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  • France : première rencontre d’historiens sur la colonisation en Algérie

    Topics : Algérie, France, colonisation, mémoire, Guerre d’Algérie,

    La commission d’historiens français et algériens créée pour travailler sur la colonisation française et la guerre d’Algérie a tenu mercredi sa première réunion, a annoncé l’Elysée en révélant la composition de cette instance côté français.

    Les cinq historiens français sont Benjamin Stora (également coprésident de la commission), Florence Hudowitz (conservatrice au MUCEM), le professeur des universités Jacques Frémeaux ainsi que les historiens et enseignants universitaires Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, ont indiqué l’Elysée.

    « Cette commission a tenu sa première réunion aujourd’hui, mercredi 19 avril », indique le communiqué.

    La création de cette instance de dix membres a été annoncée en août dernier à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit de « travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées », rappelle le communiqué.

    Cette commission indépendante « travaillera d’abord sur les origines de la colonisation française en Algérie, au XIXe siècle, en dressant un inventaire des archives déposées en France et en Algérie, et qui traitent particulièrement de la conquête coloniale », précise le communiqué.

    D’autres sujets pourront alors être abordés concernant « la période du XXe siècle, en particulier, l’enchaînement de la guerre et de la décolonisation », ajoute l’Elysée.

    #Algérie #France #Mémoire #Colonisation

  • Les Algériens n’apprécient pas l’audace

    Tags : Algérie, France, Mémoire, crimes coloniaux, colonisation, crimes de guerre,

    Depuis des décennies, les Algériens scandent fièrement le slogan « Un, Deux, Trois – Viva l’Algérie ! face à l’adversité. Pourtant, même ce slogan, qui en est venu à représenter le patriotisme et la résilience algériens, rappelle les souvenirs de l’expérience brutale du pays en tant que colonie française. L’Algérie a obtenu son indépendance en 1962 après 132 ans de brutale colonisation française et le massacre de près de 1,5 million d’Algériens(1), mais l’impact du colonialisme français sur la culture, la société et la politique algériennes se fait encore sentir aujourd’hui. L’éducation française a démantelé la nation commune algérienne, l’identité culturelle et la société homogène (2) et le français est toujours parlé par un tiers de la population et enseigné dans les écoles élémentaires algériennes(3).

    Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, le pays a été confronté à des défis importants dans la construction d’un gouvernement et d’une économie stables. Le gouvernement post-colonial a eu du mal à établir des institutions efficaces et à faire face aux héritages du colonialisme, tels que la pauvreté, l’analphabétisme et le sous-développement. En l’absence d’institutions fortes et de l’État de droit, la corruption s’est généralisée et les élites ont utilisé leur pouvoir et leurs relations pour s’enrichir aux dépens de la population.

    Suite à la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019, l’instabilité sociale et politique a ravagé le pays, l’esprit révolutionnaire étant à son apogée alors que les Algériens continuent de protester contre leur gouvernement corrompu actuel. Pourtant, malgré les vaillants efforts de la nation pour recoller les morceaux de sa démocratie brisée, la France est simplement restée les bras croisés. Lorsqu’on lui a présenté l’occasion idéale de commencer à réparer les énormes dégâts qu’elle a causés à l’Algérie, la France n’a rien fait.

    Ce n’est qu’une fois que la France assumera l’entière responsabilité de leur odieuse colonisation et offrira amende honorable au peuple algérien ainsi qu’aux pays d’Afrique colonisés par la France, que le gouvernement algérien devrait être ouvert aux relations et commencer à guérir correctement en tant que nation avec l’aide du gouvernement français. En attendant, les Algériens vivent avec les souvenirs des martyrs, des montagnes de crânes et des vallées de sang versé sur le chemin de son indépendance alors que le président français exprime peu d’inquiétude.

    Les événements

    La conquête française de l’Algérie, qui a commencé en 1830, n’était pas simplement une entreprise coloniale, mais plutôt un effort pour étendre la souveraineté française sur un territoire qui a ensuite été considéré comme faisant partie intégrante de la France métropolitaine(4). L’annexion de l’Algérie au contrôle français ne s’est pas limitée à une simple influence politique ou économique, mais a également englobé l’intégration sociale et culturelle avec la nation française. Ce lien profondément enraciné est souligné par des mesures telles que la mise en œuvre de la loi et de la langue françaises, ainsi que la migration des colons français vers l’Algérie. Le résultat était une possession coloniale distincte des autres colonies françaises, car elle était considérée comme une extension naturelle du territoire français. Les Français, les Maltais, les Italiens et d’autres puissances coloniales se sont tous installés à travers l’Algérie, avec une affinité particulière pour la région ensoleillée de l’ouest d’Oran. C’était un mode de vie agréable et confortable pour bon nombre de ces colons européens. Cependant,(5) Les partis nationalistes algériens, tels que le Parti du Peuple Algérien (Parti du Peuple Algérien), existaient depuis des années avant la révolution. Ce n’est qu’avec le temps qu’ils sont devenus de plus en plus radicaux en réalisant qu’ils ne pourraient pas accomplir leur souveraineté par des moyens pacifiques.

    Le 31 octobre 1954, la guerre d’indépendance de l’Algérie commence. Le Front de libération nationale (FLN) l’a dirigé dans le but de restaurer la liberté de l’État algérien et de développer une fois pour toutes une social-démocratie. Ce qui a suivi a été un voyage épuisant vers l’autonomie, officiellement considéré comme la guerre d’Algérie. Les nationalistes algériens se sont battus principalement par le biais de la guérilla ou de l’assistance diplomatique à l’étranger. Après sept longues années de combats et de massacres, la France et les dirigeants du FLN signent un accord de paix (7) pour marquer la fin de la guerre. Le combat le plus important pour la justice et la restitution avait commencé. L’Algérie continue de combattre les fantômes de ses colonisateurs.

