Étiquette : Mauritanie

  • Mauritanie : Deux islamistes évadés de la prison

    Tags : Mauritanie, prison, évasion, terroristes, Saleck Ould Cheikh, Mohamed Ould Chebih, prison de Dar Naïm, attaque de Lemgheity,

    Au moins, deux gardes pénitentiaires ont été tués et deux autres blessés lors d’un échange de tirs avec des prisonniers islamistes dans lequel quatre prisonniers islamistes se sont évadés, a rapporté dimanche Al Akhbar.

    Il s’agit, selon l’agence d’information mauritanienne, de Saleck Ould Cheikh condamnée depuis 2011 et de Mohamed Ould Chebih en prison depuis 2005, à la suite d’attaques perpetrées à Nouakchott et Lemgheity.

    Citant le Ministère mauritanien de l’Intérieur ,la même source indiqué lundi, la traque de quatre terroristes évadés de prison dimanche soir. « Le 05 mars 2023, vers 21h00, quatre terroristes ont réussi à s’évader de la Prison centrale de Nouakchott, après avoir agressé les gardes pénitentiaires. Cela a entraîné un échange de coups de feu au cours duquel deux gardes nationaux sont morts en martyr. Que Dieu leur accorde sa miséricorde. Deux autres ont été légèrement blessés. Que Dieu les guérisse », indique communiqué du Ministère.

    Citant des sources bien informées, Al Akhbar rapporte que parmi ces fugitifs, figurent Saleck Ould Cheikh, condamné pour son implication dans l’opération de Nouakchott (2011) et Mohamed Ould Chbih, condamné à la suite de l’attaque de Lemeigheity (2005).

    La police retrouve le véhicule utilisé par les fugitifs

    Les forces de sécurité ont retrouvé à Dar Naim, la voiture utilisée par les salafistes après leur évasion de la prison civile de Nouakchott. Le véhicule se trouvait à proximité du « carrefour de la résistance », à Dar Naim, Nouakchott Nord, suite à une crevaison. Des éléments de la police et de la garde nationale ont installé un périmètre de sécurité autour de la voiture, en attendant l’arrivée du procureur de la République.

    Pour rappel, quarante trois détenus se sont évadés de la même prison le 19 février 2016. Parmi les prisonniers évadés íl y avait des bandits dangereux condamnés à des peines de mort. 

    #Mauritanie #Prison_nouakchott #Evasion #Terrorisme

  • Le sénégalais Mankeur Ndiaye toujours au service du Maroc

    Tags : Maroc, Sénégal, Sahara Occidental, Union Africaine, Mauritanie, Mankeur Ndiaye, corruption, pots-de-vin,

    L’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères se trouve depuis vendredi 03 mars à Dakhla, chef-lieu de la régional méridionale du Sahara Occidental. « Je viens d’atterrir à Dakhla (Maroc) ce 03/03/23 pour prendre part au Forum annuel de «Maroc Diplomatique », l’Observatoire de la diplomatie marocaine, sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l’invitation de sa directrice générale et co-fondatrice Mme Souad Mekkaoui ». Le lendemain, Il présentera, « une communication sur Quelle Afrique en temps d’incertitudes et de bouleversements? » dans ce forum organisé sous le titre de « Le Maroc en Afrique: Choix Royal pour un Continent global et intégré », précise-t-il.

    La soumission de Ndiaye aux ordres et désirs de la monarchie alaouite ne date pas d’aujourd’hui. Des documents de la diplomatie marocaine publiés par un hacker français en 2014 ont révélé l’argent qu’il recevait de la « main » de l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Berrada. L’équivalent de plus de 12.000 euros reçus chaque année en cash. Le hacker a apporté les preuves : Deux lettres de l’ambassadeur marocain : Une première rapportant le passage de Mankeur Ndiaye pour demander son cadeau et une autre accusant sa réception.

    Ces documents expliquaient l’offensive de Dakar contre les sahraouis au sein de l’Union Africaine. La même année, le Sénégal, à l’aide de la France, faisait pression sur quelques pays en faillite politique et économique pour soutenir son initiative visant à supprimer le conflit du Sahara Occidental de l’agenda de l’organisation panafricaine.

    En rouge, les pays qui constituent le « 1er cercle » des soutiens en Afrique

    L’alliance maroco-sénégalaise date des années 1980 depuis que le roi Hassan II s’est aligné du côté de Abdou Diouf dans le conflit qui l’a opposé au président mauritanien Maaouiya Sidahmed Taya. Selon certaines sources, Hassan II a eu un rôle non négligeable dans cette crise entre Dakar et Nouakchott. Rappelons sa déclaration distinguant le Sénégal « pays frère » et la Mauritanie « pays voisin ».

    Au Sénégal, le Maroc est une ligne rouge. Depuis le scandale suscité par les révélations sur les pots-de-vin marocains, le président Macky Sall a menacé de predre des mesures contre tout média qui ose critiquer le royaume de Mohammed VI.

    #Sénégal #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Africaine #Mankeur_Ndiaye #Dakhla #Corruption #Pot_de_vin #RASD

  • Wikileaks : la clé de nos différends avec l’Algérie est une solution au Sahara

    Tags : Wikileaks, Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Mauritanie,

    WikiLeaks a encore frappé avec 250.000 mémos confidentiels publiés.
    Julian Assange, figure de proue du site, est devenu la bête noire du Pentagone.

    WikiLeaks est une drôle de boîte noire du web d’où sortent des révélations qui font trembler Washington et provoquent des frayeurs géopolitiques. Le ministre italien des Affaires étrangères est allé jusqu’à évoquer un «11 Septembre de la diplomatie mondiale», suite aux dernières révélations de WikiLeaks. Quant à son mystérieux patron, Julian Assange, il est devenu la nouvelle icône du journalisme qui, après avoir surfé sur la protection ultra sécurisée des journalistes dans les pays nordiques, s’est mis à l’abri chez les Suisses. Victime de nouvelles cyberattaques, le site WikiLeaks a en effet trouvé vendredi refuge en Suisse alors que Washington cherche à stopper ses activités. Le site s’est installé à une nouvelle adresse, WikiLeaks.ch.

