Étiquette : Medgaz

  • L’Algérie rassure son partenaire espagnol

    L’Algérie rassure son partenaire espagnol – L’arrêt de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dans un contexte de crise énergétique mondiale, a contribué à alimenter des doutes sur la capacité de l’Algérie à respecter ses engagements avec son partenaire espagnol.

    L’arrêt de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dans un contexte de crise énergétique mondiale, a contribué à alimenter des doutes sur la capacité de l’Algérie à respecter ses engagements avec son partenaire espagnol.

    Le doute porte également sur une éventuelle hausse des prix, alors que l’Espagne dépend pour moitié de l’Algérie dans son approvisionnement en gaz. L’Algérie rassure et mise sur le renforcement des capacités de Medgaz, estimée actuellement à 8 milliards de mètres cubes et sera portée à 10,5 milliards avant fin novembre.

    Le contrat du GME qui assure l’approvisionnement en gaz naturel algérien l’Espagne via le Maroc expirait le 31 octobre dernier, sur instruction du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné avant-hier au Groupe Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (Onee).

    A ce propos, le Président de la République avait récemment déclaré que « nous avons convenu avec nos amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel exclusivement via le gazoduc Medgaz », précisant qu’en cas d’imprévu, «l’approvisionnement se fera à bord de méthaniers», a rappelé l’APS.

    Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé récemment que l’Algérie est « prête à discuter avec les responsables espagnols des conditions de livraisons gazières supplémentaires », rapporte la même source.

    Pour rappel, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, en visite de travail à Alger fin septembre, avait indiqué avoir reçu « des garanties » de la part des autorités algériennes sur l’approvisionnement de son pays en gaz.

    « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. J’ai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en gaz) », avait affirmé Albares Bueno.

    Manel Zemoui

    E-Bourse, 03/11/2021

    COUVERTURE DES BESOINS EN GAZ NATUREL : L’Espagne confiante en l’engagement de l’Algérie

    Mme Teresa Ribera, ministre de la transition énergétique et du défi démographique dans le gouvernement espagnol, a indiqué que l’Algérie s’est engagée à couvrir tous les besoins de son pays en matière de gaz naturel via le gazoduc Medgaz, et qu’elle est prête à fournir plus d’apports, par navire, si Madrid formulerait la demande. Précisant que le consommateur espagnol « n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité » a-t-elle indiqué.

    C’est la première réaction d’un officiel espagnol depuis la décision algérienne de mettre « hors service » le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, entrée en vigueur, le 1er novembre. Mme Ribera a affirmé que son pays a constitué une réserve pouvant couvrir la demande de 43 jours, et que  les besoins en gaz naturel ne connaîtront pas de crise puisque le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, dont une partie passe sous la mer méditerranée, est en mesure de fournir les quantités souhaitées » par Madrid. « L’Algérie s’est déclarée prête à couvrir les besoins supplémentaires par le biais du transport maritime. Elle est même prête à assurer une partie des quantités destinées à la consommation 2022 par navire », a indiqué la ministre espagnole, précisant que le consommateur espagnol n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité.

    Il faut rappeler dans ce cadre, que plusieurs centrales de production d’énergie électrique en Espagne fonctionnent au gaz naturel provenant de l’Algérie. Cette déclaration est venue mettre un terme à la campagne menée par certains cercles hostiles aux relations entre Alger et Madrid qui affirmaient que la fermeture du GME allait impacter négativement l’économie espagnole et allait grever sérieusement les budgets des ménages espagnols contraints de faire face à une augmentation des prix de vente d’énergie électrique.

    De plus, la déclaration du partenaire espagnol confirme que la décision de fermeture de cette infrastructure gazière (le GME ndlr), a été murement réfléchie par les autorités algériennes qui ont veillé à ne pas pénaliser le consommateur espagnol. C’est une déclaration qui réconforte l’Algérie qui a pris une décision souveraine de ne plus faire transiter son gaz par le Maroc, qui est le grand perdant dans cette affaire de « mise hors service » du gazoduc. À noter que l’Espagne couvre ses besoins en gaz naturel à partir des approvisionnements algériens. La relation entre les deux pays en matière d’énergie et d’hydrocarbures pourraient même se développer à l’avenir avec la perspective de doubler les capacités du gazoduc Medgaz.

    Slimane B.

    APPROVISIONNEMENT EN GAZ : L’Algérie rassure davantage l’Espagne et le Portugal
    L’Algérie et l’Espagne continuent à s’échanger des messages de bon augure au sujet de l’approvisionnement en gaz naturel qui, désormais, passera en totalité via le gazoduc Medgaz, supplantant officiellement et depuis ce 1er novembre, le Maghreb-Europe, ainsi abandonné au grand dam du voisin de l’Ouest. En effet, après l’expression de confiance témoignée par le gouvernement espagnol, par le biais de Mme Teresa Ribera, sa ministre de la Transition énergétique et du Défi démographique, à son homologue algérien, quant aux capacités de l’Algérie à satisfaire les besoins des Espagnols en gaz naturel, la partie algérienne répond par un message tout aussi empreint d’assurance. Le même message d’assurance est destiné également à l’autre partenaire de la Péninsule ; le Portugal.
    Ainsi, intervenant hier devant la commission finances et budget de l’APN, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé que l’Algérie est en mesure d’honorer tous ses engagements, non pas seulement avec ses partenaires espagnols mais aussi portugais, en matière notamment de l’approvisionnement en gaz naturel via le gazoduc Medgaz. Fruit d’un partenariat prometteur entre la compagnie nationale Sonatrach et l’espagnole Naturgy, le gazoduc Medgaz dispose d’une capacité d’acheminement qui peut atteindre jusqu’à 10,6 milliards de m3 d’ici le mois de décembre, selon Arkab. Ce qui, selon le ministre, correspond à la moyenne de la demande annuelle exprimée actuellement par l’Espagne et le Portugal. En sus, Arkab a précisé que malgré le fait que la capacité du GME est de 13 milliards de m3 par an, la moyenne des quantités annuelles de gaz acheminées vers l’Espagne via Medgaz était comprise entre 9 et 11 milliards de m3.
    F. G.

    Le Courrier d’Algérie, 03/11/2021

  • L'Algérie interrompt ses livraisons de gaz à l'Espagne via le Maroc, alors que le conflit diplomatique avec Rabat s'intensifie.

