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  • Comment le Maroc est en train de se faire hara-kiri

    Comment le Maroc est en train de se faire hara-kiri

    Maroc, Algérie, Mauritanie, Ahmed Raïssouni,

    Les actes d’animosité se suivent et se ressemblent de la part du Maroc envers son voisin de l’est, et pis encore, envers tout le voisinage. La Mauritanie n’a pas été épargnée par le déversement d’hostilité du cheikh incendiaire.

    La normalisation avec Israël avait déjà entamé une grande (et dernière) partie du crédit du royaume vis-à-vis de la communauté arabo-musulmane, très sourcilleuse concernant la question palestinienne, comme l’occupation des terres sahraouies avait auparavant entamé le crédit du Maroc vis-à-vis des Africains, très regardant sur la question coloniale.

    Mais qu’est-ce qui pousse le Maroc à commettre chaque fois un casus belli qui ne lui règle pas ses affaires ? Les mérites de l’histoire c’est de nous informer qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil de dieu. Savez-vous comment a disparu la dynastie mérinide du Maroc ? Par la faute des juifs Aaron et Saül, deux ministres qui avaient les pleins pouvoirs du royaume, et de Hussein Yahuda, qui avait en charge la police du royaume mérinide (l’équivalent du renseignement actuel).

    Ces trois juifs avaient totalement mis le souverain mérinide Abdelhaq dans la poche et menaient les affaires du Maroc à sa perte (et à leur profit). Résultat des courses, le peuple se souleva, destitua le souverain, mit fon à la dynastie mérinide et en chassa tous les juifs. C’est ainsi qu’avait alors débuté la dynastie des Ouatasside.

    Le scénario ne ressemble-t-il pas à ce qui se passe aujourd’hui ? A quelques détails près, on dirait que l’histoire se répète ; « history repeating », aurait chanté Shirley Bassey en son temps. Ce qui nous ramène à notre question, celle de savoir ce qui pousse le Maroc à commettre tous ces actes de casus belli qui le desservent, tout en précipitant sa perte.

    On le voit clairement dans l’agitation interne, contre la malvie, contre la normalisation, pour la Palestine, contre Akhannouch, un parti d’obédience gauchiste qui appelle à mettre fin au régime du Makhzen, etc., toutes des actions populaires menées afin d’aboutir à la chute du système actuel. Au point où des experts en géopolitique ont posé la question de savoir si les monarchies actuelles avaient de l’avenir où est-ce c’est le moment pour elles de céder à des systèmes démocratiques et non plus de droit divin.

    L’Express, 18/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie



  • Algérie: Large indignation suite aux déclarations de Raïssouni

    Algérie: Large indignation suite aux déclarations de Raïssouni

    Algérie, Maroc, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie,

    Les récentes déclarations du président de l’Union internationale des Oulémas musulmans (UIOM), le Marocain Ahmed Raïssouni, constituent une «bévue grossière» et un «impair aussi condamnable que répréhensible» dont l’auteur s’est arrogé le droit de parler au nom de l’instance internationale qu’il préside et d’en faire une tribune pour distiller son venin contre l’Algérie et la Mauritanie, pays frère.

    Cette sortie au ton provocateur et saugrenu, œuvre d’une personnalité censée donner l’exemple en termes de recours à la jurisprudence et aux valeurs de l’Islam, n’a pas manqué de susciter une vague d’indignation et de mécontentement auprès de partis politiques, d’organisations et de personnalités nationales, mais aussi de citoyens via les réseaux sociaux, qui ont dénoncé une telle attitude à même d’attiser les feux de la Fitna et de susciter, dans la région, des tiraillements aux conséquences graves. Une nouvelle bourde qui dénude la pensée sclérosée de l’élite des sbires du Makhzen. Le dénommé Raïssouni s’est, cependant, surpassé… il vient de dévoiler sa tendance intellectuelle extrémiste violente et sa personnalité aux orientations fanatiques, d’où la question de savoir combien de +Raïssouni+ sont aux commandes dans des instances internationales chargées de servir l’Humanité en diffusant les valeurs de l’Islam prônant la paix, la tolérance et la coexistence.

    Dans un communiqué signé par son chef, Cheikh Mohamed El Mamoun Al Qassimi, la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a qualifié de «choquantes» les déclarations de Raïssouni, précisant que «cette bavure a entaché d’opprobre la crédibilité d’un savant et sa réputation en milieux scientifiques, lui qui assure la présidence d’une instance scientifique internationale de renom». Raïssouni «est allé très loin lorsqu’il a appelé les oulémas et prédicateurs marocains, au djihad et à prendre part à une marche millionnaire sur le territoire algérien (…), un appel clair à attiser les feux de la fitna et à creuser davantage le fossé qui sépare les deux pays en jonchant d’épines la voie menant à l’Edifice maghrébin pour lequel a été créée l’Union du Maghreb arabe», précise la Ligue.

    Le président de L’UIOM «aurait dû centrer ses efforts sur les moyens de faire avorter le processus de normalisation qui ouvre la voie à l’entité sioniste et lui assure une présence dans la région du Maghreb, constituant ainsi une menace pour sa sécurité et un complot dangereux ourdis contre ses peuples, car provoquant des conflits et des tensions aux conséquences désastreuses, sans rappeler que la normalisation est en soi une trahison vis-à-vis d’Al Aqsa et d’Al Qods, une atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien et un coup de poignard dans le dos de la Nation arabe et musulmane», a déploré la Ligue dans son communiqué. De ce fait, la Ligue a dénoncé les propos dangereux d’Ahmed Raïssouni et les considère comme étant «une incitation à la discorde et aux hostilités entre musulmans», appelant le peuple algérien à «s’unir pour relever les défis et faire face à toutes les éventualités, et mobiliser ses potentialités pour écarter tout danger qui guette les frontières de son pays, ainsi que sa sécurité et sa stabilité».

    De son côté, le Haut conseil islamique (HCI), a dénoncé les propos controversées de Raïssouni, soulignant que «cet individu n’a pas tiré d’enseignements suite au camouflet essuyé par son prédécesseur, Allal El Fassi, qui avait parlé de Tindouf en pleine Révolution algérienne». Pour sa part, le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abderrazak Guessoum, a dénoncé les propos de Raïssouni, soulignant qu’ils «ne servent nullement l’unité des peuples et ne préservent pas le bon voisinage». Selon le même responsable, Raïssouni qui a brillé par son mutisme au sujet de la trahison de la cause palestinienne par son roi et des visites successives des dirigeants de l’institution militaire sioniste au Maroc, a appelé «au djihad contre l’Algérie», en violation flagrante du principe du djihad en Islam.

    Plusieurs partis politiques ont dénoncé ces déclarations, à l’instar du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a considéré, par le truchement de son président, Abderrazak Makri, que la sortie médiatique de Raïssouni «est une bourde que l’histoire retiendra et que les générations successives ressasseront à jamais». «S’il est bien une vérité qui pourrait nous épargner toute considération juridique et historique, et face à laquelle Raïssouni aurait dû s’incliner avec révérence et respect, c’est le sang béni des Algériens qui ont payé un lourd tribut durant les résistances populaires et la Guerre de Libération nationale… ce sont tous les sacrifices consentis par les Algériens sur chaque recoin de leur pays pour arracher leur indépendance et consacrer l’unité territoriale de l’Algérie». Les Oulémas musulmans «sont appelés à fustiger l’appel à la guerre entre deux pays musulmans frères, lancé par Raïssouni qui doit démissionner de la présidence de l’UIOM ou en être limogé». Abondant dans le même sens, le parti du Front de libération nationale (FLN) a qualifié les déclarations de Raïssouni de «propos irresponsables provenant d’un haineux ignare qui se méprend sur les valeurs de l’Islam et usurpe ses fonctions pour inciter à la Fitna et aux hostilités entre musulmans».

    Le FLN a, également, fustigé «cette dérive dangereuse», s’interrogeant sur le «rôle de l’Union internationale des oulémas musulmans». Raïssouni «se permet de porter atteinte à la souveraineté des pays et à la dignité de leurs peuples, en attentant à l’unité et à la souveraineté territoriale de l’Algérie, et en prônant la Fitna», entre les peuples et les luttes fratricides entre Musulmans précise le parti, soulignant que «cet individu n’a plus de place au sein de l’UIOM, qui doit se démarquer de cette position dangereuse». De son côté, le Mouvement El Bina El Watani a dénoncé les déclarations subversives de Raïssouni, qui «ont choqué les Algériens et d’autres peuples du Maghreb, tels les Mauritaniens et les Sahraouis».

    «Les tentatives d’atteinte à la souveraineté et à l’unité territoriale de l’Algérie, que ce soit par le canal officiel ou celui des oulémas, est devenu monnaie courante sur fond d’un mutisme assourdissant du régime du Makhzen, ce qui confirme la nature colonialiste et expansionniste du Maroc qui ne respecte ni les chartes, ni les lois internationales, ni même le bon voisinage», a souligné le parti. «Raïssouni n’est plus habilité à présider cette Union qui sert des agendas politiques reflétés par des positions négatives affichées à répétition, des positions que nous avons toujours condamnées et qui pourront désormais entacher la réputation de cette instance scientifique», a renchéri le même parti.

