Étiquette : Medgaz

  • Le marché européen du gaz se prépare à un arrêt du au conflit Maroc-Espagne

    Le verdict de la Cour sur la souveraineté du Sahara occidental pourrait perturber les approvisionnements.

    John Dizard

    Comme le disaient les agents américains en Asie centrale, « le bonheur, c’est de multiples pipelines ». Les Américains tentaient de financer et de construire des routes pour contourner le blocage géopolitique de la Russie sur le transport des combustibles fossiles. Cet automne, l’UE pourrait découvrir à quel point la vie quotidienne peut être malheureuse (et coûteuse) si vous ne disposez pas de plusieurs pipelines, en l’occurrence vers l’Espagne.

    Les amateurs de litiges internationaux obscurs, complexes et violents (comme moi) attendaient que la Cour de justice de l’Union européenne se prononce sur un différend concernant l’extension de l’accord d’association entre l’UE et le Maroc au territoire du Sahara occidental, ou Maroc du Sud, comme les Marocains préfèrent l’appeler.

    La grande question économique se résumait à l’octroi par le Maroc de droits de pêche dans les eaux du Sahara occidental aux États membres de l’UE, qui sont particulièrement importants pour l’Espagne.

    Aujourd’hui, la CJUE pourrait s’apprêter à rendre une première décision dans une affaire vieille de deux ans portée par le Front Polisario, un groupe politique qui réclame l’indépendance du Sahara occidental. Cette région est un territoire contesté depuis le retrait des troupes espagnoles en 1975. L’occupation de la zone par le Maroc n’a pas été reconnue comme pleinement légitime par l’UE ou l’ONU, ni, jusqu’à la présidence de Trump, par les États-Unis.

    Au début de l’année, un porte-parole du tribunal a déclaré qu’une décision prendrait « plusieurs mois ». Certains partisans de l’affaire estiment qu’elle pourrait intervenir en septembre.

    En décembre 2020, cependant, l’administration Trump sortante a reconnu la souveraineté du Maroc comme légitime, dans le cadre d’un accord selon lequel le Maroc établirait des relations diplomatiques formelles avec Israël dans le cadre des « Accords d’Abraham ». L’équipe Biden a, avec une certaine réticence, affirmé la position de Trump sur le Sahara occidental.

    L’effet de ce changement a été d’enhardir le Maroc à multiplier ses prétensions de souveraineté. Donc si, comme je l’attends, la CJUE annonce qu’elle reconnaît le Polisario comme les représentants légitimes du peuple sahraoui, vous pouvez vous attendre à ce que le gouvernement marocain explose.

    Il se trouve qu’il a un moyen douloureux de faire savoir à l’UE, et à l’Espagne en particulier, à quel point il est mécontent. L’Espagne importe une part importante de ses besoins en gaz naturel d’Algérie. Le gaz est acheminé par deux gazoducs, dont l’un a été posé sous l’eau directement vers l’Espagne. L’autre, le gazoduc Maghreb-Europe, traverse le territoire marocain avant de franchir le détroit de Gibraltar pour se connecter aux réseaux gaziers espagnol et portugais.

    Petit problème : l’accord pour le droit de passage de ce gazoduc expire en octobre de cette année, soit un mois environ après que la CJUE ait pu mettre un doigt dans l’œil du Maroc. Les Marocains pourraient donc riposter en refusant de prolonger le contrat. Comme s’il s’agissait d’une préparation, le processus de renouvellement du contrat de gazoduc a été prolongé par la partie marocaine.

    Heureusement pour l’Espagne, elle a réalisé d’importants investissements dans des installations portuaires de GNL, ce qui lui permet d’importer le même gaz algérien, mais à un coût plus élevé. Nouveau problème : à la mi-juin, une défaillance technique de l’installation algérienne d’exportation de GNL de Skikda a entraîné la fermeture de l’installation, probablement pour une période prolongée.

