LE CONSEIL DE SÉCURITÉ A EXAMINÉ LES DERNIERS DÉVELOPPEMENTS AU SAHARA OCCIDENTAL, SYNONYME D’UN RAPPEL À LA LÉGALITÉ INTERNATIONALE : Une gifle pour le Maroc
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Réunion du Conseil de Sécurité : Une gifle pour le Maroc
Croyant avoir achevé la question Sahraouie en criant victoire au lendemain de sa reconnaissance, par le président Trump, de sa supposée souveraineté sur les territoires occupés, le Maroc a essayé un échec diplomatique cuisant, encore un autre, émanant de surcroît du Conseil de sécurité de l’ONU. En effet, en réunion lundi soir, le Conseil de sécurité a examiné les derniers développements survenus, depuis le 13 novembre dernier, à El Guerguerat, après la violation marocaine du cessez-le-feu de 1991 signé avec le Front Polisario sous l’égide des Nations unies. Ainsi, les participants ont souligné « l’urgence de reprendre le processus politique au Sahara occidental », à l’arrêt depuis 2019, appelant le Front Polisario et le Maroc, les rivaux en conflit, « à revenir à la table des négociations sans préconditions. » À l’issue de cette réunion, l’Afrique du Sud a, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Jerry Matjila, exprimé son « impatience » quant à la nomination d’un nouvel envoyé du secrétaire général onusien, pour « soutenir les négociations et la reprise du processus politique ». « L’Afrique du Sud attend avec intérêt la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général » pour le Sahara occidental, poste vacant depuis plus d’un an, « pour appuyer les négociations et relancer le processus politique », a déclaré M. Matjila à l’issue de ces consultations tenues à huis clos. Les deux parties en tant qu’États membres de l’UA, a-t-il poursuivi, « doivent préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu, en étroite coordination avec le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, conformément à toutes les dispositions pertinentes de son protocole, pour parvenir à une solution juste et durable du conflit » qui assure au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Déplorant l’absence d’un nouvel émissaire onusien, l’ambassadeur Matjila, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a indiqué que le Conseil et la communauté internationale devraient » envisager toutes les méthodes alternatives et pacifiques pour faire avancer la voie politique ». Après une intense médiation qui a ravivé l’espoir de paix au Sahara occidental, le processus onusien se trouve depuis mai 2019 dans l’impasse depuis le départ de l’envoyé personnel, Horst Köhler, à qui l’ONU tarde à nommer un successeur.Appel au respect du droit à l’autodéterminationL’appel au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a été fortement réaffirmé par l’Allemagne, la Russie et le Royaume Uni qui ont exprimé leur opposition à la décision unilatérale du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire. L’Allemagne qui a demandé la tenue de cette réunion a fait part de la frustration des sahraouis face au gel du processus de paix, appelant à cette occasion à concrétiser leurs aspirations. Son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, a déclaré dans ce sens: « Pour nous, résoudre les conflits pacifiquement, c’est suivre les règles, mettre en œuvre les résolutions de l’ONU et appliquer le droit international ». L’ambassadeur d’Allemagne a exprimé en outre la préoccupation de son pays face au blocage du processus politique et à la dangereuse escalade du conflit. « Soutenir la Minurso est essentiel », a-t-il encore dit dans un tweet. Le Royaume Uni, a de son côté, réitéré son appel à des négociations constructives permettant au peuple sahraoui de déterminer son avenir. La délégation belge auprès de l’ONU a souligné, pour sa part, que « le statut final du Sahara occidental sera déterminé par un processus conduit par l’ONU, conformément au droit international, à la Charte des Nations unies et aux résolutions du Conseil de sécurité onusien. « Nous appelons les deux parties à revenir à la table des négociations », a-t-elle insisté. Et la mission de la République d’Estonie a, elle aussi, également indiqué dans un tweet que l’Estonie « soutient les efforts du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour trouver une solution politique acceptable pour les deux parties au conflit (Maroc/Front Polisario) sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies ». La Mission estonienne a réaffirmé également la position de l’Estonie qui « respecte une solution basée sur les normes internationales, les résolutions des Nations unies et le droit international ». Au cours de cette réunion, la Chine, le Niger, la République dominicaine et la Tunisie, ont renouvelé leur soutien à la reprise du processus onusien sous les auspices d’un nouvel émissaire que l’ONU doit désigner rapidement. Peu avant ces consultations, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que la position des Nations unies demeurait inchangée sur cette question.« Notre position sur les déclarations concernant le Sahara occidental n’a pas changé et nous continuons de croire qu’une solution peut être trouvée par un dialogue fondé sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », de l’ONU, a déclaré M. Dujarric avant le briefing du Conseil de sécurité.La réunion du Conseil de sécurité est intervenue au moment où les affrontements entre les deux parties au conflit ont repris, après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.Elle est survenue également dans le sillage de la reconnaissance le 10 décembre par l’administration Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, moyennant la normalisation des relations maroco-israéliennes, une démarche vivement dénoncée à travers le monde sur fond d’appels au président élu Joe Biden de l’ »annuler ».R. N.Le Courrier d’Algérie, 23 déc 2020#SaharaOccidental #Maroc #Polisario #ONU #Marruecos #Morocco #WesternSahara -
Arrivée à Rabat du premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc
Le premier vol commercial direct entre l’entité sioniste et le Maroc est arrivé mardi à Rabat en provenance d’Israël, avec à son bord une délégation israélo-américaine, à sa tête le gendre et conseiller du Président américain Donald Trump Jared Kushner.
