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  • Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune

    Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune

    Les crimes du 8 mai 1945 « ne peuvent pas être oubliés »: Tebboune – Algérie, France, mémoire, colonisation,

    L’Algérie dit que 45 000 Algériens ont été tués par l’armée coloniale française le 8 mai 1945

    Alger, Algérie

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que les « massacres odieux » commis pendant l’ère coloniale française en Algérie « ne peuvent pas être oubliés ».

    Dans un message à l’occasion du 77e anniversaire du massacre du 8 mai 1945 commis par l’armée coloniale française contre des manifestants algériens, Tebboune a déclaré que l’effusion de sang était un tournant dans l’histoire de l’Algérie.

    Le massacre du 8 mai 1945 a été le carnage le plus important et le plus horrible commis par la France en une seule journée où les chiffres officiels algériens estiment qu’environ 45 000 Algériens ont été tués pour avoir demandé l’indépendance de leur pays.

    L’Algérie représente l’exemple le plus récent et le plus sanglant de l’histoire coloniale de la France sur le continent africain.

    Environ 1,5 million d’Algériens ont été tués et des millions d’autres déplacés au cours d’une lutte de huit ans pour l’indépendance qui a commencé en 1954.

    Pendant des années, l’Algérie a demandé à la France de reconnaître et de réparer ses crimes commis contre le peuple algérien pendant la période coloniale française entre 1830 et 1962.

    Paris n’a jamais officiellement présenté ses excuses à l’Algérie en tant qu’État pour sa politique coloniale.

    *Écrit par Ahmed Asmar

    Anadolou

    #Algérie #France #8mai1945 #Crimes_coloniaux #Mémoire

  • La nausée

    La nausée – Algérie, France, colonisation, crimes coloniaux, mémoire, massacres, génocide,

    Par Mohamed Koursi

    25avril 1945, le Duce est fusillé et pendu par les pieds au carrefour du Piazzale Loreto, à Milan. Hitler se suicide à Berlin six jours plus tard, et Little Boy et Fat Man mettent fin à la Seconde Guerre mondiale.

    8 mai 1945, après cinq ans et huit mois du plus meurtrier des conflits qu’aient connus l’humanité, les carillons retentissent. L’Europe danse sur toutes les places publiques. À Bełżec, Sobibór, Treblinka, Auschwitz–Birkenau… le monde découvre l’horreur et se promet que plus jamais «une guerre de civilisation» au nom d’une race ne soit menée. Les Alliés promettent d’éliminer l’odeur de la Seconde Guerre mondiale, au moment où Sartre devient une star parisienne. L’existentialisme dont il se revendique rassure quelque part les Français qui veulent oublier Vichy. Il apporte la caution de celui qui n’a pas été collaborationniste sans être résistant. Avec Simone de Beauvoir, il fonde «Les Temps modernes» et se dirige mentalement vers une rupture avec les socialistes et les communistes qui venaient d’applaudir à la sanguinaire pacification dans l’Est algérien et qui voteront, une dizaine d’années plus tard, les pouvoirs spéciaux pour Massu.

    Oui, quittons le continent européen. 8 mai 1945, les cloches des églises sonnent également dans les colonies. En Algérie, 150.000 indigènes ont pris les armes aux côtés des Alliés. La joie, la liesse, l’amour… Dans un discours radiodiffusé, De Gaulle pouvait affirmer, ce 8 mai : «Tandis que les rayons de la Gloire font une fois de plus resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour, d’abord, vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! … Dans la joie et la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés… ». Le temps est-il venu pour des appels pacifiques à la liberté ? À Setif, Guelma, Kherrata et d’autres hameaux, la France, qui avait applaudi son général pour son sens de l’expression sur l’outrage fait à «Paris brisé, martyrisé, mais libéré», va, hélas, assassiner, exécuter, bombarder, brûler et faire disparaître des milliers de corps dans des fosses communes, pour faire taire cet appel.

