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  • La coupure d’Internet au Sénégal menace les pertes commerciales

    Etiquettes : Sénégal, Macky Sall, Osmane Sonko, Internet, manifestations,

    Alors que le Sénégal fait face à une coupure d’Internet, les entreprises se préparent à des pertes potentielles au milieu de manifestations généralisées et d’un accès restreint aux plateformes de médias sociaux.

    Le Sénégal connaît une panne d’Internet depuis le 1er juin en raison de manifestations généralisées à la suite de la condamnation du chef de l’opposition Ousmane Sonko.

    L’accès aux plateformes de médias sociaux telles que Facebook, WhatsApp, Twitter, Instagram et autres a été restreint, et une fermeture de l’Internet mobile a été mise en place à des créneaux horaires spécifiques, bien que le moment exact reste incertain. Le pays compte 10,2 millions d’internautes, soit environ 58 % de la population.

    Des manifestations ont éclaté à Dakar et dans d’autres grandes villes jeudi dernier après qu’Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison pour « corruption de jeunes » après avoir été acquitté de viol.

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    Les partisans de Sonko, principalement des jeunes, soutiennent que les accusations sont politiquement motivées et conçues pour l’empêcher de participer aux élections présidentielles de 2024. Selon les chiffres du gouvernement, ces manifestations ont entraîné la mort de 16 personnes en trois jours.

    Le ministère de la Communication du Sénégal a déclaré que la fermeture d’Internet avait été mise en place pour empêcher « la diffusion de messages subversifs et haineux dans un contexte de désordre public ».

    Netblocks, une organisation basée à Londres qui surveille la cybersécurité et la gouvernance d’Internet dans le monde entier, a publié jeudi dernier un article recommandant « contre les perturbations du réseau et les restrictions des médias sociaux en raison de leur impact disproportionné sur les droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et la liberté de réunion ».

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    « Des milliards sont en jeu »

    En plus d’entraver les manifestations de l’opposition, la fermeture d’Internet constitue une menace pour la rentabilité de nombreuses entreprises au Sénégal. Avec des taux de pénétration d’Internet passant de 10 % en 2011 à 58 % en 2021 , de nombreuses petites entreprises du secteur informel dépendent fortement de la connectivité Internet pour leurs opérations quotidiennes.

    Selon  l’outil Cost of Shutdown de Netblocks , une coupure nationale d’Internet au Sénégal devrait avoir un impact sur le PIB d’environ 8 millions de dollars par jour.

    « Un grand industriel m’a dit juste avant l’épidémie que mai avait été son pire mois depuis plus d’une décennie, mais juin va battre tous les records », Emmanuel Boquet, un constructeur de capital-risque chez GreenTec Capital, un fonds d’investissement basé à Francfort  opérant dans huit pays africains dont le Sénégal, a confié à African Business .

    Boquet a également exprimé des inquiétudes quant aux conséquences potentielles à long terme pour le climat des affaires au Sénégal. « La place de Dakar va perdre sa réputation de fiabilité et de sécurité, et des milliards de dollars sont en jeu : investissements majeurs, sièges de multinationales et de grandes ONG, contrats internationaux, etc », a-t-il déclaré.

    Pour contourner la fermeture, de nombreuses personnes au Sénégal utilisent désormais des réseaux privés virtuels (VPN), qui permettent la création de connexions sécurisées et cryptées entre les appareils et les réseaux.

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    Selon TOP10VPN , un site d’examen de VPN et une agence de recherche, la demande de VPN au Sénégal a augmenté de plus de 8 000 % jeudi par rapport à la moyenne quotidienne des 30 jours précédents, avec une nouvelle hausse de plus de 20 000 % vendredi. « Il s’agit de la plus forte augmentation de la demande de VPN que nous ayons jamais enregistrée », ont-ils déclaré.

    Mais les VPN sont principalement utilisés par des particuliers et peuvent devenir coûteux lorsqu’ils sont appliqués à l’échelle de l’entreprise. Les informations concernant la fin du shutdown n’ont pas été divulguées et le président sénégalais Macky Sall est resté silencieux à ce sujet.

    African Business, 05/06/2023

    #Sénégal #MackySall #OsmaneSonko #Internet #Manifestations

  • Si Macron n’arrête pas cela, l’Allemagne aura aussi un problème

    Tags : France, Emmanuel Macron, Allemagne, réforme des retraites, manifestations,

    Quelle que soit l’importance d’une réforme du système de retraite français : si Macron ne l’arrête pas, l’Allemagne aura aussi un problème.

    Si la résistance est trop grande, un pas en arrière est souvent plus intelligent qu’une contre-pression. Cela s’applique, par exemple, lorsqu’une table dans le coin ne veut pas passer à travers le cadre de la porte, et cela s’applique également à la réforme des retraites du président français Emmanuel Macron . Une pression supplémentaire est également possible, mais des dommages considérables se produisent alors.