    Mais comme l’Espagne fait partie de l’Europe, il y a sûrement suffisamment de connexions par gazoduc avec la France pour compenser toute insuffisance de l’approvisionnement algérien, non ? Eh bien, non. Il existait des projets de connexions gazières supplémentaires avec l’Europe du Nord, mais ils se sont heurtés à une opposition réglementaire et écologique.

    Quoi qu’il en soit, les stocks de gaz en Europe sont actuellement très bas, d’autant que les Russes ont tardé à exporter du gaz par le réseau ukrainien. Les prix du gaz naturel aux points d’importation européens sont donc déjà assez élevés. Les importateurs asiatiques, avides de gaz, ont refusé les cargaisons de GNL.

    Tout cela signifie que l’Espagne pourrait devoir importer du GNL acheté sur le marché au comptant cet automne pour garder les lumières allumées et les poêles allumés pendant l’hiver. La flambée des prix qui en résultera pourrait être suffisamment élevée pour remettre en service les centrales électriques européennes alimentées au charbon, même en tenant compte du coût du carbone. Ce n’est pas une bonne chose à un moment où l’Europe est en train de lancer ses ambitieux projets de « zéro émission nette de carbone » et de rompre sa dépendance aux combustibles fossiles.

    La situation pourrait devenir encore plus délicate si le Maroc décidait, de manière unilatérale, d’autoriser davantage de migrants à franchir ses frontières en direction de l’Europe. Le Maroc pourrait également décider d’annuler les permis des navires de pêche de l’UE pour opérer dans leur définition des eaux marocaines.

    Je pense que le Conseil européen, ainsi que quelques États membres, feront appel de la décision de la CJUE. Mais pas avant d’avoir brûlé du charbon et importé du gaz coûteux. Et tout appel ne permettra probablement que de gagner un an de retard avant que tout ne recommence.

    Financial Times, 16/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Espagne, gaz, gazoduc, Medgaz, Maghreb-Europe,

  • Medgaz : Le Maroc mis sur la touche

    L’ALGÉRIE ET L’ESPAGNE METTENT LES GAZ POUR LA MISE EN SERVICE DE L’EXTENSION DE MEDGAZ : Le Maroc mis sur la touche

    L’Algérie continuera à fournir du gaz à l’un de ses plus importants clients dans le domaine, l’Espagne à savoir, n’en déplaise au Maroc qui a joué sur le contrat du gazoduc Maghreb-Europe, en voie d’expiration, comme un moyen de chantage à visée politique.

    En effet, le groupe Sonatrach et son partenaire espagnol Naturgy sont parvenus à un accord portant sur l’exploitation de l’expansion du Gazoduc Medgaz, reliant la côte de Béni Saf à l’ouest de l’Algérie et la ville d’Almeria dans la région espagnole d’Andalousie, à partir du quatrième trimestre de l’année courante. Soit, avant l’arrivée à terme du contrat du pipeline Maghreb-Europe, qui démarre du gisement de Hassi R’mel en traversant le détroit de Gibraltar pour finir à Cordoue en Espagne, dont le Maroc n’avait pas l’intention de renouveler le bail.

    En plein accroc diplomatique avec l’Espagne depuis l’hospitalisation du président de la RASD, Brahim Ghali, le Maroc, comme révélé par le journal « El Confidencial Digital » en mai dernier, ne comptait pas prolonger le contrat de ce gazoduc traversant une partie de son territoire. Croyant alors atteindre d’une pierre deux objectifs, l’Algérie et l’Espagne notamment qui sont deux excellents partenaires dans le domaine économique, le Maroc a raté encore son tir sur un autre terrain.