    La Ratonnade

    Il y avait eu des récits de multiples cas dans lesquels les Français exerçaient leur autorité de manière inhumaine, à la fois avant et tout au long de la guerre d’indépendance. Que ce soit tout au long de la guerre ou après sa conclusion, les Français ont trouvé d’innombrables moyens de narguer les Algériens et de leur rappeler les luttes de leur passé. Le 17 octobre 1961, alors que la guerre touchait à sa fin, près de 30 000 Algériens sont descendus dans les rues de France pour protester contre le couvre-feu préjudiciable imposé aux musulmans algériens. Les autorités étaient déterminées à faire taire les manifestants. Presque immédiatement après le début, les autorités policières ont commencé à utiliser la force brutale, tuant des manifestants et même jetant des corps vivants dans la Seine. Les historiens et les responsables ont convenu que le nombre de morts de cette nuit-là s’élevait à plus de 100. (8) Le gouvernement français n’a pas fait grand-chose pour s’excuser du massacre. À l’occasion de son 60e anniversaire, le président Emmanuel Macron a fait une tentative de reconnaissance décevante, affirmant que les crimes commis par la police française étaient « inexcusables ». (9) Plus troublant encore dans cette entreprise de « représailles » fut le retour de 24 crânes algériens du Musée de l’Homme en 2020. Ces crânes appartenaient aux combattants de la liberté d’Algérie et leur placement dans un musée français rappelle la domination coloniale brutale. En 2022, des documents ont révélé que seuls six de ces crânes appartenaient à des résistants, (10) les autres provenaient d’origines inconnues. Comme prévu, le bureau du président Macron a refusé de commenter l’échange. Il semble que les actions sadiques du gouvernement français se soient maintenant manifestées par des tentatives politiques confuses de rapatriement.

    Réparations paresseuses

    Pour témoigner du comportement prétendument sincère et vraiment tolérant du gouvernement français alors qu’il tente de rétablir les relations avec l’Algérie, on peut observer les déclarations les plus récentes du président Macron. Pas plus tard que le 12 janvier 2023, le président Macron a déclaré qu’il ne « demanderait pas pardon » à l’Algérie pour la colonisation française car « ce mot romprait tous nos liens ». (11) Les cicatrices douloureuses laissées par l’impérialisme français ont été ignorées dans la carrière de Macron. Les paroles de Macron n’ont d’impact que si des mesures sont prises à leurs côtés.

    Le gouvernement français est à une époque où il vise à remodeler ses relations avec les pays africains qu’il a colonisés. Au milieu de cela, ils ont pris des engagements paresseux et creux pour rapatrier les œuvres d’art et les vestiges de l’époque coloniale. Alors que l’actuel président algérien Abdelmadjij Tebboune a accordé à la France l’accès aux ressources de l’Algérie, la France a réduit le nombre de visas pour son pays. Selon le politicien islamiste algérien, le cheikh Ali Belhadj a qualifié les visites de Macron en 2022 de « une colonisation douce, un vol des ressources du peuple algérien ». L’Algérie continue de souffrir des effets de la colonisation aujourd’hui. L’absence d’excuses permet au gouvernement français de se glisser lentement dans les plis de la politique algérienne et de ses riches ressources.

    Il est évident que la France doit assumer l’entière responsabilité de sa colonisation odieuse et offrir amende honorable à l’Algérie et aux autres pays colonisés par la France en Afrique avant toute tentative de réconciliation. Les récentes déclarations du président Macron concernant la colonisation française ont été critiquées comme creuses, et l’Algérie continue de ressentir les effets durables de son passé.

    Les références

    [1] « La guerre d’indépendance de l’Algérie ». Encyclopædia Britannica. Encyclopædia Britannica, inc. Consulté le 10 février 2023. https://www.britannica.com/place/Algeria/The-Algerian-War-of-Independence.

    [2]Hamitouche, Youcef. « Politique éducative du colonialisme français en Algérie et son impact sur la culture et la société algériennes. » Maison. Consulté le 10 février 2023. https://nomadit.co.uk/conference/africaknows/paper/57571#:~:text=With%20the%20French%20colonization%2C%20Algeria,spreading%20French%20education%20in%20Algeria .

    [3]Caulcutt, Clea. « Le passage de l’Algérie à l’anglais signale l’érosion de l’emprise de la France. » POLITIQUE. POLITICO, 2 septembre 2022. https://www.politico.eu/article/algerias-move-to-english-signals-erosion-of-frances-global-influence/#:~:text=Arabic%20and%20Tamazight %20sont%20les,ipar%20un%20troisième%20des%20Algériens.

    [4] Noor Al-Deen, Hana. « L’évolution de la musique Rai – Hana Noor Al-Deen, 2005 – Sage Journals. » Consulté le 10 février 2023. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0021934704273906.

    [5]« Règle coloniale ». Encyclopædia Britannica. Encyclopædia Britannica, inc. Consulté le 10 février 2023. https://www.britannica.com/place/Algeria/Colonial-rule.

    [6] Ibid., « La guerre d’indépendance algérienne ».

    [7] « Trêve franco-algérienne – Histoire ». Consulté le 10 février 2023. https://www.history.com/this-day-in-history/french-algerian-truce.

    [8]Chemam, Mélissa. « Massacre de Paris : 60 ans après, la France doit faire face à son passé colonial. » Histoire | Al Jazeera. Al Jazeera, 17 octobre 2021. https://www.aljazeera.com/opinions/2021/10/17/17-october-1961-60-years-on-france-must-face-its-colonial-past.

    [9]Rouaba, Ahmed. « Comment un massacre d’Algériens à Paris a été dissimulé. » Nouvelles de la BBC. BBC, 16 octobre 2021. https://www.bbc.com/news/world-africa-58927939.

    [10] Méheut, Constant. « La France a restitué 24 crânes à l’Algérie. Ils n’étaient pas ce qu’ils semblaient. Le New York Times. The New York Times, 17 octobre 2022. https://www.nytimes.com/2022/10/17/world/europe/france-algeria-restitution-skulls.html.

    [11] « Macron ne demandera pas le ‘pardon’ de l’Algérie pour le colonialisme. » Nouvelles politiques | Al Jazeera. Al Jazeera, 12 janvier 2023. https://www.aljazeera.com/news/2023/1/12/macron-will-not-ask-algeria-for-forgiveness-over-colonialism.

    [12] « Les islamistes, analystes et utilisateurs des médias sociaux algériens décrivent la visite de Macron en Algérie comme une » colonisation douce « , exigent des excuses et des réparations. » MEMRI. Middle East Media Research Institute, 2 septembre 2022. https://www.memri.org/reports/algerian-islamists-analysts-and-social-media-users-describe-macrons-visit-algeria-soft.

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    #Algérie #France #Colonisation #Crimes_coloniaux

  • Macron reconnaît que Djamila Boupacha a été «torturée»

    Tags : Algérie, Djamila Boupacha, France, Guerre d’Algérie, Mémoire, crimes coloniaux,

    Dans son hommage à Gisèle Halimi : Macron reconnaît que Djamila Boupacha a été «torturée»

    Le président français Emmanuel Macron a, dans son discours en hommage à l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, décédée en 2020, évoqué la militante du FLN, Djamila Boupacha, qu’elle défendait en 1960.

    Reconnaissant son combat pour la décolonisation, pour l’indépendance de l’Algérie et contre la guerre, le président Macron a parlé des affres subis par Djamila Boupacha qui a été, entre autres, torturée et humiliée.