    Armée, police, milices, coupables d’assassinats de masse, enfants, femmes, personnes âgées désarmées abattues à bout portant. Dans les villages et les villes, les forces coloniales ont regroupé des Algériens, transportés dans des camions et jetés dans des ravins, alors que d’autres sont emmenés en dehors des villes pour être exécutés. Leurs corps brûlés sont ensuite ensevelis dans des fosses communes. Des fours à chaux ont été utilisés par l’armée française pour se débarrasser des cadavres. «Du soir au matin, on empilait dans le four à chaux (le «four crématoire des minoteries Lavie», à Héliopolis, près de Guelma) les corps des fusillés… Pendant dix jours, on brûla sans discontinuer. L’odeur à la ronde était insupportable. Il suffit d’interroger les habitants de l’endroit…». Il fallait faire disparaître les preuves. «Avec la venue de l’été, la chaleur monte… et l’odeur de la mort. Vers Guelma, faute de les avoir tous enterrés assez profond ou brûlés, trop de cadavres ont été jetés dans un fossé, à peine recouverts d’une pelletée de terre.

    Les débris humains sont transportés par camion. Le transport est effectué avec l’aide de la gendarmerie de Guelma pendant la nuit. C’est ainsi que les restes des 500 musulmans ont été amenés au lieu-dit «fontaine chaude» et brûlés dans un four à chaux avec des branches d’oliviers.»

    Il ne s’agit pas d’une folie meurtrière localisée dans une région, mais d’un programme d’extermination validé au plus haut sommet de l’État. La France humiliée, disloquée en trois semaines par la Wehrmacht, marquée du sceau de l’infamie par Vichy, pensait laver son affront en Algérie sur des «indigènes» désarmés, femmes et enfants qui défilèrent en brandissant, croyaient-il légitimement, le drapeau algérien. Après tout, on fêtait la Libération, et nous, Algériens, avons participé à cette victoire. De Gaulle, dès le 10 mai, envoie un télégramme au gouverneur de l’Algérie : «…Veuillez affirmer publiquement la volonté de la France victorieuse de ne laisser porter aucune atteinte à la souveraineté française sur l’Algérie. Veuillez prendre toutes les mesures nécessaires pour réprimer tout agissement anti-français d’une minorité d’agitateurs… ». La commission Tubert (du nom du général qui l’a présidée), chargée d’enquêter sur ces massacres, reçut l’ordre de rentrer sur Alger. Son rapport jamais terminé est resté frappé du sceau de secret-défense des décennies. Peut-être qu’à Paris, on n’aimait pas l’odeur de la campagne algérienne… Dix ans plus tard, cette même France va gazer des Algériens. Ce même De Gaulle va donner le feu vert par la création de «sections spéciales» qui vont opérer dans le plus grand secret (même les autres corps d’armées ne sont pas au courant), pour «nettoyer» les grottes. Armés de gaz, masqués, habillés de combinaisons, ils vont traquer, pourchasser, bloquer dans des grottes, les combattants de l’ALN, mais aussi des femmes, des enfants et personnes âgées qui ont cru échapper aux zones interdites, aux centres de regroupements et au napalm.

    ET L’ODEUR?

    «Elle était âcre. Comme certains produits qu’on emploie pour nettoyer, exactement la même odeur [… ]. On appelait ça les “chandelles à gaz”, qui équivalaient à des centaines de grenades. Celui gazé par ça, s’il restait un quart d’heure, il était mort, asphyxié. Ça attaquait les poumons.» un siècle auparavant, En 1845, dans des grottes du massif du Dahra, à Nekmaria (Mostaganem), le lieutenant-colonel Aimable Pélissier piégea les Ouleds riahs, y entassa des fagots de bois, alluma le feu et les enfuma, devenant ainsi, avec presque un siècle d’avance, l’un des pères des chambres à gaz. «Pendant des heures, on entend, venant des grottes, des hurlements de bêtes et d’êtres humains mêlés aux craquements sourds de la roche qui éclate par endroits sous l’effet de la chaleur. Deux jours plus tard, quand les premiers soldats s’avancent en reconnaissance, il règne sur les lieux un silence de sépulcre. Le sol est jonché de plusieurs centaines de cadavres de moutons, d’ânes, de bœufs, de femmes, de vieillards, d’hommes et d’enfants.»