    En tout cas, le projet de l’extension Medgaz est sur le point d’être réceptionné et sa mise en service devra donc intervenir avant ou dès l’expiration du contrat de Maghreb-Europe, comme annoncé par Naturgy. Pour preuve, le patron de la société espagnole a récemment effectué une visite à l’ouest du pays en compagnie de son homologue de Sonatrach. Dans un communiqué publié mardi après-midi sur le site web de Naturgy, il a été fait savoir que son PDG Francisco Reynés et le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, sont parvenus à cet accord « lors d’une réunion de travail tenue lors d’une visite à Medgaz à Oran (Algérie) ». Une occasion lors de laquelle, le boss de Naturgy, souligne-t-on, a confirmé « l’excellent avancement du projet d’extension. »

    Ainsi, prenant de court le Maroc, l’Espagne s’est adressée directement à l’Algérie avec laquelle elle a conclu l’accord de mise en service de l’extension de Medgaz afin d’assurer sa sécurité énergétique.

    Sur le plan technique, l’expansion de Medgaz a fait l’objet d’un investissement d’une valeur de 73 millions d’euros. Une fois mis en service, il assurera le transport de 25 % du gaz naturel consommé en Espagne, ce qui renforcera de facto la coopération stratégique entre Sonatrach et Naturgy.

    Il convient de rappeler que le projet Medgaz a été mis en service en mars 2011. Ce qui fait que ce gazoduc d’importance stratégique a servi dix ans.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 15/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Espagne, Medgaz, Maghreb-Europe, pipeline, gazoduc,

  • Voici comment "Sonatrach" et la "Naturgy" espagnole anticipent les manœuvres douteuses du régime marocain.

    Le groupe national des hydrocarbures « Sonatrach » et la société énergétique espagnole « Naturgy » ont convenu d’exploiter les capacités supplémentaires de transport de gaz par le gazoduc « Medgaz » à partir de l’automne prochain, avec des quantités s’élevant à 10 milliards de mètres cubes par an, en prévision de la décision défavorable du Maroc de ne pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe qui passe sur ses terres.

    Un communiqué de la société espagnole « Naturgy », publié sur son site officiel et revu par « Echorouk », indique que le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et le directeur exécutif de la société Naturgy, Francisco Reines, ont conclu un accord sur l’exploitation des capacités supplémentaires de transport de gaz par le gazoduc Medgas à partir du dernier trimestre de l’année en cours.
    La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et son partenaire espagnol dans le gazoduc Medgaz, Naturgy, ont annoncé que l’extension de Medgaz entrera en service au quatrième trimestre 2021, a indiqué Naturgy mardi 13 juillet 2021 dans un communiqué publié sur son site officiel.
    Francisco Reynés, président de Naturgy, et Toufik Hakkar, président de Sonatrach, sont parvenus à cet accord lors d’une réunion de travail organisée à l’occasion d’une visite de Medgaz à Orán (ouest de l’Algérie).
    Lorsque l’extension de Medgaz, qui a fait l’objet d’investissements de 90 millions de dollars (73 millions d’euros), sera opérationnelle, elle transportera 25% du gaz naturel consommé en Espagne et renforcera la relation stratégique entre les deux entreprises, précise le même communiqué.
    L’accord prévoit que le gazoduc augmentera sa capacité de 2 milliards de m3/an, soit une augmentation de 25%, pour atteindre 10 milliards de m3/an à partir du quatrième trimestre, a précisé la même source.
    L’expansion a nécessité un investissement d’environ 90 millions de dollars (73 millions d’euros) et l’installation d’un quatrième turbocompresseur pour porter la capacité à 10 milliards de m3/an. Une fois l’expansion opérationnelle, 25 % de la consommation de gaz naturel de l’Espagne transitera par Medgaz.
    Après une décennie de fonctionnement continu et un investissement initial de plus d’un milliard de dollars, la mise en service de l’extension de Medgaz renforcera la sécurité d’approvisionnement de l’Espagne, car il s’agit d’une infrastructure clé pour le transport du gaz naturel.
    La société espagnole a souligné qu’ »après une décennie de fonctionnement ininterrompu et un investissement initial de plus d’un milliard de dollars (environ 843 millions d’euros), la mise en service de l’expansion de Medgaz renforcera la sécurité d’approvisionnement de l’Espagne, car il s’agit d’une infrastructure clé pour le transport de gaz naturel ».
    Pour rappel, Medgaz est actuellement détenu conjointement par Sonatrach (avec une participation de 51%) et Naturgy (avec les 49% restants, via le SPV dans lequel BlackRock participe).
    Echourouk online, 14/07/2021
    Etiquettes : Algérie, Espagne, Maroc, Medgaz, Maghreb-Europe, pipeline, gazoduc,
  • Medgaz peut substituer le gazoduc qui traverse le Maroc

