Étiquette : Méditerranée

  • La connexion Maroc-Israël et les rapports de force en Méditerranée

    Tags : Maroc, Israël, Algérie, Sahara Occidental, Espagne, Méditerranée,

    Selon une analyse pubiée par El Confidencial, les forces armées marocaines sont sur le point de combler l’écart avec les pays voisins grâce à des investissements importants dans les technologies et les armements de pointe.

    L’Algérie est le pays d’Afrique qui possède la plus grande armée du continent. Et aussi le pays qui dépense le plus en armement, affirme le journal espagnol. Mais le Maroc, ajoute-t-il, son voisin et rival historique, est sur le point d’approcher un niveau similaire en termes de potentiel militaire. Et cela est dû au soutien de son précédent rival : Israël . Avec la médiation des États-Unis, Tel-Aviv et Rabat sont parvenus à un accord politique, économique et militaire qui pourrait modifier les rapports de force en Méditerranée occidentale et laisser l’Espagne, jusqu’à présent principale puissance régionale, dans une situation délicate.

    Dans cette vidéo explicative, l’analyse explique comment le pays alaouite a su gérer la confrontation avec l’Algérie sur le Sahara occidental, profitant des faiblesses de Madrid et se rapprochant d’Israël et des États-Unis. Les forces militaires du Maroc restent inférieures à celles de ses voisins de la Méditerranée occidentale, mais ses investissements importants dans la technologie et les armes de pointe ont réduit l’écart avec ses concurrents.

  • Séminaire sur la promotion de la médiation en Méditerranée : Résultats du et perspectives

    Séminaire sur la promotion de la médiation en Méditerranée : Résultats du et perspectives

    Tags : Maroc, Espagne, Méditerranée, médiation,

    Me référant à la coprésidence de Monsieur le Ministre avec son homologue Espagnol du premier séminaire Maroco-Espagnol sur la promotion de la médiation en méditerranée, tenu à Madrid les 11 et 12 courant, j’ai l’honneur de vous soumettre, ci-après, une note analytique s’articulant autour des axes qui porteront sur le contenu des débats, les résultats du séminaire ainsi que les perspectives futures de cette initiative.

    Le séminaire a connu la participation du sous-secrétaire général des Nations Unies, du Haut Représentant de l´ONU pour l´Alliance des civilisations, du Secrétaire général de l´UpM, d’un haut responsable de la Ligue arabe, de l’UE, d’une cinquantaine de participants comprenant des représentants des pays des deux rives de la méditerranée et d’académiciens et experts en matière de médiation. La délégation conduite par Monsieur le Ministre comprenaient M. Azzeddine Farhane, Directeur des Nations Unies, M. Redouane HOUSSAINI, Chef de la Division des Nations Unies et Melle Soumaya Bouhamidi, Conseiller près de notre Mission à New York.

    Dans sa déclaration, Monsieur le Ministre a rappelé les trois objectifs de l’initiative maroco-espagnole pour la promotion de la médiation en méditerranée visant le renforcement de la prise de conscience du rôle de la médiation dans le règlement pacifique des différends, la contribution à la consolidation des capacités en matière de médiation aux niveaux national, régional et international, ainsi que la création de synergies entre les différents intervenants dans la sphère de la médiation.

    I- Principales idées et réflexions :

    Le séminaire qui s’est déroulé sous forme de quatre tables rondes en plénière, a abordé plusieurs aspects importants liés à la question de la médiation dans le contexte méditerranéen tels que :

    L’importance du renforcement des capacités locales et nationales, à travers l’éducation, la formation et les médias, pour approfondir la culture de la médiation dans l’espace méditerranéen ;

    Le rôle du partage des expériences et des meilleures pratiques en matière de médiation ;

    Les critères d’une médiation efficace par les Organisations internationales et régionales : Importance de la confiance et du consensus entre les parties,

    l’acceptation du médiateur par les parties, la crédibilité et le professionnalisme des médiateurs, l’inclusivité, l’encouragement du dialogue national etc ;

    L’importance des efforts « pré-médiation » pour encourager l’initiation du dialogue entre les parties avant de passer à la médiation et à la négociation de l’Accord politique ;

    L’impératif de développer un système d’alerte et de mobilisation précoce pour prévenir les conflits et les différends ;

    Le rôle des femmes dans le domaine de la médiation et la nécessité d’encourager la participation des femmes dans les processus de médiation ;

    Le besoin d’assurer la coordination et la cohérence entre les différents acteurs en matière de médiation (Etats, ONU, Organisations régionales et sous régionales, ONG).

    II- Résultats des travaux du séminaire :

    A l’issue des travaux du séminaire, plusieurs participants ont fait part de propositions qui peuvent être étudiées et approfondies, afin que le séminaire de Rabat puisse apporter une valeur ajoutée dans ce processus. Ci-après la synthèse des idées et propositions avancées :

    1) L’importance d’engager une réflexion pour la préparation d’une évaluation analytique du contexte conflictuel dans la région méditerranéenne qui peut bénéficier de la médiation ;

    2) Le besoin de l’établissement d’un inventaire régional sur l’expertise existante en méditerranée (médiateurs locaux, leurs profils et leurs expériences) ;

    3) L’identification des points forts et défaillants de l’expertise existante en se focalisant sur le rôle des femmes dans la médiation ;

    4) L’importance de parvenir à des propositions concrètes sur les voies et moyens d’améliorer et de renforcer les capacités existantes (éducation, formation etc ….)

    5) Le besoin de faire des propositions concrètes sur le rôle des médias dans le renforcement des capacités des médiateurs ;

    6) L’établissement d’un mécanisme régional (clearing house) pour le partage du savoir et des expériences entre les différents acteurs ;

    7) L’impératif d’assurer des ressources financières prévisibles pour garantir la bonne marche du mécanisme ou du centre régional méditerranéen.

    III- Perspectives de l’initiative maroco-espagnole :

    Comme annoncé par Monsieur le Ministre aussi bien lors de sa déclaration à l’ouverture du séminaire que lors de la conférence de presse avec son homologue espagnol, le Maroc abritera au début juillet 2013 le second séminaire sur la promotion de la médiation en méditerranée. Ce séminaire aura pour objectif de bâtir sur les résultats de Madrid et apporter une valeur ajoutée concrète dans ce processus.

