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  • Pandora Papers: DSK et la Tunisie, une obscure collaboration

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    L’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn fait de nouveau parler de lui. Cette fois-ci, il est au cœur d’un scandale financier, suscité par l’enquête de l’émission française « Cash investigation ». Depuis sa retraite de la vie politique française, DSK s’est lancé dans des activités de consulting. Il a pu ainsi brasser des millions d’euros, tandis que le flou persiste sur sa rémunération en Tunisie.

    L’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK), fait l’objet d’un scandale après les révélations d’une enquête menée par l’émission “Cash investigation”, en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dans le cadre des Pandora Papers.

    Il est pointé du doigt pour ses activités sulfureuses dans plusieurs pays à travers le monde, dont la Tunisie. L’enquête, diffusée le 7 octobre sur France 2, dévoile que l’ancienne figure du parti socialiste français gagne des millions d’euros en offrant ses conseils à des gouvernements. Et grâce à des montages fiscaux, il se soustrait au paiement des impôts.

    65 mille euros, avant 2015

    Les journalistes de « Cash investigation » ont épluché des documents inédits concernant les comptes de sa société nommée Parnasse Internationales pour les années 2013 et 2014. Et ils ont découvert, entre autres, qu’il a touché 65 mille euros pour ses activités de consultant auprès du gouvernement tunisien. Ladite société a été créée au Maroc, révèle l’enquête et ne paye pas d’impôts.

    Ces milliers d’euros gagnés par DSK en Tunisie précèdent ses activités de conseiller auprès du gouvernement tunisien dans le cadre du plan quinquennal de développement économique mis en place en 2016.

    Ce plan quinquennal de développement économique a été établi par le ministère tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale pour la période s’étalant de 2016 à 2020.

    En avril 2016, la Tunisie avait lancé un appel d’offres relatif à la promotion de ce plan. Le groupement qui l’avait remporté est celui dont DSK fait partie. Il comprend la banque d’affaires Arjil, basée à Paris, le bureau d’ingénierie tunisien Comète et le groupe français Jeune Afrique pour la communication.

    Le choix de ce groupement a provoqué une polémique. Les autres banques françaises qui étaient dans la compétition, en l’occurrence, les groupes Rothschild et la banque Lazard ont contesté cette attribution.

    Plan foireux et consulting fumeux

    Le plan de développement économique dont DSK était chargé de faire la promotion tablait, entre autres, sur la création de 400 mille nouveaux emplois, une baisse de 12% du chômage. Dans la foulée, le taux de pauvreté devait ainsi passer de 4.6% à 2% en 2020. « Le financement de la stratégie de développement s’appuie essentiellement sur les ressources locales via leur contribution à la préservation des équilibres financiers globaux, et sur les ressources extérieures devant être en accord avec les indices de la dette extérieure, en second lieu », avait indiqué l’ancien gouvernement tunisien de Habib Essid.

    Cependant, ces prévisions se sont avérées insensées, selon une étude portant sur l’évaluation de ce plan en 2019. « La majorité des projets déclarés dans le plan sont toujours en stade d’étude ou de recherche de financement », a relevé ladite étude. Et l’opacité règne toujours sur l’avancement de ce plan de développement. Le groupement chargé de sa promotion et dont DSK est le visage pâtit également du manque de transparence.

    Seuls quelques médias rendent encore compte des manœuvres de l’ancien ministre français en Tunisie. On apprend ainsi qu’il a accompagné l’ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi, lors de sa visite au FMI pour négocier la relance de l’appui de l’institution internationale au gouvernement tunisien. En mars 2021, DSK est intervenu sur les ondes d’Express Fm pour plaider la bi bancarisation en Tunisie. Le montant versé par l’Etat tunisien en échange de ses services reste cependant nimbé de mystère.

    Contacté par Nawaat, le chargé de communication du ministère tunisien du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale dit ignorer le coût des services du groupement Arjil/ Comète et Jeune Afrique, tout comme celui de la rémunération de DSK dans le cadre du plan de développement 2016-2020. Il avance que son ministère ne dispose pas non plus d’informations sur le cadre de la coopération récente entre l’ancien ministre français et l’Etat tunisien.

    A noter qu’outre la Tunisie, « Cash investigation » a dévoilé de nombreuses collaborations équivoques de l’ancien dirigeant du FMI avec des oligarques russes ou encore des chefs d’Etat peu scrupuleux à l’instar du président congolais Denis Sassou-Nguesso.

    Nawaat, 08/10/2021

  • Faux parfums: Les bénéfices des escroqueries partaient au Maroc ou en Turquie

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    Onze personnes ont été interpellées mardi, suspectées d’avoir participé à des escroqueries en bande organisée, en vendant sur Internet des parfums contrefaits principalement. La tête du réseau, d’origine turque, est soupçonnée d’avoir tiré un bénéfice évalué à un million d’euros. Il était associé dans ces opérations illégales avec une famille d’Orléans, originaire du Maroc où elle investissait le fruit de ces larcins.

    Chanel n°5, J’adore de Dior, les ventes ne se faisaient pas à moins de 100 flacons achetés. Sur Facebook et Marketplace, les malfaiteurs avaient l’habitude de proposer, au moins depuis 2019, des parfums contrefaits. Avec une enquête débutée au printemps dernier, les policiers du GIR (Groupement interministériel de recherche), de la PJ d’Orléans et de la PJ de Clermont-Ferrand ont acquis la conviction que la tête du réseau était un individu basé en Seine-Saint-Denis, d’origine Turque, disposant pour ses petites affaires occultes d’entrepôts à Aubervilliers, à Saint-Ouen et Clichy. Agé de 27 ans, il est déjà connu de la justice pour des affaires similaires et se serait donc chargé, selon les enquêteurs, de faire venir la marchandise de Turquie, de Bulgarie et de Pologne. Il employait, sans les déclarer, une dizaine de Pakistanais pour préparer les commandes, et s’occuper de la manutention. Une fois les contrefaçons vendues sur Internet, des livreurs prenaient le relais pour les expédier dans toute la France.