    Des centaines de milliers de Français sont descendus dans la rue depuis des semaines contre le fait que leur président veuille relever l’ âge de la retraite de 62 à 64 ans – et la colère monte. Mais lui, qui trône à l’Élysée, n’a pas été impressionné dès le départ. Même si le Conseil constitutionnel lui a désormais donné son aval , Macron, que l’on peut certes qualifier de talent politique exceptionnel, doit reconnaître qu’il n’est pas malin de poursuivre ainsi cette réforme.

    Le président français a mis la réforme en vigueur samedi. Mais il doit retirer son projet de prestige, du moins pour l’instant, s’il veut éviter que le pire ne se produise : à savoir qu’à la fin de son deuxième et dernier mandat, il devra céder la présidence à la politicienne de droite Marine Le Pen . Aussi importante soit-elle, cette réforme des retraites ne vaudrait pas les dommages collatéraux.

    la relation changerait fondamentalement

    Un président français populiste de droite serait également un problème pour l’Allemagne , et cela changerait fondamentalement les relations entre les deux pays. Dans le passé, Le Pen s’est fait remarquer par des tirades contre l’Allemagne et a annoncé lors de la dernière campagne électorale qu’il voulait mettre fin aux projets d’armement communs. Bien qu’elle ait désormais pris ses distances avec la demande de sortie de la France de l’UE, cela n’augurait toujours rien de bon pour le projet européen. L’année dernière, elle a annoncé qu’elle souhaitait réintroduire des contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen.

    Il est déjà clair que ce scénario n’est pas sans fondement : dans les sondages, Le Pen est celui qui profite clairement de la colère des Français. S’il y avait des élections demain, elle battrait le président sortant. Cette colère ne s’arrêtera pas seulement parce que la réforme est désormais officialisée. Samedi, les syndicats et l’opposition ont appelé à davantage de résistance.

    Sa réforme est vue comme un pur mépris de la population

    Il reste encore beaucoup de temps avant les prochaines élections en 2027 et une décision de vote dépend toujours de plusieurs facteurs. Mais c’est là que le mode de réforme des retraites de Macron est significatif : il a réussi à faire passer sa réforme pour un pur mépris de la part de la population. Cela alimente la haine de l’élite politique – et est un moteur de la montée des populistes de droite. Parce que la lutte est si acharnée et le débat si houleux, cela résonnera longtemps dans la population.

    Au début de son deuxième et dernier mandat, Macron avait promis de devenir un président plus indulgent, et il voulait aussi écouter davantage. Mais il n’a pas réussi à impliquer correctement les syndicats dans le processus de réforme. Et craignant de manquer la majorité à l’Assemblée nationale française, il a fait passer son projet sans vote parlementaire.

    À qui profiterait si Macron arrêtait la réforme après tout ? Les syndicats, qui pourraient vendre cela comme un énorme – leur – succès, ainsi que les grévistes et les manifestants. Mais la population serait également gagnante, la majorité des sondages se prononçant contre la réforme. Et la confiance dans la démocratie.

    « C’est toujours nous qui devons couper les coins ronds »

    En même temps, cela ne veut pas dire qu’une réforme des retraites ne sera jamais possible en France . Une retraite pourrait ouvrir l’espace pour un débat plus large. En cela, les conditions de travail et les injustices devraient jouer un rôle. Parce que Macron a sous-estimé que sa réforme montre un problème bien plus profond : beaucoup ne sont concernés que superficiellement par les retraites , mais en réalité par l’injustice. Beaucoup trouvent la réforme tout simplement injuste, selon la devise : « C’est toujours nous qui devons accepter les compromis ».

    En même temps, c’est lié au monde du travail que beaucoup en France considèrent les retraites comme sacrées. Par exemple, selon une étude du sociologue Luc Rouban, seuls 45% des personnes interrogées estiment que leurs efforts au travail sont valorisés, en Allemagne ce chiffre est de 60%. En France, le chiffre est particulièrement faible pour les personnes à faibles revenus. Sur ce point aussi, Macron devrait montrer de manière crédible la volonté de vouloir améliorer quelque chose.

    Mais il doit d’abord se décider : préfère-t-il assurer la victoire des syndicats ou, dans un avenir prévisible, de l’ailier droit Marine Le Pen ? Il peut encore décider s’il veut vraiment insister sur sa réforme par complaisance et plonger ainsi la France dans le désastre les yeux grands ouverts. S’il en décide autrement, l’Allemagne devrait également le remercier.