    Depuis dimanche 28 novembre, de nouvelles révélations sont publiées, faisant les choux gras des médias. Entre détails croustillants et portraits psychologiques des hommes de pouvoir, des informations d’ordre plus géopolitiques ont été rendu publics (voir encadré et page ci-contre sur le Maroc). Les câbles vont du 28 décembre 1966 au 28 février 2010 et proviennent de 274 ambassades, consulats et missions diplomatiques. Sur son site, WikiLeaks affirme que «les documents donneront aux citoyens dans le monde entier une vue sans précédents sur les activités à l’étranger du gouvernement américain». Toutefois, la vue d’ensemble n’est pas aisée puisque le site stipule que pour arriver au bout des 250.000 mémos, un individu lisant les câbles au rythme équivalent à une thèse doctorale par semaine mettrait 70 ans à lire tous les documents. Dur de faire le tour des documents donc, mais pourtant, le jeu en vaut la chandelle selon Julian Assange : «Les câbles dévoilent les USA espionnant leurs alliés et l’ONU ; fermant les yeux sur la corruption et les violations des droits de l’Homme des « pays clients » ; des arrangements discrets avec des pays supposés neutres ; et du lobbying pour les entreprises américaines ». Evidemment, ces divulgations ne sont pas du goût de tout le monde…

    Julian Assange, un homme traqué

    La traque du porte-parole de WikiLeaks coïncide avec la publication par son site de milliers de notes diplomatiques américaines, qui ont exaspéré de nombreux pays et en premier lieu Washington, lequel le considère désormais comme l’ennemi public numéro 1. Les Etats-Unis, qui ont qualifié d’ « anarchiste » le fondateur de WikiLeaks, mettent tout en œuvre pour l’arrêter. Des sénateurs américains ont ainsi annoncé qu’ils avaient déposé une proposition de loi pour faciliter les recours juridiques contre Julian Assange et son site. Installé en Suède depuis le mois d’août, Julian Assange a dû à présent fuir, étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international, suite aux accusations de viols et agressions déposés par deux suédoises. Julian Assange nie catégoriquement et laisse entendre qu’il est victime d’une conspiration. Autour de lui, ses collaborateurs dévoués – jeunes informaticiens doués, journalistes à la plume engagée, réseau collaboratif et un bon cabinet d’avocats, élément clé d’un parcours de cyberattaquant- font bloc. Julian Assange actuellement très recherché, tant des médias que de la justice, et suite à la « notice rouge » émise par Interpol, 188 pays membres d’Interpol ont maintenant l’obligation de l’arrêter et de l’extrader vers la Suède.

    Le Maroc sur les cables
    Maroc-Israël

    Dans un document confidentiel datant du 9 juin 2009, l’ambassade américaine à Rabat voit d’un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël après les contacts que les deux pays ont eu à Rabat, entre le 3 et 5 juin 2009, à l’occasion de la tenue de la rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Gaza, fin 2007 et début 2008. Durant la même rencontre, Eynat Shlein-Michael, directrice des affaires Maghreb au ministère des AE israélien, a rencontré Youssef Amrani, le SG des AE marocain». Plus tard, la responsable israélienne a confié que «Amrani a manifesté sa volonté de résoudre certaines questions en suspens, y compris les autorisations de survol, mais que le gouvernement du Maroc tarde à les livrer. Le document souligne également que Eynat Shlein-Michael a exprimé à Youssef Amrani le souhait de son gouvernement d’une part, que le Maroc soutienne activement Mahmoud Abbas et d’autre part, d’identifier les opportunités de coopération «win-win» entre le Maroc et Israël. Eynat Shlein-Michael a confié que son déplacement au Maroc s’inscrit dans un cadre strictement bilatéral et non pour participer à la conférence sur le terrorisme nucléaire. Le télex de l’ambassade américaine à Rabat rapporte que la responsable israélienne s’est dit satisfaite de son séjour marocain. Eynat Shlein-Michael a jeté des fleurs à Youssef Amrani qui «l’a présentée aux ambassadeurs français et russe», elle a en revanche souligné que «l’enthousiasme de Amrani n’est pas partagée par les autres responsables des Affaires étrangères marocains».

    Maroc-Algérie

    Un télex datant du 9 juin 2009 rapporte des propos attribués à Yassine Mansouri. En réponse à une question du sénateur Burr (à gauche), le patron de la DGED assure que «nous avons un grave problème avec l’Algérie. Le Maroc apprécie les efforts des secrétaires d’Etat Rice et Clinton visant à améliorer les relations mais la clé de nos différends avec l’Algérie est une solution de l’affaire du Sahara occidental. Mansouri a souhaité bonne chance à l’ambassadeur Christopher Ross en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara occidental». Les discussions entre le sénateur Burr et Yassine Mansouri (à droite), (ont porté également sur les Marocains encore détenus à Guantanamo. Le chef de la DGED a demandé à son interlocuteur le «retour des deux Marocains».

    Maroc-Mauritanie

    Dans le même télex, la situation en Mauritanie a été au centre des discussions entre Mansouri et Burr. Le chef de la DGED a confié à son interlocuteur que «la stabilité de la Mauritanie est plus importante que la démocratie. Mansouri a demandé au gouvernement américain d’être plus flexible» sur cette question.

    Les «invités» du Maroc

    Un télex datant du 1er avril 2010 rapporte les discussions entre le général William Ward, le chef de l’Africom, et le général Abdelaziz Bennani. L’Américain a fait savoir à son homologue marocain que le «royaume compte plusieurs invités de marque. Bennani demande à Ward s’il fait référence à Chirac et Sarkozy. Le chef de l’Africom a répliqué qu’il faisait référence au chef de la junte militaire Dadis Camara (à l’époque hospitalisé au Maroc après une tentative d’assassinat) et à son ministre de la Défense (Sekouba Konaté, ndlr). Surpris, le général Bennani a déclaré qu’il n’avait pas d’information sur l’arrivée de ce dernier au Maroc. Bennani a fait savoir à Ward que le séjour de Dadis s’inscrivait dans un cadre humanitaire. Le général Ward a souhaité que le Maroc garde Dadis Camara le plus longtemps possible».

    Poutine-Berlusconi, comme cravate et chemise

    Des diplomates américains installés à Rome révèlent par WikiLeaks que le Premier ministre russe, Vladimir Poutine et son homologue italien Silvio Berlusconi ont une relation plus qu’amicale… Des «cadeaux somptueux» sont offerts dans les deux sens, des contrats juteux dans le domaine de l’énergie… Le Premier ministre italien se fait un malin plaisir à devenir le porte-parole « poutinien » en Europe. La diplomatique américaine juge au passage le pouvoir de Poutine en berne, affaibli par une bureaucratie ingérable et souvent indifférentes à ses directives.