    Dans ce cadre, la délégation marocaine a tenu une réunion de travail avec son homologue espagnole et se sont mis d’accord sur la feuille de route préliminaire suivante :

    Les conclusions de la réunion de Madrid seront présentées à New York par les experts des Missions Permanentes du Maroc et de l’Espagne aux membres de l’initiative et au Groupe des amis de la médiation (Initiative Turquie et Finlande) ;

    La Direction des Nations Unies préparera, sous peu, un concept paper qui sera examiné par les deux parties des capitales et de New York sur le séminaire de Rabat. Après sa finalisation, le document sera soumis à Monsieur le Ministre pour validation (aspects logistiques et questions de fond) ;

    Le Ministère devrait identifier un Centre de recherches marocain qui sera impliqué dans la préparation du 2ème séminaire de Rabat. Les espagnols qui ont engagé l’Institut International de Tolède (CITpax) ont exprimé leur disponibilité à partager leur expérience. L’IPI a exprimé également sa disponibilité à apporter sa contribution dans la concrétisation des propositions faites lors du séminaire de Madrid ;

    Les travaux du séminaire de Rabat devraient être plus interactifs, en optant pour une plénière et des Ateliers qui se pencheront sur des thématiques arrêtés et présenteront leur rapport à la session de clôture;

    Les thèmes seront choisis en commun accord et en tenant compte des résultats du séminaire de Madrid ;

    La partie espagnole a informé qu’elle a pris en charge les frais de participation des représentants de la société civile et des chercheurs étrangers. Le coût de l’opération serait de l’ordre de 50.000 euros.

    IV- Appréciations générales :

    Le Séminaire a jeté les bases d’une dynamique méditerranéenne en matière de médiation, et l’approfondissement de la réflexion sur les moyens de lui donner une identité propre, tout en assurant sa complémentarité avec les autres initiatives ;

    Le premier séminaire a été une occasion pour assurer un premier contact entre les différents responsables des pays méditerranéens avec les experts, les chercheurs et les représentants de la société civile, dans la perspective d’établir une sorte de « networking » ;

    La proposition de Monsieur le Ministre de réfléchir sur la mise en place d’une structure ou d’un Centre dédié à la promotion de la médiation dans la région méditerranéenne a été bien accueillie par la partie espagnole et nombreux participants. Monsieur le Ministre a précisé que l’objectif de ce centre serait de fédérer les efforts des différents acteurs impliqués dans les processus de la médiation, de développer des outils adaptés à la région méditerranéenne pour atténuer les conflits et assurer le partage des bonnes pratiques de médiation en méditerranée ;

    La participation active de la délégation marocaine en termes d’interventions constructives et de propositions réalistes a été appréciée particulièrement par nos partenaires espagnols

    Le Maroc a atteint, in fine, les objectifs suivants :

    Il a réaffirmé sa place sur l’échiquier méditerranéen en tant qu’acteur responsable en matière de diplomatie préventive et de médiation ;

    Il a confirmé sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans le processus de renforcement de la médiation en tant qu’outil diplomatique capable de contribuer au règlement pacifique des différends ;

    Il a mis en avant une approche visant le renforcement de ce processus par des actions concrètes : Networking, mise en place, à terme, d’une structure dédiée à la promotion de la méditerranée, création d’un site web etc. Ces idées et propositions pourraient être élaborées davantage lors de la réunion de Rabat ;

    Le Maroc a pu injecter une « dose » multilatérale à ses relations avec le voisin espagnol, ce qui ne manquera pas de contribuer au renforcement du partenariat stratégique avec Madrid. Lors de la clôture du séminaire, le Directeur des Nations Unies de ce Département et son homologue espagnol ont réitéré la volonté de leurs pays d’élargir le champ de leur coopération dans le domaine multilatéral et de contribuer positivement et concrètement aux efforts visant à assurer la paix, la sécurité et la stabilité dans l’espace méditerranéen.

    #Maroc #Méditerranée #Médiation

  • Algérie : Un destroyer américain en visite à Jijel

    Algérie : Un destroyer américain en visite à Jijel

    Algérie, Etats-Unis, USS Farragut DDG-99, Méditerranée, sécurité, Destroyer USS Roosevelt,

    Le destroyer de l’US Navy, USS Farragut DDG-99, est actuellement en mouillage au port de Djendjen à Jijel où il va conduire un exercice naval avec les forces navales algériennes.

    Cette escale rentre dans le cadre du programme de coopération entre les deux marines pour 2022 et s’agit de mettre en œuvre l’exercice intitulé « Échange d’expériences dans le domaine des travaux sous-marins et du déminage avec la mise en place d’une escale pour un navire américain avec des plongeurs à bord ».

    L’USS Farragut est un destroyer de classe Arleigh Burke, c’est le troisième navire de cette classe qui visite l’Algérie ces dernières années.

    Le Destroyer USS Roosevelt était à Alger en octobre 2020

    Le destroyer américain de la classe Arleigh Burke USS Roosevelt (DDG 80) a effectué le 18 octobre, une visite au port d’Alger.

    «L’Algérie joue un rôle central dans la sécurité de la Méditerranée», a déclaré le contre-amiral Michael Baze, directeur du quartier général maritime, des forces navales américaines Europe-Afrique. «Nous sommes impatients de renforcer nos liens dans le domaine maritime avec l’Algérie afin de faire progresser nos intérêts mutuels dans la lutte contre les activités malveillantes sur la côte méditerranéenne de l’Afrique.»

    Lors de sa première patrouille dans la sixième flotte américaine, le Roosevelt a mené des opérations de sécurité maritime au large de la côte nord-africaine.

    Cette visite et ces opérations illustrent les efforts constants déployés par les forces navales américaines en Afrique dans le but d’établir des partenariats maritimes mondiaux avec les nations africaines afin d’améliorer la sûreté et la sécurité maritimes dans la région.

    «Le partenariat américano-algérien est marqué par un profond respect mutuel», a déclaré le Chargé d’Affaires des États-Unis en Algérie Gautam Rana. «Les deux parties travaillent ensemble pour apprendre les unes des autres et nous coopérons étroitement pour encourager la stabilité et la prospérité dans la région.»

    La visite du Roosevelt est la dernière d’une série d’engagements avec l’Algérie. Le général de l’armée américaine Stephen Townsend, commandant du Commandement américain pour l’Afrique, a rencontré le 23 septembre le président algérien Abdelmadjid Tebboune, à Alger, où les deux ont discuté des problèmes de sécurité régionale et des opportunités d’engagement. Le 1er octobre, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a rencontré le président Tebboune, discutant de l’expansion de la coopération militaire entre les deux pays et des menaces d’organisations extrémistes violentes dans la région et au-delà. La visite du secrétaire Esper a marqué la première visite en Algérie d’un secrétaire à la défense en exercice depuis 2006.