    LE CHEF AURAIT MIS UN MILLION D’EUROS DE CÔTÉ

    Pour les policiers, le chef était de mèche avec une famille d’origine marocaine établie dans la région d’Orléans. Le père de 53 ans et le fils de 21 ans sont suspectés d’avoir pris part aux escroqueries, la fille était la fiancée de la tête de réseau. Ils sont suspectés d’avoir blanchi l’argent des ventes en investissant dans l’immobilier au Maroc, tandis que le chef aurait, selon les premières estimations des enquêteurs, mis de côté un million d’euros, en Turquie ou à Dubaï.

    Les différentes perquisitions ont mené à la saisie de plus de 100.000 produits contrefaits, majoritairement des parfums, mais aussi des vêtements de marque et des articles de maroquinerie, explique à CNEWS une source proche du dossier.

    Sur les 11 personnes interpellées arrêtées mardi, neuf ont été mises en examen notamment pour escroquerie en bande organisée et blanchiment aggravé. Cinq ont été placées en détention provisoire.

    CNews, 08/10/2021

  • « L’Europe doit revoir ses alliances internationales »

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    Compte tenu des nouveaux défis auxquels l’Europe sera confrontée dans les années à venir, nous ferions bien de revoir nos alliances internationales afin de renforcer celles qui améliorent la productivité et facilitent les canaux par lesquels nous obtenons les matières premières et les différents composants de plus en plus essentiels dans nos vies, comme les micropuces, dont toute l’industrie technologique est devenue si dépendante ces dernières années.

    Le fait est que l’ Asie monopolise tout le gâteau productif ; et l’on sait déjà que l’Asie est entre les mains de la Chine et de la Russie d’une part et des États – Unis et de leurs nouveaux alliés d’autre part (AUKUS). Cette nouvelle alliance qui se passe des Européens misera sur le renforcement de l’ Inde comme base manufacturière capable de concurrencer l’infaillible machinerie de production qu’est la Chine, en plus de sauvegarder ses intérêts à Taïwan et à Hong Kong.

    L’Europe ferait bien de miser sur l’Afrique du Nord comme nouvelle base d’approvisionnement et de production au détriment des entreprises asiatiques, en investissant sérieusement dans la construction d’usines et l’exploitation des matières premières, après un accord politique de haut niveau, comme la création d’une alliance stratégique qui fait de l’espace méditerranéen une puissance commerciale à part entière.

    L’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce s’ajouteraient à la liste des États disposant de leur propre technologie, privilégiant l’investissement et le développement à la productivité et laissant cette dernière à la Turquie, au Maroc, à l’Algérie, à la Tunisie, à l’Égypte… Il me semble que, dans le même temps, nos relations diplomatiques pourraient être améliorées de cette manière. Aujourd’hui, la Turquie et certains pays africains sont séduits par la Russie et la Chine.

    En ne faisant rien, l’Europe se retrouvera sans privilèges lorsqu’il s’agira de négocier ces accords avec nos voisins. Plus grave encore : s’ils finissent par former des alliances avec des régimes communistes, ils pourraient constituer une menace militaire à part entière.

    El Perdiodico, 08/10/2021

  • Le baril, l’Opep+, le gaz et la Covid-19

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    Au cours du 2e semestre 2014, le baril de pétrole a subi une chute que peu d’analystes ont prévue. Il a fallu deux ans de tractations pour que l’Opep et ses alliés se décident sur une position et une action communes en 2016 pour défendre dorénavant un prix et un peu moins le quota. Fin 2019, début 2020, la Covid-19 est venue brouiller toutes les cartes et provoquer la débâcle du marché pétrolier avec un prix en dessous de 20 $, jusqu’au sursaut salutaire d’avril 2020 pour tenter à nouveau de maîtriser le marché pétrolier, grâce à une meilleure cohésion, cette fois-ci, au sein de l’Opep+.

    Le plus grand mérite revient, il faut le reconnaître, à l’Arabie Saoudite et la Russie, les deux plus gros producteurs de l’Opep+, qui ont su maîtriser leur ardeur, ou plutôt leur adversité l’un envers l’autre, et contenir les intérêts et ardeurs des autres membres. Le marché est remonté depuis cette date, petit à petit, avec un regard constant sur deux paramètres vitaux : les phases successives de la pandémie et les ouvertures lentes, mais continues, en matière de mobilité liées à une reprise de l’économie mondiale lente aussi. Les producteurs sont aujourd’hui satisfaits par un baril qui dépasse les 80 $, d’autres le sont plus avec un prix du gaz qui casse les tirelires des consommateurs en cette fin d’année 2021.

    – Mais ne faut-il pas aussi faire le point sur les profondes mutations qui ont affecté le secteur énergétique et, par voie de conséquence, le contenu énergétique de l’économie mondiale depuis 5 ans, et plus particulièrement depuis 2020 ?
    – Est-ce que cette période de bouleversement, y compris avec toutes ses facettes géopolitiques, est terminée ? Est-ce durable? Pour combien de temps encore ?
    – Est-ce que la libéralisation accélérée du marché gazier en Europe n’y est pas pour quelque chose dans ce qui se passe actuellement dès que l’offre gaz s’est subitement réduite au détriment du marché européen et à l’avantage du marché asiatique ?
    – Et enfin, est-ce que nous n’assistons pas à un début de prédominance irréversible du gaz naturel sur le pétrole au niveau du marché avec un baril qui dépendra, au courant des prochaines décennies, du prix du gaz naturel ?

    Côté pétrole

    La pandémie est toujours là, sans aucune certitude de la vaincre, en dehors de celle qu’il va falloir apprendre à vivre avec en adaptant nos modes de vie, notre consommation énergétique et nos comportements. La reprise économique aussi est en cours avec une prévision de rebond économique de 6,5% dans les pays du G20 dont la part de consommation énergétique est déjà de 80%, et va croître de 4% en 2021.