    T-Online, 15/04/2023

    #France #Réforme_retraites #Maroc #Allemagne

  • Algérie. 11 décembre 1960 : un acte fondateur

    Algérie. 11 décembre 1960 : un acte fondateur

    Tags : Algérie, 11 décembre 1960, manifestations, France, colonisation, mémoire, Guerre d’Algérie,

    L’Algérie célèbre aujourd’hui le 62e anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960. A cette date-là, les Algériens ont investi par dizaines de milliers les rues de la capitale et scandé leur amour de la liberté et promis de ne jamais abandonner la lutte armée, politique et sociale contre le colonialisme. Les cris des Algériens étaient on ne peut plus clairs : le combat jusqu’à la victoire finale.

    Le régime raciste et colonialiste de l’époque avait misé sur l’assèchement du soutien dont bénéficiait la révolution en dressant aux frontières est et ouest du pays, deux lignes de fils barbelés bourrées de mines anti-personnel. Les tristement célèbres lignes Charles et Maurice avaient pour fonction d’asphyxier l’ANL. Le colonisateur ne s’est pas contenté de cela. Il a institué des zones interdites où toute personne était abattue sans sommation. Il a fait usage du Napalm, arme interdite par les conventions internationales et l’a généralisée en Algérie. Et ce n’est pas fini. Il a fait du crime contre l’humanité qu’est la torture à grande échelle, un instrument de police légale. On torturait partout en Algérie. Dans les commissariats, dans les casernes, sur les lieux de combat. Des centres spéciaux ont été créés pour pratiquer cette activité immonde.

    Tout ce déploiement illégal au regard des règlements de l’Onu a été adopté à la seule fin de gagner la guerre contre le peuple algérien. La France coloniale voulait tout simplement couper les Algériens de leur aspiration à l’indépendance. Il en était parmi les politiques et les militaires colonialistes qui étaient prêts à tuer tous les Algériens jusqu’au dernier.

    Face à la politique de la terre brûlée, le 11 décembre 1960 a été une réponse claire et nette de l’attachement du peuple à sa révolution. Les sportifs, les artistes, les scientifiques et les écrivains, tous enfants du peuple, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour apporter leur contribution à la révolution, l’écho de cette symbiose entre l’élite politique, sportive et culturelle a retenti aux oreilles de l’humanité entière, un certain 11 décembre 1960.

    Au plan politique, les manifestations populaires du 11 décembre 1960 étaient une grande victoire politique pour le FLN et une défaite cuisante pour le gouvernement français, certes, mais pour l’histoire cette date est l’un des grands moments fondateurs de la nation algérienne.

    Ce que retient l’Histoire de ce glorieux épisode de la révolution, c’est que les manifestations populaires du 11 décembre 1960 étaient une grande victoire politique pour le FLN et une défaite cuisante pour le gouvernement français. Mais bien plus qu’un succès politique, cette date est l’un des grands moments fondateurs de la nation algérienne.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 11/12/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire #11septembre1960

  • Sommet de la Francophonie: La police tunisienne disperse des manifestants

    Sommet de la Francophonie: La police tunisienne disperse des manifestants

    Tags : Tunisie, Sommet de la Francophonie, manifestations, Zarzis, Djerba,

    TUNIS, 18 novembre (Reuters) – La police tunisienne a tiré vendredi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants dans la ville de Zarzis qui tentaient d’atteindre l’île de Djerba, où les dirigeants des pays francophones doivent tenir un sommet ce week-end, ont indiqué des témoins.

    Les protestations ont secoué Zarzis, qui est reliée à Djerba par un long pont, pendant des semaines au sujet de la réponse de l’État tunisien à la mort de la population locale dans les naufrages de migrants.

    Le président tunisien Kais Saied accueillera le président français Emmanuel Macron et d’autres dirigeants à Djerba samedi et dimanche après la rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères sur l’île plus tard vendredi lors de l’événement phare du groupe de la Francophonie.

    « Nous voulions protester et faire entendre notre voix à Djerba, mais la réponse des autorités a été avec force et nous avons été réprimés », a déclaré Salim Zuraidat, l’un des manifestants.

    Zuraidat fait partie d’un groupe de parents de personnes de la région de Zarzis qui se sont noyées il y a quelques semaines dans l’un des nombreux naufrages de migrants cherchant à traverser la Méditerranée vers l’Europe.

    Ils ont commencé à protester à Zarzis contre ce qu’ils considéraient comme une approche dédaigneuse du gouvernement face à la catastrophe, notamment un échec initial à envoyer des bateaux pour chercher des corps et un échec à identifier les corps retrouvés avant l’enterrement.

    Un porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur a déclaré qu’il n’avait aucun détail ni commentaire immédiat sur la manifestation de vendredi ou sur la réponse de la police.

    #Tunisie #Francophonie

  • Tunisie: La grogne grandit contre Kaïs Saïed et sa constitution

    Tunisie: La grogne grandit contre Kaïs Saïed et sa constitution

    Tunisie, Kaïs Saïed, Constitution, manifestations,

    TUNIS, 18 juin (Reuters) – Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tunis samedi pour s’opposer à un référendum sur une nouvelle constitution convoqué par le président Kais Saied qui consoliderait son maintien au pouvoir.