    Equipé de la technologie la plus récente Advanced Capability Build et de mises à jour logicielles de la Marine, le Roosevelt intègre ses armes et capteurs pour inclure la Capacité d’Engagement Coopératif ; un Missile Sea Sparrow évolué; Bloc 1B du système d’armes rapprochées Mk 15; et le système de lancement vertical Mk 41, capable de prendre en charge le missile standard (SM) 3 et des variantes plus récentes. Ces capacités augmentent considérablement la structure de la force de défense antimissile balistique en mer et contribuent à la robuste architecture de défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD) de l’OTAN.

    En tant que premier destroyer américain DDG 80 à rejoindre la sixième flotte américaine, le Roosevelt est déployé avec deux hélicoptères MH-60R Sea Hawk embarqués, qui augmentent ses capacités de défense en surface et anti-sous-marine.

    Roosevelt mène des opérations en appui des intérêts de sécurité nationale des États-Unis dans la zone d’opérations de la sixième flotte américaine. La sixième flotte américaine dirige l’ensemble des opérations interarmées et navales, souvent de concert avec des partenaires alliés et inter-institutions, afin de faire progresser les intérêts nationaux des États-Unis, ainsi que la sécurité et la stabilité en Europe.

    #Algérie #destroyer_américain #Etats_Unis #USS_Farragut_DDG_99, #Destroyer_USS_Roosevelt

  • Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Algérie, Italie, Abdelmadjid Tebboune, gaz, Méditerranée,

    Dans le cadre du respect mutuel, les relations politiques entre l’Algérie et l’Italie sont excellentes. Cette présente contribution s’appesantit sur la situation des économies de l’Italie et de l’Algérie et les perspectives de la coopération économique ( voir notre interview au site américain Maghreb Voices et Tv Ennahar 26/05/2022)

    1.-Le produit intérieur brut PIB de l’Italie est prévu pour 2022 à 2272 milliards de dollars, un accroissement de 4,2% par rapport à 2021 , dont le PIB a été de 2021 milliards de dollars , la classant la 8ème économie mondiale , pour une population d’ environ 60 millions d’habitants au 01 janvier 2022. Les réserves de change dépassent les 230 milliards de dollars dont 2451,8 tonnes d’or dont la valeur dépasse les 80 milliards de dollars. Les importations de biens en 2020 ont été de 422,87 milliards de dollars et de services 91,61 milliards de dollars soit au total 514,48 milliards de dollars. Quant aux exportations, elles ont été de 496,12 milliards de dollars et des services 86,53 milliards de dollars soit au total :582,65 milliards de dollars . Une reprise a été constatée en 2021 où l’excédent commercial de l’Italie a atteint 50,4 milliards d’euros bien qu’en , en baisse par rapport aux 63,17 milliards enregistrés en 2020 selon l’Institut national des statistiques (Istat) La dette publique de l’Italie s’est élevé à 153,5% du PIB en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (155,6%) mais nettement au-dessus de la limite de 60% prévue par les règles de Maastricht. D’ailleurs la majorité des pays de la zone euro, ont abandonné provisoirement la totale rigueur budgétaire, Rome misant sur une croissance importante en 2022 pour réduire le rapport entre son PIB et sa dette publique, au-dessus de 150 %.

    D’une manière générale, la crise covid-19 et récemment la crise ukrainienne a affecté l’économie italienne, comme toute l’économie mondiale. Dans la phase de reprise en 2022, la croissance devrait s’appuyer sur la mise en œuvre du plan national de relance et de résilience, adossé à des réformes structurelles, l’Italie ayant bénéficié de l’impact positif du plan de relance européen (209 Md€). Mais la reprise des exportations sera dépendante du rythme de celle du commerce mondial et du marché intérieur. Malgré les incertitudes, l’Italie dispose d’une solide industrie manufacturière spécialisée dans des niches à haute valeur ajoutée et intégrée aux chaînes de valeurs mondiales, la deuxième européenne après l’Allemagne. Structurée autour de PME dynamiques, elle est la source de l’excédent commercial. Mais comme impact de cette situation mondiale incertaine, les conséquences sociales où selon les statistiques de Bruxelles, le chômage a atteint environ 12% en 2021, affectant davantage les jeunes (taux de chômage à 29,3% en 2019) et creusant les écarts entre les régions riches et les régions pauvres , entre le nord et le sud (17,6%), un plan d’action étant en cours pour éviter l’accroissement des disparités régionales.

    2.-Qu’en est-il des relations commerciales Algérie –Italie où le PIB algérien est d’environ 160 milliards de dollars en 2021, des réserves de change fin 2021 à 44 milliards de dollars pour une population au 01 janvier 2022 d’environ 45 millions d’habitants Nous avons pour 2021 environ 37 milliards de dollars d’exportation devant préciser que 34,5 milliards de dollars d’exportation, avec les dérivées provenant des hydrocarbures et que sur les 4,5 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour 2021, plus de 2,5 étant des dérivées d’hydrocarbures déjà inclus dans les recettes de Sonatrach de 34,5 milliards de dollars. L’on devra éviter de faire un double emploi entre les statistiques de Sonatrach et celles du Ministère du commerce. Quant aux importations, pour 2021, elles sont estimées par FMI à environ 46 milliards de dollars d’importation, y compris les services, environ 6 milliards de dollars.. C’est que l’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.

    En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Pour 2021, elles ont connu un accroissement s’établissant à 8,5 milliards de dollars dont 6,6 milliards de dollars d’exportation de l’Algérie, donc un déficit commercial positif pour l’Algérie. Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux à travers cette canalisation ,. Espérons l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012 qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité » de 8 milliards de mètres cubes gazeux ( voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Italie) .

    Mais l’important de la visite du président de la république Abdelmadjid Tebboune en Italie est de diversifier la coopération économique certes dans l’énergie mais surtout d’impulser les segments hors hydrocarbures dont les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-industriel et les télécommunications et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que récemment l’ambassadeur d’Italie en Algérie , Mr Giovanni Pugliese, a exprimé son souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier, en particulier sur le plan économique, souhaitant « qu’une place de choix soit réservée à l’Italie dans le cadre de ces réformes je le cite « nous avons beaucoup d’espoir dans les réformes économiques en cours en Algérie et surtout dans l’amélioration du climat des affaires, ainsi que des réformes bancaires », même position que al récente visite du Medef français.

    3.-En attendant de nouveaux investissements en cours, à court terme, pouvant suppléer pour l’Italie environ 3 à 4 milliards de mètres cubes gazeux maximum à court terme Comme je l’ai rappelé dans plusieurs contributions nationales et internationales ( voir www.gogle.com février-mars 200[M1] ) sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux, actuellement entre 10/11% du marché européen , avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe horizon 2025/2027.

    La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions.

    La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde. « Sonatrach ayant une expérience internationale mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d’annonces avant de déterminer la réelle rentabilité .

    La troisième condition , est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où , avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire.