Les deux hommes devraient rencontrer le roi du Maroc Mohammed VI et d’autres hauts responsables marocains pour signer plusieurs accords, selon le programme de la visite à Rabat.La délégation comprend le conseiller principal du Président américain, Jared Kushner, et l’envoyé américain au Moyen-Orient, Avi Berkowitz, en plus du conseiller à la sécurité nationale d’Israël, Meir Ben Shabat. Kushner a déclaré avant le décollage de l’avion que le Maroc et Israël souhaitaient renforcer leurs relations qui étaient jusqu’à 2002 à bas niveau. Néanmoins, les deux pays ont maintenu de bons contacts dans les coulisses et quelque 30 000 à 50 000 Israéliens continuaient de se rendre au Maroc chaque année.Selon la Cour royale marocaine, la normalisation consiste notamment en la reprise des relations diplomatiques, la facilitation des vols directs entre les deux pays et le développement des relations dans les domaines économique et technologique.Le gouvernement marocain a commencé, par instructions royales, à activer le contenu de la déclaration de la cour royale concernant les procédures de reprise des vols et des communications avec la partie israélienne, en plus de rouvrir des bureaux de liaison dans les deux pays, comme ce fut le cas par le passé depuis de nombreuses années.Pour rappel, cet évènement intervient une dizaine de jours après l’annonce de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, en contrepartie de la décision du Makhzen de normaliser les relations avec l’entité sioniste.APS#Maroc #Israël #Normalisation -
Espagne-Maroc : Madrid convoque l’ambassadrice du Maroc suite aux déclarations d’El-Othmani sur Ceuta et Melilla
Le gouvernement espagnol a convoqué en urgence lundi l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, pour lui demander des clarifications sur les déclarations du Premier ministre marocain, Saadeddine El-Othmani, dans lesquelles il a estimé que Ceuta et Melilla «sont des villes marocaines», a rapporté Europa Press.
La secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Cristina Gallach, a informé l’ambassadeur que l’exécutif espagnol «attend de tous ses partenaires le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale» de l’Espagne, comme le rapporte le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères ibérique, Cristina Gallach a «réclamé des clarifications à propos des déclarations du Premier ministre marocain». Saadeddine El-Othmani a défendu ce week-end que les deux enclaves espagnoles «sont marocaines».
Dans un entretien avec la chaîne Sharq News, repris par les médias marocains, ElOthmani a reconnu que par rapport aux deux enclaves espagnoles «le statu quo a duré cinq ou six siècles». En ce sens, il a considéré que «le jour viendra où nous rouvrirons le dossier de Ceuta et Melilla».
Les propos du Premier ministre marocain ont suscité les critiques de plusieurs partis politiques en Espagne, dont le chef du Parti populaire (PP), Pablo Casado, qui a exhorté le gouvernement espagnol à «répondre immédiatement», car la souveraineté espagnole des deux villes et l’intégrité territoriale nationale «est inaliénable».
Le parti Vox a également exigé une «réponse énergique» et a critiqué la «lâcheté» du gouvernement devant les «revendications expansionnistes de la tyrannie marocaine», qui «constituent un danger» pour la souveraineté espagnole.
«L’ennemi sent la peur et la lâcheté de ce gouvernement», a déclaré Vox dans un message publié sur Twitter, repris par Europa Press.
#Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla #SaharaOccidental
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Assassinat, bakchichs et traite de Juifs : plongée au cœur de la longue alliance secrète du Mossad israélien avec le régime marocain
Des sacs mortuaires à l’écoute de sommets arabes, du copinage avec Franco à la contre-insurrection au Sahara occidental : c’est ainsi que le Mossad a construit, et presque détruit, la relation clandestine peut-être la plus solide qui ait existé entre Israël et un État arabeSix décennies de renseignements secrets, de liens militaires, politiques et culturels entre Israël et le Maroc ont finalement porté leurs fruits en public avec l’annonce, la semaine dernière, de la normalisation des relations entre les deux pays.Tous les chefs du Mossad depuis les années 1960 – Amit, Zamir, Hofi, Admoni, Shavit, Yatom, Halevy, Dagan, Pardo et le chef actuel Yossi Cohen – ont visité le pays nord-africain et ont rencontré ses dirigeants et ses chefs des services de renseignements. Mais sur quoi repose cette relation à long terme, peut-être la plus solide entre Israël et un pays du monde arabe ?Au cœur de cette longue alliance clandestine, il y a toujours eu la simple reconnaissance mutuelle qu’en coopérant l’un avec l’autre, les deux pays serviraient au mieux ce qu’ils croyaient être leurs intérêts nationaux.Au fil des ans, les relations ont connu des hauts et des bas ; elles se sont transformées et ont pris des formes différentes, parfois contradictoires, mais sont toujours restées solides au fond.Au début des années 1950 déjà, Israël avait des contacts avec le Maroc sous protectorat français, mais les relations ont vraiment pris de l’ampleur après que le Maroc a obtenu son indépendance du colonialisme français en mars 1956.Les Français avaient autorisé les Juifs marocains à aller et venir (et 70 000 étaient partis), mais le nouveau roi Mohammed V a restreint le droit de voyager des Juifs et a interdit leur émigration en Israël ; le sionisme a été criminalisé en 