    «L’humiliation, la torture, le viol, l’avaient accablée», a-t-il affirmé en référence à l’attitude de l’avocate lors de sa défense de la militante algérienne.

    «Gisèle Halimi a porté la cause de l’indépendance algérienne. La guerre d’Algérie doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire, ici en France, et en Algérie», a-t-il souligné.

    Le président français reconnaît ici que Djamila Boupacha a été torturée et humiliée, pendant la révolution, franchissant un autre pas dans la reconnaissance des actes de torture et les assassinats dont ont été victimes des militants du FLN.

    M. Macron avait reconnu que l’avocat Ali Boumendjel avait été torturé et assassiné. Vint après le tour de Maurice Audin, également, tué par l’armée coloniale, en Algérie. M. Macron est allé plus loin en présentant des excuses officielles à sa veuve.

    Cependant, les gestes du président français se limitent à des actes symboliques qui ne participent nullement d’une démarche tendant à reconnaître, comme le réclame l’Algérie, les crimes coloniaux, les crimes de guerre commis par l’occupant dont l’armée a pratiqué le massacre à grande échelle, passant des exécutions ciblées aux fumigations et l’extermination de villages entiers.

    C’est la position d’un fort courant français qui ne veut pas reconnaître les crimes commis dans les colonies, particulièrement en Algérie, préférant mettre dans le même panier le FLN et l’armée française.

    Le président s’en est remis à une autre option consistant à réunir dans une même commission les spécialistes et les historiens des deux pays pour se pencher sur l’histoire de la colonisation et de la guerre de libération. Une démarche approuvée par les deux pays.

    Par ailleurs, dans son hommage à sa mère, Jean-Yves Halimi, un enfant de la guerre d’Algérie, a rappelé les menaces de mort qui pesaient sur sa mère et sa famille à l’époque, à cause de son combat pour la décolonisation et contre la guerre d’Algérie.

    Un engagement qui a poussé la famille à une vie sous la contrainte.

    Et s’adressant à elle, il dit : «Tu rejoins au Panthéon de notre récit national celles que j’appelais familièrement les deux Simone, De Beauvoir et Veil.» Et de conclure avec cette sentence post-mortem :

    «Ma mère aurait manifesté aux côtés des manifestants pour les droits des femmes dans toute la France ce mercredi.»

    L’autre fils de l’avocate, le journaliste, directeur du journal mensuel Le Monde Diplomatique, Serge Halimi, a refusé de participer à la cérémonie.

    Il a estimé que la cérémonie n’est pas opportune «alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, notamment pour les femmes».

    Il a affirmé que sa mère l’aurait combattue. L’aîné des Halimi est politiquement plus offensif, notamment à travers ses écrits et ses éditoriaux dans Le Monde Diplomatique.

    Et comme sa mère, il combat les options et orientations socioéconomiques du président Macron.

    Co-fondatrice, avec Gisèle Halimi en 1971, et présidente de l’association «Choisir la cause des femmes», Violaine Lucas a participé au boycott de la cérémonie qui y a vu «une instrumentalisation politique».

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    #Algérie #Gisele_Halimi #Djamila_Boupacha #Macron #Colonisation #Mémoire

  • Relations avec la France : L’Algérie change les règles

    Tags : France, Algérie, colonisation, visa, mémoire,

    L’insistance de la partie française sur les laissez-passer consulaires n’a pas eu d’effet à Alger qui a été obligé de faire une mise au point concernant les titulaires à ce titre d’éligibilité à l’expulsion ; des indésirables pour Paris mais pas forcément algériens puisque bénéficiant de la double nationalité, nés en France et, en prime, «radicalisés» dans l’Hexagone.

    A contrario, Paris n’avait pas de raison solide pour continuer à réduire le nombre de visas délivrés aux demandeurs algériens.

    A ce sujet, les choses sont rentrées dans l’ordre – un retour à l’ordre normal des choses, selon le président Tebboune qui répondait à une question à ce sujet au quotidien Le Figaro – et l’Algérie n’accueillera que les Algériens «indésirables» partis d’Algérie en France.

    Cette séquence a servi aussi à lever l’amalgame entretenu sur les immigrés, les Français de parents algériens et surtout quand ils sont islamistes. Ils sont la face visible de l’échec de la politique française d’intégration.

    Finalement, l’ordre normal est revenu et la France a cessé, dans ses relations avec l’Algérie, de jouer la carte de ses «indésirables» à double casquette.

    Dans son entretien au quotidien français le Figaro, le président Tebboune a ouvert des pistes qui pourraient servir d’ébauche au renouveau de la relation algéro-française.

    Une approche différente ; qui ne fasse pas table rase du dossier mémoriel mais peut passer par le solde du passif qui semble désormais faire l’objet d’une commune vue entre le chef de l’Etat et son homologue français.

    D’ailleurs, le président Tebboune a avoué avoir avec Emmanuel Macron «une certaine complicité» qui permet justement d’avancer sur cette question qui demeure le nœud gordien qui envenime la relation entre les deux pays.

    Pour le président, le président Macron est «l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays».

    Ce qui explique la décision des deux responsables de mettre en place une commission des historiens des deux pays. «Une partie de la colonisation doit être dépolitisée et remise à l’histoire.»

    Cela n’exclut pas bien évidemment le traitement des autres plages de cette douloureuse période, l’a rappelé le président Tebboune, qui souligne qu’il y a des faits que l’on ne peut pas cacher.

    Les deux présidents s’accordent sur l’approche de cette question. Même si le président rajoute légitimement un grain de sel avec une belle sentence qui résume un vieil état d’esprit à transcender parce que constituant un immense obstacle mental pour faire avancer la question de la mémoire.

    «La France doit se libérer de son complexe de colonisateur, et l’Algérie de son complexe de colonisé», dit Tebboune, révélant au grand jour l’état d’esprit ambiant qui n’a lieu plus d’être et que les deux présidents semblent décidés à dépasser pour passer «à autre chose».

    Et il est possible, suivant le propos du président de la République qui a estimé qu’il est urgent d’ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes. «Si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d’intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger», dit M. Tebboune pour recentrer la question suivant les objectifs communs qui concourent à donner une autre dimension et contours aux relations algéro-françaises.

    Des deux côtés de la Méditerranée, c’est ce qui est attendu nonobstant les sujets litigieux ou entretenus comme tels par des sphères qui demeurent hostiles à l’Algérie.

    Il ne s’étalera d’ailleurs pas sur les crimes de la colonisation, mais évoquera les essais nucléaires sous l’angle de leurs effets et dégâts. «Nous demandons que la France nettoie les sites de ces essais, vers Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme.