    La manifestation menée par Abir Moussi, leader du Parti constitutionnel libre, reflète l’opposition croissante à Saied depuis qu’il s’est emparé du pouvoir exécutif l’année dernière, dissolvant le Parlement et gouvernant par décret dans un geste que les opposants ont qualifié de coup d’Etat.

    Des milliers de personnes ont défilé de la place Bab Souika dans la capitale vers la place de la Kasbah, brandissant des drapeaux tunisiens et scandant des slogans tels que « Nous voulons reprendre notre pays kidnappé ». « 

    M. Saied cherche à réviser la constitution pour donner plus de pouvoirs à la présidence, dans un contexte d’effondrement de l’économie et de crainte d’une crise des finances publiques. Il a l’intention de soumettre la nouvelle constitution à un référendum le 25 juillet.

    Ses partisans affirment qu’il s’oppose aux forces de l’élite dont la maladresse et la corruption ont condamné la Tunisie à une décennie de paralysie politique et de stagnation économique.

    Cependant, presque tous les partis politiques tunisiens ont rejeté la proposition de référendum, de même que le puissant syndicat UGTT.


  • Protestations : Les Marocains défient le Makhzen

    Maroc, manifestations, Syndicat marocain de l’enseignement supérieur, grève, israël, normalisation,

    Le mouvement de protestation populaire prend de l’ampleur au Maroc, secouant plusieurs départements et plusieurs secteurs. Le front social est en ébullition et l’approfondissement de la normalisation avec l’entité sioniste ne fait qu’alimenter la colère des Marocains, conscients des dangers qui les guettent.

    Après les manifestations organisées par le front social et les organisations anti-normalisation et de soutien à la cause palestinienne, ce sont aujourd’hui les secteurs de l’enseignement supérieur et de la formation qui rejoignent la protesta. Le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur envisage d’organiser une grève nationale de trois jours au cours du mois de juin. Simultanément, l’Université marocaine de la formation professionnelle a décidé de mettre en place un programme de lutte qui commencera ce jeudi. Les médias marocains ont rapporté que «le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur avait décidé d’entamer une grève nationale les 7, 8 et 9 juin, en réponse aux batailles de lutte en cours menées par des professeurs et des chercheurs dans un certain nombre d’universités et d’institutions de l’enseignement supérieur et de l’éducation, protestant contre le projet de loi réglementant l’enseignement supérieur et la recherche scientifique et dénonçant « les tergiversations » observées par le ministère dans ses négociations avec le Bureau national du syndicat.

    Le Syndicat a souligné «la nécessité de «s’en tenir à toutes les revendications contenues dans le dossier de revendications du Syndicat», et que «la véritable réforme de l’enseignement supérieur doit partir d’une réforme globale du système éducatif dans son ensemble, et qu’elle ne doit pas avoir lieu en dehors des structures universitaires, et sans la participation effective des enseignants-chercheurs». Elle a également condamné «l’empêchement de la tenue d’une conférence internationale sur le droit médical à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, ainsi que l’empêchement de la manifestation sur la hausse des prix élevés et de normalisation avec l’entité sioniste, ainsi que la fermeture du ministère de l’Éducation nationale de la porte du dialogue sur les centres régionaux d’éducation et de formation.

    Pour maintenir l’escalade, le même syndicat a décidé de garder sa réunion ouverte, soulignant qu’«un grand nombre d’universités et leurs institutions affiliées ont été témoins, ces dernières semaines, d’une vague massive de protestations, représentée par des grèves régionales et locales». L’Université marocaine de la formation professionnelle a décidé d’élaborer un programme de lutte à partir de la région de Casablanca-Settat, où le badge rouge sera porté tout au long de jeudi prochain dans tous les établissements de formation et intérêts administratifs de la même région.

    La Coordination Marocaine des Enseignants contraints à la contractualisation a élaboré «un nouveau programme de protestation pour les trois prochains mois, à partir d’aujourd’hui, et ce pour exiger la suppression de la contractualisation, et dénoncer les procès fictifs des leurs collègues en raison de leur participation dans des manifestations réclamant leurs droits légitimes». Les contractuels organiseront des formes locales de protestation et des protestations régionales ou régionales selon la spécificité de chaque partie, les 1e, 2 et 3 juillet prochains. Pour sa part, le président de l’Observatoire marocain anti-normalisation, Ahmed Ouihmane, a dénoncé la conclusion d’un protocole d’accord dans le domaine de la recherche scientifique et de la technologie entre le ministère de l’Enseignement supérieur marocain et son homologue sioniste, appelant les Marocains à « prendre connaissance du péril de l’intrusion sioniste au Maroc qui a, d’ores et déjà, enclenché le compte à rebours de l’effondrement du royaume ».