    Algérie, Maroc, Gazoduc, Sahara occidental, Medgaz,


    Le gaz algérien est désormais acheminé vers l’Espagne via la ligne MedGaz qui traverse la Méditerranée.
    L’Algérie a mis à exécution sa menace de ne pas renouveler un contrat de fourniture de gaz au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe, invoquant la « nature agressive » du gouvernement de Rabat envers Alger.
    Cette décision signifie que le gaz algérien destiné à l’Espagne sera désormais acheminé par le gazoduc MedGaz à travers la mer Méditerranée, au lieu de passer par le Maroc et le détroit de Gibraltar, qui est le tracé de la ligne Maghreb-Europe.
    Le bureau du président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré le 31 octobre : « Considérant le caractère agressif du Royaume du Maroc envers l’Algérie, qui touche à l’unité nationale, et après consultation du ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et du ministre de l’Énergie et des Minéraux, le président ordonne à Sonatrach de mettre fin à la relation commerciale avec la société marocaine (ONEE), et de ne pas renouveler le contrat. »
    Sonatrach est la compagnie pétrolière et gazière publique algérienne, tandis que l’ONEE est l’Office national de l’électricité et de l’énergie du Maroc.
    Selon des rapports locaux, l’ONNE aurait déclaré que la décision de l’Algérie de mettre fin aux flux de gaz aurait un impact « insignifiant » sur le réseau électrique du Maroc.
    Une source familière avec la scène énergétique au Maroc – qui est dans les affres d’une importante campagne d’énergie renouvelable – a déclaré que les opérations de deux centrales électriques pourraient être affectées.
    Alger a coupé les liens diplomatiques avec le Maroc le 24 août, accusant Rabat d’ »actions hostiles » pour avoir soutenu les séparatistes berbères dans le nord de l’Algérie, une allégation que le Maroc a qualifié d’ »absurde ».
    Le Sahara occidental
    Les deux voisins nord-africains ont toujours eu une relation glaciale, principalement liée au fait qu’Alger a toujours apporté un soutien politique, financier et militaire à un Sahara occidental indépendant – que sa population indigène appelle la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
    Le Maroc revendique depuis longtemps le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, et a été ravi lorsque l’administration américaine de Donald Trump a reconnu cette position l’année dernière, dans le cadre des accords d’Abraham.
    Cependant, la souveraineté de Rabat sur le territoire n’est toujours pas reconnue par les Nations unies ou l’Union africaine, et certainement pas par l’Algérie.
    La situation du gaz en Espagne
    L’Espagne s’est inquiétée de la décision de l’Algérie à un moment où les prix du gaz en Europe ont grimpé en flèche, mais la compagnie publique de gaz Enagas a déclaré le 31 octobre que l’Espagne avait assez de gaz pour tenir 40 jours.
    « Il n’y a aucune indication objective d’un manque d’approvisionnement en gaz dans les mois à venir ».
    L’Algérie a construit un nouveau gazoduc domestique pour relier le Maghreb-Europe à la ligne MedGaz dont la capacité devrait être portée à 10,5 milliards de mètres cubes par an en décembre, contre 8 milliards de mètres cubes par an actuellement.
    Alger promet également d’augmenter les livraisons de gaz naturel liquéfié à l’Espagne à partir de son usine de Skikda pour compenser tout déficit.
    Upstream, 02/11/2021
  • Maroc : Un hiver rude attend le Makhzen

    Maroc : Un hiver rude attend le Makhzen – L’Algérie met fin aux exportations du gaz à l’Espagne via le royaume alaouite.

    Comme attendu, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné dimanche 31 octobre 2021 la cessation des relations commerciales entre le groupe pétrolier algérien Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau (OMEE) qui se traduit par le non renouvellement de l’accord des exportations du gaz à l’Espagne via le royaume alaouite.

    Le contrat auquel fait référence le chef de l’Etat a été signé fin juillet 2011 et stipulait alors la vente de 640 millions de m3 de gaz naturel annuellement au Maroc sur une période de dix ans. Ces quantités ont été exportées via le GME (gazoduc Maghreb Europe). Les 640 millions de m3 s’ajoutaient aussi aux quantités de gaz naturel dont bénéficiait le Maroc en échange du transit, sur son sol, du gaz naturel exporté vers l’Espagne et le Portugal via le GME.
    Ainsi, à partir de ce 1er novembre 2021, aucun mètre cube de gaz algérien ne transitera par le Maroc, à travers le GME.

    En 2019, soit un an avant l’effondrement de l’économie mondiale suite à la pandémie du covid-19, le Maroc avait importé un peu plus de un milliards de mètre cubes de gaz naturel algérien. Ces quantités ont été fournies en contrepartie des redevances GME et en vente contractuel.

    Cependant, suite aux décisions prises par le gouvernement algérien, le makhzen se retrouve, désormais, contraint d’acheter au moins un milliard de m3 de gaz naturel ailleurs qu’en Algérie à partir de ce 1er novembre . Les besoins du marché marocain en gaz naturel en 2025 sont estimés à 1,1 milliard de mètres cubes dont 0,6 milliard pour l’industrie. Or, le Maroc ne dispose pas d’infrastructures de regazéification pour pouvoir importer directement du GNL (gaz naturel liquéfié).

    Le projet de construction d’une unité de regazéification lancé par Rabat est toujours au stade de l’avis d’appel d’offre international. Le 23 mars 2021, le ministère de l’Energie marocain avait lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la construction et l’exploitation d’une unité flottante, de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié (FSRU). Le 15 octobre dernier, le ministère vient d’annoncer une prolongation de la durée de l’appel d’offres faute de soumissionnaires.

    Pour remédier au déficit en énergie auquel il est exposé, le makhzen explore la possibilité d’importer du GNL, de le transformer en gaz dans les installations en Espagne et ensuite l’acheminer vers le Maroc via le GME. Mais cette solution serait très couteuse, selon des experts car sur le marché spot (libre) du GNL, les prix sont trois fois supérieurs au gaz naturel exporté par gazoduc. En plus, il faudrait rajouter les coûts de regazéification à payer aux usines espagnoles.

    Cette option serait difficilement envisageable mais le makhzen est dans l’obligation de trouver quelque 1000 MW de puissance électrique produite à partir du gaz naturel pour ne pas sombrer cet hiver dans une grave crise énergétique.
    Il lui reste alors une autre option, celle d’acheter de l’électricité à partir d’Espagne. Les deux pays ont une interconnexion électrique sous-marine.
    Toutefois, cette seconde variante serait elle aussi budgétivore que le GNL compte tenu du fait que les prix de l’électricité ont quintuplé en Europe. En parallèle, l’Espagne négocie l’achat de quantités supplémentaires de gaz algérien pour faire faire à la demande croissante en hiver.

    Auparavant, l’office marocain de l’électricité et de l’eau s’adressait à Sonelgaz pour importer de l’électricité pour combler ses besoins. Ce qui n’est plus possible désormais en raison des directives du Président algérien de ne plus renouveler les contrats commerciaux avec les entreprises marocaines.
    En tout état de cause, si au Maroc on se focalise sur le gaz naturel, c’est pour bien occulter d’autres difficultés qui risqueraient fort de s’aggraver dans le cas où l’hiver sera rude notamment pour ce qui est du charbon.