    Le Front El Moustakbal a dénoncé, dans un communiqué, les déclarations du Marocain Raïssouni qui «souffre d’un vide spirituel chronique, notamment lorsqu’il s’agit de la souveraineté et de l’unité territoriale de l’Algérie et de son peuple». Il a qualifié cette sortie «de position haineuse qui véhicule un appel manifeste au terrorisme sous le couvert de la religion». Tajamou Amal El Djazaïr (TAJ) a, lui aussi, condamné «les déclarations saugrenues et irresponsables d’Ahmed Raïssouni», appelant l’UIOM à lui demander des comptes et à le condamner pour ce genre de sorties attentatoires à l’image de l’instance. Le parti a appelé à «revoir les lois de toutes les instances musulmanes et arabes communes et faire montre de fermeté face à toute exploitation pour servir les intérêts de leurs membres quelque en soient leur responsabilité».

    T. Benslimane

    L’Echo d’Algérie, 18/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie

  • Le Maroc veut-il la guerre?

    Le Maroc veut-il la guerre?

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Il a missionné un dignitaire islamiste pour appeler à envahir Tindouf

    Le successeur du prédicateur Youssef al-Qaradawi a appelé, dans une interview télévisée, le roi Mohammed VI à ordonner à son peuple de marcher sur Tindouf.

    Mohamed TOUATI

    Une déclaration de guerre. Les propos du leader islamiste marocain «résonnent comme un pari sur le pire». Après avoir utilisé tous les canaux et moyens possibles, politiques, sportifs, culturels, pour déstabiliser le pays, le Maroc passe le témoin à son «bras armé religieux», pour en faire son porte-parole et lui faire dire ce qu’il n’a pas eu le courage d’ouvertement déclarer: la confrontation armée. Le Marocain Ahmed Raïssouni, président de l’Union internationale des savants musulmans a été, vraisemblablement, chargé de lancer une fetwa contre l’Algérie.

    Le successeur du prédicateur Youssef al-Qaradawi a appelé, dans une interview télévisée, le roi Mohammed VI à ordonner à son peuple de marcher sur Tindouf. «Au Maroc, nous sommes 35 millions, et le peuple marocain est prêt au djihad et à la mobilisation, ses oulémas en premier, que ce soit par les moyens financiers ou le sacrifice de soi, pour en finir avec les espoirs de ceux qui veulent couper le pays de son Sahara», car «comme cela a été le cas pour la Marche verte, nous sommes prêts, et nous serons des millions à marcher sur Tindouf si le Roi nous le demande», a déclaré le leader islamiste qui n’a pas hésité une seule seconde à montrer qu’il avait les yeux plus gros que le ventre. Le dignitaire religieux a clairement affiché les visées expansionnistes auquel n’a pas renoncé le Makhzen.

    «Personnellement, je me revendique de l’héritage de Allal El Fassi (ex- chef de l’Istiqlal, décédé en 1974, premier parti politique, fondé pour obtenir l’indépendance du Maroc, ndlr) et je ne m’en suis jamais caché. L’existence même de la Mauritanie est une erreur. Le Maroc doit revenir à ses frontières d’avant la colonisation européenne. Si le lien qui unit les populations du Sahara au Royaume est celui de l’allégeance, celle des tribus mauritaniennes envers le Trône est également établie», soulignera Ahmed Raïssouni. Un dérapage de plus qui porte atteinte à la souveraineté à un pays voisin, la Mauritanie et remet sur la table la question sahraouie. Un dossier qui agite le Makhzen dès qu’il sent une évolution jugée défavorable aux thèses marocaines. «Les agissements du Maroc sont l’expression d’une nervosité non maîtrisée pour faire diversion et occulter une question essentielle, celle de la nécessité de la décolonisation du Sahara occidental», avait fait remarquer le Représentant du Front Polisario pour la France, Mohamed Sidati.

    Cette nouvelle provocation contre l’Algérie n’a cependant d’autre objectif que de faire diversion. Le Maroc étant en effet en proie à une situation économique et politique explosive. Endetté jusqu’au cou, plus de 80 milliards de dollars, il est tombé entre les fourches Caudines du FMI. L’annulation des festivités de la fête du Trône par le roi Mohammed VI dont la maladie est un secret de Polichinelle a rajouté une couche d’inquiétude quant à des lendemains qui s’annonçaient déjà incertains pour les Marocains. Pour tenir un discours guerrier, l’ultra conservateur marocain, dont le pré carré reste celui du «fiqh maqasid», une méthode de pensée qui priorise la finalité et l’esprit du texte religieux plutôt que de son caractère littéral, ne pouvait se prononcer sur des questions de géopolitique ultra-sensibles qui relèvent de prérogatives exclusivement royales, sans avoir été mandaté.

    Une intervention qui intervient deux semaines après le discours prononcé le 30 juillet par le monarque marocain à l’occasion du 23e anniversaire de son accession au trône où certains y ont relevé la «main tendue» de l’héritier de feu Hassan II envers l’Algérie. Mohammed VI s’est engagé à «trouver une issue à la situation actuelle et à favoriser le rapprochement et la compréhension entre les deux peuples». Une vue de l’esprit! Une manoeuvre! Le bellicisme affiché par le président de l’Union internationale des savants musulmans l’atteste.

    Le Maroc a tendu une autre main: celle qui sépare. Il n’a pas renoncé à ses attaques insidieuses contre l’Algérie. Les limites ont été dépassées.

    L’Expression, 17/08/2022

    #Maroc #Algérie #Ahmed_Raissouni

  • Maroc-Algérie: Quand le Makhzen lâche ses sbires

    Maroc-Algérie: Quand le Makhzen lâche ses sbires

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Les attaques contre l’Algérie des sbires du Makhzen se répètent. Ils vont même crescendo dans l’agressivité. Rien n’arrêtera apparemment ces attaques qui attestent d’une rare animosité à l’égard de l’Algérie.

    C’est carrément de la haine que déversent les sbires du roi contre un pays voisin. Cette fois-ci, cependant, on est encore allé trop loin de par la teneur dès les propos d’abord et du personnage qui en est l’auteur ensuite. En effet c’est un célèbre prédicateur marocain, qui préside de surcroît l’Union des oulémas musulmans, qui est monté au créneau pour remettre en cause la souveraineté territoriale de l’Algérie. Poussant le bouchon encore plus loin, ce prédicateur, qui porte le nom d’Ahmed Raissouni, n’a pas hésité un seul instant en appelant à la guerre entre les deux pays.

    « Le peuple marocain est prêt à marcher sur Laayoune et Tindouf. Il est prêt à y rester des semaines entières », a-t-il dit notamment déclaré lors d’un entretien avec une chaîne de télévision locale alors qu’il était question de l’affaire du Sahara Occidental. Il a presque imploré le roi Mohamed VI de donner l’ordre aux marocains pour qu’ils entament cette marche en direction du territoire algérien.

    Selon lui, les marocains étaient prêts à se « sacrifier » et à « se mobiliser » pour « marcher par millions sur Laayoune et Tindouf, si le roi le demande.» Dans la foulée, il s’en est également pris à un autre pays souverain, la Mauritanie en l’occurrence. « Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne » en ajoutant que la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie. »

    Quelle mouche a piqué ce prédicateur qui se revendique comme un disciple de Allal El Fassi un ancien homme politique marocain qui rêvait de ce qu’il appelait le « Grand Maroc », dont les frontières s’étendent jusqu’au Sénégal et comprennent aussi de larges proportions du territoire algérien, à l’exemple de Tindouf et Bechar, voire même au-delà. Face à cette violente diatribe, l’Union internationale des Oulémas est vite sortie du silence pour dire que ces propos n’engagent que la personne de Raissouni et non l’organisation.

    Ces graves propos ont été unanimement condamnés en Algérie. La classe politique et les organisations de la société civile ont dénoncé ce grave dérapage. Les partis du MSP et du mouvement El Bina, qui ont les mêmes affinités idéologiques comme Raissouni puisque proches de la Confrérie des frères musulmans, n’ont pas tardé à réagir. Le président du MSP, Abderazak Makri, a demandé à l’Union des Oulémas de démettre Raissouni non sans rappeler à ce dernier son appartenance au parti marocain du PJD qui était à la tête du gouvernement et qui a signé l’accord de normalisation des relations avec Israël.

    En tout cas cette nouvelle attaque contre l’Algérie atteste, s’il en était encore besoin, de la poursuite de la dérive du Makhzen qui favorise la propagation de l’animosité et la haine à l’égard de l’Algérie . Cette féroce campagne est monté de plusieurs crans depuis la normalisation des relations avec Israël. C’est dire que les provocations du Maroc et ses sbires s’inscrivent dans une stratégie claire nette et précise.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 17/08/2022

    #Algérie #Maroc #Ahmed_Raïssouni #Mauritanie #Sahara_Occidental #Tindouf

  • Les moyens d’action d’Al-Qaida au Maghreb Islamique

    Les moyens d’action d’Al-Qaida au Maghreb Islamique

    Mali, Sahel, Al-Qaida au Maghreb Islamique, AQMI, Maroc, terrorisme, Mauritanie, Niger, Tchad,

    Note hebdomadaire du Secrétariat Général du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc. Envoyé au MAEC le 31 octobre 2013


    Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), branche du réseau Al-Qaida, a fait allégeance à Oussama Ben Laden le 13 septembre 2006 et est implanté dans la région du Sahel où il opère principalement. AQMI est organisée en deux commandements pour l’exécution de ses opérations : à l’Ouest sahélien, Mokhter Belmokhtar dirige une unité qui concentre ses actions principalement sur la Mauritanie. A l’Est, Abou Zeid dirige et exécute des opérations armées au Nord du Mali jusqu’au Sud de la Tunisie.