    Naturgy et Sonatrach augmentent de 25 % la capacité du gazoduc Medgaz.
    Tous deux sont les principaux actionnaires de l’infrastructure qui, à l’automne, fournira à l’Espagne 10 milliards de m3 de gaz algérien.

    Le gazoduc Medgaz, qui fournit du gaz à l’Espagne depuis l’Algérie, augmentera sa capacité de 25% (2 milliards de m3) à partir du quatrième trimestre de cette année, selon l’accord signé aujourd’hui à Oran (Algérie) par le président de Naturgy, Francisco Reynés, et le président de Sonatrach, Toufik Hakkar.

    L’expansion a nécessité un investissement d’environ 73 millions d’euros et l’installation d’un quatrième turbocompresseur pour porter la capacité à 10 milliards de m3 par an. Une fois l’extension opérationnelle, 25 % de la consommation espagnole de gaz naturel passera par ce gazoduc.

    Medgaz est responsable de la conception, de la construction et de l’exploitation du pipeline en eau profonde reliant l’Algérie à l’Europe via l’Espagne. La société algérienne Sonatrach, qui détient 4 % de Naturgy, est le propriétaire et l’exploitant du gazoduc reliant les champs gaziers de Hassi R’Mel à Beni Saf, sur la côte algérienne, où il se raccorde à Medgaz. Le gazoduc Medgaz se raccorde à Almeria au réseau de transport espagnol.

    Le projet a été attribué en 2006 par l’État algérien pour une période de 35 ans (jusqu’en 2041), prolongeable de 15 ans.

    Fin 2019, Naturgy a transformé sa participation de 14,95 % dans Medgaz en une participation stratégique de 49 %, après le rachat à Mubadala (Cepsa) de 34,05 % par le biais d’une entité ad hoc (SPV). Par la suite, en mars de l’année dernière, la société a conclu avec BlackRock l’entrée de ce dernier dans le SPV.

    Ainsi, Medgaz est actuellement détenu par Sonatrach (avec une participation de 51%) et Naturgy (avec les 49% restants, par le biais de la SPV dans laquelle BlackRock participe) et il existe un accord d’actionnaires qui leur donne le contrôle conjoint du pipeline.

    Après une décennie de fonctionnement ininterrompu et un investissement initial de plus de 1 000 millions de dollars, l’entrée en service de l’extension de Medgaz renforce la sécurité de l’approvisionnement de l’Espagne, car il s’agit d’une infrastructure clé pour le transport du gaz naturel.

    Le président de Naturgy, Francisco Reynés, a déclaré que cette infrastructure « renforce la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel de notre pays, en tant qu’élément essentiel pour apporter sécurité et stabilité au processus de transition écologique et de décarbonisation. Après une décennie d’activités ininterrompues, Medgaz est un succès en termes d’exploitation et de collaboration avec un partenaire stratégique tel que Sonatrach ».

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  • Gaz : L’Algérie coupe l’herbe sous les pieds du Maroc

    Maroc, Algérie, gaz, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    En inaugurant un nouveau gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne : L’Algérie coupe l’herbe sous les pieds du Makhzen

    Dossier du gaz : Le Maroc mène une campagne de «chantage» contre l’Algérie et l’Espagne

    Le Maroc, qui mène une campagne de chantage contre l’Algérie et l’Espagne sur le dossier du gaz, ne va pas remporter de grands gains, d’autant plus que l’Algérie a précédé toute manœuvre possible de sa part en lançant un gazoduc directement avec l’Espagne en échange à celui traversant le territoire marocain.