    Nous souhaitons aussi qu’elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place», a réclamé le chef de l’Etat, sachant qu’une commission française a été mise en place pour étudier les dossiers des «victimes» françaises et algériennes des essais nucléaires effectués par l’armée française en en Algérie.

    La France, habituel facteur de blocage

    Le président Tebboune rappellera aussi le «mauvais jeu» français lors du soulèvement populaire de février 2019 contre le système Bouteflika où la France officielle avait pris position pour la transition, une option préconisée par le clan des Bouteflika alors que le peuple réclamait le départ de «toute la bande».

    Position née probablement d’une mauvaise appréciation et lecture des événements qui se déroulaient en Algérie qui amorçait sa mutation politique.

    La même attitude a été observée dans le dossier du Sahel où la France n’a pas facilité pour ne pas dire qu’elle a entravé la mission algérienne de faire cesser les hostilités et de faire signer aux parties en conflit un pacte de paix. Même sa mise en œuvre, depuis 2015, est restée problématique.

    Aujourd’hui, malgré le retrait de ses forces militaires, l’influence de la France n’a pas diminué. Et l’Algérie l’appelle à la mettre au service de la paix et de la stabilité de cette région voisine.

    «Il est regrettable que la France, à un certain moment, n’ait pas voulu que l’Algérie exerce son ascendant. Le terrorisme n’est pas ce qui me préoccupe le plus, nous pouvons le vaincre. Je suis beaucoup plus inquiet par le fait que le Sahel s’enfonce dans la misère. Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire», le président Tebboune fait avec ce propos le tour de la question sahélienne dans sa complexité et ses possibilités de solution. Implicitement, la France est invitée à revoir certaines de ses positions sur les questions impliquant d’une manière ou d’une autre l’Algérie et où les intérêts français sont avérés mais gérés encore avec «le complexe du colonisateur».

    A ces conditions, s’il est possible de les désigner comme telles, et à une révision des positions de la France sur certaines questions ayant un dénominateur commun pour les deux pays, il sera, sans aucun doute, plus facile de donner forme à cette nouvelle relation entre l’Algérie et la France telle qu’ambitionnée par les deux chefs d’état.

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    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire #Visa

  • Patrick Bruel revient en Algérie après 60 ans d’absence

    Tags : Algérie, France, colonisation, mémoire, Patrick Bruel,

    Patrick Bruel revient en Algérie après soixante ans d’absence : le JDD l’a accompagné dans son voyage
    Soixante ans après avoir quitté le pays, Patrick Bruel est revenu durant cinq jours, avec sa mère, sur la terre qui l’a vu naître. Un voyage chargé d’émotion et à haute valeur symbolique.

    Ce retour sur les côtes algériennes, Patrick Bruel, l’enfant « berbère, parti de rien, parti d’une guerre », l’a d’abord imaginé en chanson. En juin 2022, dans Je reviens, il écrit ce couplet : « L’avion va bientôt atterrir/Tu caches tes larmes dans un sourire/J’avais quel âge ?/Trois ans à peine/Et nous voilà/Tous les deux à Tlemcen. » En ce début février 2023, tout juste avant que l’avion ne se pose à Alger, l’homme, né le 14 mai 1959 dans la vieille ville à l’architecture mauresque de Tlemcen, nous en détaille la genèse : « J’ai fait comme quand j’étais gamin lorsqu’une chose me travaillait : je l’ai couchée sur le papier pour la rendre réelle. »​

    Patrick Bruel a beau prétendre avoir écrit cette chanson pour clôturer son dixième album, paru à l’automne sous le titre Encore une fois, on est en droit de ne pas le croire : en réalité, cette chanson, il l’écrit depuis toujours. Depuis ce jour de juin 1962 où, deux semaines avant la proclamation de l’indépendance, l’enfant, arrimé à sa mère, a suivi le chemin de 150 000 autres Juifs d’Algérie et 500 000 pieds-noirs. Il a pris un train à Tlemcen, puis un taxi à Oran en direction de l’aéroport Es Senia. Vingt-cinq kilos de bagages seulement, pas le temps ni la place pour son vélo, ses jouets ou les photos, car les nationalistes s’étaient montrés très clairs à l’égard des Français : c’était « la valise ou le cercueil ». « Dans l’urgence, on n’a pas le temps de s’attarder sur ses sentiments ou même d’avoir des états d’âme, nous dit aujourd’hui sa mère, la douce et résistante Augusta. Peut-être que la responsabilité d’avoir un enfant vous donne alors une certaine force. »

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    #Algérie #Patrick_Bruel #Colonisation #Guerre_dalgerie #Mémoire

  • France : Participation algérienne aux cérémonies du 14 juillet

    Tags : France, Algérie, colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que, depuis l’annonce prématurée par les autorités françaises de la première participation de l’Algérie au traditionnel défilé militaire du 14 juillet à Paris, une véritable polémique a vu le jour aussi bien en France, provoquée par l’extrême droite qu’em Algérie alimentée par les propos du Secrétaire général de l’Organisation nationale des Moudjahidines qui rejette toute participation algérienne aux festivités officielles, sujette d’abord à la reconnaissanmce par la France de la criminalisation du colonialisme.

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    #France #Algérie #14juillet #Mémoire #Colonisation

  • Ce qui sème les troubles entre la France et l’Algérie

    Tags : Algérie, Maroc, France, Islam, mosquée de Paris, Mohamed Moussaoui, espionnage, Harkis, mémoire,

    Il est temps de nous poser la question. Depuis la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 05 juillet 1962, de part et d’autre de la Méditerranée, des personnalités de bonne foi ont œuvré pour un vrai rapprochement entre les deux pays, malgré le passé colonial douloureux et la guerre meurtrière d’indépendance algérienne (1954-1962). Pourquoi ont-elles échoué ?

    Une Contribution du Docteur Ahmed Hamdane Bensellam
    Ces tentatives sont restées vaines en raison du positionnement du parti unique de l’époque le Front de libération nationale (FLN) et I’ Armée nationale populaire (ANP) qui tiraient leur légitimité des faits héroïques de la guerre d’indépendance contre la France.

    Mais, la présence d’une communauté algérienne ou d’origine algérienne en France remet en cause régulièrement la « politique nihiliste d’un pouvoir en quête de rassemblement populaire autour du rejet de la France et des français ».

    Si actuellement les relations algéro-françaises ne sont guère reluisantes à cause des propos dégradants du Président Macron envers le peuple algérien et ses institutions, la faute incombe également aux ambassadeurs des deux Pays que sont François Gouyette pour la France et Mohamed Antar Daoud pour l’Algérie.