    La Chine attaque (déjà) l’Amérique !

    Toujours selon les documents divulgués, les Chinois mèneraient des attaques informatiques contre les Etats-Unis et leurs alliés. Pékin a notamment ordonné le piratage de Google, explique un télégramme de janvier 2010. L’ordinateur du Dalaï Lama et de nombreux diplomates étrangers sont également espionnés depuis 2002.

    Le Qatar ennemi de la lutte anti-terroriste

    L’organisateur de la Coupe de Monde 2022 est jugé par la diplomatie américaine comme étant le pire pays de la région sur le plan de la lutte anti-terroriste. Quand au reste, ce sont, toujours selon le site, les donateurs saoudiens qui restent les principaux financiers d’Al Qaïda.

    Une visite d’Obama contre un échange de prisonniers

    On apprend que la Slovénie a accepté un prisonnier de Guantanamo sur son sol contre une visite officielle de Barack Obama. La république des Kiribati a même annoncé vouloir prendre en charge des détenus musulmans chinois contre une «valise diplomatique» remplie de dollars. Plus incroyable encore, les Américains ont proposé aux Belges d’accepter des prisonniers de Guantanamo sur son sol. Un moyen «peu coûteux» selon eux pour prendre du poids en Europe.

    Publié dans Le Soir Echos le 06 – 12 – 2010

    Source

    #Maroc #algérie #Sahara_Occidental #Mauritanie #Assange

  • Algérie-Mauritanie : Le Conseil des hommes d’affaires tient sa 5e session

    Tags : Algérie, Mauritanie, Foire internationale «El-Mouggar», Tindouf,

    Le Conseil des hommes d’affaires algéromauritanien a tenu, vendredi à Tindouf, sa 5e session sous l’égide du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, et du ministre mauritanien du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme, Lamrabott Ould Bennahi. La réunion du Conseil des hommes d’affaires algéro-mauritanien intervient en marge de la 11e édition de la Foire internationale «El-Mouggar» qui a ouvert ses portes vendredi.

    Dans son allocution, M. Rezig a souligné «l’importance de cette réunion tenue en marge de la Foire internationale El-Mouggar qui constitue une rencontre importante» ayant pour objectif d’être au diapason de la dynamique économique que connaissent les échanges commerciaux entre les deux pays, notamment dans leur dimension africaine, à la faveur de la Zone de libreéchange continentale africaine (ZLECAf) et des opportunités et avantages qu’offre cet accord. La Foire internationale «El Mouggar» est un carrefour des cultures et de la diversité positive des habitants de la région qui a prouvé et continue de prouver sa «place importance et centrale dans le processus de construction d’une économie qui repose sur la valorisation et la promotion des échanges commerciaux avec les pays voisins, particulièrement la Mauritanie et la République Arabe Sahraouie», a-t-il dit.

    Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance du poste frontalier de Tindouf, le qualifiant de «porte sur le marché de l’Afrique de l’Ouest.» Pour M. Rezig, la route de Zouérate constituera «une importante artère» dans la dynamisation des échanges commerciaux bilatéraux. Le ministre a exprimé le souhait de voir «les efforts et les démarches des dirigeants de nos deux pays sanctionnés par des résultats concrets à la hauteur desbonnes relations unissant nos deux pays frères.»

    «Pour sa part, le ministre mauritanien a estimé que l’échange commercial et la coopération économique fructueuse, constituant des paris à remporter, garantissent la réalisation de l’intégration économique escomptée», soulignant le rôle du conseil des hommes d’affaires algéro-mauritanien dans ce domaine, «qui est appelé à concrétiser la coopération et l’intégration dans l’ensemble des démembrements du secteur privé», a-t-il ajouté.

    M. Ould Bennahi a affirmé l’attachement de son pays à l’instauration d’un climat favorable à l’investissement, par l’établissement d’un cadre juridique qui protège et encourage les initiatives d’investissement et la mise en place des infrastructures institutionnelles indispensables pour aplanir toutes les difficultés ainsi que le renforcement de l’échange économique et de la circulation des marchandises, notamment avec le voisinage direct.

    Le ministre mauritanien a appelé, à ce titre, les opérateurs économiques des deux pays à élargir la coopération et à créer des partenariats bilatéraux dans tous les domaines économiques, ce qui est à même de promouvoir de diversifier les échanges commerciaux et l’investissement, tout en accélérant le processus du développement des deux pays.

    De son côté, le wali de Tindouf, Mohamed Mokhbi a indiqué que cette foire se voulait «un point de départ.

    Par : RIAD EL HADI

    Le Midi Libre, 26/02/2023

    #Algérie #Mauritanie

  • Qatargate : Les aveux d’un repenti plein de remords

    Tags : Maroc, Mauritanie, Parlement européen, Corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Mark Tarabella, Andrea Cozzolino, Lara Comi, Susanna Camusso,

    Pier Antonio Panzeri (67 ans) parle. Il a accepté d’avouer tout ce qu’il sait sur l’affaire de corruption du Parlement européen en échange d’une peine limitée. Voici ce qu’il a raconté aux enquêteurs ces dernières semaines, comme une personne prise de remords.

    Une pièce dans les locaux de la police judiciaire fédérale à Bruxelles, filmée sous tous les angles. A une table est assis Pier Antonio Panzeri avec ses cartes de visite. Il est entouré d’un avocat et d’un traducteur. Il s’entretient avec les enquêteurs du Bureau Central Anti-Corruption (BCAC). Beaucoup de choses dépendent de ce qu’il dit. De sa bonne coopération dépend le respect, à la fin de l’enquête, des termes du mémorandum « repenti » qu’il a conclu avec le parquet fédéral en janvier. Quand Pier Antonio Panzeri quitte sa cellule de prison, il parle.

    Le Soir, Knack et nos confrères italiens de La Repubblica ont obtenu les comptes rendus des interrogatoires des témoins de Panzeri, les 2 et 13 février, ainsi que d’autres documents du dossier d’instruction.

    Dans ces documents, l’ancien député européen de 67 ans évoque tous les aspects du système de corruption qu’il aurait mis en place au détriment du Parlement européen et au profit du Maroc, du Qatar et de la Mauritanie. Parfois, il acquitte certains accusés. C’est le cas de Niccolo Figa-Talamenca, le lobbyiste italien que le juge d’instruction bruxellois Michel Claise a libéré après la séance du 2 février avec Panzeri.