    Selon l’Opep, la progression de la demande pétrolière va passer de 90,7 à 96,7 millions de barils/jour entre 2020 et 2021, mais l’Opep+ ne compte pas revenir sur le pacte en cours qui est prolongé jusqu’en décembre 2022 pour lui permettre un meilleur contrôle du marché.

    Du côté américain, l’offre a été sérieusement affectée par les dégâts causés par les ouragans, sans compter la reprise jugée lente de la production de pétrole de schiste, entraînant des stocks qui sont encore loin de ceux d’avant Covid-19.
    Les producteurs de pétrole de schiste ne semblent pas pressés d’accélérer leur production et ont pratiquement la même position que ceux de l’Opep+, mais selon le Financial times, la production américaine devrait augmenter de 800 000 barils par jour en 2022.

    Par contre, au point de vue réserves mondiales, la majorité des analystes et des grandes compagnies pétrolières s’accordent pour prévoir maintenant un peakoil/réserves à l’horizon 2030 et un peakoil/demande probablement plus tôt. On constate d’ailleurs de plus en plus que les capacités additionnelles de production de pétrole ne sont plus détenues que dans quelques pays comme l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats, l’Iran et les États-Unis.

    Côté gaz

    La situation est pareille avec, d’une part, une reprise de la consommation et de la demande, surtout quand le prix était bas, mais d’autre part, des hésitations ayant entraîné des stocks trop bas, notamment en Europe, et l’inverse en Asie avec des achats considérables de pétrole et de GNL.

    Par contre, la situation est différente pour le gaz naturel au point de vue des réserves qui sont encore très importantes à l’échelle mondiale, et de la demande qui poursuivra sa croissance en moyenne à raison de 2% par an sur plusieurs décennies. La situation actuelle du marché gazier et même pétrolier est, certes, liée à plusieurs paramètres qui ont brutalement bouleversé le marché depuis l’hiver 2020-2021, mais qui laissent prévoir aussi d’autres bouleversements dans les échanges :

    – le refus de livrer plus de gaz par la Russie à travers le North Stream 2, tant qu’il n’y a pas eu d’aval définitif de l’UE pour son démarrage. Ni le nucléaire ni le charbon ne pourront remplacer le gaz naturel, d’où qu’il vienne, pour garantir un approvisionnement énergétique au cours de la longue période de transition que l’Europe veut accélérer. L’autre secteur qui risque d’être gravement impacté est celui de la pétrochimie avec un gaz aussi cher.

    – Une très forte demande de GNL sur le marché asiatique suivie d’une très forte augmentation du prix qui a dépassé les 40 $/MMBTU en Asie. Dans cette partie du monde où le charbon est pour le moment la ressource prépondérante, seul le gaz naturel pourra permettre une transition énergétique et une décarbonation continue et acceptable.

    – Des conditions climatiques aux États-Unis qui ont certes affecté les capacités de production, y compris pour le pétrole et le gaz de schiste, et enfin des surprises en matière de production d’électricité renouvelable par l’éolien dont les performances ont considérablement chuté pendant un certain moment. Mais là aussi l’évolution positive du prix du baril va finir par booster la production de gaz de schiste surtout, qui n’a pas dit son dernier mot.

    – Il faut aussi citer les limites des capacités de production de gaz conventionnel en Algérie, ainsi que les incertitudes relatives à l’avenir du gazoduc vers l’Espagne à travers le Maroc. Mais il faut tenir compte aussi des réserves énormes en gaz de schiste qui finiront par être développées, ainsi que celles conventionnelles ou non conventionnelles de la Libye, du bassin est- méditerranéen, d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. L’Afrique et la Méditerranée auront, par conséquent, un rôle important à jouer dans les échanges à venir aussi bien vis-à-vis du marché européen qu’asiatique.

    Le marché

    Le prix du baril de pétrole et celui du gaz naturel viennent ainsi de traverser un niveau au grand bonheur des producteurs, surtout ceux dont l’économie en dépend, mais il ne faut pas non plus oublier que ce prix en dollar est encore inférieur à celui affiché parce que le dollar a lui aussi chuté depuis 2019.

    Ces prix ont augmenté aussi parce que les ENR et plus particulièrement la production d’électricité éolienne n’ont pas été au rendez-vous comme l’espéraient certains. Sur un autre plan, et l’impact pandémie sur la mobilité étant toujours menaçant, les pays producteurs de l’Opep+ savent parfaitement que la moindre ouverture de vannes sans contrôle, ou encore l’absence de cohésion en son sein, entraîneraient une nouvelle chute des cours qui leur sera fatale. L’autre crainte des pays de l’Opep+ est dirigée vers le pétrole de schiste américain dont les producteurs ont été échaudés depuis 2019, mais qui ne tardera pas à revenir en force avec ce niveau de prix.

    Il est vraiment difficile, par conséquent, de faire aujourd’hui des prévisions pour le marché pétrolier qui finira par être régulé par les trois fondamentaux que sont l’offre, la demande et les stocks, mais fera face aussi, à moyen terme, à des politiques de transition énergétique entraînant une réduction de sa consommation au profit du gaz naturel et des énergies renouvelables.

    Par contre, le gaz naturel poursuivra sa croissance à moyen et long terme surtout dans la génération d’électricité au détriment du charbon dans les principales régions consommatrices d’énergie, dont la région Asie-Pacifique où le gaz ne représente que 10% contre 60% pour le charbon, l’Amérique du Nord avec 33% contre 21% pour le charbon et l’Europe avec 20% contre 16% pour le charbon.


    Abdelmadjid Attar,

    Ancien ministre, ancien P-DG de Sonatrach.