    La quatrième condition , selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante.

    La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines , l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom.

    La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de /8 milliards de mètres cubes gazeux. Espérons que la visite du premier ministre italien relancera ce projet

    La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cuves gazeux mais nécessitant selon les études européennes de 2019 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur.

    4. Un des axes pour continuer à honorer les engagements internationaux , selon les prévisions du ministère de l’énergie sont le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique tout en attirant les IDE étrangers dont les différents contrats INIE /SONATRACH pour avoir 40% des énergies renouvelables pour couvrir la consommation intérieure, horizon 2028/2030 où actuellement malgré les discours cela représente à peine 1% en 2021. La différence d’environ 20 milliards de mètres cubes, utilisant ainsi le Transmed via Italie qui fonctionne en sous capacité, gazeux peut servir à l’exportation, étant souhaitable que l’annonce du câble électrique sous-marin reliant l’Algérie à la Sardaigne, un vieux projet mais stratégique, soit alimenté par les énergies renouvelables. C’est que nous avons assisté à une baisse des exportations du gaz en volume étant passé de plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux vers les années 2007/2008 à 43 en 2021 dont 70% par canalisation et 30% par GNL, idem pour le pétrole plus de 1 millions de barils/j à 500.000 barils/j pour les exportations durant la même période , la consommation intérieure qui va à un rythme exponentiel étant presque identique aux exportations, risquant entre 2025/2030 de représenter presque 80% des exportations actuelles au même rythme de l’actuel modèle e consommation, posant d’ailleurs l’épineux dossier des subventions.( voir audit sous la direction du Pr Mebtoul, assisté des cadres Sonatrach d’experts et du bureau d ‘études américain Ernst & Young 2007/2008 le dossier des carburants). D’où l’importance d’un renouveau de la loi des hydrocarbures pour attirer les investisseurs . Mais surtout sous réserve d’avoir une vision stratégique de la transition énergétique , ( Mix énergétique), l’Algérie est un acteur stratégique de l’approvisionnement de l’Europe à moyen terme.

    En conclusion, la coopération entre l’Algérie et l’Italie ne concerne pas seulement le volet économique, mais les volets politiques, sécuritaires, et culturels. Sur le plan économique, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle et également un vivier d’expériences pour la dynamisation des PMI/PME qui en fonction de l’adaptation aux situations sociales peut être bénéfique pour l’Algérie dans le cadre de ses réformes structurelles , déterminantes entre 2022/2025, devant concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. En bref, puissent les relations algéro-italiennes s’intensifier afin de faire du bassin méditerranéen un lac de paix et de prospérité partagé.

    Professeur des  universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL,

    #Algérie #Italie #Gaz #Tebboune

  • L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ? – Méditerranée, Union Européenne, gaz, GNL, Libye, Russie,

    Des décisions opportunes, des engagements à long terme et une vision plus large pourraient aider l’Union européenne à renforcer ses liens avec la Méditerranée occidentale. L’Algérie, avec ses importantes réserves, pourrait renforcer la sécurité énergétique de l’Union.

    Alors que l’UE se détourne des ressources naturelles russes, la Méditerranée apparaît comme l’une des régions les plus importantes pour la sécurité énergétique de l’Union. Dans la partie sud de la Méditerranée, les réserves de pétrole et de gaz sont abondantes. Environ 10 % des importations de l’UE proviennent d’Algérie.

    Le mois dernier, la compagnie pétrolière et gazière italienne ENI a utilisé ses liens et signé des accords pour importer du GNL d’Égypte et 9 milliards de mètres cubes (mmc) supplémentaires de gaz par an en provenance d’Algérie. Les deux pays d’Afrique du Nord détiennent les plus grandes réserves prouvées de gaz de la région, devant même la Libye.

    L’Union européenne, qui sait qu’elle ne peut pas dépendre de deux fournisseurs seulement, comprend que ces deux pays joueront un rôle central dans sa sécurité énergétique, mais ne constitueront pas une solution miracle.

    Le choix du moment est crucial

    Les champs d’hydrocarbures et les infrastructures ont besoin de plus d’un an pour se développer, alors que le moment le plus critique pour l’Europe devrait survenir au cours de la prochaine saison de chauffage.

    « La région est actuellement incapable de fournir un substitut complet aux volumes importés de Russie, du moins en ce qui concerne le pétrole et le gaz, mais elle peut apporter des contributions importantes si les producteurs tirent pleinement parti des infrastructures existantes, comme les terminaux GNL en Algérie et en Égypte, les pipelines en Algérie et en Libye », a déclaré à la DW Nadim Abillama, responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

    Spécificités régionales

    « Il y a une chance raisonnable que les besoins énergétiques de l’Europe puissent donner à l’Algérie un certain levier pour jouer les pays européens les uns contre les autres sur la base de leurs concessions et positions politiques et économiques sur la question du Sahara occidental, qui a récemment resurgi », a déclaré Marco Giuli, chercheur à la Brussels School of Governance, à DW.

    Le renouvellement et le renforcement de liens anciens, qui dans le cas de l’Italie sont antérieurs à l’indépendance de l’Algérie, pourraient créer des tensions. Transmed, le premier pipeline en eau profonde au monde, a relié l’Algérie et l’Italie en 1983. L’ère Berlusconi mise à part, les deux pays ont connu des relations solides.

    Pourtant, la récente décision de l’Algérie de signer un accord avec l’Italie a hérissé certaines plumes en Espagne. Les experts voient dans la révision des politiques espagnoles sur le Sahara occidental une raison de cette décision. En novembre, l’Algérie a fermé l’un des deux gazoducs acheminant le gaz vers la péninsule ibérique en raison des tensions avec le Maroc. D’autres ont perçu une bonne dose d’opportunisme du côté italien.

    Malgré les différentes interprétations, un aspect est indéniable : Les pays exportateurs peuvent choisir leurs partenaires et offrir du gaz supplémentaire dans le cadre d’une collaboration plus large, qui comprendra également des aspects politiques et technologiques.

    « Les entreprises espagnoles ne peuvent pas offrir le même niveau de savoir-faire technique en matière d’exploration, de construction d’usines de GNL et de pose de gazoducs sous-marins que leurs homologues italiennes », a déclaré à DW Francis Ghiles, chargé de recherche principal au Centre des affaires internationales de Barcelone.

    M. Ghiles, ancien correspondant du Financial Times pour l’Afrique du Nord, explique que la France, le Japon et les États-Unis ont également joué un rôle dans l’industrie pétrolière et gazière du pays et continueront à le faire. L’Allemagne est un autre acteur clé potentiel.