    Politis, mai 2022

    #Algérie #France #Crimes_coloniaux #mémoire

  • L’autre enjeu de la guerre: le Sud

    L’autre enjeu de la guerre: le Sud – Russie, Ukraine, OTAN, Occident, Syrie, Libye, Afghanistan, Palestine, Sahel, crimes de guerre, massacres,

    Des “intellectuels” du sud (arabes et africains de diverses et multiples nationalités, obédiences tribales ou confessionnelles…) ont été invités à manifester leur soutien au camp occidental qui arme les soldats ukrainiens et autres mercenaires venus d’un peu partout des casernes occidentales.

    On les fait larmoyer sur le sort assurément terrible des populations qui subissent ce conflit qui aurait pu être évité mais que les atlantistes ont tout fait pour qu’il soit déclenché.

    Les massacres, les carnages très récents en Afghanistan, en Irak, en Palestine, en Syrie, en Somalie, au Soudan, au Sahel… des œuvres américaines et européennes (sans remonter aux siècles passés), les victimes des désordres écologiques et de l’échange inégal, dont le nombre s’accroît tous les jours sont oubliés ou subrepticement glissés dans de vagues généralités tragiques.

    Pas un mot sur ce monde désordonné, outragé, dévasté, sinon pour consolider les aiguillons émotionnels entièrement formatés par une campagne totalitaire qui dégouline de sentiments (technique manipulatoire facile) et qui prive les citoyens de l’information exacte, de l’analyse distanciée et de l’articulation rigoureuse des causalités, sans parti pris.

    Pourquoi les fait-on pétitionner à la queue leu leu ? Parce que, dans ce conflit, le « reste du monde » est un enjeu. Parce que loin d’être isolée la Russie n’est pas condamnée par la majorité de l’humanité.

    Il faut donc battre militairement la Russie en Ukraine et aussi l’endiguer via la guerre médiatique que l’Occident a entreprise dans les pays belligérants et dans tout le reste de la planète.

    Nos pays sont pauvres, mais ils comptent politiquement et demain économiquement. Et l’Occident et ses supplétifs se rétrécissent.

    Pourtant, les commanditaires de cette pétition se trompent. Les signataires de ce mot sont aphones, inaudibles et inexistants dans leurs pays d’origine. Et d’abord parce qu’ils en méconnaissent la réalité de leur condition.

    Pourquoi ces « intellectuels-là » ont-ils acceptés la charité de leurs noms ?

    Parce que beaucoup d’entre eux sont en équilibre instable, hébergés dans les pays occidentaux où beaucoup d’entre eux occupent des strapontins et vivent de chutes de table.

    Cependant, tous ne portent pas le même uniforme. De plus, il y a la signature et il y a l’intention…

    J’avoue ne pas comprendre ce que fait Leila Shahid dans cette galère. Aucune reconnaissance, pétition, aucune émouvante compassion -et il y en a eu depuis 1948- n’apportera le moindre soulagement au terrible sort de son peuple. Ceux qui aujourd’hui arment l’Ukraine (qui sera en fin de compte la principale victime de cette guerre) sont les mêmes qui étranglent la Palestine.

    Concéder vaguement ne pas l’ignorer ne change rien à l’affaire.

    A tous ceux-là il conviendrait d’envoyer cet entretien qu’un ami a eu l’amitié de me transmettre.

    Jacques Baud : Jacques Baud, sur le conflit Ukrainien : “En quoi ce conflit est plus sanctionnable qu’un autre ?”

    Malheureusement, la plupart d’entre eux sont des cyniques qui connaissent parfaitement les termes de ce débat, les causes de cette guerre et les rouages qui l’ont conçue et menée et qui, pour l’essentiel portent la responsabilité des abominations qu’ils dénoncent.