1959. Le roi pensait, comme d’autres dirigeants arabes, que quiconque s’installerait en Israël renforcerait non seulement l’État juif, mais qu’en tant que conscrits, ils pourraient finir par combattre leurs frères arabes, et même l’armée et les alliés du Maroc.Le Mossad entra en action pour trouver un moyen de contourner le verrouillage du roi. Il a mobilisé une équipe d’espions israéliens, dont beaucoup de Juifs marocains, tous francophones et arabophones, pour trouver des moyens d’extraire les 150 000 Juifs restants du Maroc.L’équipe s’appelait Misgeret – « Cadre»- et était chargée non seulement de l’émigration illégale vers Israël mais aussi de l’organisation d’unités pour défendre les communautés juives contre les menaces et le harcèlement d’une majorité musulmane arabe de plus en plus hostile. Les unités d’autodéfense étaient armées. Shmuel Toledano, un agent de longue date du Mossad, a été mis à la tête de l’opération, qui a duré cinq ans.L’opération Misgeret a fait en sorte que des taxis et des camions emmènent les Juifs hors du Maroc. Le cas échéant, les agents versaient des bakchichs à toutes sortes d’agents en uniforme tout au long du trajet. L’une des voies de sortie favorites était Tanger, à l’époque une ville internationale, et de son port, des bateaux partaient à destination d’Israël.Plus tard, deux villes de la côte marocaine qui étaient restées sous contrôle espagnol, Ceuta et Melilla, ont également servi de base au projet. Pour utiliser ces enclaves, le Mossad a obtenu l’entière coopération du dirigeant fasciste espagnol, le général Francisco Franco.Franco, selon le Mossad, agissait par culpabilité pour ses liens avec Hitler (qui avaient inclu la remise de listes détaillées de Juifs espagnols), et même, selon certains, l’expulsion par l’Espagne de ses Juifs en 1492.Le Mossad a acheté un ancien camp militaire situé dans la colonie britannique de Gibraltar, sur la côte sud de l’Espagne. Le terrain et les baraquements ont été convertis en un centre de transfert pour les Juifs sortant du Maroc.Une tragédie a changé la nature de l’opération. Le 10 janvier 1961, un bateau de pêche nommé « Egoz » (Poissons), rempli de réfugiés juifs clandestins, a chaviré dans une tempête entre la côte marocaine et Gibraltar. 42 hommes, femmes et enfants se sont noyés, ainsi qu’un opérateur radio du Mossad.La catastrophe a suscité de la sympathie à l’étranger, mais a révélé l’opération secrète du Mossad, ce qui a provoqué la colère des autorités marocaines.Toute l’opération, et ses agents, étaient en danger mais, heureusement pour Israël, en mars 1961, Mohammad V est mort et a été remplacé par son fils Hassan II.Le nouveau roi a cherché à améliorer les relations avec les USA et a été persuadé par l’American Jewish Joint Distribution Committee et l’Hebrew Immigrant Aid Society, deux importantes organisations humanitaires juives usaméricaines, qu’il ferait bonne impression s’il permettait aux Juifs de son royaume de partir librement pour Israël.En retour, le Joint et la HIAS ont versé des pots-de-vin au nouveau monarque et à ses hauts fonctionnaires, en fait une taxe de capitation pour chaque Juif autorisé à sortir, mais camouflée en « compensation » pour les investissements que le gouvernement marocain était censé faire dans l’éducation juive locale. Soutenus par des dons de juifs usaméricains, les deux groupes ont versé près de 50 millions de dollars pour graisser les roues et permettre à environ 60 000 juifs marocains de partir.Une nouvelle phase du projet d’immigration a été lancée, appelée « Yakhin » d’après l’un des piliers soutenant le temple de Salomon. Là encore, elle était gérée par le Mossad. Ainsi, 80 000 autres Juifs ont fait l’alya vers Israël entre 1961 et 1967.La petite communauté juive qui est restée au Maroc a fonctionné depuis lors comme un pont pour les liens israélo-marocains, surtout pendant les jours de tempête et les crises.Le projet « Misgeret », qui combinait l’immigration avec l’autodéfense communautaire et les pots-de-vin, devait servir de modèle pour de futures opérations de collaboration clandestine entre le Mossad et l’American Jewish Joint Distribution Committee au nom d’autres communautés juives en détresse dans le monde, de l’Argentine à l’Irak, en passant par l’Europe occidentale et plus tard le Yémen et l’Éthiopie.Le règne d’Hassan II est considéré comme l’âge d’or des relations secrètes entre les deux pays, relations cultivées à la fois par le Mossad et par son homologue marocain, dirigé par deux responsables des services de renseignement et de l’armée : le général Mohamed Oufkir et le colonel Ahmed Dlimi. Ces deux officiers seront plus tard tués sur ordre du roi, qui les accusera de comploter contre lui.Le duo de services de renseignements marocains a permis au Mossad d’ouvrir une station dans le pays : celle-ci était située dans une villa de la capitale, Rabat, et était dirigée par des agents expérimentés, parmi lesquels Yosef Porat et Dov Ashdot.Lorsque le Maroc a accueilli le deuxième sommet de la Ligue arabe en 1965, ses services de sécurité ont décidé de mettre sur écoute les chambres d’hôtel et les salles de conférence de Casablanca de tous les dirigeants arabes, des rois, présidents et premiers ministres à leurs chefs d’état-major militaires.Bien que cela ait pu être une pratique relativement courante pour tout service de sécurité dans le monde, les actions du Maroc étaient également alimentées par sa méfiance envers certains de ses frères de la Ligue arabe, et ont été