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  • Maroc : 13 migrants condamnés à deux ans et demi de prison

    Maroc : 13 migrants condamnés à deux ans et demi de prison

    Maroc, Melilla, migrants africains,

    Treize (13) migrants africains arrêtés à la suite du drame migratoire de Melilla, fin juin, ont été condamnés, mercredi dernier, à 2 ans et demi de prison au Maroc, a indiqué une association locale de défense des droits de l’homme, dénonçant une peine «très sévère», et le recours à la justice à des fins politiques. Selon l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), un tribunal de Nador a condamné 13 migrants africains à une peine de deux ans et demi de prison, assortie d’une amende de 10.000 dirhams.

    L’association décrit les peines comme «très sévères contre des demandeurs d’asile» et souligne que «les dispositions confirment une fois de plus comment (au Maroc) l’appareil judiciaire est mobilisé contre de simples migrants au service des politiques d’immigration». L’association a, par ailleurs, émis son souhait que ces migrants soient libérés en appel. Le 4 août dernier, 14 migrants arrêtés le 23 juin dernier, soit la veille du drame migratoire de Melilla, ont été condamnés à huit mois de prison ferme par le même tribunal pour «appartenance à une bande criminelle d’immigration clandestine».

    Trente-trois (33) autres migrants d’origine subsaharienne ont écopé le 19 juillet de 11 mois de prison ferme pour «entrée illégale» au Maroc. Le 24 juin, au poste-frontière de Melilla, au moins 23 migrants subsahariens ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d’entrer dans l’enclave espagnole.

    De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. Des séquences vidéo prises par l’AMDH montrent un agent de sécurité marocain frappant au sol des hommes visiblement blessés et un autre agent jetant un corps inerte sur plusieurs personnes.

    Selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante d’environ 2000 migrants africains le 24 juin dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités marocaines.

    De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et sanctionner les auteurs.

    #Maroc #Melilla #Migrants_africains

  • Lmrabet: Le drame de Melilla a sali l’image du roi du Maroc

    Lmrabet: Le drame de Melilla a sali l’image du roi du Maroc

    Maroc, Melilla, Ceuta, migrants africains, Mohammed VI, frères Azaitar, Union Africaine

    Dans un entretien accordé au journal algérien Echourouk, le journaliste marocain a affirmé que le drame des migrants africains à Melilla était un « scandale majeur, et un coup sévère porté à l’image du Maroc et du roi Mohammed VI, qui a investi massivement son argent en Afrique ces dernières années. Empêcher violemment les Africains de passer en Europe pour rendre service au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est cruel et inhumain. Le Maroc n’a pas de vocation pour devenir gendarme au service d’une Europe raciste et intolérante qui accueille les Ukrainiens à bras ouverts et salue le massacre à la frontière entre Nador et Melilla. Il ne faut jamais oublier qu’immédiatement après le massacre, Sanchez a déclaré que les forces de sécurité marocaines avaient « résolu » le problème, que c’était le langage de l’extrême droite, pas le langage d’un dirigeant qui se prétend socialiste et progressiste ».

    Concernant la longue absence de Mohammed VI, Lmrabet a déclaré : « On sait qu’il était en France, où il a passé plusieurs semaines, et qu’il a fait un rapide aller-retour au Maroc. Pour célébrer le bienheureux Aïd al-Adha, alors, comme vous l’avez dit, il est apparu dans le discours de l’Aïd al-Adha, et c’est pour faire taire les rumeurs sur sa santé ».

    Au sujet de la santé du souverain marocain, Lmrabet a dit : « Il est certain que le roi est malade, et souffre de plusieurs maladies hormonales qui affectent plusieurs organes sensibles de son corps, mais il n’est ni mort ni dans le coma, mais il est très affaibli. Il y a quelques semaines, il a fait une crise chez lui à Paris ».

    En ce qui concerne la décision des autorités marocaines d’annuler les cérémonies de la Fête du Trône et les raisons avancées à cet égard, le journaliste marocain a trouvé cette décision « illogique » et « injusutifiée » parce que « le virus Corona n’est plus aussi féroce qu’avant, la vie a repris son cours normal au Maroc, où les autorités ont par exemple autorisé la tenue de festivals à forte affluence ». « Et l’autre raison, la cérémonie d’allégeance (la cérémonie d’allégeance) dans la cour du Mechouar au Palais de Tétouan est longue, fatigante et publique, pendant laquelle le roi doit rester sur son cheval pour fidéliser ses sujets, cependant, actuellement et en raison de son état de santé, il ne peut pas le faire, il peut chuter à cause de la fatigue dont il souffre », a-t-il ajouté.

    Interrogé sur les frères Azaitar, Lmrabet a déclaré : « Selon la presse internationale, les frères Zuaiter résident au palais royal de Rabat, mais les services secrets marocains, à travers la presse marocaine qu’ils contrôlent, mènent contre eux une violente campagne médiatique. Les médias marocains, proches des services de renseignement, les critiquent périodiquement et les décrivent comme des « gangsters » et des « voleurs » qui ont été condamnés par la justice allemande, et ici je mets ces mots entre guillemets car ils ont été publiés dans la presse marocaine. Les questions que je me pose et que tout le monde au Maroc se pose sont les suivantes : Que se passe-t-il au Palais Royal de Rabat ? Le roi connaît-il le passé criminel de ses amis ? Sait-il qu’ils agissent sans entraves en son nom ? Enfin, question principale : le roi se rend-il compte que les frères Zuaiter, qui résident dans son palais, centre névralgique du magasin, font l’objet d’une violente campagne de presse orchestrée par ses services de renseignement ?

    « On peut dire que, d’après ce que l’on peut déduire des dépêches de la presse marocaine contrôlée par la police politique, une guerre totale a été déclarée par la cour royale et les membres de la famille royale contre les frères Zaaitar. Abu Zaitar est accusé de se comporter comme un hajib, et Hespress est allé jusqu’à menacer Abu Zaitar de finir, comme cela est arrivé à Raspoutine, c’est-à-dire de mourir par les proches du roi. On note également que le parquet n’a engagé aucune action en justice, et ceux qui ont agité les fils ont promis à la presse de s’en prendre aux frères Zaitar en toute impunité », indique-t-il.

    A la question de qui gouverne le Maroc, Lmrabet a répondu : « Toujours le roi, mais comme il est préoccupé par sa maladie, il y a un vent de Siba mais à l’intérieur du cellier et non à l’extérieur, car la guerre fait rage dans le palais royal.

    Questionné sur cette complicité entre l’Union européenne et Rabat, Lmrabet rappelle que « l’Espagne a besoin du Maroc pour contrôler sa frontière sud par laquelle passe l’immigration d’origine africaine, mais il s’agit d’un besoin raciste car selon des études menées par des organismes universitaires espagnols, sur les 10 immigrés qui ont traversé illégalement l’Espagne, seuls deux passent par le sud, et le reste, composé principalement d’immigrants latino-américains débarquant dans les aéroports espagnols sans aucune restriction ».