    Aussi légitime que pourraient le penser les Russes qui ont pris l’initiative de ce mode barbare de résolution de conflits, ne pourront pas -en les imputant aux autorités ukrainiennes- se sortir indemnes des conséquences humaines et morales de leur guerre.

    Djeha, D.

    Bel Abbès Info, 24 avril 2022

    LIRE AUSSI : Russie-Ukraine : Risque d’une d’une 3è guerre mondiale?

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    #Ukraine #Russie #OTAN #Occident #Crimes_de_guerre #Colonisation #Afghanistan #Syrie #Libye #Somalie

  • Après la messe, le bal des hypocrites

    Après la messe, le bal des hypocrites – Monique Canto-Sperber, Hiroshima, Nagasaki, guerres coloniales, massacres, génocides, Algérie, Vietnam, Palestine,

    Comme d’habitude, après la messe dominicale, j’accorde une oreille distraite à l’autre messe organisée par les prélats de France culture.

    L’indignation larmoyante des Occidentaux et, en l’occurrence, de Monique Canto-Sperber (née en Algérie, élève de Paul Ricœur comme E. Macron), aurait été crédible si elle s’était exprimée de la sorte à chaque foi que la soldatesque occidentale a écrit les pages les plus glorieuses de sa magnanimité, depuis la Renaissance (sans remonter aux bombes sur Hiroshima et Nagasaki, des guerres coloniales à Madagascar, à l’Oubangui-Chari, au Viêt-Nam, en d’Algérie, en Palestine, jusqu’aux campagnes d’Irak, d’Afghanistan, de Somalie, du Yémen… à l’asphyxie -hors le droit- de Cuba, de l’Iran, du Venezuela…) Drapée dans une dignité de pacotille, un tour de table monocolore s’est tenu dans une unanimité démocratiquement suspecte. Pas un poil qui dépasse. Pas un dissentiment. Pas le moindre avocat du Diable à l’horizon pour nuancer, pour faire semblant. Un forum monolithique entre-soi. La tradition est respectée.

    Deux observations ont occupé ce cénacle d’amputés du bulbe.

    1. Ils commencent à instruire le prochain procès de la Russie accusée de crimes de guerre. Pourquoi pas de crimes contre l’humanité, puis qu’un des schtroumpfs enclos dans ce cercle très fermé a évoqué l’idée récurrente de « guerre de civilisations » ?

    La langue de Monique Canto-Sperber a trébuché : elle ne parle pas de Russie mais d’« Union Soviétique ». Cela montre à quel point, celle qui a en janvier 2011 avait interdit un débat sur la Palestine à l’ENS qu’elle dirigeait, ces Hautes Consciences restent cloîtrées dans le formol.

    1.1.- Pour en arriver à un procès et à ériger un tribunal, il faudra d’abord commencer par battre militairement l’adversaire…

    1.2.– Il n’y a pas de crimes de guerre, parce que toutes les guerres sont des crimes. Des crimes par nature.

    Quand on y arrive, c’est que les hommes ont perdu le sens de leurs responsabilités.

    Tout le reste est baratin polémique d’esprits tordus en perdition.

    Il est vraisemblable que cette triste affaire se termine par des négociations et que tous ces « crimes », dont la principale victime est l’Ukraine, seront comme d’habitude tenus pour pertes et profits.

    Les plus cyniques sont les marchands d’armes dont les actions flambent en bourse à NY, à la City et à Paris. Ce sont aussi les marchands d’images qui sont exploitées pour attendrir les opinions publiques européennes qui sont les vrais dindons de la farce. Ce sont elles qui subissent les bombardements médiatiques les plus intenses pour creuser davantage de gouffre que les Atlantistes veulent approfondir entre l’Eurasie et l’Europe américaine.

    2.- « Les Occidentaux doivent-ils prendre des mesures plus contraignantes ? » s’interrogent les architectes de l’émission.

    Par exemple, une guerre atomique ?