    Plus de 67% de l’électricité du Maroc est produite à partir du charbon. Le pays importe annuellement plus de 8,5 millions de tonnes de charbon pour produire de l’électricité. Depuis le début de l’année 2021, le prix d’une tonne de charbon a triplé passant de 50 dollars en 2020 à plus de 140 dollars actuellement sur le marché australien.
    Cela d’autant qu’il est de plus en plus difficile de trouver ce combustible sur le marché international en raison d’une très forte demande en Chine.
    Le makhzen ne peut pas se permettre le luxe de ne pas trouver le millier de MW qui va manquer en raison de l’arrêt des approvisionnements en gaz naturel depuis l’Algérie. Le fonds monétaire international (FMI) a indiqué dans un rapport le 21 octobre dernier que l’envolée des prix du gaz naturel a des répercussions sur les marchés mondiaux de l’énergie ainsi que sur d’autres secteurs économiques, depuis la production industrielle jusqu’à la distribution de services. Ces hausses vont conduire à une grogne sociale au Royaume dont la population est fortement accablée par la hausse des prix et le chômage notamment dans les provinces orientales qui vivaient du commerce frontalier avec l’Algérie.

    Au Maroc, le prix de l’électricité coûte déjà trois plus chère qu’en Algérie . Ces derniers mois, des dizaines de milliers de marocains ont protestés contre la forte hausse des factures d’électricité. En attendant un hiver qui risquerait fort d’être rude pour la majorité des marocains, le déficit commerciale de ce pays affiche déjà plus de 15 milliards de dollars à la fin du mois d’août passé.

    Par Réda. C

    Le Jeune Indépendant, 02/11/2021

  • Maroc-Algérie. La fermeture du GME dans la presse anglophone

    Maroc-Algérie. La fermeture du GME dans la presse anglophone – Cette décision n’aurait pas d’impact significatif, a indiqué l’ONEE dans un communiqué dimanche soir.

    L’Algérie va cesser ses exportations de gaz vers l’Espagne via le Maroc

    L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, dont elle couvre près de la moitié de la demande de gaz par le biais du gazoduc Maghreb-Europe.

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à l’entreprise publique d’énergie Sonatrach d’arrêter les exportations de gaz vers l’Espagne via un gazoduc qui traverse le Maroc, en raison des tensions avec Rabat.

    L’Algérie, premier exportateur de gaz naturel d’Afrique, utilise depuis 1996 le gazoduc Gaz-Maghreb-Europe (GME) pour livrer plusieurs milliards de mètres cubes (mmc) par an à l’Espagne et au Portugal.

    Mais le contrat GME doit expirer dimanche à minuit, un peu plus de deux mois après qu’Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en raison d’ »actions hostiles » – des accusations que le Maroc a rejetées.

    « Aucun impact significatif »

    Tebboune a « ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office national marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), ainsi que le non-renouvellement du contrat, qui expire dimanche à minuit », indique un communiqué de la présidence.

    Cette décision n’aurait pas d’impact significatif, a indiqué l’ONEE dans un communiqué dimanche soir.

    « En prévision de cette décision, les mesures nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’approvisionnement en électricité du pays », a-t-il ajouté.

    Tebboune a pris cette décision après avoir consulté le Premier ministre et les ministres de l’énergie et des affaires étrangères « à la lumière du comportement hostile du royaume (marocain) qui porte atteinte à l’unité nationale », a-t-il précisé.

    Un gazoduc sous-marin exclusif

    Des responsables algériens et espagnols ont déclaré mercredi qu’Alger livrerait désormais son gaz naturel à l’Espagne exclusivement par un gazoduc sous-marin afin d’éviter le Maroc.

    Mais les experts ont déclaré que la ligne sous-marine alternative, connue sous le nom de Medgaz, a une capacité inférieure à celle du GME, alors que l’Espagne s’inquiète de plus en plus de la pénurie de gaz et de la flambée des prix de l’énergie en Europe.

    La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, s’est voulue rassurante lors d’une réunion à Alger en début de semaine, parlant des « dispositions prises pour continuer à assurer, de la meilleure façon, les livraisons de gaz par Medgaz selon un calendrier bien déterminé ».

    Medgaz peut transporter huit milliards de m3 par an, et des travaux sont prévus pour augmenter sa capacité et atteindre 10,5 milliards de m3.

    L’Algérie a également proposé d’augmenter les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime.

    L’expert en géopolitique du Maghreb Geoff Porter a déclaré à l’AFP que l’option du transport maritime n’avait pas de sens sur le plan financier.

    L’Algérie et le Maroc ont connu des mois de tensions, en partie à cause de la normalisation par le Maroc de ses liens avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental contesté.

    Rabat a rejeté les accusations d’actes hostiles lancées par l’Algérie contre son voisin.

    TRT World, 01/11/2021

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    Le Maroc estime que la décision de l’Algérie de mettre fin à son approvisionnement en gaz a « peu d’impact ».

    RABAT – Le Maroc a déclaré dimanche que la décision de l’Algérie de ne pas renouveler un contrat d’approvisionnement en gaz avec le Maroc a « peu d’impact » sur le système national d’électricité, a tweeté la télévision publique 2M, citant un communiqué de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

    L’office a également ajouté que les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’approvisionnement en électricité et que d’autres options sont à l’étude pour des alternatives durables à moyen et long terme, a rapporté 2M TV.

    L’Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, cessera de fournir du gaz naturel à ce pays par le biais du gazoduc Maghreb-Europe à partir du 1er novembre, ont déclaré à Reuters trois sources ayant une connaissance directe de la question en début de semaine.

    Le gazoduc Maghreb-Europe, d’une capacité de 13,5 milliards de mètres cubes (mmc), relie l’Algérie à l’Espagne. L’Algérie continuera à approvisionner l’Espagne en utilisant le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité annuelle de 8 milliards de m3, qui ne passe pas par le Maroc, ont précisé les sources.

    Selon les analystes, les problèmes techniques liés aux projets de l’Algérie d’augmenter la capacité du gazoduc Medgaz pourraient aggraver la crise énergétique en Espagne à un moment où les factures de gaz s’envolent en Europe.

    L’Algérie utilisera des navires pour transporter le gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Espagne.

    Selon les analystes, cela signifierait que Sonatrach devrait affréter davantage de navires, ce qui entraînerait une nouvelle hausse des prix du GNL, les tarifs de transport ayant plus que doublé depuis le début du mois.

    Les prix du GNL se sont envolés ces derniers mois en raison des pénuries structurelles en Europe et des prévisions d’un hiver froid et d’une forte demande.