    Mais le plus souvent, Panzeri apporte des informations compromettantes. Ses confessions doivent être lues avec prudence. Ils peuvent être contredits par de nouveaux actes d’enquête et par les interrogatoires d’autres prévenus. Ils peuvent même être contredits par de nouvelles déclarations de Panzeri lors d’interrogatoires ultérieurs.

    Les avocats d’Eva Kaili et de Marc Tarabella, qui ont tous deux été accusés par Panzeri lors de précédents interrogatoires, ont déjà exigé une confrontation entre leurs clients et l’auteur des remords.

    Lors de ses récents interrogatoires, M. Panzeri a admis avoir reçu – avec celui qui semble être son bras droit, Francesco Giorgi – au moins 2,6 millions d’euros des trois pays mentionnés : Maroc, Qatar et Mauritanie. La grande majorité de cette somme a été versée en espèces. Une partie de cette somme a été distribuée à des députés et des assistants parlementaires entre 2018 et 2022, selon les regrets.

    Selon lui, le Qatar était le plus gros « client » de l’organisation, qu’il dit avoir dirigée. Le Maroc aurait transféré au moins 180 000 euros en espèces (plus des cadeaux et des voyages) et la Mauritanie 200 000 euros aux « associés » de Panzeri-Giorgi.

    Panzeri porte de lourdes accusations contre le Belge Marc Tarabella, qu’il avait déjà « dénoncé » lors de son premier interrogatoire après son arrestation. Mais il n’est pas tendre non plus avec les députés européens Andrea Cozzolino, Eva Kaili et Lara Comi. Le nom de cette dernière, eurodéputée du parti italien Forza Italia (droite conservatrice, appartenant au groupe PPE au Parlement européen, apparaît pour la première fois dans ce dossier. Elle n’a pas été élue en 2019, mais remplace Silvio Berlusconi depuis novembre 2022. Elle nie toutes les allégations.

    Antonio Panzeri affirme également avoir transféré des cadeaux ou de l’argent à deux membres du personnel et conseillers politiques de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D).

    Le Soir a contacté par e-mail les différentes personnes et pays nommés ou accusés par Panzeri avant la publication de cet article.

    Sauf mention contraire, nous avons reçu des réponses dénonçant « la violation du secret de l’instruction ».

    Notre client s’adresse aux autorités judiciaires et il ne nous appartient pas de commenter des documents qui ont été divulgués, et qui violent donc le secret de l’instruction et le secret professionnel », nous ont indiqué Laurent Kennes et Marc Uyttendaele, les avocats de Pier Antonio Panzeri.

    Maroc : plus de 180 000 euros (plus avantages en nature)

    En 2009, alors qu’Antonio Panzeri vient d’être réélu au Parlement européen, il devient l’un des personnages clés de la diplomatie européenne à Rabat. Il devient président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et coprésident de la commission parlementaire mixte UE-Maroc. Son chemin croise rapidement celui d’Abderrahim Atmoun. Atmoun était député marocain depuis 2003, voyageait entre le Maroc et la France, parlait couramment l’italien et est également devenu coprésident de la commission mixte en 2011.

    ‘Une amitié est née de cette relation de travail’, a raconté Panzeri lors d’un interrogatoire. Et pour bien montrer que l’affection était réciproque, Abderrahim a fait aménager un club de jazz à Milan peu avant les élections européennes de 2014 pour fédérer la diaspora marocaine, qui peut voter en Italie. Coût estimé de l’opération : 50 000 euros.

    Quelques semaines plus tard, fin juillet, les deux hommes sont décorés par le roi Mohammed VI.

    Entre janvier et février 2017, Panzeri troque la présidence de la délégation Maghreb contre celle de la sous-commission des droits de l’homme (DROI). Cela ne l’a pas empêché de continuer à entretenir de bonnes relations avec Abderrahim Atmoun et le Maroc. Entre 2017 et la fin de son mandat en juillet 2019, il a été invité à plusieurs reprises à Casablanca et Marrakech, a-t-il expliqué aux enquêteurs. Il se souvient notamment du séjour d’une semaine à La Mamounia, l’hôtel le plus prestigieux du pays. Il était accompagné de quelques amis, dont Francesco Giorgi et Eva Kaili. Les avocats du couple n’ont pas souhaité faire de commentaires.

    En échange de ce séjour luxueux, Panzeri affirme avoir invité Abderrahim Atmoun en Italie à quatre reprises. En octobre 2018, il aurait accompagné Atmoun pendant une semaine – tous frais payés – lors d’un voyage à Cuba.

    En mai 2019, Panzeri ne s’est pas représenté comme candidat. Il a créé une association à but non lucratif à Bruxelles, Fight Impunity, et a continué à développer ses bonnes relations avec l’État marocain. Mais le Maroc voulait aussi approcher les députés européens élus. Panzeri a suggéré à son ami Atmoun quatre noms, selon son témoignage : Brando Benifei, Alessandra Moretti, Andrea Cozzolino et un quatrième député.

    Selon Antonio Panzeri, ces quatre députés étaient représentés par des associés lors d’une réunion avec Atmoun à Rome. Lors de son interrogatoire, le rebelle n’a pas dit ce qui s’était dit lors de la réunion. Il n’a pas affirmé que de l’argent ou des cadeaux avaient été distribués.

    Je n’ai jamais demandé à M. Panzeri le soutien d’une communauté étrangère », se défend l’eurodéputée italienne Alessandra Moretti. Il m’a dit que la communauté marocaine soutenait certains candidats, dont moi, mais je ne sais pas si c’est vrai.

    Et plus loin : ‘J’ai rencontré Atmoun en personne en 2019 parce que Panzeri me l’a présenté en tant que diplomate marocain. Nous n’avons jamais discuté de questions spécifiques et je ne me suis pas intéressé ou impliqué dans les questions liées au Maroc ces dernières années’, poursuit le membre du S&D. En revanche, elle aurait entendu dire par Antonio Panzeri qu’Abderrahim Atmoun aurait soutenu les campagnes de Benifei et/ou de Cozzolino. Mais j’ai toujours pensé que c’était plutôt de la vantardise », dit-elle.