    Heureusement que le pouvoir de ces stratèges du dimanche se limite au spectacle dominical…

    La principale question est la suivante :

    Les autorités ukrainiennes envisagent de maintenir leur pays dans une stricte neutralité et abandonnent leur projet de rejoindre l’OTAN. Ils envisagent aussi de reconsidérer leur position à l’égard des provinces du Donbass (alors que ce point était dans les accords de Minsk qu’ils avaient récusés). Enfin, rien n’interdise qu’ils en viennent à consentir à la russité de la Crimée.

    Mais alors pourquoi ne l’avaient-ils pas accepté plus tôt et épargner à leur pays les destructions qu’il subit encore ?

    En sorte qu’il conviendra de s’interroger sur les vrais criminels qui ont engagée leur pays dans cette fâcheuse situation.

    Précisons que l’Ukraine n’a plus de partis d’opposition. 11 partis ont été éliminés de la vie politique ukrainienne le 20 mars dernier. Il s’agit pour la majorité de partis de gauche.

    Le chef d’État n’a pas hésité à justifier cette décision par sa volonté de protéger les intérêts supérieurs de la nation. « Je voudrais rappeler à tous les hommes politiques de tous les camps : le temps de guerre expose assez bien la misère d’ambitions personnelles de ceux qui tentent de faire passer leurs propres ambitions, leur propre parti ou leur carrière au-dessus des intérêts de l’État, des intérêts du peuple. Ceux qui se cachent à l’arrière, tout en faisant semblant d’être le seul qui se soucie de la défense. »

    Les intellectuels, les politiques et les médias français n’ont pas jugé utile de faire part à leur opinion publique de la sublime et inimitable démocratie ukrainienne. On se souvient de ce qu’il en est des mêmes qualificatifs qui servent à décrire la démocratie de la caserne la plus légalement raciste du Proche Orient…

    Je vous invite à écouter cette crème de l’élite culturelle française et je vous joins les références du site qui vous le permettrait.

    Vous comprendrez alors pourquoi ce qui reste d’intelligence en France est étouffé par ces rigolos qui pensent au pas et pourquoi ce pays et en pleine déconfiture.

    Djeha, D.

    Bel Abbès Info, 03 avril 2022.

    #Russie #Ukraine #OTAN #Europe #France

  • Présence française en Algérie : une succession de massacres

    Présence française en Algérie : une succession de massacres- Avec un bilan horrifiant : plus de 5 millions de morts, tel que révélé par le président Tebboune.

    /Le 18 octobre 1961, beaucoup en France découvrent avec horreur la répression sanglante dont ont été victimes, la veille, les Algériens qui ont osé braver le couvre-feu imposé aux Maghrébins. Pourtant, ce n’était une première que sur les terres françaises. Sur le sol algérien, la présence de la force coloniale n’a été qu’une succession de massacres. Avec un bilan horrifiant : plus de 5 millions de morts, révéla, il y a quelque temps le président Tebboune.

    6 avril 1832, le 1er génocide
    C’est en 1832 que la France signe ce qui sera son premier génocide. Cela se passe du côté d’El Harrach, à Alger. Dans une expédition nocturne ordonnée par le duc de Rovigo, la tribu des Ouffia est quasiment exterminée. 1200 de ses membres périrent sans distinction d’âge. Ce n’est sans doute pas la première exaction de la France. Le même Rovigo avait auparavant (en 1831) ordonné le massacre de 4000 personnes qui s’étaient opposées à sa décision de transformer la mosquée Ketchaoua en centre militaire. Mais le massacre des Ouffia est un véritable génocide en ce sens qu’il a ciblé une tribu et comme le relève l’historien Djamel Yahiaoui, cela inaugure une terrifiante politique d’extermination.