    Le journal espagnol El Mundo a écrit à propos de la décision marocaine en disant que « le roi Mohammed VI a suspendu les négociations pour renouveler le gazoduc avec l’Espagne, qui se termine cette année  », et s’est demandé si le Maroc transférerait l’escalade entre lui, l’Espagne et l’Algérie sur le plan économique.

    « D’autre part, l’Algérie a précipité le Maroc, et elle a inauguré en mois de mai 2021 un gazoduc reliant directement l’Algérie et l’Espagne d’une longueur de 197 km et d’un coût d’environ 32 milliards de dinars pour renforcer la capacité d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz reliant les deux pays. Il s’agit de la deuxième ligne, après le gazoduc, dont le Maroc a cessé de négocier le renouvellement, et qui sera achevé au cours de l’année en cours » a écrit le quotidien espagnol El Mundo.

    Le site espagnol El Confidential, citant des sources gouvernementales, a rapporté que « la crise entre Madrid et Rabat concernant les migrants dans la ville de Ceuta a compliqué le renouvellement du contrat pour l’exploitation du gazoduc maghrébin “Pedro Duran”, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc ».

    La démarche espagnole pour assurer l’approvisionnement en gaz algérien en cas d’escalade de la tension avec le Maroc a été lancée en début d’année et a abouti à l’inauguration du gazoduc Media Gas, qui relie directement Beni Saf à la wilaya d’Ain Temouchent à la ville espagnole Almería

    L’inauguration d’un nouveau gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne

    L’Algérie a lancé, le 6 mai 2021, un gazoduc direct le reliant au continent européen. C’est le deuxième après la ligne passant par le Maroc, dont le contrat arrive à échéance cette année. L’Algérie va-t-elle maintenir les deux gazoducs ensemble et quel sort attend le gazoduc marocain à la lumière des récentes tensions entre les deux pays ?

    Jeudi 6 mai 2021, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a inauguré le gazoduc reliant l’Algérie et l’Espagne à travers la station d’Ain Temouchent.

    Le projet, d’une longueur de 197 km et d’un coût d’environ 32 milliards de dinars, vise à soutenir la capacité d’exportation du gaz algérien à travers le gazoduc Medgaz reliant les deux pays.

    Il s’agit du deuxième gazoduc, après le gazoduc traversant le Maroc, qui devrait être achevé au cours de l’année en cours.

    Le journal marocain Hespress s’attendait à ce qu’un nouvel accord soit négocié pour continuer à travailler entre l’Algérie et la partie européenne.

    En outre, Le Maroc s’apprête à renouveler les contrats d’importation de gaz algérien via le gazoduc «Arabe Maghreb Europe» qui passe par l’Espagne, via un accord préliminaire avec l’Algérie à partir de cette année 2021, et ce, compte tenu de l’absence d’options pour le Marocain gouvernement étant donné le manque de production locale qui répond à la demande croissante de l’économie marocaine en gaz.

    Y.H.

    Maghreb Info, 15 juin 2021

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  • L’Algérie ferme les vannes du gaz au Maroc

    Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre

    Smaïl ROUHA

    Rabat grelotte. Outre ses relations en froid avec l’Algérie, le Maroc risque de connaître des hivers plus rudes et plus maussades. Et pour cause.

    L’Algérie aurait décidé de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe sur une longueur de 1400 kilomètres, dont 540 kilomètres traversent le Maroc, en partant du gisement algérien de Hassi R’mel dans le sud du pays. D’autant que le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du coeur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc. Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre prochain après un quart de siècle d’exploitation. Une décision, autant pour des raisons économiques que politiques et même un peu plus, qui serait prise après la mise en service, par l’Algérie, de l’extension du gazoduc Egpdf, entre El Kasdir-El Aricha (Naâma) et Beni Saf (Aïn Témouchent). Ce gazoduc, long de 197 kilomètres (diamètre 48») et d’un coût de 32 milliards de dinars, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz.