    « L’Allemagne a la réputation d’être fiable en Algérie, ce qui remonte aux usines de tracteurs et de moteurs qu’elle a construites dans les années 1970 », note M. Ghiles. « Alors que les plaques tectoniques de l’énergie se déplacent, le moment est peut-être venu pour l’Allemagne et l’Algérie de relancer une conversation sur le gaz et les énergies renouvelables », a-t-il suggéré.

    Des changements en cours

    Mais l’Algérie n’est pas le seul pays concerné. La région de la Méditerranée orientale connaît des changements importants – avec la réintégration de la Turquie dans le système énergétique régional, parrainée par les États-Unis ces derniers mois, et les découvertes capitales au large des côtes d’Israël, de Chypre et de l’Égypte au cours de la dernière décennie.

    « L’Égypte est redevenue un exportateur de gaz naturel », a déclaré M. Abillama de l’AIE, expliquant que les exportateurs de la Méditerranée orientale devront compter sur les terminaux GNL, contrairement aux exportateurs de la Méditerranée occidentale qui peuvent se rabattre sur les pipelines existants.

    La fragmentation de la Méditerranée reste un problème dans le secteur énergétique régional. Néanmoins, une leçon peut être tirée : La proximité culturelle, les liens de longue date et la compréhension mutuelle sont des atouts diplomatiques précieux, qui permettront de maximiser la contribution de la Méditerranée à la sécurité énergétique de l’UE.

    Le potentiel fossile et renouvelable de l’Algérie

    L’Algérie fait partie des 11 premiers pays en termes de réserves prouvées de gaz. Selon les données de l’Administration américaine d’information sur l’énergie, l’Algérie possède les troisièmes plus grandes ressources récupérables de gaz de schiste après la Chine et l’Argentine.

    Les entreprises américaines voient des opportunités dans la coopération en matière de gaz de schiste dans le pays, tandis que l’Allemagne s’intéresse aux projets de renouvelables.

    Dans le cadre du partenariat énergétique germano-algérien, l’agence de développement allemande GIZ a été chargée d’étudier le potentiel d’hydrogène vert du pays.

    « En 2021, la GIZ a présenté une étude sur le potentiel des technologies Power to X en Algérie d’ici 2050 », a déclaré un porte-parole à la DW. « Selon l’étude, le pays peut produire beaucoup d’électricité à partir de l’énergie solaire qui est nécessaire pour la production d’hydrogène vert. »

    Power-to-X est un terme générique pour un certain nombre de voies de conversion et de stockage de l’énergie qui utilisent le surplus d’énergie électrique provenant des énergies renouvelables, généralement le solaire et l’éolien.

    La GIZ explique que l’Algérie est également bien placée pour exploiter son expertise pétrolière et gazière et ses gazoducs, qui pourraient transporter l’hydrogène après quelques ajustements techniques.

    Les investissements de l’UE dans des projets verts dans la région pourraient également accroître l’électrification au niveau national, ce qui impliquerait une diminution de la consommation de gaz dans la région et une augmentation des bénéfices tirés des exportations.

    L’Agence internationale de l’énergie note que le développement des énergies renouvelables nécessite d’importants investissements du secteur privé, ce qui mettrait la pression sur l’Algérie pour qu’elle garantisse un environnement d’investissement attractif. Certains changements réglementaires ont été apportés, notamment des réformes visant à encourager la propriété étrangère des entreprises basées en Algérie.

    DW, 04/04/2022

    #Algérie #UE #UnionEuropéenne #Energie #Gas

  • L’Algérie s’impose comme une puissance méditerranéenne

    L’Algérie s’impose comme une puissance méditerranéenne – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Europe, Méditerranée, gaz, Ukraine, Russie,

    L’invasion russe de l’Ukraine, qui a débuté le 24 février, a redéfini la stratégie énergétique de l’UE. Les principales positions sur cette question ont impliqué trois pays : le Nigeria, le Qatar et l’Algérie. Le Nigeria et l’Algérie d’une part, car le réseau de pipelines qui va du Golfe de Guinée à la Méditerranée traverse les deux pays. Et le Qatar, qui a commencé à négocier avec l’Union européenne pour fournir du pétrole et du gaz dans tout l’Est afin d’atténuer les effets de la coupure des liens énergétiques avec la Russie. Dans ce cadre, la Pologne, qui, par l’intermédiaire d’Orlen, distribue le pétrole et le gaz du Golfe Persique, et l’Espagne, point d’entrée de l’un des gazoducs algériens, gagnent en influence régionale en Europe.

    Mais tout a changé lorsque l’Espagne a annoncé son changement de position sur la question du Sahara occidental. De l’évolution dans le cadre de ce qui a été convenu par les Nations Unies et les différentes résolutions, à la défense de la position du Maroc dans laquelle le Sahara Occidental est une région plus marocaine avec un certain degré d’autonomie.

    Ce changement a été effectué de la pire façon possible, et au pire moment, lors du voyage diplomatique de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté à l’étranger, en Chine. La première réponse que l’Espagne a reçue est venue de la Chine, de manière critique et énergique. Quelques jours plus tard, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la même position.


    L’Algérie, un pays qui avait perdu beaucoup d’influence en raison des crises politiques continuelles, l’a soudainement regagnée et a été renforcée par le revirement brusque de Moncloa sur le Sahara.


    L’Algérie, un pays qui avait perdu beaucoup d’influence en raison de crises politiques continuelles, l’a soudainement regagnée et a été renforcée par le brusque revirement de Moncloa. Cela a non seulement conduit à la résiliation de l’accord gazier avec l’Espagne, mais le gouvernement algérien a également changé de partenaire privilégié, passant de l’Espagne à l’Italie. Toute l’influence énergétique que pouvait avoir la péninsule a disparu d’un seul coup après une rencontre entre le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et Mario Draghi. L’Europe continuerait à avoir du gaz, mais l’Algérie déterminerait comment et avec qui.

    Ainsi, en quelques jours, la Chine a conclu un accord macro-commercial de 7 milliards de dollars avec l’Algérie pour l’extraction de phosphates, et a réussi à retirer l’Espagne de la stratégie énergétique de l’UE à titre de sanction. Et dans un retour aux anciennes traditions, malgré l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les forces armées algériennes ont participé à des manœuvres conjointes avec les forces armées russes près de la frontière avec le Maroc. Ces actions n’ont entraîné aucune conséquence ni aucun avertissement. Une neutralité prononcée en faveur de l’Ukraine, associée au maintien des contacts avec la Russie, à l’attraction des investissements chinois et au maintien d’une voix faisant autorité sur la question du Sahara occidental, définira la diplomatie algérienne en avril.