encouragées par la CIA, qui avait de bonnes relations avec le roi Hassan. Mais ce qui était vraiment inhabituel, c’était l’implication d’un État officiellement ennemi dans l’opération d’écoute : Israël.Selon des rapports étrangers, des agents du Mossad étaient également sur place, aidant leurs homologues locaux dans l’opération d’écoute et partageant les informations.Selon ces rapports, le Maroc a aidé les agents du Mossad à installer des agents dans des pays arabes hostiles comme l’Égypte, alors l’ennemi juré d’Israël.Mais le Mossad s’est vite rendu compte que dans le monde de l’espionnage, on n’a rien pour rien. Les Marocains s’attendaient à un retour d’ascenseur – et sous une forme particulièrement problématique qui a failli faire échouer des décennies de travail pour construire l’alliance secrète entre Israël et le Maroc.En 1965, Oufkir et Dlimi ont demandé au chef du Mossad, Meir Amit, d’assassiner Mehdi Ben Barka, un leader charismatique de l’opposition marocaine et un adversaire acharné d’Hassan II. Amit a consulté le premier ministre Levi Eshkol ; il s’agissait clairement d’une demande inhabituelle : devenir les mercenaires du Maroc pour un assassinat politique intérieur.Eshkol a opposé son veto à la demande, mais a autorisé le Mossad à aider les Marocains à localiser Ben Barka. « J’ai été surpris de voir à quel point c’était facile pour nous », m’a dit Rafi Eitan, alors chef des opérations du Mossad en Europe, il y a plusieurs années (Eitan est mort en 2019).« Les Marocains nous ont dit que Ben Barka était à Genève. J’ai demandé à un de nos assistants et il a trouvé l’adresse dans un annuaire téléphonique local ». Des agents marocains, assistés par d’anciens agents de la police et de la sécurité françaises se faisant passer pour une équipe de production de film, ont attiré Ben Barka à la Brasserie Lipp à Paris et l’ont kidnappé en plein jour.Les deux plus proches contacts marocains du Mossad, Oufkir et Dlimi, ont personnellement interrogé et torturé à mort Ben Baraka. Il n’était pas clair s’ils avaient eu l’intention de le tuer. Dlimi a paniqué et s’est empressé de demander une autre faveur à Eitan : l’aider à se débarrasser du corps.Selon des rapports étrangers, Eitan a ouvert une carte, a indiqué la zone verte et boisée du Bois de Boulogne, la capitale française, leur a dit d’acheter un sac d’acide, d’y envelopper le corps et de l’y enterrer.Le corps de Ben Barka n’a jamais été retrouvé, mais l’assassinat a provoqué une tempête diplomatique et politique en France, au Maroc et en Israël.Le président français Charles de Gaulle a exigé des explications d’Israël, et a menacé de fermer la station du Mossad à Paris, alors son principal centre d’opérations européennes. En Israël, une commission d’enquête a été mise en place pour répondre à la question clé : qui a donné l’ordre de participer au complot. Le chef du Mossad Amit et le Premier ministre Eshkol ont expliqué qu’Israël n’était impliqué qu’indirectement dans le meurtre, mais le monde a refusé d’accepter leur histoire.Cette demande fatidique du Maroc allait servir de précédent à la façon dont le Mossad allait réagir lorsque de nombreux autres services de sécurité demandèrent de l’aide pour se débarrasser de leurs opposants politiques. Depuis la débâcle de Ben Barka, le Mossad a toujours rejeté ces demandes.Deux ans plus tard, Israël a remporté une victoire rapide lors de la guerre des six jours de 1967. Le prestige d’Israël s’est accru, ce qui a contribué à améliorer les relations avec le Maroc. Les surplus de guerre d’Israël – chars et artillerie de fabrication française – ont été vendus à l’armée marocaine.Mais ces relations n’ont pas empêché le roi Hassan II d’envoyer ses troupes pour aider l’effort de guerre égypto-syrien contre Israël en 1973. En représailles, le chef du Mossad, Yitzhak Hofi, a ordonné l’arrêt de la coopération avec le Maroc.La querelle n’a pas duré très longtemps. En 1977, le roi Hassan a été l’hôte des réunions secrètes entre le Mossad et l’Égypte qui ont ouvert la voie au discours historique de Sadate à la Knesset et au traité de paix signé entre Jérusalem et le Caire, le premier du genre entre Israël et le monde arabe.Les relations israélo-marocaines se sont rapidement remises sur les rails dans tous les domaines. Les équipements, conseillers et experts militaires israéliens ont enseigné à leurs homologues marocains les tactiques contre-insurrectionnelles pour combattre le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1976.À la suite du processus de paix entre Israël et l’OLP et des accords d’Oslo, et sur les traces d’autres États arabes et musulmans, le Maroc a ouvert une mission diplomatique de bas niveau à Tel-Aviv. Après la deuxième intifada, le roi Mohammed VI, qui avait entretemps hérité de la couronne de son défunt père Hassan, a ordonné la fermeture de la mission en 2000.Mais les liens informels sont toujours restés en place. On estime qu’un million d’Israéliens peuvent se prévaloir d’une ascendance marocaine, et que ces derniers et d’autres Israéliens sont autorisés à prendre l’avion et à voyager au Maroc depuis des années. Le commerce bilatéral est en constante augmentation. Les liens entre les deux pays en matière de renseignements et d’affaires militaires sont meilleurs que jamais.La récente annonce de la normalisation formalise et officialise ce qui a été une longue relation clandestine entre Israël et le Maroc, plantée et cultivée par le Mossad.Il s’agit d’un exemple classique de l’action du Mossad en tant que bras de l’ombre de la politique étrangère israélienne, et il ne serait pas surprenant que les relations avec d’autres États – comme Oman, l’Arabie Saoudite et l’Indonésie, où les services secrets israéliens ont également pris les devants, apparaissent également au grand jour, avec l’établissement de relations diplomatiques officielles.Source : Tlaxcala, 20 déc 2020 -