    Depuis 2011, le gazoduc Medgaz relie directement les installations algériennes de Béni Saf au port d’Almeria en Andalousie et 60% du gaz qui y transite est destiné au marché espagnol. Cette réalisation renforcerait les capacités de l’Algérie, dont celle de Sonatrach, à commercialiser du gaz naturel vers l’Europe, via ce gazoduc reliant Beni-Saf à l’Espagne, avait affirmé, à l’occasion, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines.

    En effet, l’Algérie mise beaucoup sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation des exportations des exportations du gaz naturel liquéfié algérien. D’autant que le transport via le gazoduc offre un avantage compétitif indéniable comparativement au recours aux méthaniers. Une réalisation à même de donner, selon le ministre, au groupe Sonatrach, plus de flexibilité dans les opérations de raccordement et la livraison de gaz naturel par canalisation. L’objectif de cette mise en service est de permettre à l’Algérie de renforcer ses capacités d’exportation du gaz naturel via le gazoduc «Medgaz» entre l’Algérie et l’Espagne. En corollaire, renforcer la position de Sonatrach en tant que partenaire fiable de ses partenaires européens en gaz naturel liquéfié.

    En effet, le gaz algérien représente près de 55% des importations annuelles de l’Espagne. En procédant, au début du mois en cours, à la mise en service de l’extension du gazoduc Egpdf, l’Algérie, tout en anticipant tout conflit d’intérêts avec le Maroc, pourra utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Espagne sans avoir à passer par le Maroc. Une décision qui ne devrait pas être sans conséquences sur l’économie marocaine. Déjà, qu’en 2020, le Maroc a vu ses revenus tirés du transport du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, traversant le territoire du royaume, baisser de 55%. Soit plus de la moitié par rapport à l’année 2019. Selon les chiffres contenus dans un rapport pour l’année 2020 de la direction des douanes et des impôts marocaine, les revenus du Maroc ont atteint 51 millions de dollars l’année écoulée. Et la facture risque d’être encore plus salée avec la réalisation du gazoduc transsaharien dit aussi Nigal, devant relier le Nigeria à l’Algérie pour transporter du gaz naturel vers l’Europe.

    Une bataille de pipelines dans laquelle l’Algérie s’apprête à remporter la guerre. En effet, selon des sources, le projet marocain (Nigeria-Morocco Gas Pipeline en anglais, Nmgp) s’est révélé du marketing politique. Selon l’expert des marchés pétroliers, Noureddine Legheliel, basé à Stockholm, en Suède, ce projet semble relever plus d’une lutte informationnelle que d’un quelconque projet économique sérieux. Un avis partagé par l’ancien ministre algérien de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui soulignait que « le projet du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc est un projet politique sans aucune faisabilité économique».

    L’Expression, 24 mai 2021

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  • L’Algérie s’engage à garantir le gaz à l’Espagne

    Des sources gouvernementales espagnoles ont déclaré que l’Algérie s’était engagée avec Madrid pour compenser toute pénurie d’approvisionnement en gaz par le gazoduc qui traverse le Maroc, connu sous le nom de « gazoduc Maghreb-Europe-Pedro Doran Farral ».

    Au cas où la crise entre Madrid et Rabat s’intensifierait en raison de l’affaire d’immigration clandestine dans la ville de Sebta, le Maroc aurait eu recours à des «mesures de rétention». Dans ce contexte, le site Web espagnol « El Confidencial Digital », citant des sources gouvernementales anonymes, a rapporté que la crise entre Madrid et Rabat, concernant les migrants dans la ville de Sebta, a compliqué le processus de renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc du Maghreb « Pedro Varane Duran », qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. A noter que ces conditions contractuelles expirent dans quatre mois.