    Je n’ai jamais eu de contact direct avec Atmoun, ni par l’intermédiaire de mes assistants, en général ou avant la campagne électorale », répond Brando Benifei, alors député européen. Il a déclaré qu’il savait que Panzeri et son assistant parlementaire avaient proposé une rencontre avec Atmoun à Rome. mais je n’ai pas accepté et je n’ai envoyé personne à ma place, même s’ils ont insisté ». Ils m’ont également proposé de prendre des contacts avec des représentants de la communauté marocaine en Italie, mais je ne pensais pas que cela serait particulièrement pertinent ou utile pour ma campagne. J’ai envoyé un e-mail à un représentant de la communauté, en vue d’un rendez-vous, qui, cependant, n’a pas eu lieu.
    en vue d’un rendez-vous, qui n’est toutefois jamais venu’.

    Il va sans dire que je n’aurais jamais pu imaginer, que personne n’aurait pu imaginer, que cette proposition plutôt limitée et apparemment inutile de Panzeri pourrait faire partie d’une sorte d’activité criminelle visant à influencer les processus démocratiques européens ».

    Pickpocket dans le Thalys

    Même s’il ne siège plus au parlement depuis juillet 2019, Antonio Panzeri a continué à compter à Bruxelles. Il était sollicité pour son expérience et son carnet d’adresses. Quelques mois après avoir quitté le parlement, « en octobre ou novembre » 2019, lit-on dans un surprenant passage d’un interrogatoire, Panzeri et son assistant, Francesco Giorgi, ont décidé de ne plus travailler gratuitement. Ils ont convoqué une réunion avec Atmoun dans un restaurant bruxellois, près du domicile de Panzeri. Nous avons discuté pendant un long moment et il a été décidé que nous recevrions chacun 50 000 euros par an ». Panzeri a déclaré aux enquêteurs qu’il a ensuite reçu 20 000 euros dans une chambre d’hôtel pour le mandat en cours, tandis que Giorgi a dû se contenter de la moitié plus un voyage gratuit au Maroc.

    En 2020 et début 2021, les plans n’ont pas pu être encaissés en raison de la pandémie et des problèmes de santé de l’un des trois, mais l’amélioration est arrivée en juin 2021. Les deux Italiens se sont rendus en voiture à Paris, où Atmoun – devenu depuis l’ambassadeur du Maroc en Pologne – a des relations. Panzeri et Giorgi sont revenus avec 50 000 euros en coupures de 50 et 100.

    En octobre 2022, ils ont pris un autre rendez-vous à Paris. Cette fois, ils ont voyagé en Thalys. Ils ont reçu chacun, a dit Panzeri lors de son interrogatoire, 25 000 euros. Mais sur le chemin du retour, a-t-il dit, il est tombé sur un pickpocket discret mais surtout chanceux. J’avais divisé la somme : 10 000 euros dans ma valise et 15 000 euros dans mon sac à dos. Lorsque je suis arrivé à Bruxelles, mon sac était toujours là, mais l’argent qui y était caché n’y était plus. On m’avait volé 15 000 euros ».

    Qatar : la mine d’or

    Parallèlement à leurs tractations avec le Maroc, Panzeri et Giorgi ont également conclu un accord avec un dignitaire du Qatar, Ali bin Samikh Al Marri, alors président de la Commission des droits de l’homme.

    Dans une monarchie autoritaire où tout est centralisé et contrôlé, cette Commission est plus une vitrine pour les étrangers qu’une institution indépendante.

    Lors de son interrogatoire, Panzeri a situé le début de cette relation d’affaires en 2018. Il était alors président de la sous-commission des droits de l’homme au Parlement européen : « Al Marri a décidé de me rencontrer ». Les hommes se sont serrés la main à Bruxelles, après quoi l’Italien et son assistant ont reçu une invitation pour un voyage à Doha au printemps de la même année. À l’issue de cette visite, nous avons décidé de signer un accord de travail entre la sous-commission de l’UE et l’Agence des droits de l’homme du Qatar ». Ce mémorandum de partenariat existe bel et bien, a récemment révélé Politico.

    Panzeri n’a pas mâché ses mots : avec Al Marri, qui deviendra plus tard ministre du travail de l’émirat, et l’est toujours, on a très vite parlé de gros sous. Francesco Giorgi et moi avons convenu de faire du lobbying. Il a été décidé de mettre 1 million d’euros en 2018 et 2019, puis 250 000 euros par personne et par an de 2020 à 2024′. Au début, la répartition de l’argent était de 60/40 en faveur de Panzeri. Et ensuite 50/50.

    La somme promise par les Qataris n’a pas été versée immédiatement, pas avant « mi-2019 ».

    L’eurodéputé savait qu’il était peu probable qu’il se présente pour un quatrième mandat. Je voulais faire du lobbying après avoir terminé mon activité parlementaire. Je n’ai jamais aimé l’argent liquide, je ne parle que pour moi, pas pour Francesco Giorgi ».

    Sa grande idée ? Trouver une entreprise qui créerait un semblant de légalité. Il a appelé cette société « Equality ». La comptable Monica Bellini s’est occupée de la partie administrative. Le Qatar devait fournir de l’argent à « Equality » par le biais d’une société turque. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Panzeri a laissé entendre à la police que le partenaire turc ne lui inspirait pas confiance. Il a également mentionné un manque d’enthousiasme ou de cran de la part de Giorgi. Avant que la crise des covides n’éclate, le Qatar aurait mis 250 000 euros dans l’entreprise. Après cela, les investissements ont cessé pendant un certain temps.

    Ce début difficile n’a pas empêché les Européens et le dignitaire qatari de se voir régulièrement, à chaque fois en présence du bras droit du Dr Al Marri, surnommé « l’Algérien ». Le sujet de conversation était les élections européennes de mai 2019. Le fait que Panzeri lui-même ne serait plus candidat n’arrangeait pas la partie qatarie. ‘Pour poursuivre une collaboration de lobbying après mon mandat, nous avions besoin de députés qui seraient certainement élus. J’avais donné deux noms aux Qataris : Andrea Cozzolino et Lara Comi. Et Francesco Giorgi avait mentionné sa compagne Eva Kaili. Ils avaient besoin d’argent pour leur campagne ».

    Panzeri situe cette réunion à Doha en mars ou avril 2019. Il n’est pas sûr que Kaili ait été présente mais, témoigne-t-il, il croit fermement qu’elle a été impliquée dans le deal.