    AQMI a pour objectif de créer un « Emirat Islamique » à l’échelle du Maghreb, le but étant de fondre l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie dans un unique Etat qui serait placé sous l’autorité d’un chef religieux, d’où la déstabilisation volontaire des régimes politiques de la sous-région. AQMI distingue généralement deux types d’ennemis : l’ennemi proche ou voisin qui fait référence aux pays maghrébins (qui se positionnent comme étant l’ennemi prioritaire à combattre) et l’ennemi lointain, qui renvoie à l’occident (et aux alliés des ennemies proches).

    A l’image des autres groupes terroristes existants, Al Qaida dispose de divers modes d’actions. En effet, une première fatwa, remonte au début des années 90, autorisait le financement du djihad par des activités illicites. Mais c’est 2001 qu’une autre fatwa de l’égyptien Abou Bassir al-Tartousi, légitime le recours au vol, au trafic en tout genre, à la contrebande et au racket, si cela pouvait servir le djihad. Depuis, ces pratiques ont largement été mis en oeuvre et restent les principaux modes d’actions de l’AQMI.

    I. La prise d’otage ou les enlèvements

    La prise d’otage pour les groupes terroristes et plus particulièrement pour AQMI, reste le moyen le plus sure pour s’attirer tout le réseau média et l’attention de toute la communauté internationale. Le rapt, souvent accompagné de menaces de mort si les revendications de ses auteurs ne sont pas respectées, reste la source financièrement la plus rentable.

    Ainsi, les terroristes d’Al Qaida n’hésitent pas à recourir à ce moyen dés que l’occasion se présente pour d’une part, obtenir des rançons pour financer leur structure et acquérir des armements de plus en plus sophistiqué et puissants, et d’autre part, pour exiger la libération de membres terroristes emprisonnés dans les pays du Sahel. De ce fait, 90% des ressources d’AQMI proviennent des rançons versées et on évoque aussi 90 millions d’euros réclamés par AQMI, pour la libération des 4 otages (français enlevés au Niger en septembre 2010) encore retenus. Ce montant représente plus de deux fois l’aide annuelle de la France au Mali ou au Niger.

    1. Aperçu sur le nombre d’otages enlevés et tués dans le Sahel et au Nigeria depuis 2009

    -3 juin 2009 : AQMI revendique la mort du Britannique Edwin Dyer, enlevé le 22 janvier dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger. Trois autres touristes européens, deux Suisses et un Allemand enlevés avec lui sont libérés en avril et juillet.
    -25 juillet 2010 : AQMI revendique l’exécution du Français, Michel Germaneau, un ancien ingénieur de 78 ans, enlevé dans le nord du Niger le 19 avril puis transféré au Mali.
    -8 janvier 2011 : Antoine De Léocour et Vincent Delory (deux français) sont tués au cours d’une opération de sauvetage franco-nigérienne en territoire malien, au lendemain de leur enlèvement par des membres d’Aqmi dans un restaurant de Niamey.
    -24 novembre 2011 : Philippe Verdon et Serge Lazarevic (deux Français) sont enlevés par des hommes armés dans le Nord-Mali. Un rapt qui porte aussi la griffe d’AQMI.
    -25 novembre 2011 : Un Allemand est tué en tentant de résister à son enlèvement à Tombouctou (nord du Mali) par des hommes armés qui kidnappent trois autres touristes se trouvant avec lui. AQMI, qui a revendiqué l’enlèvement, a menacé en janvier dernier de tuer les trois otages, un Suédois, un Néerlandais et un Britannique ayant aussi la nationalité sud-africaine.
    – 8 mars 2012 : Deux ingénieurs britannique et italien, otages au Nigeria depuis le 12 mai 2011 sont tués.

    Les otages ont été « assassinés » par leurs ravisseurs appartenant au groupe islamiste Boko Haram.

    Les prises d’otages les plus marquantes restent celles des deux humanitaires espagnols Albert Vilalta et Roque Pascual enlevé en novembre 2009 puis libéré en mars 2010 en contrepartie d’une rançon estimée entre 5 et 10 millions de dollars versés à AQMI. Un français Pierre Camatte enlevée au Mali en 2009 a quant à lui été libéré en échange de la libération de quatre islamistes de l’organisation détenu par Bamako. Aujourd’hui, au total, 12 Européens dont 6 Français, sont encore retenus au Sahel par AQMI et le MUJAO.
    Si AQMI qui dispose de réseaux dans plusieurs pays sahéliens (Mauritanie, Mali, Niger, nord du Nigeria…) est bien derrière l’enlèvement des nombreux occidentaux, elle a aussi démontré qu’elle pouvait frapper les intérêts occidentaux dans toute la région sahélienne. Pour rappel, après la fin de la rébellion touareg au Niger en 2009, certains membres de la communauté touareg ont tissés des liens avec des islamistes armés et il leur arrive de vendre leurs services pour des enlèvements ou des trafics, sans pour autant partager leur idéologie, le but étant purement financier.

    Aussi, pour repérer ses cibles, AQMI s’appui également sur le soutien des populations locales qui informe le groupe de la présence de touristes ou d’humanitaires dans la région et ce, par intérêt ou pour des raisons de solidarité ou par complicité. C’est dans ce sens que des groupes autonomes sans appartenance terroriste kidnappent et revendent des otages.

    Aujourd’hui il est difficile de chiffrer le nombre de prises d’otages dans le Sahel en raison de la nature même de ce type de crime. Les informations restent peu fiables et peu vérifiables car ce genre d’événements n’est pas toujours publiquement rapporté et les autorités des pays « victimes » ne sont pas toujours coopératifs. Cependant des consultants spécialisés dans la prise d’otage estiment qu’il y aurait annuellement entre 20.000 et 30.000 enlèvements dans le monde.

    2. Evolution de l’industrie de l’enlèvement dans le Sahel
    Au cours de cette décennie, ce sont prés de 120 millions de dollars qui ont été collectés par les organisations terroristes en matière de paiements de rançons, avec en tête l’AQMI qui a encaissé le plus d’argent depuis 2008.
    A titre d’exemple, l’Espagne aurait payé 8 à 9 millions d’euros pour obtenir la libération de ses otages, le Canada quelques millions d’euros, l’Autriche entre 2 et 3,5 millions d’euros pour la libération de deux Autrichiens. L’Italie 3 millions d’euros en 2002/2003, l’Allemagne aurait payé 5 millions d’euros pour la libération d’otages européens, idem pour la Suisse. Des pays comme la Grande-Bretagne ne paient jamais de rançons.
    L’autre constat inquiétant, est l’augmentation continue des montants des rançons exigées, passant de 4,5 millions de dollars en 2010 à 5,4 millions de dollars en 2011. A titre d’exemple, une filiale d’Al-Qaïda aurait tenté d’extorquer des paiements annuels importants, estimés à des millions d’euros, auprès d’une société (probablement Areva) basée en Europe, en échange de la promesse de ne pas porter atteinte à ses intérêts en Afrique. Mais cela n’est que le début d’un cercle vicieux : en réalité payer une sorte de redevance annuelle à des groups terroristes reviendrait à financer d’autres opérations d’enlèvements qui, à leur tour, conduisent à la demande d’autres rançons.

    Les américains appelleraient donc les gouvernements européens à ne plus payer de rançons, alors que les européens acceptent mal cette position car au final, tous les pays concernés finissent sous la pression et sous la menace d’exécuter les otages par payer des rançons pour voir libérer leurs ressortissants otages d’AQMI au Sahel. Lorsque ce ne sont pas les gouvernements qui paient, ce sont des entreprises privées qui sont sollicitées pour régler la rançon.

    II. Trafics, contrebande et racket

    Si le Sahel est considéré comme étant un véritable « hub » énergétique, il en est de même en matière de trafics en tout genre et de contrebande. La zone sahélienne est devenu le lieu de passage privilégié pour de nombreuses filières criminelles qui font aujourd’hui du Sahel une plaque tournante de plusieurs trafics. Aux portes de l’Europe (premier consommateur mondial), cette zone reste incontrôlée et l’Amérique du Sud n’est pas la seule région d’où provient la drogue qui transite par le Sahel : cocaïne et héroïne en provenance d’Afghanistan transit aussi par cette zone. Les marchandises remontent, ensuite vers l’Europe, empruntant des itinéraires clandestins à travers le Tchad, le Mali et le Niger. On estime ainsi aujourd’hui que le Sahel sert de transit à 50 voire 70 tonnes sur les 200 à 250 tonnes de cocaïne produite en Amérique du Sud.

    AQMI n’intervient donc pas directement dans le trafic, mais prélève une taxe imposée et illégale sur les transits de drogue, en contrepartie du contrôle et de la sécurité qu’elle assure aux trafiquants chargés d’approvisionner les pays du Sahel et lors des passages de convois.

    La contrebande de cigarettes à travers le Sahel est également une pratique très courante et génératrice de revenus difficilement chiffrable, mais qui se compterait annuellement en plusieurs centaines de millions d’euros. Les marchés visés par ces trafics sont d’abord ceux du Maghreb, de l’Egypte et du Moyen-Orient. Cette contrebande très lucrative attire fortement les groupes terroristes locaux qui, s’ils ne s’impliquent pas directement, imposent un « service de protection » aux contrebandiers contre une dîme sur la marchandise, d’où l’implication particulière de Mokhtar Belmokthar, un des responsables d’AQMI alias « Mister Marlboro», dans le trafic de cigarettes au Sahel.