    Le Soir d’Algérie, 07/10/2021

  • Il y a 48 ans, la guerre d’Octobre …

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    – 6 octobre 1973, l’Egypte et la Syrie attaquèrent par surprise Israël, déclenchant la quatrième guerre israélo-arabe. Huit ans plus tard, El Sadate, le héros de la guerre et de la paix sera assassiné lors d’une parade militaire commémorant la guerre

    AA/ Mohamed Badine El Yattioui*

    Dès le début de sa présidence en 1970, Anouar El Sadate se rend compte de l’urgence de faire évoluer la situation stratégique régionale, catastrophique pour les pays arabes après l’humiliation de 1967. L’Égypte considère alors qu’une nouvelle guerre avec Israël pourrait redistribuer les cartes. Pour cela, il s’allie au Président syrien Hafez al Assad. Leurs armées ont été rééquipées en matériel par l’URSS. En ce qui concerne l’attaque surprise de 1973, selon Claude Franc, spécialiste d’histoire militaire, « trois phases peuvent être identifiées : l’offensive égypto-syrienne du 6 au 13 octobre, la réaction offensive israélienne du 13 au 16 octobre, l’exploitation israélienne du 16 au 25 octobre. » Le 17 octobre, l’impact devient international lorsque les membres arabes de l’OPEP annoncent une baisse de production et un embargo contre les pays occidentaux qui soutiennent Israël.

    Notons que ce conflit, dans un contexte de Guerre Froide a provoqué une fois de plus une réaction des deux Grands. Ils ont à la fois tenté de soutenir militairement leurs alliés et de mettre en place un cessez-le-feu sous les auspices des Nations Unies. Ses conséquences sont très importantes d’un point de vue géopolitique. Claude Franc va jusqu’à dire que « le processus de paix israélo-égyptien de 1978 est l’enfant naturel de la guerre du Kippour (guerre d’Octobre, NDLR) ».

    Mais cette guerre a surtout façonné les relations entre l’Egypte et Israël et ouvert une nouvelle page dans les relations du Caire avec l’Occident.

    Rupture avec l’époque nassérienne

    Selon Marc Lavergne, géopolitologue et directeur de recherche émérite au CNRS en France, “depuis le milieu des années 1970, l’Égypte est entrée dans une voie nouvelle, entre libéralisation économique et alignement diplomatique sur l’Occident”.

    Durant la présidence d’Anouar El Sadate (1970-1981), l´Egypte a signé la paix avec Israël, devenant le premier pays arabe à le faire. Sur le plan économique, son action a été marquée par l’infitah (ouverture économique). Selon ce spécialiste de l´Egypte, elle a eu comme conséquence l’urbanisation rapide du pays et l’émigration massive de la jeunesse vers les pays du Golfe et vers la Libye.

    Durant les années 1950-1960, l´Egypte exerce une véritable “hégémonie” diplomatique, selon Gérard Claude. Cela correspond à l’époque nassérienne. Le leader du nationalisme arabe se rapproche de l’Union soviétique qui le soutient contre les Etats-Unis et Israël. Les décisions de son successeur à partir de 1977 marquent une rupture majeure en entreprenant un “renversement spectaculaire des alliances” lors de son rapprochement avec Washington et Tel Aviv selon ce professeur à Sciences Po Aix-en-Provence, en France.

    L’historien libanais, Georges Corm, estime que la guerre de 1973, qui débute le 6 octobre, est une décision personnelle du Président Anouar El Sadate. Il ajoute que c´est “une décision courageuse, car elle est prise contre l’avis de beaucoup d’officiers de l’état-major égyptien, qui ne croient guère possible une aventure militaire visant à traverser le canal”.

    A la suite de la guerre de 1967, la prise du Golan au Nord, du Sinaï, de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, a multiplié par quatre la taille du territoire israélien. En 1973, en décidant d’intervenir en même temps, l’Égypte et la Syrie veulent jouer l’effet de surprise au nord et au sud afin de récupérer leurs territoires perdus.

    Les accords de Camp David, une arme à double tranchant

    Les accords de Camp David, signés en 1978 et suivis une année après par la signature du traité de paix israélo-égyptien, constituent une arme à double tranchant pour la diplomatie égyptienne. Parmi les avantages de la reconnaissance de l´Etat d´Israël, une aide financière et technologique américaine conséquente. Malgré tout, son principal problème est que ce pas l’isole du monde arabe qui critique vivement cette décision unilatérale et l´exclut de la Ligue Arabe.

    Après la guerre d’octobre 1973, le Président égyptien tente d´utiliser l’Organisation de l’Unité africaine pour dénoncer la politique israélienne. Lors du sommet de Mogadiscio, en juin

    1974, « les États africains qui entretenaient des relations diplomatiques et économiques avec Israël rompent ces relations » en pleine crise économique, conséquence de la crise pétrolière (à l´exception du Malawi, du Lesotho et du Swaziland).

    Henri Kissinger, le puissant Secrétaire d’État et conseiller à la sécurité nationale durant les présidences de Richard Nixon et Gérald Ford, souhaite un rapprochement entre Israël et l’Égypte. L’Égypte cède et Sadate rétablit les relations de son pays avec les Etats-Unis.

    L’accord du 4 septembre 1975 sur le Sinaï est signé à Genève. Il fait suite à la résolution no 338 du Conseil de sécurité des Nations unies et affirme que le conflit entre l’Égypte et Israël ne peut être résolu que par un processus de paix et propose la création d´une zone tampon gérée par les Nations Unies. L’Égypte va jusqu´à autoriser le passage par le canal de Suez des produits non militaires en provenance ou à destination d’Israël.