    « Je suis sûr qu’à l’issue de cette réunion, les Qataris ont décidé d’allouer 250 000 euros pour chacune de leurs campagnes électorales (de Kaili, Cozzolino et Comi, ndlr). Les avocats de Kaili et Cozzolino n’ont pas souhaité commenter ce nouveau témoignage de Panzeri. Lara Comi et son avocat, en revanche, contredisent toutes les allégations et nient tout voyage à Doha au printemps 2019.

    Le Qatar a tenu sa promesse, selon Panzeri. ‘L’argent est arrivé chez Francesco Giorgi, rue Tulip’ (à Ixelles, ndlr), 1 250 000 euros en liquide. Je dois avouer que dans le cadre du marché, il y avait aussi 250 000 euros pour moi et Francesco Giorgi. Francesco Giorgi a distribué cet argent à tout le monde, y compris à moi. Il l’a donné à Eva (Kaili), Andrea (Cozzolino) …

    Panzeri a avoué avoir également reçu 115 000 euros en liquide à Milan au printemps 2021, toujours en provenance de Doha. L’argent était « dans un sac en plastique ».

    L’autre gros transfert d’argent liquide était lié à l’autre objectif présumé des Qataris : acheter le syndicat docile dans un pays où les violations des droits des travailleurs font la une des journaux depuis l’attribution de la Coupe du monde au Qatar. Selon Panzeri, en 2018, l’équipe d’Al Marri avait choisi l’Italienne Susanna Camusso pour devenir secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI). La candidate de l’opposition était Sharan Burrow.

    La CSI a déjà été discréditée après que Luca Visentini, qui a été élu secrétaire général en novembre 2022, a admis avoir reçu 50 000 euros en espèces de la part de Panzeri.

    Pour Susanna Camusso, les élections précédentes se résumaient à permettre aux syndicats des pays du Moyen-Orient et d’Afrique de payer leurs cotisations au syndicat international afin qu’ils aient le droit de vote. À cette fin, « l’Algérien » aurait remis 600 000 euros en liquide à Panzeri. Selon Panzeri, cela s’est passé au Square Plasky à Schaerbeek. L’assistante de Camusso aurait dit qu’elle n’avait besoin que de 50 000 euros. Ces 50 000 euros auraient également été remis à l’assistant de Plasky. Il restait donc 550 000 euros. Je n’ai pas dit cela à Francesco Giorgi », a déclaré Panzeri. Giorgi et moi avons perçu 25 000 euros chacun. Il me restait donc 500 000 euros que j’ai gardés chez moi ». C’est cet argent en particulier qui aurait été trouvé à son domicile lors de la perquisition du 9 décembre.

    L’ancien directeur de campagne/assistant de Camusso n’a pas voulu répondre à nos questions. Camusso lui-même nie avoir discuté d’argent avec Panzeri.

    ‘En 2018, alors que je me présentais au poste de secrétaire général de la CSI, j’ai été approché par Panzeri, qui m’a présenté au représentant d’une ONG qui, selon lui, était active dans le secteur des droits humains au Qatar’, a déclaré Camusso. ‘Étant donné que Panzeri était le président de la sous-commission des droits de l’homme à l’époque, je n’avais aucune raison de douter de ses paroles’.

    La réunion de 2018, rappelle-t-elle, avait eu lieu au cours d’un déjeuner, mais, selon elle, dans un restaurant différent de celui mentionné par Panzeri : « Au cours de cette courte réunion, il ne m’a pas été demandé de soutenir le gouvernement du Qatar de quelque manière que ce soit. Qatar de quelque manière que ce soit, et nous n’avons pas du tout parlé d’argent. Nous avons seulement parlé de la nécessité de promouvoir les syndicats au Qatar ».

    Camusso n’est pas devenu secrétaire général. Burrow a remporté l’élection.

    Le député européen Marc Tarabella (PS), qui a été mis en examen et emprisonné, ne figure toujours pas dans ce rapport. Lors de ses récents interrogatoires, Antonio Panzeri a confirmé les accusations formulées les 9 et 10 décembre. Il situe le début des versements clandestins au maire d’Anthisnes peu après les élections de 2019. Mais contrairement aux autres députés européens soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire du Qatar, Tarabella aurait été payé par Panzeri à partir de sa cagnotte personnelle. Ce dernier affirme avoir versé à Tarabella un total de 120 à 140 000 euros entre fin 2019 et juin 2022. Tarabella et son avocat rejettent ces allégations.

    Mauritanie : 200 000 euros pour un problème d’image

    La Mauritanie a un problème d’image. Ils ont engagé M. Panzeri sur ce qu’il fallait faire (…) Quant à mes honoraires, j’ai loué mon appartement de la rue des Tulipes à l’ambassadeur mauritanien. Le loyer était ma compensation. M. Panzeri a reçu 25 000 euros en liquide ». S’adressant à la police le 10 décembre, le lendemain de son arrestation, Francesco Giorgi a expliqué qu’il avait travaillé non seulement pour Rabat et Doha, mais aussi pour Nouakchott : en échange de ses conseils, l’ambassadeur mauritanien auprès de l’Union européenne aurait accepté de louer l’appartement de Giorgi pour 1 500 euros par mois, frais non compris. Lorsque Le Soir a demandé des commentaires en janvier, l’ambassade de Mauritanie a nié toute implication. Elle n’a pas répondu à notre nouvelle demande de commentaire.

    Dans ses récentes déclarations, Panzeri est plus précis, et en contradiction apparente avec son ancien associé. Panzeri affirme avoir rencontré l’ambassadeur à Bruxelles à la mi-2018. Quelques mois plus tard, après avoir été invité à Nouakchott, il a rencontré Mohamed Ould Abdel Aziz, alors président de la république. Ce dernier aurait « demandé qu’on ne dise pas de mal de son pays et qu’on crée un intérêt positif pour le pays ». Une mission que Panzeri et Giorgi auraient acceptée à contrecœur et pour laquelle ils auraient reçu 100 000 euros chacun entre 2019 et 2021.

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    #Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

  • Panzeri : 2,6 millions reçus du Maroc, du Qatar et de la Mauritanie

    Tags : Parlement européen, corruption, Maroc-Qatar-gate, Mauritanie, Antonio Panzeri,

    Un ex-député européen confesse les montants du Qatargate en échange d’une réduction de peine :  » 2,6 millions reçus « .