    Cette semaine, le gouvernement algérien a averti le gouvernement espagnol que s’il fournissait à des tiers le gaz qu’il acheminerait en Espagne, en faisant référence au Maroc, il fermerait également Medgas, le nom du gazoduc reliant l’Algérie et l’Espagne. Les experts considèrent qu’il s’agit d’un avertissement, mais pas d’une menace réelle.

    Les relations de l’Algérie avec les pays du Moyen-Orient sont également pertinentes. Les amitiés avec l’Arabie saoudite, le Qatar, la Syrie, la Turquie et les Émirats arabes unis sont cordiales, et les investissements dans le pays sont en augmentation. Bien qu’elle soit opposée à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël, l’Algérie maintient des liens avec les pays qui ont signé les accords d’Abraham. L’annonce de l’amélioration des communications entre Dubaï et Alger grâce à l’établissement de nouvelles liaisons aériennes en est un exemple.

    Pour de nombreuses années encore, le pays d’Afrique du Nord aura la haute main sur la question énergétique européenne et fixera l’agenda dans les pays du Sud.


    Nous aurons maintenant des nouvelles du NMGP – Nigeria Morocco Gas Pipeline, le gazoduc maritime qui fera le tour de la côte africaine depuis les puits du Nigeria jusqu’au Maroc, évitant ainsi l’Algérie. Nous devons être conscients qu’il ne s’agit pas d’un projet à court terme, car les données indiquent qu’il faudra environ vingt-cinq ans pour le mener à bien. S’il est terminé, ce sera en 2046 selon les projets initiaux de 2016 et 2017. Cette alternative ne servira donc pas à atténuer les effets de la crise ukrainienne, pas plus qu’elle ne remplacera le gaz provenant d’Algérie. Par conséquent, pendant de nombreuses années, le pays d’Afrique du Nord aura la haute main sur la question énergétique européenne et fixera l’agenda des pays du Sud.

    En conclusion, l’Algérie se trouve dans une position d’équilibre. Tout en maintenant des contacts de défense avec la Russie, elle soutient l’intégrité de l’Ukraine et aide l’Europe. Tout en se dissociant de la position américaine et des accords d’Abraham, elle établit de meilleures relations avec les pays signataires. Malgré la détérioration des relations diplomatiques avec la France, elle établit des liens avec Rome, qui est le principal allié de la France dans l’UE. Et bien qu’ayant peu d’influence régionale, la position algérienne sur le Sahara Occidental est plus appréciée au Conseil de Sécurité de l’ONU que celle du Maroc.

    Guillem Pursals, politologue titulaire d’un master en sécurité, spécialisé dans les conflits, la sécurité publique et la théorie de l’État.

    El Independiente, 01/05/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Europe #Ukraine #Russie #Méterranée

  • Turchetto: l’opération n’est pas une solution à la crise libyenne

    Turchetto: l’opération n’est pas une solution à la crise libyenne -IRINI, Stefano Turchetto, Emanuela Del Re, Sahel, UE, Méditerranée,

    L’opération IRINI fait partie d’une approche européenne intégrée qui comprend des efforts politiques, militaires, économiques et humanitaires pour stabiliser la Libye, mais n’est pas la solution à la crise du pays, a déclaré jeudi le commandant de l’opération, le contre-amiral Stefano Turchetto.

    Turchetto a fait ces remarques lors d’un webinaire organisé par l’opération IRINI intitulé « Lutte contre les trafics illicites en Méditerranée centrale, au Sahel et dans le golfe de Guinée », selon l’agence de presse italienne Nova. Le webinaire a réuni la représentante spéciale de l’UE pour le Sahel Emanuela Del Re et Charles Fries, secrétaire général adjoint pour la politique de sécurité et de défense commune et la réponse aux crises du Service européen pour l’action éternelle (AEE), entre autres responsables.

    Mais alors que Turchetto a souligné que l’opération IRINI n’est pas le salut pour la Libye, il l’a décrite comme « un outil important pour établir les conditions de la diplomatie afin de permettre une solution permanente pour la stabilité en Libye ».

    « Bien que l’embargo sur les armes soit notre tâche première, les autres tâches ne sont pas moins importantes sur la scène internationale et pour leurs effets sur la sécurité maritime de la Méditerranée centrale, sur la sécurité de la Libye, mais je dirais aussi sur la stabilité de la Sahel », a-t-il déclaré.

    The Libya update, 29/04/2022

    #Libye #Sahel #UE #IRINA #Méditerranée

  • Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes »

    Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes »

    Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes » – Maghreb, Méditerranée, Israël, Maroc, Russie, Chine, Afrique,

    Pour l’ancien ministre, diplomate et conférencier international, Mohamed Laichoubi, «pour comprendre les lignes directrices et les grandes lignes de la diplomatie algérienne, il suffit de se référer à la vison de l’Etat algérien vis à vis des grandes crises qui secouent la planète, à l’image de la féroce compétition qui oppose les USA à la Chine, l’Union européenne et l’Europe de l’Est à la Russie et le troisième grand théâtre d’opération qu’est le Maghreb et le Sahel», a-t-il déclaré.

    S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Mohamed Laichoubi explique que la stratégie de politique étrangère, menée sous la férule des États-Unis, vise d’abord à contenir la montée en puissance de la Russie et de la Chine, trois puissances qui se battent justement pour conquérir des espaces dans notre région et en Afrique, aux richesses immenses», a-t-il souligné. «Et comme l’Algérie est un acteur majeur dans la région, elle a intérêt à ce que cette redistribution des cartes ne se fasse pas à son détriment, ce qui explique cette diplomatie de combat à laquelle nous assistons depuis des mois», a encore indiqué l’ancien diplomate, pour lequel «les enjeux du nouveau monde se jouent dans cette région à laquelle appartient l’Algérie».

    Toujours selon le conférencier international, «le noyau dur de l’Occident constitué par les USA et le Royaume-Uni, fait qu’Israël veut s’imposer comme l’un des gendarmes majeurs en Méditerranée et au Moyen-Orient», a-t-il argumenté, ajoutant «qu’aujourd’hui, dans une sorte de relations hiérarchisées, le Maroc joue pleinement son rôle de sous-traitant de l’Etat hébreu et de son intrusion dans notre région», a-t-il affirmé.

    Rebondissant sur le dynamisme retrouvé de la diplomatie algérienne, l’invité de la Radio, a estimé, au sujet de la visite d’Etat du président Tebboune en Tunisie, que cela «était le fruit de l’arrivée de nouveaux dirigeants dans les deux pays, mais une lecture commune plus intelligente des événements et surtout des moyens de ne pas les subir», a-t-il indiqué.