    Il a en conséquence prévenu que «si les choses continuaient à ce rythme, dans peu de temps, la nation marocaine appartiendra au passé et les Marocains n’auront que des regrets », affirmant que «l’objectif principal de l’entité sioniste à travers son projet de normalisation avec le Maroc est de se placer dans cette partie du monde en substitution à la Palestine, où elle ne cesse de faire face à une résistance farouche». Ahmed Ouihmane a rappelé qu’«en 1903, le mouvement sioniste mondial, dirigé par Theodor Herzl, a discuté de l’idée de faire du Maroc un pays alternatif pour tous les Sionistes du monde, avant même la Palestine».

    Amar Malki

    La Sentinelle, 01 juin 2022

    #Maroc #Israël #Normalisation #Alqods

  • 8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni

    8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni

    8 mai 1945: Un crime contre l‘humanité toujours impuni – Algérie, France, massacre, manifestations, colonisation,

    « Le peuple était partout, à tel point qu’il devenait invisible, mêlé aux arbres, à la poussière, et son seul mugissement flottait jusqu’à moi ; pour la première fois, je me rendais compte que le peuple peut faire peur ».

    Ces phrases sont reprises du magnifique roman Nedjma de Kateb Yacine. Un roman, d’une grande fébrilité et d’un immense apport historique, qu’il avait écrit dans les locaux du célèbre journal Alger Républicain. Le grand poète-dramaturge a été parmi les grands témoins qui ont su laisser une image indélébile de l’atrocité du colonialisme. La grande Histoire de l’Algérie est celle des hommes et des femmes, mais elle est également celle des dates qui marqueront à jamais un grand tournant dans notre pays. 77 ans après les évènements d e 8 Mai 1945, le peuple algérien, malgré les générations passées, se souvient encore de cette date. Comme si cela s’était produit hier, le 8 Mai 1945 est sans aucun doute l’une des révoltes populaires qui a marqué à jamais les esprits. Avec ces évènements, le peuple algérien a découvert qu’il avait en lui une force incommensurable et il a pris conscience que la solidarité populaire peut faire plier n’importe quel joug, colonial soit-il, ou dictature. Pour preuve, dans la même oeuvre de Kateb Yacine, l’auteur écrit : « Et la foule se mit à mugir : attendre quoi ! Le village est à nous, vous les riches, vous couchez dans les lits des Français. Et vous vous servez dans leurs docks. Nous, on a un boisseau d’orge et nos bêtes mangent tout. Nos frères de Sétif se sont levés. » En ce jour commémoratif, les souvenirs remontent à la surface. De douloureux souvenirs qui reviennent en mémoire.

    Tandis que le monde entier fêtait dans l’allégresse la défaite de l’Allemagne, les populations algériennes vivaient une répression féroce et sanguinaire de la soldatesque coloniale, appuyée dans sa triste besogne par les colons qui n’ont pas fait dans le détail dans l’horreur. En ce jour du 8 Mai 1945, c’est jour de marché à Sétif. Un marché bariolé comme tout marché « indigène » où se pressaient des centaines de personnes des bourgades et hameaux environnants.

    Une journée ensoleillée et particulière. Un évènement bien particulier devait se dérouler ce jour-là. Quelques jours auparavant, le Parti du peuple algérien (PPA) et les Amis du manifeste et de la liberté (AML), créé par Ferhat Abbas en mars 1944, avaient lancé un appel à une manifestation pacifique qui devait coïncide avec la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Il s’agissait d’organiser une marche entre la mosquée de la gare et le Monument aux morts pour y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des Algériens conscrits de force et qui moururent durant la Seconde Guerre mondiale sous l’uniforme de l’armée française. Mais pour la population sétifienne, la procession devait être mise à profit pour lancer un cri de liberté, pour demander à la France de tenir sa promesse, consignée dans l’additif au Manifeste du peuple algérien approuvé par le gouverneur général, Marcel Peyrouton, prévoyant la création d’un état algérien à la fin de la guerre et la participation immédiate des représentants musulmans au gouvernement de l’Algérie. Il est tôt, en ce 8 Mai 1945.

    À Sétif, la manifestation autorisée commence à envahir les rues dès 8 h. Plus de 10.000 personnes, chantant l’hymne nationaliste Min Djibalina défilent avec des drapeaux des pays alliés vainqueurs et des pancartes « Libérez Messali », « Nous voulons être vos égaux » ou « À bas le colonialisme ». Ce fut comme un appel à l’insurrection puisque des dizaines, bientôt des centaines « d’indigènes » qui n’étaient là que parce que c’était jour de marché rejoignent la foule, faisant grossir le cortège qui comprendra, à l’amorce du boulevard Georges-Clémenceau, entre 20.000 et 25.000 personnes, rapporte un témoin. À 8 h 45 surgissent des pancartes « Vive l’Algérie libre et indépendante » et en tête de la manifestation.