    Enfumades et emmurades des années 1840 : la surenchère de l’horreur

    Les années 1840 seront marquées par les enfumades. Il y eut celles des Sbehas en 1844 où les hommes du sanguinaire Cavaignac allumèrent des feux à l’entrée des grottes tuant par asphyxie quasiment tous ceux qui s’y trouvent y compris femmes et enfants. Et Cavaignac ne tarde pas à faire des émules. En 1845, le général Bugeaud conseille à ses subordonnés qui combattent El Emir Abdelkader de faire autant. Le lieutenant-colonel Pélissier ne se fait pas prier. Au mois de juin de la même année, il fait périr par asphyxie quasiment toute la tribu des Ouled-Riah, alliés au Cheikh Boumaza, qui avait trouvé refuge dans les grottes de Ghar-el-Frechih dans le massif du Dahra. Ce massacre fait plus de 1000 morts indignant le monde entier. Le journal anglais Times du 14 juillet 1845 écrivait alors : «Il est impossible de réprimer la plus forte expression de l’horreur et du dégoût à propos des atrocités d’un acte commis par le général Pélissier, commandant un détachement français en Algérie… Ceci n’est pas une guerre mais le massacre d’une population par celui qui a assumé le pouvoir de gouverner cette région, un monstre qui déshonore son pays, son époque et sa race.»

    Un historien de chez nous, Mohamed El Korso en l’occurrence, dira plus tard, que «l’armée coloniale expérimenta l’extermination par le gaz un bon siècle avant l’Allemagne nazie.» Et comme dans une surenchère de l’horreur, on invente ou réinvente aussi les emmurades. Là, elles sont le fait de Saint Arnaud qui se vante d’avoir fait pire que Cavaignac et Pélissier. C’était en août 1845, il fait emmurer vivants 500 Algériens qui s’abritaient dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn Merane) et qui refusaient de se rendre.

    1849 : l’abominable massacre des Zaatcha

    La décennie 1840 se termine comme elle a commencé. En 49, c’est chez les Zaatchas que la furie française va s’exprimer. La résistance de cette oasis des Ziban est réprimée dans la barbarie la plus abjecte. Des dires mêmes du général Herbillon qui commandait les troupes françaises, «seuls un aveugle et deux ou trois femmes y survécurent.» Malheureusement, il n’y a pas que la décennie 1840 qui se termine comme elle a commencé. La colonisation en elle-même se poursuit comme elle a débuté. Dans le sang. La France continue de massacrer des populations entières, ce n’est pas un combat d’homme à homme. La France n’épargne ni femmes ni enfants. A chaque résistance, d’El Mokrani à Bouamama, elle écrase tout sur son passage.

    8 mai 1945 : une page sombre du 20e siècle

    Et cette barbarie, on la verra aussi au 20e siècle. Notamment en ce sombre jour du 8 mai 1945. A ces Algériens sortis, à l’occasion de la défaite du nazisme, réclamer l’indépendance de leur pays, on oppose une répression sanglante. Bilan : 45.000 morts. Une date noire pour l’humanité. Mais pas la dernière page sombre du colonialisme français qui continue tant qu’il le peut à tuer, violer, torturer, brûler des villages entiers, déporter… A commettre crime sur crime de guerre.

    S. H.

    L’Algérie Aujourd’hui, 16/10/2021

  • Macron s’est excusé aux Harkis, mais pas aux algériens

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Colonialisme, essais nucléaires, torture, massacres, #Algérie, #Macron,

    L’historien Ouddène Boughouflala : « Il faut en finir avec le néocolonialisme masqué»

    Entre Alger et Paris, le  poids de l’histoire demeure toujours présent, alors que pour une certaine classe politique française de gauche ou de droite, la nostalgie de l’Algérie française continue d’animer les ambitions politiques à l’approche des élections. L’historien Ouddène Boughoufala ne cache pas son exacerbation face aux surenchères politiciennes de la France. «Paris a toujours cette nostalgie d’un passé colonial qui l’empêche de saisir le fait que l’Algérie de 2021 n’est ni celle de 1830 ni celle de 1962», assène-t-il.Le chercheur au Laboratoire des études historiques et archéologiques d’Afrique du Nord est des plus explicites  : «Si la France veut établir des relations politiques solides avec l’Algérie, elle doit de prime abord revoir sa présence en Algérie comme pays colonisateur, qui a commis les crimes les plus odieux et barbares.» Ensuite, «comprendre le fait que la diplomatie passe également par l’histoire», poursuit-il, avant de préciser que «l’acharnement de la France de Macron s’explique par des facteurs internes liés à l’approche de l’élection présidentielle et la tentative de gagner l’adhésion de l’électorat de l’extrême droite».