    Middle East Online, 31/10/2021

    L’Algérie arrête ses exportations de gaz vers l’Espagne via le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé dimanche d’arrêter les exportations de gaz naturel vers l’Espagne via le Maroc, a rapporté l’agence de presse officielle APS.

    La présidence a annoncé dans un communiqué que Tebboune a ordonné à la compagnie énergétique publique Sonatrach de cesser toute relation commerciale avec le Maroc et de ne pas renouveler le contrat de gazoduc avec le Maroc, qui prend fin à minuit le 31 octobre 2021.

    Le communiqué souligne que le président a pris cette décision en raison des pratiques « hostiles » du Maroc à l’égard de l’Algérie qui affectent l’unité nationale.

    L’Algérie a utilisé le gazoduc Gaz-Maghreb-Europe (GME) via le Maroc pour transférer du gaz naturel vers l’Espagne.

    Le ministre algérien de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, a affirmé le 11 octobre que son pays restera « le fournisseur de gaz fidèle et garanti » de l’Europe.

    Il a indiqué que le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie et l’Espagne par la mer, garantit un approvisionnement annuel de 8 milliards de mètres cubes de gaz, notant que la capacité du gazoduc doit être portée à 10,6 milliards de mètres cubes d’ici décembre.

    L’Algérie, qui produit 1,2 million de barils de pétrole par jour et 130 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, est le premier exportateur de gaz naturel d’Afrique. Elle utilise des gazoducs et des navires-citernes pour fournir du gaz naturel aux pays européens.

    L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août, invoquant ce qu’elle a décrit comme les politiques « hostiles » de ce dernier.

    Le Maroc a ensuite regretté la décision « totalement injustifiée » de l’Algérie de rompre les liens diplomatiques entre les deux pays.

    Xinhua

    CGTN Africa, 01/11/2021

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    L’Algérie va interrompre ses exportations de gaz vers l’Espagne via le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné dimanche à la société publique d’énergie Sonatrach d’interrompre les exportations de gaz vers l’Espagne via un gazoduc traversant le Maroc, en raison de tensions avec Rabat.

    L’Algérie, premier exportateur de gaz naturel d’Afrique, utilise depuis 1996 le gazoduc Gaz-Maghreb-Europe (GME) pour livrer plusieurs milliards de mètres cubes (mmc) par an à l’Espagne et au Portugal.

    Mais le contrat GME doit expirer dimanche à minuit, un peu plus de deux mois après qu’Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en raison d’ »actions hostiles » – des accusations que le Maroc a rejetées.

    Tebboune a « ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office national marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), ainsi que le non-renouvellement du contrat, qui expire dimanche à minuit », selon un communiqué de la présidence.

    Cette décision n’aurait pas d’impact significatif, a indiqué l’ONEE dans un communiqué dimanche soir.

    « En prévision de cette décision, les mesures nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’approvisionnement en électricité du pays », a-t-il ajouté.

    Tebboune a pris cette décision après avoir consulté le Premier ministre et les ministres de l’énergie et des affaires étrangères « à la lumière du comportement hostile du royaume (marocain) qui porte atteinte à l’unité nationale », a-t-il ajouté.

    Des responsables algériens et espagnols ont déclaré mercredi qu’Alger livrerait désormais son gaz naturel à l’Espagne exclusivement par un gazoduc sous-marin afin d’éviter le Maroc.

    Mais les experts ont déclaré que la ligne sous-marine alternative, connue sous le nom de Medgaz, a une capacité inférieure à celle du GME, alors que l’Espagne est de plus en plus préoccupée par les pénuries de gaz et la flambée des prix de l’énergie en Europe.

    La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, s’est voulue rassurante lors d’une réunion à Alger en début de semaine, parlant des « dispositions prises pour continuer à assurer, de la meilleure façon, les livraisons de gaz par Medgaz selon un calendrier bien déterminé ».

    Medgaz peut transporter huit milliards de m3 par an, et des travaux sont prévus pour augmenter sa capacité et atteindre 10,5 milliards de m3.

    L’Algérie a également proposé d’augmenter les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime.

    L’expert en géopolitique du Maghreb Geoff Porter a déclaré à l’AFP que l’option du transport maritime n’avait pas de sens sur le plan financier.

    L’Algérie et le Maroc ont connu des mois de tensions, en partie à cause de la normalisation par le Maroc de ses liens avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental contesté.

    Rabat a rejeté les accusations d’actes hostiles lancées par l’Algérie contre son voisin.

    AFP

    Macao Business, 01/11/2021

  • Algeria Moroccan pipeline in the world press

    Algeria Moroccan pipeline in the world press – Algerian President Abdelmadjid Tebboune took decision ‘in light of the hostile behaviour’ of Morocco, as tensions between Algiers and Rabat continue to grow

    ALGIERS, Oct. 31 (Xinhua) — Algerian President Abdelmadjid Tebboune decided on Sunday to stop natural gas exports to Spain through Morocco, the official APS news agency reported.

    The presidency announced in a statement that Tebboune ordered the state-owned energy company Sonatrach to stop commercial relationship with Morocco and not to renew the gas pipeline contract with Morocco, which ends at midnight of Oct. 31, 2021.

    The statement stressed that the president made the decision due to Morocco’s « hostile » practices towards Algeria that affect national unity.

    Algeria has used the Gaz-Maghreb-Europe (GME) pipeline through Morocco to transfer natural gas to Spain.

    Algerian Minister of Energy and Mines Mohamed Arkab affirmed on Oct. 11 that his country will remain « the faithful and guaranteed » gas supplier to Europe.

    He said the Medgaz gas pipeline, linking Algeria and Spain by sea, guarantees an annual supply of 8 billion cubic meters of gas, noting that the pipeline capacity is due to increase to 10.6 billion cubic meters by December.

    Algeria, producing 1.2 million oil barrels per day and 130 billion cubic meters of natural gas annually, is Africa’s biggest natural gas exporter. It has been using pipelines and tankers to provide natural gas to European countries.

    Algeria cut diplomatic relations with Morocco in August, citing what it described as the latter’s « hostile » policies.

    Morocco later expressed regret over Algeria’s « completely unjustified » decision to sever diplomatic ties between the two countries

    Xinhua, 21/10/2021

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    Algeria to halt gas exports to Spain via Morocco
    Algerian President Abdelmadjid Tebboune took decision ‘in light of the hostile behaviour’ of Morocco, as tensions between Algiers and Rabat continue to grow

    Algerian President Abdelmadjid Tebboune on Sunday ordered state energy firm Sonatrach to halt gas exports to Spain through a pipeline that traverses Morocco, due to tensions with Rabat.

    Algeria, Africa’s biggest natural gas exporter, has been using the Gaz-Maghreb-Europe (GME) pipeline since 1996 to deliver several billion cubic metres (bcm) per year to Spain and Portugal.