    III. Appuis et investissements extérieurs

    Ces appuis sont constitués de dons plus ou moins volontaires en provenance des communautés maghrébines installées en Europe et plus généralement à l’étranger. Ces fonds sont transférés via des organismes financiers de transferts de fonds (Western Union…). Le rapatriement de ces fonds est peu contrôlé et les traces difficiles à remonter, compte tenu du fait que de faux documents et renseignements justifiant l’origine et la destination des fonds sont présentés.

    Aussi, AQMI serait soutenu voire assisté financièrement et militairement par des pays comme : l’Arabie Saoudite, la Libye, l’Iran ou encore le Pakistan. L’objectif étant de bénéficier de la protection d’AQMI pour ce qui est de leurs intérêts économiques et financiers dans la région du Sahel.

    Depuis la prise en otage de 16 personnes travaillant pour la multinationale Areva, au Niger, en septembre 2010, AQMI tirerait aussi ses soutiens financiers de firmes multinationales qui utilisent AQMI comme un moyen criminel pour atteindre des fins stratégique.

    IV. Recrutements, Kamikazes et le réseau Internet

    AQMI ne compterait aujourd’hui que 500 combattants actifs, autour de Abdelmalek Droukdal, le chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, au nord-est de l’Algérie. On compte 400 autres combattants logés dans le nord du Mali, soit un faible nombre de terroristes, au sein d’une organisation marquée par des tensions internes entre chefs rivaux et dont certains sont idéologiquement intransigeants et d’autres tout simplement des trafiquants.  Au total, d’après les données qui circulent dans le milieu du renseignement, il y aurait entre 500 et un millier de terroristes membres d’AQMI, essentiellement répartis entre les katibas du Sahel et celles du nord de l’Algérie. Pour information, au moins 150 terroristes auraient été arrêtés, tués ou se sont rendus entre janvier et octobre 2012.

    Les moyens d’action d’AQMI ne sont pas que financiers, ils sont aussi humains, notamment à travers le recrutement des jeunes maghrébins généralement en détresse pour en produire des postulants au martyre. Le recrutement se fait principalement en Algérie, dont 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le recrutement se fait également au niveau des prisons (notamment françaises) où cohabitent délinquants mineurs et terroristes. Ces derniers enrôleraient des jeunes en leur inculquant une idéologie meurtrière durant des séances d’endoctrinement.

    Si ce n’est pas au sein des prisons, c’est sur le réseau Internet que le groupe AQMI attire des volontaires à travers des vidéos (diffusées en plusieurs langues pour toucher le maximum de zones géographiques) et des messages de vengeance à l’encontre des apostats, des juifs et des « mécréants ». Le but étant une propagande très bien étudiée pour promouvoir le djihad et inciter les jeunes au service de la cause d’AQMI.

    Enfin pour reprendre Jean Luc Marret, spécialiste des questions de violence, du terrorisme et des Etats fragiles, AQMI est « une entreprise politique, composée de professionnels, exigeant une formation, poursuivant une carrière et pratiquant un métier, ayant des partenaires (…) disposant d’un capital, à la recherche de publicité et dont le nom équivaudrait à une marque ».

    Nadia El Mahjoubi
    Secrétariat Général
    Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc
    Tel:  00212 37 67 60 39
    Fax: 00212 37 66 01 28
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  • Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

    Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

    Mali, Sahel Azawad, MNLA, Maroc, Al Qaïda, FLNA, MUJAO, Algérie, CEMOC, Ansar Eddine, CEDEAO, Mauritanie, Niger,


    ⦁ Depuis le mois de mars, le Mali connaît une grave crise : les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) revendiquent la région de l’AZAWAD, coupant ainsi le pays en deux. D’une part, le groupe des Ansar-dine veulent une application stricte de la Chariaa sur l’ensemble du territoire national, d’autre part des sous-officiers s’estiment trahis par leur hiérarchie et provoquent une insurrection. Les trois régions du nord Mali, Tombouctou, Gao et Kidal ne sont plus sous le contrôle étatique. Le président Amadou Toumani Touaré est renversé, un nouveau gouvernement est mis en place.

    ⦁ Grave au Nord, la crise est violente à Bamako avec un risque de devenir une crise africaine généralisée avec une économie criminelle à travers les exportations irrégulières et illégales des produits nationaux (coton et or) et les trafics (armes et drogues). Au Libéria, au Sierra Léone et en Côte d’Ivoire, des cartels risquent d’entrer en action pour  promouvoir les trafics illicites en tout genre. Au Nord, les rebelles disposent déjà de trois aéroports  : Gao, Tessalit et Tombouctou qui peuvent accueillir de gros porteurs et recevoir tous les commerces, y compris ceux de la drogue, des armes et aussi des militants étrangers.

    ⦁ L’armée nationale est divisée à tous les niveaux et la classe politique est également éclatée.

    ⦁ Les radicaux (Aqmi, Ansar Dine, Mujao, Boko Haram) qui occupent le Nord et les autres groupes, le MNLA en particulier et le FLNA jouent la compétition au plus extrémiste. Les islamistes veulent renforcer globalement leur présence, ce qui cependant comporte des risques de division. L’incertitude politique et sécuritaire à Bamako les aident à renforcer leurs rangs, leur unité, leur expansion et l’exécution de leur agenda.

    ⦁ L’appel à l’envoi des troupes étrangères au Mali constitue une excellente publicité pour les jihadistes. Il facilite les recrutements, donne du prestige aux radicaux et attire les combattants étrangers. Si les troupes de la CEDEAO n’interviennent pas il y aura certainement une déconsidération pour cette organisation.

    I. La crise malienne
    1. Eléments de rappel  :
    ⦁ 22 mars 2012  : Prise du pouvoir à quelques jours des élections présidentielles. Le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT) est renversé par des éléments de l’armée. Des mutins ont arrêté une grande partie des membres du gouvernement. Le Mali fait alors face à une crise institutionnelle et sécuritaire grave.

    ⦁ Ce coup d’état a été suivi d’un effondrement de l’armée malienne dans la partie nord du pays où la rébellion touarègue, aux côtés de laquelle évoluent des groupes relevant d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a annexé d’importants territoires, s’emparant successivement des villes de Kindal, Gao et Tombouctou.

    ⦁ 2 avril 2012  : Pour obliger les mutins à restituer le pouvoir aux autorités civiles, la CEDEAO adopte des sanctions économiques, financières et diplomatiques à l’encontre de la junte à Bamako, en décrétant notamment un embargo total sur le pays.

    ⦁ 6 avril 2012  : le principal groupe d’opposition touarègue, le MNLA, revendique Kidal, Gao et Tombouctou afin de créer un nouvel Etat, la République de l’Azawad, dont il a unilatéralement déclaré l’indépendance.

    ⦁ 7 avril 2012  : les sanctions imposées sont levées à la suite de l’acceptation par le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) d’un accord-cadre négocié par la CEDEAO, prévoyant un plan de transition pour un retour à l’ordre constitutionnel avec le transfert du pouvoir exécutif au président de l’Assemblée nationale.

    ⦁ 12 avril 2012  : investiture de Dioncounda Traoré. Le président intérimaire est chargé de conduire un gouvernement d’Union nationale pour rétablir l’intégrité du territoire national. Un intérim qui doit durer 40 jours pendant lesquels le président intérimaire est chargé d’organiser des élections. Compte tenu de la situation exceptionnelle que vit le Mali, ce délai est impossible à respecter.

    2. Les causes de la rébellion au Mali

    ⦁ Les Touaregs revendiquent le Nord du Mali (Azawad) comme leur territoire ancestral  : ils ont toujours été le relais des insurrections et des mutineries armées contre Bamako à travers notamment le MNLA. Autrefois leurs revendications étaient moins radicales  : elles étaient principalement liées au développement économique, commerciale ou à l’autonomie politique du Nord Mali. Désormais, le MNLA et ses alliés se radicalisent proclamant unilatéralement l’indépendance de l’Azawad. Mais ont-ils réellement les moyens pour dominer un territoire si étendu comme le Nord du Mali?

    ⦁ Le MNLA est un mouvement politico- militaire dont le désarmement n’a jamais été effectif même durant la période de trêve.

    ⦁ Grâce à la crise libyenne, le MNLA a multiplié et renforcé ses capacités militaires et son opérationnalisation au point de doubler l’armée régulière  : la chute de Kadhafi a entraîné une désintégration de la dictature libyenne, mais a eu pour conséquence une circulation incontrôlée d’armes à feu et de matériel létal lourd, ainsi que le repositionnement, voire redéploiement des islamistes, dont la présence s’est renforcée dans la zone sahélo-saharienne.