    «La problématique de la décolonisation est un enjeu de survie, un discours que l’Algérie régénère continuellement pour trouver un écho favorable auprès des peuples opprimés en Afrique et ailleurs», a également souligné Mohamed Laichoubi, exprimant sa crainte de voir l’Afrique «se transformer en un grand théâtre de conflits larvés ou ouverts ; pis encore, des dirigeants africains, voulant aller vers une plus grande autonomie de décision, sont carrément menacés de coups d’Etat par des puissances occidentales», a-t-il révélé. «L’introduction du groupe russe Wagner en Afrique est justement vue par certains pays africains comme un moyen de leur assurer une sécurité contre ces mêmes puissances occidentales néocolonialistes», a expliqué l’ancien diplomate.

    Toujours selon ce dernier, «Israël est dans une stratégie d’extension territoriale, tout comme les pays du Moyen-Orient dits « normalisés » qui sont eux aussi en quête de nouvelles terres», a-t-il révélé. «L’Algérie est non seulement passée à l’offensive sur le terrain diplomatique, mais comme à ses heures de combat durant la révolution, l’Algérie veut faire bouger les lignes et imposer une autre vision du monde», a également estimé Mohamed Laichoubi, pour lequel «l’Algérie a compris les enjeux majeurs d’aujourd’hui pour définir de nouvelles stratégies et des priorités, à commencer par celle d’imposer son existence sur le plan international et se faire respecter», a-t-il dit.

    «Outre ses velléités connues visant à entretenir le plus longtemps possible des hostilités entre pays dans notre région en grand danger, il est clair que l’entité sioniste veut faire faire le sale boulot par les autres, à commencer par le Maroc», a-t-il conclu.

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 16/12/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Maghreb #Russie #Chine #EtatsUnis #RoyaumeUni #Afrique #Wagner

  • Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    Algérie, Russie, Etats-Unis, Méditerranée – Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    L’armée russe a récemment effectué des manœuvres conjointes avec la marine algérienne en Méditerranée. Entrant dans le cadre de la coopération militaire ordinaire entre les armées des deux pays, ces manœuvres ne seraient pas vues d’un bon œil par les Etats-Unis, à en croire la version arabe de l’agence russe Sputnik. Trois navires de la flotte russe de la Mer Noire sont arrivés vendredi 12 novembre au port d’Alger. Il s’agit de la frégate Grigorovitch, du patrouilleur Dmitri Rogachev et du bateau de sauvetage SB-742. Selon un communiqué diffusé le lendemain par le ministère de la Défense nationale (MDN) la flotte devait participer à « l’exercice international « exercice naval interarmées – 2021 » avec des navires de la marine algérienne », entrant « dans le cadre de la concrétisation de la coopération militaire algéro-russe au titre de l’exercice 2021 ».

    Au programme de ces manœuvres qui se sont étalées sur une semaine, jusqu’au 20 novembre, « des exercices de communication, des séances opération conjointes, une formation des équipes d’inspection, un exercice de démonstration sur le contrôle des dommages ». « L’objectif étant, selon le MDN, d’échanger les expériences et de consolider la coordination commune ».

    Cet exercice a fortement inquiété Washington, rapporte l’agence Sputnik dans sa version en langue arabe. Citant des analystes chinois, l’agence indique que la manœuvre de la Mer Noire est « une réponse aux provocations des Etats-Unis et ses alliés de l’Otan en Mer noire ». « Récemment, le navire de commandement Mount Whitney de la 6e flotte américaine a fait une irruption dans la Mer Noire dans le but de provoquer la Russie, mais n’y est pas resté longtemps.

    Suite à quoi, la flotte russe de la Mer Noire a envoyé des navires de guerre en Méditerranée pour effectuer des manœuvres militaires. Les autorités de la Maison-Blanche étaient très irritées par l’attitude de la Russie, mais cela a été ignoré », écrit Sputnik. « La flotte américaine fait tout pour contrarier les ambitions de la Russie en Mer Noire.

    L’entrée des navires russes en Méditerranée juste après les manœuvres américaines est un coup dur pour la fierté » des Américains et des membres de l’Otan, écrivent les analystes chinois cités par Sputnik, même si, ajoute-t-ils, il s’agit de trois navires seulement et non de toute la flotte de la Mer Noire.

    Les analystes estiment que la colère de Washington ne changera rien puisque la Russie est dans son droit de maintenir sa présence militaire en Méditerranée.

    L’Est Républicain, 22/11/2021

    #Algérie #Russie #Exercices_Militaires #Méditerranée

  • Pourquoi le silence de la Turquie sur la Tunisie

    Pourquoi le silence de la Turquie sur la Tunisie. L’équilibrisme turc en Tunisie reflète sa politique axée sur les intérêts dans le voisinage méridional de l’Europe.

    Alors qu’Ankara s’efforce de renforcer ses liens avec les pays du Maghreb, elle a opté pour une rhétorique mesurée sur la récente prise de pouvoir de Saïd.

    La Turquie a adopté un langage modéré à l’égard du récent coup de force du président tunisien Kais Saied et a évité de le qualifier de coup d’État, tout en sachant que le cours des événements pourrait mettre en péril ses politiques en Afrique du Nord.

    La Turquie a révisé son approche à l’égard de la Tunisie après que les partis laïques sont devenus plus importants dans la politique tunisienne après les élections de 2014. Cet ajustement politique a consisté à tendre la main aux partis laïques d’une part, tout en conservant des liens étroits avec le parti islamiste Ennahda d’autre part – une approche conforme aux efforts d’Ankara pour renforcer ses liens avec les pays du Maghreb, et qui recoupe les efforts de normalisation en cours entre Ankara et les capitales arabes.

    L’Allemagne et les autres États européens devraient y voir une occasion d’encourager la désescalade régionale et de contribuer à un dialogue régional constructif.

    Après que Saied a limogé le gouvernement tunisien en juillet, suspendu le parlement et pris un pouvoir quasi total, d’autres partis politiques l’ont accusé d’avoir organisé un coup d’État, tandis que de nombreux Tunisiens – épuisés par une situation économique qui s’est aggravée avec la pandémie de Covid-19 – sont descendus dans la rue et ont fait la fête.

    Étonnamment, la Turquie a réagi avec plus de prudence qu’elle ne l’avait fait lorsque le coup d’État militaire de 2013 en Égypte a chassé le président Mohamed Morsi. Dans un premier temps, les représentants du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), ont fortement critiqué la démarche de Saied, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a adopté un ton plus doux après s’être entretenu avec le président tunisien, se contentant d’appeler à un retour aux activités du parlement. Ankara cherche clairement à éviter toute confrontation qui pourrait mettre en péril ses relations avec la Tunisie.