    But the GME contract is due to expire at midnight on Sunday, just over two months after Algiers severed diplomatic ties with Rabat over « hostile actions » – accusations Morocco has dismissed.

    Tebboune « ordered the cessation of trade ties between Sonatrach and the Moroccan National Office for Electricity and Potable Water (ONEE), and the non-renewal of the contract, which expires at midnight Sunday », a statement from the presidency said.

    The move would not have a significant impact, ONEE said in a statement on Sunday night.

    « In anticipation of this decision, the necessary measures have been taken to ensure the continuity of the country’s electricity supply, » it said.

    Tebboune took the decision after consultations with the prime minister and the ministers of energy and foreign affairs « in light of the hostile behaviour of the (Moroccan) kingdom which undermines national unity », it said.

    Algerian and Spanish officials on Wednesday said Algiers would, from now on, deliver its natural gas to Spain exclusively through an undersea pipeline to avoid Morocco.

    But experts have said the alternative undersea line, known as Medgaz, has a smaller capacity than the GME, amid growing concern in Spain of gas shortages and soaring energy prices across Europe.

    Spain’s Ecological Transition Minister Teresa Ribera sought to sound reassuring during a meeting in Algiers earlier this week, speaking of « arrangements taken to continue to assure, in the best way, deliveries of gas through Medgaz according to a well-determined schedule ».

    Months of tensions

    Medgaz can carry eight bcm a year, with planned work to increase its capacity to reach 10.5 bcm.

    Algeria has also proposed increasing deliveries of liquefied natural gas (LNG) by sea.

    Maghreb geopolitics expert Geoff Porter told AFP that the shipping option did not make financial sense.

    Algeria and Morocco have seen months of tensions, partly over Morocco’s normalisation of ties with Israel in exchange for Washington recognising Rabat’s sovereignty over the disputed Western Sahara.

    Rabat has rejected the accusations of hostile acts that Algeria has levelled at its neighbour.

    Middle East Eye, 31/10/2021

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    Morocco says Algerian decision to end gas supply has ‘little impact’ – 2M TV

    Nov 1 (Reuters) – Morocco said on Sunday that the Algerian decision not to renew a gas supply contract with Morocco has “little impact” on the national electricity system, Morocco state-run 2M television said, citing a statement by the National Office for Electricity and Drinking Water.

    The office also added that necessary arrangements have been made to ensure the continuity of electricity supply and that other options are being studied for sustainable alternatives in the medium and long terms, 2M TV reported.

    Reuters, 01/11/2021

  • Gazoduc Maroc-Algérie : Tebboune ferme les vannes

    Gazoduc Maroc-Algérie : Tebboune ferme les vannes. Le gaz algérien ne transite plus par le Maroc depuis hier minuit
    Tebboune ferme les vannes
    Le président de la République a ordonné à la société nationale Sonatrach de rompre le contrat qui la lie à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau.

    Le chef de l’Etat est passé à l’acte. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui avait affirmé, le 10 octobre, que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc a joint l’acte à la parole. «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz», avait-il précisé, lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. Concernant la poursuite du pompage de gaz algérien au Maroc, via l’ancien gazoduc, le premier magistrat du pays avait indiqué qu’«aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc, jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre. C’est désormais tranché. «Compte tenu des pratiques agressives du royaume du Maroc à l’égard de l’Algérie, qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, et du ministre de l’ Énergie et des Mines, le président de la République a ordonné à la Société nationale Sonatrach de mettre fin aux relations commerciales avec la société marocaine et de ne pas renouveler le contrat», a indiqué un communiqué de la présidence de la République rendu public, hier. Le gaz algérien ne transite par conséquent plus par le Maroc depuis hier minuit, à travers le gazoduc Maghreb-Europe, baptisé Pedro Duran Farell, ouvrage qui part du gisement de Hassi R’mel et rejoint Cordoue, en Espagne, en traversant le détroit de Gibraltar. Ce gazoduc transporte quelque 10 milliards de m3 par an vers l’Espagne et le Portugal. Le Maroc lui-même consomme 640 millions de m3, annuellement, de gaz algérien, à travers l’alimentation de deux centrales électriques. Il faut rappeler que l’Algérie s’est engagée à honorer ses contrats gaziers, notamment ceux qui la lient à l’Espagne. «L’Algérie s’est engagée à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz», avait déclaré le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, tout en évoquant un projet d’extension de la capacité du Medgaz, ainsi que les capacités en GNL.

    Mohamed TOUATI

    L’Expression, 01/11/2021

  • Gaz : L’Algérie met fin au contrat GME

    Gaz : L’Algérie met fin au contrat GME – L’Algérie offrira à ses partenaires européens un choix commercial plus sûr et moins coûteux

    Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné ce dimanche à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), mettant fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc.

    « Au regard des pratiques à caractère hostile du Royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, du ministre de l’Energie et des Mines, le président de la République a donné des instructions à la société nationale Sonatrach à l’effet de cesser toute relation commerciale avec la société marocaine et de ne pas renouveler ledit contrat », a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
    Ce contrat d’exploitation, qui assurait le transport du gaz naturel algérien vers l’Espagne, via le Maroc, expire ce dimanche à minuit, et l’Algérie continuera à honorer ses engagements avec son partenaire espagnol, à travers le gazoduc Medgaz et l’utilisation de méthaniers.

    L’arrêt de l’exploitation du GME, qui acheminait autour de 10 milliards de mètres cubes (m3) par an de gaz produit à Hassi R’mel vers l’Espagne, n’aura pas d’incidence sur les volumes destinés à la péninsule ibérique grâce à l’augmentation des capacités de production du Medgaz reliant BéniSaf (Ain Témouchent) à Almeria en Espagne, qui passeront de 8 à 10,5 milliards m3 par an avant la fin de l’année.

    « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel exclusivement via le gazoduc Medgaz », avait récemment déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, précisant qu’en cas d’imprévus, « l’approvisionnement se fera à bord de méthaniers ».

    La décision annoncée alors par le président de la République a été transmise aux partenaires ibériques qui se sont montrés rassurés par les garanties fournies par l’Etat algérien. Le gazoduc Medgaz permettra à l’Algérie de s’acquitter, largement, de ses engagements, comme l’ont assuré bon nombre d’experts expliquant que l’augmentation des capacités de ce gazoduc, combinée au recours aux capacités importantes de l’Algérie en matière de Gaz naturel liquéfié (GNL), lui permettent de renoncer au GME.