    D’après lui, au Maroc i j’y a aucune colère populaire. « Où est la colère populaire ? Je ne vois pas de colère populaire, les Marocains sont drogués depuis longtemps », a-t-il dit. « Si vous voulez me parler de la colère contre le Premier ministre Aziz Akhannouch, ils se trompent. Akhannouch n’est qu’une marionnette. Comme les précédents chefs de gouvernement, le vrai pouvoir au Maroc appartient à un petit groupe qui tourne autour du roi Mohammed VI ».

    « Quant à la normalisation avec « Israël », ajoute-t-il, je me demande comme vous, où sont passés ces millions de Marocains qui sont descendus dans la rue pour soutenir ce qu’ils disaient être leur première « cause sacrée » ? ». Ils sont en vacances. Même l’Union socialiste des forces populaires, l’un de ses fondateurs, lorsque ce parti s’appelait l’Union populaire des forces populaires, Mahdi Ben Barka, a été kidnappé et assassiné avec l’aide du Mossad israélien, ne condamne pas cette normalisation ».

    S’en prenant violemment à l’Union Européenne, Lmrabet a signalé que « l’Union européenne n’a jamais été gardienne des droits de l’homme, c’est un mythe mais un mensonge. La Commission européenne et son annexe, le Parlement européen, ont longtemps soutenu le régime autoritaire au Maroc. Fournir un système dont les prisons sont surpeuplées de prisonniers politiques, pratique la torture et ne respecte pas les droits de l’homme, et des systèmes utilisés pour espionner les journalistes et les militants des droits de l’homme, n’est pas seulement une honte mais un acte criminel. Et si Bruxelles confirme que ce programme ne sert qu’à espionner les téléphones impliqués dans l’immigration clandestine, alors il faut se demander pourquoi il a été présenté « discrètement » au Maroc. Il y a lieu de rappeler que le programme d’espionnage israélien Pegasus était censé être conçu pour espionner des terroristes et des criminels dangereux, mais il a été utilisé par les services de renseignement marocains pour espionner des Marocains et des Algériens ainsi que des journalistes et des responsables dans trois pays européens : l’Espagne, la France et Belgique ».

    Lire aussi : Maroc: Le Makhzen pointé du doigt dans le drame de Melilla

    Lire aussi : Le drame de Melilla menace les relations du Maroc avec l’Afrique

    #Maroc #Melilla #Migrants_africains #MohammedVI

  • El Faro de Melilla : Que veut le Maroc ?

    El Faro de Melilla : Que veut le Maroc ?

    Maroc, Melilla, Ceuta, Espagne,

    Si nous ne sommes pas capables de régler par nous-mêmes nos différends avec les autorités marocaines, nous devons demander de l’aide à Bruxelles. Le Maroc doit comprendre que nous ne sommes pas seuls.

    La délégation du gouvernement de Melilla, faisant appel aux informations qu’elle assure avoir été fournies par la Garde civile, a nié à deux reprises être au courant du harcèlement des patrouilleurs marocains aux bateaux de plaisance qui ont des points d’amarrage dans la ville. De plus, il s’assure qu’il n’y a aucune plainte d’aucune personne affectée.

    Normal. Si vous avez un bateau à Melilla et que vous êtes harcelé par un patrouilleur marocain à Aguadú, vous n’allez pas à la garde civile car le dépôt d’une plainte peut fermer les portes à la navigation le long des côtes marocaines et c’est le grand attrait de dépenser de l’argent sur un bateau et un point d’amarrage dans cette ville. Personne n’achète un bateau pour faire le tour de Puerto Noray.

    Ils n’ont pas non plus de preuves au ministère de l’Intérieur ou au Maroc du harcèlement des navires espagnols. Personne ne sait rien du bateau de la Marine royale marocaine photographié par un homme de Melilla harcelé à Aguadú.

    Si tout est faux, pourquoi y a-t-il un groupe de propriétaires de bateaux de plaisance qui organise une réunion à Aguadú pour protester contre le harcèlement marocain ?

    Les patrouilleurs marocains avaient mis longtemps à transférer à Melilla la pression qu’ils exerçaient déjà dans les eaux du détroit, où ils avaient persécuté et harcelé les navires espagnols naviguant près de Tarifa. Ils les ont même invités à quitter ces eaux parce qu’ils prétendaient être du Maroc. Je ne le dis pas : il a été repris par la presse locale et nationale.

    Ici, nous avons déjà eu l’incident avec le navire marocain qui, en novembre 2021, a entravé la manœuvre d’entrée dans le port d’un navire à passagers et dans ce cas, la délégation gouvernementale a également nié le major. Cependant, il est entré en collision avec la photo qu’un pêcheur de Melilla a prise de l’incident. L’image dépeint l’action belligérante au milieu du port de la ville. Une simple photo a suffi à laisser la crédibilité de l’institution au plus bas.

    Rappelez-vous également lorsque le gouvernement espagnol a répondu par écrit au député PP de Melilla, Fernando Gutiérrez Díaz de Otazu, que la ferme piscicole installée par le Maroc dans les eaux espagnoles près de Chafarinas n’était pas de sa compétence car l’aquaculture dépend d’une gestion régionale.

    Pour moins cher, José María Aznar a amené l’armée à Perejil, mais face au grief de Chafarinas, le gouvernement de Pedro Sánchez a choisi de minimiser la provocation marocaine jusqu’à ce que la question devienne incontrôlable et qu’il n’ait eu d’autre choix que d’admettre que le Maroc avait obtenu dans la cuisine. C’est alors qu’il porte plainte auprès de Rabat pour utilisation sans autorisation des eaux territoriales espagnoles. En outre, il a averti qu’il était en train de traiter les sanctions correspondantes.

    Il l’a fait en remettant une note verbale à l’ambassade du Maroc, qui à l’époque n’avait pas d’ambassadeur à Madrid car Karima Benyaich avait été convoquée pour consultation après la Marche verte sur Ceuta en mai 2021.

    Comme nous avons tous pu le vérifier, le Maroc a utilisé la note verbale pour nettoyer les vitres de son siège diplomatique dans la capitale espagnole.

    Et depuis, Rabat n’a fait que manger des terres à l’Espagne et profiter de la faiblesse d’un gouvernement de coalition qui a besoin de faire de la dentelle et de céder même sur des principes pour faire passer des lois par décret.

    Rabat nous vend l’idée que les choses ne s’arrangeront pas tant que les communistes de Podemos ne quitteront pas le gouvernement. Les choses vont-elles changer avec un gouvernement d’un autre signe politique ? Peut-on récupérer l’espace perdu ? Les relations peuvent-elles être canalisées après que le roi Mohamed VI lui-même a donné sa parole qu’il renonçait aux actes unilatéraux ?

    Cela me donne qu’au Maroc on ne pardonne pas à notre président ni son voyage à Melilla et Ceuta avant de rencontrer Mohamed VI, ni qu’il ait dit que nous ne sommes pas une ville occupée mais une ville espagnole.

    Et tellement espagnol que nous devons tamponner notre passeport pour sortir de la ville. Et pour autant que je sache, le passeport n’est tamponné qu’à l’étranger. Par conséquent, le Maroc admet que nous sommes l’Espagne malgré le fait qu’ils essaient de nous vendre dans des documents officiels comme une « ville arrachée ».