    ⦁ Les Touaregs autrefois combattants aux côtés de Kadhafi ont profité de cette nouvelle donne politique pour introduire des armes au Nord du Mali afin d’y préparer les futures hostilités. Il s’ensuit un renforcement et une réapparition de la rébellion au Nord  :

    ⦁ Ainsi, les touaregs dont l’assise est transnationale, habitent le Sahel et y exercent des manoeuvres militaires sans contraintes, connaissent le terrain mieux que l’armée régulière et une sérieuse disproportion existe entre l’étendue immense du pays qui fait plus d’un million 200 mille km et ne comptant que sur une armée de moins de vingt mille hommes. Cette armée reste confrontée a des difficultés relatives à la couverture administrative du territoire et dans la gestion de l’adversité découlant de la rébellion, mais aussi et surtout de la criminalité et du terrorisme. Cela fait qu’un pays pauvre comme le Mali, ne peut ni contrôler, ni maîtriser son territoire, encore moins la bande sahélienne qui couvre des centaines de milliers de kilomètres. Depuis le 27  juin, les groupes islamistes radicaux ont pris le contrôle de près de deux tiers du territoire malien.

    ⦁ Aussi, les rebelles visent deux principaux objectifs: cibler les grandes villes pour provoquer des déplacements massifs de populations et provoquer délibérément une crise humanitaire sans précédent au Mali.

    3. Les groupes armés présents au Nord du Mali  :

    ⦁ Le Mali est en présence d’un côté, le MNLA, branche politique qui revendique l’autodétermination du Nord Mali et d’un autre côté, les salafistes d’Ansar Dine qui ont des revendications plus religieuses que politiques, comme l’application de la Chariaa, sur l’ensemble du Mali. Enfin les Touaregs dont la rébellion n’est pas homogène.

    ⦁ Avec le soutien d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et le Mouvement intégriste nigérian Boko Haram, les extrémistes religieux contrôlent les villes principales comme Gao et Tombouctou, épicentres des plus grands risques.

    ⦁ L’interaction des mouvements politico-religieux entre d’une part, le MNLA et le Front de Libération Nationale de l’Azawad (FLNA) et d’autre part, les salafistes d’Ansar Dine, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et les fondamentalistes de Boko Haram, constituent un réel danger pour toute la zone sahélo-saharienne, où terrorisme et trafic de drogue dans cette zone se fait en toute impunité.

    4. L’option diplomatique ou militaire  pour contrer la crise malienne :

    ⦁ La crise malienne nécessite un dialogue politique et l’option militaire ne doit en pincipe intervenir qu’après l’épuisement de tous les recours politiques possibles. Cependant, dans le cas où le dialogue échoue avec la junte et le MNLA, l’Union Africaine et la Communauté internationale doivent soutenir l’option militaire prônée par la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir l’intégrité territoriale du Mali.

    ⦁ Toutefois, pour éviter l’idée d’interventionnisme occidentale, la Communauté internationale doit mettre aux devant les troupes maliennes et de la CEDEAO, qui auront besoin de soutien logistique, comme les renseignements, la communication et la mobilisation des troupes et l’appui aérien pour leur progression dans les contingences du combat réel sur le terrain et afin d’assurer une victoire rapide et efficace.

    ⦁ Ainsi, toute action militaire doit se faire conformément à une stratégie politique en vue d’une réunification du pays. L’objectif de ce processus politique est de forger une vision nationale et inclusive pour l’avenir du Mali, ce qui exige une feuille de route pour la transition.

    ⦁ Tout processus politique au Mali doit permettre aux autorités de transition de s’engager dans des négociations avec les groupes rebelles du nord mais à condition de cesser tout contact avec les organisations terroristes et ce, conformément aux exigences de la résolution 2071 du Conseil de sécurité . Cette résolution donne 45 jours à la CEDEAO pour préciser les modalités d’une opération militaire, que le Conseil de sécurité se dit prêt à envisager.

    5. Les risques si la crise malienne perdure  :
    Si la crise malienne perdure :
    ⦁ Les divisions entre les différents centres du pouvoir à Bamako se multiplieront et s’approfondiront  ;
    ⦁ Les radicaux islamistes renforceront leurs positions locales et attireront des combattants étrangers  ;
    ⦁ Plus la crise fera partie du paysage international et plus elle se banalisera comme le cas des conflits de l’Afghanistan ou de la Somalie.

    II. Impact sur la sous-région sahélienne

    Le Sahel constitue un ensemble géopolitique cohérent  : plus la crise s’aggravera et plus elle affectera toute la région. Les principaux effets de la crise seront donc :

    ⦁ Le détournement de l’attention et des efforts des gouvernements  : les priorités politiques et économiques nationales seront relégué au second plan ;
    ⦁ La   diversion des ressources vers le sécuritaire au détriment de l’économique : achat d’armes, gonflement des effectifs des forces de sécurité… ;
    ⦁ Le découragement des investisseurs nationaux et surtout étrangers;
    ⦁ Une radicalisation des groupes et mouvements religieux par effet de contagion ou d’imitation et pour conserver leur espace  d’action. Des pays tel le que le Sénégal où les confréries sont puissantes peuvent être atteints ;
    ⦁ Une émergence de tensions et de suspicions entre états au Nord et au Sud du Sahel  ;
    ⦁ Le   ralentissement ou la suspension de l’aide internationale avec une priorité pour l’humanitaire.

    1. Position des pays dits du «  champ  »  :

    ⦁ L’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger sont les principaux pays acteurs concernés par la situation dans le Sahel  : l’Algérie, ayant elle-même connu le terrorisme islamiste dans les années 90 et disposant d’une armée puissante se prévaut d’un statut de leadership dans la sous-région sahélienne. Aucune solution viable ne pourrait être envisagée sans l’appui politique et militaire de cette dernière, notamment, pour ce qui est de la crise au Mali ou dans l’établissement d’une réelle coopération régionale dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.
    ⦁ La Mauritanie quant à elle développe de bonnes relations avec tous ces partenaires dans la région  : préoccupée par les questions sécuritaires et de son intégrité territoriale, elle met l’accent sur la lutte armée contre les terroristes dans la région, mais ne souhaite pas intervenir militairement au Mali.
    ⦁ Le Mali est implicitement accusé par ces partenaires dans la région de laisser les réseaux djihadistes contrôler le nord du pays. ATT affirmait avant son renversement que l’AQMI n’était pas un problème malien et que par conséquent il ne pouvait lutter seul contre ce groupe.
    ⦁ Enfin, depuis l’élection du Président Mohamadou Issoufou en avril 2011, le Niger a réitéré sa volonté de lutter par tous les moyens contre le terrorisme islamiste dans la région, notamment en réglant si nécessaire la crise malienne par les armes. Le Niger jouit d’une certaine stabilité et d’une reconnaissance grâce à la réussite obtenue par les gouvernements précédents dans la négociation des crises avec les touaregs du Niger , alors que le Mali a échoué.

    2. Effets engendrés par les grandes crises politiques au Sahel  :

    ⦁ Circulation d’armes au Sahel
    ⦁ Il y a aurait  prés de 80 000 Kalachnikovs en circulation dans la région du Sahel (prix variant entre 200 et 300 euros l’unité). Selon l’ONG Oxfam,  prés de 640 millions d’armes légères sont disséminées à travers le monde, dont 100 millions en Afrique.
    ⦁ Selon l’OTAN, la trace d’au moins 10  000 missiles sol-air a été perdue en Libye post-conflit et d’après Human Rights Watch (HRW) après la fin du conflit libyen, la présence d’un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions de fabrication russe et française circule dans le Sahel.
    ⦁ Les inquiétudes les plus vives concernent les explosifs et les armes légères et de petit calibre  : une partie entre 800  000 à 1  000  000 d’armes légères seraient tombées entre les mains de l’AQMI.
    ⦁ Au nord du Niger, l’armée nigérienne aurait intercepté une importante quantité de Semtex (645 kilos) et 445 détonateurs et 11 000 munitions de différents calibres.
    ⦁ Début 2012, aux frontières algéro-nigériennes, un convoi a été intercepté disposant de 71 armes de guerre de type PM AK, 38 fusils mitrailleurs, 02 lance-roquettes de type RPG-7, 04 mitrailleuses, 05 fusils à lunettes ainsi que de 16 fusils mitrailleurs.
    ⦁ Un autre arsenal de guerre provenant de la Libye enterré dans le sable de la région désertique d’In Amenas aurait été découvert  : il comptait 15 missiles antiaériens de fabrication russe capable d’abattre des avions en plein vol, ainsi qu’une grande quantité de munitions.
    ⦁ Pour lutter contre le trafic d’armes au Sahel, certains Etats du Sahel ont lancé un certain nombre de programmes et d’initiatives pour sécuriser leurs frontières  : les mesures de sécurisation et les programmes de lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes se sont donc multipliés, au niveau national ou régional.
    ⦁ Des initiatives nationales des pays concernés comme les services de sécurité d’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie ont établi une liste de 26 trafiquants d’armes libyennes et ont lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre  : ils seraient originaires des pays du champ mais aussi des pays voisins comme le Tchad, le Nigeria, le Sénégal, le Burkina-Faso et bien sûr la Libye.
    ⦁ Le Mali quant à lui opté pour une nouvelle approche qui consiste à racheter des armes des militaires maliens qui étaient dans les rangs de Kadhafi en Libye. A cette fin, il a été établi une structure dans le nord du pays qui a pour mission de centraliser ces actions pour permettre d’éviter une dispersion dans les mains des indépendantistes.