    En basculant vers Medgaz, « l’Algérie offrira à ses partenaires européens un choix commercial plus sûr et moins coûteux », estiment-ils. Il s’agit d’une décision murement réfléchie qui a permis à la partie algérienne de présenter des assurances à son partenaire espagnol. Fin septembre, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, en visite de travail à Alger, avait indiqué avoir reçu « des garanties » de la part des autorités algériennes sur l’approvisionnement de l’Espagne en gaz.

    « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. J’ai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en gaz) », avait indiqué M. Albares Bueno à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    De son coté, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé récemment à l’issue d’une rencontre tenue avec la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez, que l’Algérie était « prête à discuter avec les responsables espagnols des conditions de livraisons gazières supplémentaires ».
    Mis en exploitation en 1996, le GME acheminait du gaz algérien à partir de Hassi R’mel vers l’Espagne, sur 1.400 km, en traversant le territoire marocain.

    Horizons, 01/11/2021

  • Medgaz, l’atout maître

    Medgaz, l’atout maître – Dans un contexte exceptionnel, l’Algérie ne passera plus, à compter d’aujourd’hui par le Maroc pour exporter son gaz en Espagne.

    La flambée des prix de l’énergie touche l’Europe de plein fouet. Le prix du gaz a été multiplié par quatre en à peine 6 mois. La hausse a été particulièrement spectaculaire dans certains pays. Les factures d’électricité ont explosé de plus de 35% en un an en Espagne, alors que l’Italie a augmenté ses tarifs pour le gaz de 30% et de 40% pour l’électricité, d’un semestre sur l’autre. En Belgique, où les prix de l’énergie sont les plus élevés d’Europe, ces hausses inquiètent et préoccupent particulièrement les ménages : 20% des ménages belges sont déjà en précarité énergétique avant l’arrivée de l’hiver, une proportion qui atteint un record de 25% en Wallonie. La France n’échappe pas à cette inflation des prix, particulièrement sur le gaz : après une augmentation de tarif de 57% depuis le 1er janvier 2021, c’est une nouvelle hausse des prix du gaz de 12,6 % à partir du 1er octobre.

    Des experts estiment que les tensions sur les prix et l’instabilité des marchés du gaz naturel sont des facteurs qui expliquent la hausse actuelle des prix de l’énergie. Et cette hausse du prix du gaz en Europe est liée à la hausse dans le reste du monde et en particulier en Asie. La moitié des importations européennes provient donc de la Russie, une autre partie de l’Algérie et de Libye. Mais un tiers des importations européennes provient du marché mondial. Ce tiers consiste en du gaz naturel liquéfié, il faut donc le regazéifier pour le mettre dans les tuyaux européens.

    C’est dans ce contexte exceptionnel, à tout point de vue, que l’Algérie ne passera plus, à compter d’aujourd’hui par le Maroc pour exporter son gaz en Espagne. Alger a décidé que les livraisons de gaz à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz. Le contrat d’exploitation, prend fin aujourd’hui et ne sera pas renouvelé. Toutefois, la poursuite des livraisons à l’Espagne se fera sans problème, selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui affirmait récemment que «L’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach, honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel et elle est prête à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires».

    «Toutes les livraisons se feront à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz», a précisé le ministre. Il s’agit, d’une possible extension de la capacité de Medgaz et un accroissement des exportations de gaz naturel liquéfié par la voie maritime.

    Il convient de rappeler que la capacité du gazoduc Medgaz est inférieure à celle du GME : il achemine environ 8 milliards de mètres cubes par an, alors que la capacité du gazoduc GME elle est de 10 milliards. Il opérait déjà au maximum de sa capacité en fournissant un quart du gaz naturel utilisé par l’Espagne. L’Algérie s’est engagée à augmenter la capacité du Medgaz, à 10 milliards de mètres cubes par an.

    Pour couvrir les 4 milliards dont aurait encore besoin l’Espagne, le rythme des exportations de gaz naturel liquéfié par voie maritime de l’Algérie vers l’Espagne pourrait aussi augmenter. Pour ce qui est du Maroc, un arrangement avec l’Espagne pour acheminer du gaz sur le territoire est incertain et pourrait buter sur la clause de destination. Le Maroc doit par ailleurs supporter une perte de revenus engendrés par le passage du gaz algérien sur son territoire, estimés entre 50 et 200 millions d’euros par an.

    Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie, à propos de la possibilité de vente de gaz algérien de l’Espagne au Maroc : Risque de se confronter à la «clause de destination»

    Peut-on parler désormais de rupture définitive ? Oui. L’Algérie officialise sa décision de ne plus livrer du gaz naturel au Maroc, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), en service depuis 1996. Le contrat de vente de gaz algérien au Maroc ainsi que celui de transit de gaz algérien via le Royaume expirent aujourd’hui. Sollicité par nos soins, le Dr Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie, précise, d’emblée, que parmi «l’Algérie, l’Espagne et le Maroc, c’est ce dernier qui est le grand, sinon le seul perdant».

    Durant 25 ans, explique-t-il, le Maroc «piquait» un peu moins de un milliard de m3/an de gaz algérien pour produire une partie de son électricité à bas prix et engrangeait jusqu’à 200 millions de dollars par an comme droit de passage du GME sur son territoire. «Dès le 1er novembre 2021, le Maroc doit oublier ces avantages, voire ces privilèges, accordés «fraternellement» par l’Algérie un quart de siècle durant, et chercher des solutions de rechange certainement contraignantes tant sur le plan technique qu’économique du moins à court et moyen termes sachant que le marché gazier mondial est en pleine crise».

    Dos au mur, le Maroc envisage d’y remédier par l’utilisation de son tronçon pour recevoir du gaz à partir de l’Espagne. Une option, argumente M. Beghoul, qui suppose que «l’Espagne doit s’approvisionner plus que nécessitent ses besoins et évacuer le surplus vers le Maroc qui doit prendre en charge, financièrement, l’opération d’achat et de transit du gaz depuis la source jusqu’à destination (Maroc)». Autrement dit, «l’Espagne ne pourra pas revendre du gaz algérien au Maroc au risque d’être confrontée à la «clause de destination»». Techniquement incertaine pour la partie espagnole, sinon très onéreuse pour le Maroc, ce scénario ressemble à une quadrature du cercle.

    Côté Algérie, la décision semble sans impact sur l’économie nationale. L’expert en énergie indique que l’Algérie dispose de deux autres gazoducs vers l’Europe-Enrico Mattei vers l’Italie et Medgaz vers l’Espagne-totalisant une capacité opérationnelle d’au moins une trentaine de milliards de m3 et de trois complexes GNL pouvant produire, aujourd’hui, l’équivalent de pas moins de 13 milliards de m3 de gaz. C’est dire que «les capacités algériennes en matière d’exportation, bien qu’ayant chuté, restent en mesure de répondre aux besoins de l’Espagne, quitte à opter pour une route non classique pour son approvisionnement total». Dans cette optique, l’Algérie s’est montrée rassurante avec son partenaire espagnol. Le ministre de l’Energie ne pouvait être plus clair. A travers la compagnie Sonatrach, le pays «honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel et elle est prête à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires». Et d’ajouter : «Nous nous sommes engagés également à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz».