    L’Italien Pier Antonio Panzeri (67 ans), député européen entre 2004 et 2019, s’est engagé à avouer tout ce qu’il sait sur l’affaire de corruption du Parlement européen. Panzeri le fait en échange d’une réduction de peine.

    Les journaux Le Soir, Knack et La Repubblica ont pu voir les comptes rendus du témoignage de Pier Antonio Panzeri. Dans ceux-ci, Panzeri apporte des informations incriminantes et mentionne des montants prétendument reçus.

    Lors de ses récents interrogatoires, Panzeri a admis avoir reçu – avec ce qui semble être son bras droit, Francesco Giorgi – au moins 2,6 millions d’euros des trois pays mentionnés : Maroc, Qatar et Mauritanie. La grande majorité de cette somme a été versée en espèces. Une partie de cette somme a été distribuée à des députés et des assistants parlementaires entre 2018 et 2022, déclare Panzeri.

    Selon lui, le Qatar était le plus gros « client » de l’organisation, qu’il dit avoir dirigée. Le Maroc aurait transféré au moins 180 000 euros en espèces (plus des cadeaux et des voyages) et la Mauritanie 200 000 euros aux « associés » Panzeri-Giorgi.

    DE LOURDES ACCUSATIONS

    Panzeri a porté de lourdes accusations contre le Belge Marc Tarabella, qu’il avait déjà « dénoncé » lors de son premier interrogatoire après son arrestation. Selon Le Soir, Tarabella aurait dû recevoir un total de 250 000 euros à la fin de la législature, en 2024. Mais il n’est pas non plus tendre avec les eurodéputés Andrea Cozzolino, Eva Kaili et Lara Comi.

    Le nom de cette dernière, eurodéputée du parti italien Forza Italia, apparaît pour la première fois dans ce dossier. Elle n’a pas été élue en 2019, mais a remplacé Silvio Berlusconi en novembre 2022. Elle nie toutes les allégations.

    Les aveux doivent être lus avec prudence. Ils peuvent être contredits par de nouveaux actes d’enquête et par les interrogatoires d’autres accusés. Ils peuvent même être contredits par de nouvelles déclarations faites par Panzeri lors d’interrogatoires ultérieurs.

    Les avocats d’Eva Kaili et de Marc Tarabella ont déjà demandé une confrontation entre leurs clients et l’état d’avancement de l’affaire.

    De Morgen, 25/02/2023

    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #Corruption #Maroc #Qatar #Mauritanie

  • A propos du Moorish Movement

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Moorish Movement, Mauritanie, Tunisie,

    Alors que le scandale du MarocGate dévoile comment le Maroc a corrompu et manipulé les politiques et les médias en Europe, révélations sur Moorish Movement et ses tentacules dans les réseaux sociaux au service de la politique agressive du Makhzen.

    Moorish Movement est une page Twitter créé en mars 2020 en pleine crise du Covid au côté d’autres pages comme Wealth Of Morocco, Maroc Maure, Moorish Times… La plupart de ses pages ont été créées durant l’année 2020.

    Fort de son succès et de sa galaxie sur Twitter, Moorish Movement s’est lancé à l’assault de Facebook, Instagram ou encore TikTok. L’ensemble des pages de MM sur les réseaux sociaux cumulent à près de 110 000 abonnés.

    La page Moorish Movement se présente avant tout comme un regroupement en faveur de la « valorisation » et de la « protection » du patrimoine marocain. De très nombreux posts de MM sont dédiés au domaine culturel à travers de nombreux tweets dans les réseaux sociaux.

    Pourtant, cette page commence également à crisper les esprits par ces posts hostiles envers l’Algérie, le Sahara Occidental, la Mauritanie et depuis peu envers la Tunisie. MM aligné sur la propagande du Grand Maroc est également dans la ligne politique du Makhzen.

    Source

    #Maroc #Algérie #Moorish #Sahara_Occidental #Mauritanie #Tunisie

  • La Mauritanie intéressée par les carburants et produits agricoles russes

    Tags : Mauritanie, Russie, Sahel, Mali, Burkina Faso, lutte antiterrotiste, Sergeï Lavrov,

    Selon Agenzia Nova, la Mauritanie s’intéresse à l’approvisionnement en carburant et en produits agricoles de la Russie. Cela a été annoncé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergej Lavrov, qui était en visite officielle à Nouakchott.

    « Nos amis sont intéressés par la fourniture d’hydrocarbures, de nourriture et d’engrais russes. Nous en avons parlé en détail aujourd’hui. Nous sommes prêts à répondre aux demandes de la Mauritanie et d’autres pays africains », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre avec son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould Merzoug.

    Agenzia Nova

    Lavrov offre le soutien de Moscou à la Mauritanie

    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a offert mercredi son soutien à la Mauritanie dans la lutte contre le djihadisme au Sahel, affirmant respecter la position du pays dans la guerre en Ukraine.

    Son homologue mauritanien a souligné le « respect par son pays des règles du droit international », tout en disant « comprendre » les préoccupations russes en matière de sécurité.

    La visite de Lavrov à Nouakchott fait partie d’une offensive diplomatique plus large de la Russie en Afrique, où la guerre a intensifié la concurrence stratégique entre les grandes puissances.

    Mardi, il s’est rendu au Mali, où la Russie est devenue un partenaire clé de la junte au pouvoir.

    Là, il a promis d’aider les pays du Sahel et du golfe de Guinée dans la lutte contre le djihadisme, et a fait allusion à une implication accrue sur le continent.

    La Mauritanie est un pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

    Le djihadisme s’est propagé dans les pays sahéliens du Mali, du Burkina Faso et du Niger et menace désormais le golfe de Guinée plus au sud, bien que la Mauritanie n’ait pas connu d’attaque depuis 2011.

    Le vaste pays de 4,5 millions d’habitants, principalement désertique, a voté en mars 2022 en faveur d’une résolution de l’ONU appelant la Russie à cesser immédiatement ses opérations militaires en Ukraine.

    De nombreux pays africains se sont abstenus ou n’ont pas voté.

    En octobre, la Mauritanie a voté une résolution contre l’annexion par la Russie de quatre régions de l’Ukraine. Mais en novembre, il s’est abstenu lors d’un vote sur les réparations de guerre que la Russie devrait verser à l’Ukraine.

    « Nous avons exprimé notre respect pour la politique constante de neutralité de la Mauritanie sur tous les axes », a déclaré M. Lavrov aux journalistes mercredi.