Sahara Occidental : Le « procès » de Trump se poursuit
Des experts du droit international et des affaires stratégiques ont condamné la reconnaissance par le président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, estimant que c’est «une violation flagrante du droit international» et une «consécration d’une occupation illégale».L’expert en droit international, Stephen Zunes, a souligné, lors d’une conférence numérique organisée par le Centre arabe à Washington, que « la déclaration de Trump sur le Sahara occidental est une violation claire du droit et des normes internationales et affectera d’autres questions telles que l’occupation israélienne des territoires palestiniens ».Stephen Zunes, qui est également professeur à l’Université de San Francisco a notamment relevé « la similitude entre les territoires sahraouis occupés et le plateau du Golan », rappelant que « la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine et reconnue par plus de 80 États ».De son côté, la chercheuse universitaire, Allison McManus, a mis l’accent, lors de son intervention sur les violations des droits humains commises par le régime marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental. Elle a rappelé que la reconnaissance par Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « encourage les forces marocaines à multiplier ces violations contre les Sahraouis qui réclament l’exercice de leur droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum approuvé par les Nations unies ».Pour sa part, le membre du Centre arabe à Washington, Yusef Munir, a indiqué que « la ruée du régime marocain vers la normalisation avec Israël renseigne sur le fait qu’il voit une petite opportunité avec Donald Trump à la Maison Blanche et veut l’exploiter avant l’arrivée du nouveau président élu Joe Biden ».« L’accord de normalisation entre le régime marocain et Israël fait plus de tort aux Palestiniens que tout autre accord », a ajouté l’analyste du think thank américain, considérant que ledit accord « consolide l’occupation israélienne des territoires palestiniens et légitime le principe du droit à la force ».Rien ne changera à la nature juridique du conflitPar ailleurs, l’ancien responsable des affaires politiques aux Nations unies, Moncef Khan, a affirmé que l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « ne changera pas la nature juridique de ce conflit, car il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur les listes de l’ONU ».M. Khan a assuré, dans une déclaration de presse que le conflit du Sahara occidental est considéré comme « une question de décolonisation qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies depuis 1960 et du Conseil du sécurité depuis 1975 après l’invasion militaire marocaine qui continue d’occuper certaines parties du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique ».L’ex- responsable onusien a rappelé, en outre, que le SG de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré le 12 décembre dernier, que la position de l’ONU concernant la question sahraouie « demeure inchangée » et ne dépend pas de la reconnaissance individuelle des pays, mais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité.La décision du président américain de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël a suscité la désapprobation de nombreux anciens et actuels hauts responsables américains qui ont critiqué la légèreté de cette décision tout en avertissant contre les effets qu’elle serait susceptible de provoquer. Enfin à Santiago du Chili des députés et personnalités chiliens ont exprimé leur inquiétude face aux violations marocaines continues des droits humains du peuple sahraoui, soulignant que la décision de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur la Sahara occidental ne modifie en rien la nature juridique du conflit au Sahara occidental.Plusieurs députés et personnalités des secteurs public et privé, du monde universitaire et des médias chiliens, ont exprimé au Sénat leur inquiétude face aux récents événements au Sahara occidental après la violation du cessez-le-feu par le Maroc, le 13 novembre. Dans une lettre adressée à la présidente du Sénat du Chili, Adriana Munoz, les signataires se sont dit « préoccupés par la violation continue des droits de l’Homme du peuple sahraoui dans les territoires occupés par le Maroc. C’est une situation grave qui a fait l’objet de plaintes systématiques de la part des organes internationaux des droits de l’Homme ».En outre, les députés chiliens qui ont signé la lettre précisent que « le Chili, qui est membre fondateur du Comité spécial pour la décolonisation des Nations unies (Comité des 24), considère que le Sahara occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation. En ce qui concerne la récente annonce de Trump, les parlementaires chiliens soulignent que « c’est une décision invraisemblable qui, comme l’a justement souligné le secrétaire général des Nations unies, ne modifie en rien la nature juridique du conflit au Sahara occidental, puisque il reste un territoire autonome en attente de la fin du processus de décolonisation ».M. B.Le Courrier d’Algérie, 22 déc 2020#SaharaOccidental #WesternSahara #Polisario #Marruecos #Maroc #Morocco #ConsejoDeSeguridad #ONU #UN #DonaldTrump #Israel -