    Nous comprenons que le pays traverse la pire sécheresse des 30 dernières années. L’économie marocaine ne se redresse pas et les jeunes n’envisagent qu’un avenir qui passe par l’émigration. Et tandis que le Maroc vend sa fumée qu’il va construire une Costa del Sol sur la côte qui surplombe la mer d’Alboran, la vérité est que le Rif est encore à des années-lumière du développement et de la différence de revenus de Melilla.

    De quoi vivent les gendarmes et les douaniers sans métier atypique et avec des salaires de misère ? Probablement pour avoir outrepassé leurs devoirs et harcelé et extorqué ceux qui ont de l’argent : les Espagnols.

    Mais ce n’est qu’une hypothèse. Nous savions que la mention que Pedro Sánchez nous a fait un clin d’œil du Congrès des députés dans son discours lors du débat sur l’état de la nation allait faire des cloques. De ces poudres, ces boues.

    Le harcèlement des navires Melillenses ne peut être toléré, caché ou justifié par la prétendue lutte contre l’immigration irrégulière. Il faut demander au Maroc des explications à la sérénité de ceux qui savent que par bravas nous perdons tous.

    Il serait irresponsable de laisser la mèche s’allumer et éclater un conflit qui pourrait être résolu dans les bureaux tant que le problème n’est pas balayé sous le tapis. Nier l’évidence peut faire exploser toute cette impuissance et si cela se produit, ce sera une catastrophe pour tout le monde.

    Si nous ne sommes pas capables de régler par nous-mêmes nos différends avec les autorités marocaines, nous devons demander de l’aide à Bruxelles. Le Maroc doit comprendre que nous ne sommes pas seuls.

    El Faro de Melilla, 09/08/2022

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla

  • Nador-Melilla : Les six questions qui fâchent

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    Dans son rapport sur les tragiques événements de Nador-Melilla, l’AMDH pose six questions essentielles sur le déroulement de cette journée du 24 juin. ENASS présente ces éléments pour reconstituer le puzzle de ce drame.

    Dans son analyse de ces événements, la section de Nador de l’AMDH explique ce drame par une succession de décisions qui ont eu un effet sur l’ampleur du drame. Tâchant de présenter une lecture minutieuse des faits, cette association pose des questions à l’opinion publique.

    « Six décisions graves prises par les autorités marocaines ont été derrière cette tragédie avec un bilan très lourd jamais enregistré de cette manière sur toutes les voies de migration sud vers l’Europe », estime Omar Naji, de l’AMDH Nador, lors du point de presse de présentation.

    La principale organisation des droits humains au Maroc présente ces questions/décisions comme suit : la fréquence des attaques depuis avril 2022, le retard d’intervention des autorités le 24 juin, le choix d’encerclement après la tentative, l’usage « excessif » des gaz lacrymogènes, le retard dans les secours et la faible mobilisation des moyens sanitaires sur les lieux du drame.

    – Question #1 : Des attaques quotidiennes
    Pour l’AMDH, le dégel des relations entre le Maroc et l’Espagne sur la coopération migratoire : « Pourquoi les autorités ont tenu à attaquer presque quotidiennement les migrants même lorsqu’ils étaient dans les forêts plus loin à presque 20 km de Nador directement après la normalisation des relations maroco-espagnoles ? », s’interroge l’AMDH dans ce document de 21 pages.

    – Question #2 : Une intervention tardive
    La section de Nador qui suit la gestion des migrations dans la région pendant deux décennies, porte un regard critique sur le travail des autorités, essentiellement réduit à sa dimension sécuritaire. Sur la gestion opérationnelle, l’AMDH pose trois questions précises :

    « Pourquoi les autorités n’ont pas essayé de disperser les migrants avant d’arriver au poste frontalier de Bario Chino, lorsqu’ils étaient en route sur un itinéraire de 6 km depuis la forêt d’Izenoudene vers la frontière ? ». Précisons que sur les images diffusées par les autorités, on voit les migrants marcher depuis la forêt durant plusieurs minutes, sans intervention des forces de l’ordre. « Il est probable que les forces de l’ordre voulaient prendre un avantage sur les migrants en se positionnant en haut de la colline. Mais ceci reste une hypothèse que les autorités doivent justifier et expliciter », précise Naji.

    – Question #3 : L’encerclement à Bario Chino
    Troisième question cruciale : « Pourquoi dès l’arrivée des migrants au poste frontalier, les autorités ont mobilisé presque 2000 agents des différentes forces pour encercler en premier lieu les migrants et ne leur laisser aucune possibilité de battre en retraite et de revenir vers les forêts de Gourougou ? », ajoute l’AMDH.Cet étau dressé de 200 m² a été le théâtre d’images insoutenables de réfugiés jetés sur le sol, sans distinction entre les personnes mourantes ou blessées

    – Question #4 : L’usage intense des gaz lacrymogène
    Quatrième question pour essayer de comprendre le drame est posée par ce document : « Pourquoi tout cet usage excessif de bombes lacrymogènes contre des centaines de migrants encerclés dans un lieu étroit et presque fermé ? », proteste l’AMDH. Plusieurs témoignages recueillis par ENASS confirment l’effet des projectiles tirés du côté marocain et espagnol dans l’étouffement et le mouvement de foule au niveau de la porte Bario Chino. Dans son rapport, le CNDH pointe du doigt l’asphyxie comme « cause du décès » pour donner suite à une « catastrophe de masse » sans pouvoir préciser si ces projectiles avaient amplifié le nombre de décès.

    – Questions #5 et #6 : Secours tardifs et sélectifs
    La cinquième et sixième question interrogent la rapidité et l’efficacité des secours la matinée du 24 juin. « Pourquoi les autorités ont commencé par transporter les morts par les ambulances de la protection civiles, alors que les blessés sont restés des heures à terre sans aucun secours ? », se demande l’AMDH.

    Et d’ajouter une dernière question : « Pourquoi les autorités marocaines, mais aussi espagnoles n’ont mobilisé aucune équipe ni moyens de secours sur place pour secourir des dizaines de migrants qui agonisaient devant les yeux des autorités. Cette situation grave nécessitait des équipes médicales et non pas des centaines de militaires ». L’AMDH précise dans son rapport que 4 ambulances ont été mobilisées à partir de 11h30. Elles ont servi en premier pour transporter les morts et non pas les blessés. Durant cette journée, 20 ambulances ont été mobilisées. Elles ont transporté les blessés jusqu’à 21h du soir. Pour le CNDH, « les soins nécessaires ont été présentés ».

    « Pourquoi tout cet usage excessif de bombes lacrymogènes contre des centaines de migrants encerclés dans un lieu étroit et presque fermé ? ». AMDH Nador.


    Pour l’AMDH, ces décisions « graves et successives prises par les autorités marocaines pendant quelques jours seulement marquant un nouveau tournant dans la façon de pratiquer le rôle de gendarme que joue le Maroc directement après la normalisation des relation maroco-espagnoles et qui expliquent largement ce bilan très lourd en morts, blessés et disparus », conclue cette association qui continue à revendiquer « une enquête indépendante et complète sur ce drame ».