    Ni l’un ni l’autre n’ont jamais su instaurer un dialogue apaisé et dirigé vers l’avenir des deux peuples. Ce qui n’est pas pour rassurer celui de notre communauté installée dans l’Hexagone.

    Ils ont été incapables de bloquer ces forces occultes tapies dans l’ombre, quand ils ne les auraient pas aidés à trouver un terrain favorable pour mener des actions à l’intérieur même de cette communauté algérienne de France, en y introduisant des perturbateurs déguisés en nationalistes, pour briser les élans des Algériens et franco-Algériens de France.

    Nous sommes en mesure de désigner certains de ces personnages douteux, agissant en France en ayant l’oreille des dirigeants des deux pays, dans le but de distiller vicieusement leurs pensées.

    Commençons par le groupe le plus dangereux d’entre ces semeurs de discorde :

    Premier groupe : Les fils et filles de harkis : François-Aïssa Touazi, Louisa Mammeri, Jeanette bougrab

    En parcourant le livre de Marc Endeweld intitulé « le Grand Manipulateur », il est facile de constater que le président Emmanuel Macron, aidé par le marocain Alexandre Benalla et le fils de harki François Aïssa Touazi, s’était rapproché de deux oligarques algériens, Ali Haddad aujourd’hui en prison et lssad Rebrab récemment sorti de prison.

    Ces deux personnages sont des amis personnels de Touazi, qui les représente en France, comme détaillé dans le livre d’Endeweld, non sans amasser des sommes coquettes pour services rendus.

    Notons que le groupe Cevital de Rebrab a confié plusieurs prestations rondement rémunérées au sulfureux Alexandre Benalla, propriétaire depuis le Maroc de la société de sécurité « Velours ».

    Dans cette entreprise de déstabilisation, Touazi est secondé par Malika Benlarbi, une algérienne associée du diplomate sulfureux Boris Boillon dans une société commerciale. Ce dernier, qui a occupé comme dernier poste prestigieux celui d’ambassadeur de France à Tunis, a fait l’objet en 2017 d’un procès pour « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment de fraude fiscale » et « manquement à l’obligation déclarative de transfert de capitaux »…

    Pour rappel, Boris Boillon a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour ces deux derniers chefs d’accusation, le 2 juillet 2021, il est exclu de l’ordre de la légion d’honneur.

    Comme on le constate, les réseaux de François Aissa Touazi sont tentaculaires. C’est à lui que son ami diplomate Xavier Driencourt a été désigné en poste à Alger par deux fois dans sa carrière, de 2007 à 2012 et de 2017 jusqu’au printemps 2021.

    Touazi, qui est parent avec le patron du site TSA, Lounès Guemache, est celui qui nourrit le plus la France Algérie. A ce titre, il a souvent accompagné Emmanuel Macron lors de ses voyages à Alger.

    Cet ancien « conseiller pour le Maghreb » de l’ex Ministre des affaires étrangères françaises Douste-Blazy, est aujourd’hui un des pivots centraux de la « Macronie », cette planète autour de laquelle gravitent agents d’influence et membres de l’équipe Macron.

    D’autre part François Aïssa Touazi, est entre autres l’ami intime de l’ancien président de l’assemblée nationale Amar Saidani. Ce dernier est réfugié au Maroc grâce aux réseaux marocains de François Touazi et de Bariza Khiari.

    Louisa Mameri. Elle est celle qui haranguait le Président Macron lors de la célébration du 11 novembre dernier : « Merci Monsieur le Président pour tout ce que vous avez fait pour les harkis ».

    Louisa Mameri s’est malicieusement rapprochée de l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar-Daoud, usant d’atouts auxquels I‘Ambassadeur n’était pas insensible. Louisa Mammeri, qu’accompagne souvent sa fille Dorra, espère jouer un rôle de premier plan dans les relations entre les deux pays, tout comme elle compte vendre avec son mari le siège du nouveau consulat Algérien de Rouen et se servir d’une belle commission…

    Jeanette Bougrab est la fille de Lakhdar Bougrab, harki, caporal-chef de l’armée française décoré de la Légion d’honneur à titre militaire et de Zohra, elle-même fille de harki.

    Dans une séquence vidéo, Jeanette Bougrab s’insurge contre le FLN qui a « égorgé son grand père » et qui a mis une balle dans la tête de son oncle » alors qu’ils ne le méritaient pas dira-t-elle…

    Deuxième groupe : Les hommes d’affaires

    Dans cette nébuleuse on notera les discrètes interventions d’un opportun de renom, Farid Belkacemi qui aida énormément lssad Rebrab dans ses investissements en France.

    De même Kacem Aït Yala, né au Maroc à la fin des années 50, qui a placé la plupart de ses investissements au Maroc, avant de devenir Président de la CACI France. Lui également est très lié à Bariza Khiari qu’il avait introduit dans le conseil d’administration de la CACI France.

    Ces deux intermédiaires, auxquels on pourra associer Prosper Amouyal, Milliardaire issu d’une famille juive d’origine berbère marocaine installée à Béchar, tentent depuis des lustres d’influer sur les relations entre Alger et Paris à travers leurs réseaux, dans le seul intérêt des responsables politico-industriels français et leurs alliés étrangers !

    Le troisième groupe : La société civile

    Bariza Khiari

    L’ex-sénatrice franco-algérienne de Paris dans le groupe socialiste, Bariza Khiari, roule ouvertement pour le Makhzen. Membre du groupe sénatorial d’amitié France-Maroc, elle se sert d’une fondation qu’elle a créée fin 2017 avec le lobbyiste pro-marocain Gilles Pargneaux pour « influencer l’Union européenne ». Cette fondation est partenaire de l’OCP Policy Center, le think-tank d’OCP, l’Office chérifien des phosphates ! Elle est par ailleurs l’amie d’Alain Berger, « ex-lobbyiste de Rabat pour l’accord de pêche Maroc-UE au sein de Hill & Knowlton, avec pour associés les marocains Mohamed Cheikh Biadillah, et l’ancienne ministre marocaine Mbarka Bouaïda…

    Bariza Khiari a rejoint le conseil d’administration de la Fondation de l’islam de France. Cette fondation présidée par Victor Bencheikh est devenue un nid d’espions marocains et saoudiens.