Sahara Occidental : La Norvège se positionne pour l’autodétermination des Sahraouis
PROCHAIN MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ : La Norvège se positionne pour l’autodétermination des Sahraouis
La ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen, a affirmé que la position de son pays à l’égard de la question sahraouie « restera inaliénable et n’a pas été affectée» par les récents évènements ou la dernière déclaration du président américain sortant Donald Trump. En réponse à une question d’un député du parti des Travailleurs norvégien sur la reconnaissance par Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, la ministre norvégienne a indiqué que la position du gouvernement de son pays repose sur un règlement politique du conflit conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, la dernière étant la résolution 2548, qui prévoient le droit d’autodétermination du peuple sahraoui.La ministre norvégienne a appelé à accélérer la désignation d’un nouvel envoyé onusien pour le Sahara occidental, précisant que le moyen pour avancer réside dans le dialogue et les négociations qui impliquent la création d’une nouvelle dynamique dans le processus des négociations sous l’égide des Nations unies. La MAE norvégienne a indiqué que son pays qui siègera au Conseil de sécurité onusien pendant la période 2021-2022, s’appuiera sur la résolution 2548 en tant que base et que la question sahraouie et le prochain processus constitueront le thème du dialogue entre la Norvège et l’ensemble des pays membres au Conseil de sécurité ainsi que les autres partenaires. Pour sa part le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel a appelé, le président américain élu Joe Biden à annuler la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, écartant la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboîter le pas au président américain sortant.« Le Front Polisario veut que le président américain élu, Joe Biden annule la décision du président sortant Donald Trump de reconnaître la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », a déclaré Kamel Fadel. « Nous espérons que le président américain élu, Joe Biden, que je considère comme un homme intègre (…) aura une influence positive sur l’autodétermination au Sahara occidental et qu’il remettra en cause cette décision », a ajouté le diplomate sahraoui, assurant que, le Sahara occidental ne fait pas partie de « l’immobilier » de Trump à donner au Maroc ». Donald Trump a annoncé le 10 décembre dernier la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël, une décision qui a suscité la désapprobation de nombreux anciens et actuels hauts responsables américains qui ont critiqué la légèreté de cette décision tout en avertissant contre les effets qu’elle serait susceptible de provoquer.La possibilité de voir d’autres pays emboîter le pas à Donald Trump écartée par le représentant du Front PolisarioLe représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande a, dans ce cadre, écarté la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboîter le pas au président américain sortant, Donald Trump. « Je ne pense pas qu’un autre pays ou organisation internationale raisonnable ou responsable ne suivra », a-t-il assuré, estimant « qu’il ne s’agit que d’une proclamation présidentielle qui est en grande partie cérémonielle ou symbolique et que sauf autorisation du Congrès américain, elle n’a pas de valeur juridique ». Plusieurs personnalités politiques américaines ont critiqué la légèreté de la décision de Trump tout en avertissant contre les effets qu’elle serait susceptible de provoquer. Ils ont également rappelé que cette décision était contraire au Droit international et aux engagements des États-Unis en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.« La meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d’annuler la décision relative à la souveraineté marocaine. Ce ne sera pas facile étant donné les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d’Israël). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dégâts », avait assuré, l’ancien conseiller à la sécurité du président américain Trump, John Bolton. « Je crains que cette annonce ne bouleverse un processus crédible et soutenu par l’ONU » pour résoudre le conflit au Sahara occidental, a déclaré Eliot Engel, sénateur démocrate et président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.De son côté, Jim Inhofe, sénateur républicain de l’Oklahoma, a qualifié la décision de Trump de choquante et profondément décevante. L’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental entre 2009 et 2017, Christopher Ross, a considéré, pour sa part, que la décision de Trump était « insensée » et « irréfléchie ». Une décision qui « va à l’encontre de l’engagement des États-Unis à l’égard des principes de l’annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies ».M. BendibLe Courrier d’Algérie, 22 déc 2020Tags : #SaharaOccidental #WesternSahara #Polisario #Marruecos #Maroc #Morocco #ConsejoDeSeguridad #ONU #UN #DonaldTrump #Israel -
Sahara occidental: L’ONU face à ses responsabilités
Le Conseil de sécurité de l’ONU devait débattre hier du Sahara occidental, pour la première fois depuis la rupture il y a plus d’un mois du cessez-le-feu et la reconnaissance américaine le 11 décembre de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé.