    Enass Media, 23/07/2022

    #Maroc #Melilla #Ceuta #Migration #AMDH_Nador

  • Maroc : La police a tué 27 migrants africains à Melilla

    Maroc, Melilla, migrants africains, migration, AMDH,

    27 migrants africains tués lors des violences policières à Melilla
    Le crime abject du Makhzen
    «La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d’une répression sans précédent des autorités marocaines», souligne un rapport de l’Association marocaine des droits humains présenté le 20 juillet à Rabat.

    Le coup de grâce! Le pouvoir marocain a beau essayer de trouver des échappatoires pour tenter de justifier le crime abject de Melilla qui a coûté la vie à 27 migrants africains, les preuves pleuvent et finissent par démontrer qu’ils a bien leur sang sur les mains. Le rapport de l’association marocaine des droits humains publié le 20 juillet à Rabat l’accable. «La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d’une répression sans précédent des autorités marocaines», souligne le document présenté par Omar Naji, vice- président de la section de l’Amdh de Nador.

    Présenté lors d’une conférence de presse, un document de cette ONG sur le drame de Melilla. Il dément de surcroît le bilan officiel des autorités marocaines. Selon ces dernières, 23 migrants en situation irrégulière ont péri à la suite de bousculades et de chutes pendant la tentative d’entrée massive dans Melilla. «Le bilan de l’association repose sur des sources dignes de confiance. Il s’agit d’un crime ignoble, résultat de politiques migratoires mortifères», a souligné le militant des droits de l’homme. Mettant fin à un rêve qui s’est éteint aux portes de l’Europe. Au pied de la clôture de fer qui sépare l’enclave espagnole Melilla du territoire marocain où 27 d’entre eux, au moins, qui ont tenté de franchir cet ultime obstacle pour atteindre le «Graal», trouveront la mort après une intervention d’une violence inouïe des forces de répression marocaines qui s’est soldée par un massacre.

    Le rapport de l’Amdh est impitoyable. Il pointe directement les forces de répression marocaine mettant en exergue leur caractère barbare, sauvage, inhumain. «Pour la première fois lors d’une tentative de passage frontalier à Melilla, les forces marocaines ont cerné les migrants, sans leur laisser d’issue pour leur donner la possibilité de revenir en arrière et regagner leurs campements, comme cela s’est toujours fait», indique la principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc faisant état de 64 migrants africains toujours portés disparus soulignant l’acte délibéré de la police marocaine.

    «La décision d’attaquer violemment les demandeurs d’asile une fois arrivés à la barrière (séparant les territoires marocain et espagnol) est sans doute la cause principale derrière le bilan très lourd», affirme l’Organisation non gouvernementale du royaume. Les images répercutées par les télévisions du monde entier et les réseaux sociaux, étaient extrêmement choquantes, humiliantes, inhumaines. Elles ont témoigné du caractère barbare du Makhzen.

    Des images diffusées par l’Association marocaine des droits de l’homme ont montré des migrants arrêtés par les forces de répression marocaine entassés les uns sur les autres à même le sol bafouant le moindre respect à la dignité humaine. Bon nombre d’entre eux avaient le visage en sang. Des voix se sont élevées pour réclamer une enquête indépendante sur les circonstances de cette tragédie. «Nous appelons à l’ouverture d’une enquête rapide et transparente», avait déclaré aux médias, Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Amdh à Nador, dans le nord du Maroc.

    L’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu’au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain, a, par ailleurs, été exigée par l’ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l’Afrique et l’Espagne. Les choses semblent vouloir avancer. Le caractère inhumain du pouvoir marocain qui a tenté d’effacer les traces de son abject crime est mis en évidence. La tentative d’enterrement au cimetière de Sidi-Salem, à la suite du drame du 24 juin, a été mise en échec par la section locale de l’Amdh qui avait alerté contre une initiative «des autorités sans identification et sans autopsie» des corps.

    L’ONG a indiqué avoir « une présence inhabituelle d’agents d’autorités en train de superviser le creusement de 21 tombes dans le carré réservé aux migrants», a été constaté par l’ONG. «La publication de photos et la mobilisation qui a suivi ont sans doute poussé les autorités à abandonner cette action…», souligne le document de l’Association marocaine des droits humains.

    L’Expression, 23/07/2022

    #Maroc #Melilla #Migrants_africains #AMDH

  • Maroc : Près de 1000 migrants sont morts en 6 mois

    Maroc, Ceuta, Melilla, Espagne, migration, AMDH,

    Près de 1 000 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne au cours du premier semestre 2022 : ONG

    Au moins 978 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne par la mer au cours des six premiers mois de 2022, soit une moyenne d’environ cinq par jour, a indiqué mercredi une association de défense des droits des migrants.

    C’est moins de la moitié du chiffre de 2 087 enregistré au cours des six premiers mois de 2021, selon l’organisation non gouvernementale espagnole Caminando Fronteras qui suit les données des bateaux en détresse.

    Le groupe suggère que moins de personnes tentent d’atteindre l’Espagne parce que le Maroc a intensifié sa répression des traversées de migrants depuis que Rabat et Madrid ont renoué des liens diplomatiques en mars.

    L’association souligne également que 2021 a été une année particulièrement meurtrière pour les tentatives de traversée de migrants vers l’Espagne, avec plus de 4 000 décès ou disparitions.

    Plus de 80 % des décès ou disparitions survenus au cours des six premiers mois de l’année ont eu lieu lors de tentatives pour atteindre les îles Canaries, situées dans l’Atlantique.

    La route vers les Canaries est particulièrement dangereuse en raison des forts courants, et les voyages dans des bateaux souvent surchargés et sans eau potable suffisante prennent plus d’une semaine pour atteindre l’archipel.

    De nombreux départs se font depuis des ports éloignés du Sahara occidental, de la Mauritanie ou même du Sénégal, à quelque 1 500 kilomètres (900 miles) au sud.

    L’Espagne a longtemps été un point d’entrée clé pour les migrants en quête d’une vie meilleure en Europe.

    Mais le nombre de migrants entrés en Espagne par la mer a diminué de 35,7 % au deuxième trimestre 2022 par rapport au premier trimestre, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres du ministère de l’Intérieur.

    #Maroc #Ceuta #Melilla #Migration

  • Maroc: Le Makhzen pointé du doigt dans le drame de Melilla

    Maroc, Melilla, migrants africains, AMDH,

    Drame de Melilla : un nouveau rapport d’une ONG marocaine pointe la responsabilité du Makhzen

    L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a indiqué que 27 migrants africains ont perdu la vie lors des violences policières ayant accompagné la tentative de traversée de la clôture de Melilla, le 24 juin, par près de 2000 d’entre eux, mettant en cause la responsabilité du Makhzen dans cette tragédie.
    « La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d’une répression sans précédent des autorités marocaines », a dénoncé Omar Naji, de l’AMDH, qui présentait mercredi un rapport de cette ONG sur le drame de Melilla lors d’une conférence de presse à Rabat, réfutant le bilan officiel de 23 morts communiqué par les autorités marocaines.