    Aïssa Chéraga, chef d’une patrouille de scouts musulmans, arbore le drapeau algérien. Tout dérape alors : devant le Café de France, le commissaire Olivieri tente de s’emparer du drapeau, mais est jeté à terre. Des Européens en marge de la manifestation, assistant à la scène, se précipitent dans la foule. Un jeune homme, Bouzid Saâl, s’empare du drapeau algérien mais est abattu par un policier. Un tir de révolver qui allait donner le signal à une répression aussi sauvage qu’aveugle qui fera, durant plusieurs jours, des dizaines de milliers de morts, à Sétif, mais également dans les localités et les dechras voisines, à El-Eulma, à Aïn el-Kebira, à El- Ouricia, puis à Kherrata et jusqu’à Guelma. Ce coup de révolver était l’oeuvre du commissaire Lucien Olivieri. La balle atteindra mortellement Bouzid Saâl, alors âgé de 22 ans, qui refusait obstinément de baisser son étendard. Un coup de feu aux grandes conséquences car il signa le début de la répression, donnant libre cours aux enfumages, aux tueries aveugles et au basculementd’Algériens vivants dans le vide, du haut de la route longeant les gorges de Kherrata. Même scénario à Guelma.

    Selon des témoignages, la répression, menée par l’armée et la milice de Guelma, a été d’une incroyable violence : exécutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas. La mémoire algérienne, elle, retiendra le chiffre de 45.000 morts.

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    #Algérie #France #8mai1945 #Guelma

  • Maroc: La mobilisation contre la normalisation ne faiblit pas

    Maroc: La mobilisation contre la normalisation ne faiblit pas

    Maroc: La mobilisation contre la normalisation ne faiblit pas – Israël, Palestine, manifestations,

    Au moment où le peuple marocain manifeste contre la normalisation, le Makhzen opère une fuite en avant en actionnant ses relais pour faire diversion et créer un épais nuage de fumée derrière lequel pourraient se cacher les véritables motivations du processus de rapprochement engagé par Rabat et Tel Aviv. Et pour ce faire, il n’a pas versé dans la manipulation en mettant sur pied une association d’amitié maroco-israélienne dont le siège social est basé à Dar El-Beida. Présidée par l’ancien conseiller économique et international de Yasser Arafat, Gabriel Banon, elle s’inscrit dans le prolongement des accords Abraham signés le 20 décembre 2020 par les USA, le Maroc et Israël et certaines monarchies du Golfe, a révélé le site israélien I 24 news.tv.

    Pour ses concepteurs, cette association sera un cadre dialogue et d’échanges permettant de développer la coopération, dans les différents domaines entre les deux pays. « Elle vise à renforcer le cadre référentiel des valeurs existentielles pour le rendre conforme aux principes d’une paix durable entre palestiniens et israéliens », notent ses dirigeants qui ne manqueront pas de révéler qu’ils prévoient des rencontres périodiques entre israéliens et marocains pour consolider la dynamique de rapprochement mise en branle depuis le mois de juillet dernier.

    Cela intervient au moment où l’opinion publique marocaine continue de dénoncer la normalisation avec Israël considérée comme une voie vers la soumission à l’ordre de l’entité sioniste et comme une trahison pouvant conduire à la perte de la souveraineté du pays. Il y’a quelques jours, dans le sillage des manifestations quotidiennes dénonçant le rapprochement avec Israël, un front d’opposition est né. Ce dernier qui regroupe des associations de la société civile, des organisations syndicales et estudiantines, veut maintenir la mobilisation dans la société.

    Un de ses animateurs, a appelé la communauté juive du Maroc à se démarquer des pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et à renouveler son allégeance au roi du Maroc pour réaffirmer sa marocanité et son appartenance à la société marocaine. Il faut rappeler dans ce cadre, que les manifestations contre le processus de normalisation ont connu un net regain depuis la visite de Benny Gantz à Rabat. Il ne se passe pas un jour sans qu’une ville ne soit secouée par une manifestation de protestation, appelant les autorités du pays à dénoncer l’accord de normalisation et à se désengager du processus engagé depuis la signature des accords Abraham le 20 décembre 2020.

    Des associations marocaines n’ont pas manqué d’exprimer leur courroux à cause du blackout exercé par certains médias occidentaux qui sont prompts à créer de toutes pièces et à occulter la réalité de la contestation des Marocains qui n’a jamais été évoquée par ces agences de presse, journaux et télévisions occidentales. « Cela intervient au moment où la guerre contre les fake news est devenue planétaire et au moment où la liberté d’expression est agitée par les capitales occidentales.

    Aucun média occidental n’a daigné se faire l’écho des manifestations des marocains contre la normalisation avec Israël. Cela confirme que les grands groupes de presse sont sous la tutelle des lobbies juifs. Nous allons poursuivre nos manifestations et nous n’allons pas cesser nos actions de rues.