    Avec cette suspension, comment l’Algérie pourra-t-elle maintenir le rythme de ses exportations gazières vers l’Espagne si les volumes prévus dans le Medgaz s’avèrent insuffisants ? Tout compte fait, explique Mohamed Saïd Beghoul, sur le plan pipelinier, «il manquerait environ jusqu’à deux ou trois milliards de m3 pour satisfaire totalement les Espagnols et si ces derniers ne trouveront pas d’autres sources pour faire le plein, l’Algérie a toujours un moyen de les rajouter, soit en équivalent GNL, soit par gazoduc Italie-Espagne si ce lien physique existe dans le cadre du réseau interconnecté européen».

    Sonatrach confirme

    Contrairement à certaines assertions marocaines concernant la possibilité pour le Maroc de s’approvisionner en gaz naturel algérien via l’Espagne, une source de la compagnie Sonatrach affirme que dans le contrat liant l’Algérie et l’Espagne, il existe bel et bien une «clause de destination». La clause de territorialité, dite aussi «clause de destination», accompagne tous les contrats gaziers de Sonatrach empêchant ses clients d’écouler le gaz algérien importé hors de leurs frontières.

    El Moudjahid, 31/10/2021

  • Fin de contrat pour le GME : Passage de relais au Medgaz

    Fin de contrat pour le GME : Passage de relais au Medgaz – Le contrat régissant le GME qui expire juridiquement, à cette échéance, ne sera pas renouvelé

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui assurait l’alimentation de la péninsule ibérique et le Portugal en gaz naturel algérien via le Maroc, durant vingt-cinq longues années, cessera officiellement de fonctionner, aujourd’hui à minuit, pour passer le relais au Medgaz

    Le contrat régissant le GME qui expire juridiquement, à cette échéance, ne sera pas renouvelé. Le président de la République avait officiellement tranché la question, au début de mois d’octobre, lors d’une rencontre avec les médias nationaux, en affirmant que, les autorités algériennes ont, en effet, convenu avec les Espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le pipeline Medgaz, et d’assurer, qu’en cas d’imprévus, l’approvisionnement se fera par navires algériens sous forme de gaz liquéfié.

    Des propos censés rassurer le partenaire espagnol d’autant plus que l’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, et que ses exportations représentent, à elles seules, près de la moitié du volume de la consommation annuelle de gaz de l’Espagne. La décision des autorités algériennes de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du GME, en dépit de l’insistance du palais royal pour son maintien, est intervenue, pour rappel, en guise de réaction aux «actes hostiles», et «provocations» du Maroc à l’endroit de notre pays. Cette démarche, est-il utile de le souligner, a suivi la rupture des relations diplomatique, entre les deux pays, depuis le 24 août dernier, à l’initiative de l’Algérie après que les tensions entre les deux pays aient atteint leur paroxysme.

    Ainsi, à partir du 1er Novembre, le gaz algérien ne transitera plus par le voisin de l’ouest qui tirait du GME près d’un milliard de m3 destinés à la production de 10% de ses besoins en électricité, en plus du bénéfice des revenus générés par les droits de passage du gazoduc sur son territoire qui lui rapportaient entre 50 et 200 millions de dollars par an, suivant l’évolution des prix du gaz sur le marché international.

    Opérationnel depuis 1996, le gazoduc GME, principale source d’approvisionnement de l’Espagne, d’une capacité de transport de 13,5 milliards de mètres cube de gaz, assure le tiers des approvisionnements en gaz naturel algérien de l’Espagne à partir de Hassi R’mel sur une distance de 1400 km dont 540 km traversant le Maroc. Ce passage du GME au Medgaz, gazoduc sous-marin, inauguré en 2004, reliant directement l’Algérie à l’Espagne en passant par Béni-saf (Ain Témouchent) n’affectera en rien les capacités d’approvisionnement de l’Algérie qui est à la hauteur de ses engagements contractuels, a rassuré le ministre de l’Energie et des Mines.

    Mohamed Arkab a annoncé, à ce propos, que les capacités de chargements du gaz naturel de Medgaz, actuellement estimées à 8 milliards de m3/an seront augmentées à 10,5 milliards m3 vers la fin de l’année, en plus du recours au potentiel du pays en gaz liquéfié pour satisfaire la demande espagnole en cas de besoins supplémentaires. Le ministre de l’Energie et des Mines a assuré, à ce titre que, «l’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel» et qu’elle reste disposée «à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires».

    Dans le même contexte, Mohamed Arkab a affirmé que la partie algérienne également «à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations en trouvant, en Algérie, via le gazoduc Medgaz, et les complexes de conversion de gaz». Ainsi, l’Algérie aura apaisé les appréhensions du partenaire espagnol qui s’est déclaré rassuré à ce sujet, lors des discussions, récemment à Alger, entre le ministre algérien de l’Energie et des Mines et, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera. Cette dernière a, en effet, déclaré avoir été informée des «dispositions prises pour continuer à assurer, de la meilleure manière, les livraisons gazières à travers le Medgaz, selon un calendrier bien déterminé».

    D. Akila

    El Moudjahid, 31/10/2021

  • L’Algérie peut fournir davantage de gaz à l’Espagne

    L’Algérie peut fournir davantage de gaz à l’Espagne. Des travaux d’expansion sont en cours pour la porter à 10,5 milliards de mètres cubes par an. Ces travaux devraient être achevés à la fin novembre.

    Francis Perrin est directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris, mais aussi expert international en énergie et chercheur associé au Policy Center for the New South (PCNS, Rabat-Maroc). Dans cet entretien, il nous livre une analyse objective sur les implications commerciales et énergétiques de la décision annoncée récemment par les pouvoirs publics de ne pas renouveler le contrat portant sur le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), reliant l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. Francis Perrin aborde également la question de l’envolée des prix du gaz, observés actuellement sur le marché international, ainsi que les possibilités qui pourraient s’offrir à l’Algérie pour ouvrir d’éventuelles renégociations autour de ses contrats gaziers engagés avec ses partenaires européens.

    L’Algérie a officiellement fait part de son intention de ne pas renouveler le contrat portant sur le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui expire à la fin du mois en cours. Cette décision pourra-t-elle être réellement mise en œuvre dès le début du mois prochain ?