    « Il s’agit d’un crime ignoble, résultat de politiques migratoires mortifères », a dénoncé Naji, soulignant que le bilan de l’association « repose sur des sources dignes de confiance ».

    Le rapport de l’AMDH précise que « la décision d’attaquer violemment les demandeurs d’asile une fois arrivés à la barrière (séparant la ville marocaine de Nador et l’enclave espagnole de Melilla) est sans doute la cause principale derrière le bilan très lourd ».

    « Pour la première fois lors d’une tentative de passage frontalier à Melilla, les forces marocaines ont cerné les migrants, sans leur laisser d’issue pour leur donner la possibilité de revenir en arrière et regagner leurs campements, comme cela s’est toujours fait », a ajouté la même source.

    Faisant état de 64 migrants africains toujours portés disparus, la principale association indépendante de défense des droits humains au royaume a fustigé « l’usage excessif de gaz lacrymogène » par la police marocaine, ainsi que « l’encerclement des ressortissants sur une superficie étroite au pied de la clôture » qui a provoqué un effet de bousculade et d’asphyxie, ayant conduit à la mort des premières victimes.

    L’AMDH a, en outre, rejeté le « nouveau discours de criminalisation » des migrants. Quand ces derniers tentent une traversée terrestre en escaladant des clôtures barbelées, ils « le font sans rien payer, contrairement à ceux qui la tentent par voie maritime », argue Naji.

    Concernant la tentative d’enterrement au cimetière de Sidi-Salem, à la suite du drame du 24 juin, l’AMDH a indiqué que sa section locale avait alerté contre une initiative « des autorités sans identification et sans autopsie » des corps.

    L’ONG a indiqué avoir « constaté une présence inhabituelle d’agents d’autorités en train de superviser le creusement de 21 tombes dans le carré réservé aux migrants ».

    « L’un des responsables du cimetière a déclaré à l’AMDH-Nador en avoir reçu l’ordre », précise le rapport. Celui-ci ajoute que la publication de photos et la mobilisation qui a suivi « ont sans doute poussé les autorités à abandonner cette action, après avoir finalisé le creusement de 16 tombes seulement ».

    D’autre part, l’AMDH a estimé à presque 100 le nombre de demandeurs d’asile refoulés à chaud de l’autre côté de la clôture de Melilla, au cours des événements du 24 juin.

    Elle a dénoncé, dans ce sens, des violences de la part des agents espagnols et marocains, lesquels « ont pénétré au-delà de la barrière pour les récupérer ».

    « La responsabilité des autorités espagnoles est totale concernant le non-respect du droit d’asile et les violences subies par les 100 demandeurs d’asile refoulés », a souligné le rapport de l’AMDH, déplorant l’absence d’une enquête indépendante afin de « définir clairement les responsabilités ».

    APS

    #Maroc #Melilla #Migrants_africains

  • Federico Trillo: Le Maroc n’est pas un pays démocratique

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    Federico Trillo* : « Le Maroc n’est pas un pays démocratique. Tôt ou tard, le président Sánchez devra rendre compte de sa politique de compromission avec le ce régime à propos du Sahara occidental ».

    L’ancien président du Congrès des députés, troisième plus haute autorité de l’État sous le gouvernement de José María Aznar, analyse pour le journal espagnol catholique en ligne El Debate** la politique étrangère, la défense nationale et les errances du gouvernement actuel en matière territoriale. Il dénonce avec virulence l’abandon par le chef du gouvernement espagnol, minoritaire, des principes fondateurs de la diplomatie de son pays vis-à-vis du Sahara occidental. Cette politique illégale d’abandon, sera, tôt ou tard sanctionnée.

    Propos recueillis par Maria Jamardo

    Le 11 juillet, cela fera 20 ans que l’invasion de l’îlot Perejil a eu lieu. Comment vous rappelez-vous cet incident ?

    Federico Trillo : La crise du gouvernement de José María Aznar venait de se terminer. Je revenais d’une passation de pouvoirs avec le prince Felipe de l’époque et, vers 15 heures de l’après-midi, lorsque je suis arrivé au ministère de la Défense, le nouveau ministre de l’Intérieur, Ángel Acebes, m’a appelé pour me dire que la Guardia Civil avait détecté la présence de soldats marocains sur l’îlot et qu’ils avaient hissé le drapeau marocain et monté une tente. C’est la première nouvelle que j’ai eue. Il nous a fallu un certain temps pour le confirmer parce qu’à l’époque il était difficile de localiser les personnes à Ceuta, mais elles ont confirmé qu’il s’agissait d’une opération, parfaitement calculée et dirigée par le Maroc pour rompre le statu quo international de l’île comme res nullius – qui n’appartient à personne – et se l’approprier.

    Propagande par voie de fait… Quelle était l’intention du Maroc avec cette invasion ?

    Le roi Hassan II a toujours eu un grand mépris pour la région du nord du Maroc. En fait, il ne l’a jamais visitée. Son fils Mohammed VI, quant à lui, a voulu dès le départ marquer sa présence dans le nord, dans le Rif, pour montrer qu’il ne renonçait pas à la totalité de ses revendications territoriales. Il l’a fait en calculant qu’en Espagne, à l’époque, la crise gouvernementale était une crise négative, et non une crise de renforcement, comme elle l’était réellement. Et il a cru voir le bon moment pour diriger cette opération, qu’il a personnellement conçue et commandée.

    Quelles étaient les relations avec le Maroc à l’époque ? Qu’est-ce qui a changé depuis ?

    À l’époque, les relations avec le Maroc étaient bonnes et fluides. J’avais moi-même rendu visite à Mohammed VI au nom du Royaume d’Espagne pour lui présenter mes condoléances après la mort de son père, et il m’avait dit qu’il considérait le roi Juan Carlos Ier comme une référence pour la démocratisation de son pays. Cependant, il est important de réaliser que le Maroc n’est pas un état de droit, ce que le gouvernement socialiste actuel ignore. En surface, il veut se présenter comme démocratique mais, au fond, c’est la volonté du monarque et de son entourage qui est déterminante : ils disent une chose et en font une autre. C’est ce qui s’est passé à l’époque. Il est donc impossible d’avoir des relations avec le Maroc dans lesquelles on oublie la deuxième partie de l’équation, à savoir que, malgré les efforts de démocratisation, il existe une composante autocratique très élevée.

    La démission du gouvernement de Pedro Sánchez au sujet du Sahara a-t-elle signifié un abandon de la souveraineté de notre État au Maroc ?

    L’Espagne ne peut être comparée à un tel régime et, par conséquent, tôt ou tard, le président Sánchez devra rendre compte de ce qui s’est passé, ce qui a été fait derrière les canaux diplomatiques, en renonçant aux principes et aux résolutions des Nations unies et à la responsabilité de l’Espagne en tant que puissance colonisatrice. De plus, le Conseil des ministres a été contourné, le Parlement qui a voté contre cette position a été bafoué, et la présence du chef de l’État dans les relations internationales a été omise, remplacée par celle du président Sánchez. En échange de quoi ? J’ose espérer que la semaine prochaine, Sánchez clarifiera tout cela lors du débat sur l’état de la nation.