    Israël est un corps étranger injecté dans la région du Moyen Orient pour spolier une terre, jeter dans la nature tout un peuple et assassiner ses enfants à coups de bombes larguées de jour comme de nuit sur des cibles civiles », affirment des animateurs du front marocain anti-normalisation.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 07/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Manifestations

  • Normalisation Maroc-Israël : Ruptures au Makhzen

    Normalisation Maroc-Israël : Ruptures au Makhzen – Mohammed VI, Front anti-normalisation, manifestations,

    Quand c’est la presse israélienne qui évoque, avec insistance, une sédition de généraux au sein de l’armée royale défiant le chef suprême des armées, qui n’est autre que le roi Mohammed VI himself, quand c’est l’AFP, habituellement très peu loquace sur les affaires internes du royaume, qui diffuse des images de manifestations au Maroc contre les accords d’Abraham, c’est que quelque chose a été rompu chez le voisin de l’Ouest.

    À force de jouer avec le feu, les faucons du Makhzen se sont brûlé les ailes. La normalisation avec l’entité sioniste a créé une fissure au coeur du Makhzen qui s’élargit à chaque fuite en avant, alors que le Front marocain contre la normalisation avec l’entité sioniste, prend de l’ampleur, captant de plus en plus de citoyens. Célébrant la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, des milliers de Marocains ont manifesté dans plusieurs villes du royaume avec un même mot d’ordre: «Notre combat pour affronter la normalisation et soutenir le peuple palestinien continue.». En guise de réponse, le Makhzen n’a pas lésiné sur l’usage de la force brutale. Le Front anti-normalisation a ainsi évoqué toutes les formes de répressions menées par les forces de sécurité marocaines, lors des manifestations et a présenté son plan, visant à faire avorter la «normalisation».

    Gouverner n’est jamais facile, surtout lorsque, sous l’emprise de la colère, un peuple risque de se livrer aux actes les moins prévisibles. Il faut alors le convaincre que tout est dans l’ordre, que la crise est «conjoncturelle», en espérant ardemment que la «conjoncture» finira bien par s’améliorer. Seulement voilà, la crise qui couve au Palais royal n’est pas une simple poussée de fièvre pour revendiquer un prix du pain plus accessible ou dénoncer un chômage galopant. Le Mouvement est beaucoup plus profond. Il surgit des tripes d’une Nation.

    Un cri et un sursaut de dignité d’un peuple qui refuse de plier devant une honteuse aventure, à laquelle poussent ses prétendus tuteurs. Comme il existe une dignité individuelle et une autonomie propre à chacun, il existe aussi une dignité collective et une autonomie propre à chaque peuple. Le peuple marocain connu pour sa générosité, son sens du partage et de l’accueil, refuse le joug de l’humiliation. Il a ses traditions culturelles, ses pratiques sociales et religieuses, qu’il entend défendre et faire respecter en toute circonstance, indépendamment de tout prisme réducteur.

    Réputée immuable, la sérénité d’apparat exhibée par le Makhzen a cédé. Soudain, tout change et tout bascule autour d’un roi à l’état de santé déclinant. Soufrant d’une arythmie cardiaque et d’une maladie pulmonaire chronique et après plusieurs interventions chirurgicales, Mohammed VI ne gouverne plus.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 04/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Makhzen #Armée_marocaine

  • Maroc : pourquoi la démarche policière répressive

    Maroc : pourquoi la démarche policière répressive – Manifestations, Israël, normalisation,

    Manifestations au Maroc: deux raisons imbriquées face à « une démarche policière répressive »

    Dans un entretien à Sputnik, l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni évoque les raisons des manifestations populaires au Maroc, qu’il classifie en deux catégories: la dénonciation de la normalisation avec Israël et les revendications socioprofessionnelles des enseignants contractuels qui revendiquent leur intégration à la fonction publique.
    Depuis quelques semaines, notamment après la visite le 24 novembre du ministre israélien de la Défense à Rabat, des manifestations populaires ont eu lieu dans plusieurs villes du royaume chérifien. Les plus récentes étaient organisées à l’initiative d’organisations pro-palestinienne pour dénoncer la normalisation des relations avec Israël et demander l’annulation de l’accord sécuritaire signé entre les deux pays. Cependant, d’autres manifestations avaient eu lieu auparavant pour des objectifs socio-économiques.

    Pour faire le point sur les causes de ces mouvements populaires, leurs revendications et les raisons pour lesquelles ils ne sont pas couverts par la presse internationale, notamment occidentale, Sputnik a sollicité l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni, également militant des droits de l’homme et membre du conseil d’administration de l’ONG Transparency International Maroc. Selon lui, « actuellement, il y a deux types de manifestations populaires au Maroc ».