Demandée par l’Allemagne et ayant pour thème «La situation au Sahara occidental» ces consultations devaient se tenir dans l’après-midi et à huis-clos. Les consultations s’annoncent ardues. Pour les responsables sahraouis, les atermoiements persistent, en dépit des appels incessants de la communauté pour la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité.Le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel, a appelé, le président américain élu, Joe Biden, à annuler la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, écartant la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboiter le pas au président américain sortant. «Le Front Polisario veut que le président américain élu, Joe Biden, annule la décision du président sortant, Donald Trump, de reconnaître la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il déclaré. «Nous espérons que le président américain élu, Joe Biden, que je considère comme un homme intègre (…) aura une influence positive sur l’autodétermination au Sahara occidental et qu’il remettra en cause cette décision», a ajouté le diplomate sahraoui, assurant que «le Sahara occidental ne fait pas partie de l’immobilier de Trump à donner au Maroc» et «qu’il aurait pu leur donner l’une de ses propriétés du Golfe, mais pas le Sahara occidental». Le diplomate sahraoui a écarté la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboîter le pas au président américain sortant, Donald Trump.L’ancien responsable des affaires politiques aux Nations unies, Moncef Khan, a affirmé que l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental «ne changera pas la nature juridique de ce conflit, car il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur les listes de l’ONU». Khan a assuré, dans une déclaration aux médias, que le conflit du Sahara occidental est considéré comme «une question de décolonisation qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies depuis 1960 et du Conseil de sécurité depuis 1975 après l’invasion militaire marocaine qui continue d’occuper certaines parties du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique». L’ex- responsable onusien a rappelé, en outre, que le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré le 12 décembre dernier, que la position de l’ONU concernant la question sahraouie «demeure inchangée» et ne dépend pas de la reconnaissance individuelle des pays, mais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité. Tout en condamnant les déclarations du président sortant, des experts du droit international et des affaires stratégiques, estiment qu’il s’agit d’«une violation flagrante du droit international» et une «consécration d’une occupation illégale».L’expert en droit international, Stephen Zunes, a souligné, lors d’une conférence numérique organisée par le Centre arabe à Washington, que «la déclaration de Trump sur le Sahara occidental est une violation claire du droit et des normes internationales et affectera d’autres questions telles que l’occupation israélienne des territoires palestiniens». Il a relevé «la similitude entre les territoires sahraouis occupés et le plateau du Golan», rappelant que «la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine et reconnue par plus de 80 Etats» expliquant que «le peuple sahraoui n’est pas marocain et a sa propre culture, langue, dialecte, conditions sociales et identité nationale qui le distinguent du Maroc», notant que «la question du Sahara occidental est une question d’autodétermination et les Sahraouis devraient pouvoir décider de leur propre avenir».Sud Horizons, 21 déc 2020Tags : #SaharaOccidental #WesternSahara #Polisario #Marruecos #Maroc #Morocco #ConsejoDeSeguridad #ONU #UN #DonaldTrump #Israel -
La Normalisation des relations Maroc-Israël est le couronnement d’une « collaboration secrète »
L’annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël était le couronnement des années de collaboration bilatérale « secrète » dans les domaines d’armes et d’espionnage, selon le New York Times (NYT).
Pendant près de 60 ans, le Maroc et Israël, qui ont accepté de normaliser leurs relations, ont collaboré étroitement mais secrètement sur les questions militaires et de renseignement et les assassinats (…), révèle le quotidien américain dans son édition de vendredi.Derrière l’annonce faite, jeudi, par le président américain sortant Donald Trump, » il y a près de six décennies de coopération étroite et secrète sur les questions de renseignement et militaires entre les deux parties », souligne la même source.En effet, d’après le quotidien new-yorkais, Israël a aidé le Maroc à obtenir des armes et du matériel de collecte de renseignements et à apprendre à les utiliser, et l’a aidé à assassiner un chef de l’opposition.La collaboration découverte grâce à une série de documents et d’entretiens menés « reflète une politique israélienne de longue date de construction de liens secrets avec des régimes arabes où des intérêts communs – et des ennemis – pourraient être trouvés ».La relation maroco-israélienne découle en partie du grand nombre de Juifs vivant au Maroc avant la création de l’entité sioniste en 1948, dont beaucoup y émigreraient. Un million d’Israéliens sont originaires du Maroc, selon les données relatées par le journal.En 1965, lorsque les dirigeants arabes et les commandants militaires se sont rencontrés à Casablanca, le Maroc a permis au Mossad de mettre sur écoute leurs salles de réunion et suites privées.Les écoutes clandestines ont donné à Israël un aperçu sans précédent de la pensée, des capacités et des plans arabes, qui se sont révélés vitaux pour le Mossad et les Forces de défense israéliennes dans la préparation de la guerre de 1967.Peu de temps après et à la demande des services de renseignements marocains, le Mossad a localisé l’opposant marocain M. Ben Barka, en l’attirant à Paris où des Marocains et des Français alliés l’ont enlevé. Il a été torturé à mort et les agents du Mossad se sont débarrassés du corps, qui n’a jamais été retrouvé.Une décennie plus tard, le roi Hassan II et son gouvernement sont devenus » la voie secondaire » entre Israël et l’Egypte, et le Maroc est devenu « le site de réunions secrètes » entre leurs fonctionnaires, avant les accords de Camp David de 1978 et la normalisation des relations entre les anciens ennemis. Israël a ensuite aidé à persuader les Etats-Unis de fournir une assistance militaire au Maroc.Pendant des années, le successeur de Hassan II, le roi Mohammad VI, a sollicité l’aide d’Israël pour obtenir l’acceptation américaine de l’annexion illégale du Sahara occidental.Source : DIA, 12 décembre 2020Tags : Maroc, Israël, Algérie, Mossad, P°alestine, Ben Barka, Guerre des Six Jours, Hassan II, Mohammed VI, -
Sahara Occidental : Détention de Youssef Bougharioune
Youssef Bougharioune, éminent étudiant et militant sahraoui, a été arrêté par la police marocaine le mardi 15 décembre 2020 à 19 heures, à El Aaiun. Il a été libéré le samedi 19, à Agadir.