    En effet, Victor Bencheikh et son acolyte Sadek Sellam travaillent pour la ligue islamique mondiale, organisation Intimement liée au régime wahabite de la maison des Saoud. Bencheikh est d’ailleurs né en Arabie Saoudite et est de nationalité Saoudienne…

    Notons que Victor a créé le 02/01/2014 une société commerciale, dont le N° de SIRET est : 799 349 469 00038, aux fins de percevoir, entre autres, des financements d’Arabie Saoudite, mais cela ne l’empêche nullement d’en redemander… Durant son dernier séjour en Jordanie du 23 au 29 octobre dernier, Victor n’a cessé de solliciter de l’argent pour ses dépenses personnelles à ses hôtes.

    Franc-maçon, Victor Benchikh participe régulièrement à des rencontres dans les loges maçonniques à l’étranger. Il avait accompagné au Maroc le Grand Maître de la Grande Loge de France, Alain-Noël DU BART, dès son accession à la tête d la Fondation de l’Islam de France, Ie 08 décembre 2018…

    Mohammed Moussaoui

    Président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, originaire de la région du Figuig dans l’extrême-est du Maroc, tente de marocaniser la France en y recourant à travers le culte musulman.

    Le portefeuille relationnel de Moussaoui est étoffé principalement par Bariza Khiari et son mari, Saad Khiari ainsi que de l’inénarrable Victor Ghaleb Bencheikh.

    Faut-il encore rappeler qu’il se fit interpeller en direct, il y a quelques années sur un plateau de télévision par un jeune responsable associatif musulman, qui avait affirmé qu’il « n’était qu’un vulgaire agent des services spéciaux marocains ».

    Comme on le voit, les relations entre Paris et Alger ne pourront évoluer vers plus de confiance et de sérénité, dès lors qu’elles ont été confisquées par des milieux hostiles à l’Algérie.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune vient d’ailleurs de le confirmer. S’exprimant vendredi soir lors d’une rencontre avec des journalistes diffusée sur la chaîne de télévision publique il a soutenu que « Les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal (…) L’Algérie ne tolérera aucun diktat. L’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ».

    Les points de vue exprimés dans les contributions sont strictement ceux de l’auteur et ils ne reflètent pas forcément ceux de notre rédaction.

    Alger-Paris, les semeurs de discorde ne désarment pas ! 2ème partie

    Lorsque nous avions il y a quelques jours dénoncé le rôle d’agent des services secrets du Maroc, Mohammed Moussaoui et des alliés Algériens, de nombreux lecteurs auraient pu peut-être considérer que nos révélations étaient fantaisistes.

    Une Contribution du Docteur Ahmed Hamdane Bensellam

    Il a fallu que le N° 2573 de l’hebdomadaire Le Point, édité le jeudi 2 décembre 2021 en parle pour nous conforter dans nos écrits.

    Sous le titre de « L’offensive des services secrets marocains sur l’islam de France », l’hebdomadaire français publie une longue enquête sur comment un espion du royaume chérifien a été chargé d’infiltrer le Conseil français du culte musulman !

    Nous apprenons ainsi que Mohamed B, né en juin 1964 au Maroc, était détenteur d’une carte de résident français depuis octobre 2010. Fiché par la Police, un mandat d’arrêt aurait été lancé contre lui le 13 février 2018, affirme le Point, après des poursuites pour corruption d’agents publics en France.

    Connu comme espion des services secrets marocains de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) sous le nom de code : M118, il serait également soupçonné, selon les informations de l’hebdomadaire français, d’avoir cherché à exercer une emprise sur l’islam de France en « tamponnant le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui. »

    Mohammed B. serait en fait l’agent traitant du président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le Franco-Marocain Mohammed Moussaoui. A ce titre il est affirmé avoir « été derrière tous les grands projets de ces dernières années pour asseoir l’influence du Maroc sur de nombreuses mosquées françaises et contrer ainsi les intérêts du rival algérien, n’hésitant pas à faire pression sur tel ou tel représentant du culte local pour permettre l’ascension de son poulain, Mohammed Moussaoui. »

    Depuis plus de dix ans que tout le monde savait que Moussaoui était à la solde des services marocains.

    D’après les informations du Point, les liens entre le président du CFCM et le Maroc sont aujourd’hui si forts que les quittances de loyer de l’appartement parisien occupé par Mohammed Moussaoui sont directement adressées à un certain Samir X., numéro 3 de la DGED à Paris. Ce dernier, qui agit sous couvert diplomatique – il est officiellement considéré comme attaché à l’ambassade du royaume du Maroc en France –, règle ainsi une note de plusieurs milliers d’euros par an !

    Or Moussaoui compte parmi ses proches amis de nombreux Algériens, ou franco-algériens dont Bariza Khiari, ancienne sénatrice de Paris, Victor Ghaleb Bencheikh, le président de la Fondation de l’islam de France et l’islamologue Sadek Sellam…

    Comme nous l’affirmions dans notre précédente publication, ces trois individus ont choisi clairement d’être aux côtés de Mohammed Moussaoui dans sa conquête des mosquées de France. Et hormis les problèmes de papiers de Sadek Sellam qui ne lui permettraient pas de quitter le territoire français, Bariza Khiari et son époux Saad ainsi que Victor Bencheikh sont très souvent en visite ‘’d’affaires’’ au Maroc et certains pays du Golf, pays connus pour leur hostilité envers l’Algérie.

    Il est également temps de parler de l’ambassadeur d’Algérie en France, Antar-Daoud, qui dès sa nomination a entamé la surprenante démarche de fréquentation des milieux harkis et autres mouvements hostiles à l’Algérie.

    Ce diplomate algérien s’affiche sans vergogne avec Louisa Mameri, fille de harki, tout en recevant à l’ambassade et dans sa résidence à Neuilly des pseudo Algériens qui roulent pour des puissances étrangères qui complotent contre l’Algérie !

    C’est sous leur influence qu’il a induit en erreur ses responsables, en faisant croire que le Président Macron et l’actuel gouvernement n’appréciaient guère les dirigeants Algériens. Il n’a eu cesse de de critiquer la France, de se réunir avec les associations algériennes pour leur demander de dénoncer l’influence des juifs en France, créant personnellement les tensions ayant abouti à une détérioration des relations entre nos deux Pays…

    Rappelons qu’Antar Daoud avait tenu des propos considérés comme indécents par la presse française. Au forum organisé par le journal El Moudjahid, le diplomate avait déclaré : » Il est inadmissible que l’Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française « . Une inacceptable ingérence !