    Renversement des alliances

    Le président démocrate Jimmy Carter (1977-1981) poursuit les négociations entre Anouar El Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin. En décembre 1977, une première conférence se déroule entre Égyptiens, Américains et Israéliens. Israël accepte de démilitariser le Sinaï mais en ce qui concerne l’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, et le droit au retour des Palestiniens, aucune avancée ne se fait sentir. En septembre 1978, les Accords de Camp David, divisés en deux accords-cadres, sont ratifiés par les deux leaders. Le second accord-cadre signé en mars 1979, prévoit l’évacuation du Sinaï par l’armée israélienne. D’après Henry Kissinger, c´est parce que le Président Sadate ne considérait plus l’URSS comme un allié fiable qu´il a choisi un renversement des alliances : « l’Union soviétique pouvait apporter des armes, mais pas le progrès diplomatique pour récupérer la péninsule du Sinaï en la libérant de l’occupation israélienne, par conséquent le Président Anouar el-Sadate a changé de camp ».

    Anouar El Sadate a été assassiné le 6 octobre 1981 par six soldats égyptiens, appartenant à l’organisation du Djihad islamique égyptien, lors d’une parade en commémoration de la guerre d’octobre 1973. Ils ont attaqué à coups de grenades et de mitrailleuses la tribune présidentielle. Anouar El Sadate décède quelques heures plus tard. Hosni Moubarak, alors vice-président, lui succède. Il renforcera la nouvelle relation de son pays avec les Etats-Unis et Israël.

    * Les opinions exprimées dans cette analyse n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale de l’Agence Anadolu.

    * Dr. Mohamed Badine El Yattioui, Professeur de Relations Internationales à l´Université des Amériques de Puebla (Mexique).

    Anadolou

  • DSK : De l’affaire du viol, au FMI au conseil via l’offshore

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    La vie de Dominique Strauss-Kahn après avoir été accusé de viol : d’avoir dirigé le FMI vers le conseil privé via des sociétés offshore
    L’ancien ministre français de l’économie s’est précipité au Maroc après le scandale judiciaire qui l’a contraint à quitter l’organisation internationale. Les allégements fiscaux de cinq ans l’ont attiré dans son entreprise, mais dès qu’ils ont pris fin, il a déménagé aux Émirats arabes unis.

    La vie de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Khan a basculé depuis qu’il a été accusé de viol par une femme de ménage d’hôtel new-yorkais en 2011. Loin de la vie politique et des grandes organisations internationales, l’ancien ministre français a mis en place un service de conseil privé pour les entreprises et a profité de plusieurs sociétés offshore au Maroc et aux Emirats Arabes Unis pour percevoir ses honoraires. C’est ce qu’indiquent les Pandora Papers, une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle laSexta et El País ont participé.

    L’homme connu sous le nom de DSK, qui était le favori pour diriger le Parti socialiste aux élections présidentielles de 2012, est tombé en disgrâce après avoir été accusé de viol par une femme de ménage d’ un hôtel new-yorkais quelques mois avant la fin de son mandat à la tête de la financière et que les élections françaises ont eu lieu. S’il est parvenu à un accord juridique avec la femme qui l’accuse en échange d’une somme inconnue, son rêve d’être la plus haute autorité française lui échappe.

    C’est pourquoi, sans possibilité de revenir à la politique française, Strauss-Kahn s’est concentré sur le métier de conseil privé pour les entreprises et a créé une société au Maroc , pays où il a passé une partie de son enfance. Selon la documentation à laquelle nous avons accès, l’ancien ministre français de l’économie a utilisé une société basée au Maroc, Parnasse International Sarlau, pour collecter ses millions de dollars d’honoraires .

    L’un de ses premiers emplois fut la création du paradis fiscal, dont il profita : il conseilla aux autorités marocaines de créer un pôle d’affaires à fiscalité réduite. Par l’intermédiaire de la société susmentionnée, il a reçu des millions d’euros de clients tels que Rosneft – une compagnie pétrolière que la Russie détient en partie – ou le conglomérat aéronautique chinois HNA Group. Selon les états financiers divulgués de 2016 et 2017, la plupart de ces revenus n’étaient pas grevés.

    Ainsi, par exemple, Strauss-Kahn a facturé plus de 18 millions d’euros à seulement deux de ses clients. En 2017, il n’a versé que 190 000 euros au Trésor marocain.

    Le problème de cette zone à faible fiscalité, c’est que sa durée était limitée : à peine cinq ans. Et, selon l’enquête de ‘Le Monde’ et ‘Premieres Lignes’ -les partenaires de l’ICIJ en France-, une fois les avantages fiscaux terminés, DSK a cherché une autre juridiction plus avantageuse où créer une autre société offshore pour facturer ses services .

    En mars 2018, Strauss-Kahn s’est envolé pour les Émirats arabes unis, comme l’indique la copie du passeport auquel l’ICIJ a eu accès . Le document apparaît avec le cachet du pays et la date du 28 mars 2018.

    DSK a ouvert une société au nom similaire à celui de la française six jours plus tard aux Emirats Arabes Unis : Parnasse Global Ltd. Elle a été enregistrée avec l’aide du cabinet d’avocats SFM, établi en Suisse et l’un des quatorze cabinets d’avocats à le centre de cette enquête journalistique. L’objectif de ce partenariat était « la technologie de sécurité pour les entreprises privées » dans la région du golfe Persique.

    Malgré le dossier de Strauss-Kahn et son scandale sexuel, les avocats suisses n’ont vu aucun problème ou lien avec une activité criminelle . Cela a permis l’ouverture de cette société dont le nom a été découvert grâce aux Pandora Papers.

    La Sexta, 03/10/2021

  • Des records de chaleur en Corée du Sud, en Chine, Maroc et Iran

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    Des records de chaleur sont battus en Corée du Sud, en Chine, au Maroc et en Iran : des températures mesurées jusqu’à 46 degrés

    Après que le sud de l’Europe ait été plombé par des températures exceptionnellement chaudes cet été, les records de chaleur d’octobre ont été battus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, entre autres. La Chine a également enregistré une température record de 38,9 degrés Celsius en octobre. En Iran, il est même devenu 46 degrés.