    Le chercheur explique, dans le même sillage, que la pression exercée par l’Algérie concernant la question de la mémoire et de la reconnaissance des crimes coloniaux«n’a pas réjoui apparemment les apôtres du néocolonialisme en France». Boughoufala rappelle que «Macron a présenté les excuses de la France aux harkis et non pas aux Algériens victimes de la barbarie des léopards français, ni les victimes de la torture et ni celles des essais nucléaires». Une attitude que l’historien n’hésite pas à qualifier de «pernicieuse qui illustre parfaitement le complexe des acteurs politiques français et leur nostalgie coloniale». En référence aux déclarations du chef de l’Etat, le chercheur fait savoir que «le dossier de la mémoire continue de miner les relations entre les deux pays», en raison, dit-il,«des lobbies exerçant leur influence sur la sphère politique à Paris».

    Le Pr. El Houcine Hammache, spécialiste en psychologie sociale : «Le message de Tebboune a été clair»

    Le spécialiste en psychologie sociale, le Pr El Houcine Hammache, a relevé que, dans son message à l’occasion de la Journée nationale de l’émigration, le président de la République n’a pas fait dans le politiquement correct, dans le sens où il a affirmé que l’Algérie est un état souverain. «Les déclarations du chef de l’Etat ont un effet immédiat à l’encontre d’une impulsivité politique d’un Macron à la recherche d’un électorat supplémentaire.

    Le Pr. Hammache affirme que par son «intransigeance», le président français rappelle aux Français que l’Algérie possède des arguments valables qui fortifient ses positions» et surtout, poursuitil,«son exigence de la réouverture de tous les dossiers concernant la barbarie coloniale». Pour le chercheur, les déclarations du chef de l’Etat sont claires dans le sens où il refuse de faire des concessions et exige la reconnaissance par la France de ses crimes de guerre, qui ont débuté avec le début de leur colonialisme, soit de 1830 à 1962.

    «Le président de la République a réagi tout simplement aux déclarations du président français, en démontrant que nous avons beaucoup d’arguments qui sont justes et valables sur les plans politique, social et psychologique. L’Algérie n’a pas bénéficié de ses droits comme nation victime d’une longue nuit de colonialisme», ajoute-t-il. En effet, le dossier de la mémoire hante les esprits des néocolonialistes français dans leur quête d’un passé qu’ils estiment glorieux, mais qui n’était au final qu’un épisode de terrorisme civilisationnel.

    Samira Azzegag

    Horizons, 18/10/2021

  • Algérie-France: M (Edito de Reporters)

    La nation pour être créée, ou pour se perpétuer, a toujours besoin de repères intangibles grâce auxquels l’union des citoyens est acquise. La mémoire (M) collective en est un, et la date historique célébrée hier a été une occasion de le rappeler. Le 8 mai 1945 ne peut pas, et ne doit pas, être un événement anodin, que certains négligent pour, souvent, des raisons futiles. Les milliers de victimes du colonialisme français liées à ce jour ne peuvent être mis de côté ou oubliés. Même si cette date a souvent été instrumentalisée par les officiels, cela n’enlève pas de son importance. La mémoire est collective, et elle touche tous les Algériens. Il est impératif d’insister, pour ceux qui l’auraient oublié, qu’il s’agit d’un effroyable crime contre l’humanité dont étaient victimes des milliers d’Algériens. Le sang versé est loin d’être un « détail » de l’histoire du pays.