    – L’expansionnisme marocain en procès. Comme l’atteste cette carte du « Grand Maroc », revendiqué par l’Istiqlal dès 1956. Non seulement ce parti ultra nationaliste revendiquait le Sahara occidental, mais également la totalité de la Mauritanie, une partie de l’Algérie et du Mali….
    Sánchez a assuré qu’il n’y avait aucun doute sur l’appartenance de Ceuta et Melilla au territoire espagnol. Compte tenu des précédents, le Maroc insistera-t-il sur son intention historique de les annexer ?

    La parole de Pedro Sánchez, dans ce cas, ne vaut rien. Dans les relations internationales, les engagements entre deux États sont formalisés par écrit, avec solennité et ratification. Et ici, nous ne savons pas s’il existe un document écrit, mais ce qu’il n’y a certainement pas eu, c’est la publicité, ni la solennité. Ce que Sánchez peut dire ne vaut rien, mais ce que Sánchez peut montrer, et je ne suis pas convaincu. La nuit même du lancement de l’opération Romeo Sierra, contre la prise de Perejil, dont nous fêtons aujourd’hui les 20 ans, le gouvernement a reçu un appel de Mohamed Benaissa, le ministre marocain des affaires étrangères, pour nous dire qu’ils savaient, par les Américains, que nous préparions quelque chose et que nous devions nous désister parce qu’ils quitteraient Perejil si nous quittions aussi le rocher de Vélez de la Gomera, les Chafarinas et Al Hoceima.

    Ils assimilaient un territoire nullius aux territoires sous souveraineté espagnole et le Maroc révélait déjà sa véritable mentalité de revendication territoriale sur tout, depuis le détroit de Gibraltar jusqu’à Ceuta et Melilla. Nous ne pouvions pas et ne voulons pas abandonner ces territoires de souveraineté espagnole, mais c’est la mentalité du roi du Maroc, et je ne crois pas qu’elle ait changé du tout au tout à la suite de l’abandon du Sahara, ou de tout autre geste de Sánchez. Quiconque croit le contraire, je suis désolé de le dire, est naïf.

    Le Maroc utilise l’immigration clandestine comme moyen de pression. Y aura-t-il désormais un changement de la part du Maroc, comme l’a assuré le gouvernement ?

    Cette histoire sans fin a connu récemment trois chapitres regrettables : celui d’il y a un an à Ceuta, qui a été provoqué et dirigé par le Maroc, celui d’il y a quelques mois, et le récent incident malheureux avec les morts que l’on sait. Dans ce dernier cas, il semble que le Maroc ait voulu montrer ses muscles et l’ait fait avec un crime contre l’humanité contre le droit des nations. Donc, ce n’est pas bon non plus. Il faut rappeler que ces immigrés subsahariens se trouvaient au Maroc parce qu’il ne les avait pas autorisés à traverser son territoire, il les avait sur place et les utilisait donc comme chair à canon. Inacceptable. Absolument inacceptable.

    En ce qui concerne l’Europe et après le sommet de l’OTAN, que nous avons accueilli, il n’y a eu aucun changement concernant Ceuta et Melilla, mais seulement des références au flanc sud ?

    L’OTAN voulait se rétablir à Madrid en tant qu’alliance géopolitique, englobant les démocraties d’Europe occidentale et les deux plus importantes d’Amérique du Nord. Il est vrai qu’elle languissait et que la récente réunion était une relance, j’insiste, de nature politique. Attendons pour voir s’il s’agit également d’une relance du point de vue militaire, car l’engagement de 2 % du PIB est demandé depuis que je suis ministre de la défense et n’a jamais été respecté. Il est vrai que les Américains ont maintenant menacé de partir et que la guerre en Ukraine a montré que, sans eux, l’Europe n’a pas de défense du tout. Mais il me semble que des engagements plus forts n’ont pas été pris, comme, par exemple, le renforcement de la défense européenne avec la programmation d’équipements et d’objectifs qui rendraient crédible une réalité jusqu’ici inexistante et qui ne va guère plus loin que les déclarations – sans doute bien intentionnées, mais toujours rhétoriques – de Josep Borrell.

    – Le Makhzen ne recule devant rien pour faire chanter l’Europe avec sa politique migratoire. Il n’a pas hésité à perpétuer un crime contre l’humanité devant l’enclave de Ceuta en laissant les immigrés escalader les barrières avant de les massacrer. Dans ce dernier cas, le Maroc a voulu montrer ses muscles en perpétrant un crime contre l’humanité, contre le droit des nations. Il faut rappeler que ces immigrés subsahariens se trouvaient au Maroc parce qu’il ne les avait pas autorisés à traverser son territoire, il les avait sur place et les utilisait donc comme chair à canon.

    Rien n’a changé en ce qui concerne Ceuta et Melilla. J’ai eu l’occasion, en tant que juriste, d’être le rapporteur de l’avis du Conseil d’État sur l’entrée de l’Espagne dans l’OTAN en 1982 et je suis tout à fait clair, et j’étais tout à fait clair à l’époque, que Ceuta et Melilla n’étaient pas couverts par la clause Foederis du traité de Washington parce qu’ils étaient en dehors de la zone. Pour le gouvernement espagnol, qui était pressé, à juste titre, de rejoindre l’Alliance, l’engagement politique du secrétaire général de l’époque, Joseph Luns, selon lequel tant qu’il y aurait des forces espagnoles sur le territoire de Ceuta et Melilla, l’affaire fonctionnerait en cas d’agression. Maintenant, la même chose a été répétée, mais la vérité est l’inverse. Il existe un engagement politique mais pas d’engagement juridique formel.

    L’invasion russe en Ukraine a changé de nombreux paradigmes. Comment voyez-vous l’évolution de ce conflit ? Sommes-nous confrontés à une nouvelle guerre froide entre deux nouveaux blocs ?

    La guerre en Ukraine a démontré le renforcement du régime autoritaire de Vladimir Poutine à Moscou. Les arguments utilisés ont plus de deux ou trois siècles et ils ne sont pas combattus avec la propagande exclusive des pays européens et les bonnes intentions des armes ou de l’aide humanitaire. Poutine ne va pas abandonner facilement la petite Russie et si l’Europe a un rôle à jouer, et l’OTAN aussi, ils devront le faire par d’autres moyens que ceux qu’ils ont utilisés jusqu’à présent.

    Beaucoup de temps a été perdu en rhétorique européenne vide et piétiste qui ne signifie rien pour la guerre en Ukraine.

    Je dirai également que la guerre en Ukraine n’est pas une renaissance de la guerre froide car, avec la chute du mur de Berlin, bien d’autres choses sont tombées : d’un ordre polaire, nous sommes passés à un ordre multipolaire ; d’une stratégie de dissuasion nucléaire, nous sommes passés à une absence de stratégie et à une multiplicité de puissances nucléaires ; et, alors qu’il y avait auparavant deux grandes puissances, nous devons ajouter la première grande puissance de la Chine et d’autres puissances émergentes. Par conséquent, l’ordre mondial tout entier doit être repensé, notamment sur le plan institutionnel, car le Conseil de sécurité des Nations unies s’est révélé absolument inutile.

