, 10/02/2023

    #France #Françafrique #Mali #Barkhane #Sahel #Burkina_Faso