    Le mois d’octobre ne fait que commencer et des records ont déjà été battus. Des températures très chaudes sont actuellement enregistrées dans diverses parties du monde.

    En Corée du Sud , où les précédents records dataient des mois d’octobre 1977 et 2016, un nouveau record de chaleur de 32,3 degrés a été enregistré. À Gangneung, une ville du nord-est de la Corée du Sud, il ne fait normalement pas plus chaud que 25 degrés à cette période de l’année. Dans les records précédents, il faisait toujours chaud à 32,1 degrés.

    Un record pour le mois d’octobre a également été mesuré en Chine dans la province du Hunan. Avec une température maximale de 38,9 degrés, c’est un match nul avec le précédent record. Cependant, il est prévu que la température augmentera dans les prochains jours, ce qui brisera le record de chaleur.

    Il fait encore plus chaud dans Maroc et en Iran où des températures de 43,5 et 46 degrés ont été mesurées. Le précédent record au Maroc date d’octobre 2019 lorsqu’une température de 42,6 degrés avait été enregistrée. C’est une augmentation de presque un degré complet. En Iran, le précédent record de 2015 (45,6 degrés) est battu par une différence de 0,4 degré.

    Augmentation de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur
    Selon le météorologue Scott Duncan, ces enregistrements de chaleur sont pleins d’empreintes digitales du changement climatique. « Nous assistons à une augmentation mondiale de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur. Il n’y a pas que le sud de l’Europe qui y est exposé.

    Selon vous, à quoi ressemblera l’avenir ? « Les premières années auront à peu près la même apparence. » Il fait référence aux vagues de chaleur fréquentes, qui peuvent à leur tour s’accompagner d’incendies de forêt. « Regarder plus loin dans le futur est difficile. »

    HLN.Be, 04/10/2021

  • Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

    Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

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    A l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prosternation collective monarchique arabe en direction d’Israël, une pantalonnade rarement égalée dans les annales diplomatiques internationales, qui s’apparente à une désertion; une humiliation indélébile…

    Un an après la prosternation collective monarchique arabe face à Israël, trois des principaux protagonistes de cette mascarade à connotation électoraliste ont disparu de la scène publique : Donald Trump, premier Président des États-Unis à subir deux procédures de destitution ; Sheldon Adelson, le magnat juif américain des casinos, généreux faiseurs des rois tant aux ÉtatsUnis qu’en Israël, mort à 87 ans, des suites d’un cancer, une semaine avant l’accession au pouvoir de Joe Biden ; enfin Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien. Tel un canard boiteux, ce 3e larron, Benyamin Netanyahu, plombé par l’accusation de corruption, peine à échapper à la justice des hommes, n’est pas parvenu à dégager une majorité de gouvernement viable pour sa survie politique, en dépit de 4 consultations électorales.

    L’Arabie saoudite, le parrain de la normalisation arabe avec Israël, se trouve, paradoxalement, sous pression des États-Unis, plus précisément du président Joe Biden, qui a annulé, dès son entrée en fonction, une transaction militaire de 36 milliards de dollars aux pétromonarchies du Golfe et retirer le mouvement yéménite antisaoudien houthiste de la liste des organisations terroristes. Cette double décision a constitué un désaveu en creux de l’agression pétro-monarchique contre le Yémen et une riposte subliminale au soutien inconsidéré au rival du Président démocrate le populiste Donald Trump, en même temps qu’à l’équarrissage du journal saoudien Jamal Khashoggi, chroniqueur du Washington Post.

    L’imposture saoudienne

    Le royaume saoudien, le plus intransigeant ennemi d’Israël sur le plan théorique, aura opéré le plus grand détournement du combat arabe, soutenant l’Irak contre l’Iran dans la plus longue guerre conventionnelle de l’histoire contemporaine (1979-1988), le détournant du coup du champ de bataille principal, la Palestine, déversant des milliards de dollars, et, surtout, déroutant la jeunesse arabe et musulmane vers l’Afghanistan, à des milliers de kilomètres du champ de bataille palestinien, contre un ennemi athée certes mais allié des Arabes, l’Union soviétique, le principal fournisseur d’armes de pas moins de sept pays arabes (Syrie, Irak, Algérie, Libye, Soudan, Yémen et OLP), un utile contrepoids en somme à l’hégémonie américaine. L’attentat du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyper puissance américaine a démasqué les complicités saoudiennes dans la montée en puissance de l’intégrisme anti occidental.

    Bien que 15 des 19 kamikazes ayant participé au raid du 11 septembre soient de nationalité saoudienne, l’administration Bush, plutôt que de frapper le royaume wahhabite, le foyer et le terreau du fondamentalisme, va répliquer en Afghanistan et en Irak, les deux points de percussion de la coopération saoudo-américaine dans la sphère arabo-musulmane à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine, gommant ainsi au passage toute trace de leurs forfaits antérieurs, se faisant à bon compte une nouvelle virginité politique sous la bannière de la lutte pour la promotion de la démocratie dans le monde musulman.

    Principal bénéficiaire des coups de boutoir d’Israël contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban, Palestine, voire même Irak et Tunisie), pendant un demi-siècle, l’Arabie saoudite, illustration caricaturale de l’impéritie arabe, a fait office de – parrain absolu – de la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, particulièrement les monarchies (Bahreïn, Émirats arabes unis et Maroc), soutient le journal libanais Al Akhbar, dans son édition en date du 21 décembre 2020, en se référant à un diplomate marocain. Y compris dans le cas du Maroc, dont la relation avec le judaïsme marocain est historique et sa relation clandestine avec l’État hébreu de notoriété publique, ajoute le quotidien libanais qui publie en marge de cette affirmation un rapport du chef des services de renseignements saoudiens, le général Khaled Al Mouhaydine, portant sur l’évaluation saoudienne des avantages d’une normalisation des pétromonarchies avec Israël.