    Ce genre de propos irréfléchis et dangereux par leurs sournoiseries font bien évidemment le jeu de l’extrême droite française. Plusieurs ténors du Parti d’extrême droite le Rassemblement National se sont alors emparés des propos de Mohamed Antar Daoud, s’attaquant de nouveau à la diaspora algérienne dans un contexte électoral dominé par des débats sans fin sur l’immigration et l’islam en France…

    Plus grave encore, le premier représentant des algériens qui recevait Bariza Khiari, Victor Bencheikh et son amie Louisa Mameri, n’a jugé à aucun moment utile de réagir à leurs discours lui détaillant comment il fallait dompter la communauté algérienne de France ! Incompréhensible…

    De l’autre côté, l’ambassadeur de France Alger, François Gouyette, a mis de l’huile sur le feu par son comportement méprisant.

    Pour rappel, le diplomate français avait été au cœur d’une polémique au mois de novembre 2020, lorsqu’il avait, en l’absence du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune (atteint du Covid et hospitalisé en Allemagne), engagé des discussions avec des partisans de l’instauration d’une période de transition, et de surfer, comme l’affirmaient Amira Slim (ex-RND) et Kamel Belarbi (FLN), « sur un dangereux scénario imaginaire de la vacance du pouvoir ».

    François Gouyette avait rencontré de hauts responsables d’Etat et des politiques, entre autres le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT).

    Finalement, ces deux ambassadeurs n’ont pas sur protéger les intérêts communs, ni su bâtir cette confiance qui constitue une assise pour le développement des relations entre les gouvernements, lesquelles peuvent être, à leur tour, fructueuses pour nos peuples respectifs.

    A ce titre ils devraient voir leur mission écourtée, pour le bien de tous !

    Source : Maghreb TV

    #Maroc #Algérie #France #Lobbying #Mohamed_Moussaoui #Islam

  • Tebboune :  » Le dossier de la Mémoire ne sera point occulté « 

    Tags : Algérie, France, mémoire, colonisation, Guerre d’Algérie,

    L’Algérie traite avec la France d’égal à égal, sans renoncer au dossier de la Mémoire, ni oublier ce qu’avait commis la France coloniale à l’encontre du peuple algérien, a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

    Dans son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée jeudi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales, le président Tebboune a évoqué les relations algéro-françaises, soulignant que le « dossier de la Mémoire ne sera point occulté ». Il a, cependant, rappelé que les autres aspects de ces relations étaient « positifs », d’autant que « plus de 5 millions d’Algériens vivent en France », ajoutant qu’ « il ne les abandonnera pas ». « Nous faisons en sorte d’entretenir la relation solide qui les lie à leur mère-patrie », a-t-il ajouté.

    Du point de vue stratégique, le président Tebboune a affirmé que l’Algérie, puissance africaine, et la France, puissance européenne, sont appelées à travailler de concert pour consolider leurs relations. « Cela ne veut pas dire que l’on oublie les massacres, ni les enfumades perpétrés par la France contre le peuple algérien durant la période coloniale », a-t-il poursuivi.

    L’occasion était pour le chef de l’Etat de préciser que la coopération sécuritaire, qui lie les deux Etats au plus haut niveau, a franchi « un grand pas ».

    L’évocation de ces relations bilatérales ne doit plus se limiter au « cadre restreint de la question des visas », a souligné le président Tebboune. L’attention, qui doit être accordée à l’histoire de la mémoire collective, est une nécessité  » incontournable car elle est liée à la démarche spécifique de la poursuite et la préservation du Message de Novembre 1954 et des fondements de la République, visant à débarrasser le passé des facteurs de déformation, d’altération et de falsification introduits par les historiens de l’école coloniale et les nostalgique de  » l’Algérie française « . D’où cette nécessité impérieuse de la préservation de la mémoire nationale en tant que reconnaissance aux artisans de l’Histoire de la Nation, la protection du patrimoine historique et culturel relatif à la résistance populaire, au mouvement national et à la glorieuse Révolution de Novembre 1954.

    Au mois de novembre dernier, le général d’Armée, Saïd Chengriha, Chef d’état-major de l’ANP lors de l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture des travaux du colloque intitulé :  » L’information et la préservation de la Mémoire ; engagement de la responsabilité pour la consolidation de la défense nationale « , qui a coïncidé avec les festivités commémoratives du 6Oe anniversaire du recouvrement de l’indépendance nationale et du 68e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, ayant connu l’organisation d’un grand défilé militaire et du 31e Sommet de la Ligue tenue à Alger, le 1er novembre 2O22, a souligné qu’  » inspiré par cette glorieuse histoire.

     » Inspiré par cette glorieuse histoire, à l’ère de l’Algérie nouvelle, dont les contours ont été tracés par le président de la République, Chef Suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, notre pays a marqué cette soixantième année d’indépendance par l’organisation d’un important défilé militaire. Tout comme il a remémoré la symbolique du lieu et de la date, en abritant à l’occasion de la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Libération, un grand événement arabe, à savoir les travaux du 31e Sommet de la Ligue Arabe, un Sommet mémorable à plus d’un titre, aussi bien sur le plan de la représentativité que sur le plan des décisions historiques qu’il a adoptées, reflétant ainsi notre attachement indéfectible à notre illustre histoire », a-t-il souligné.

    Il a rappelé, à ce propos, que l’un des plus grands défis auxquels l’Algérie fait face aujourd’hui, « se rapporte aux tentatives visant à briser l’attachement de notre peuple à sa mémoire et l’amener à rompre avec les principes et les valeurs que ses aînés ont portés et défendus avec tout ce qu’ils avaient de plus cher », ajoute le communiqué.

    Il a souligné que l’Algérie est « parfaitement consciente et œuvre à combattre cette pensée toxique et à annihiler son effet en accordant une importance majeure au dossier de la mémoire en tant que pilier intrinsèque de l’édification de l’Algérie nouvelle, notamment à travers l’ensemble des décisions qui témoignent de nos valeurs authentiques et de notre attachement à notre identité et notre illustre histoire », poursuit la même source.

    « Notre pays en est parfaitement conscient et œuvre à combattre cette pensée toxique et à annihiler son effet », a précisé le général d’Armée, relevant dans ce contexte, que « le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale accorde une importance majeure au dossier de la mémoire en tant que pilier intrinsèque de l’édification de l’Algérie nouvelle, notamment à l’aune des intentions malsaines ciblant la mémoire nationale de la Nation algérienne ».

    Dans ce sens, a-t-il indiqué « le président de la République, réitère, à chaque occasion, le devoir de la préserver et de lui accorder l’attention et l’intérêt qui lui sont dus, à l’image des efforts visant à rapatrier les dépouilles des Chouhada des résistances populaires du Musée de l’Homme de Paris et les enterrer dans la terre pour laquelle ils se sont tombés en martyrs, institutionnaliser le 08 Mai de chaque année Journée nationale de la Mémoire et décréter une minute de silence commémorant les Massacres du 17 octobre 1961 sans omettre le lancement de la chaîne E-dhakira, tout en accordant un intérêt particulier aux événements nationaux ». »Toutes ces actions reflètent la plus noble image de loyauté et de fidélité envers le sacrifice de millions de Chouhada et témoignent de nos valeurs authentiques et de notre attachement à notre identité ainsi que notre illustre histoire », a affirmé le Général d’Armée Chanegriha.