    J’ai donc compris que vous êtes en faveur d’une augmentation des dépenses de défense ?

    C’est essentiel. Si l’Europe veut être l’Europe, si elle veut être quelque chose, si elle veut être une unité politique, elle doit avoir une politique étrangère commune. Et aucune politique étrangère n’est possible s’il n’y a pas de politique de sécurité et de défense derrière elle. Et il n’y a pas de politique de sécurité et de défense si elle ne prévoit pas des investissements à la mesure des pays qui représentent les principaux risques et menaces.

    Y compris une future armée européenne ?

    Sans aucun doute.

    Sánchez est arrivé à Moncloa en parlant des dépenses de défense comme étant dispensables et en maintenant qu’il aura besoin du Parti Populaire pour sauver l’augmentation parce que ses partenaires ne le soutiennent pas…

    Tant que Sanchez est à Moncloa, il n’y aura pas de changement. Il a été comparé à un magicien qui déplace les pièces de telle manière que vous ne savez jamais ce qui va se passer. Et c’est ce qui va se passer ici aussi. Il est maintenant prévu qu’un crédit soit approuvé pour porter les dépenses de défense à 2 % du PIB. Pour y parvenir, tout d’abord, nous devons être conscients qu’il s’agit de dépenses pluriannuelles, de sorte que nous devons concevoir des programmes qui, d’ailleurs, devraient être conjoints, du moins les plus importants, avec d’autres pays européens, dans lesquels nous avons déjà une certaine expérience de coproduction. Mais il faut ensuite les soutenir en termes de budget. Si on me demande mon avis, je crois que le Parti populaire ne peut pas jouer ce jeu, car s’il veut vraiment contribuer, et il le veut certainement, à la défense de l’Espagne et à la défense européenne, il doit exiger du gouvernement un engagement parlementaire ferme, intouchable, d’augmenter les dépenses qui ont été engagées verbalement à l’OTAN pour les dix prochaines années.

    Vous parlez de procédures parlementaires, d’engagements à moyen et long terme d’un gouvernement qui a fait déclarer deux états d’alarme anticonstitutionnels…

    J’ai soulevé l’inconstitutionnalité des deux décrets annulés par la Cour constitutionnelle auprès du président du Parti populaire de l’époque mais, malheureusement, je n’ai pas été écouté. Il est vrai que j’ai quitté la politique mais pas le droit. La violation de la Constitution était si atroce que deux personnalités, Pedro Cruz Villalón, professeur de droit constitutionnel et ancien président du Tribunal constitutionnel, sur proposition du Parti socialiste, et le meilleur expert espagnol de l’état d’anomalies, c’est-à-dire l’alarme, l’exception et le siège, l’ont dit. Et Manolo Aragón, également ancien vice-président du Tribunal des garanties, professeur de droit et proposé par le Parti socialiste.

    Les juges ont demandé au Congrès et au Sénat d’insister sur le renouvellement du CGPJ, comment voyez-vous la paralysie, quelle est la solution appropriée ?

    Il me semble que la situation actuelle est la preuve de l’échec retentissant du système, comme l’a déjà fait la Cour constitutionnelle dans la phrase dans laquelle elle a validé le système actuel. Il a dit que c’était constitutionnel, mais en quelque sorte, il a dit mais moins. La chose correcte est que le Conseil fait partie du Conseil. Élu parmi et par les juges et les magistrats. Cela a toujours été ma thèse logique. Malheureusement, je ne l’ai jamais vu se réaliser et je pense que le Parti populaire a raison de plaider pour un retour à ce système et de ne pas entrer dans des négociations de trilogue en tout cas.

    Le gouvernement propose maintenant d’annuler la réforme qui empêchait le Conseil de nommer et de contrôler la Cour constitutionnelle, cela invalide-t-il la séparation des pouvoirs ?

    Pas seulement ça. C’est un exemple plus grave de l’utilisation perverse de la loi et du mépris de la loi, dont Sánchez a une vision instrumentale, car cela l’arrange. C’est la vieille thèse marxiste remise au goût du jour, aujourd’hui ravivée par cette dernière manifestation de la coalition gouvernementale, pour discréditer le pouvoir judiciaire et l’État de droit.

    Aussi avec les grâces ?

    Cela devra être décidé par la Cour suprême et c’est à nous de la respecter, mais il me semble que les grâces accordées aux séparatistes, qui sont les partenaires de la coalition de Pedro Sánchez, n’étaient pas appropriées. Le gouvernement s’est laissé aller au discours indépendantiste pour les justifier car il dépend politiquement d’eux pour se maintenir à Moncloa. Ceci étant, il est insupportable, dans la situation dans laquelle se trouve l’Espagne, de prolonger la législature.

    Laissez-moi vous dire à l’avance qu’il s’agit d’une autre manipulation de l’histoire, comme la mémoire démocratique. Et le fait est que le discours politique est aujourd’hui complètement manipulé. La seule histoire, la seule vraie histoire de ce qui s’est passé en 2019 en Catalogne est là et nous l’avons vécue. Il n’y a pas besoin de révision. C’est ce qui s’est passé. Ce sont des criminels purs et durs, condamnés par la Cour suprême. Bien sûr, comme Sánchez n’a pas d’alternative à eux et aux autres criminels du Pays basque, il pourra s’en accommoder. Je crois, et je l’ai déjà dit, que Sánchez est un homme qui réinvente chaque jour un mensonge pour rester au pouvoir, ce qui est son seul objectif et il est prêt à tout.

    Le dernier en date des récits de victimisation du séparatisme dont nous parlons est le scandale d’espionnage du gouvernement…

    Un autre mensonge et un autre travail bâclé. Le CNI agit sur les ordres du gouvernement. Je suis légitimement fier d’avoir été celui qui a conçu la structure juridique du Centre national de renseignement – jusqu’au nom, dérivé de l’ancien CESID, dont j’avais combattu les défauts dans l’opposition – la loi de fonctionnement, la loi et l’autorisation de certaines de ses activités au titre des droits fondamentaux sous l’égide de la Cour suprême et de la Commission pour rendre compte des fonds réservés et des secrets officiels. Par conséquent, je peux dire que tout ce qui a été dit est un gros mensonge. Les partisans de l’indépendance ont fait l’objet d’une enquête du CNI parce que c’était leur obligation, avec l’autorisation préalable de la Cour suprême. Et le gouvernement était au courant, car la CNI ne fait rien dont le gouvernement ne soit pas au courant, puisque c’est lui qui fixe ses objectifs annuels et qui reçoit ses rapports. Ce qui se passe, c’est qu’il est très confortable pour Sánchez de s’asseoir pour négocier en sachant quelles astuces l’autre partie a dans sa poche.