    ⦁ Ce model a poussé le président nigérien récemment élu, à prendre soin de s’attacher aux Touaregs nigériens, eux aussi rentrés par milliers, bien armés et entraînés, en nommant l’un de leurs chefs Touaregs comme chef de gouvernement pour éviter une nouvelle révolte.
    ⦁ Réfugiés et déplacés

    ⦁ Aujourd’hui prés de 436.000 personnes déplacées ou réfugiées ont fui à cause de la crise au Mali depuis le début des attaques contre l’armée malienne dans le Nord. Ce total comprend 261.624 réfugiés maliens enregistrés dans les pays voisins par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, et 174.000 maliens déplacés internes.
    ⦁ Tombouctou, Gao et Kidal, occupées par des islamistes armés comptent le plus de déplacés internes soit 105.000 personnes (plus de 60%). Elles sont suivies de Mopti (centre) comptant 32.500 déplacés, le reste étant réparti entre les autres villes et régions du Sud.

    ⦁ La crise humanitaire au Sahel

    ⦁ La région sahélienne est à une sévère crise alimentaire et nutritionnelle  : environ 15,6 millions de personnes sont déjà touchées par l’insécurité alimentaire et plus d’un million d’enfant souffre de malnutrition aiguë. Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie ont déclaré l’état d’urgence et demandé une aide internationale. 20 millions d’euros serait nécessaire pour venir en aide aux victimes de cette crise.

    Pays Nombre de personnes
    Niger 5,5 millions
    Mali 3,5 millions
    Burkina Faso 2,85 millions
    Tchad 1,6 millions
    Sénégal 850 000
    Mauritanie 700 000
    Gambie 600 000
    Total 15,6 millions

    Personnes souffrant d’insécurité alimentaire – Répartition par pays

    ⦁ L’Impact de la crise en Côte d’Ivoire et en Libye et le retour massif de travailleurs migrants vers leur pays d’origine dans la région du Sahel, ont joué un rôle dans cette crise alimentaire. Le Niger et le Tchad sont les pays les plus touchés par les retours des migrants où le nombre de rapatriés est estimé à 103 297 personnes au Niger et à plus de 50 000 personnes au Tchad. Par ailleurs environ 3 millions de personnes dans le Sahel seraient directement touchées par la crise libyenne.
    ⦁ Du fait de la détérioration des conditions de sécurité au Sahel, il est devenu plus difficile pour les organismes des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de se rendre auprès des populations et de mener à bien leurs opérations.
    ⦁ Dans certaines zones isolées, privées d’assistance humanitaire en raison de l’insuffisance ou de l’absence de services de l’Etat, des organisations criminelles comme l’AQMI se chargent de fournir des services et une aide humanitaire. Cette situation pourrait permettre à AQMI de recruter davantage et de développer des réseaux locaux d’informateurs et de fournisseurs d’armes.
    ⦁ Criminalité transnationale organisée et trafic de drogues au Sahel
    ⦁ L’apparition récente de drogues parmi les articles faisant l’objet de contrebande et de trafic vient accroître encore les inquiétudes, compte tenu de leurs effets déstabilisateurs sur la région.
    ⦁ La zone du Sahel est devenue la plaque tournante du trafic de drogue en provenance de l’Amérique latine  : le Sahel étant un vaste espace dont le contrôle effectif échappe aux pays de la zone. 46 tonnes de drogue ont été saisies entre 2005 et 2008 à destination de l’Europe. Aujourd’hui, pas moins de 50 tonnes de cocaïne transitent tous les ans par ce canal. La Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Niger et le Nigeria sont les plus touchés.

    ⦁ AQMI est impliquée  : une part du trafic de drogue alimente le budget du groupe terroriste en assurant la protection de la marchandise dans la zone du Sahel contre de fortes sommes d’argent pour financer son mouvement dans la région.
    ⦁ Impact sur l’économie
    ⦁ Après la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Mali, connu jusqu’alors comme modèle de démocratie en Afrique de connaître une crise sans précédent. Pays enclavé avec des difficultés propres aux pays sahéliens, le Mali connait une récession sans précédent. L’économie malienne qui devait connaitre une croissance de 5.4% cette année, aura certainement une croissance négative (-1.2%) suite aux conséquences du coup d’état.
    ⦁ Les pertes d’emplois subséquentes aux fermetures d’entreprises, l’assèchement des revenus fiscaux, la détérioration des échanges extérieurs et la réduction de la production agricole ont entraînés une augmentation des prix des denrées de base, ainsi que des difficultés d’approvisionnement.
    ⦁ Les   fonds gelés par l’UEMOA, la BAD et la BOAD ajoutés à la suspension de financement de  certains projets de développement représentent plus de la moitié du budget national.
    ⦁ Les sanctions adoptées par la CEDEAO et par les pays voisins pour faire plier la junte ont contribué à aggraver la situation  : plus de 10% du budget devait provenir de la BCEAO, plus de 70% des biens de consommation doivent transiter par les pays frontaliers. Aussi, tout durcissement de mesures (conditions d’octroi de crédit de la BCEAO, embargo de la CDEAO, etc…) affecte négativement les conditions de vie des Maliens surtout ceux vivant dans le nord du pays.

    ⦁ Le risque d’une «  Afghanisation  » du Sahel
    ⦁ Parmi les différents groupes armés présents au nord du Mali, ce sont les groupes islamistes qui se sont imposé  : l’AQMI a déjà mis en place des camps d’entraînement dans le Nord-Mali. Son objectif est d’y instaurer «  un émirat islamique  » dans lequel les djihadistes marginalisés dans leur pays viendraient pour s’entraîner dans des structures beaucoup plus importantes, comme celles existant en Afghanistan.
    ⦁ Sur le long terme, l’AQMI veut créer une nouvelle base d’Al Qaida en Afrique pour organiser des attentats en Occident ou contre les intérêts occidentaux. A cet effet, le président nigérien Mahamadou Issoufo aurait affirmé qu’il aurait des djihadistes afghans, pakistanais (étrangers au Mali) et qui entraîneraient des groupes terroristes sur place.
    ⦁ D’un autre côté, le groupe Ançar Dine serait bien plus puissant au Mali, que les forces d’AQMI  : son objectif se limiterait à l’instauration d’un Etat islamique appliquant la Chariaa dans le pays.
    ⦁ La présence d’islamistes au nord du Mali pourrait également inciter d’autres rébellions dans la région du Sahel  : AQMI et Ançar Dine pourrait se constituer en assise au Burkina.
    ⦁ Les pays voisins redoutent surtout que la revendication d’indépendance des touaregs maliens ne fasse des rivaux dans leur propre pays  : l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina compterait entre 10 et 30  % de touaregs.
    ⦁ La CEDEAO a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser une option militaire et se dit prête à envoyer entre 2 000 et 3 000 hommes, même si elle ne dispose pas de bras armé organisé. Mais une intervention armée ne ferait qu’empirer la situation car elle déstabiliserait davantage le Sahel, accélérera la scission du Mali, ce qui profiterait à l’AQMI.

    III. Réaction marocaine

    1. Fondements de la position marocaine

    Le Maroc  :

    ⦁ Estime que l’urgence doit porter sur le recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale et sur la lutte contre les activités terroristes et criminelles commises à l’encontre des populations du pays et de la région sahélienne en général, tout en restant focalisé sur la nécessité d’aider et de soutenir les pays sahélien à renforcer leurs institutions sécuritaires pour assurer une meilleure gestion de leurs frontières et faire face au terrorisme, au crime organisé transnational et aux trafics de tous genres  ;
    ⦁ Soutien la mise en place d’une stratégie globale et intégrée pour la région du Sahel, qui pourrait permettre la mise en place de mesures permettant de relever les défis sécuritaires, humanitaires et de développement sur le court, moyen et long terme dans la région du Sahel  ;
    ⦁ Encourage la recherche d’une solution politique et pacifique, qui reste le moyen le plus approprié au règlement de la crise malienne  ;
    ⦁ S’oppose à toutes formes d’intervention militaire au Mali  (cette position va à l’encontre la position défendue par les membres de la CEDEAO qui exhortent l’ONU à approuver le déploiement d’une force de paix africaine dans le nord du pays);
    ⦁ Reste préoccupé par la situation au Sahel et plus particulièrement au Nord du Mali, concernant les violations des droits de l’Homme, telles que les exécutions sommaires, la torture, les châtiments cruels, les recrutements d’enfants soldats, les violences à l’égard des femmes  ;
    ⦁ Pense que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation, alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face aux défis sahéliens, d’où la nécessité d’asseoir une coopération régionale accrue afin de faire face aux problèmes structurels  ;
    ⦁ S’engage à suivre de près la situation humanitaire dans la région et ne ménagera aucun effort pour assister les réfugiés, jusqu’au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel.

    Le Maroc  en tant que pays africain membre non-permanent du Conseil de Sécurité :

    ⦁ Soutien l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2056 sur la situation au Mali, qui appelle les Etats du Sahel et du Maghreb à intensifier leur coopération en vue de lutter contre les activités de l’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans la région du Sahel  ;
    ⦁ A co-parrainé l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2071 autorisant le déploiement d’une opération africaine au Mali (après concertation avec la CEDEAO), avec pour objectif de permettre aux maliens de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire et de lutter contre le terrorisme international  ;
    ⦁ Favorablement accueilli la désignation par le SG de l’ONU d’un envoyé spécial des N.U pour le Sahel et dont la mission sera basée sur l’accompagnement des efforts entrepris par la CEDEAO et par le Mali, pour trouver une solution à la question sécuritaire au Sahel et une issue pacifique à la sortie de crise  ;
    ⦁ Appelle la communauté internationale à porter une attention particulière aux défis socio-économiques et à la question du développement humain, auxquels doivent faire face les pays sahélo-sahariens et les Etats ouest africains.