    De tout ce qui précède, l’heure est donc à l’extensification des efforts en vue de recouvrer et d’éditer l’ensemble du patrimoine historique national, en mettant en exergue les hauts faits de la Révolution, les hommes illustres de cette grande histoire, afin de pérenniser leurs actes révolutionnaires, fixer leur biographie et les porter à la connaissance des générations montantes pour qu’elles s’en imprègnent et que ça leur serve de modèle et de référence. L’approche méthodologique et thématique doit englober toutes les épisodes de cette histoire du peuple algérien, sans négliger aucune des étapes. Une telle approche globale permettra de mettre en valeur les faits mémorables et tirer les enseignements qui guident la nation dans la définition de ses attitudes présentes et futures. Il est important d’accorder une attention particulière à la résistance populaire et à la guerre de libération nationale qui était un long combat, qui a fait jaillir des potentialités populaires grandioses et marqué l’histoire par des actes d’héroïsme, autant d’épopées qu’il est nécessaire de mettre en page et dont il faut souligner la grande dimension. Les générations futures pourront s’en inspirer de ce qui demeure une base indispensable à la bataille du renouveau national.

    B. C.

    Lemaghrebdz.com

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire

  • Algérie. 11 décembre 1960 : un acte fondateur

    Algérie. 11 décembre 1960 : un acte fondateur

    Tags : Algérie, 11 décembre 1960, manifestations, France, colonisation, mémoire, Guerre d’Algérie,

    L’Algérie célèbre aujourd’hui le 62e anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960. A cette date-là, les Algériens ont investi par dizaines de milliers les rues de la capitale et scandé leur amour de la liberté et promis de ne jamais abandonner la lutte armée, politique et sociale contre le colonialisme. Les cris des Algériens étaient on ne peut plus clairs : le combat jusqu’à la victoire finale.

    Le régime raciste et colonialiste de l’époque avait misé sur l’assèchement du soutien dont bénéficiait la révolution en dressant aux frontières est et ouest du pays, deux lignes de fils barbelés bourrées de mines anti-personnel. Les tristement célèbres lignes Charles et Maurice avaient pour fonction d’asphyxier l’ANL. Le colonisateur ne s’est pas contenté de cela. Il a institué des zones interdites où toute personne était abattue sans sommation. Il a fait usage du Napalm, arme interdite par les conventions internationales et l’a généralisée en Algérie. Et ce n’est pas fini. Il a fait du crime contre l’humanité qu’est la torture à grande échelle, un instrument de police légale. On torturait partout en Algérie. Dans les commissariats, dans les casernes, sur les lieux de combat. Des centres spéciaux ont été créés pour pratiquer cette activité immonde.

    Tout ce déploiement illégal au regard des règlements de l’Onu a été adopté à la seule fin de gagner la guerre contre le peuple algérien. La France coloniale voulait tout simplement couper les Algériens de leur aspiration à l’indépendance. Il en était parmi les politiques et les militaires colonialistes qui étaient prêts à tuer tous les Algériens jusqu’au dernier.

    Face à la politique de la terre brûlée, le 11 décembre 1960 a été une réponse claire et nette de l’attachement du peuple à sa révolution. Les sportifs, les artistes, les scientifiques et les écrivains, tous enfants du peuple, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour apporter leur contribution à la révolution, l’écho de cette symbiose entre l’élite politique, sportive et culturelle a retenti aux oreilles de l’humanité entière, un certain 11 décembre 1960.

    Au plan politique, les manifestations populaires du 11 décembre 1960 étaient une grande victoire politique pour le FLN et une défaite cuisante pour le gouvernement français, certes, mais pour l’histoire cette date est l’un des grands moments fondateurs de la nation algérienne.

    Ce que retient l’Histoire de ce glorieux épisode de la révolution, c’est que les manifestations populaires du 11 décembre 1960 étaient une grande victoire politique pour le FLN et une défaite cuisante pour le gouvernement français. Mais bien plus qu’un succès politique, cette date est l’un des grands moments fondateurs de la nation algérienne.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 11/12/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire #11septembre1960

  • L’accès aux archives de la guerre d’Algérie toujours « cadenassé »

    L’accès aux archives de la guerre d’Algérie toujours « cadenassé »

    Topics : Algérie, France, colonisation, archives, mémoire,

    Fraichement élu, à l’aube de son mandat présidentiel, le président français Emmanuel Macron prenait un engagement, de restituer les œuvres pillées à l’Afrique durant la colonisation. « Le patrimoine Africain doit pouvoir être exposé en Afrique » et « je ne peux pas accepter qu’une large part du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit en France », avait-il déclaré.

    Cinq ans plus tard, les processus de restitution font du surplace. Dommage. A l’heure du désengagement des États africains de l’influence française, Macron aurait gagné à repartir sur de bonnes bases avec les Africains. Concernant l’Algérie, hormis les « polémiques » crânes restitués récemment, il reste le « gros morceau » : les archives de la guerre, cadenassés par l’Élysée.

    Dans une tribune publiée par le quotidien « Le Monde », l’historien Marc André explique que par méconnaissance de la guerre d’Algérie et de la nature de ses archives, ces dernières sont trop souvent inaccessibles aux demandeurs. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé à en faciliter la consultation.

    Huit mois après l’annonce de l’ouverture à tous « des archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie » (décret du 22 décembre 2021), le président de la République, Emmanuel Macron, affirmait le 25 août la nécessité de donner aux historiens « un accès complet aux archives de la guerre d’Algérie ».

    Cette insistance témoigne de l’instrumentalisation politique de la question des archives. Car malgré l’intention réitérée d’« ouvrir », « simplifier » ou « faciliter » l’accès aux documents liés à cette guerre, en pratique cela reste difficile tant pour les familles que pour les historiens.

    Entre les discours qui accompagnent l’action politique et les réalités du terrain, le décalage est tel que l’on se demande même si le décret dit de « dérogation générale » n’a pas été rédigé au croisement de deux méconnaissances : celle de la guerre d’Algérie et celle de ses archives. De multiples contradictions surgissent, à l’origine de pratiques administratives restrictives aux conséquences sociales, scientifiques et politiques contre-productives.

    L’Express, 21/11/2022

    #Algérie #France #Archives #Mémoire #Colonisation