    Imposture marocaine

    Pour la réalisation de son objectif, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane n’a pas hésité à inciter les ÉtatsUnis à procéder à l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah, proposant de couvrir les frais inhérents à la guerre qui découlerait de la liquidation du chef du Hezbollah libanais. Les Américains ont souscrit à la requête saoudienne, en demandant à Israël de s’acquitter de cette mission. Le rapport du chef des services de renseignements saoudiens est daté du 31 octobre 2018, soit près de deux ans avant la normalisation collégiale des pays arabes avec Israël, en soutien à la campagne pour la réélection du président Donald Trump, mais surtout dans le mois où s’est produit l’équarrissage du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Au lendemain de la divulgation de ce rapport, Al Akhbar faisait l’objet d’une méga attaque cybernétique, à titre de représailles contre quiconque révèle la face hideuse de leur comportement belliciste.

    L’Arabie saoudite et Les Émirats arabes unis sont coutumiers de ce type d’action, comme en témoigne la plainte déposée par une journaliste libanaise de la chaîne du Qatar Al Jazeera, Ghada Oueiss, contre ces deux pétro monarchies du Golfe pour harcèlement et piratage. Spécialistes du jeu de billard à trois bandes, les dignitaires wahhabites ont ainsi paru voulu désamorcer, par anticipation en quelque sorte, l’opprobre international suscité par ce crime odieux, en offrant, en pâture et en compensation, le bradage de la Palestine, la question centrale du contentieux séculaire entre le Monde arabe et l’Occident. Comme à l’accoutumé, le rôle central de l’Arabie saoudite a été assuré depuis les coulisses, une tradition chez les wahhabites qui pratiquent la riposte oblique à la confrontation directe, de crainte de susciter la colère d’une population rigoriste façonnée par plus d’un siècle de propagande dogmatique et que soit démasquée la légendaire duplicité de la monarchie saoudienne.

    A dire vrai, l’imposture saoudienne est concomitante de la fondation du royaume. Son désistement de la Palestine a été acté auprès des anglais en contrepartie de leur accession au trône en substitution aux Hachémites, les descendants de la famille du prophète, expulsé vers la Jordanie et l’Irak. Esclave des Anglais au XXe siècle, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine pour l’acquisition d’un trône ; Sous dépendance américaine au XXI e siècle, pour la survie de son trône, et en dépit de ses protestations formelles, elle a souscrit, par sa connivence tacite, à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, terme ultime de la phagocytose de la Palestine.

    Toute honte bue, elle ira jusqu’à adouber l’artisan du – Muslim Ban -, Donald Trump, le Président le plus xénophobe de l’histoire américaine, abondant le complexe militaro industriel américain d’un budget de 380 milliards de dollars afin de s’épargner les foudres de la justice américaine pour son implication dans le raid terroriste du 11 septembre 2001 en vertu de la loi Jasta.

    Turpitudes saoudiennes

    L’histoire est ancienne. Elle est contemporaine des turpitudes saoudiennes et du rôle malfaisant de la dynastie wahhabite dans la dislocation du Monde arabe par son alliance contre nature avec les ÉtatsUnis, le principal protecteur d’Israël, considéré comme l’ennemi officiel du Monde arabe. A l’époque contemporaine, le roi Salmane, du temps où il était gouverneur de Ryad et chargé de régler les contentieux au sein de la dynastie wahhabite, entretenait des relations avec Israël depuis la décennie 80, soit depuis près d’un demi-siècle et l’État hébreu a toujours pris soin d’épargner le royaume saoudien, protectorat américain s’il en fut, de ses coups de boutoir répétitifs contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban Irak, Soudan, voire même Tunisie). Salmane n’agissait pas tant que sa qualité de représentant du clan Saoud, mais agissait pour son propre compte, afin de convaincre les Américains de renforcer sa position au sein de la famille royale, dans le cadre de la lutte d’influence permanente entre le diverses factions wahhabites.

    En contrepartie, Salmane s’était engagé que son groupe de presse As Charq Al Awsat s’emploie à favoriser une normalisation culturelle, intellectuelle et pédagogique entre l’Arabie saoudite et Israël. Un secret de polichinelle. Une tartufferie digne du comique des boulevards. Sous la houlette de l’Arabie saoudite, les pays arabes ont pratiqué une normalisation rampante avec Israël concomitante de l’annexion rampante de la Palestine ; une normalisation rampante du côté arabe, proportionnelle à la montée en puissance du mouvement du boycottage d’Israël sur le plan mondial.

    L’Iran a servi de prétexte à la normalisation de facto entre Israël et les pétromonarchies du Golfe en ce que la connivence, d’abord souterraine, est désormais publique. Le royaume s’est engagé à financer tous les projets d’accompagnement du processus de normalisation avec Israël, soit par des investissements directs dans les pays concernés en tandem avec les Émirats arabes unis, soit par joint-venture avec des firmes spécialisées israéliennes ou américaines détenues par des capitaux juifs américains, notamment dans le domaine de la technologie et de l’informatique.

    L’objectif sous-jacent de la cavalcade monarchique vers Israël est la consolidation du protectorat américain des trônes décriés et des dynasties déconsidérés de tant d’abus et d’excès. Il n’est pas indifférent de noter à ce propos la décision de Ryad et d’Abou Dhabi de faire caisse communeun an avant le début de la normalisation collective avec l’État hébreu. Comme pour dédouaner le royaume, le chef des services de renseignements saoudiens commence par énumérer les principaux contacts et visites entrepris par les autres pétromonarchies depuis la décennie 90 durant cette phase de normalisation feutrée, apportant ainsi une confirmation directe des informations contenues dans ce texte.