    2. Sur le plan politique  :

    Le Maroc réitère sa disposition à poursuivre les efforts en matière d’aide et d’assistance en vue de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et ce, à travers les initiatives suivantes  :

    – Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 

    Le Maroc soutien les efforts de la CEDEAO visant à trouver une solution politique et pacifique à la crise malienne, sans intervention militaire.

    – Conseil exécutif de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD)

    Le Maroc soutien les efforts de la CEN-SAD en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et d’armes, et le crime organisé dans la région du Sahel (session extraordinaire du Conseil exécutif de la CEN-SAD tenue à Rabat dernièrement 2012). Il encourage également la recherche de solutions agissantes pour relever les défis de la région sahélienne, toujours dans le cadre de la CEN-SAD.

    ⦁ Conférence régionale pour la sécurité aux frontières

    ⦁ Le Maroc réitère sa volonté a intensifier la coopération régionale, notamment a travers l’examen des problèmes de sécurité dans la région, dont la prolifération et le trafic d’armes transfrontaliers, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, l’immigration clandestine, le crime organisé transfrontalier et le trafic de migrants  ;
    ⦁ Le Maroc encourage également la consolidation du dialogue stratégique, l’échange d’expertises et d’informations, ainsi que la coordination opérationnelle dans le domaine de la sécurité frontalière.

    – Conférence ministérielle des Etats d’Afrique riverains de l’Atlantique

    Le Maroc encourage les synergies interrégionales traitant des questions à caractère sécuritaire entre les différentes organisations présentes dans l’espace ouest africain. Le pays soutien une coopération élargie basée sur le principe de responsabilité partagée, nécessaire pour trouver des solutions concrètes à la menace du crime organisé. 

    3. Sur le plan humanitaire  :

    ⦁ Le Maroc très présent sur le terrain, exprime sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation humanitaire dont souffre un grand nombre de déplacés civils, en provenance notamment du Nord du Mali  ;
    ⦁ La crise au Nord du Mali a aggravé la sécurité alimentaire dans la région sahélienne, déjà désastreuse en raison des sécheresses et des aléas climatiques. D’importantes aides humanitaires ont été acheminés au profit de réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso sous forme de denrées alimentaires et de produits pharmaceutiques  (46 tonnes de denrées alimentaires au Niger et 50 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques au Burkina Faso).

    Nadia El Mahjoubi
    Secrétariat Général
    Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc
    Tel:  00212 37 67 60 39
    Fax: 00212 37 66 01 28
    Poste: 6039

    P.S.: Note envoyée au MAEC le 31 octobre 2013

    #Mali #Sahel #Niger #Mauritanie #Algérie #MNLA #FLNA #CEDEAO #CEMOC #MUJAO #AlQaida

  • Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Le président de l’Union internationale des oulémas musulmans, le marocain Ahmed Raïssouni se trahit et rend public son fantasme expansionniste.

    Le Mekhzen n’hésite plus à utiliser tous les moyens et les chemins pour exprimer sa haine contre l’Algérie et s’en va jusqu’à instruire un de ses valets de la religion à l’effet d’ouvrir les hostilités sous la forme d’un véritable prêche armé.

    Après les dérapages diplomatiques, politiques, sportifs et culturels, maintenant c’est au tour des responsables religieux, de faire leur devoir…

    le président de l’Union internationale des savants musulmans Ahmed Raissouni a déclaré dans une interview exclusive à l’une des chaînes de télévision : « Si le roi du Maroc appelle au djihad, nous sommes prêts à partir pour marcher par millions sur le Sahara jusqu’à ….Tindouf. Nous y séjournerons… ».

    Le prédicateur du makhzen n’y pas par l’insinuation. Il convoque à sa manière l’histoire et fait ses propres histoires sans se soucier du poids de sa sortie qui équivaut à une déclaration de guerre en bonne et dûe forme .

    Ahmed Raissouni ,ne s’arrêtera pas à ces frontières voire ces limites de fantasmes destinées à séduire sa majesté le roi. Il s’est attaqué également à la Mauritanie dont il qualifie l’existence d’erreur.

    «Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne. la Mauritanie ne est en partie marocaine!!

    Enfin pour Ahmed Raissouni, la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie ».

    En Algérie, les réactions n’ont pas tardé. Le FLN, tout comme le MSP et l’Association des Ulémas algériens, ont dénoncé hier cette sortie belliqueuse du marocain et ces déclarations malsaines, d’autant plus que ses déclarations ont suscité une guerre ouverte dans la région.

    Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait part de sa surprise face aux déclarations du prédicateur marocain .

    Mokri s’est dit étonné de la sortie médiatique de président de l’Union internationale des savants musulmans.

    «Cette chute dangereuse et vibrante du président de (UISM), organisation dans laquelle il est censé recourir aux équilibres juridiques et aux valeurs islamiques, et non à appeler à la Fitna et aux combats entre musulmans», selon ce qu’il a appelé «le jihad avec l’argent et de l’âme».

    Mokri fait porter toute la responsabilité au prédicateur du Mekhzen.

    «Ahmed Raissouni doit prendre toute la responsabilité de ses déclarations qui sont survenues dans des circonstances internationales et régionales tendues qui ne supportent pas de tels événements qui attisent les feux.. ».

    «Au lieu d’appeler au Jihad, il aurait mieux valu pour lui d’appeler au jihad avec l’argent et l’âme pour la libération de Ceuta et Melilla du Maroc», a souligné Mokri.

    Pour sa part, Le professeur Nour el Sabah Aknouche, du Département des sciences politiques de l’Université d’Alger : « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf », et d’ajouter : « Ces déclarations expriment un état d’inconscience stratégique subi par le Makhzen, qui a perdu la tête, perdu la boussole et a perdu ses mœurs. »

    Le rôle régional de l’Algérie est militaire, économique et diplomatique, ajoutant :

    « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf et du délire du désert oriental, dont la géographie a été dessinée par les martyrs de la révolution et dont l’histoire a été écrite par les héros de novembre et préservée par l’armée d’une nation qui cherche à se sacrifier pour elle et pour une Algérie forte debout contre tout imbécile dont la place est à l’hôpital, pas en politique».

    En Mauritanie et pour le secrétaire général du Forum des savants mauritaniens et africains, le Dr Cheikh Ould El-Zein Ould El-Imam, ce dernier a confirmé que Raissouni avait commis une erreur en retirant l’indépendance de la Mauritanie et en exigeant son annexion au Royaume du Maroc.

    Le Dr Weld El-Imam a souligné : « Et d’après ce que nous voyons, il a commis une erreur, il a ouvert des blessures profondes dans les relations du Maroc avec notre pays.

    Par ailleurs, l’Union mondiale des oulémas musulmans a pris timidement ses distances avec Ahmed Raissouni, en affirmant que les propos qu’il a tenus sur le Sahara occidental ne représentaient pas l’avis de l’organisation.

    Dans un communiqué, l’Union mondiale des oulémas musulmans a toutefois estimé qu’Ahmed Raissouni était libre de dire ce qu’il veut, sans condamner son appel à marcher sur Laâyoune et Tindouf.

    Suite à ces déclarations alarmantes d’un ancien intégriste on ne peut que confirmer que ce n’est plus une guerre froide entre l’Algérie et le Mekhzen .

    Le prédicateur au final , vient de donner la véritable couleur du discours du roi dans lequel , le souverain du Maroc tentait de vendre un contenu pacifique et fraternel, en direction de l’Algérie.

    Ahmed Raissouni est loin d’être libre pour se permettre un tel dérapage. Il exécute des ordres en sujet discipliné…

    Nadi. K

    ABNews, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie #Sahara_Occidental

  • L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    Maroc, Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental, Tindouf, frontières algéro-marocaines,

    Le samedi 30 juillet 2022, Mohamed VI appelait ses sujets propagandistes à l’occasion de la célébration de la célébration de la fête du Trône à ne plus s’attaquer au Peuple Algérien, le qualifiant de Peuple frère.

    Cette fausse « main tendue » visait à induire les Algériens en erreur, vis à vis des décisions prises par les hautes autorités Algériennes. Cette même fausse « main tendue » avait été exprimée par le roitelet, suivie quelques jours plus tard par des déclarations d’hostilité manifeste du représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale qui se donna le droit de soutenir l’organisation terroriste du MAK, qui sera d’ailleurs le pyromane et l’auteur des feux de forêts ayant ravagé plusieurs wilayas du pays et l’assassinat ignoble de Djamel Bensmail le 11 octobre 2021,dont l’ordre d’élimination a été donné à partir du Maroc.