    Et la deuxième partie, le truc de Pegasus ? Je n’y crois pas. Que l’Espagne, qui est l’un des pays les plus avancés de l’Europe de l’OTAN, ait vu la présidence du gouvernement et ses ministres écoutés par un pays tiers, ce qui n’aurait pas été détecté par les services de renseignement et par l’intelligence internationale qui se réunit tous les deux ou trois mois à Berne. C’est faux, tout simplement faux. Et la preuve en est que l’on n’a jamais entendu parler d’une telle histoire, inventée un jour par un certain Félix Bolaños.

    El Debate

    *El Debate en ligne est l’héritier du journal du même nom, qui est devenu l’un des grands journaux espagnols du premier tiers du XXe siècle sous la direction d’Ángel Herrera Oria. Le journal se présente comme le défenseur des « valeurs de l’humanisme chrétien, en plaçant au centre la liberté et la dignité de la personne et le droit à la vie. » Il « soutient l’unité de l’Espagne et son ordre constitutionnel démocratique ainsi que la langue et la culture espagnoles. »

    **Federico Trillo-Figueroa y Martínez-Conde (Cartagena, 1952) est titulaire d’une licence en droit de l’université de Salamanque et d’un doctorat en droit de l’université Complutense de Madrid. Il s’est engagé dans la marine en tant que premier de sa classe en 1974, où il a été affecté au bureau du procureur de la zone maritime méditerranéenne et, plus tard, à la direction des constructions navales militaires. En 1979, il intègre l’équipe juridique du Conseil d’État par voie de concours sans restriction. Il a pris sa retraite de commandant en 1989 pour entrer en politique, rejoignant les rangs du Partido Popular. Il devient président du Congrès des députés et ministre de la défense dans la première législature de José María Aznar.

    Source: Afrique-Asie, 16/07/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #Ceuta #Melilla #Sahara_Occidental #Federico_Trillo


  • Le Maroc a-t-il encore sa place au sein de l’Union africaine?

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    Une place au sein de l’Afrique

    Le Maroc a-t-il encore sa place au sein de l’Union africaine ? La question mérite sérieusement d’être posée au regard de la posture du régime du Makhzen au sein de l’organisation panafricaine et de son attitude envers les États et les peuples africains.

    Les appels pour l’exclusion du Maroc de l’UA se multiplient. L’irrespect le plus total que les feudataires du Makhzen, en mission commandée, affichent pour l’organisation panafricaine, ses structures, mais aussi son acte constitutif, sont de bonnes raisons pour s’interroger sur les raisons qui ont poussé le Makhzen à acter l’accession du Maroc à l’UA en 2017. Une adhésion qui devait imposer au Maroc de se conformer à l’Acte constitutif et donc de reconnaître l’indépendance du Sahara occidental de fait. Or, depuis, le régime marocain a non seulement multiplié les manœuvres pour se soustraire à ses responsabilités, mais a intensifié le lobbying pour alimenter les divisions au sein de l’UA, en sus d’essayer d’y introduire le cancer sioniste.

    Le récent drame migratoire de Melilla a confirmé les velléités makhzéniennes de s’inscrire dans un agenda qui contredit tous les principes africains et va à l’encontre des intérêts du continent. Le fait que le Makhzen se serve de cette ignominie, de ce massacre innommable, de justificatif pour s’imposer en tant que partenaire privilégié de l’Otan et de l’Union européenne en particulier, ne fait que susciter des interrogations sur l’appartenance du régime marocain à l’Afrique et à ses structures. Des structures au sein desquelles il sévit en toute impunité.

    C’est justement cette question qui est posée aujourd’hui par la société civile et les intellectuels africains. Hier, l’analyste namibien Vitalio Angula a estimé dans une tribune que « le Maroc devrait être sanctionné par l’UA pour son traitement des migrants du Tchad, du Niger, du Soudan et du Sud Soudan.

    Il devrait aussi être exclu de l’Union africaine pour avoir constamment montré son mépris pour le reste de l’Afrique ». C’est une position qui reflète bien la situation dans laquelle le Makhzen a mis le Maroc, lequel devait pourtant naturellement évoluer au sein d’une Afrique unie.

    La Sentinelle, 13/07/2022

    #Maroc #Melilla #Migration #Migrants_africains #Union_Africaine

  • Drame de Melilla : Le Maroc pris à la gorge

    Drame de Melilla : Le Maroc pris à la gorge

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    C’est le vrai visage d’un État barbare et sanguinaire que le monde a découvert, le 24 juin dernier, à Melilla.

    Mohamed AMROUNI

    L’usage excessif de la force à Melilla qui a conduit à la mort de 37 migrants d’origine africaine continue de susciter des réactions à l’échelle internationale. Rankhumise Sello Patrick, le chargé d’affaires auprès de l’ambassade d’Afrique du Sud à Alger a déclaré, hier, que «le gouvernement sud-africain insiste sur la nécessité d’ouvrir une enquête sur les actes de brutalités commises au Maroc». Cela avant de rappeler «l’obligation de tous les pays de respecter le droit international, de traiter tous les migrants avec dignité». Il intervenait en marge du forum du quotidien El Moudjahid. La demande du diplomate n’est pas la seule. Elle s’ajoute aux appels des membres du Parlement européen, de l’Union africaine et d’un comité spécial des Nations unies à exiger une enquête rapide afin de faire la lumière sur cette tragédie. Les médias montent au créneau pour dénoncer ce «crime contre l’humanité».

    La politique migratoire du Maroc et la violence avec laquelle il traite les citoyens africains, sur son sol, est digne des «régimes les plus violents que l’humanité ait connus auparavant», a indiqué un article publié sur le média en ligne Le Panafrikanist. L’article en question est intitulé: «Les mauvais traitements infligés aux migrants par le Maroc sont une politique délibérée de crimes systématiques contre l’humanité».

    Son auteur revient sur «les vidéos atroces relayées par les citoyens et les médias présents sur le terrain», lors du «terrible massacre» du 24 juin dernier. Des pertes en vies humaines par dizaines et des blessés sauvagement traités pour avoir tenté d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla depuis la ville de Nador. «Plein d’images d’une violence extrême, de traitements inhumains et de terribles scènes de détention, les vidéos ont choqué tout le monde, sauf peut-être les autorités marocaines et leurs alliés», a relevé le média.

    L’Espagne ne manque pas, en effet, une occasion de souligner que «le Maroc est son partenaire stratégique dans la politique migratoire et pousse l’Union européenne (UE) à soutenir le Maroc dans le renforcement et l’équipement de ses forces de police pour ‘’contrôler » et arrêter la migration africaine vers l’Europe», ajoute la même source, soulignant que «le Maroc a reçu quelque 343 millions d’euros depuis 2014 de l’UE, Le Panafrikanist a rappelé «une analyse de Reporters sans frontières, datant de 2021 et dans laquelle cette ONG a fait savoir que la poursuite de la coopération, en matière de migration, pourrait faire grimper ce chiffre jusqu’à «3,5 milliards d’euros pour la période entre 2020 et 2027».

    «Et pour cela», poursuit le média, «le Maroc déploie des mesures atroces contre les migrants pour montrer à ses alliés européens à quel point il prend la question au sérieux».

    L’Expression, 14/07/2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migration #Migrants_africains