    La même source a souligné que cette situation a contraint le gouvernement espagnol à agir pour assurer la poursuite des approvisionnements en provenance d’Algérie, via le gazoduc « Medgaz », qui relie Beni Saf, wilaya d’Aïn Témouchent, directement dans l’Almiriya au sud du Royaume, en prévision d’une nouvelle aggravation de la situation avec Rabat. Le même site a confirmé que «le gouvernement espagnol a réussi à obtenir un sauvetage de ses approvisionnements en gaz en cas d’escalade avec Rabat dans le contexte de la crise des migrants irréguliers, et du Maroc prenant des mesures de représailles contre l’Espagne», étant donné que les Espagnols de « Natergie », partenaire de la Sonatrach algérienne, peut transférer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an via le gazoduc « Medgaz », c’est-à-dire directement de l’Algérie vers l’Espagne sans avoir besoin du gazoduc passant par le Maroc, malgré l’importance du gazoduc passant à travers le territoire marocain pour assurer la sécurité gazière de l’Espagne, ajoute le même site.

    Le gouvernement espagnol a justifié ces efforts auprès de l’Algérie, pour assurer sa sécurité gazière et éviter une hausse folle des prix du gaz en cas d’escalade avec le Maroc et couper les approvisionnements via le gazoduc « Pedro Duran Farral », notant que Madrid « cette fois a trouvé l’Algérie comme alliée fiable contre les menaces marocaines ». Selon « El Confidencial Digital », dans l’hypothèse où l’Algérie ne serait pas prête à renouveler le contrat du gazoduc maghrébin « Pedro Duran Faral », le Maroc se trouverait confronté à des difficultés et il devra acheter près de la moitié de ses besoins de consommation de gaz sur un marché lié au prix du pétrole brut, qui connaît une augmentation continue. Et sans aucune aide de l’Espagne, qui assurera son approvisionnement complet depuis l’Algérie via le gazoduc « Medgaz ».

    Sur le terrain, les données disponibles indiquent que Sonatrach s’appuie davantage sur le gazoduc «Medgaz», reliant Beni Saf et Almeria, afin d’assurer l’approvisionnement de l’Espagne et l’Europe en gaz, par rapport au gazoduc traversant le territoire marocain. Le 6 mai dernier, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a inauguré un gazoduc en soutien au gazoduc «Medgaz» qui transportera le gaz par le gazoduc qui passe par le Maroc, notamment depuis la zone frontalière d’Arisha, via une liaison qui y a été créée, et pompé dans «Medgaz» pour passer directement en Espagne, et s’étend sur 197 kilomètres d’Arisha jusqu’à Béni Saf.

    Mehdi Zerrouki

    Maghreb Info, 23 mai 2021

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  • L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    Maroc, Algérie, Espagne, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    Naturgy a conclu un accord avec son partenaire pour disposer d’une alternative au gazoduc du Maghreb : Sonatrach va réduire les expéditions de gazoducs vers la Chine

    Le conflit avec le Maroc complique le renouvellement de l’accord pour l’utilisation du gazoduc du Maghreb, qui expire dans quatre mois. C’est l’une des principales sources de gaz pour l’Espagne, ce qui a obligé le gouvernement à se mobiliser pour garantir l’approvisionnement avec l’Algérie face à une éventuelle aggravation de la crise avec Rabat.

    Des sources de la direction économique de l’exécutif confirment à Confidencial Digital que l’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à notre pays par le Maroc commençait.

    Ils soulignent que Naturgy a conclu en 2019 un accord avec son partenaire Sonatrach, une entreprise publique algérienne, pour l’achat conjoint de 42 % de Medgaz au fonds Mubadala, également propriétaire de Cepsa.

    La société présidée par Francisco Reynés détient désormais 49% de Medgaz, la société qui gère le gazoduc entre l’Algérie et la côte méditerranéenne espagnole, pour 51% de son partenaire, avec lequel elle cogère l’infrastructure.

    L’Algérie, fournisseur de gaz pour l’Espagne

    Naturgy importe du gaz d’Algérie par deux gazoducs. Le gazoduc Medgaz, qui va de Beni Saf à la côte d’Almeria en passant par la Méditerranée, et le gazoduc Maghreb-Europe (EMPL), qui traverse le Maroc et, de Tanger, passe par le détroit de Gibraltar pour arriver à Cordoue.