    Le responsable sécuritaire saoudien ignore visiblement le vieil adage latin selon lequel nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes…Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans; Une maxime juridique qui peut se traduire par : Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, le terme turpitude signifiant négligence, faute, comportement illégal ou fraude. Passons, tout le monde n’a pas obligation de maîtriser un code moral rigoureux et la liste est publiée en fin de texte pour la commodité de la lecture de cet article et les besoins de la démonstration. Le royaume saoudien a même attribué à une société israélienne la responsabilité de la sécurité du pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport de Dubaï, le lieu même du meurtre du dirigeant militaire du Hamas Al Madbouh.

    Le Midi libre, 06/10/2021

  • Espagne-Algérie-gaz: Accord politique en attendant les négociations techniques

    Espagne-Algérie-gaz: Accord politique en attendant les négociations techniques

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    «J’ai reçu la garantie d’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Espagne, ainsi que l’engagement algérien de satisfaire la demande espagnole.» C’est ainsi que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est exprimé à l’issue de son déplacement à Alger, jeudi dernier.

    Accompagné par les Secrétaires d’Etat à la Coopération internationale et à l’Energie, ainsi que par les patrons d’Enagás, Antoni Llardén, et de Naturgy d’Antoni Basolas, le chef de la diplomatie espagnole, s’exprimait en perspective d’une donnée géopolitique et géo-énergétique nouvelle, la fin du contrat d’exploitation par l’Algérie du gazoduc Maghreb-Europe (GME), le 31 octobre prochain.

    Le 26 août dernier, en effet, il avait annoncé que l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel algérien ne sera plus assuré via le GME, un gazoduc d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an qui transite par le Maroc avant d’atteindre la péninsule ibérique via le détroit de Gibraltar. Ces opérations de fourniture en énergie, avait ajouté Mohamed Arkab, se fera entièrement à travers le gazoduc Medgaz qui relie Beni Saf à Almeria à travers la Méditerranée pour une capacité de 8 milliards de m3 par an mais qui devrait être progressivement augmentée, avait-il assuré.

    On connaît les raisons de la décision du gouvernement algérien de ne plus recourir au GME. Elles sont en relation avec la rupture avec le Maroc voisin fin août dernier en réponse à «l’hostilité» et aux menées agressives du royaume contre la stabilité de notre pays. On savait moins les aspects techniques à gérer en fonction du «gap» de fourniture à combler après l’abandon, le 1er novembre prochain, du GME, alors que le client ibérique va connaître une hausse de la demande interne sur fond d’un renchérissement des prix de l’énergie sur son marché.

    Alors qu’il n’y a pas de doute que l’Algérie ne déroge pas à son statut de fournisseur fiable du client et partenaire espagnol, il s’agit de négocier au mieux la façon de combler l’écart d’approvisionnement. Des sources évoquent la possibilité, pour notre pays, d’assurer la continuité de sa fourniture par bateaux GNL, mais rien d’officiel n’est encore confirmé.

    Ce qui est sûr, en revanche, c’est l’entente politique entre Alger et Madrid de trouver une solution bénéfique aux deux parties. En témoigne l’audience accordée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune au ministre José Manuel Albares Bueno, et l’engagement du chef de l’Etat en faveur du renforcement de la coopération entre les deux pays. En témoignent, également, les déclarations du chef de la diplomatie Ramtane Lamamra qui a parié sur le bilatéral algéro-espagnol et son «élargissement aux secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et de la construction navale, en soutien au partenariat économique étroit qu’il convient de hisser au niveau des relations privilégiées entre les deux pays voisins», a-t-il dit à l’issue de la séance de travail qu’il a eue avec son homologue espagnol.

    La relation entre Alger et Madrid «est appelée à se développer pour davantage de réalisations futures car il s’agit d’un objectif reflétant la volonté politique et les capacités des deux pays dans les différentes domaines économiques», a encore déclaré Ramtane Lamamra.

    Si la partie de l’accord politique est acquise, il reste maintenant aux opérateurs concernés, Sonatrach et Naturgy notamment, de négocier les questions techniques. L’Algérie couvre actuellement entre 40 et 45% du gaz consommé par l’Espagne. Le reste, en gaz liquéfié, provient de divers pays, en tête les Etats-Unis et le Nigeria. Pour le Maroc, la fin de l’exploitation du GME par l’Algérie aura un impact très lourd, le royaume perçoit une taxe de passage du gazoduc sur son territoire. Une partie importante de son réseau de production d’électricité tourne au gaz prélevé sur le GME. Privé de cette ressource, il devra intensifier l’activité de production à base de charbon et payer plus cher son énergie sur d’autres marchés.

    Kahina Sidhoum

    Reporters, 03/10/2021

  • La France a failli acheter le logiciel espion israélien Pegasus

    La France a failli acheter le logiciel espion israélien Pegasus

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    Selon Europe1, « plusieurs fonctionnaires français ont échangé » avec la société israélienne NSO Group productrive du logiciel espion Pegasus « pour trouver des solutions permettant d’aspirer plus facilement les données cryptées ». Ils étaient même « sur le point de signer un contrat », indique Europe1. « Le sujet étant ultra-sensible », ils ont fini par demander l’avis du président Emmanuel Macron.

    « Un vrai débat s’est suivi entre les spécialistes qui conseillent le chef de l’État en matière de Défense et de renseignement », signale le site français. « Mais le « non » catégorique présidentiel a mis fin aux discussions, six mois avant le scandale Pegasus », a-t-il ajouté.

    « Depuis ces révélations, Laurent Nunez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme à l’Élysée, fait le point sur cette affaire Pegasus avec les principaux services chaque semaine. Preuve s’il en fallait que le potentiel de dangerosité de ce type de logiciel est pris très au sérieux, au plus haut niveau de l’État, rapporte la même source.

    Pour rappel, une enquête publiée en juillet par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays.

    Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. Ces révélations ont suscité l’indignation dans le monde entier d’organisations de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques.

    NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

    Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.

    Plusieurs pays ont acheté ce logiciel, dont le Maroc, accusé d’avoir piraté le téléphone portable du président français Emmanuel Macron.