    L’emploi, à cause « de contrats léonins et illégitimes »

    « Il y a d’abord celles initiées par les jeunes candidats à l’embauche dans le secteur de l’Éducation nationale, qui contestaient auparavant le type de contrat sur la base duquel sont recrutés les enseignants actuellement », affirme M.Abdelmoumni, soulignant qu’en « ce moment, nous sommes à une moyenne de 15.000 enseignants recrutés par an avec des contrats que ces derniers considèrent comme léonins et illégitimes. Il en résulte, qu’actuellement, il y a environ 70.000 enseignants contractuels qui ne sont toujours pas intégrés dans la fonction publique et qui demandent leur intégration ».

    Et d’ajouter qu’ »outre ces derniers, il y a surtout des centaines de milliers de diplômés qui attendent également d’avoir l’opportunité d’être recrutés et pour lesquels le ministère de l’Éducation nationale a annoncé qu’il plafonnait l’âge des candidats à 30 ans. Le ministère exige également des candidats d’avoir des mentions très élevées non pas dans leurs études universitaires mais ironiquement au baccalauréat. Il faut savoir qu’il y a des centaines de milliers de candidats qui ont déjà atteint cet âge limite ou qui pensent l’atteindre à la date à laquelle ils pourront candidater à un poste d’enseignant. Ces jeunes considèrent que certaines de ces conditions sont illégitimes, infondées et discriminantes ».

    Quid de la normalisation avec Israël?

    Par ailleurs, l’interlocuteur de Sputnik explique que « le second type des manifestations est effectivement lié aux appels contre la normalisation des relations avec Israël, mais surtout contre la visite du 24 novembre, au Maroc, du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, lors de laquelle un accord-cadre de coopération sécuritaire et militaire a été signé entre les deux pays ».

    Et de rappeler que « ces manifestations ont réuni des dizaines de milliers de Marocains dans un très grand nombre de localités. Cependant, elles ont été souvent soit empêchées par des cordons de sécurité de la police nationale qui ont interdit l’accès aux lieux où elles devaient se dérouler. Soit carrément réprimées dans la violence, quand certains participants ayant pu accéder aux lieux de rendez-vous avaient réussi à les faire démarrer ».

    Dans les manifestations contre la normalisation des relations avec Israël, la majorité des organisations ayant appelé la population à participer, à l’instar de l’Observatoire marocain contre la normalisation, ont estimé que l’accord sécuritaire signé entre les deux pays était un danger certain pour le royaume et toute la région.

    Ainsi, à la question de savoir si ces manifestations pourraient être commanditées de l’étranger, à l’image de celles du Printemps arabe, Fouad Abdelmoumni indique qu’ »à ce moment, il n’y a aucun indice qui permettrait d’accréditer la thèse d’une manipulation venant de l’extérieur du pays. Certes, plusieurs pays ont exprimé leur réprobation envers la politique sécuritaire du Maroc et ses derniers accords signés avec l’État hébreu. Mais tous les slogans scandés pendant les manifestations sont marocains, bien que nous ayons dernièrement remarqué que les slogans anti-régime deviennent de plus en plus présents ».

    Pourquoi le silence de la presse internationale?

    Enfin, concernant l’absence de traitement de ce qu’il se passe actuellement dans la presse internationale, M. Abdelmoumni estime que « probablement, le contexte mondial fait que certains évènements pourraient passer au second rang du traitement de l’actualité. Mais il y a également l’efficacité à court terme de la politique de muselage de la presse par l’État marocain. L’État marocain, dans sa nervosité à l’égard des médias ou des chancelleries, montre qu’il n’admet plus que ses déboires soient mis sur la place publique. Ceci a fait que beaucoup d’organes de presse ou de chancelleries préfèrent traiter ces questions avec beaucoup de précaution et de parcimonie. Nous sommes face à un État qui perd de plus en plus de sa superbe et de sa légitimité en se réfugiant dans une démarche policière répressive de premier rang ».

    En conclusion

    Pour l’économiste, « en signant ces accords avec Israël, il est clair que le royaume perd une partie de son autonomie, à cause de l’implantation des services de renseignement israéliens dans le pays qui auront accès de plus en plus à des informations sensibles le concernant. Ceci en plus des tensions exacerbées dans la région où l’on entend de plus en plus d’appels à la confrontation ouverte avec le Maroc de la part des Sahraouis et d’une partie de l’establishment algérien. Les risques de voir les conflits de basse intensité dans la région se transformer en confrontations de moyenne intensité voir de guerre ouverte sont réels et inquiétants ».

    « Les tensions internes dans le pays, à cause de l’incapacité du gouvernement à répondre aux aspirations de larges pans de la société, ne peuvent pas ne pas monter crescendo avec le temps à cause de l’absence de perspective d’une embellie économique et sociale dans la situation des engagements actuels de l’État marocain », conclut-il.

    Sputnik France, 02/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Manifestations