    Même si cela reste malheureusement dans un sens vertical, en provenance du pouvoir, mais il est tout à fait louable de commémorer, hier, la Journée nationale de la mémoire. Une première depuis l’Indépendance. Ce sera ainsi toujours lié au 8 mai, et tant mieux. Il faut surtout espérer que les célébrations de cette journée, pour les prochaines années, se feront en dehors des cérémonies officielles. Il est primordial que tout le monde apprenne à se mettre dans le « bain ». Il s’agit de faire partager cette journée à tous les citoyens, et à tous les niveaux. La journée nationale de la mémoire ne peut pas être limitée aux festivités des officiels, dont les effets n’ont jamais dépassé le cadre des salles ou des monuments funéraires.

    D’ailleurs, la chaîne de télévision (lancée le 1er novembre dernier) dédiée à la Mémoire est loin d’être suffisante. Après six mois d’existence presque rien d’intéressant n’a été retenu des programmes diffusés.

    Tout ce qui a été fait, et ce qui se fera, n’aura que peu d’impact tant que les citoyens ne se sentent pas concernés. Les fautifs sont des deux « bords ». D’un côté, des officiels qui n’arrivent pas à suivre toutes les mutations mondiales et internes, et ne savent toujours pas comment interagir avec les Algériens. D’un autre côté, les citoyens sont gagnés par la sinistrose depuis longtemps et ont du mal à en sortir.

    Le dossier mémoriel est avant tout interne, algéro-algérien. Le valoriser à ce niveau est bien plus important que toutes les autres démarches.

    Reporters, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, mémoire collective, colonisation, massacres, 8 mai 1945, crimes coloniaux,

  • Algérie/ Un règlement global et définitif (Edito de Horizons)

    La commémoration du 76e anniversaire du génocide du 8 mars, resté impuni, signe la défaite inéluctable du colonialisme dont le caractère barbare n’a jamais été connu dans toute l’histoire de l’humanité. Le tournant historique a constitué le facteur déclencheur de la plus grande révolution dans le monde qui a pleinement consacré les valeurs de liberté et du droit à l’autodétermination pour tous les peuples soumis au joug colonial. Il a permis l’émergence du nouveau monde de Bandoung portant haut l’étendard du droit à l’indépendance et au développement équitable longtemps dénié par un système totalitaire, injuste et inégalitaire dont l’expression concrète s’est traduite par le refus d’un Nuremberg des crimes coloniaux contre l’humanité et des crimes de guerre.

    Précisément, les massacres et la violation massive des droits de l’homme commis contre un peuple revendiquant pacifiquement son droit absolu à l’indépendance interpellent la conscience mondiale sur la barbarie coloniale reproduisant, le jour même de la victoire sur le fascisme à laquelle les 60.000 combattants algériens ont contribué, les méthodes d’extermination, d’exécution sommaire, de torture, du bombardement des villages rasés au napalm, de l’incinération dans les fours crématoires…

    Le devoir de reconnaissance, clairement admis par les 4 présidents français dénonçant le système colonial injuste et les crimes contre l’humanité, représente en soi une victoire sur les décennies de silence, entérinées par le processus de réconciliation mémorielle. Des acquis importants jonchent cette nouvelle dynamique de rapprochement lancée par le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français. Elle est confortée par le rapatriement des restes mortuaires des 24 résistants et la reconnaissance de l’assassinat des symboles de la révolution.

    Mais il reste encore à faire pour appréhender dans toute sa dimension le contentieux colonial tributaire, comme le souligne opportunément le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, d’un règlement global du dossier mémoriel en attente d’une prise efficiente de la question des explosions nucléaires, de la remise des cartes d’enfouissement des déchets nucléaires, de l’indemnisation des victimes et de l’ouverture totale des archives.

    Par-delà une vision partielle et parcellaire contenue dans le rapport édulcoré de Benjamin Stora, la nouvelle Algérie est viscéralement attachée au devoir de mémoire érigé en socle incontournable à hauteur des sacrifices du peuple algérien victime. Elle entend favoriser une réconciliation qui passe par une «reconnaissance officielle, définitive et globale» des crimes coloniaux, dira le ministre de la Communication.

    Horizons, 08 mai 2021

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