    Cette année, c’est le même scénario qui se produit, une fausse « main tendue » du roitelet, suivie deux semaines plus tard par les déclarations à connotation religieuse du président de l’Union des Oulémas musulmans, Ahmed Raissouni. Osera-t-il désobéir à son commandeur? Certainement pas. Le supplétif religieux revient à un ancien dossier expansionniste, illustrant bien l’agonie du régime néoféodal et moyenâgeux. Il est clair, que le Makhzen veut exporter sa grave crise socioéconomique et politique, ainsi que la guerre fratricide de succession de Mohamed VI à l’intérieur du Palais royal, vers l’étranger, et il n’y a pas mieux qu’un débile religieux converti en soldat du Commandeur pour appeler à une nouvelle marche pour « récupérer » la Mauritanie, le Sahara Occidental et Tindouf, l’Algérienne. Il est évident que le Makhzen veut détourner l’opinion publique marocaine, en provoquant ses voisins maghrébins à savoir la Mauritanie et l’Algérie, dont les frontières sont bien reconnues et certifiées par l’ONU, qui reconnaît par voie de conséquence les frontières héritées de l’indépendance. Pour ce qui est des frontières algéro-marocaines, les deux pays avait signé les accords de Skhirat sur le bornage des frontières entre les deux pays, ratifiés par la partie algérienne, à l’opposé de la partie marocaine qui demeure otage de sa politique expansionniste, confirmée par la guerre des sables en 1963 et l’agression marocaine contre le Sud Algérien, une année après l’indépendance de l’Algérie, chèrement acquis .

    De Benkirane à Raissouni

    L’année dernière, l’ancien chef du gouvernement marocain et président du parti islamiste du PJD, s’était attaqué à l’Algérie, en revendiquant Tindouf et Bechar, pour occulter l’allégeance de son parti politique au diktat sioniste, sachant que le signataire de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en décembre 2020,n’est autre que Saadeddine El Othmani, qui affirmait quatre mois auparavant que son parti ne trahira jamais la cause palestinienne.

    Ahmed Raissouni lui emboîte le pas, et tente de prendre en otage l’Union internationale des Oulemas Musulmans, à l’instar de son commandeur qui réduira à néant le Comité d’Al Qods qu’il préside et qui reste muette face à l’agression sioniste des Lieux Saints de l’Islam à Al Qods et au génocide des palestiniens, enfants , vieillards et femmes dans la bande de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés.

    L’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de Raissouni

    Dans un communiqué qui vient d’être diffusé, l’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de l’attitude et des propos tenus par Ahmed Raissouni, et fera savoir, que les propos exprimés n’engagent que son auteur. Ce dernier est accusé même de soutenir le terrorisme international à l’origine des drames en Libye, Syrie et Yémen. Voir: https://www.facebook.com/watch/?extid=WA-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C-GK2C&v=5691824347508641

    Le Maroc sous tutorat sioniste

    Le prédicateur marocain qui appelle à une nouvelle marche d’occupation des territoires sahraouis, mauritaniens et une partie du territoire algérien, est-t-il au courant que son Commandeur, vient d’autoriser les sionistes à acquérir des terres au Maroc, conformément à la stratégie du régime d’Apartheid de se procurer une terre de rechange, si les sionistes seront chassés des territoires palestiniens occupés. Raissouni devrait se réveiller de son extase de sujet larbin de sa majesté, pour constater de visu l’implantation de colonies sionistes sur la terre du président du Comité d’Al Qods. Et pour en savoir plus, il devra faire une virée de Tafilalt, relevant d’Errachidia.

    L’entité sioniste et le Maroc et la stratégie expansionniste

    L’entité sioniste et le Maroc se partagent un point fondamental en commun, à savoir que les deux entités ne disposent pas de constitutions, délimitant leurs frontières géographiques, à l’opposé de tous les pays du monde dont leurs ressortissant connaissent bien les frontières respectives de leurs Etats. L’entité sioniste ambitionne de bâtir le Grand Israel, en colonisant le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Irak et même l’Egypte, alors que son allié marocain rêve du Sahara Occidental, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et une partie de l’Algérie.

    Mehdi Messaoudi

    Algérie54, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Raïssouni #Sahara_Occidental

  • Les pièges euro-atlantistes dans l’espace Maghreb-Sahel

    Les pièges euro-atlantistes dans l’espace Maghreb-Sahel

    Maghreb, Sahel, OTAN, Europe, Algérie, Mali, Niger, Maroc, Libye, Mauritanie,

    Avec sept frontières terrestres africaines et deux autres frontières maritimes européennes, avec l’Espagne et l’Italie, l’Algérie surveille un très large espace géographique de l’ordre d’un continent. Et pour la première fois depuis 1962, les périls sont pratiquement présents de tous les côtés. De quel côté que le regard se pose, il y observe périls et jeux de Monopoly : la Tunisie, fragilisée par des soucis politiques, n’alimente pas encore le réconfort ; la Mauritanie, qui tente de faire de la realpolitik, fait en sorte de suivre, principalement, ses intérêts économiques ; le Mali est soumis à une pression euro-française intense pour en chasser les Russes, une pression qui n’exclut aucun moyen pour désarticuler Bamako, qui résiste avec succès, jusque-là; le Niger, maillon faible des pays du champ, fait une fois de la résistance, mais deux fois le porte-voix de la France ; la Libye est le pays qui donne le plus d’inquiétude pour le moment, car soumis aux groupes paramilitaires, très puissants aussi bien dans le Cyrénaïque, la Tripolitaine que le Fezzan, peut basculer dans la violence à tout moment, avec possibilité de l’ « exporter », également. Du côté marocain, les choses ont le mérite d’être claires pour inciter à un redoublement d’attention.

    Malheureusement, l’Europe et l’Otan ont joué, jouent, et joueront encore sur les points de dissension qui existent dans cet espace. Si la guerre doit changer de camp, c’est certainement sur cet espace qu’ils la planteront en essayant de trouver le maillon faible. Et c’est pour cette raison, comme pour d’autres, également, il faut faire attention aux pièges euro-atlantistes dans l’espace Maghreb-Sahel.

    Les ballons-sondes lancés épisodiquement pour tâter le pouls des Africains n’échappent à personne, comme ce fut le cas récemment pour le Mali, qui, selon l’Espagne (qui, subrepticement, se trouve en train de jouer le rôle de l’ « éclaireur » pour l’Otan dans la région maghrébo-sahélienne), peut motiver une intervention otanienne.

    L’antécédent libyen ne doit pas être perdu de vue. L’entêtement franco-atlantiste à déboulonner la Libye par ses fondements avait été un acte assez brutal qui a durablement châtié le Maghreb et le Sahel pour très longtemps.

    L’Express, 14/07/2022

    #Algérie #Sahel #Mali #Mauritanie #Russie #Niger #Maroc #Maghreb #OTAN #Espagne

  • Sahara occidental : Nouvelle tournée de De Mistura

    Sahara occidental : Nouvelle tournée de De Mistura

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Algérie, Mauritanie, Staffan de Mistura,

    L’affaire du Sahara occidental est de nouveau sous les feux de la rampe. En effet, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a entamé, hier samedi, une nouvelle tournée dans la région.

    La première étape de cette nouvelle tournée a été le Maroc ou il est arrivé à Rabat. C’est l’organisation onusienne qui a annoncé cette nouvelle avanthier vendredi. « L’envoyé personnel se rendra à Rabat demain (samedi) pour rencontrer des responsables marocains. Il a également l’intention de visiter le Sahara occidental au cours de ce voyage », a déclaré Dujarric durant son point de presse quotidien. Le porte-parole n’a pas, toutefois, précisé si ce diplomate va se rendre aussi en Algérie et en Mauritanie lors de ce périple. La tradition de toute tournée effectuée par le représentant de l’Onu dans la région dans le cadre du règlement de l’affaire de décolonisation du Sahara occidental voulait qu’il rende visite aussi tant à Alger qu’à Nouakchott. Certes, la Mauritanie et l’Algérie n’étant pas directement impliquées dans le conflit qui oppose le Maroc et le Front Polisario, elles sont considérées comme des pays observateurs. Et à ce titre, ils ont un rôle à jouer. Mais selon le porte-parole de l’organisation onusienne, l’envoyé spécial « compte rencontrer tous les acteurs concernés dans la région dans les jours à venir », ce qui sous-entend clairement que l’Algérie et la Mauritanie sont concernées. « A la suite de la tournée régionale de l’envoyé personnel en janvier, il se réjouit à la perspective d’approfondir les consultations qu’il a entamées à l’époque avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental », a précisé le porteparole. Il s’agit ainsi de la deuxième visite de Stéphane Dujarric de Mistura depuis sa nomination en octobre 2021, après celle effectuée en janvier dernier au Maroc, aux Camps de réfugiés sahraouis, où il a rencontré plusieurs responsables du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, en Mauritanie et en Algérie, pays voisins et observateurs.

    Qu’attendre de cette nouvelle tournée ? La majorité des observateurs reste sceptique quant aux chances de Mistura de faire avance les choses dans un dossier qui connaît un grand statu quo. Le Maroc n’a eu de cesse de mettre les bâtons dans les roues de tous ceux qui ont précédé de Mistura dans cette quête de trouver une solution à ce vieux conflit. Tergiversations en atermoiements, le Maroc a saboté tous les efforts déployés en faisant clairement capoté toutes les négociations entreprises avec le Front Polisario. Au point où ce dernier face aux manoeuvres marocaines a repris les armes, ce qui a fait voler en éclats l’accord de cessez-le-feu. Irrité aussi, le Polisario a refusé de prendre part au format des tables rondes dans les négociations. Un format qui n’a rien donné. Il en a été de même aussi pour l’Algérie qui, en tant qu’observateur, s’est retirée de ces tables rondes. Alger critique, désormais, ouvertement le rôle du Conseil de sécurité de l‘Onu qui est loin d’être impartial.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 3 jui 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #Algérie #Mauritanie #StaffanDeMistura