    Mais, a-t-il dit, cette neutralité n’a pas empêché la Mauritanie de s’attaquer activement aux « problèmes » de la région.

    « Je parle de la menace terroriste dans la région sahélo-saharienne », a déclaré Lavrov.

    Il a également cité le conflit entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental, qui borde la Mauritanie.

    « Nous soutiendrons activement ces efforts de nos amis africains, partant du principe qu’ils sont intéressés à être aidés dans ce travail », a-t-il ajouté.

    Lors d’une conférence de presse conjointe, le ministre mauritanien des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzoug a évoqué « certaines constantes » dans la diplomatie mauritanienne dont « le respect des règles du droit international et des principes de la Charte des Nations unies ».

    Mais il a déclaré que « la Mauritanie comprend les préoccupations de sécurité de la Russie et estime qu’elles doivent être prises en considération pour son rôle important dans la sécurité et la stabilité en Europe et au niveau international ».

    Lavrov a été reçu par le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a rapporté l’agence de presse nationale.

    Barron’s, 08/02/2023

    #Russie #Mauritanie #Sahel #Mali #Burkina_Faso #Lutte_Antiterroriste

  • Lavrov au Soudan pour une impulsion diplomatique dans le Sahel africain

    Tags : Russie, Sahel, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Soudan, lutte antiterroriste,

    KHARTOUM, 9 février (Reuters) – Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devait rencontrer jeudi des responsables au Soudan, dans le cadre d’une tournée africaine visant à étendre son influence à un moment où les pays occidentaux ont cherché à isoler Moscou avec des sanctions sur la guerre en Ukraine .

    Lavrov est arrivé à Khartoum mercredi soir, cherchant à renforcer les liens économiques des deux pays, en particulier dans les infrastructures, a indiqué l’agence de presse officielle SUNA. La tournée de Lavrov a également inclus l’Irak, la Mauritanie et le Mali , et la semaine dernière, il s’est rendu en Afrique du Sud.

    Le Soudan a été coupé de milliards de dollars de financement international après que les chefs militaires ont renversé un gouvernement de transition soutenu par l’Occident en 2021. En même temps qu’ils recevaient Lavrov, les autorités soudanaises accueillaient cette semaine des envoyés des États-Unis, de Grande-Bretagne et de France, qui vont soutenir les pourparlers pour former un nouveau gouvernement civil démocratique au Soudan.

    Les pays occidentaux s’inquiètent de l’influence croissante de la Russie dans le Sahel africain et ses régions frontalières. Le conseil militaire au pouvoir au Soudan a précédemment envisagé d’autoriser la Russie à ouvrir une base navale sur la côte de la mer Rouge, une région stratégique où les pays du Golfe et la Turquie se disputent également l’influence .

    Reuters n’a pas pu établir immédiatement si la base était à l’ordre du jour de Lavrov lors de la visite.

    Des diplomates occidentaux et des sources officielles ont déclaré que l’entrepreneur militaire privé russe du groupe Wagner a travaillé au Soudan pour développer l’extraction de l’or, entre autres activités.

    Le ministère soudanais des Affaires étrangères a précédemment nié la présence de Wagner , qui appartient à Yevgeny Prigozhin, un allié du président russe Vladimir Poutine.

    A Khartoum, Lavrov devait rencontrer le ministre des Affaires étrangères désigné, Ali al-Sadeq, ainsi que d’autres responsables, a indiqué la SUNA.

    Le Soudan a courtisé le soutien de la Russie au cours des dernières années avant que l’ancien président Omar el-Béchir ne soit renversé lors d’un soulèvement en 2019. Avant le coup d’État d’il y a 15 mois, les partis civils soudanais qui partageaient le pouvoir avec l’armée après le renversement de Bashir avaient noué des liens plus étroits avec l’Occident.

    Le chef adjoint du conseil au pouvoir du Soudan et chef de ses puissantes forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le général Mohamed Hamdan Dagalo, mieux connu sous le nom de Hemedti, s’est rendu en Russie la veille de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022 et s’est dit ouvert à l’accueil d’un base russe.

    Reuters, 09/02/2023

    #Russie #Sahel #Mali #Burkina_Faso #Mauritanie #Soudan

  • Maroc : « La réciprocité » comme arme contre la Mauritanie

    Tags : Maroc, Mauritanie, RAM, vols, Abdellatif Bendahane, agressivité, menaces,

    Dans des correspondance interchangées Abdellatif Bendahane, directeur des affaires africaines au MAED, informe son supérieur, le ministre marocain des affaires étrangères à l’époque, Saadeddine El Othmani, que « la Mauritanie menace d’interdire a notre compagnie nationale RAM d’operer des vols conformement a l’accord aerien ».

    « La Mauritanie menace d’interdire à notre compagnie nationale RAM d’opérer des vols conformément a l’accord aérien. Comme vous le savez il s’agit d’actes politiques inacceptables », a-t-il écrit dans un email envoyé le 25/07/2013. « Voila pourquoi je vous suggere de réunir autour de vous le ministre Rabbah et le PDG de la RAM pour déterminer une position face à ce sujet. En attendant, notre ambassadeur à Nouakchott doit effectuer une démarche officielle auprès des hautes autorités mauritaniennes leur signalant que ce genre d’attitudes inamicales à notre egard risque de prendre d’autres dimensions », a-t-il ajouté.

    Dans un autre courrier confidentiel envoyé 3 jours plus tard, Bendahane propose de faire la « réciprocité » par le Maroc. « Si aujourd’hui dimanche la Mauritanie empêche notre vol d’atterrir à Nouakchoott et bien en semaine on leur fait la même chose c’est la réciprocité. Mais Sa Majesté le Roi doit être informé de cette situation. Il ne faut pas que Sa Majesté l’apprenne par la presse ou autre ».

    Dans un troisième courrier électronique envoyé le même jours sous le titre de « Message transmis par Benhima » Bendahame écrit : « Le vol Nouakchott de ce soir 20h45 est interdit par DGAC Mauritanie selon message reçu par la tour. Nous mettons en oeuvre le maintien du vol selon planning etabli. CDB Ammor sera briefé à son arrivée de Madrid à 19h20. Négociations en cours avec ONDA pour ne pas bloquer ».

    « Il me parait fort parler aux MAE et Ministre des transports mauritaniens », conclue-t-il.