    Les deux gazoducs sont actuellement utilisés de manière interchangeable, en fonction des besoins, de la destination finale du gaz et du prix de l’utilisation des infrastructures.

    L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment parce qu’elle dispose de deux gazoducs reliant les deux pays par lesquels transite cette matière première, ce qui rend le transport beaucoup moins cher.

    Rénovation du gazoduc du Maghreb

    La compagnie gazière peut utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Algérie sans avoir à passer par le Maroc. Mais la concession du gazoduc du Maghreb, qui expire en octobre prochain, reste essentielle pour garantir un approvisionnement sûr de l’Espagne.

    Or, le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du cœur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc, selon des sources diplomatiques confirmées à ECD.

    Approvisionnement garanti par l’Algérie

    Ce scénario a mobilisé le gouvernement espagnol pour éviter que le prix du gaz ne s’envole pour les consommateurs espagnols. Des sources familières avec les négociations expliquent que l’Espagne a trouvé cette fois en Algérie « un allié » contre la menace du Maroc.

    Jusqu’à présent, l’entreprise publique algérienne Sonatrach avait expliqué à plusieurs reprises au gouvernement espagnol qu’elle rencontrait des problèmes lors du traitement du gaz, ce qui entraînait parfois des retards dans l’approvisionnement par gazoduc, non seulement avec la péninsule ibérique mais aussi avec l’Italie.

    Toutefois, les autorités espagnoles se sont parfois montrées suspicieuses à l’égard de l’argument algérien selon lequel une panne aurait empêché le bon fonctionnement du gazoduc. Surtout si elle coïncide avec un pic de consommation sur le marché de l’énergie, par exemple au milieu d’une vague de froid.

    Réduction des envois vers l’Asie

    Des sources du secteur de l’électricité rappellent à ECD que l’entrée de gaz en provenance d’Algérie a été réduite à un quart, selon les données d’Enagas, pendant les jours où la tempête « Filomena » a frappé durement le centre de la péninsule en janvier dernier.

    À l’époque, la baisse de l’approvisionnement en gaz algérien a tendu le marché et a entraîné l’enregistrement de prix record. Le phénomène a été attribué au fait que l’entreprise publique Sonatrach vendait le gaz qu’elle devait fournir à l’Espagne à un prix plus élevé à la Chine ou au Japon, profitant du fait qu’ils subissaient également une importante vague de froid à l’époque.

    À tel point que des gaziers partis pour la péninsule ibérique ont été détournés vers la Chine à la volée et à la dernière minute.

    Une situation que l’Espagne s’est empressée d’éviter et a obtenu l’engagement de Sonatrach, l’actionnaire de Naturgy, de réduire les expéditions de gaziers vers l’Asie tant que l’approvisionnement du système gazier espagnol n’est pas garanti, évitant ainsi les tensions sur le marché qui déclenchent les prix.

    L’Algérie s’allie à l’Espagne contre le Maroc

    Les sources consultées soulignent que l’Algérie compte sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation du gaz naturel liquéfié algérien.

    Les tensions politiques entre les deux pays d’Afrique du Nord conduisent l’Algérie à exercer des représailles contre le Maroc. Un scénario qui, dans ce contexte d’escalade des tensions avec Rabat, profite à l’Espagne.

    La question du Sahara occidental, la normalisation des liens avec l’entité sioniste et les provocations continues contribuent au virage algérien, qui compliquera grandement l’approvisionnement en gaz du Maroc, l’obligeant à entreprendre des projets et des initiatives coûteux.

    Ainsi, si l’Algérie décide de ne pas renouveler le contrat avec le Maghreb, le Maroc rencontrera de grandes difficultés : il devra acheter près de la moitié de sa consommation de gaz dans un marché indexé sur le Brent, qui ne cesse d’augmenter, et sans le soutien de l’Espagne, qui sera assurée d’être approvisionnée par l’Algérie elle-même.

    El Confidencial Digital, 20 mai 2021

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