    Ce n’est pas impossible juridiquement puisque le contrat de vente de gaz algérien au Maroc expire le 31 octobre 2021 et que le contrat de transit de gaz algérien via le Maroc et à destination de la péninsule ibérique expire exactement à la même date. Il en est de même pour les contrats de vente de gaz algérien à l’Espagne et au Portugal via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui était entré en fonctionnement en 1996, soit il y a 25 ans. À partir du 1er novembre 2021, il n’y a donc plus d’obligations juridiques pour la partie algérienne.

    Que perdra au juste le Maroc avec l’arrêt du GME et sera-t-il le seul perdant… ? 

    Le Maroc perdra les volumes de gaz qu’il achète à l’Algérie et les volumes de gaz auxquels il a droit du fait du transit du gaz algérien sur son territoire. Cela représentait un peu plus d’un milliard de mètres cubes par an, il y a deux ans. Il faudra donc trouver d’autres approvisionnements pour les deux centrales thermiques qui sont actuellement alimentées en gaz algérien. Cela implique soit d’alimenter ces centrales en produits pétroliers, soit de consommer plus de charbon dans certaines centrales, soit d’importer plus d’électricité, soit un mélange de deux ou trois des options précédentes. Cela pour le court terme.

    À moyen et long terme, il y aura d’autres options, dont l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL). Si l’on reste au court terme, ce n’est pas mission impossible, mais le coût de ces nouveaux approvisionnements sera évidemment supérieur à ce qu’il est à présent en raison de la flambée des prix de l’énergie. Le Maroc ne sera certainement pas le seul perdant. L’Espagne et le Portugal, surtout l’Espagne, n’ont pas dissimulé leurs inquiétudes sur l’avenir de leurs approvisionnements même si l’Algérie leur a donné des assurances sur ce sujet. Mais de mon point de vue, le principal perdant, celui dont on ne parle pas beaucoup, c’est la coopération énergétique entre les pays du Maghreb. Cette coopération, qui, déjà, n’est malheureusement pas très importante, subit un nouveau coup d’arrêt avec l’abandon d’un projet emblématique.

    L’Algérie pourra-t-elle continuer à être un fournisseur de gaz fiable pour l’Espagne, même sans le GME ?

    Oui, c’est possible. Il y a un autre gazoduc, le Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne. La capacité de transport de ce gazoduc est de 8 milliards de mètres cubes par an et des travaux d’expansion sont en cours pour la porter à 10,5 milliards de mètres cubes par an. Ces travaux devraient être achevés à la fin novembre. Par ailleurs, l’Algérie dispose de quatre complexes de liquéfaction du gaz : trois à Arzew et un à Skikda, et Sonatrach serait donc en capacité de fournir des volumes supplémentaires de gaz à l’Espagne sous forme de GNL transporté par voie maritime.

    Comment et à quels coûts s’effectuerait un éventuel approvisionnement additionnel de l’Espagne, dans le cas où les volumes prévus via le Medgaz s’avéreraient insuffisants avec la forte demande de gaz attendue cet hiver ?

    Ces volumes seraient livrés sous forme de GNL. À quel coût ? On ne le sait pas à ce jour. En théorie, les prix pourraient être beaucoup plus élevés puisque les prix du gaz naturel sont actuellement sur une forte tendance haussière. Mais, c’est la théorie. On imagine mal l’Algérie et Sonatrach vendant des volumes de gaz à l’Espagne à des prix très élevés après l’arrêt des exportations via le GME. Ce ne serait pas une bonne façon de traiter un très bon client et partenaire de l’Algérie. En revanche, nous n’avons pas actuellement d’informations précises sur le prix de ces futures livraisons. Les négociations algéro-espagnoles porteront, bien sûr, largement sur ce point-clé.

    Le resserrement de l’offre et l’envolée actuelle des prix internationaux du gaz sont-ils appelés à s’inscrire dans la durée ?

    Les causes principales de la forte hausse des prix du gaz naturel sont bien connues : une demande en augmentation du fait de la reprise économique mondiale en 2021 ; une offre qui a de la peine à suivre la demande ; l’ouragan Ida  qui a frappé le golfe du Mexique à la fin août ; des stocks gaziers assez faibles en Europe ; des arbitrages entre l’Europe et l’Asie en faveur de celle-ci pour des livraisons de GNL ; des vents plutôt faibles dans la période récente, ce qui a handicapé la production d’énergie éolienne en Europe et entraîné un report sur les centrales thermiques ; l’attitude de la Russie qui, bien que respectant ses engagements contractuels, pourrait livrer plus de gaz à l’Europe et qui ne le fait pas – en tout cas, pas pour l’instant ; et l’accroissement des prix du carbone sur le marché européen (50-60 euros par tonne), qui a un impact sur les énergies fossiles, dont le gaz naturel.

    La plupart de ces facteurs haussiers sont conjoncturels, mais cela ne signifie pas qu’ils vont disparaître rapidement comme par enchantement. La demande va rester forte pendant encore plusieurs mois, l’offre ne peut pas s’adapter rapidement à la demande, il faut un peu de temps pour reconstituer les stocks, la négociation de nouveaux contrats d’importation de gaz russe ne peut pas être instantanée et le marché européen des émissions de CO2 est là pour durer.

    L’Algérie pourrait-elle renégocier ses contrats gaziers déjà engagés avec ses partenaires européens pour réclamer un éventuel ajustement des prix en les adaptant au nouveau contexte de cherté de l’énergie ?   

    Les contrats d’achat et de vente de gaz contiennent des clauses d’indexation, ce qui permet à l’exportateur de profiter, dans une certaine mesure, de la hausse des prix de l’énergie – ou à l’importateur de bénéficier de prix plus bas lorsque la tendance inverse est à l’œuvre, ce qui n’est pas le cas actuellement.

    Ces contrats permettent également de réviser cette question-clé des prix après quelques années. Et il est possible de vendre des cargaisons de gaz hors contrats pour profiter des prix actuels, qui sont très élevés, si on dispose des volumes nécessaires. Cela dit, il ne faut pas oublier que l’on ne peut pas gagner à tous les coups. Si un exportateur cherche à imposer des prix très élevés, il peut mécontenter ses clients et ceux-ci vont alors regarder ailleurs et, parfois, pour longtemps.

    Dans le contexte actuel, on peut, certes, obtenir des prix plus élevés avec des livraisons spot ou à court terme, mais avec des contrats à long terme, on sécurise des marchés pendant un grand nombre d’années, ce que l’on ne peut évidemment pas faire avec des ventes à court terme.

    Depuis longtemps, l’Algérie a fait le choix de privilégier des relations à long terme avec ses clients, notamment en Europe, pour ses exportations de gaz naturel. On ne peut pas se contenter de regretter que le pays ne puisse pas actuellement profiter de prix plus élevés en oubliant les avantages des contrats à long terme. Comme on le dit souvent, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

    Liberté, 26/10/2021