La détention a été faite sans respecter les droits humains les plus élémentaires. Les charges ne lui ont pas été lues, et sa famille n’a pas été informée de sa localisation. En détention à El Aaiun, il a été battu, insulté et menacé.Le lendemain, à 7 h 30, il a été mis dans une voiture et emmené à Agadir à une vitesse de 180 km / h, ce qui impliquait un gros risque pour sa vie. Le comportement de la police était inacceptable. Lors d’une pause entre les villes d’El Aaiun et de Tan Tan, l’agent de police lui a dit: «vous êtes Polisario, vous n’avez pas le droit de vivre, vous êtes une mouche».À Agadir, il a été interrogé mais il n’a pas reçu de mauvais traitements. Quoi qu’il en soit, ni sa famille ni son avocat n’ont pu lui rendre visite en détention. Enfin, il a été libéré à Agadir même. Le procès aura lieu le 21 janvier 2021.Les chefs d’accusation sont les suivants:– Appartenir à une bande criminelle– Enlever une femme– Battre et blesser une personne non identifiée.La police a amené un témoin qui, curieusement, a nié toute relation avec Youssef.Youssef est étudiant à l’Université Mohamed V de Rabat. Très impliqué dans l’activisme étudiant contre l’occupation illégale marocaine du Sahara Occidental, il collabore avec des organisations de défense des droits de l’homme.Son frère Saleh, militant politique et demandeur du statut de réfugié en France, a déclaré à Équipe Média que «l’arrestation était une nouvelle tentative d’isoler les étudiants militants sahraouis et de faire taire les voix de militants individuels dénonçant les violations des droits humains commises par le Maroc».Tone Sørfonn Moe, chercheuse en droits de l’homme et juriste, a exprimé sa vive inquiétude face à la récente arrestation de Youssef qu’elle a décrit comme très actif dans le mouvement étudiant à Rabat et connu pour son plaidoyer en faveur du droit à l’autodétermination et de la libération des prisonniers politiques sahraouis – y compris le cas du Groupe des Étudiants.Au Sahara Occidental occupé, mais aussi au Maroc proprement dit, plaider en faveur du droit à l’autodétermination ou même mentionner le Sahara Occidental ou dire que vous êtes sahraoui (et non marocain) est criminalisé par la loi et peut vous conduire en prison.Équipe Média, le 19 décembre 2020El Aaiun, Sahara Occidental occupéTags : #Sahara Occidental #Maroc #Polisario #Marruecos #Morocco #WesternSahara -
La Normalisation des relations Maroc-Israël est le couronnement d’une « collaboration secrète »
L’annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël était le couronnement des années de collaboration bilatérale « secrète » dans les domaines d’armes et d’espionnage, selon le New York Times (NYT).
Pendant près de 60 ans, le Maroc et Israël, qui ont accepté de normaliser leurs relations, ont collaboré étroitement mais secrètement sur les questions militaires et de renseignement et les assassinats (…), révèle le quotidien américain dans son édition de vendredi.Derrière l’annonce faite, jeudi, par le président américain sortant Donald Trump, » il y a près de six décennies de coopération étroite et secrète sur les questions de renseignement et militaires entre les deux parties », souligne la même source.En effet, d’après le quotidien new-yorkais, Israël a aidé le Maroc à obtenir des armes et du matériel de collecte de renseignements et à apprendre à les utiliser, et l’a aidé à assassiner un chef de l’opposition.La collaboration découverte grâce à une série de documents et d’entretiens menés « reflète une politique israélienne de longue date de construction de liens secrets avec des régimes arabes où des intérêts communs – et des ennemis – pourraient être trouvés ».La relation maroco-israélienne découle en partie du grand nombre de Juifs vivant au Maroc avant la création de l’entité sioniste en 1948, dont beaucoup y émigreraient. Un million d’Israéliens sont originaires du Maroc, selon les données relatées par le journal.En 1965, lorsque les dirigeants arabes et les commandants militaires se sont rencontrés à Casablanca, le Maroc a permis au Mossad de mettre sur écoute leurs salles de réunion et suites privées.Les écoutes clandestines ont donné à Israël un aperçu sans précédent de la pensée, des capacités et des plans arabes, qui se sont révélés vitaux pour le Mossad et les Forces de défense israéliennes dans la préparation de la guerre de 1967.Peu de temps après et à la demande des services de renseignements marocains, le Mossad a localisé l’opposant marocain M. Ben Barka, en l’attirant à Paris où des Marocains et des Français alliés l’ont enlevé. Il a été torturé à mort et les agents du Mossad se sont débarrassés du corps, qui n’a jamais été retrouvé.Une décennie plus tard, le roi Hassan II et son gouvernement sont devenus » la voie secondaire » entre Israël et l’Egypte, et le Maroc est devenu « le site de réunions secrètes » entre leurs fonctionnaires, avant les accords de Camp David de 1978 et la normalisation des relations entre les anciens ennemis. Israël a ensuite aidé à persuader les Etats-Unis de fournir une assistance militaire au Maroc.Pendant des années, le successeur de Hassan II, le roi Mohammad VI, a sollicité l’aide d’Israël pour obtenir l’acceptation américaine de l’annexion illégale du Sahara occidental.DIA, 12 décembre 2020#SaharaOccidental #Polisario #WesternSahara #Marruecos #Morocco #Maroc #Israël #Mossad #Normalisation