    Une diplomatie intense

    Ce n’est pas la première fois que la Turquie opte pour une rhétorique mesurée dans sa politique envers la Tunisie. L’accession d’Ennahda au pouvoir lors des élections de 2011 a motivé l’AKP à remodeler sa politique tunisienne en fonction de ses affinités politiques avec le parti. Cette politique post-soulèvement arabe s’est alignée sur la stratégie régionale d’Ankara, qui se concentrait principalement sur la formation de partenariats avec des partis politiques alignés sur la fraternité musulmane.

    Ces années ont marqué une période d’intense diplomatie entre la Turquie et la Tunisie, qui a abouti à la signature d’une série d’accords de coopération, dont le traité d’amitié et de coopération de 2011 et la création en 2012 d’un conseil de coopération stratégique de haut niveau axé sur la sécurité et la défense.

    Cet élan diplomatique a également permis de renforcer les relations économiques. La Turquie et la Tunisie avaient déjà établi un accord de libre-échange en 2005, mais le processus de levée des barrières commerciales sur de nombreux biens a été entièrement achevé en 2014.

    Pourtant, les élections de 2014, tant présidentielles que parlementaires, ont modifié l’équilibre de la politique tunisienne en faveur des partis laïques et prouvé que le paysage politique est multipolaire, comprenant une polyphonie de voix. Les partis laïques bénéficient d’un solide soutien populaire, ce qui nécessite une recherche constante de consensus politique. Cela a obligé la Turquie à développer un réseau plus large d’acteurs sociaux et politiques, y compris les forces laïques, et a conduit à un changement dans l’approche de la Turquie vis-à-vis de la Tunisie.

    Une autre dynamique qui a poussé la Turquie à remodeler sa stratégie a été la critique croissante de la Tunisie sur les politiques régionales d’Ankara et leurs implications pour la Tunisie. La critique la plus sérieuse était centrée sur la question des combattants tunisiens en Syrie, en Irak et en Libye ; en 2015, le ministre tunisien des Affaires étrangères a accusé Ankara de faciliter le transit de ces combattants, présentant des problèmes de sécurité pour les autorités tunisiennes.

    Un paysage politique en mutation

    Ennahda est aujourd’hui encore plus sous le feu des projecteurs car il est accusé de recevoir des financements étrangers, de ne pas empêcher la violence politique et la corruption, et d’entretenir des relations étroites avec la Turquie au-delà des canaux diplomatiques officiels.

    Les relations chaleureuses du cofondateur du parti, Rached Ghannouchi, avec l’AKP ont suscité de nombreuses controverses en Tunisie. L’année dernière, Ghannouchi a fait l’objet de critiques massives après avoir voyagé pour rencontrer Erdogan sans en informer les autorités compétentes, ce qui a été perçu par ses opposants en Tunisie comme un dépassement de ses prérogatives en tant que président du parlement.

    L’évolution du paysage politique a également affecté les relations économiques entre la Tunisie et la Turquie. Face à un déficit commercial croissant, les deux pays ont négocié pour modifier les termes de leur accord de libre-échange. Ankara considère donc que ses relations économiques avec la Tunisie sont fragiles, ce qui souligne la nécessité d’une politique bilatérale plus équilibrée.

    Après la victoire du parti laïc tunisien Nidaa Tounes aux élections de 2014, Ankara a montré sa volonté d’approfondir les relations sous le nouveau président et le nouveau gouvernement, en félicitant Béji Caid Essebsi pour sa victoire à la présidentielle. En mai 2016, le Premier ministre tunisien Habib Essid s’est rendu en Turquie.

    Les efforts diplomatiques pour tisser des liens avec les nouvelles forces politiques dirigeantes se sont intensifiés, notamment en termes de coopération sécuritaire. La Turquie a reformulé son engagement en Tunisie en visant à stimuler le rôle de la Turquie dans la modernisation militaire et le marché des armes de la Tunisie.

    En 2017, les deux pays ont signé une série d’accords qui ont ouvert la voie au transfert de technologie et à la coopération militaire. L’année dernière, le ministère de la défense tunisien a signé un contrat avec Turkish Aerospace Industries pour l’achat de drones de moyenne altitude et longue endurance. La Tunisie est devenue le plus gros acheteur de véhicules blindés de la Turquie au Maghreb.

    Un acte équilibré

    L’objectif de l’engagement de la Turquie est de renforcer ses liens géostratégiques et géoéconomiques avec les pays du Maghreb. Ankara est donc désireuse de coopérer avec les pays de la région sur les questions économiques et de sécurité, et l’acte d’équilibrage de la Turquie en Tunisie reflète sa politique axée sur les intérêts dans le voisinage méridional de l’Europe.

    Mais la Turquie est confrontée à un dilemme dans son acte d’équilibrage. D’une part, l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, continue d’entretenir des relations étroites avec Ennahda, mais d’autre part, il présente la Turquie comme un allié régional bipartisan et fiable qui peut offrir un soutien dans des domaines stratégiques, tels que la sécurité. Les forces laïques en Tunisie perçoivent le soutien de la Turquie à Ennahda comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays, ce qui empêche un changement substantiel de la politique régionale de la Turquie.

    La deuxième limite est le manque d’alliés de la Turquie. Les relations de la Turquie avec ses partenaires occidentaux et régionaux ont connu des hauts et des bas ces dernières années. La Turquie a récemment commencé à désamorcer les tensions avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tout en cherchant à réparer les relations détériorées avec l’Occident.

    Les réajustements de la Turquie suggèrent qu’Ankara est consciente de la nécessité d’un changement dans sa politique régionale. Mais les effets de cette stratégie de normalisation sont limités, et elle devrait être complétée par un cadre de coopération pour contribuer à la stabilité régionale.

    De leur côté, les partenaires européens devraient surmonter leur réticence à collaborer avec la Turquie en Méditerranée. L’Europe devrait capitaliser sur cette opportunité et encourager l’approche diplomatique de la Turquie. La réponse officielle de la Turquie, qui appelle à la restauration de la légitimité démocratique en Tunisie, est conforme à celle de l’Union européenne et de ses États membres – un bon point de départ pour trouver un terrain d’entente en vue de renforcer la stabilité en Méditerranée.

    Avec l’intérêt décroissant des États-Unis pour la Méditerranée, le rôle de l’Europe dans la région est devenu encore plus important. Si l’UE souhaite influencer et remodeler la dynamique régionale dans son voisinage méridional, les décideurs politiques devraient s’engager davantage, tant sur le plan politique qu’économique, afin d’éviter les risques liés à la polarisation et à l’inimitié régionales.

    Une version plus longue de cette chronique a d’abord été publiée par l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité (SWP).

    Nebahat Tanriverdi , Hurcan Asli Aksoy

    Middle East Eye, 27/10/2021